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 Ça sent le roussi ... [Jolene]

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MessageSujet: Ça sent le roussi ... [Jolene]   Ça sent le roussi ... [Jolene] EmptyDim 11 Sep - 16:36

Ça sent le roussi ... [Jolene] Joreed


« Ça brûle ! » Fit-il la remarque par dessus son épaule en décelant l'infime odeur de cramé qui commençait à se répandre dans la cuisine mais qui n'était de toute évidence pas encore assez prononcée pour que les incompétents qu'ils dirigeaient ne s'en rendent compte. Parallèlement, il continuait de hacher finement et à une vitesse ahurissante les condiments qui serviraient de rehausseurs de goût pour les plats prévus au menu du jour. Concentré, il ne réalisa pas de suite que personne dans son dos n'avait pris la peine de répondre à sa mise en garde. Lorsqu'il cuisinait, rien ne pouvait l'atteindre, rien ne pouvait le perturber. Habitué à ce qu'on lui obéisse au doigt et à l’œil, il n'avait toujours pas su se faire à la nécessité de tout répéter dix fois pour que le message rentre dans le cerveau de ses nouveaux employés, bien moins vifs et à l'écoute de ses moindres prises de paroles que ne l'étaient ceux qu'il avait sous sa botte lorsqu'il œuvrait dans l'un des établissements les plus côtés de la capitale mondiale de la gastronomie. Peut-être devait-on cette lenteur d'esprit et de réactivité au fait que personne ici n'avait encore eu l'occasion de le voir péter un véritable boulon à cause d'une feuille de romarin mal placée dans l'assiette ou d'un crumble à la présentation trop vite expédiée ? Peut-être ne régnait-il pas assez de peur et d'anxiété au sein de de l'équipe dont il était désormais le chef pour que tout le monde soit sur le qui-vive ? Quoiqu'il en soit, il y avait fort à parier pour la sérénité des employés présents dans la cuisine ce jour ne perdure plus durant des semaines car, lorsque l'odeur de brûlée s'intensifia, Reed fronça le nez en même temps que les sourcils, signes physiques qui prouvaient que son agacement venait de monter d'un cran et que quelqu'un, quelque part, n'allait pas tarder à se faire passer une savon pour ne pas avoir su réagir dès la première de ses remarques à propos de la cuisson de l'aliment en train de cramer.

« CA BRULE BORDEL DE MERDE ! » S'écria-t-il en plaquant violemment le manche du couteau qu'il était en train d'utiliser contre le plan de travail afin de provoquer un bruit assourdissant et de faire sursauter tout le monde. « Il est où, le chargé des viandes ? Que je lui rappelle à quel point on le surpaye pour effectuer une tâche que même un enfant de 5 ans réussirait mieux que lui ! » Hérissés par l'agressivité de Reed et paralysés par son regard quasi meurtrier, les 3 commis qui passaient par là au même moment se figèrent et baissèrent les yeux d'un air mal à l'aise. Cependant, sentant la tension monter crescendo et redoutant de toute évidence que McKeenan ne s'en prenne à eux faute d'avoir le responsable sous la main, l'un des jeunes hommes pris la parole et bredouilla dans sa barbe que le responsable des viandes était en arrêt maladie pour une semaine, ce qui mettait la cuisine en sous effectif, d'où la probabilité qu'on ait malencontreusement pu oublier de s'occuper des viandes entre toutes les autres tâches à réaliser. « Et vous n'auriez pas pu me le dire plus tôt j'imagine ! » S'emporta-t-il alors, de très mauvaise humeur. Là, le commis sembla se ratatiner sur place et n'osa pas le regarder dans les yeux au moment de lui avouer qu'il l'avait mis au courant plus tôt dans la matinée, mais que Reed lui avait répondu qu'il n'avait que faire de la santé de qui que ce soit dans cette équipe de bras cassés. Vexé de se faire contredire par un empoté pareil, Reed attrapa une poêle accrochée au mur et en donna un coup bien senti sur la tête de l'insolent pour le faire taire. « Espèce d'abruti ! Va prendre sa place au lieu de jouer les " je sais tout " et rattrape moi cette boulette ! » Ordonna-t-il en lui fourrant la poêle dans les mains et en le chassant de son espace de travail à grands coups de pousses dans le dos. « Et toi là bas, » Ajouta-t-il à l’intention d'un autre commis, bouche bée de voir son collègue se faire aussi sévèrement renvoyé dans les cordes. « Reste pas là à compter les mouches, va me chercher de l'aide au service, j'ai besoin de deux bras en plus pour les entrées ! » Effrayé, le jeune employé n'eut pas besoin qu'on le lui répète une seconde fois et prit ses jambes à son cou comme pour éviter de se prendre un coup de casserole, lui aussi.

Exaspéré, Reed étouffa un soupire rageur et retourna face à son plan de travail. Avec son air renfrogné et son regard noir, il faisait indéniablement peur à voir, d'autant plus que le couteau qu'il venait de reprendre en main était d'une taille plus que dissuasive et qu'il dégoulinait du jus des tomates que le chef avait tranchées quelques secondes auparavant. Enfin, en attendant que la main d’œuvre arrive pour les entrées, il prépara les bacs et les ingrédients qui leur permettraient de faire une bonne centaine d’œufs mimosa en moins de 40 minutes.
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MessageSujet: Re: Ça sent le roussi ... [Jolene]   Ça sent le roussi ... [Jolene] EmptyLun 12 Sep - 11:37

