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 quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.

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MessageSujet: quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.   quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. EmptyMer 8 Juin - 18:45

quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. Tumblrljbcx1l6u51qiurol
and you jerk it out.
C’était plutôt une agréable journée, une de ces journées où vous avez l’impression que tout va bien et que la vie est parfaite. C’était une de ces journées où les gens sortaient pour profiter de leur ville qu’ils aimaient tant. Il y avait beaucoup d’endroits pour se reposer et se détendre ici, ce n’était pas vraiment ce qu’il manquait. Je remarquais qu’il y avait beaucoup plus de monde dehors que d’habitude. En même temps, il faut dire qu’il était samedi, donc c’était plutôt normal. Et, parmi tous ces sourires, tous ces éclatements de rire, tous ces bavardages, je ne me sentais pas à ma place, comme toujours. Moi aussi, j’aurais voulu être heureux, pour une fois. J’étais sorti de chez moi, sans grand objectif, juste pour voir ce qu’il se passait d’ailleurs. Il n’y avait rien, si ce n’est des gens qui vivaient leur vie pleinement. A moi, ça me paraissait tellement étrange. Il faut croire que j’étais différent d’eux. Il faut croire que je ne pourrais jamais être « normal. » Je cherchais un endroit où me réfugier, où je pourrais m’étendre par terre et vider ma tête. Parce que moi aussi, j’en avais besoin. J’avais besoin d’un échappatoire, et ma maison n’était pas l’endroit idéal pour ça. Arrowsic non plus, à mes yeux, mais bon, il fallait faire avec. Ainsi, je marchais, tout en trainant des pieds, en regardant les gens s’amuser avec jalousie, et essayant d’apprécier cette journée qui semblait parfaite aux yeux de tous.

C’est là que j’arrivais à la plage. Je remarquais que peu de gens se baignaient dedans, car l’eau était gelée, mais il y avait quelques courageux qui s’étaient risqués à tremper les pieds. Sinon, les gens bronzaient, étendus comme des feuilles fanées sur leurs serviettes. Des enfants s’amusaient à faire des châteaux de sable. Tout était parfait. Peut-être trop parfait. Il y avait vraiment trop de monde ici. Je me dirigeais alors vers le ponton, qui était plus éloigné et plus reculé de la plage. Je me dis que c’était l’endroit parfait, car il n’y avait personne. Juste la mer pour seule compagnie. Et cela me convenait parfaitement. Je continuais à les regarder étendre leur bonheur, alors que moi, je me sentais appart et délaissé. Il faut dire que j’avais toujours tout fait pour être écarté du reste de la population, car je me sentais différent. Certes, je m’étais fait quelques connaissances et amis, mais je me sentais toujours isolé, et pas à ma place. Et je pense que cela ne changera jamais.

Je m’assis sur le ponton en bois, et je remontai mon pantalon afin de pouvoir laisser tremper mes pieds. C’était une sensation agréable, je devais l’avouer. Et j’essayais d’apprécier cette ville que je détestais, j’essayais de comprendre pourquoi les gens aimaient tant ce calme et cette tranquillité angoissantes. Et puis, dans cette atmosphère si douce et si charmante, je compris enfin. Je compris enfin pourquoi les gens aimaient tant Arrowsic : elle était reposante, et elle permettait de se relaxer, de se détendre, de s’évader. Je comprenais, enfin. Moi qui ne pensais jamais comprendre. D’un certain côté, j’appréciais ce calme et ce désir d’évasion. Oui, peut-être que ça me plaisait bien, finalement. Mais pas tous les jours. Cependant, je profitais de cette eau d’une clarté pure, et de ce magnifique soleil qui s’offrait à moi. C’était sans doute la première fois que je me sentais bien à Arrowsic.


Dernière édition par Jay Walker le Ven 26 Aoû - 21:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.   quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. EmptyJeu 9 Juin - 17:16



how can you pretend to know who you are or where you'll go when you just get by.
« Putain maman me prends pas la tête, pas aujourd'hui. » « Comment ça, pas aujourd'hui ? Zephyr, ça fait deux mois que tu ne nous parles plus à ton père et moi. Tu passes ton temps à sortir et à rentrer à pas d'heure. Je pensais que venir à Arrowsic te changerait les idées, mais je suis forcée de me rendre à l'évidence : c'est encore pire depuis qu'on est arrivés. » « Tu te trompes. » Vérité ou refus de se rendre à l'évidence ? Allez savoir. En tout cas une chose était sûre ; Zephyr n'avait aucune envie d'avoir cette conversation, et encore moins maintenant. « Je pense qu'il serait préférable pour nous de rentrer en Floride, pour... » « NON ! Je t'interdis de faire ça, c'est clair ?! Je ne partirai pas d'ici, pas avant d'avoir parlé à... Non, je ne partirai pas. Faites ce que vous voulez papa et toi j'en ai rien à foutre, mais moi je reste ici. » La jeune fille fusillait sa mère du regard tandis qu'elle prononçait ses derniers mots, qui ressemblaient davantage à une menace qu'à un simple refus. « Putain Zephyr... Qu'est-ce qu'il t'arrive bon sang ?! » Un silence pesant s'installa quelques secondes. Elle répondit enfin, d'une voix presque inaudible. « Rien. » Puis elle claqua la porte derrière elle.

Un long soupir, des pas rapides et précipités. Cette jeune adolescente vêtue d'une marinière, d'un jean quelque peu négligé et d'une paire de converses bleues semblait vouloir s'échapper, quitter cette ville, ce pays, ce monde. Elle était lasse, lasse de se battre quotidiennement contre ses pulsions de violence, ses envies de pleurer et de tout simplement abandonner. Au fond sa mère avait peut-être raison : à quoi bon venir s'installer à Arrowsic ? Pour espionner Jay et pester contre sa jolie nouvelle copine, gentille à en avoir la nausée ? C'était ridicule, gamin, inutile et lâche. Mais elle n'y pouvait rien, c'était son seul moyen de tenir, de ne pas complètement péter les plombs. Souvent elle se demandait comment elle avait pu en arriver là. Elle avait tellement changé. En l'espace de six ans, tout son monde s'était peu à peu écroulé autour d'elle, en commençant bien évidemment par le départ de Jay. Il avait été l'élément déclencheur de sa chute. Elle avait perdu ses repères suite à la perte d'un seul et unique être. Désespérant, triste même. Quelle belle connerie. La solitude valait mieux pour elle, au fond elle l'avait toujours su. Prendre le risque de s'attacher, quelle magnifique connerie. Remuer le passé en était une aussi, mais certaines pulsions ne se contrôlent pas.

