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 les souvenirs c'est bien joli, mais on ne peut ni les toucher, ni les sentir, ni les serrer contre soi. ils ne collent jamais complètement au moment présent et s'effacent avec le temps. Ҩ jezabel&jay.

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les souvenirs c'est bien joli, mais on ne peut ni les toucher, ni les sentir, ni les serrer contre soi. ils ne collent jamais complètement au moment présent et s'effacent avec le temps. Ҩ jezabel&jay.  Empty
MessageSujet: les souvenirs c'est bien joli, mais on ne peut ni les toucher, ni les sentir, ni les serrer contre soi. ils ne collent jamais complètement au moment présent et s'effacent avec le temps. Ҩ jezabel&jay.    les souvenirs c'est bien joli, mais on ne peut ni les toucher, ni les sentir, ni les serrer contre soi. ils ne collent jamais complètement au moment présent et s'effacent avec le temps. Ҩ jezabel&jay.  EmptyMer 9 Nov - 19:11

Jezabel était là, à Arrowsic. Jezabel était revenue, après des années d’absence. Elle osait revenir à Arrowsic, alors qu’elle m’avait abandonnée. Elle m’avait laissée alors qu’elle avait pris une place conséquente dans ma vie. Cela faisait deux ans que j’avais été sans nouvelles d’elle, sans aucun contact, rien. Le néant. C’était elle qui devait faire l’effort de me contacter. C’était elle qui était partie, pas moi. Avec le temps, j’avais fini par croire qu’elle m’avait oublié, et que je n’étais plus rien pour elle. J’avais fini par croire que j’avais perdu celle qui avait été ma nourrice, celle qui avait partagé mon quotidien pendant longtemps. J’avais appris à vivre sans elle. J’avais fini par m’habituer à son absence. Il est vrai que je n’avais jamais montré l’affection que je portais pour Jezabel, mais je l’aimais beaucoup. Je l’aimais beaucoup parce qu’elle avait réussi à me dompter, et qu’elle ne me rejetait pas. Pas comme tous les autres. Avec Jezabel, on s’insultait, on se disputait, on se taquinait, mais on s’appréciait beaucoup, dans le fond. Sans même qu’elle ne le sache, elle était devenue une habitude que j’avais fini par accepter, et par aimer avec le temps. Son départ m’avait frappé. Il m’avait bouleversé. Je me retrouvais seul, à nouveau. Seul contre tous. Seul contre l’humanité. Seul contre la vie. Mais moi, comme un idiot, je ne l’avais pas retenu. Je ne l’avais pas retenu, trop fier pour admettre qu’elle était plus importante que je ne le croyais. Je n’avais rien fait pour la garder près de moi. Je ne lui avais pas dit à quel point je lui étais gratifiant, à quel point sa présence me réconfortait. Jezabel avait fini par sortir de mon esprit. Son souffle était parti. Son cœur ne battait plus. Ses paroles s’étaient envolées dans le ciel. Sa voix ne m’était plus familière. Elle s’était évadée de mon cœur et de ma vie, laissant un goût amer entre les lèvres.

Le vent soufflait sur mon visage, et le froid venait parcourir mon corps avec violence. C’était une de ces journées grisâtres et tristes, dont le ciel lourd pesait sur mes épaules. Une de ces journées où l’ennui me tiraillait l’esprit et m’exaspérait. Je me dirigeais tranquillement vers la patinoire d’Arrowsic. Jezabel serait là. Jezabel serait là, avec ses cheveux blonds, sa silhouette fine et son regard rassurant. Jezabel serait là, à notre table, le menu dans les mains. Comme nous avions l’habitude de faire autrefois. Comme avant. Je me souvins alors des après-midis que je passais ici avec elle, après un tour sur la piste. Je me souvins à quel point j’étais heureux quand elle me payait une glace à la pistache. Je me souvins comment j’aimais passer du temps avec elle. Mais ce n’était que des souvenirs. Des souvenirs vagues et flous. Des souvenirs qui je pensais étaient enfouis à tout jamais. Mais ce jour-là, ils revenaient, comme une incroyable vague survenue de nulle part. Il était trop tard. Elle arrivait trop tard. Elle avait manqué trop de choses. Elle n’était plus rien pour moi à présent. Je lui en voulais. Terriblement. Cependant, mon cœur ne put s’empêcher de se serrer en passant la porte de la cafétéria. Étais-je anxieux à l’idée de la revoir, après toutes ces années ? Peut-être bien. Je regardais autour de moi, et c’est là que je la vis. Elle n’avait pas tellement changé. Elle avait juste grandi, mais elle avait toujours ses beaux cheveux blonds et ce regard illuminé qui m’éblouissait. Je soupirai, et j’avançai d’un pas rapide, m’asseyant en face d’elle. Elle était comme un mirage, une illusion. Je n’arrivais pas à croire que tout ça était bien réel. « Pourquoi t’es là Jezabel ? » Je la fixais, le regard un peu vide. Pourquoi était-elle ici ? Pourquoi revenait-elle après tout ce temps ? Le temps avait filé. Les souvenirs avaient disparu. Alors pourquoi le sentiment que je ressentais envers elle autrefois me brûlait l’estomac ?
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