Ça sent le roussi ... [Jolene] Joreed
Jolene devait gagner de l’argent, c’était sa seule certitude. La belle héritière se moquait de devoir nettoyer des tables, faire la serveuse ou encore sortir des poubelles du moment qu’elle s’occupait et surtout qu’elle recevait un petit pécule. Aujourd’hui, l’agence lui avait proposé de servir les plats aux étudiants de l’école. Peut-être un peu risqué d’exposer de la sorte son visage à des adolescents fortement habitués à mettre leur nez dans ses magazines de mode. Se regardant dans le miroir, elle était sans doute loin d’être reconnaissable. Oui, son corps était peut-être le même toutefois, son attitude était totalement différente ainsi que sa manière de se coiffer ou de s’habiller. La demoiselle était passée de "je me fous à poil en public" à une presque nonne qui cachait le plus possible son corps. Elle n’avait pas honte de ce dernier ou du moins ne le pensait pas, jusqu’à ce qu’elle revoit Reed. Oui, malgré les absurdités et surtout les méchancetés qu’il avait pu sortir, elle avait pris conscience de la façon dont elle était ridicule, se cachant complément pour ne plus attirer l’attention. Ce matin, elle avait décidé de changer ou d’améliorer un peu sa nouvelle version. Cheveux attaché, elle s’était un peu plus maquillé, alliant mascara et un peu de fond de teint. Ce qui changeait surtout, c’était la jupe en jean qui recouvrait ses tendres jambes sveltes et qui lui donnait un style sexy tout en restant totalement portable sur un lieu de travail. Comme dessus, elle avait opté pour un simple t-shirt qui était pourtant assortit avec la douceur de ses yeux. Sa tenue n’avait rien d’exceptionnel et pourtant, son attitude rendait le tout diablement plaisant. Oui, la belle n’avait pas perdu son charme, elle l’avait simplement laissé au placard et cela allait changer. Vêtu de son petit tablier, la demoiselle nettoyait toutes les tables pour que les petits étudiants puissent manger dans un endroit agréable et qui ressemblerait sans doute après leur passage à un temple de la porcherie. Enfin, elle avait déjà connu pire lorsque, après avoir finir le ménage chez une cliente, le chien s’était mis à vomir dans toute la maison l’obligeant à tout recommencer et appeler un vétérinaire. Elle espérait que les enfants ne feraient pas autant de dégâts. Même si elle était persuadé qu’une certaine folie allait régner à l’heure fatidique, elle l’attendait avec impatience, rien que pour observer une situation qu’elle n’avait que peu connue. En effet, la douce enfant n’avait pas vraiment eut une scolarité exemplaire. Ayant totalement arrêté d’aller à l’école à l’âge de 15 ans, elle n’avait jamais vraiment connu les grandes tablées. C’était un précepteur qui lui dispensait certains cours et c’était plus par obligation que par réelle envie. Qui aurait eu envie d’une élève comme Massie, essayant de charmer ses professeurs afin de ne pas faire ses devoirs, répondant sans la moindre gêne et allumant parfois des cigarettes dans la classe. Oui, elle avait été impossible et cette ancienne elle ne lui manquait pas tellement. Occupé dans sa tâche, la belle ne vit pas tout de suite le jeune homme arrivé dans la pièce. Lorsqu’elle l’aperçut enfin, elle se demandait s’il ne venait pas de voir un monstre. Il paraissait totalement effrayé et le pire de tout, c’est qu’après avoir échangé un petit mot avec la chef de service, il se dirigeait vers elle. Et s’il savait qui elle était et que c’était pour cela qu’il la regardait dans la sorte. Non, c’était impossible, alors, elle se demandait vraiment ce qu’il lui voulait, en tout cas, cela avait l’air d’être grave vu la manière dont il tremblait. « Faut que tu viennes avec moi, on a besoin de toi en cuisine. » Cette nouvelle la fit se relaxer tout de suite. Il n’y avait aucunement mort d’homme, elle changeait simplement de services et cela n’était pas une si mauvaise chose. Le travail serait sans doute un peu plus difficile, elle aurait sans doute finit plus tôt et gagnerait peut-être un peu plus. Ce fut donc tout sourire que la demoiselle suivait le commis qui paraissait toujours stressé. Il avait l’air de se rentre à l’abattoir et elle ne comprenait vraiment pas pourquoi. Maintenant plus qu’à quelques mètres de l’entrée, il les fit s’arrêter avant de poser une main sur son épaule et de lui dire. « Suit bien les ordres du chef et tu devrais t’en sortir vivante. Ah et si au passage, tu pouvais essayer de voir s’il y avait moyen de le détendre d’une façon ou d’une autre. » La belle se mit à avancer, totalement choqué par la pensée qui avait émise par le jeune homme. En réalité, elle était une sorte de présent offert en pâture à un chef tyrannique qu’elle devait essayer de calmer de toutes les manières possibles. Soit le jeune homme avait fumé et raconter des choses étranges, soit le chef était vraiment un horrible monstre et là, elle allait passer un mauvais quart d’heures. Prenant son courage à deux mains, elle entra dans les cuisines. « Bonjour, je suis venue du service pour aider. » N’attendant pas une seconde de plus, elle s’en alla au petit évier nettoyer ses mains avant de les essayer et mis ensuite une toque. Elle remonta alors son table pour l’attacher dans le cou avant de chercher le chef des yeux ce qui ne fut pas très long. Il était seul dans son coin et surtout, toutes les autres personnes présentes dans la salle avaient l’air de le regarder comme s’il était le diable en question. Qu’est-ce qu’il avait pu faire pour les traumatiser ? Elle n’en savait rien toutefois, elle ne laisserait pas faire. Il pourrait lui crier dessus, elle ne lui répondrait pas, écouterait ses ordres et ressortirait sans doute totalement vivante de cette journée de boulot. S’avançant vers lui, elle fut d’abord un peu perturbée par le long couteau ensanglanté qu’il tenait dans ses mains avant de remonter doucement jusqu’à apercevoir son visage. Elle se figea alors, comprenant que les choses n’allaient sans doutez pas être aussi facile qu’elle l’espérait. Oui, la pauvre demoiselle venait de tomber sur Godzilla en personne et on lui demandait de rester. A cet instant, la belle se concentra sur l’argent qu’elle pourrait gagner pour ne point faire demi-tour. Elle s’approcha encore plus de lui avant de lâcher à voix basse pour que seul lui l’entente. « Je peux t’assurer que je ne savais pas que tu travaillais ici. Est-ce que les étudiants savent qu’ils sont servi par un chef plus qu’étoilé ? » Elle marqua une pause, se taire ou plutôt ne pas trop le chercher serait sans doute recommander en même temps, il lui avait fait tellement de mal lorsqu’ils s’étaient revus qu’elle voulait un peu se venger sans passer pour un monstre. L’argent ou la vengeance, elle allait devoir choisir. « Je suis venue aider le chef et c’est ce que je vais faire même si ce dernier est plus un gros connard qu’un gentil garçon. D’ailleurs tes commis seraient prêts à tout pour te voir un peu plus sympathique. » Jolene avait choisi l’argent sachant qu’elle pourrait le lui faire payer dans un autre lieu et qu’il serait marrant de constater comment il arriverait à supporter sa présence totalement désagréable pour lui. Oui, cette journée de travail promettait d’être riche en émotion.
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MessageSujet: Re: Ça sent le roussi ... [Jolene]   Ça sent le roussi ... [Jolene] EmptyMer 14 Sep - 11:48

« Bonjour, je suis venue du service pour aider. » Pas une réponse, pas un bonjour, rien. Reed, qui terminait de sortir tous les ingrédients nécessaires à la confection des entrées ne prit même pas la peine de se retourner pour voir à qui appartenait cette voix dont la bonne humeur palpable entrait en violente opposition avec sa mauvaise humeur personnelle. Ce n'est qu'après avoir terminé de tout préparer et entendu les pas qui se rapprochaient dans son dos qu'il consentit enfin à se retourner, prêt, comme toujours, à aboyer ses ordres sur n'importe quel employé innocent, qu'il fut homme ou femme, sans différence et sans considérations aucune pour l'heure matinale qui aurait pu en inciter plus d'un à se dire qu'il était encore trop tôt pour ruiner la journée de quelqu'un en lui hurlant dessus qu'il n'était bon à rien. Cependant lorsque son regard se posa sur le visage de la nouvelle venue, pas un son ne sortit de sa bouche pourtant entre-ouverte. Au lieu de quoi, ses sourcils se froncèrent et sa poitrine se gonfla d'une inspiration contrariée. « Je peux t’assurer que je ne savais pas que tu travaillais ici. Est-ce que les étudiants savent qu’ils sont servi par un chef plus qu’étoilé ? » Question qui fâche. Bien évidemment que personne n'était au courant ! C'était précisément parce que les habitants de Arrowsic étaient déconnectés de toute actualité un temps soit peu spécialisée que Reed avait pu prétendre à ce job qui n'était certes pas à sa hauteur, mais qui avait le mérite de payer les factures à chaque fin de mois. Aussi ne voulait-il pas qu'on sache qu'il avait été, avant de devenir le cuistot invivable de ce lycée perdu au fin fond du Maine, l'un des grands chefs de la ville lumières où, soit dit en passant, personne n'osait se plaindre de ses sautes d'humeur, puisque les étoiles excusaient tout aux yeux de tous le monde et que briller d'un talent peu égalé donnait de toute évidence le droit d'être un véritable trou du cul relationnel (chose qu'il était et qu'il assumait relativement bien, par ailleurs) sans que cela ne gêne ...

« Je suis venue aider le chef et c’est ce que je vais faire même si ce dernier est plus un gros connard qu’un gentil garçon. D’ailleurs tes commis seraient prêts à tout pour te voir un peu plus sympathique. » Piqué à vif et peu disposé à relativiser alors que sa journée avait déjà plutôt mal commencée, Reed serra les dents et franchit le pas qui le séparait encore de Jolene afin de se rapprocher d'elle au maximum et de lui répondre sur le même ton, voire même avec ce qui ressemblait fort à de la menace dans la voix. « Je me fous royalement de l'avis de mes commis tout comme je me fous royalement du tiens, Jolene. » Pas Massie, Jolene. Il avait retenu la leçon ; il s'était servi des quelques jours qui s'étaient écoulés depuis leurs retrouvailles pour enterrer les bons souvenirs qu'il avait avec Massie et pour mieux laisser la place à toute l'antipathie qu'il éprouvait envers Jolene, son double moralisateur. En l'appelant par ce nouveau prénom qu'elle s'était donnée lorsqu'elle avait choisi de ne plus être celle qu'il avait aimé fréquenter, Reed instaurait, en même temps qu'il acceptait de ne pas griller sa couverture, la césure bien nette entre la relation passionnée qui avait été la leur avant et celle, beaucoup plus explosive - dans le mauvais sens du terme - qui se profilait désormais à l'horizon. « Ne t'avises plus de m'insulter dans MA cuisine, sinon c'est à grands coups de pieds dans le cul que je t'en éjecte. C'est moi le Chef ici. Je suis Dieu, vous êtes mes fidèles sujets ; donc quand j'exige, tu exécutes. Si ton nouveau toi n'est pas capable de faire ça, alors dégage tout de suite et ne me fait pas perdre plus de temps. Car, que les choses soit bien claires, si j'exige de l'aide, j'exige aussi qu'elle se fasse rapidement et bien, pas avec des marmonnements mécontents et des pieds qui trainent. » Incisif, il s'écarta d'elle, attrapa la montagne de plaquettes d’œufs qui reposait sur le plan de travail et la lui fourra dans les mains sans s'inquiéter de savoir si l'ensemble était trop lourd pour elle. « Mais si, au contraire, tu te sens capable d'obéir à mes ordres, alors commence donc par me cuire tout ça ! » Le regard plein de défit, il la fixa lourdement en attendant de voir le chemin que prendrait sa décision. Il se souvenait assez bien de son caractère rebelle et retord à toutes directives lorsqu'elle était adolescente et se demandait intérieurement si, même ça n'avait pas survécu aux nouvelles résolutions de la belle en terme de changement de vie.
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MessageSujet: Re: Ça sent le roussi ... [Jolene]   Ça sent le roussi ... [Jolene] EmptyLun 26 Sep - 9:49