Zephyr ralentit la cadence de ses pas tandis qu'elle se calmait peu à peu. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle marchait ainsi ; vingt, trente minutes, peut-être même plus. Elle se trouvait désormais près de la plage, bondée comme chaque samedi. Cet endroit lui plaisait assez mais uniquement lorsqu'il n'était pas envahi par tous ces gens qu'elle n'avait aucune envie de voir. La jeune fille poursuivit ainsi sa marche, à la recherche d'un coin bien plus tranquille. Quelques jours plus tôt une de ses promenades nocturnes l'avait conduite sur un ponton, dans un coin plus éloigné de la plage. Il n'y avait presque jamais personne ; ça ferait donc l'affaire. Alors qu'elle n'était plus qu'à quelques mètres de l'endroit concerné la jeune fille s'arrêta net. Non, pas maintenant. Elle n'était pas prête, pas assez stable. Une envie de faire demi-tour et de partir le plus loin possible envahit chaque membre de son corps. Mais le désir de se rapprocher la rendait incapable d'effectuer le moindre mouvement. La jeune adolescente jura intérieurement : elle attendait ce moment depuis six longues années, 2191 interminables journées ; et maintenant qu'elle avait ce qu'elle voulait elle se rendait compte qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pourrait bien dire. En gros, elle était dans une belle merde. « Bon, Zephyr tu te calmes et tu joues pas les tapettes. » Se murmura-t-elle pour elle-même. Il était inconcevable qu'elle se dégonfle, elle n'y aurait pas survécu. Inspirant une grande bouffée d'air et la soufflant avec calme elle finit par s'approcher lentement du ponton où était assis celui qui hantait ses rêves sans relâche. Une fois assez proche elle vint s'installer à ses côtés, sans crier gare. Assez près pour le toucher, mais pourtant assez éloignée pour que leur peau ne soit pas en contact. Zephyr regarda fixement devant elle puis dit simplement, d'une voix parfaitement maîtrisée, presque paisible : « Salut, cousin. »


Dernière édition par Zephyr Ana Roseberry le Mar 6 Sep - 0:23, édité 13 fois
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MessageSujet: Re: quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.   quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. EmptyLun 13 Juin - 22:18

quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. Tumblrljbcx1l6u51qiurol
and you jerk it out.
Je me sentais apaisé, et détendu, ce qui ne m’était quasiment jamais arrivé jusqu’à ce jour-là. Il faut croire que j’arrivais à évoluer et trouver des avantages à Arrowsic, ce qui était plutôt étrange. Mais ce jour-là, je ne me posais pas de questions, car je me sentais bien, tout simplement. Et c’était tellement agréable, que je n’aurais échangé ma place pour rien au monde. Cela arrivait si peu, c’était même extrêmement rare, alors je voulais profiter de ce moment le plus possible. Et puis, pour une fois, j’appréciais le fait d’être seul, je ne m’en serais pas plein. Oui, c’était une belle journée. Peut-être trop belle, que savais-je ? Je respirais cette douce brise, qui me donnait envie de sourire. Cette douce brise qui remontait à mes narines doucement et agréablement. J’en oubliais même tous mes problèmes avec les élèves de mon lycée, les problèmes avec mon père, les problèmes vis-à-vis de moi-même. J’oubliais tout. Car à ce moment-là, ça n’avait aucune importance.

« Salut, cousin. » Cette voix m’interrompit dans ce doux moment de bonheur. Mais ce n’était pas une voix que je détestais, au contraire. C’était une voix dont je ne m’attendais pas à entendre ici, à Arrowsic. A vrai dire, je fus tellement surpris que je n’osais plus bouger d’un cheveu. J’avais parfaitement reconnu cette voix, certes, elle avait muri, elle avait changé, mais je pouvais tout de même la reconnaitre. C’était celle de Zephyr, ma cousine préférée. J’étais vraiment, vraiment surpris. Alors, quand elle s’assit à côté de moi, avec sa carrure à la fois tellement féminine et imposante, je fus abasourdi. Aucun mot ne put sortir de ma bouche. J’étais probablement stupide, puisqu’elle me regardait d’une manière assez étrange. Au bout d’un moment, je finis par balbutier assez furtivement : « Zephyr ? » Oui, c’était minable et complètement inutile, mais je n’arrivais vraiment pas à me rendre compte que, Zephyr, ma cousine écossaise, était là, à mes côtés, dans le fin fond des États-Unis d’Amérique. J’avais l’impression de vivre un rêve éveillé, ou d’être dans un monde imaginaire.

Sa réaction, par contre, était complètement différente. Elle avait un calme impressionnant, et un visage plus que neutre. Comme si c’était normal, prévu. Alors que ça ne l’était pas. Elle m’étonnait presque. Moi qui avais connu une Zephyr excitée, débordante de joie et hyper active, ce fut une surprise totale. J’avais l’impression d’être à côté de quelqu’un que je connaissais à peine. J’avais du mal à la reconnaitre, mais c’était sans doute à cause de mon étonnement. Elle avait mûri, ça se voyait à son visage. Elle semblait plus adulte, plus responsable. Et puis, je ne pus m’empêcher de remarquer qu’elle était vraiment belle. Un vrai canon. Si elle n’avait pas été ma cousine, je suis sûre qu’elle aurait déjà atterri dans mon lit. Depuis notre plus tendre enfance, il y avait quelque chose entre nous. Plus que de l’amitié, plus qu’un lien du sang. Et c’était à la fois étrange et fascinant. Et puis finalement, je me suis habitué à être attiré par ma cousine sans rien faire. C’était quelque chose devenu normal, et que j’avais appris à gérer.

Sa chevelure blonde resplendissait au soleil, oui, elle était vraiment sublime. Il n’y avait pas d’autres mots. J’étais sans doute stupide, là, à l’admirer sans rien dire. Finalement, au bout d’un moment, je repris mes esprits. « Mais qu’est-ce que tu fais là ?! C’est fou ! Moi qui ne pensais jamais te revoir, c’est un truc de dingue ! » J'avoue que j'avais du mal à cacher mon excitation et mon enthousiasme. J’avais l’impression de retomber en enfance, en Écosse, mon chez moi, avec Zephyr. J’avais l’impression que tout était devenu parfait. J’étais tellement heureux, que sans même m’en rendre compte, je lui avais sauté dans les bras. Et cela faisait tellement de bien. Elle m’avait manquée, c’était certain. Alors, je souris. J’étais tellement heureux qu’elle soit là, c’était dingue. Cette journée était définitivement géniale.


