nom :Jones Ҩ prénom : Joanella, Sally Ҩ âge : 23 ans Ҩ origines Anglaises Ҩ statut civil : Célibataire Ҩ occupation : Etudiante en littérature anglaise Ҩ avatar : La magnifique sublimissime époustouflante Kristen Ҩ crédits : tumblr.

« Maman, Maman, je veux aller au cirque ! Il y a pleins d’animaux que je n’ai vu que dans des livres ! Des girafes et des tiiiiiigres ! »
Joanella n’avait que sept ans. Il ne lui avait fallu que quelques minutes pour convaincre sa mère de l’emmener au cirque de la ville. A l’école, tout le monde parlait de ce cirque. Elle ne pouvait pas manquer cela. Sa mère qui était un peu moins stricte que son père avait acceptée que sa petite Joan s’y rende. Elle était même arrivée en avance pour voir les animaux avant le spectacle. Elle s’approcha des camions où ils étaient enfermés. Joan était obsédée par les animaux sauvages. Depuis toute petite, elle rêvait de voir un tigre en vrai. Elle allait s’avancer encore plus quand un petit garçon l’en empêcha : « Fais attention, ils ne sont pas méchants mais on ne sait jamais ». Joan le regarda de la tête aux pieds. Il semblait avoir le même âge qu’elle et savoir des tas de choses sur ces animaux. En le reluquant encore une fois, elle se rendit compte qu’il portait des bottes et un vieux t-shirt ; comme s’il travaillait là. Il était petit enfin du même âge que la belle certes, mais semblait très intelligent. « D’accord » lui répondit-elle simplement. « Je m’appelle Joan et toi ? ». « Owen » lui dit le petit garçon. Ainsi commença une très belle histoire. Les enfants jouèrent toute la journée. Le soir, il s’assied à ses côtés pendant la représentation et le lendemain déjà, ils durent se dire au revoir. Joan était très jeune mais elle était persuadée qu’ils auraient pu être amis.

L’année suivante, le cirque revint en ville pour une nouvelle présentation. Joan s’y rendit retrouvant ainsi le Owen qu’elle avait rencontré auparavant. Et tous les ans, ce fut la même chose. Les deux enfants se retrouvaient, pour quelques jours seulement, et partageaient des bons moments ensemble. Puis, l’année de ses douze ans, Joan ne put aller au cirque.
« Maman, qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi papa ne revient pas tous les jours à la maison ? » Demanda alors la jeune fille, soucieuse de cette absence injustifiée.
« Ecoute Joan… ton père et moi avons pris une décision. Tu comprends, on ne s’aime plus comme avant… On a décidé de divorcer ».
« Quoi ? Non je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi vous me faites ça, pourquoi vous vous séparez ? C’est à cause de moi c’est ça ? ».
« Non ce n’est pas de ta faute Joan… c’est comme ça et c’est tout… ».
C’est comme ça et c’est tout. Voila la seule explication qu’elle pu avoir sur cette séparation. Le pire dans l’histoire n’était pas vraiment que ses parents divorçaient mais bel et bien la décision qui eut été prise par la justice pour elle : la semaine chez sa mère, le week end et les vacances chez son père… Son père avait déménagé à trente kilomètres de là ; Joan ne pouvait donc pas se rendre au cirque qui venait tous les ans pendant les vacances d’été. Elle supplia son père de l’emmener mais sans succès. Ce jour là, Joan ne pensa pas au cirque ni aux animaux, elle pensa à Owen qui devait l’attendre comme toujours. Elle fut d’ailleurs très triste de ne pas avoir eu l’occasion de le prévenir.

