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 I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake

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MessageSujet: I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake   I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake EmptyLun 12 Mar - 0:19





Flashback – quatre jours auparavant.

Mercredi. J’ai vu Blake il y a deux jours et j’ai décidé de parler à Joyce. Il est tôt, je travaille à la maison et attends qu’il se réveille. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit réfléchissant à la meilleure façon de lui annoncer ça. Je ne dois pas tourner autour du pot. Ça n’est qu’un gamin mais il faut aussi le prendre avec des pincettes. Il va bientôt se lever et, stressée, je prépare son petit déjeuner. Je dois lui parler rapidement pour fixer un rendez-vous avec Blake. Je ne veux pas que, de son côté, il s’impatiente. « Bonjour maman. » Je ris alors qu’il me claque un bisou sur la joue. Patiemment, j’attends qu’il prenne son petit déjeuner. Nous discutons de tout et de rien et mes yeux parcourent son doux visage. Il ressemble tellement à son père. Et heureusement pour moi, il a plutôt hérité de mon caractère. Blake, de ce que j’ai pu voir, est trop impulsif et grognon. Tout le contraire de mon bébé qui est d’un naturel souriant même s’il est timide. Je débarrasse et l’entraine dans le salon alors qu’il a le droit à sa séance habituelle de dessins animés. J’adore m’installer près de lui et regarder alors qu’il se blottit dans mes bras. Là, ce sera différent. Ma main se faufile dans ses cheveux et je finis par prendre la parole. « Mon cœur… J’ai… J’ai retrouvé ton papa… » Vivement, il sursaute et met son petit visage face à moi. J’y vois de l’incompréhension, de la crainte mais aussi de la joie. « Pour de vrai de vrai ? Mon papa à moi ? » Ma tête va de haut en bas pour acquiescer. Il mordille sa petite lèvre signe qu’il se pose énormément de questions. « Si tu veux le voir, on peut l’appeler… » Comme l’a dit Blake, il faut surtout que Joyce accepte. Peut-être qu’il ne dira pas « oui » de suite. Il attend ce moment depuis plus d’un an maintenant et je sais aussi que ça le terrifie. Il a peur d’être abandonné encore. Jake a laissé une empreinte de tristesse beaucoup trop importante. Je peine à l’effacer et au fond, j’espère que Blake y parviendra. « Il veut bien me voir ? » Doucement, je pose mes mains sur ses joues et embrasse sa bouche. « Oui mon chéri, il a dit que si tu avais envie de venir parler avec lui, il était d’accord… » A mon tour, je mordille ma lèvre. J’ai peur de la suite. Des questions de mon fils. De son besoin de savoir, de comprendre mes actes, comprendre pourquoi son papa n’était pas présent. Et, merde, comment expliquer ça à un gamin ? Il sait déjà énormément de choses pour son jeune âge mais j’ai peur qu’il m’en veuille. Il ne m’a jamais vraiment posé de questions précises sur la raison de l’absence de son papa et je sais qu’à présent, je devrai y faire face. Il a le droit de connaitre toute la vérité, mais n’est-il pas trop jeune ? J’ai peur qu’il ait mal, encore plus, par ma faute. « Je veux le voir… » Rapidement, il se jette sur moi et me serre. Il est heureux et terrifié, mes mains caressent son petit dos et je chantonne pour l’apaiser. Je sais qu’il a besoin de soutien. Il a aussi besoin de la vérité… et je sais qu’il faut qu’il l’entende de ma bouche pas de celle de Blake. « Il... Il m’aimait pas papa ? C’pour ça qu’il est parti ? » dit-il en pleurant doucement. Oh mon Dieu. Non. Je ne peux pas lui laisser croire une chose pareille. « Chéri, c’est pas ça… pas du tout ça… il… savait pas que tu étais né… on s’est séparé avant que tu sois bébé et on s’est perdu… » Je soupire doucement. Mes mots s’adaptent à son jeune âge. Comment lui dire que son papa et moi l’avons conçu sans amour, juste par la folie de nos deux corps et que nous nous sommes quittés sans nous retourner ? Impossible ; pas pour l’instant. Il est trop jeune.

Les larmes passées, nous avons parlé, un peu. Il a hâte de voir son papa. Je le vois dans ses yeux. Ils pétillent comme ils n’avaient jamais plus pétillés depuis un an et demi. Je suis comblée de le voir comme ça. Il veut voir une photo avant mais je n’en ai pas. J’aurais certainement pu le trouver sur internet. Je préfère qu’il le voie en chair et en os. Qu’il constate la ressemblance frappante entre leurs deux êtres par lui-même. Ça me fait sourire tellement c’est évident. Blake ne peut nullement le renier. Ça serait être aveugle, ou de mauvaise foi. « C’est quand qu’on le voit ? » Je ris doucement alors qu’il sautille sur son lit. Je sors alors mon téléphone de ma poche et le secoue. « Il faut lui envoyer un message. Il est libre le mercredi ou le dimanche. Tu peux choisir. » « Dimanche ! » Evidemment. Pourquoi ai-je seulement demandé ? J’espère que Blake sera disponible.

Sasha a écrit:
Bonjour Blake. Joyce souhaiterait te rencontrer dimanche qui vient. 15 heures au parc J.F. Kennedy ça te convient ? Il se fait une joie de te voir. Je lui ai aussi dit que tu ne connaissais pas son existence avant que je ne te le dise… Il ne sait évidemment pas tout, il est petit et j’ai du mal à trouver les mots…
A bientôt. Sasha & Joyce.

Je me devais de lui dire tout ça. J’espère juste que la conversation ne s’orientera pas là-dessus et qu’ils apprendront tout simplement à se connaitre. Joyce attend beaucoup de cette entrevue et moi aussi. Je sais que l’avenir de mon fils peut changer du tout au tout grâce à Blake. S’il ne manque pas de l’amour d’un père, il sera plus serein. Et je ne désire que son bien-être. Seulement, avec les vérités qu’il saura forcément au bout d’un moment, je risque peut-être de gâcher ce bonheur naissant. Bordel. Je n’ai jamais autant regretté mes actes que maintenant. J’ai menti à mon fils et Blake. Tout aurait pu être différent…

• • •


Jour J

Dimanche. Le fameux dimanche tant attendu par mon fils. Blake a, évidemment, accepté le rendez-vous et Joyce n’a pas arrêté de danser partout en hurlant « je vais rencontrer mon papa ». Ce matin en se levant, il était toujours surexcité mais maintenant que nous nous préparons pour partir, il panique. Il ne crie plus et ne danse plus aussi joyeusement. Il est distrait et mord sa lèvre jusqu’au sang. « Maman.. J’ai mal au ventre. » Je pose une main protectrice sur son ventre et le regarde tendrement. « Mon chéri, ça va aller… vous allez discuter… » Je sais que c’est dur pour lui. Il avance vers l’inconnu… Je serai à ses côtés tant qu’il aura besoin de moi. Le sac à dos est enfin prêt, nous y avons mis quelques gouters et des photos que mon fils veut montrer à son papa. Je sais qu’au fond, il espère en laisser une à Blake. J’aimerais tellement qu’il l’accepte. « On y va mon chéri… » Directement, il faufile ses doigts entre les miens et nous sortons de la maison.

Le parc n’est pas loin et le temps clément nous permet d’y aller à pied et profiter de la douce chaleur, signe que le printemps arrive bientôt. J’essaie de le faire parler sur le chemin mais sa bouche reste close. Il est perdu dans ses pensées et je préfère alors me taire. Nous sommes un peu en avance et je m’assieds sur le banc à l’entrée du parc. Nous n’allons pas louper Blake. Toujours pensif, il s’installe à mes côtés et serre mes doigts. Il a peur. Ses yeux fixent le ballet des gens qui vont et viennent dans le parc. Il attend son papa. « C’est lui ? » Ma réponse est la même pour chaque homme qu’il me cite. « non ». J’ai pensé au fait que Blake pourrait ne pas venir… La peur peut nous faire mal agir parfois et nous bloque. Comment l’accabler s’il panique et ne vient pas au rendez-vous ? J’ai plutôt peur pour mon fils. Comment lui expliquer s’il ne voit pas arriver son père ? « C’est lui ! » Je ris. Il affirme et ne suppose pas. Blake s’avance vers nous. Joyce a sûrement vu la ressemblance et sait que son père est enfin là. Sa main écrase mes doigts de toutes ses petites forces alors qu'il se met debout et je souris alors que Blake finit par arriver à notre niveau. « Bonjour… » Je suis tellement heureuse qu’il soit là. Mon sourire s’agrandit de plus en plus et je suis achevée alors que notre fils lui tend sa main. Il combat sa peur et j’en suis fière. « Bonjour ! Je m’appelle Joyce. » Il est tellement chou. Ses yeux le parcourent de haut en bas, imprimant sûrement chaque détail de lui. « On n’reste peut-être pas à l’entrée… Y’a des petits bancs tranquilles plus loin… » D’un signe de tête je montre l’endroit et me lève pour commencer à marcher. « Tu t’appelles comment ? » Doucement, je ris. J’ai préféré ne rien lui dire pour qu’il lui demande lui-même, qu’ils fassent connaissance, que Joyce apprenne grâce à ses questions et ses actes. Nous arrivons enfin sur le banc plus isolé et je m’installe. J’espère que cet après-midi se passera bien. Joyce espère tellement et moi aussi au fond.
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MessageSujet: Re: I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake   I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake EmptyLun 12 Mar - 10:40