Dernière édition par Jay Walker le Ven 26 Aoû - 19:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.   quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. EmptyDim 19 Juin - 0:16



how can you pretend to know who you are or where you'll go when you just get by.
Finalement ce n'était peut-être pas une si bonne idée que ça d'aller voir Jay. Elle aurait très bien pu faire demi-tour après l'avoir vu, et aller à sa rencontre plusieurs jours - peut-être même plusieurs semaines plus tard. Belles conneries ! Si elle avait attendu six ans ce n'était certainement pas pour se dégonfler maintenant. Il faut parfois prendre son courage à deux mains, non ? Zephyr ne comptait pas passer sa vie à fuir et à se cacher pour mieux dormir la nuit. Affronter ses problèmes ; c'était son nouveau défi. N'est-ce pas ce qu'on appelle la maturité ? Peut-être bien. La jeune fille avait beaucoup mûri ces dernières années, bien qu'elle n'ait pas cessé ses pulsions autodestructrices pour autant. Que voulez-vous, personne n'est parfait. Quoi qu'il en soit, il était trop tard pour faire marche arrière, et ce n'était peut-être pas plus mal.

Son entrée en matière n'était pas brillante, elle devait bien l'avouer. Un simple "salut cousin" semblait bien léger après six années sans se voir ni même échanger la moindre lettre. D'un autre côté c'était certainement mieux que de l'agresser sauvagement sans même un bonjour. Elle s'était souvent demandé qu'elle serait la réaction du jeune homme en la voyant ici, à Arrowsic. Joie, surprise, peur, colère, ou bien encore un subtile mélange de tout ça ? Elle allait enfin connaître la réponse à sa question. Le premier sentiment qui l'envahit fut apparemment la surprise. Il ne réagit pas tout de suite, laissant la jeune fille quelque peu perplexe. Cette réaction était prévisible mais la mettait pourtant mal à l'aise. Avant elle aurait pu deviner avec une étonnante facilité les moindres pensées de Jay tant elle le connaissait par coeur. Mais désormais elle était vulnérable et semblait effrayée de ce qu'il pourrait faire ou dire. La jeune fille fut étonnée de sa propre faiblesse. Depuis quand n'avait-elle pas été aussi touchée par quelque chose ou quelqu'un ? Elle qui avait pourtant pris l'habitude de s'en foutre de tout. C'est alors qu'elle entendit enfin sa voix, pour la première fois depuis bien trop longtemps. « Zephyr ? » Malgré le plus grand sérieux de cette situation, la concernée pouffa légèrement. Il semblait tellement déstabilisé par sa présence que tout cela l'amusa. « Au moins t'as pas oublié mon prénom, c'est déjà ça. » dit-elle alors, toujours aussi calme mais avec un léger sourire amusé au coin des lèvres. Bien que dite ici avec une connotation humoristique, cette simple remarque mettait également en valeur l'amertume de la jeune fille. Après tout il semblait prendre son pied dans sa nouvelle vie, il aurait ainsi facilement pu oublier son passé, et elle avec. Rien qu'à cette pensée son sourire disparu de ses lèvres. L'enfoiré. Il avait réussi à l'amadouer rien qu'en prononçant son prénom. Elle ne devait pas oublier ce pourquoi elle était venue à sa rencontre aujourd'hui. Mais au fur et à mesure qu'elle y pensait, la raison devint de moins en moins évidente. Elle en vint finalement à se questionner sur ce qu'elle croyait savoir. Putain mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien foutre ici ?

La jeune adolescente se força à calmer ce combat intérieur qui grondait en elle. Il fallait qu'elle se concentre sur quelque chose, qu'elle fasse taire toutes les contradictions qui parasitaient son esprit. Elle trouva rapidement de quoi détourner son attention. Ses yeux se posèrent sur son doux cousin. Ses traits s'étaient renforcés, durcis. Il n'avait pas l'air aussi heureux qu'à l'époque de leur enfance. Pourtant elle distinguait la même douceur que celle qu'elle avait si bien connue. Et sa beauté lui transperça le coeur. Il était cruellement beau. Elle avait eu l'occasion de l'apercevoir quelques jours plus tôt au bal que donnait la ville, mais pas d'aussi près. Zephyr le fixa ainsi durant plusieurs minutes, ne tentant aucunement de cacher son regard qui dévorait chaque parcelle de son visage. Elle n'éprouvait aucune gène. C'est alors qu'elle remarqua qu'il l'observait également. Un silence s'était installé tandis qu'ils se contemplaient avec une force et une curiosité presque animale. Ils se redécouvraient, tout simplement.

« Mais qu'est-ce que tu fais là ?! C'est fou ! Moi qui ne pensais jamais te revoir, c'est un truc de dingue ! » Hé oui, un truc de dingue... Tout semblait tellement simple pour lui. Il était parti aller vivre sa propre vie à la con dans ce coin paumé de mes deux, avait grandi, s'était épanoui ; tandis qu'elle était restée seule avec son désespoir et sa rancoeur. Qu'est-ce qu'il croyait ? Qu'elle était ici pour des vacances ? Qu'ils s'étaient retrouvés par pure coïncidence ? Ayant recouvré son sérieux, elle s'apprêtait à lui "expliquer" le fin fond de sa pensée quand il se permit un geste auquel elle était loin de s'attendre. Il se jeta dans ses bras, presque naturellement. Cette étreinte eut pour elle l'effet d'une décharge électrique. Quelques secondes lui furent nécessaires, durant lesquelles elle essaya de réaliser ce qu'il était en train de faire. Le parfum du jeune homme titilla doucement l'odorat de la jeune fille. Ce parfum qu'elle aimait tant, qui lui avait tant manqué et qu'elle avait presque oublié. La tête dans son cou, elle inspira profondément. Ce furent des tonnes de souvenirs qui remontèrent en même temps que l'odeur dont elle s'enivra. C'est là qu'elle réalisa : Jay était bel et bien ici, avec elle, dans ses bras. Répondant enfin à son étreinte elle passa ses bras autour de cou et le serra passionnément contre elle. Tout son corps s'était mis à trembler légèrement, mais elle n'y prêta pas attention. Elle avait perdu toute la maîtrise qu'elle avait réussi à conserver jusque là. Tant pis. Elle parvint, avec peine, à murmurer quelques mots qui se perdirent dans l'oreille du jeune homme. « Tu m'as bien trop manqué, enfoiré. »


Dernière édition par Zephyr Ana Roseberry le Mar 6 Sep - 0:23, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.   quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. EmptyMer 6 Juil - 17:20

