Ma très chère Vaiana,
Je t’écris une énième lettre que tu ne recevras probablement pas. Il est très difficile d’envoyer du courrier ici, nous sommes étroitement surveillés. Bref, les journées sont interminables et sans contact avec le monde extérieur, il nous est difficile de ne pas nous morfondre. Ta voix me manque et j’en crève. J’ai piqué des feuilles à mon supérieur et me voilà en train de t’écrire ces quelques mots. J’espère que tu auras le loisir de pouvoir les lire et de réaliser ô combien je pense à toi. Depuis quelques jours, nous restons terrés à la base, entre entrainements et tour de garde, les missions se font rares. Les gars sont lessivés et il nous tarde de pouvoir rentrer. La femme de Tommy est enceinte et elle ne devrait pas tarder à accoucher, il espère que ce sera un petit garçon. Je l’espère pour lui aussi. Le moral n’est pas au beau fixe mais nous gardons espoir. Le simple fait de savoir que nous devons rester cloitrés à la base nous éloigne de toute violence. Les cris d’horreur, les larmes et le bruit des balles ne me manquent pas. Le chaos et la guerre règnent à l’extérieur mais ton sourire m’aide à tenir bon. La ville me manque, tu me manque affreusement. J’ai tellement besoin de ta peau.
Ici, maintenant et à jamais.
Ezéckiel.



Appuyé sur le rebord de la fenêtre, Ezéckiel tira une dernière bouffée de sa cigarette avant de la jeter sur le gravier. Il observa le point incandescent jaillir sur le sol avant de mourir entre les pierres sombres. Alors qu’il allait refermer la vitre, sa main effleura un objet froid et odorant. Le cendrier de son père trônait d’une fière allure sur le rebord en béton. Poussant un léger soupir, Ezéckiel refoula tout sentiment de peine et retrouva quelques membres de sa famille dans le salon. Dorian venait de décéder et sanglotante, sa mère tenait avec fermeté l’urne qui contenait ses cendres. Épuisé par le long voyage et par la tristesse de ces funérailles, le jeune homme passa une main leste sur sa nuque engourdie et résolument déterminé à soulager la peine de Lucy, il vint s’assoir auprès d’elle. Des larmes coulaient encore sur ses joues ravagées de rougeurs et tremblante, elle s’adressa à lui avec l’aide de ses mains. Déchiffrant habilement ses propos, la surprise du soldat n’en fut que plus grande. « Comment ça une faveur ? Enfin Lucy explique toi ! » Ravagée par la tristesse, Melody laissa échapper un nouveau sanglot qui acheva son fils et la petite sœur d'Ezéckiel se chargea de lui annoncer la nouvelle.
Quittant le fauteuil avec véhémence, le jeune homme n’en croyait pas ses oreilles. Le silence de sa mère le fit sortir de ses gonds. « Jamais je ne retournerais là-bas, tu m’entends. Nous avons quitté ce médiocre endroit depuis plusieurs années maintenant et je refuse d’y mettre les pieds à nouveau ! » Avec une tristesse affligeante, Lucy vint se blottir dans ses bras tout en le suppliant du regard. « Pourquoi je devrais y aller ? Pourquoi c’est moi qui devrait m’occuper des cendres de papa ?» Toujours assise sur le sofa, sa mère ne cessait de sangloter et malgré ses larmes, elle articula quelques mots « Les papiers Ezéckiel, je dois m’occuper de tout ce est administratif ! Et ne sois pas stupide, Lucy ne peut y aller seule … » Faisant les quatre cent pas dans la salle de séjour, le soldat affirma un non catégorique. Arrowsic était désormais enterré et faire jaillir à nouveau les vieux démons, était tout sauf plaisant et raisonnable. De plus, Vaiana habitait encore dans ce misérable endroit.« Ne sois pas si têtu, tu ne resteras là-bas qu’une petite semaine, ma sœur sera ravie de te retrouver … » Avec un regard emplit de gratitude, Lucy détailla son frère qui ne put résister longtemps, Ezéckiel s’avoua vaincu. « Parfait, mais pas plus d’une semaine ! »

Garrett Hedlund, si je ne m'abuse ? Très bon choix. Bienvenuuuuue en tout cas, & bon courage pour ta fiche.

Spoiler:

COTON.
Je te valide, c'est parfait. Amuse-toi bien ici.