Il y a des mots comme ça, qui laissent des traces, des putains de marques indélébiles. & tu auras beau user de multiples stratagèmes, tu n’oublieras pas. Tu n’oublieras pas que t’es l’père d’un gamin de six ans déjà. Secrètement, tu as espéré pouvoir rire d’un rêve stupide imposé par un sommeil bien trop profond. Conneries. Sasha est réellement venue à Arrowsic. & elle t’a réellement appris l’existence de ton enfant. Les jours suivants ont été chaotiques. Tu n’as eu de cesse de te retourner brusquement, en pleine rue, à la simple entente d’une raillerie trop aigue pour provenir d’un homme, & peut-être trop fluette pour te glisser à l’esprit l’éventualité que cela puisse provenir d’une femme. Ton monde est chamboulé, tu n’es plus seul. Ton sang coule dorénavant dans le corps de ce petit-être. & ce fait te hante jours & nuits, que tu sois occupé ou non. Même tes cours de sport ne daignent se ranger de ton côté. De temps en temps, tes pensées s’éveillent, t’envahissent & te forcent à faire abstraction de toutes ces présentes, qui n’attendent sans doute que tes directives. Mais tu les emmerdes. Parce que leur vie est plate & sans embûche contrairement à la tienne. & tu crèves de jalousie. Alors à nouveau, ton réflexe se résume à saisir violemment ton BlackBerry, composant ensuite le numéro de ton psychologue. Tu as besoin de parler, tu en es conscient. & il n’y a que lui qui puisse t’aider & t’apporter quelques maigres réponses. Le rendez-vous est fixé. Ton cœur bat plus sereinement… & tu parles. Librement. Sans appréhension. & lorsque la séance se termine, tu es une nouvelle fois livré à toi-même. Tu paniques & agis comme le plus grand des imbéciles. Un bar. D’innombrables verres d’alcool. Une femme vachement canon. Un taxi. Les premiers attouchements. Ton appartement. & le commencement d’une nuit de plaisir intense. Mais le lendemain, c’est une toute autre histoire. Non seulement les rayons du soleil viennent désagréablement caresser ton visage, engendrant par conséquent un ronchonnement digne de ce nom, mais en plus la nana super bonne que tu as dégotée se colle à ton flanc de manière plus qu’osée. & ton téléphone sonne, de surcroit. Bonjour Blake. Joyce souhaiterait te rencontrer dimanche qui vient. 15 heures au parc J.F. Kennedy ça te convient ? Il se fait une joie de te voir. Je lui ai aussi dit que tu ne connaissais pas son existence avant que je ne te le dise… Il ne sait évidemment pas tout, il est petit et j’ai du mal à trouver les mots… A bientôt. Sasha & Joyce. & Dame Panique revient en force, pulvérisant tout sur son passage & surtout tout ce qui est susceptible de se tordre au creux de ton ventre. À dimanche. Rendez-vous accepté & confirmé, inutile de s’étaler davantage.

& ce putain de dimanche arrive si vite. J’ai l’impression que le temps se joue de moi & s’empresse de pouvoir rire de mon mal-être. C’est vrai, je crève de trouille & d’appréhension. Car pour moi, finalement, Joyce n’est pas concret ; je n’ai eu ni photo ni aucun autre document pouvant m’attester de sa réelle existence. Mais qu’en sera-t-il, tout à l’heure ? Lorsque son visage vivra face au mien ? Lorsque sa petite voix chatouillera mes oreilles ? Comment vais-je réagir ? & à quoi ressemblera mon avenir ? L’heure tourne, les aiguilles défilent, & si je ne me presse pas, je vais être en retard. Pourtant, je demeure torse nu sur mon canapé, les yeux plongés dans l’écran de ma télévision. Dois-je y aller ? Fatigué d’être un lâche, je me relève enfin & file dans ma chambre pour glisser un pull suffisamment chaud je l’espère. Chaussures au pied, je quitte mon domicile & déambule tel un zombie dans les rues d’Arrowsic. Plus mes pas s’enchainent & plus mon cœur se déchaine, tambourinant ainsi désagréablement dans ma poitrine. Comment décrire par conséquent la sensation qui m’assaille quand dans mon champ de vision s’impose l’immense & magnifique parc J.F Kennedy ? Inconsciemment, je ralentis & scrute les personnes déjà installées sur les bancs. Des familles. Des couples. Des enfants. J’essaye de distinguer Sasha, mais me ravise. & le temps passe de toute façon trop vite pour que je me permette de jouer aux devinettes. Bordel, j’ai déjà tellement de retard. J’entre. D’un pas fragile & réticent, certes. J’avance, néanmoins, & malgré toutes les appréhensions qui me guettent. Vais-je être contrôlé par ce sentiment de faiblesse jusqu’à la fin de cette journée ? Hors de question. Foutrement décidé à redevenir un homme, avec un maximum de virilité & de courage, j’inspire profondément & arbore comme toujours cette mine fière & imposante. Je dois juste paraitre à l’aise & nullement décontenancé par tout ce qui se passe dans ma vie. & soudainement, je me sens… mieux. Plus vivant. Plus… moi. Sasha est assise à l’entrée, avec un bonhomme tout brun à ses côtés ; je m’efforce de ne rien éprouver. « Bonjour… » Serait-elle heureuse de m’apercevoir ? J’avoue être étonné par l’intensité & la sincérité de son sourire. Elle ne m’a sans doute pas menti en m’assurant la hâte qu’éprouvait son fils à l’idée de faire ma rencontre. D’ailleurs, le concerné se tient debout face à moi, la main tendue. Sérieusement ? Son attitude m’amuse & m’arrache un rire que je n’ai su contrôler. Je ne me moque en aucun cas ; il m’a juste agréablement surpris. « Bonjour ! Je m’appelle Joyce. » Avec lui, je dois être agréable & attentionné. Zéro sarcasme. Au fond, je pense espérer être à la hauteur & ne pas le décevoir – même si ça ne serait finalement qu’un de plus… « Salut ! » dis-je en attrapant sa main avec délicatesse. « C’est un chouette prénom »

« On n’reste peut-être pas à l’entrée… Y’a des petits bancs tranquilles plus loin… » Sasha se redresse & avance finalement sur le sentier à la conquête d’un banc plus isolé. Ce n’est pas pour me déplaire ; je n’ai absolument pas honte d’être avec eux deux, j’ai juste envie d’être tranquille & d’évoluer à mon rythme dans une petite bulle composée de nous trois… à défaut de jouer à la parfaite famille devant le parc entier. « Tu t’appelles comment ? » Un faible sourire étire mes lèvres. Joyce n’a pas la langue dans sa poche, c’est l’idéal. Il s’installe sur les planches de bois & se retrouve entre nous deux, ses parents. Tranquillement, je tends mes jambes & croise mes chevilles. « J’m’appelle Blake » La ressemblance est troublante. La couleur de ses cheveux, la forme de son visage, ses yeux. Il m’est juste impossible de nier. Mais en ai-je seulement envie ? « Tiens, regarde, j’t’ai amené ça » dis-je en plaçant sur l’extrémité de mes doigts, un ballon de football. Habilement, je le fais tourner sur le bout de mon index & le stoppe brusquement juste sous ses yeux. « J’avais exactement le même quand j’avais ton âge. T’aimes ça ? » Selon moi & de nombreux clichés, les fillettes jouent à la poupée & les garçons s’amusent avec un ballon. J’n’ai aucune expérience avec les enfants &… j’ignore tout de Joyce. Alors j’ai tenté. & si ce cadeau ne lui convient pas, je l’abandonnerai au beau milieu du parc, là où il fera sans doute d’autres heureux. « J’t’ai pas demandé l’autre fois, tu vis ici ou t’es de passage ? » Mes yeux bleus incandescents fixent le visage pâle de mon ancienne avocate. Il manquerait plus qu’elle ait fait tout ce cirque pour m’annoncer quelques jours plus tard qu’elle quitte Arrowsic pour rejoindre New-York. À vrai dire, ce ne serait pas impossible dans la mesure où « seulement » sept cent kilomètres séparent les deux villes ; tout à fait réalisable pour un week-end. À priori.
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MessageSujet: Re: I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake   I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake EmptyLun 12 Mar - 22:44


Voir le bonheur dans les yeux de mon fils me fait dire que j’ai pris la bonne décision. Qu’il ait enfin la possibilité de rencontrer son papa semble éclairer sa journée. Seulement, je ne serai soulagée lorsque je verrais Blake et qu’ils pourront discuter. Nous ne sommes pas à l’abri d’un refus. Son papa pourrait très bien avoir peur et ne pas oser venir. J’espère très fort que ça ne sera pas le cas. Le stress monte dans le petit corps de mon fils. Il est perturbé par ce qui lui arrive et avance, tout comme moi, vers l’inconnu. Il n’est qu’un enfant et vivre ce genre de chose n’est pas facile, seulement, je sais qu’au fond, ça le soulagera d’un poids. J’espère juste que c’est le début d’une belle relation entre eux. Mon fils mérite d’être heureux et que son vœu le plus cher se réalise : avoir un papa. Un vrai qui ne partira pas. Et si Blake accepte ce rôle, je sais qu’il ne le laissera pas tomber. Nous n’avons pas de relation tous les deux, il n’y a donc aucun risque qu’il s’en aille si nous nous disputons. Ce qui le liera à Joyce n’est que leur sang. Pas l’amour qu’il aura pour moi, comme Jake, par exemple. Finalement, c’est mieux. Je ne veux en aucun cas être un frein entre eux. J’espère juste que Blake saura me supporter et, s’il a accepté ce rendez-vous, c’est qu’il a décidé de mettre de côté nos différents. J’en suis heureuse.