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and you jerk it out.
Le monde aurait pu s’arrêter, ça n’avait plus aucune importance. Ce moment était juste parfait. Son odeur parvint délicatement à mes narines. J’inspirais profondément pour inspirer cet air si doux et agréable. Elle sentait l’Écosse. Ou en tout cas, son parfum me rappelait l’Écosse, et toutes les bonnes années où j’y avais vécu. Je ne pus m’empêcher d’être nostalgique. Oui, l’Écosse me manquait. Beaucoup plus que je ne le pensais. Et ça me tuait tous les jours, car je ne voulais pas être attaché à ce pays qui a détruit ma famille. Je m’en voulais d’aimer ce pays. Vraiment. Mais, je n’y pouvais rien. J’avais sans doute passé les plus belles années de ma vie là-bas. Des souvenirs. Voilà ce qui me restait, et voilà ce à quoi je m’accrocher. Des moments, des paroles, des rires, des secrets. Je devais m’en contenter, je n’avais pas le choix. Et voilà qu’un souvenir, sûrement le plus marquant de tous, revint en tant que réalité. C’était vraiment dur à croire. Zephyr. Un prénom. Un prénom qui peut tout changer. Je me sentais à l’abri, protégé, et rassuré. Plus rien ne comptait, à présent. Elle était mon ange gardien, j’en étais persuadé. Nous avions toujours été inséparables étant petits. Je pensais que le temps allait nous séparer, mais je me trompais. Et j’étais content de me tromper. J’étais heureux. Oui. Parce qu’elle était à mes côtés, comme au bon vieux temps. Parce qu’à présent, j’avais l’impression d’être chez moi, à nouveau. 6 829 kilomètres me séparaient de l’Écosse. Et pourtant, je ne me suis jamais aussi sentie près d’elle. Ma jolie Écosse. Ma jolie Zephyr. Ma jolie vie.

« Au moins t'as pas oublié mon prénom, c'est déjà ça. » Ce qui était certain, c’est qu’elle n’avait pas changé. En tout cas, en apparence. Elle était toujours aussi drôle et amusante. Toujours avenante et directe. Et c’était comme ça que je l’aimais. Pleine de vie, avec un caractère bien à elle. Son petit air plaisantin me faisait sourire. D’ailleurs, je ne pus m’empêcher de lâcher un petit rire à ses paroles. Je me sentais un peu idiot aussi, mais bon. Je voyais bien qu’elle ne voulait pas tellement se moquer de moi. De toute façon, j’avais pris l’habitude. J’avais pris l’habitude du ton ironique de Zephyr. Cela faisait juste longtemps que je ne l’avais pas entendu. Et ça faisait vachement de bien, de la réentendre, à nouveau. C’était ce dont j’avais besoin à ce moment de ma vie. Moi qui commençais à me morfondre dans cette ville, Zephyr me redonnait un second souffle. Elle me donnait une bouée de sauvetage. Elle me donnait calme et assurance. C’était fou à quel point elle agissait bien sur moi. « Oui, faut croire que j’ai bonne mémoire » dis-je un peu amusé. Cette situation était vraiment étrange, je n’arrivais toujours pas à croire, qu’elle était là, devant moi, avec sa chevelure d’ange et ses yeux ravageurs. Et pourtant, elle était bien là. C’était la réalité. Je devais sûrement avoir du mal à croire que je pouvais sourire, et être heureux. Oui, c’était sans doute ça.

J’avais l’impression que ça faisait une éternité que je n’avais pas pris quelqu’un dans mes bras. Il faut croire que cela n’arrivait pas très souvent. Cependant, cela faisait du bien, parce que c’était rare. Je sentais que ce moment était précieux. Zephyr était précieuse. La perdre aurait été terrible. C’était ma cousine, et la seule personne potentiellement capable de m’apporter une once d’esprit de famille. Oui, elle était ma seule famille. C’était assez étrange à dire, d’ailleurs. Tout le monde avait ses parents, ses frères et sœurs, ses oncles et tantes, ses cousins, mais pas moi. J’étais seul. Inlassablement seul. Ça avait toujours été comme ça. Je n’avais juste pas encore conscience de ça auparavant. Et maintenant que je le savais, cela me rendait un peu triste, je l’avoue. Quand je voyais des réunions de famille au restaurant, ou même de simples sorties, cela me rendait jaloux, et triste. Oui, c’était bien ça. Et je devais bien l’accepter. Mais, à ce moment-là, Zephyr était là. Et ça changeait tout. Je ne me sentais plus seul. Plus du tout. « Tu m'as bien trop manqué, enfoiré. » Toujours dans ses bras, je l’écoutais me chuchoter discrètement dans les oreilles. Son souffle me chatouillait les oreilles. « Toi aussi, cousine. » répondis-je tout doucement.


Dernière édition par Jay Walker le Ven 26 Aoû - 19:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.   quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. EmptySam 9 Juil - 3:38



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C'était presque irréel, Zephyr avait bien du mal à réaliser la scène qui se déroulait sous ses yeux. Jay était une des seules personnes qu'elle avait réellement aimées, ça ne faisait aucun doute. Mais elle avait souffert bien trop longtemps de son absence, si bien qu'elle s'était longtemps demandée si continuer à l'aimer valait la peine de toute cette souffrance. Malheureusement pour elle ce genre de sentiments ne se contrôlent pas, ç'aurait été bien trop facile. Combien de fois elle s'était réveillée en sueur après un cauchemar cuisant ? L'absence de Jay n'était pas la seule origine de sa douleur : depuis son départ elle se sentait plus seule que jamais. Incomprise, malheureuse et démunie de joie. Les souvenirs de la jeune fille l'envahissaient peu à peu, menaçant de laisser disparaître le peu de paix qu'elle était parvenue à retrouver. Le rire délicat du jeune homme parvint alors à ses oreilles. Et quel rire. Ce simple son créa en elle une montée d'adrénaline étonnante. « Oui, faut croire que j'ai bonne mémoire. » Quel con ce Jay. Cette réponse ne l'étonna pas le moins du monde, habituée à ses répliques tout aussi ironiques que les siennes. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas plaisanté avec lui, mais aucun d'eux n'avait pour autant perdu la main. Elle émit un léger soupire indescriptible tant il était mêlé d'émotions contradictoires.