Ça sent le roussi ... [Jolene] Joreed
Gagner de l’argent, jamais Massie n’aurait pu s’abaisser à chercher du boulot, surtout pas celui que Jolene réalisait aujourd’hui. Oui, un nom, cela ne change pas grand-chose et pourtant, en partant de ce simple changement, tout était devenu différent, sans doute pas de la meilleure manière qu’il soit. La blondinette était une création totalement imparfaite, bien trop mère Theresa pour la personne qu’elle était au fond d’elle. Parfois, seule, la belle se mettait à réfléchir sur qui elle était, ce qu’elle aimait et surtout ce qu’elle pouvait changer de son ancienne elle sans pour autant trahir sa personne. Le juste milieu, voilà ce qu’elle devait sans doute trouver, une action beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Pour l’instant, tout ce qu’elle parvenait c’était à garder les gens à distance de sa présence. Elle se montrait gentille et mystérieuse, évitait de trop parler d’elle, d’inventer encore et encore de nouveaux mensonges pour ne pas se faire piéger. Malheureusement et sans qu’elle ne l’ait encore compris, cette nouvelle vie, offerte sur un plateau d’argent, était un piège, un filet empoisonné qui la tuait petit à petit. Il était également peu résistant et une seule étincelle pouvait mettre le feu aux poudres. Cette dernière prenait les traits d’un homme qu’elle avait bien connu autrefois et qui maintenant lui paraissait tout autre. Il était celui qu’elle s’attendait le moins à revoir, surtout dans un trou perdu comme Arrowsic. Surprise, au départ, elle avait bien vite remarqué que l’homme qu’elle avait en face d’elle n’était plus celui qu’elle avait connu autrefois. Il n’était qu’un connard arrogant dont le but principal, dans la vie, était de réduire à néant celle des autres. Le cuisinier avait d’ailleurs toutes les cartes en mains pour totalement détruire celle de Jolene. Un coup d fil, une révélation et elle devenait l’héritière ressuscitée des morts. Tout cela, elle n’en avait aucune envie et dans leur conversation assez houleuse, elle avait essayé de le lui faire comprendre. De cette dernière, il n’était d’ailleurs rien sortit de bon. La belle avait pleuré, s’en était voulue d’avoir pensé qu’une bonne personne se cachait derrière l’infâme chef de cuisine et surtout n’avait en aucun cas l’envie de le revoir. Quel ne fut pas sa mauvaise surprise quand elle le vit, chef des cuisines de l’école, terrorisant tous les employés dont elle faisait malheureusement partie. Au départ, s’approchant doucement de lui, elle essaye de le mettre à l’aise ou plutôt de lui faire comprendre qu’elle ne savait nullement qu’il était ici. Malheureusement, comme à son habitude, elle ne s’exprimait pas de la bonne manière ou plutôt, ils avaient, tous les deux, une fâcheuse tendance à prendre de travers ce que l’autre osait bien lui dire. Peut-être qu’au fond, et sans s’en rendre compte, la voix de Joelene avait tendance à se montrer peu sympathique puisque tout n’avait pas été rose entre eux ses derniers temps. La seule et unique réaction qu’elle eut de sa part fut un petit pas et un serrage de dents ce qui n’annonçait rien de bon. Enfin, depuis leur retrouvailles, elle ne s’attendait plus à le voir sourire, cela était sans doute totalement impossible. « Je me fous royalement de l'avis de mes commis tout comme je me fous royalement du tiens, Jolene. » Avant, elle aurait été choqué de l’entendre parler d’une telle manière, maintenant, tout cela était ne l’atteignait plus ou du moins, elle ne laissait personne le voir. Sur son visage, elle gardait un immense sourire, signe qu’elle ne laisserait nullement faire par le petit merdeux qui se trouvait devant elle. « De ta part, je vais le prendre comme un compliment. » Oui, elle n’allait pas se laisser faire, elle n’était pas une enfant qui allait se laisser insulter par un vieillard. La vision de la réalité de la belle était totalement différente depuis ce fameux accident et au fond, elle le cherchait pour ne pas réfléchir à l’effet que ses mots pouvaient bien avoir sur sa tendre personne. « Ne t'avises plus de m'insulter dans MA cuisine, sinon c'est à grands coups de pieds dans le cul que je t'en éjecte. C'est moi le Chef ici. Je suis Dieu, vous êtes mes fidèles sujets ; donc quand j'exige, tu exécutes. Si ton nouveau toi n'est pas capable de faire ça, alors dégage tout de suite et ne me fait pas perdre plus de temps. Car, que les choses soit bien claires, si j'exige de l'aide, j'exige aussi qu'elle se fasse rapidement et bien, pas avec des marmonnements mécontents et des pieds qui trainent. » S’il s’était arrêté à dieu, elle aurait sans doute totalement éclaté de rire, heureusement pour elle, il ne fit pas. Au contraire, elle n’aimait nullement ce qu’il avait rajouté et alors qu’il mettait les plaquettes d’œufs dans ses tendres mains, elle avait bien envie de tout lui foutre sur son visage. Cette idée devenait tellement puissante que dans peu de temps, elle la mettrait à application et verrait Dieu remplis de jaune d’œufs. Au moins, cela ferrait rire les commis tout en étant une vengeance parfaite de sa part. « Mais si, au contraire, tu te sens capable d'obéir à mes ordres, alors commence donc par me cuire tout ça ! » Elle fit un pas vers lui près à tout lui lancer dans la figure quand elle vit son regard plein de défis. Si elle agissait de la sorte, elle le laissait gagner, lui faisait comprendre qu’elle n’était qu’une bonne à rien. Massie aurait agi de la première manière, Jolene se serait écraser. Aucune de ses deux solutions ne lui convenait alors, elle choisissait une troisième voie. Ses prunelles se firent assassines et défiantes, l’amenant à comprendre qu’elle allait relever ce qu’il lui demandait. Posant tout d’abord les œufs près des casseroles, elle retourna près de lui avant de lui lâcher dans une voix remplie de défis. « Combien de temps pour la cuisson ? Je n’ai jamais cuit d’œufs provenant du paradis. » Oui, elle se jouait de lui et ne se retenu nullement d’éclater de rire. Oui, l’entendre s’appeler Dieu, c’était bien trop tentant pour qu’elle laisse passer l’occasion. S’arrêtant doucement, elle reprit son air défiant avant de s’approcher de lui pour lui chuchoter quelques mots à l’oreille. « J’ai terriblement envie de te lancer les œufs au visage et de te dire d’aller te faire foutre mais je ne le ferais pas parce que la meilleure manière de te faire chier, c’est de t’obliger à me côtoyer toute la journée. Sache seulement que pour travailler, parler gentiment marche souvent mieux que crier. Et que je ne serais jamais un de tes fidèles sujets parce que je n’aurais jamais peur de toi, même si tu serais sans doute capable de me tuer avec ce couteau. » Elle le regarda encore, hésitant à prononcer ce qui lui brulait les lèvres, elle s’apprêtait à repartir à sa place quand l’envie devint trop forte. « Tu n’es pas coupable car même si tu es un salaud fini, tu n’aurais jamais fait cela, même par mégarde. » Cette phrase semblait sans doute bien trop gentille par rapport au reste de ses paroles, c’était toutefois un mal nécessaire. Au fond, qu’elle soit Jolene ou Massie, une part d’elle n’oubliait pas l’homme qu’elle avait connu et même si aujourd’hui, il était remplis de défauts, jamais il ne serait un empoisonneur. Oui, cette certitude était ancrée au fond d’elle.
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MessageSujet: Re: Ça sent le roussi ... [Jolene]   Ça sent le roussi ... [Jolene] EmptyLun 26 Sep - 11:21