Assis sur notre banc, nous attendons l’arrivée de Blake. Les doigts de Joyce jouent avec les miens. Il me griffe mais je ne bronche pas. Il stresse, énormément. Il a tellement peur mais ne veut qu’une chose, le voir. Il regarde tous les hommes arriver et cherche, en vain, son père. Il a un peu de retard, mais je préfère ne pas paniquer. London est déjà dans un état second, si en plus, je lui communique mon stress, il va finir par partir en courant. Simultanément, nos yeux s’accrochent enfin à cette silhouette et Joyce le reconnait immédiatement. Impossible autrement. Je ne peux que sourire, tellement heureuse qu’il soit là. Je pourrais presque lui sauter dans les bras et le serrer plus fort que tout. Voir mon bonhomme avec un sourire aussi grand à sa vue me donne envie de vénérer Blake jusqu’à la fin de mes jours. Au fond j’exagère, ce n’est que le début et je suppose qu’il y aura encore d’autres sourires, encore plus complices, s’ils apprennent à se connaitre. Restant un peu en retrait, je les observe alors qu’ils se serrent la main. « Salut ! « C’est un chouette prénom » Je souris. J’aime voir Blake comme ça. Au fond, je ne l’ai jamais vu parler avec douceur. Souvent, lors de nous rendez-vous avant son procès, il s’énervait. Jamais contre moi mais il n’était pas forcément agréable, toujours de mauvaise humeur. Et, avec sa situation, c’était parfaitement normal. Mon fils aura sûrement le droit à une autre facette de sa personnalité. J'espère juste qu’il ne se forcera pas. Que cette gentillesse restera naturelle quoi qu’il arrive. Joyce pince ses petites lèvres, sûrement très content que son père aime son prénom. « Merci… j’connais personne qui s’appelle comme moi ! » Et il en est fier. Ça me fait doucement sourire. « Pis mon deuxième prénom c’est London ! Comme la ville. » Alors que je pose mes fesses sur le nouveau banc, je retiens un rire. J’aime son innocence. Ce prénom me tenait à cœur. Un petit clin d’œil à mes origines anglaises, ville de naissance de mes parents.

« J’m’appelle Blake » Les yeux de mon fils s’illuminent. « C’est un chouette prénom aussi ! » Il rit tendrement et s’installe entre nous. Fièrement, il reprend les mots de son père. Je sais que ça lui tient à cœur, et le mien se serre sous le bonheur que tout ça m’apporte. L’image est atypique pour moi, mais, pour la plupart des gens nous devons ressembler à une famille normale. Papa maman et bout de chou. Je suis fière de cette image, pour mon fils. Je n’ai jamais forcément rêvé d’une vie de famille modèle pour mon futur. Mais je sais que mon fils aurait aimé ça. Pour son bonheur, pour sa stabilité. Seulement, maintenant, c’est un peu tard. Mais si Blake peut lui apporter la sûreté d’avoir un papa aimant dans sa vie, c’est déjà énorme. « Tiens, regarde, j’t’ai amené ça » Directement, les yeux de Joyce s’accrochent à ce ballon et de nombreuses étincelles les envahissent. « J’avais exactement le même quand j’avais ton âge. T’aimes ça ? » Vivement il attrape le présent et le serre contre lui. Il aurait pu lui offrir n’importe quoi, Joyce aurait réagi de la même façon. Il est tellement heureux. Le premier cadeau de son papa. Je pense qu’il ne l’emmènera jamais à l’école de peur qu’on le lui vole ou qu’il le perde. « J’adore les ballons ! Merci… » Timidement, il tend ses lèvres vers le visage de Blake et embrasse sa joue. Cette scène m’émeut aux larmes et je les ravale aussi bien que possible. Mon sourire ne quitte pas mes lèvres et si cette journée continue dans cette direction, je sourirai encore et encore.

Joyce se lève et tente de faire comme son père : faire tourner le ballon sur ses doigts. Bien sûr, il n’y arrive pas et recommence. « J’t’ai pas demandé l’autre fois, tu vis ici ou t’es de passage ? » Perdue dans mes pensées, je tourne mon visage vers Blake et lui souris. Croit-il réellement que je ne suis là que pour quelques jours ? Je n’aurais absolument aucun cœur si je décidais de repartir maintenant qu’ils sont censés apprendre à se connaitre. « Nous vivons ici depuis peu, j’ai acheté une maison… » J’espère le rassurer. Nous ne partirons pas. Pourquoi faire ça ? Si ça se passe mal ? Peut-être mais je n’arrive pas à imaginer qu’ils ne puissent pas s’entendre. Mon fils est un amour et, même si Blake a un caractère de cochon, je suis sûre qu’il a autant envie que Joyce de tisser des liens. « On n’repartira pas de ci-tôt si c’est c’qui t’inquiète… » Je parle un peu plus bas pour que Joyce n’entende pas. « Je veux qu’il reste dans la même ville que toi… » Je souris tendrement à Blake. Qu’il oublie le fait qu’on pourrait repartir. Je ne vais pas lui enlever Joyce alors qu’ils viennent à peine de se trouver. Notre fils lutte toujours avec son ballon et finit par se stopper. Timidement, il se met devant Blake. « Dis… comment tu fais avec le ballon, j’arrive pas… » Emue, je regarde mon fils tendre son ballon à Blake. « Tu peux m’montrer.. ? » Il est tout timide et tente un regard vers moi. Amusée, je pince les lèvres et attends que Blake lui réponde. Je ne suis qu’un spectateur de leur rencontre, je ne veux pas m’immiscer. Et je sais que Joyce n’a pas besoin de moi…
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MessageSujet: Re: I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake   I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake EmptyMar 13 Mar - 16:15

Faire connaissance est un acte que tu penses réaliser chaque jour, avec une facilité déstabilisante. Tu abordes les gens, abuse de ton charme & de tes beaux yeux pour les soumettre à tes moindres volontés. Parfois, de simples sourires suffisent. Mais ce n’est que du superflu comparé à ce qui t’attend aujourd’hui. Joyce, ton fils, se moque complètement de la couleur de tes yeux, de tes esquisses bourrées d’élégance, de ton corps entretenu par tout ce sport que tu effectues chaque jour. Il se fout de ton apparence. Il espère simplement faire la rencontre & la connaissance de son père, & que tout se passe comme dans ses rêves. Alors tu dois être toi-même, sans omettre de balayer tous ces putains de sarcasmes & toutes ces remarques désagréables lorsque parfois ton égo est touché. Tu es juste supposé faire bonne impression & lui donner envie de te revoir. Tout à coup tes habitudes sont évincées, & tu crains d’être incapable d’aligner trois mots devant ce bambin de six ans. Les phrases toutes faites seront exclues & dans le cas où les mots te manqueraient, il sera impossible que tu reposes l’entière responsabilité sur l’habileté de tes doigts parcourant l’intérieur de sa cuisse. C’est un enfant. & tu n’as jamais eu affaire à un enfant.