Leur étreinte ne finissait pas, mais Zephyr avait l'impression qu'elle venait à peine de commencer. Elle n'avait aucune envie qu'elle se termine. Elle n'était plus sûre de rien exceptée d'une chose : elle aurait pu rester là des heures durant. Elle resserra légèrement ses bras autour de lui, ne pouvant se résoudre à s'éloigner pour l'instant. Et elle profita. La jeune blonde enfouit une nouvelle fois sa tête dans le cou de son cousin, telle une gamine se protégeant du monde qui l'entoure. Son souffle quelque peu irrégulier frôlait sa peau, si bien qu'elle pu sentir quelques frissons y apparaître. C'était tellement agréable. « Toi aussi, cousine. » Il avait répondu tout doucement, presque en chuchotant. Cette réponse se voulait rassurante et affective, pourtant elle provoqua chez Zephyr une forte mélancolie qu'elle ne pu contenir. « Cousine... » murmura-t-elle pour elle-même, presque inaudible. Ce mot la ramenait à la dure réalité qu'elle avait toujours tenté d'ignorer. Il était son cousin, du même sang, de la même famille. Ce putain de lien empêchait toute relation qui ne serait pas amicale. Et ça, elle n'avait jamais pu le supporter. Elle était furieuse de cette connexion entre eux, qui pourtant était à l'origine de leur rencontre. Encore une fois elle se trouvait dans un cercle vicieux insupportable. Desserrant son étreinte elle recula légèrement son visage pour se retrouver face au sien, à seulement quelques centimètres. Ce simple geste installa une tension palpable entre les deux adolescents. La main de la jeune fille s'approcha du visage de son cousin. Elle caressa sa joue d'un mouvement extrêmement tendre et lent. Elle esquissa alors un sourire doux et triste, puis vint déposer un léger baiser sur la joue qu'elle avait à présent arrêté de caresser. Tout cela avait duré presque une minute, sans qu'aucun d'eux ne dise mot. Elle ne se sentait nullement gênée de toute la tendresse de son geste, tant elle avait attendu ce moment. C'était exactement ce qu'elle avait imaginé. À une exception près : c'était mille fois mieux.

Zephyr se détourna alors du regard de Jay pour fixer le paysage qui s'offrait devant elle. S'appuyant sur ses bras qu'elle avait posés derrière elle, elle tenta tant bien que mal d'adopter un air détaché. « Bon et sinon, comment va Sharly ? » demanda-t-elle avec une franchise inouïe. Elle ne comptait pas tourner autour du pot, elle avait bien trop attendu de le revoir pour emprunter des détours qui permettraient d'éviter une conversation gênante. Prenant grand soin de ne pas croiser son regard, elle continua de regarder face à elle, impassible.


Dernière édition par Zephyr Ana Roseberry le Mar 6 Sep - 0:23, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.   quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. EmptySam 16 Juil - 19:20

quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. Tumblrljbcx1l6u51qiurol
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Je me demandais ce qui allait se passer pour moi, à présent. J’avais l’impression que ma vie venait de prendre un tout autre sens, d’un seul coup. Zephyr, à Arrowsic. Ça changeait vraiment tout. Je me disais que, maintenant qu’elle était ici, j’allais pouvoir m’amuser, rire, sourire et partager des bons moments avec elle, comme avant, même si je détestais Arrowsic. Elle pouvait me faire oublier cette ville, et me permettre d’être heureux. Je le savais. Elle était vraiment importante à mes yeux, elle était un peu comme mon pilier. C’est grâce à elle que je suis devenu celui que je suis aujourd’hui. Sans elle, je serais encore en train de me faire martyriser par mes camarades de classe. Elle m’a appris à être fort, à être courageux, à être sûr de moi, à me défendre. Elle m’a tout appris. Vraiment tout. Elle a été ma unique famille. Et je pense qu’elle le sera toujours. Une cousine comme Zephyr, on ne la remplace pas, non. Elle était comme un bijou qui me suivait partout, qui faisait partie de moi. J’étais convaincu que je pouvais vivre sans elle, quand je suis parti d’Ecosse, parce que je n’avais pas le choix, mais à présent, je n’en suis plus si sûr. En tout cas, j’étais vraiment content qu’elle soit là, près de moi, pour me soutenir, à nouveau, comme avant. Comme avant… Était-ce vraiment comme avant ? Je n’en savais rien, mais sa présence m’en donnait le sentiment.

Et puis notre étreinte dura longtemps. Beaucoup plus longtemps que d’habitude, ce qui me parut assez étrange, je devais l’avouer. Certes, elle m’avait beaucoup manquée, mais je crois que je lui avais manqué encore plus, ce qui me perturbait assez. Parfois, je n’arrivais pas à la comprendre. Elle était assez mystérieuse. Enfin je crois qu’elle est devenue très mystérieuse. Je ne sais pas, mais quelque chose avait changé chez elle. Sauf que je ne savais pas quoi. J’avais envie de savoir, sans trop savoir de quoi je parlais en fait. Mais finalement, je ne dis rien. Je me dis qu’il ne fallait pas gâcher ce moment, qui avait l’air si important à ses yeux, et pour les miens aussi, je devais l’avouer. Et puis elle finit finalement par se détacher de moi, avec une délicatesse folle. Je n’étais plus habitué à ces gestes d’affection, sauf peut-être avec Sharly, bien qu’ils étaient plus hésitants et rares. Je me demandais bien pourquoi je pensais à Sharly à ce moment-là, enfin bon. Décidément, elle hantait mes pensées, constamment. Zephyr me caressait la joue tendrement. Je ne me souvenais pas qu’elle aimait me caresser la joue, enfin soit. Ma mémoire me faisait sans doute des tours. J’étais un peu perplexe. Avec Zephyr, nous avions toujours été très complices, très complémentaires, et on le savait. On n’avait jamais eu besoin de nous prouver notre amour. Pourtant, Zephyr semblait le vouloir, à ce moment-là. Alors je me laissais faire, parce que c’était ma cousine, et que je respectais toujours ce qu’elle faisait. Elle était un peu comme mon idole, ce qui était sans doute étrange, mais c’était la vérité. Et puis, j’avoue que ça faisait du bien.