Contre toute attente, sentir la rage monter derrière l'apparente impassibilité qu'affichait Jolene ne permît pas à Reed de se sentir plus satisfait. La tension qui naissait de leur échange rendait électrique chaque fibre de son corps et une certaine frustration commençait à découler du fait que, quelque soit le niveau d'hostilités auquel arriverait la conversation, en aucun cas il n'y aurait possibilité d'appliquer les menaces proférées. D'ailleurs, autour d'eux, l'attention des commis commençait à converger et on devinait sans mal que chaque employé présent se demandait ce qui pouvait bien se murmurer d'un air aussi mauvais entre la nouvelle et le chef des lieux ... « Combien de temps pour la cuisson ? Je n’ai jamais cuit d’œufs provenant du paradis. » Interdit, Reed dut prendre sur lui pour ne pas décocher à Jolene la gifle qu'il brûlait de lui écraser en pleine face. Sur l'instant, des envies de meurtre lui traversèrent l'esprit, et ce dût être visible puisqu'elle souligna le fait qu'elle le croyait capable de l'assassiner avec son couteau lorsqu'elle se rapprocha de lui pour lui murmurer ses propos sournois à l'oreille. Qu'elle aille au diable, jamais il ne ferait l'effort de lui parler gentiment après l'insolence dont elle venait de faire preuve tout comme il ne prendrait pas en compte ses conseils idiots sur la façon de diriger une équipe. En quoi, de toute façon, s'y connaissait-elle mieux que lui sur son propre terrain de prédilection ? En rien ! Il n'avait pas à justifier le fait d'aboyer sur tout le monde et de mener son personnel avec poigne. On le payait pour être rapide, efficace et pour produire un travail de qualité, c'était donc ce qu'il s'efforçait de faire malgré l'incompétence chronique des crétins qui l'entouraient. Ni elle ni aucun des commis en train de les regarder avec des yeux curieux n'avait à remettre en cause son autorité tant que tout ce beau monde se trouvait dans l'enceinte de sa cuisine. Ainsi, le « tu n’es pas coupable car même si tu es un salaud fini, tu n’aurais jamais fait cela, même par mégarde » qu'elle ajouta par lui suite, même s'il était prononcé sur un ton beaucoup plus neutre que le précédent, fut interprété par ses nerfs à vifs comme la phrase de trop. Impulsif, il déposa rageusement son couteau sur le plan de travail et attrapa l'insolente par le bras afin de mieux la trainer jusqu'à la réserve où il était certain que personne ne les espionnerait. Sur le chemin, il ne se priva pas pour hurler des « QU'EST CE QUE T'AS TOI ? TRAVAILLE, ABRUTI ! » à chaque employer ayant la mauvaise idée de ne pas baisser les yeux et ce n'est qu'une fois la porte de la réserve refermée derrière lui qu'il consentit à lâcher Jolene, sans s'excuser de peut-être lui avoir fait mal en serrant son bras de sa poigne colérique.

« Ecoute-moi bien, petite conne, parce que je ne le répéterai pas. » La menaça-t-il alors, plus ténébreux que jamais. « Si tu veux que je passe sous silence ta véritable identité, tu vas te dépêcher d'oublier ce que tu viens de dire ! Paris, le restaurant, tout ça ... je ne veux plus entendre parler ! Là encore je me fous royalement de ton avis à propos de cette histoire et je n'ai pas besoin de ta pitié. Commence pas à me casser les couilles jusque dans ce bled perdu ou, crois-moi, je ferai de ta vie un enfer, moi aussi. J'ai pas demandé à ce qu'une gamine insolente vienne m'emmerder, que ce soit dans ma vie privée ou sur mon lieu de travail. Mais si tu persistes à me provoquer de la sorte, c'est pas le renvoi qui t'attend, c'est pire que ça. Je ne suis peut-être " que " ton supérieur dans cette cuisine où les lois du travail sont à appliquer, mais en dehors de ces lieux je redeviens le mec qui va t'en coller une si tu ne te calmes pas tout de suite. Compris ? » Bouillant de colère, il ne put s'empêcher de fixer son visage d'ange avec l'envie dévorante de la secouer un bon coup pour recadrer son comportement horripilant mais aussi, de manière plus inconsciente peut-être, pour lui faire payer le fait de revenir dans sa vie après tout ce temps et de raviver en lui des souvenirs auxquels il était évident qu'il préférait ne plus penser ... En cet instant, personne n'aurait pu deviner qu'il avait, à une époque, était prêt à prendre bien des risques pour ne serait-ce qu'un baiser de la part de cette nana. De l'amour à la haine, le pas avait été franchi, sans trop qu'on sache comment d'ailleurs.

En revanche, une chose était certaine, ils passeraient bientôt du retard dans le planning à la véritable catastrophe culinaire s'ils ne retournaient pas cuire les œufs fissa. Aussi s'obligea-t-il au calme et à inspirer profondément pour perdre de vue ses envies de meurtre et réinstaurer entre elle et lui une distance moins menaçante. « Allez dégage maintenant, va cuire tes œufs. » D'un mouvement brusque, il rouvrit la porte de la réserve qui claqua contre le mur.


Dernière édition par Reed S. McKeenan le Ven 30 Sep - 10:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ça sent le roussi ... [Jolene]   Ça sent le roussi ... [Jolene] EmptyLun 26 Sep - 21:00