En l’apercevant, je me vois de nombreuses années auparavant. J’avais la même dégaine, la même bouille. C’est foutrement troublant. Joyce est cependant plus entreprenant & sait d’ores & déjà comment se comporter envers moi. J’avoue être arrangé. Cela m’évitera de réfléchir à la manière dont je dois le saluer ; embrasser sa joue, simplement sourire ou… n’importe quoi d’autre. Autant le dire, je suis nul & sans expérience avec les enfants. Ils me foutent mal à l’aise & me poussent d’ailleurs souvent vers un avenir sans descendance. Bien que ce soit finalement trop tard pour alimenter de telles certitudes. Joyce est là, & il est mon fils aux yeux de Dame Nature. Parce qu’aux yeux de la loi… il n’est strictement rien. « Merci… j’connais personne qui s’appelle comme moi ! Pis mon deuxième prénom c’est London ! Comme la ville. » Sa fierté m’amuse & m’arrache un tendre sourire. Aurait-il hérité de ma faible dose de narcissisme ? Ça serait tout à fait légitime. Joyce est un petit garçon très mignon, souriant, accueillant &… il m’a l’air conscient de ses qualités. « Ta maman a aussi bon goût pour les prénoms apparemment. J’aime beaucoup » Tous les deux ignorent sans doute la nature de mon référent. Ce « aussi » vise en fait l’attirance qu’éprouve Sasha envers certains hommes… & surtout le désir qu’elle a ressenti pour moi sept ans auparavant. Je me souviendrai toujours de cette fougue transcendante qui, sans scrupules, nous a frappé tous les deux. La douceur nous a abandonnée pour laisser place à toute cette énergie débordante. Je ne lui ai pas fait l’amour ; je l’ai sautée sans ménagement & sans réellement me montrer attentionné à l’égard de ses chairs. Je voulais juste atteindre ce putain d’orgasme & bien sûr, qu’elle l’atteigne aussi. Grâce à moi. Mes pensées quittent progressivement mon esprit, alors je reprends contenance & fixe le visage de Joyce. Je lui offre mon ballon en espérant ne pas m’être trompé. Honteusement, j’avoue avoir demandé conseil aux jeunes femmes que je côtoie. « & toi, tu achèterais quoi à un môme de six ans ? » Certaines m’orientaient vers des « action-man », d’autres vers des petites voitures de collection, & d’autres encore vers quelque chose de plus simple. Comme ce ballon qui nous permettra peut-être d’échanger quelques passes. « J’adore les ballons ! Merci… » Ses lèvres se pressent contre ma joue. Mon cœur se contracte soudainement & agréablement suite à ce contact peu attendu. J’avais presque oublié qu’il n’était qu’un enfant & donc, par définition, beaucoup moins axé sur certains principes, contrairement aux adultes. Il est juste… naturel & spontané. « Je t’en prie… » J’esquisse un sourire. Peut-être pour cacher le trouble qui parcoure mon corps avec malice. Puis je me tourne vers la jeune femme, retrouvant ainsi mes railleries légendaires. « C’que tu peux être émotive… » & pour assurer l’absence de sarcasmes, je lui adresse un clin d’œil.

Joyce s’amuse avec son ballon, tentant vainement de reproduire mes mouvements. Bras croisés contre mon torse, je l’observe & ne peux m’empêcher de rire gentiment. « Nous vivons ici depuis peu, j’ai acheté une maison… » Une maison ? Est-ce donc le synonyme d’un définitif emménagement ? J’ignore si cet aveu me soulage ou ne sert qu’à accentuer ma peur d’être un père. Parce que mes responsabilités ne feront qu’amplifier si Sasha demeure à Arrowsic. Bordel. Vais-je avoir droit à d’innombrables freins quant à ma vie privée & personnelle ? Va-t-elle m’imposer ses directives ? J’ai envie de voir Joyce, de temps en temps, mais sans pour autant me sentir prisonnier. « On n’repartira pas de ci-tôt si c’est c’qui t’inquiète… Je veux qu’il reste dans la même ville que toi… » Ma carapace s’effrite, ce gamin me bousille. C’est la pure vérité. Cependant, je refuse que quiconque puisse voir mes faiblesses & s’en serve contre moi. Sasha pense mettre le doigt sur mes craintes. Elle me sourit trop tendrement, me parle de manière trop rassurante. Honnêtement, j’ai du mal à supporter son attitude… & pourtant, elle agit pour moi ; comme elle l’a toujours fait. & je ne peux l’en blâmer. « Tu crois que j’m’inquiète ? Je m’inquiète pas. » Mensonge. Bouche entrouverte, j’espérai me raviser. Mais Joyce m’interrompt en me présentant son ballon, l’air visiblement gêné & embarrassé. « Dis… comment tu fais avec le ballon, j’arrive pas… Tu peux m’montrer.. ? » Amusé, je retrousse les manches de mon pull & attrape le ballon. Avec la même habileté, je réitère mes mouvements & fais tourner l’objet sur le bout de mon index. Je ne saurai expliquer comment je m’y prends. « Comme ça. Mais t’inquiètes pas, je suis sûr que la prochaine fois qu’on se verra, tu sauras le faire… & mieux que moi » J’ose lui adresser un clin d’œil. Finalement, je viens de lui assurer qu’on aurait l’occasion de se revoir, s’il en a envie bien entendu, & si sa mère est d’accord & disponible – puisque cette garce se méfie suffisamment pour abandonner son bambin entre mes mains. Le ballon est rendu à son nouveau propriétaire, tandis qu’un large sourire étire mes lèvres. « J’t’apprendrai pleins d’autres choses, ça marche ? » Directement, je me tourne vers sa mère. « Avec le ballon, évidemment… » Sait-on jamais, elle serait sans doute capable d’imaginer les pires scénarios. Nous deux, père & fils, dans un bar. Joyce en train de parler des filles comme il ne l’aurait jamais fait, encore bercé par la naïveté de l’enfance. Les femmes sont si excessives que ça ne m’étonnerait foutrement pas qu’elle y songe ! « & comment tu m’as retrouvé ? J’me cache pas mais à New-York, j’vois pas qui aurait pu te renseigner » Internet ? Il n’y a hélas que cette solution. Mes parents eux-mêmes ignorent encore ma présence à Arrowsic. Je suis parti sans me retourner, bien trop honteux de ces sept mois passés derrière les barreaux.
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MessageSujet: Re: I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake   I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake EmptyMar 13 Mar - 23:56

Le bonheur de mon fils est la seule chose qui m’importe et voir autant d’étoiles dans ses yeux est un réel plaisir. Il agit naturellement avec Blake comme si sa peur s’était envolée. J’en suis heureuse. Il est tellement mignon et j’espère qu’il plaira à son père. Il est adorable mais je ne suis pas objective. A mes yeux, il est le plus gentil, le plus beau, le plus doux... Le plus tout. J’espère juste qu’il en sera de même pour Blake au fur et à mesure… J’aime les voir parler, se découvrir. Et même si ça ne fait que quelques minutes, je sens que ça va bien se passer. « Ta maman a aussi bon goût pour les prénoms apparemment. J’aime beaucoup » Joyce semble fasciné par sa phrase. Il ne voit que le fait que son papa aime les choix que j’ai fait pour ses prénoms. Moi, je fronce discrètement les sourcils, ne comprenant pas son « aussi ». Je le regarde, cherchant une réponse mais je ne demanderai rien. Je n’ai pas envie de changer le sens de sa phrase aux yeux de mon fils. « C’est vrai, t’aimes bien ? super ! » Aime-t-il sincèrement ses prénoms ou veut-il seulement lui faire plaisir ? J’espère qu’il est réellement sincère, mais si ce n’est pas le cas je préfère que Joyce ne l’apprenne jamais. Je me surprends à sourire niaisement en regardant Blake offrir le ballon à son fils. Joyce est tellement heureux qu’il serre son cadeau comme un fou. Il est spontané et aimant, j’en suis fière. Blake n’est sûrement pas habitué à tout ça et j’ose espérer que ça lui plait. Comment ne pas fondre devant ce petit garçon et ses yeux pétillants d’amour ? « Je t’en prie… » Ils sont adorables. Seulement, une petite frustration m’envahit. Je n’arrive pas à savoir ce que Fawkes ressent. Il semble gérer la situation et ne laisse aucune émotion transparaitre sur son visage alors que, de mon côté, je peine à ravaler mes larmes de joie. « C’que tu peux être émotive… » Amusée, je pince les lèvres et lui donne un petit coup d’épaule. « Fais pas l’malin toi ! » Mon sourire s’étire un peu plus encore. Je suppose qu’il ne peut pas encore comprendre ou ressentir la même chose que moi lorsque je regarde Joyce mais, je suis sûre que ça viendra s’ils construisent une solide relation père-fils.