« Bon et sinon, comment va Sharly ? » Je fronçai légèrement les sourcils. Je ne me souvenais pas d’avoir parlé de Sharly à Zephyr. Peut-être bien que si, dans une conversation, très furtivement, en tout cas, elle avait retenu son prénom. Elle était sans doute très attentive. Oui, c’était sûrement ça. D’un air évasif, je dis : « Elle va bien, merci de demander. » Je préférais éviter ce sujet avec Zephyr. Certes, elle était ma cousine, mais je ne me sentais pas prêt à parler de Sharly à Zephyr pour le moment. Quelque chose me retenait, mais je ne savais pas quoi. De toute façon, je doute que cela l’intéressait vraiment. Je regardais la mer. C’était beau comme endroit. Je ne l’avais jamais remarqué auparavant. C’était sans doute Zephyr qui me donnait l’impression que tout était beau, ici. J’en oubliais tout le reste. C’était fou à quel point elle me donnait envie de profiter de la vie. Finalement, je lui demandai : « Mais dis-moi, pourquoi tu es venue ici, au fait ? Je veux dire, il y a mieux que Arrowsic tu sais. » Oui, l’idée que Zephyr, celle qui aimait s’amuser et faire la fête, était ici, à Arrowsic, me perturbait encore un peu. Elle pouvait aller où est ce qu’elle voulait, alors pourquoi ici ?


Dernière édition par Jay Walker le Ven 26 Aoû - 21:55, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.   quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. EmptyLun 15 Aoû - 23:31



how can you pretend to know who you are or where you'll go when you just get by.

Ces retrouvailles s'étaient avérées aussi riches en émotions que Zephyr s'y était attendu. La jeune fille se devait de peser le pour et le contre de ses gestes, de ses paroles. Elle ne pouvait risquer de perdre Jay si peu de temps après l'avoir retrouvé. Après tout, c'était pour lui qu'elle était revenue. Une fois leur étreinte terminée, la jeune fille plongea une nouvelle fois dans les pensées qui se bousculaient avec chaos dans sa tête. Elle était presque heureuse depuis qu'elle l'avait retrouvé, c'était certain. Mais lui, qu'en pensait-il ? Finalement il l'avait peut-être complètement sortie de son esprit durant ces dernières années. Elle n'était qu'une cousine lointaine, une amie d'enfance. Une personne appartenant au passé. Sa nouvelle vie était ici, à Arrowsic, et elle n'en faisait sûrement pas partie. « Elle va bien, merci de demander. » La douce voix du jeune homme la tira de ses bien tristes pensées, à son grand soulagement. La conversation se tournait donc vers Sharly, la jolie petite amie de Jay. Le fait qu'elle connaisse son existence ainsi que son prénom devait certainement alarmer le jeune adolescent, qui ne lui en avait encore jamais parlé. Mais il n'était pas au courant que Zephyr les avait longuement observés lors du bal de commémoration de la ville. En effet ce soir-là elle avait tout fait pour se montrer la plus discrète possible, préférant attendre un véritable face à face. Un mot de la réponse de Jay troubla la jeune fille. "Merci". Il l'avait remerciée d'avoir demandé. Quel imbécile ! Elle n'avait certainement pas demandé ça par politesse, mais plutôt pour bien lui faire savoir qu'elle était au courant de son idylle avec sa petite blonde. Vexée et frustrée par son manque de perspicacité, elle répliqua sèchement : « De rien. » Puis elle fixa de nouveau la mer, silencieuse.

« Mais dis-moi, pourquoi tu es venue ici, au fait ? Je veux dire, il y a mieux que Arrowsic tu sais. » Ça oui, elle le savait. Avant d'atterrir à Arowsic, elle avait passé une année en Floride où elle avait facilement trouvé de quoi se divertir. A vrai dire, même l'Ecosse semblait plus divertissante que ce trou perdu. Un important dilemme se posa alors pour la jeune fille. Qu'allait-elle répondre à ça ? Mentir avec ardeur pour qu'il ne se doute de rien ? Elle s'en savait parfaitement capable ; l'art du mensonge n'ayant aucun secret pour elle. Mais était-ce vraiment la meilleure chose à faire ? Elle n'était pas venue ici pour raconter des conneries à qui voulait les entendre. Elle se devait d'être franche. Zephyr laissa passer de longues secondes tandis qu'elle réfléchissait à sa réponse. Plus elle y pensait, plus elle s'énervait. Comment lui dire ce qu'elle pensait clairement, sans pour autant paraître trop franche ? Après de longues minutes elle se décida enfin. « Tu me poses vraiment la question, Jay ? Oserais-tu me dire que tu n'en as pas la moindre petite idée ? Je ne pensais pas que tu deviendrais aussi stupide. Ou peut-être n'en sais-tu vraiment rien. Dans ce cas, ce serait certainement la pire des choses... » ses derniers mots étaient davantage dédiés à elle-même qu'à son cousin. Finalement il n'avait peut-être aucune idée de la raison de sa venue. C'était tellement évident pour la jeune adolescente qu'elle n'avait pas pensé une seule fois qu'il pourrait ne pas l'avoir deviné. Finalement, elle décida que la franchise était la seule issue. « Je suis venue pour te retrouver, Jay. »


Dernière édition par Zephyr Ana Roseberry le Mar 6 Sep - 0:22, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.   quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. EmptyVen 26 Aoû - 21:55

quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. Tumblrljbcx1l6u51qiurol
and you jerk it out.
« De rien. » Elle avait parlé très furtivement, et avait détourné la tête. Sa réaction m’intrigua un peu. D’habitude, elle adorait parler, et s’extasier sur des sujets quelconques. Je me souvins comment elle agitait les bras quand elle parlait de cette fille qui l’avait critiquée, et comment elle gigotait de partout pour me raconter un truc super important à ses yeux, comment elle riait aux éclats pour un oui ou pour un non, et comment elle remettait ses cheveux blonds rayonnants à la lumière du soleil. A cette image, je ne pus m’empêcher de sourire. Zephyr avait toujours été très belle, je me souvins qu’elle attirait pas mal de garçons à l’école, qui lui demandaient tous d’être son amoureuse. Et moi, j’étais fier de son cousin. J’étais fier d’être le cousin d’une fille jolie et gentille à la fois. Elle respirait la joie de vivre. Elle respirait le bonheur. Voilà l’image que j’aurais toujours de Zephyr : une fille hyper active et hyper souriante. Mais là, non. Elle semblait évasive, un peu lointaine, aussi. Mais à quoi pensait-elle ? Etait-ce Sharly qui la mettait dans cet état ? Lui avait-elle déjà parlé ? A cette pensée, un frisson me parcourut. Je n’imaginais vraiment pas Zephyr parler avec Sharly, elles étaient si… incompatibles, et différentes, surtout. Son visage s’était raffermi. Elle était devenue plus mature. Plus adulte. C’était étrange de voir Zephyr de cette façon. Pour moi, elle avait toujours été une gamine, ma cousine, ma grande sœur. Pour moi, Zephyr appartenait au passé, elle faisait partie des beaux souvenirs du passé, et la revoir dans le présent, dans ma vie actuelle, ça me faisait tout bizarre. Mais je savais que ça me faisait aussi énormément plaisir.