Ça sent le roussi ... [Jolene] Joreed
Il la haïssait et elle le lui rendait bien. Depuis sa naissance, jamais elle ne s’était laissé faire et cela n’allait pas changer maintenant. Jolene était censée être une fille bien, n’élevant pas la voix et ne se mettant pas dans de drôle de situations mais cela n’était pas possible avec Reed. Dès qu’elle se trouvait dans la même pièce que lui, Massie revenait à la charge avec cette envie détestable de lui faire payer la monnaie de sa pièce. Alors, chaque fois qu’elle lui parlait, elle montrait le moins bon d’elle et même si elle essayait de se montrer gentille, cela ne marchait pas vraiment. Oui, Jolene ne se rendait pas compte qu’elle le cherchait parce que cette réaction était totalement inconsciente et résultait, tout simplement des mots qu’ils avaient eus, l’un envers l’autre ces derniers jours. La demoiselle malgré sa gentillesse, ne pouvait accepter qu’un homme la traite d’une telle manière, surtout pas quand elle avait longtemps apprécié la compagnie de ce dernier. La cuisine devenait peu à peu un champ de batailles et les commis n’avaient aucune idée du match qui était en train de se jouer. Au fond, la raison pour laquelle ils se détestaient autant n’importait même plus, seul comptait le fait de ne pas laisser l’autre gagner. Dans cette bataille, ils n’étaient peut-être pas à égalité sans pour autant se trouver loin derrière l’autre. A la fin de ses propos, la demoiselle essaya de calmer un peu le jeu en lui avouant de façon discrète qu’elle ne le pensait pas capable d’empoisonnement. Pendant ses quelques jours, elle s’était en fait renseigné sur ce qui s’était passé dans la vie de son ancien amant et avait découvert une sombre histoire qu’elle ne comprenait pas. Empoisonner des clients, ce n’était pas lui et ça ne le serait jamais. Elle en était persuadée et avait même essayé de le lui faire comprendre parce qu’au fond, une part d’elle n’oubliait pas ce qui s’était passé auparavant. Malheureusement, ses mots n’eurent pas du tout l’effet escompté puisqu’il déposa avec une certaine violence son couteau sur le plan de travail avant de lui agripper le bras. Jolene n’eut pas tellement le temps de réagir ou plutôt, elle s’efforçait de ne pas crier de douleur. Reed était à deux doigts de lui casser un os du bras, elle ne voulait tout de même pas lui donner le plaisir d’admettre sa douleur. La douce se laissa donc trainer, le regard un peu inquiet, ne sachant nullement ce que le jeune avait en tête. « QU'EST CE QUE T'AS TOI ? TRAVAILLE, ABRUTI ! » Jolene commençait à avoir assez peur, se demandant s’il n’allait pas aller la tuer dans un endroit discret avant de se remettre au boulot. Les deux seules choses qu’elle savait pour le moment c’est qu’il était très énervé et que son bras lui faisait un mal de chien. Oui, la belle ne criait pas mais elle savait que dans peu de temps elle se retrouverait avec un beau bleue si pas plus. Une certaine peur commençait à se lire dans son visage tandis qu’il la poussait avec force dans la réserve, avant de lâcher enfin son tendre bras. A cet instant, elle ne savait point si elle devait crier, s’enfuir en courant ou pleurer. Qu’est-ce qu’il lui voulait ? Elle n’en avait aucune idée. « Ecoute-moi bien, petite conne, parce que je ne le répéterai pas. » Il la menaçait et pour une fois, elle ne se lancerait pas dans une surenchère. Il y avait dans les yeux de Reed une lueur assassine qui avait le don de la terrifier et en même temps, aussi bizarre que cela puisse paraitre, elle ne voulait pas s’enfuir. La belle voulait le calmer, l’aider à aller mieux et surtout voir s’il restait encore au fond de lui une part d’autrefois.. « Si tu veux que je passe sous silence ta véritable identité, tu vas te dépêcher d'oublier ce que tu viens de dire ! Paris, le restaurant, tout ça ... je ne veux plus entendre parler ! Là encore je me fous royalement de ton avis à propos de cette histoire et je n'ai pas besoin de ta pitié. Commence pas à me casser les couilles jusque dans ce bled perdu ou, crois-moi, je ferai de ta vie un enfer, moi aussi. J'ai pas demandé à ce qu'une gamine insolente vienne m'emmerder, que ce soit dans ma vie privée ou sur mon lieu de travail. Mais si tu persistes à me provoquer de la sorte, c'est pas le renvoi qui t'attend, c'est pire que ça. Je suis ne suis peut-être " que " ton supérieur dans cette cuisine où les lois du travail sont à appliquer, mais en dehors de ces lieux je redeviens le mec qui va t'en coller une si tu ne te calmes pas tout de suite. Compris ? » La colère, Reed n’était qu’un mur de colère et la belle paniquait un peu, sachant qu’il serait capable de beaucoup de choses sous son emprise. En même temps, Massie arrivait tout de même à distinguer que cet énervement n’était pas dû qu’à ses mots d’aujourd’hui mais peut-être à leur histoire, leur changement, ce qu’ils avaient oubliés et qui leur revenait en pleine poire quand l’autre était présent. A cet instant, elle ne voulait pas lui crier dessus, plutôt le prendre dans ses bras ou au moins lui faire comprendre qu’elle ne cherchait pas la bagarre ou pas de ce genre. Cloitrer dans son silence et dans ses réflexions, la demoiselle n’osait plus le regarder comme s’il venait de bloquer certaines réactions chez elle. Elle le regardait se diriger vers la porte et ne put s’empêcher d’ajouter une simple petite phrase mais pourtant plein de sens. « Ce n’est pas de la pitié. » Non, dans sa façon d’agir, il n’en avait aucune. Elle voulait simplement qu’il comprenne que d’une certaine manière, elle était de son côté où qu’elle croyait en son innocence. Le restaurant et tout ce qui en découlait, restait tout de même un sujet assez interdit pour le jeune homme ce qui n’annonçait rien de bon. Oui, la belle avait de plus en plus envie de crever l’abcès pour qu’il se libère un peu plus de son passé ce qui paraissait beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Elle le vit ensuite s’éloigner un peu plus d’elle avant d’aller rejoindre la sortie et de le lui lancer un. « Allez dégage maintenant, va cuire tes œufs. » Elle se contenta de ne rien répondre, le regardant sortir avec rage de la réserve, manquant de peu de casser la porte. La demoiselle resta encore quelques secondes à l’intérieur, le temps de se reprendre un peu. Sortant de la pièce, Jolene regarda autour d’elle et vit surtout le regard insistant d’un des commis et la Massie en elle, ne mit pas une seule seconde avant de lui répondre d’une voix assez peste. « Tes yeux vont tomber à force de me fixer de la sorte. Et si jamais tu as l’audace de recommencer, tu deviendras bientôt une fille, quoique t’es déjà une femelette, ça ne fera pas grande différence. » Elle n’avait pas crié fort mais sa mauvaise attitude lui avait fait un bien fou. Rapidement elle se mit au boulot, cuisant tous les œufs, agissant comme une bonne demoiselle pour que Dieu n’ait rien à lui reprocher. Cela lui prit un certain temps quoique beaucoup moindre que cela de l’autre commis ce qui était un peu ridicule. La belle ne fit pourtant pas sa fière, se contentant de retourner voir le chef quand sa tâche fut terminée. « J’ai fini, en quoi puis-je me rendre utile ? » Elle utilisait une voix froide et distante, comme si elle cachait tout ce qu’elle avait au fond d’elle pour ne pas tout lui exploser en plein visage. A cet instant, il était assez compliqué de savoir ce qui se passait dans la tête de Jolene, surtout si l’on évoquait Reed.
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MessageSujet: Re: Ça sent le roussi ... [Jolene]   Ça sent le roussi ... [Jolene] EmptyVen 30 Sep - 11:49

Comme animé d’un besoin irrépressible de s’éloigner de Jolene avant que la tentation de l’étrangler ne devienne trop forte, Reed regagna d’un pas lourd de colère son plan de travail sur lequel il s’appuya des deux mains pour retrouver un semblant de paix intérieure. Les yeux fermés et les traits tirés par la contrariété, il tacha de ne pas se retourner pour voir où en était la jeune femme, sachant pertinemment que si son regard venait à réaliser qu’elle n’obéissait toujours pas, le case assassinat sanglant et barbare ne pourrait être évité plus longtemps. Au lieu de quoi, il s’obstina à ne focaliser son attention que sur les ingrédients présents devant lui, ce qui donna à sa manière de hacher le persil un mordant encore plus remarquable que celui auquel il avait habitué son équipe. Frappant à rythme régulier la planche à découper, la lame de son couteau hachait menu tout ce qui lui passait sous le tranchant avec une précision quasi chirurgicale. En ça, il était vrai que l’habilité de Reed avec ce qu’on aurait pu qualifier d’arme blanche improvisée était un peu angoissante … Peut-être était-ce même une autre manière d’expliquer la terreur qu’il inspirait à ses commis.

Finalement l’exercice et l’amour de la cuisine semblèrent avoir raison de l’humeur désastreuse du chef cuistot et, même s’il n’était certes toujours pas un exemple d’amabilité, de courtoisie et de gentillesse lorsque la cuisson des œufs fut terminée, cela lui permit toutefois de se tourner vers Jolene sans lui aboyer dessus lorsqu’elle revint vers lui une fois sa tache accomplie. « Mayonnaise. » Répondit-il sur le même ton glacial que celui qu’elle avait employé pour lui adresser la parole. Là, il poussa dans sa direction moutarde, huile et vinaigre. « Recette. » Ajouta-t-il alors en lui tendant un carnet usé, délavé et miteux, mais d’une valeur inestimable puisqu’il s’agissait de son propre carnet de recettes. Apparemment, Reed jugeait que tendre vers un langage monosyllabique diminuerait entre eux les risques de nouvelle confrontation verbale. Cela dit, l’art de la cuisine se pratiquant avant toute chose en équipe, la communication se devait d’être omniprésente, ce qui l’obligea à faire un effort de phrasé lorsqu’il tint à ajouter une précision avant de lâcher le carnet qu’il avait en main et que Jolene tenait par son autre extrémité. « Il s’appelle revient, ne t’avises pas de l’abimer. » (Précision qui avait son importance car quiconque aurait le malheur de nuire à l’intégrité physique de l’objet risquait de se voir couper les mains en punition).