« Tu crois que j’m’inquiète ? Je m’inquiète pas. » Bien sûr qu’il s’inquiète et contrairement à ses autres émotions, ça je le vois. C’est tout à fait normal de s’inquiéter à ce sujet. Je ne peux pas lui présenter Joyce et lui enlever de suite, je suis humaine même si j'ai fait une erreur 7 ans auparavant. Je ne compte pas non plus envahir sa vie. Cette relation, ils la créeront à leur rythme. Je n’imposerai pas Joyce à Blake, je veux qu’ils aient envie de se voir, que, lorsqu’ils seront plus complices, ils choisissent de se retrouver sans moi, pour partager enfin des moments à deux. Seulement, nous ne sommes qu’au début et je sais qu’il ne faut pas brûler les étapes. Ils se découvrent et j’adore être témoin de ce spectacle. Blake montre à son fils comment jouer avec le ballon et mes émotions refont surface. Je me fais discrète, les observant juste s’apprivoiser. Ce ballon est une excellente idée. « Comme ça. Mais t’inquiètes pas, je suis sûr que la prochaine fois qu’on se verra, tu sauras le faire… & mieux que moi » Joyce, tout content, sautille et récupère son ballon pour tenter à nouveau de le faire tourner sur ses petits doigts. Je sais qu’il veut que Blake soit fier de lui, et, ce qu’il vient de lui dire, réchauffe mon cœur tout autant que celui de mon fils. Ils se reverront et en plus de ça, Blake le pense assez fort pour faire mieux que lui. Quoi de plus important pour un petit bonhomme que de rendre fiers ses parents ? « J’t’apprendrai pleins d’autres choses, ça marche ? » Un rire sors de ma bouche alors que je les imagine déjà faire plein de choses plus ou moins sérieuses ensemble. « Avec le ballon, évidemment… » Je lève les yeux au ciel et souris à Blake. « Super ! J’ai trop hâte ! » Qu’importe s’il fait les quatre cent coups avec son fils dans le futur. Je ne suis pas non plus le genre de mère stricte qui interdit tout à son enfant ; je veux juste le protéger. Je sais qu’à mesure que le temps passera Blake gagnera ma confiance et par conséquent, je n’aurai aucun mal à les laisser s’amuser ensemble. Puis, s’ils font des bêtises, ça n’est pas si grave. Mon fils doit vivre, et c'est en faisant des erreurs qu'on apprend. Puis, je n’ai pas vraiment été une enfant modèle. Je ne veux pas le priver de s’amuser, surtout pas avec son père. Sauf si bien sûr, les choses dérapent… « M’regarde pas comme ça Blake, j’suis pas un tyran tu sais ! Vous aurez l'droit de parler filles ! » J’accepte énormément de choses, dans la limite du raisonnable pour un enfant. Si je lui offre ma confiance, j’espère juste qu’il ne me trahira pas.

Joyce s’amuse avec son ballon tout fier mais ne s’éloigne pas de nous. Il n’a pas l’air de vouloir partager son présent avec les autres petits garçons qui s’amusent dans le parc. Après tout, s’il est là aujourd’hui c’est pour connaitre son papa, pas pour partir jouer avec des enfants de son âge. « & comment tu m’as retrouvé ? J’me cache pas mais à New-York, j’vois pas qui aurait pu te renseigner » Ca n’a pas été facile de le retrouver mais j’y suis finalement arrivée. Qu’importe le temps que ça pouvait prendre, dès lors où j’avais décidé de le retrouver, il fallait que je réussisse. Et j’aurais tout mis en œuvre pour. Heureusement, il n’a pas quitté les Etats-Unis et je n’ai pas eu besoin de dizaines d’années pour trouver son lieu de résidence. « D’abord internet oui, mais j’t’avoue que ça n’a pas donné grand-chose. Si j’te dis comment j'ai fait, tu n’rigoles pas ! » Comment rester crédible alors que moi-même, je rigole ? « J’ai engagé un détective privé pour te chercher… » Je me souviens encore du stress qui m’envahissait alors que j’attendais ses comptes rendus. Le jour où, finalement, il m’a donné son adresse précise, je suis restée bête. Je regardais sans bouger le bout de papier où était noté le nom de la rue ainsi que la ville. Après de longues minutes, je me suis mise à pleurer. Puis tout s’est enchainé, chercher du travail à Arrowsic, une maison, une école pour mon fils… Aujourd’hui nous sommes là, face à lui. « Il a mis presque 10 mois à te retrouver… Puis après, j’ai fait tout pour déménager le plus vite possible… J’suis peut-être folle mais tu aurais vécu en Europe, je serai partie aussi… » Qu’importe les kilomètres, je les aurais fait. Bizarre alors que je n'ai pas franchi le cap pour Jake. Je ne l’aimais sûrement pas assez. Puis, ça n’avait rien à voir. Il n’est pas le père de mon fils, Blake si.

« Maman… » Planté devant moi, les mains dans son dos, Joyce me sourit. « Je peux lui montrer… ? » J’en étais sûre… Ses photos. Il est tellement impatient de lui montrer les clichés des moments de sa vie auxquels son papa n'a pas assisté. C’est une idée de Joyce. Ça lui tient tellement à cœur. Il a aussi pris l’appareil photo et, s’il n’a pas le courage de lui demander de faire une photo avec lui, je le ferai. Je sais aussi qu’ils auront certainement le temps d’en faire d’autre quand ils se connaitront mieux mais il faut immortaliser la rencontre… Et je pense qu’au fond, Joyce a peur de ne jamais le revoir. « Bien sur mon chéri… » Doucement, je lui ouvre le sac à dos et il plonge immédiatement sa petite main pour y attraper le tas de photos. Il se met entre nous et baisse ses yeux. Ses joues sont rouges et malgré la timidité, il se lance quand même. « j'ai apporté des photos de moi… » Lèvres pincées, il en met une sur les genoux de Blake. « Le jour de ma naissance ! Maman n’arrête pas de dire que j’étais un beau bébé ! Tu trouves aussi ? » Un rire s’échappe de ma bouche. Dès que je regarde une photo de lui, qu’il soit bébé ou pas, je le trouve beau. La subjectivité d'une maman. « Comme si t’aimais pas ça ! » Le filou. Il adore qu’on lui dise qu’il est beau. Une autre photo arrive entre les mains de Blake. « C’était mon tonton qui m’portait là, j’avais une petite tête ! » Il rit, fier de ses photos. Sera-t-il capable de proposer à son papa d’en garder ? Je l’espère, en tout cas, il en reste encore à voir et j’espère que Blake y sera sensible…


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MessageSujet: Re: I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake   I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake EmptyJeu 15 Mar - 15:31

La différence entre toi & les autres ? Malgré tes trente-sept ans, tu ne coures pas après l’image d’une famille parfaite. Tu n’as jamais rêvé du moment où, euphorique, tu aurais rejoint tes potes pour leur annoncer que dans peu de temps, tu seras papa & fier de l’être. Tu ne t’es jamais surpris à imaginer ces mêmes potes, décidément très taquins, te charrier sur la soi-disant corde soudainement nouée autour de ton cou. Tu vis différemment depuis toujours. Pourtant aujourd’hui, tu te glisses dans la peau d’un de ces hommes, heureux en compagnie de leur progéniture. Une sorte de dialogue s’est instauré entre vous. & il existe même un réel échange. Joyce te sourit & semble t’accepter dans son monde de petit garçon. Tu oses d’ailleurs relever quelques points communs entre vous : sa spontanéité, sa facilité d’expression face aux inconnus, cette malice omniprésente dans ses rétines. Tu provoques ses émois en complimentant ses prénoms. & même s’il n’en sait rien, tu as pour habitude d’être foutrement sincère, sans jamais te préoccuper du mal que tes mots pourraient engendrer. Sasha a foutrement bien choisi, même si ton prénom minutieusement glissé entre ceux de ton fils n’aurait pas été du luxe. Tes pensées t’amusent. Sa maman a eu raison de t’évincer & de couper tous les liens possibles entre vous deux. Six ans ont passé. Six ans sont à combler. Mais tu n’en as pas envie ; le mieux est d’avancer sans regarder derrière.

« Fais pas l’malin toi ! » Son coup d’épaule me fait gentiment sourire. J’arque d’ailleurs un sourcil & me mets à rire. J’ose me moquer sans une once de méchanceté. Toutes les femmes restent émotives face aux moindres agissements de leurs enfants. Quoi qu’ils fassent, les dames sourient & fondent devant leur mine espiègle. & si je ne suis pas aussi sensible, c’est peut-être uniquement parce que je ne connais pas Joyce aussi bien qu’elle le connait. & peut-être aussi parce que je n’ai pas encore la sensation d’être un père pour lui. J’ai du mal à réaliser qu’à partir de maintenant, ma vie va totalement changer. & je n’en ai plus le contrôle. « Mh, c’est qu’tu mordrais ! » dis-je en papillonnant des cils. Puis je me concentre de nouveau sur Joyce qui, malgré ses efforts, échouent sans cesse dans le domptage de son nouveau ballon. Il m’amuse. Mais j’ai confiance en lui & je suis certain qu’il réussira. À force de persévérance, c’est tout bonnement impossible qu’il reste sur un échec. Merde, il a mon sang dans ses veines ! Ce qui me pousse en plus à suggérer l’étendue de nos prochaines après-midi. Voudra-t-il en apprendre davantage à mon sujet ? Ou préférera-t-il échanger quelques passes avec moi, au beau milieu de ce parc ? « M’regarde pas comme ça Blake, j’suis pas un tyran tu sais ! Vous aurez l'droit de parler filles ! » Son accord est important mais honnêtement, Joyce n’aura besoin de qui que ce soit pour parler de nanas. Ne serait-ce qu’avec ses copains ! Dans une société comme celle d’aujourd’hui, les enfants se plongent très tôt dans ce monde rempli de vice & de perversion. J’espère juste que Joyce saura respecter les femmes, contrairement à moi. & j’espère que sa maman lui transmettra ses plus belles valeurs. Je ne nie pas mes fautes… je les assume. Mais ma vie est détruite ; alors par pitié, que London soit prudent & ne cherche en aucun cas de s’imposer face à une demoiselle. J’ai envie que mon… fils conserve son innocence & devienne quelqu’un de bien. « J’m’attends à tout avec les avocats ! Mais d’accord… alors Joyce, t’as une petite chérie ? » demandai-je en me tournant finalement vers le bonhomme debout face à nous. & si je m’attends à tout, ce n’est que parce que ma vie a été chamboulée à cause – ou grâce – à Sasha, alors que rien ne laissait présager cette nouvelle péripétie entre nous.