Après ce divorce difficilement vécu par la belle Joan, la vie continua. Ses quatre années de lycée se déroulèrent sans encombre pour elle. Très bonne élève, elle ramenait toujours de bonnes notes à sa mère. Joan allait de moins en moins souvent chez son père, qui s’était déjà remarié depuis deux ans. La séparation ne l’avait pas grandement affecté et il se disait « très amoureux » de sa nouvelle femme. Discrète, elle n’avait pas énormément d’amis mais bien assez à son avis. Joan n’essayait pas d’être la meilleure, la plus belle, la plus populaire. Tout ça, elle s’en fichait. Elle voulait être elle-même et se sentir bien, c’est tout. Mais quand la vie a commencé à sourire à Joan, un autre drame vint perturber son existence. Sa mère, sa génitrice, celle qui lui avait donné la vie, celle qui l’avait aimait plus que n’importe qui sur cette Terre, celle qu’elle admirait, oui cette femme là venait d’apprendre qu’elle avait un cancer. Le monde de Joanella s’effondra et tous les espoirs qu’elle avait fondé aussi. La belle ne s’imaginait pas continuer à vivre sans sa mère. Avec elle, elle avait tout vécue : les câlins, les discussions, les disputes, les soirées entre filles. Elle était sa meilleure amie, sa confidente, la personne en qui elle avait le plus confiance. Le cancer dura onze mois pendant lesquels Joan resta auprès de sa mère. Sa vie était devenue routine : elle se levait le matin, préparait le petit-déjeuner pour sa mère, allait à l’école, revenait le soir et s’occupait d’elle. Ces onze mois furent certainement les plus durs qu’elle ait eu à vivre. Peu à peu, elle voyait sa mère affaiblit par la maladie contre laquelle elle ne pouvait rien faire. Les traitements n’eurent pas d’effet, le cancer ayant été descellé trop tard. Sa mère mourut presque dans ses bras. Son père, qui entre temps, avait refait surface, vint la chercher pour aller chez lui :
« Joan, viens vivre à la maison avec Cathy. Tu ne vas pas rester là toute seule, de toute façon tu ne pourras pas! » lui supplia presque son père.
Joan n’avait aucune envie d’aller vivre avec lui. Elle avait dix huit ans et certes en Angleterre elle était majeure mais elle n’avait pas les moyens de vivre seule. Surtout pas dans cette maison qui lui rappelait tant de souvenirs.
« Je n’y resterais pas longtemps. Dès que je pourrai, je partirai. Et tu ne me reverras plus ensuite ». Son père la regarda dans les yeux ; Joan eut même l’impression d’y avoir vu une larme qui coulait.

Joan resta habiter chez son père pendant exactement quatre ans. La mort de sa mère repoussa l’obtention de son diplôme d’une année car elle n’avait pas eu la force de se rendre aux examens. Après ce diplôme en poche, son père l’inscrit à l’Imprerial College l’une des universités londoniennes les plus reconnues. La belle se spécialisa en littérature, passionnée de livres et d’écriture. Les premières années se déroulèrent plutôt bien mais la vie aux côtés de « Cathy » et son père était plus qu’infernale surtout depuis que cette dernière avait découverte qu’elle était enceinte. Comme l’avait prédit Joanella des années plus tôt, elle se sentit écarté et rejeté par cette nouvelle famille. Un jour au matin, elle prépara ses valises, enfin prête à prendre son envol :
« Tu vois, je tiens la promesse que je t’ai faites il y a quatre ans. Je m’en vais. Je pars d’ici, je quitte cette maison et cette ville. J’ai besoin de prendre l’air ».
« Joan… tu n’es pas obligée de partir ».
« Oh que si je le suis. N’essaie pas de me retenir, cette décision, je l’ai prise le jour où tu as quitté maman ».
Joan était dure dans ses mots mais tant pis. Elle lui avait dit ce qu’elle avait sur le cœur et ne comptait pas s’en excusait. Elle monta rechercher ses valises, attrapa sa veste et sortit devant la maison. Elle s’arrêta devant quelques instants, fit un signe de la tête à son père et sa belle-mère sur le perron de la porte et souffla un bon coup. Direction Arrowsic dans le Maine aux Etats-Unis. Là-bas, elle continuera ses études et changera de vie. Pourquoi cette destination ? Parce que sa mère lui parlait toujours de cet endroit comme d’un paradis sur Terre, comme SON paradis sur Terre.

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