Désireux d’avancer au mieux dans ton travail sans plus qu’aucune dispute ne vienne les retarder, il s’obligea à faire confiance à la jeune femme et reprît sa position initiale, face au poste de travail. Mais cette bonne résolution ne dura qu’un temps et, bientôt, il se trouva plus occupé à espionner du coin de l’œil les moindre faits et gestes de Jolene qu’à œuvrer avec application à l’avancée des préparations. Plus fort que lui, le besoin d’avoir un œil sur la jeune femme se faisait à la fois pesant et irritant car, s’il était certes justifié par le fait que le chef ne voulait en aucun cas voir arriver malheur à son saint Graal (entendons par là « son carnet de recettes »), une petite voix sournoise enfuie au fond de lui et directement ressurgie du passé ne pouvait s’empêcher de souligner que ce n’était pas là la seule explication à cette déconcentration et à cet épiage chronique. Agacé, il claqua plus d’une fois sa langue contre son palet en secouant la tête comme pour chasser de son esprit les pensées dont il ne voulait pas, mais rien ne semblait vouloir être plus coriaces que les réminiscences qui lui envahissaient le cerveau … Plongé dans un état d’irritation mêlée de rêveries incontrôlables, il ne parvenait pas a évincer de sa mémoire les souvenirs des moments passés en compagnie de Massie dans ses cuisines parisiennes. Cuisine au sein desquelles ils n’avaient jamais cuisiné comme ils le faisaient en cet instant, soit dit en passant. A l’époque, la passion commune que partageaient les deux amants ne trouvait pas son point de jonction dans la préparation d’œufs mimosa, mais bel et bien dans les parties de jambes en l’air improvisées de ci de là, contre une étagère à vaisselle où à même le comptoir qui servait généralement à passer les plats tout droits venus des cuisines à l’intention du service en salle … Irrésistiblement, son regard dévia des légumes qu’il manipulait sans les voir au comptoir du self qui, bien que beaucoup moins grand que ceux qu’il avait connu à New York et à Paris, restait tout de même d’une taille suffisamment imposante pour accueillir deux corps nus avides l’un de l’autre, se fit-il la réflexion. Aussi tôt, un grognement mécontent lui échappa sans qu’il s’en rende compte et, une fois de plus, il s’assena une claque mentale pour reprendre le fil de ses préparations. Ce flot de souvenirs envahissants l’énervait plus qu’il ne lui inspirait de la nostalgie, non pas parce qu’il ne se serait pas vu reproduire les prouesses sexuelles de l’époque où Massie et lui formaient un couple interdit et atypique, mais plutôt parce qu’il l’obligeait a admettre qu’il avait assez aimé cette époque pour en garder des traces mémorielles et, pis que tout, la regretter chaque fois que son regard se posait sur le profil de Jolene, affairée avec une application de toute évidence beaucoup moins volage que la sienne, à préparer la mayonnaise qu’il lui avait demandé.

Hargneux de constater que, contrairement à ce qu’il aimait croire, il ne contrôlait pas tout de sa vie et encore moins les idées salasses directement influencées par sa libido de trentenaire dans la force de l’âge, il ne put alors s’empêcher de rejeter la faute sur celle qui faisait une victime toute désignée et ce depuis l’instant même où elle avait eu la malchance et la mauvaise idée de refaire surface dans sa vie : « Et tu éviteras de t’habiller comme une pute la prochaine fois si, par le plus grand des hasards, tu étais amenée à revenir travailler ici. » Le ton était méprisant, rancunier et volontairement mordant, mais ce n’était que pour mieux cacher la lueur d’envie qui habitait son regard chaque fois que ses iris glissaient sans prévenir le long des jambes de la demoiselle, à peine dissimulées par cette jupette qui faisait offense à son orgueil de mâle refusant tout net d’avouer sa faiblesse et préférant blâmer l'objet du désir plutôt que de consentir à admettre que ce dernier lui faisait de l'effet.
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MessageSujet: Re: Ça sent le roussi ... [Jolene]   Ça sent le roussi ... [Jolene] EmptySam 1 Oct - 0:55

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Jamais dans sa vie, elle n’avait laissé un homme lui parler de la sorte et tandis qu’elle s’occupait des œufs, la belle avait envie de le tuer. Oui, chaque fois qu’elle vouait cette eau bouillante, la belle voulait prendre la casserole et la lui lancer à la figure. Peut-être que l’eau rentrerait dans sa tendre gorge et le rendrait muet à vie. Cette éventualité plaisait assez à la demoiselle qui paraissait ne plus avoir envie de l’entendre. Toutefois, la défiguration restait une autre fin possible et non déplaisante. En effet, peut-être qu’il se montrerait moins arrogant si sa belle gueule ne l’était plus autant. Et puis, il aurait sans doute un regard moins insultant, c’est du moins ce que pensait la demoiselle. Penser à l’éventualité de faire du mal à Reed l’avait quelque peu calmée et lui avait surtout permis de comprendre qu’elle ne devait plus essayer de communiquer avec lui. Il la voyait comme une adolescente insupportable qui était devenue encore pire en changeant de vie. Dans sa tête, elle savait qu’il avait tort ou seulement très moyennement raison. Jolene n’était pas parfaite et en essayant de l’être rendait impossible à Massie ce changement de vie. Depuis peu, la belle ne savait plus vraiment si elle prenait la bonne direction, si la femme qu’elle essayait d’être lui convenait parfaitement. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’être comme avant était impossible. Elle préférerait d’ailleurs mourir que de redevenir cette gamine stupide qui profitait trop de la vie sans en voir les bons côtés. Lorsqu’elle eut enfin fini ses tendres œufs, elle s’était rapprochée de son chef du jour. Jolene n’avait pas encore prononcé un mot et pourtant, il n’était pas difficile de comprendre que tout avait changé. Tout d’abord, la blondinette n’avait aucune émotion dans le regard, tout était totalement vide comme si la personne qu’elle avait devant elle ne lui importait nullement. C’était pour elle une sorte de vengeance, une manière de ne pas devenir folle. Ensuite, par les bras qu’elle gardait croisé comme pour laisser une certaine distance. Et pour finir ce fut le son de sa voix qui la trahit légèrement. Elle n’avait exprimé qu’une phrase courte, simple et surtout sans aucun sentiment. Elle parlait à un étranger d’une voix claire et froide qui correspondait à la situation. Se montrer gentille, c’était fini, elle voulait rayer l’homme de sa vie et dans quelques heures, elle pourrait peut-être se le permettre. Elle n’allait d’ailleurs pas lui donner une seule raison de lui crier dessus et cela commençait par toujours essayer d’être occupée Une tâche finie, elle demandait la suivante au chef et cela ne tarda point. « Mayonnaise. » Ton glacial, elle s’en moquait, c’était plus préférable. Jolene ne le regardait d’ailleurs plus dans les yeux se contentant de mettre sur son plan de travail les ingrédients qu’il lui montrait avant de revenir vers lui à l’entente de ses prochaines paroles. « Recette. » Elle regarda attentivement ce carnet qui lui rappelait quelques souvenirs. En effet, elle l’avait vu plus d’une fois dans les mains de Reed lorsqu’ils étaient amants. De temps en temps, lorsqu’il s’était endormi, la belle sortait du lit, s’en aller lire le livre pour y voir les secrets de celui qu’elle avait connus. Ce livre c’était un peu le journal intime du cuisinier. La belle l’attrapa par l’un des bouts et attendit que le jeune homme lâche l’autre bout ce qui ne se passa point. Elle le regarda alors, le visage remplit d’interrogations. « Il s’appelle revient, ne t’avises pas de l’abimer. » Là, elle ne put s’empêcher de le regarder droit dans les yeux avant de saisir le carnet d’un coup sec et d’ajouter d’une voie plus que glaciale. « Je connais sa valeur, je ne vais pas casser ton précieux ». La belle repartit ensuite à son poste de travail, ne voulant point se disputer avec lui, tout ce qui comptait, c’était de bosser et de s’en aller. Bien entendu, elle posa le cahier dans un endroit à l’abri pour ne point l’abimer. Elle en avait envie toutefois, elle ne voulait pas mourir pour une raison aussi stupide. Jolene se mit donc à travaillait avec une grande application, ne voulant point qu’il lui reproche quelque chose. Bizarrement, la demoiselle aperçut assez souvent le regard de Reed venir dans sa direction. Elle n’était peut-être qu’une commis d’un jour toutefois, elle savait suivre une recette et surtout comprendre qu’elle devait mettre tel ingrédient et pas un autre. Le pire, c’est qu’il ne regardait pas autant les autres ce qui ne la rassurant nullement. Bien entendu, elle fit celle qui n’avait rien remarqué, n’ayant en aucun cas envie d’avoir un nouvel ennui avec ce très cher cuisinier. Jolene manqua tout de même d’éclater de rire en voyant son ancien amant grogner comme un animal. Se reconcentrant, elle continua sa tâche qui était d’ailleurs presque finie.