Mais pour que tout cela soit possible, il a fallu qu’elle réunisse un maximum de renseignements à mon sujet. & plus particulièrement l’adresse de mon domicile. Comment s’y est-elle prise ? Mes parents nagent dans l’inconnu depuis plus de sept ans. &… aucun de mes « amis » ne se soucient suffisamment de moi pour m’appeler & prendre de mes nouvelles. J’ai abandonné New-York. Je n’ai néanmoins rien perdu. « D’abord internet oui, mais j’t’avoue que ça n’a pas donné grand-chose. Si j’te dis comment j'ai fait, tu n’rigoles pas ! » dit-elle en s’esclaffant. Elle éveille ma curiosité. Alors sourcils froncés, je patiente sans négliger ce sourire qui étire inexorablement mes lèvres. « J’ai engagé un détective privé pour te chercher… Il a mis presque 10 mois à te retrouver… Puis après, j’ai fait tout pour déménager le plus vite possible… J’suis peut-être folle mais tu aurais vécu en Europe, je serai partie aussi… » Dois-je déduire qu’un type a espionné mes moindres faits & gestes sans que je ne m’en rende compte ? Ça me fout mal à l’aise. Pourtant, je n’ai strictement rien à cacher. Oui, je suis souvent rentré chez moi avec une femme différente à mon bras. Oui, je déambulais parfois maladroitement sur le trottoir, en proie à une surdose d’alcool. Mais Sasha n’attendait que mon adresse ; le reste de ma vie ne la concerne & concernera jamais. « Un détective ? Waw. J’ai pourtant vécu trois ans à New-York avant de venir m’installer à Arrowsic. Fin, c’est quand même beau c’que t’as fait pour ton fils… » Une nouvelle fois, j’insinue qu’elle aurait dû m’en parler avant. Je lui en veux. Je lui en veux de m’avoir privé de cet enfant, malgré notre relation inexistante, malgré mes erreurs, malgré tout. « Maman… Je peux lui montrer… ? » Les évènements s’enchainent. Joyce abandonne sa spontanéité & se fond dans une bulle pleine d’angoisse. Qu’a-t-il à me montrer ? Il entortille ses doigts & s’approche finalement du sac à dos ouvert. Sa main disparait à l’intérieur & il en sort ce qui ressemble fortement à une montagne de photos. « j'ai apporté des photos de moi… » Mes yeux bleus incandescents fixent celle qui demeure sur mes photos. Je l’attrape entre mes doigts, qui caressent inconsciemment la douce matière. « Le jour de ma naissance ! Maman n’arrête pas de dire que j’étais un beau bébé ! Tu trouves aussi ? » Tous les deux se chamaillent & affichent cette complicité qui, obligatoirement, m’évince. Je ne partage pas leurs habitudes. Joyce tente cependant de me plonger dans son univers. Alors je regarde cette photo & m’interroge sur ce que j’aurais ressenti si j’avais pu assister à cette naissance. De la peur sans doute, mais peut-être aussi du bonheur lorsque la sage-femme aurait glissé le nouveau-né dans mes bras. Mon cœur bat agréablement dans ma poitrine. Cette idée est merveilleuse, même si je ne l’avouerai jamais. Putain de fierté. « Si j’confirme, tu vas avoir les chevilles qui enflent » dis-je avant de rire, puis de passer mes doigts au milieu de sa tignasse brune. Ça doit être le premier geste affectif de l’après-midi, & mine de rien, ça m’effraie. « Mais tu étais quand même un beau bébé… Donc tu n’dis pas que des bêtises Sasha, tu m’épates » lançai-je, juste pour plaisanter. Humeur joviale. London me confie la seconde photo. Une main d’homme soutient sa tête, je ne me permets toutefois aucune hypothèse quant à l’identité de cette personne. Ça ne m’intéresse pas. « C’était mon tonton qui m’portait là, j’avais une petite tête ! » Puis inexorablement, je commence à sentir la panique envahir mon corps. La panique, en plus d’une certaine dose de dégout. Envers moi-même. Envers mes agissements stupides. Car je n’aurais jamais l’occasion de revoir mes parents, un large sourire ancré sur mon visage pour enfin leur dire « j’ai changé & regardez… j’ai un fils ». Je n’aurais jamais la chance de voir les larmes de ma mère, heureuse de prendre son petit-fils dans ses bras. & surtout, ni elle ni mon père ne seront un jour fier de moi. J’ai juste merdé comme jamais. Mais après quelques instants passés sous silence, je reprends contenance & racle ma gorge. « Dis-donc, tu as choisi de me montrer uniquement des photos où tu m’parais super sage ? Tu veux que j’te dise un secret ? » Sans réellement attendre de réponse, j’attrape sa nuque avec délicatesse & approche ma bouche de son oreille. « J’pense qu’on était aussi sage l’un que l’autre » dis-je sans franchement camoufler ma voix. & avec le sourire, je me redresse. Mes doigts quittent sa nuque & j’en profite pour allonger mon bras sur le dossier du banc – juste derrière Sasha. & dans l’autre paume restent posés les clichés que je ne cesse de regarder. « Tu me montres encore ? J’suis super curieux tu sais » & en même temps, je me permets d’embêter la jolie blonde. Soit en trifouillant ses cheveux avec un faible manque de délicatesse, soit en appuyant mon index contre chacune de ses omoplates. Joyce & sa fraicheur égayent ma journée.
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MessageSujet: Re: I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake   I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake EmptyVen 16 Mar - 0:05

J’aime ce moment. La présence du soleil ajoute une douce chaleur et je ne peux que soupirer de bonheur. Je me sens bien avec eux. Je suis heureuse de voir mon fils comme ça et suis agréablement surprise de l’attitude de Blake. Moi qui ne le connaissais qu’en garçon impulsif, je découvre quelqu’un de doux et souriant. Ça me fait tellement plaisir qu’il soit comme ça avec Joyce. Et finalement, il est taquin avec moi. C’est plaisant. Si notre relation évolue positivement ça ne pourra qu’être mieux pour London. « Mh, c’est qu’tu mordrais ! » Un sourire malicieux étire mes lèvres et j’hausse mes sourcils. « Bien sûr que j’mords. Tu n’t’en souviens pas ? » Moi si. Pris d’une fougue incontrôlée, nous nous sommes laissés aller l’un contre l’autre. Mes ongles ont maltraité sa peau et je n’ai pas pu résister à l’envie de le mordre sans cesse. Son cou, ses épaules… Toutes les parties de son corps accessibles ont subi l’assaut de ma bouche affamée. Je n’ai guère connu d’expériences similaires. Blake m’a rendue dingue et je ne pourrais jamais le nier. Il n’a bien sûr pas été le seul à me satisfaire mais je ne me souviens pas avoir été si dingue avec un autre. Fougueuse oui, mais à ce point, j’en doute.

Rêveuse, je les imagine discuter, rire, se chahuter. J’aimerais voir une complicité sans faille se développer et je sais que pour ça, il faudra de nombreuses entrevues et surtout… seuls, sans moi. Qu’importe leurs activités, leurs discussions, ils doivent se découvrir et je laisserai carte blanche à Blake. Je suppose qu’il sera raisonnable avec un petit garçon de six ans. « J’m’attends à tout avec les avocats ! Mais d’accord… alors Joyce, t’as une petite chérie ? » Directement, je rigole. Joyce vire au rouge. Il n’aime pas que je le taquine avec ses petites copines. « Non… j’les connais pas encore bien… » Nous ne sommes pas là depuis très longtemps mais je sais que Joyce se débrouille comme un chef pour se faire des amis. Il est un peu timide mais quand il se lance, il parle sans souci avec les autres. J’en suis fière. « Oh, je crois que tu aimes bien Anya non ? » Ses joues se teintent encore plus et je ne peux que sourire. Je sais qu’il aime bien cette petite fille et j’aime le taquiner à son propos. Il n’a pourtant que six ans. J’imagine sa bouille lorsqu’il sera plus grand et qu’il aura sa première petite amie. J’espère qu’il nous en parlera… Mais je ne veux pas non plus que le temps passe trop vite. Chaque chose en son temps. « J’suis plutôt cool comme avocate moi. » Je papillonne. Je n’estime pas avoir été chiante avec lui malgré son attitude peu commode. J’ai fait de mon mieux pour le défendre puis il a quand même eux un extra des plus intéressants, non ? Mais ça, j’éviterai de le mentionner devant notre fils. Il ne connait pas les détails de sa conception, de la relation entre sa maman et son papa. Petit à petit, nous éclairerons sa lanterne. Mais pour l’instant, Joyce est trop petit pour connaitre ces détails d’adulte. « Un détective ? Waw. J’ai pourtant vécu trois ans à New-York avant de venir m’installer à Arrowsic. Fin, c’est quand même beau c’que t’as fait pour ton fils… » Joyce est un peu éloigné et je préfère qu’il n’entende pas ce que nous nous disons. Pense-t-il réellement que c’est beau ? J’essaie de rattraper mes erreurs comme je peux. Mieux vaut tard que jamais il est certain… Mais j’ai conscience de les avoir tous les deux privés l’un de l’autre et ça me fait mal. « Si je t’avais cherché pendant que tu habitais à New-York, ça aurait pris moins de temps… Là, ouais ça fait un an à peu près… j’suis heureuse qu’on t’ait retrouvé vite… » Je souffle sincèrement en plongeant mes yeux dans les siens. « vite ». Tout est relatif. Ces dix mois ont été longs. Très longs. Mais si le détective avait eu besoin d’années supplémentaires, je lui aurais laissé. Je n’aurais pas abandonné. Il fallait retrouver Blake, et c’est chose faite.