« Tu me poses vraiment la question, Jay ? Oserais-tu me dire que tu n'en as pas la moindre petite idée ? Je ne pensais pas que tu deviendrais aussi stupide. Ou peut-être n'en sais-tu vraiment rien. Dans ce cas, ce serait certainement la pire des choses... » Je restais perplexe. Mais que voulait-il dire par là ? J’avoue que j’étais un peu perdu. « Merci, toujours aussi sympa la cousine ! » dis-je, en souriant. Bon certes, tout le monde devait penser que j’étais stupide, mais l’entendre dire, c’était assez étrange, mais bon, de toute façon, cela ne me touchait pas plus que ça. Elle pouvait me traiter de tous les noms, je ne dirais rien, parce que c’était Zephyr. Et on ne reproche rien à Zephyr. Ou presque. Je fronçais alors les sourcils. Elle semblait parler plus à elle-même que pour moi. Elle parlait, mais je n’arrivais pas à capter ses mots. Finalement, elle me coupa dans mes réflexions. « Je suis venue pour te retrouver, Jay. » Je ne pus m’empêcher de sourire. Alors comme ça, elle était venue pour moi, à Arrowsic, à la place de vivre à New York ou je ne sais où. Cela me touchait, évidemment. Elle était la seule que je considérais comme ma famille. Elle avait été toujours là pour moi. Et je serais toujours là pour elle. On se comprenait parfaitement, on n’était toujours sur la même longueur d’ondes. On s’était toujours bien entendus, et nous nous disputions que très rarement. Zephyr, c’était un tout. J’avais grandi avec elle. Il était impossible que je l’oublie, elle était trop importante pour ça. « Eh bien, je suis vraiment content que tu sois là. » C’était sincère. Sa présence m’apaisait et me donnait envie de rire aux éclats, et de parler pendant des heures, comme nous avions l’habitude de faire, autrefois.

« Enfin, j’espère que tu ne t’ennuieras pas trop ici. » dis-je alors. Il fallait qu’elle s’attende au pire : Arrowsic était la ville la plus ennuyeuse du monde. Pour une fille comme moi ou pour un mec comme moi, ce n’était pas vraiment le top, mais bon, je m’y habituais, à présent. J’avais un peu arrêté de me plaindre constamment, préférant l’indifférence. C’était plus simple pour moi, et pour les autres. Je fixais la mer. L’eau éblouissait grâce aux rayons de soleil qui venaient se déposer sur la surface. C’était joli à regarder. « Tu sais, l’Ecosse me manque un peu, parfois. » Une pointe de nostalgie se fit entendre dans ma voix. Je n’avais pas abordé ce sujet avec personne, jusqu’à présent. Mais Zephyr me comprenait, et je ressentais le besoin de lui dire ce que j’avais sur le cœur. Elle avait toujours été là pour m’écouter. « Je m’assois sur un banc, dans l’herbe, n’importe où, et je ferme les yeux. J’essaye de me remémorer nos souvenirs, notre cabane, l’école, nos maisons, tout ça. Et puis rapidement, je pense à maman. A chaque fois. Et à chaque fois, ça me serre le cœur. C’est alors que j’ouvre les yeux. Et je me rends compte qu’elle me manque. » Je n’avais pas regardé Zephyr. Je ne voulais pas affronter son regard. J’étais soulagé. Ça faisait du bien de parler de tout ça. Cela m’enlevait un poids du cœur. « On a du temps à rattraper, hein ? » dis-je, en souriant timidement. Être à côté de Zephyr, c’était à la fois génial, extraordinaire, formidable, merveilleux, fantastique. Je me sentais insuffler un nouvel air. Un air de nostalgie. Un air d’Ecosse. Un air de nouveauté.
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MessageSujet: Re: quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.   quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. EmptyMar 6 Sep - 0:24



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Elle passa une main distraite dans sa chevelure blonde sans vraiment y prêter attention, bien plus occupée à ne pas croiser le regard de Jay. Une telle franchise ne le laisserait pas indifférent, ou tout du moins elle l'espérait. Cet aveu avait été difficile, mais elle n'arrivait pas à le regretter. Après tout elle ne cachait rien à son cousin quand ils étaient gosses ; pourquoi la situation devrait-elle avoir changé ? Peut-être, tout simplement, car elle avait changé. Ils avaient changé. Ce qui n'était pas si étonnant en fin de compte. Peut-être devait-elle arrêter de vivre dans le passé et de se rendre à l'évidence : leur vie n'était plus la même qu'en Ecosse. Mais ça ne voulait pas forcément dire qu'ils ne pouvaient plus être proches, si ? Quelque que soit la réponse elle se battrait tant qu'elle le pourrait, jusqu'au moment où sa fierté ne tiendrait plus qu'à un fil, ce qu'elle avait toujours redouté. « Merci, toujours aussi sympa la cousine ! » Un sourire se dessina malgré elle sur ses lèvres. Cette conversation n'était pas si différente de ce qu'elles étaient avant en fin de compte, excepté peut-être un léger malaise dont Zephyr ne parvenait pas à se débarrasser. « Tu me connais, y'a pas plus aimable que moi. » répliqua-t-elle d'un ton neutre mais toujours ponctué de ce même sourire discret. Elle n'avait jamais pris de gants pour lui parler et ça n'allait pas commencer aujourd'hui. La franchise : une manière d'être qu'elle n'abandonnerait pour rien au monde. « Eh bien, je suis vraiment content que tu sois là. » Une bouffée de chaleur envahit le corps de la jeune fille, qui baissa la tête, embarrassée. Elle n'était pas gênée des paroles de Jay, il lui fallait plus que ça, mais par sa propre réaction à laquelle elle ne s'attendait pas. Elle n'avait pas connu une telle sensation depuis des années. Son cœur se mit à battre avec fougue, cognant violemment contre sa poitrine. Vous savez, cette impression que la terre entière peut l'entendre palpiter avec irrégularité. Relevant finalement la tête, les joues légèrement rosées, elle croisa rapidement son regard. « Pas autant que moi. » Il ne pouvait malheureusement pas savoir à quel point elle le pensait. A quel point tous ses sens tremblaient de plaisir en sa présence. C'était comme une renaissance, à la fois douloureuse mais terriblement jouissive.