Cuisinier paraissait être une excellente thérapie puisqu’elle avait un peu détendue la demoiselle et même si elle avait toujours irrésistiblement envie de tuer Reed, elle passait ses nerfs sur autre choses. « Et tu éviteras de t’habiller comme une pute la prochaine fois si, par le plus grand des hasards, tu étais amenée à revenir travailler ici. » C’est du moins ce qu’elle pensait avant l’entente de ses quelques mots. La belle s’arrêta immédiatement de travailler, se retournant vers lui, les yeux totalement ronds et avec un air complétement choqué sur le visage. Là, il n’y avait plus aucune trace de Jolene, simplement une Massie choquée par la façon dont elle était traitée et qui allait le lui faire payer et d’une façon tellement horrible qu’il n’y était nullement préparé. La demoiselle s’approcha sans aucune ménagement de Reed et avant qu’il n’ait le temps de réagir, le baffa avec une force presque insoupçonnée encore plus fortement que la dernière fois. « Ne redis plus jamais ça ! Arrêtes de penser avec ta queue t'arriveras peut-être enfin à être moins con.» Elle avait crié cette phrase avec la plus grande des forces avant de s’éloigner tout en prenant dans ses mains le dit cahier. Elle s’était ensuite dirigée vers la porte de la cuisine avant de crier encore plus fortement. « T’es devenu tellement coincé que la seule chose qui t’excite c’est d’essayer de regarder sous les jupes des filles. Bravo Reed, c’est le comportement parfait des vieillards sans avenir. » Elle lui sourit ensuite avant de sortir précipitamment tout en fermant violemment la porte. Oui, la demoiselle se sentait totalement blessé et défoulée alors elle agissait de manière totalement impulsive. Jolene/Massie, il n’existait plus vraiment aucune des deux. Là tout ce qu’il y avait, c’était une fille totalement détruite qui venait d’avoir son ancienne vie lancée en pleine face. Non, elle n’était plus cette petasse qui baissait à tout va. Sa jupe était d’une taille classique et c’est lui qui était qu’un gros pervers qui ne faisait que regarder les demoiselles de peur d’en avoir une dans son lit. Là, tout ce qu’elle voulait, c’est rentrer chez elle, ou chez ce qui lui servait d’abris, se servir un gros bol de glace et oublier tout souvenir de Reed et surtout de celui qu’elle avait pu apprécier autrefois. Le pire, c’est que la colère qu’elle gardait en elle ressortait sous la forme de larmes sans qu’elle ne puisse se contrôler. La situation ne pouvait être pire, c’est du moins ce qu’elle pensait.
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MessageSujet: Re: Ça sent le roussi ... [Jolene]   Ça sent le roussi ... [Jolene] EmptySam 1 Oct - 13:00

Lorsqu'il la vit se raidir et cesser de préparer sa sauce, Reed pivota de 45 °, de façon à lui faire face tandis qu'elle marchait déjà dans sa direction, apparemment plus outrée que jamais. Fermement campé sur ses positions et droit comme un " i ", il la mettait au défi, de par son maintient et son attitude dominante, d'oser ne serait-ce que de répondre à sa remarque (que sa mauvaise foi lui faisait considérer comme éminemment justifiée). Quelle ne fut pas son ébahissement lorsque la paume inquisitrice et rageuse de la main de la jeune femme vint percuter sa joue de plein fouet en provoquant un silence de mort dans la cuisine. « Ne redis plus jamais ça ! Arrêtes de penser avec ta queue t'arriveras peut-être enfin à être moins con. » Interdit, Reed n'eut pas le réflexe de l'attraper avant qu'elle ne s'éloigne, carnet en main, vers la porte de la cuisine. Une fois de plus son assurance et sa superbe à toute épreuve peinaient à croire que quiconque ait pu oser lever la main sur lui. Tout bonnement stupéfait, il ne sortit de sa léthargie post-baffe que lorsque Jolene atteignit la sortie et se retourna pour un ultime reproche dont le contenu fit se ratatiner sur place tout le personnel à l'entour. Jamais personne ici n'avait encore été assez sot pour s'adresser aussi crûment et avec aussi peu de respect au chef, mais tout le monde devinait aisément qu'il allait arriver des bricoles à cette petite nouvelle après qu'elle se soit permis pareils éclats de voix. Dans le fond de la cuisine, on vit même une dame de service se cacher les yeux et marmonner dans sa barbe, comme s'il s'agissait déjà de prières pour que l'âme de Jolene repose en paix. Enfin, c'est le claquement sévère de la porte sur le départ de l'insolente qui finit d'extirper Reed de cette espèce de calme intérieur avant la tempête.

Porté par un coup de colère indéfinissable, il laissa en plan tout ce qu'il était en train de préparer pour se lancer à la poursuite de cette blondasse qu'il ne voyait désormais plus autrement que comme l'ennemie numéro un, la femme à abattre. Hors de lui, il bouscula rageusement les deux courageux employés qui tentèrent de l'intercepter pour éviter que l'affaire ne se termine dans un bain de sang et se précipita dehors où il marqua un temps d'arrêt pour inspecter les alentours avant de repérer la silhouette de la fuyarde qui s'éloignait sur sa droite. Débordant de la rage et la stimulé par la multitude d'envies de meurtres qui l'habitaient en cet instant, il n'eut aucun mal à courir vers elle d'un pas menaçant, revenir à sa hauteur et lui attraper le bras sauvagement afin de la stopper et de la retourner vers lui. Tout son être n'était plus que colère lorsqu'il la poussa brutalement contre le mur le plus proche afin de l'y plaquer et de l'attraper à la gorge d'une poigne d'acier. « Rends-moi ça, pouffiasse ! » grinça-t-il entre ses dents tout en lui arrachant de sa main libre le carnet qu'elle tenait toujours dans la sienne. Sans plus attendre, il rangeant son précieux dans la poche arrière de son jean et profita d'avoir récupérer son bien pour ne plus se concentrer que sur le deuxième objectif qu'il s'était fixé, à savoir faire payer à Jolene / Massie, peu importe, son insolence. Tandis que la main avec laquelle il l'étranglait à moitié contre le mur ne faiblissait pas, il se servit de l'autre pour lui rendre la gifle qu'elle avait eu le culot de lui décocher en cuisine et, sachant pertinemment qu'il avait de toutes façon très peu de chances de garder son emploi après pareil scandale, il ne se gêna pas pour lui asséner le revers qui allait avec. Morale et règles de société ne comptaient plus quand il était dans cet état de colère noir et pas un instant il ne se sentit coupable d'avoir levé la main sur une femme. D'ailleurs, Dieu seul savait ce qu'il aurait pu lui faire de pire si une arme où quoi que ce soit de contondant s'était trouver à disposition …