Joyce, tout timide, nous coupe pour montrer ses photos. Je sais qu’il a hâte mais aussi tellement peur. Il veut montrer à son papa des images qu’il a loupé et j’espère que Blake ne sera pas réticent à ça… Joyeusement, il lui donne les premières photos. Sa naissance. Des souvenirs remontent en moi mais je me focalise sur Blake. J’essaie de deviner ce qu’il ressent, ce que cette photo de bébé lui fait. A-t-il peur ? Est-il en colère de n’avoir pu assister à cette naissance ? Nerveusement, je mordille ma lèvre. Je m’en veux de l’avoir privé de ça. Il m’aura fallu du temps pour m’en rendre compte, pour me l’avouer réellement. « Si j’confirme, tu vas avoir les chevilles qui enflent » Finalement, il m’arrache un rire. Mes yeux s’accrochent aux doigts de Blake qui se faufilent dans les cheveux de son fils. Ils ont les mêmes cheveux, indisciplinés qui font tout leur charme. Joyce rit et je sais qu’il apprécie énormément ce contact simple. C’est doux et beau. « Mais tu étais quand même un beau bébé… Donc tu n’dis pas que des bêtises Sasha, tu m’épates » Un de mes sourcils se hausse et je le fixe malicieusement. « T'as vu ? J'fais des efforts, mais c'est vachement dur ! » J’aime ce Blake. Le temps passe et me conforte dans mes choix. J’ai eu raison d’aller le chercher. Il semble vouloir être tendre avec Joyce et son caractère de chien a été mis sur la touche. Pour ma plus grande joie. « Dis-donc, tu as choisi de me montrer uniquement des photos où tu m’parais super sage ? Tu veux que j’te dise un secret ? » Riant, Joyce se laisse faire et j’en suis sûre, savoure pleinement se nouveau contact avec son papa. Une douce complicité semble naitre. « J’pense qu’on était aussi sage l’un que l’autre » Je m’esclaffe. La bouille malicieuse de Blake et ses frasques m’ont de suite fait penser qu’il ne pouvait pas être un petit garçon sage. Je le vois en réelle petite fouine. Un filou très taquin. « J’sais pas comment j’dois prendre ça ! » Je rigole doucement. « J’suis sage ! » Fronçant le nez, je pince celui de mon fils. « Sage, sage… C’est vite dit ! » Il râle et je ne peux que rire encore plus. Il est sage, je l’embête. Enfin, c’est un petit garçon espiègle et parfois il me fait des petites bêtises, mais je n’ai pas à me plaindre. Blake était-il réellement comme lui ? Après tout, je ne peux que supposer n’ayant jamais eu d’informations sur son passé. Jamais d’informations sur lui tout court…

« Tu me montres encore ? J’suis super curieux tu sais » Joyce tout heureux reprend sa démonstration. « , c’est avec mon doudou ! » Je ris tendrement en regardant la petite photo. Il était tellement mignon. « Hey ! » Riant encore, je secoue mes cheveux pour éviter que Blake les tire. Je suis avec deux gamins mais franchement… J’adore ça. Le père de mon fils s’amuse avec lui mais aussi avec moi et j’en suis heureuse. Il n’a pas l’air de vouloir me détester et ça me rassure. Ne voulant pas embêter Joyce pendant son moment intime avec son papa, je me tortille discrètement et attrape la main de Blake derrière mon dos. Je lui lance un regard malicieux en le bloquant. « T’as oublié de dire que ton nounours était plus aussi beau maintenant ! » Riant de bon cœur, je gratouille la peau de Blake et finis par lâcher sa main, le laissant libre de m’embêter. J’avoue aimer ça. « mais… c’parce que j’dors tout l’temps avec ! » Son pauvre doudou a un peu perdu de ses couleurs et de sa douceur mais Joyce ne le lâcherait pour rien au monde. En voyant la photo suivante Je ris fortement tout comme à ce moment-là. Il faisait tellement froid à cette époque. La neige tombait et j’avais investi dans une superbe chapka. Joyce en est tombé amoureux et je n’ai pas pu résister à l’envie de lui mettre sur sa petite tête. Joyce se penche vers Blake et chuchote. « Elle est un peu fofolle ma maman » Mon fou rire s’accentue sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. La photo me fait rire mais aussi son attitude de filou. « J’t’entends sale garnement ! » Il glousse tendrement et continue de lui montrer ces souvenirs immortalisés. J’attrape une photo et la pose sur les genoux de Blake. « Tout nu le bébé ! » Joyce couine de mécontentement et lève son menton. « On voit pas mon zizi ! » « Oh mais y’en a à la maison des photos où on le voit ! Tu n’les as pas prises ! » Blake doit nous prendre pour des cinglés. Mais au fond, ça ne me dérange pas. Nous rions ensemble mais je ne veux pas qu’il se sente à l’écarte. Ce partage de photo est justement fait pour qu’il entre dans la vie de son fils. Puis bientôt, ils auront des photos de leurs rencontres qu’ils pourront aussi commenter… « Pis ça c’était mon anniversaire… 1 an ! » La photo est hilarante. Toute la famille n’avait pu s’empêcher de rire en le voyant manger son gâteau. Mon cœur se serre un peu. Jamais Blake n’a pu fêter l’anniversaire de son fils. Le prochain sera le bon, je l’espère.
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MessageSujet: Re: I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake   I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake EmptyVen 23 Mar - 1:31

La rareté de tes concessions reflète parfaitement ce côté égoïste ancré au plus profond de ton être depuis quelques années. Baisser les armes te rend mal à l’aise & te donne l’impression d’être sans défense. Mais pour Joyce, tu brandis l’être inconnu de beaucoup ; un type plutôt sympa finalement, & qui demande à être écouté, aimé. Pas trop cependant, tu détestes & détesteras toujours ce putain d’attachement. Cela fait sans cesse souffrir, personne ne peut le nier. S’attacher, c’est prendre le risque de mordre la poussière – & violemment. Tu n’as pourtant jamais vécu d’histoire pouvant t’attester de cette malheureuse évidence, ça te semble juste être d’une logique implacable. Puis, tu vis avec Dame Solitude depuis tellement de temps… Sept ans pour être exact. Tu peines à croire que London soit finalement de ta famille… & que lui en compagnie de sa maman vont venir chambouler ton quotidien, ta routine. Tes barrières ne sont jamais loin cependant. & tu n’hésiteras sans doute pas à les dresser si, par malheur, ta liberté se voit menacée. Parce que tu n’as plus que ça, aujourd’hui ; la possibilité d’agir comme bon te semble sans faire attention aux autres.

« Non… j’les connais pas encore bien… » Ses joues s’empourprent, m’arrachant un sourire plutôt attendri. Si ça n’avait tenu qu’à moi, je lui aurais assuré qu’il n’y a aucun avantage à connaitre ses proies. Mais Joyce est un petit garçon d’à peine six ans, qui se doit obligatoirement d’être différent de moi & de mes pratiques dégueulasses & irrespectueuses. Alors je m’abstiens. Sasha l’embête bien assez avec cette Anya, je n’ai aucune envie de m’immiscer entre eux & ainsi me permettre de plaisanter à leurs côtés. Encore une fois, je ne me sens pas prêt à franchir ce cap. Merde, c’est déjà difficile pour moi d’admettre que ce bonhomme est en réalité mon fils ! « Tu as le temps pour ça… » Rares sont les belles histoires dignes des films romantiques. Au jour d’aujourd’hui se glisse inexorablement l’une de ces failles insurmontables juste faite pour que les couples implosent. C’est comme ça. L’homme trompe sa femme. Ou inversement. Les années rendent l’entente impossible. Etc.etc.
La conversation dévie, pour le plus grand bonheur de l’enfant assis entre nous. Je suis simplement curieux de savoir quels moyens ont été mis en œuvre pour que Sasha puisse être devant ma porte. & le fait qu’elle ait engagé un détective me laisse perplexe. En réalité, je me fous de la nature des photos possiblement prises, du contenu de ses rapports & que sais-je encore. Je suis simplement surpris par toute sa motivation. & il faut me comprendre ; je pensais sincèrement crever seul. « Si je t’avais cherché pendant que tu habitais à New-York, ça aurait pris moins de temps… Là, ouais ça fait un an à peu près… j’suis heureuse qu’on t’ait retrouvé vite… » Mon visage reste froid & impassible. La rancœur m’habitera toujours lorsque je repenserais à ces six années d’ignorance. Comment a-t-elle pu ? Bon sang, je suis resté trois ans à New-York, trois ans dans le même appartement – dont l’adresse était obligatoirement notée sur ses dossiers. Trois ans ne lui suffisaient donc pas à réfléchir, à se rendre compte que la franchise serait la meilleure solution ? Blasé & dépassé, j’hausse simplement mes épaules & me concentre sur Joyce. Ses photos sont jolies. Il me parait d’ailleurs excessivement sage. Comme moi, alors que je n’étais qu’un enfant. Malgré les apparences, la timidité s’avérait être ma principale caractéristique. Je n’allais que rarement vers les autres, apeurés par leurs putains de coups. Mais ça, tous l’ignorent.