« Enfin, j’espère que tu ne t’ennuieras pas trop ici. » Elle haussa les épaules d'un air indifférent. « Ca m'a pas l'air d'être l'éclate tous les jours dans ce trou à rat, mais je finirai bien par m'y faire. » Sa nouvelle vie ne s'annonçait en effet pas très palpitante, condamnée à demeurer dans une ville loin d'être très animée ni même peuplée de fêtards invétérés. Mais d'un autre côté Zephyr n'avait pas besoin de ça pour s'amuser, et se contentait souvent d'un peu d'alcool et de son propre don à trouver de quoi s'occuper. « Et puis, aussi loin que je m'en souvienne, je ne me suis jamais ennuyée en ta présence. » avoua-t-elle de cette habituelle voix calme et déroutante. Son regard chercha vivement les yeux du jeune homme qu'elle fixa avec intensité. Après quelques courtes secondes, elle reporta une énième fois son attention sur l'interminable étendue d'eau qui s'offrait devant elle. « Tu sais, l’Ecosse me manque un peu, parfois. » La nostalgie incontestablement présente dans sa voix provoqua l'intérêt de Zephyr. Ressentait-il le même manque qu'elle lorsqu'il pensait à son pays d'origine ? A tous les souvenirs de son enfance qu'il avait abandonné en suivant son père loin de l'Ecosse ? D'après ce qu'il disait c'était le cas, et cette idée lui réchauffa un peu plus le cœur. Elle lui manquait aussi, cette bonne vieille Ecosse. Tout comme son enfance qui lui avait trop vite glissé entre les doigts sans rattrapage possible. « Je m’assois sur un banc, dans l’herbe, n’importe où, et je ferme les yeux. J’essaye de me remémorer nos souvenirs, notre cabane, l’école, nos maisons, tout ça. Et puis rapidement, je pense à maman. A chaque fois. Et à chaque fois, ça me serre le cœur. C’est alors que j’ouvre les yeux. Et je me rends compte qu’elle me manque. » Elle remarqua qu'après cette douce déclaration, Jay refusait de croiser son regard. De toute façon elle ne voulait pas non plus le regarder à cet instant. Tous ces souvenirs refirent surface et attaquèrent Zephyr comme un nid de guêpes sur un pot de miel, piquant chaque partie de son corps qui refusait d'endurer la souffrance de ce brusque retour en arrière. Et elle les revoyait, tous les deux, allongés côté à côté dans une herbe fraîche et verdoyante. Elle se revoyait rire naïvement d'un rire plein à craquer de bonheur et d'une joie qu'elle ne connaissait plus. Elle apercevait un Jay contrarié et une Zephyr qui fronçait les sourcils avec colère, pestant contre le malheureux qui avait osé blesser son Jay adoré. Et, enfin, la vision d'un Jay Walker lui annonçant son déménagement, avouant qu'il la laissait tomber et la condamnait d'avance à une vie solitaire : tout cela à cause de la mort de sa mère. Zephyr était jeune à l'époque, et ainsi terriblement égoïste. Elle n'avait cessé de lui en vouloir à elle, la pauvre malheureuse qui avait perdu la vie, de lui avoir pris son cousin. Ni même à son père, qui l'avait éloigné d'elle après cette terrible perte. Si son propre comportement la dégoûtait, elle ne pouvait s'empêcher encore aujourd'hui de lui en vouloir, ne serait-ce qu'inconsciemment. « On a du temps à rattraper, hein ? » Elle se rendit brusquement compte qu'elle n'avait pas répondu à la tristesse que le jeune homme lui dévoilait sans retenue. Elle savait qu'elle n'en aurait pas été capable, et quelques instants de silence était peut-être la meilleure des réponses. Ravalant une rage mêlée d'une déchirante tristesse avec difficulté, elle tenta tant bien que mal d'émettre un soupir qu'elle voulait détaché, et de sourire très légèrement. « Je crois bien, oui. »
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MessageSujet: Re: quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay.   quand t'es parti, t'as oublié de me rendre mon cœur. Ҩ zephyr&jay. EmptyLun 12 Sep - 20:01

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« Tu me connais, y'a pas plus aimable que moi. » Un sourire s’afficha sur mes lèvres. Je la regardais, toujours un peu ahuri par sa présence. Zephyr était là. Zephyr était à Arrowsic. Zephyr était à mes côtés. Et ça changeait tout. Absolument tout. Je me sentais renaitre, je me sentais tellement vivant. Et puis maintenant qu’elle était là, je me disais que tout allait bien se passer. Elle me rassurait. On allait pouvoir se retrouver, comme avant. Rattraper le temps perdu. Ce précieux temps qui nous avait éloignés ces dernières années. Mais à présent, je me sentais tellement proche d’elle. Nous étions ensemble. Pour toujours. J’avais besoin d’elle. Maintenant qu’elle était venue, je ne voulais plus la quitter. Pour rien au monde. Elle était ma cousine, et ma seule famille. Je n’allais pas la laisser s’échapper. J’avais trop besoin d’elle. « Pas autant que moi. » dit-elle. Je n’arrivais toujours pas à y croire. Je me sentais tellement heureux. Je me sentais tellement bien, tout simplement. « Ça m'a pas l'air d'être l'éclate tous les jours dans ce trou à rat, mais je finirai bien par m'y faire. » Je soupirais. La réalité me revenait en pleine face. J’étais perdu avec Zephyr, perdu dans notre monde à nous. Arrowsic était caché dans l’ombre. Je l’avais oubliée, le temps de quelques minutes. Mais à présent, je m’en fichais. Zephyr était avec moi, et c’était tout ce qui comptait pour le moment. « Et puis, aussi loin que je m'en souvienne, je ne me suis jamais ennuyée en ta présence. » C’était vrai. Tous les deux, on ne s’ennuyait jamais. Tous les deux, on pouvait tout faire. Tout et n’importe quoi. Ensemble, nous étions libres. C’était ensemble qu’on avançait. Tous les deux, main dans la main. Malheureusement, le temps nous avait séparés, et nous avions dû grandir sans l’autre. A présent, elle était là. On se retrouvait. Tous les deux. Ensemble. Tous les deux, à faire ce qu’on voulait. Parce qu’ensemble, nous étions forts. Invincibles, même. « Je crois bien, oui. » Après ça, nous restions encore longtemps sur le ponton. On parla, sans se soucier du reste du monde. Parce que le reste du monde ne comptait pas. Plus rien n’avait d’importance. Les paroles venaient, on riait sans retenue, et on se confiait, comme avant. Comme deux gosses. Comme deux gosses qui avaient grandi. Comme deux gosses qui étaient fous de joie parce qu’ils s’étaient retrouvés, enfin.

SUJET TERMINÉ.
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