Son visage à quelques centimètres de celui de la jeune femme, il restait parfaitement insensible aux larmes qui coulaient le long de ses joues rougies par la force qu'il avait mit dans ses frappes. Sa respiration haletante démontrait clairement qu'il n'était pas le moins du monde calmé, mais la défiance de leurs regards accrochés l'un à l'autre avait quelques chose d'hypnotisant qui semblait parvenir à le réguler un temps soit peu la violence de sa colère. Là, tandis qu'il la soulevait presque et qu'il sentait le sang de sa gorge battre sous ses doigts, il ne put s'empêcher une fois de plus de la détailler attentivement sans parvenir à refouler la question de savoir comment ils avaient pu en arriver là. Paradoxalement, ce qu'il ressentait était aussi puissant que les sursauts de désir qu'elle avait su faire naître en lui lorsqu'ils se trouvaient à Paris, sauf d'ici tout n'était que colère et ressentiment. Fallait-il en conclure que sa relation avec Massie / Jolene n'était pas faite pour aspirer au calme et à la sérénité ? Étaient-ils condamnés à se disputer éternellement faute de ne plus pouvoir baiser comme des bêtes ? A cette idée, il sentit son rythme cardiaque s'emballer et une nouvelle vague d'agacement vint le faire se détester d'être une proie aussi facile aux souvenirs, qu'ils fussent bons (comme ceux qu'ils avaient en commun avait la défunte Massie) ou mauvais (comme ceux qui relataient de son parcours professionnel gâché avant l'heure). Et encore une fois, c'est Jolene qui en fit les frais. Reed qui détestait se détester préférait rejeter sur elle toute la colère que lui inspirait cette époque révolue et envers laquelle il se haïssait de ne pas pouvoir s'empêcher d'être nostalgique. Alors, sans rien ajouter d'autre et sur un énième sursaut de mécontentement, il lâcha prise et envoya valdinguer sur le sol le corps fragile et délicat de la jeune femme qu'il toisa de haut en reniflant de mépris. « Tire-toi, j'veux plus te voir. Jamais. Tu m'entends ? Je te tue si tu reviens dans ma vie. » La menaça-t-il alors, d'une voix beaucoup trop posée et beaucoup trop assurée pour qu'elle puisse encore s'imaginer qu'il s'agissait là de paroles en l'air.
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MessageSujet: Re: Ça sent le roussi ... [Jolene]   Ça sent le roussi ... [Jolene] EmptyDim 9 Oct - 17:21

Ça sent le roussi ... [Jolene] Joreed
Se faire traiter de pute, c’était bien au-dessus de ses forces. Jolene avait laissé sa colère se déverser quoique la belle avait plutôt été dirigée par une certaine Massie, taquine et malicieuse qui se vengeait du moindre de coup qu’on lui faisait. Cette façon d’agir était sans doute très loin d’être bonne mais sur l’instant, c’est la seule qu’elle avait trouvé pour ne pas perdre totalement sa dignité. Oui, depuis qu’elle était devenue blonde, elle essayait de changer de vie, de devenir quelqu’un de bien et cette jupe qu’elle portait ne faisant en aucun cas d’elle une pute. Elle était juste un peu au-dessus du genou ce qui n’avait rien d’interdit. Autrefois, elle portait des vêtements beaucoup plus petits et beaucoup de monde l’avait appelé ainsi, derrière son dos. Toutefois, à cette époque, elle n’en avait eu que faire pensant agir de la bonne manière. Malheureusement, tout était différent maintenant. Elle savait que la personne qu’elle était autrefois n’était qu’un montre sans cœur, quelqu’un qui ne méritait pas la vie ou qui prenait plutôt un malin plaisir à détruire toutes ses occasions. La belle demoiselle ne comprenait donc nullement l’attitude de celui qu’elle avait bien connu autrefois. Tout ce qu’elle pouvait faire pour l’instant, c’était essayé de l’oublier, ne plus penser aux bons moments et comprendre que Reed resterait à jamais un conard fini et qu’elle ne pourrait pas le changer. Tout en marchant en dehors de l’école, la belle se mit à pleurer. Non, elle n’était pas triste, du moins pas dans le sens qu’on l’entendait d’habitude. Ce qui la faisait surtout pleurer, c’était la rage de voir son passé lui revenir en pleine face par la simple évocation du mot pute et surtout par l’attitude tellement différente du jeune homme. Tout cela refaisait resurgir le passé, lui donnait envie de s’enfuir très loin et d’oublier une bonne fois pour toute ses erreurs. Cette solution paraissait malheureusement impossible dans l’état actuel des choses. Tout ce qu’elle savait c’est qu’elle lui en voulait beaucoup et que ce sentiment devait être réciproque, elle ne savait malheureusement pas encore à quel point. Un bras la saisissant violement, un petit tournement de tête pour voir qui lui faisait face et tout qui part en vrille. Inutile d’être devin pour comprendre qu’il était en colère. Reed paraissait hors de lui, totalement meurtrier et près à faire couler tout le sang possible. Jolene voulait parler, comprendre ce qui lui prenait mais elle savait que cela ne ferait qu’attiser sa haine et ce n’était pas la bonne solution. Une seule seconde, c’est le temps qu’il fallut à l’homme en colère pour la pousser brutalement contre le mur, lui faisant cogner sa tête contre le mur amenant un petit étourdissement chez la demoiselle. La belle ne pouvait s’empêcher de pleurer tandis que son regard se faisait presque suppliant. Une douleur vacillante lui écrasa ensuite la forge, la faisant manquer d’air. Elle voulait crier, s’échapper, il la contrôlait et la peur prit peu à peu le dessus. Rester calme, ne pas paniquer, c’était impossible, pas dans une telle situation. « Rends-moi ça, pouffiasse ! » Elle ne chercha même pas à résister lui tendant presque le carnet tout en se demandant ce qui allait lui arriver. Massie cherchait à retrouver un peu d’humanité dans le regard meurtrier de Reed même si cela était peine perdue. Il n’était que colère et elle ne pouvait rien faire contre cela. Fermant doucement les yeux, elle essayait de son mieux de penser à autre chose. Immédiatement son esprit l’emmena devant le petit bébé qu’elle avait eu, son premier cri, cette envie grandissante de la garder. Elle repensait aussi à Ruthie, à sa seule amie et malheureusement à Reed, l’ancien, celui qu’elle avait apprécié et qui ne s’était jamais montré désagréable avec elle. Oui, tout cela lui manquait. Une baffe la sortit de ses pensées tandis qu’elle essayait de trouver encore et toujours une bonne respiration. Sa tête lui faisait mal, un petit filet de sang coulait de sa lèvre tandis que la marque laisser par la main de Reed sur son visage paraissait la bruler. La seconde gifle fit autant d’effet, la laissant impuissante, comme un pantin dont il pouvait faire ce qu’il voulait. Ne pas regarder dans sa direction était ce qu’elle faisait de mieux, elle se sentait minable et rien que sa respiration, proche de son visage, lui donnait envie de vomir. Elle ne voulait pas l’entendre, ni sentir son odeur, non elle ne voulait pas de lui alors qu’elle manquait de peu de finir sa vie ici. Et une dernière pensée atterrit dans sa tendre tête. Non, elle ne voulait pas mourir en victime, elle voulait lui montrer que même s’il brisait son corps, elle était encore là et qu’elle le détestait. Son regard se plongea dans le sien, meurtrier, se moquant des larmes qui coulaient de ses prunelles. Elle se débattait du mieux qu’elle pouvait essayait même de le mordre, lui montrait tout simplement qu’il ne pourrait jamais la contrôler. Perdu dans ses pensées, il lâcha violement prise ce qui la fit atterrir sur le sol de façon peu agréable. La demoiselle avait mal partout, pour l’instant, elle toussait, essayant de retrouver son souffle ce qui lui demanda des instants d’efforts. Sa gorge la brulait, sa lèvre ouverte dégoulinait de sang, son corps était sans force, presque sans vie. La seule chose qui la trahissait, c’était son regard, meurtrier, détestable en total désaccord avec les larmes qui continuaient de couler. « Tire-toi, j'veux plus te voir. Jamais. Tu m'entends ? Je te tue si tu reviens dans ma vie. » Il la menaçait et elle savait que ces dernières ne seraient pas du tout des menaces en l’air, elle ne pouvait toutefois point faire si elle lui obéissait notamment. Jolene aurait pu mais la Massie en elle ne lui laissait pas ce répits et pour une fois, elle avait bien envie de l’écouter et de rendre la monnaie de sa pièce à Reed, toutefois, elle ne pouvait pas agir, le corps totalement hors de contrôle. « Plus… te…voir… » Elle prononça simplement trois mots qui voulaient pourtant tout dire. La demoiselle lui montrait qu’elle ne voulait plus le voir et que cette décision était aussi définitive que la sienne. Oui, Reed ne ferait plus jamais partie de sa vie et ce n’était en aucun cas une grande perte. Les gens commençaient à se rapprocher, ce qui était au fond une bonne chose, en effet, la demoiselle savait qu’elle ne pourrait jamais repartir chez elle sans un peu d’aide. Oui, il l’avait presque détruite, pour son plus grand malheur.
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