Tous les deux se chamaillent gentiment, je leur adresse un simple sourire & taquine Sasha, aidé par mes doigts qui se faufilent dans ses cheveux ou contre sa peau. Elle proteste & m’empêche de bouger – heureusement que je la laisse faire. « Elle est un peu fofolle ma maman » Hilare, elle part dorénavant dans un fou-rire. Eh bien. Il est vrai que cette photo est étrange, & Joyce presque dissimulé sous cette chapka attise l’amusement. Mais j’ai l’impression de voir Sasha heureuse & comblée, au-delà de cette petite présentation sur photos. J’aime me dire qu’elle attendait cet instant depuis longtemps ; juste par plaisir de voir Joyce enchanté d’enfin faire ma connaissance. « J’ai entendu dire que c’était contagieux, attention à toi » J’ose une raillerie & pose ensuite mes pupilles bleues sur la nouvelle photo déposée sur mes genoux. Encore une fois, le petit Rosenfield. Ses yeux fixent l’objectif d’un air intrigué, & ses grosses joues attirent inévitablement le regard. « Tout nu le bébé ! » Nu ? J’avoue n’y avoir prêté aucune attention. & London manifeste son mécontentement. « On voit pas mon zizi ! » & tous les deux se taquinent à nouveau tandis que je contemple ce cliché. Tranquillement, je ramène mon bras joueur contre mon torse & saisit de mes deux mains la montagne de souvenirs. Ça me touche d’avoir eu droit d’entrer dans ce passé où j’ai volontairement été exclu. J’ai toujours autant de mal à réaliser & adopter mon nouveau statut mais le temps jouera en ma faveur. Je l’espère pour Joyce. J’ai envie d’être un bon père, à défaut d’être un bon petit-copain. « Oh les femmes ne comprennent rien… t’as raison, garde-les juste pour toi ces photos ! » dis-je en souriant malicieusement. Sa nudité cachée laisse maintenant apparaitre une bouille salie par un gâteau d’anniversaire. Je ris & l’approche un peu de mon visage. Ça devait être amusant pour les présents. Mais je n’éprouve aucune jalousie. De toute façon, qui peut me garantir que j’aurais assuré en ce jour si important pour lui ? J’étais sans doute mieux à ma place. « Pis ça c’était mon anniversaire… 1 an ! » Les années passent & n’ont aucune conséquence sur moi. Je veux dire, oui je vieillis & j’en prends conscience en me regardant dans le miroir. Mais, je n’ai personne. Personne ne m’envoie de cartes, de vœux, de petites attentions. Je n’ai d’ailleurs plus de messages depuis ma sortie de prison. Je sais pertinemment que mes parents pensent à moi. Mais s’ils en avaient l’occasion, m’appelleraient-ils ? Bordel, il m’est déjà arrivé d’allumer mon ordinateur & d’ouvrir l’un de ces mails publicitaires m’annonçant que dix pourcents me seraient offerts sur tels produits le jour de mon anniversaire ; « ah ouais, c’était hier ». Je ne suis pas déconnecté de la réalité. Juste seul. « Tu manges aussi proprement que ta mère ! Ça va, elle se tient mieux maintenant ? » J’esquisse un sourire sournois & lance un bref regard à l’intéressée. J’ai abandonné mes moqueries & mes phrases déplacées ; je reste toutefois quelqu’un de taquin. & ça, personne ne me l’enlèvera. « C’est gentil de m’montrer tes photos en tout cas… » Je les regarde à nouveau, une à une & lui souris, dévoilant mes dents. « & puis, même si ta maman est un peu fofolle, j’vois qu’elle fait tout pour que tu n’manques de rien » Les photos en témoignent. London a juste l’air d’être un bonhomme plus que comblé. C’est important. Je suppose qu’il ne peut se développer correctement sans cela. « Dis-moi un peu, qu’est-c’que tu aimes dans la vie ? » S’il a d’autres photos à me montrer, je suis prêt à les observer & les commenter attentivement. Mais parallèlement, j’ai envie d’en savoir plus. Pour une fois, je me montre curieux & attentionné à l’égard de quelqu’un.
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MessageSujet: Re: I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake   I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake EmptyLun 26 Mar - 14:01

Je ne saurais pas expliquer ce que je ressens exactement. Je suis bien. Vraiment. J’aime voir mon fils sourire aussi sincèrement. Cependant, au fond de moi, je sais qu’il faut que je me freine. Ce n’est que le début. Peut-être le début d’une superbe complicité entre eux, mais au fond, je ne suis sûre de rien. Si Blake changeait d’avis ? S’ils n’arrivaient pas à s’entendre ? J’ai peur mais le besoin d’y croire est plus fort que tout. Je ne veux pas croire à une fin malheureuse entre eux. Tout se passe bien à l’instant présent, Blake s’intéresse à Joyce, ils discutent et ça me fait énormément de bien. Je me doute que le fait d’être papa doit le chambouler et l’agréable surprise de le voir gentil avec notre fils me réchauffe le cœur. Je ne veux pas le presser, l’obliger à aimer à en crever ce petit garçon qu’il ne connait pas encore. Ils doivent s’aimer à leur rythme, à leur manière. Sans moi. Après tout, je n’ai aucun droit de m’immiscer dans cette relation naissante. Je suis juste présente pour les premiers pas mais je m’interdis quelconque réflexion. Cette journée est celle de Blake, je n’ai pas le droit de la gâcher. Et, finalement, parler de mes recherches pour le retrouver n’est pas la meilleure des façons de le faire. La dissimulation de la naissance de notre fils ressurgit en même temps que mon mal-être. La honte m’envahit alors que mon regard croise le sien. Je ne pourrai jamais rattraper mes erreurs mais j’essaie de les corriger. Qu’il me pardonne ou pas, n’est en définitive pas important. Je veux juste qu’il ait la possibilité de connaitre son fils. Il a le droit de m’en vouloir, je ne peux en aucun cas le blâmer. J’aurais dû aller le voir mais j’étais tellement perdue. Lui expliquer mon état d’esprit du moment ? Inutile, je ne cherche pas à ce qu’il me comprenne, moi-même j’ai du mal à savoir pourquoi j’ai fait ça. L’important reste sa relation avec mon fils et même si tout serait plus facile si nous avions une bonne entente, ça reste secondaire.

Notre fils nous change les idées, apaisant sûrement Blake puisqu’il lui permet d’entrer dans sa vie. Leurs yeux intensément bleus se croisent et j’aime à croire qu’ils peuvent se comprendre en un regard. Il est peut-être un peu tôt pour ça, mais ce genre de chose me plait. Je comprends mon fils facilement et j’espère qu’il en sera de même pour son papa. Egoïstement, j’ai construit une relation exclusive avec mon garçon et j’ai privé Blake de six années très importantes. Au fond, j’espère fort que ça n’aura pas tout gâché, qu’ils auront le temps de créer cette complicité qu’ils auraient – sans doute – dû avoir. Et j’ai l’impression d’en voir le début par ce partage autour de quelques photos. « J’ai entendu dire que c’était contagieux, attention à toi » Blake m’arrache un nouveau rire alors que Joyce se renfrogne en voyant la photo de lui tout nu. Il y en a encore d’autres sur cette série mais il ne les a pas apportées. Il ne veut peut-être pas montrer ses petites fesses à son papa et je ne peux que sourire de cette timidité. Je sais qu’après, il n’aura plus peur. « Oh les femmes ne comprennent rien… t’as raison, garde-les juste pour toi ces photos ! » Notre fils acquiesce en me regardant l’air boudeur. « C’vrai tu comprends rien ! » Il me tire malicieusement la langue et se reconcentre sur son papa. Je rigole faiblement et secoue la tête amusée. J’adore les voir se ranger tous les deux du même côté. Je ne suis en aucun cas offensée par ça, j’en rigole même. Ces moments traduisent la complicité que je veux voir entre eux. Et même si Joyce se met du côté de son papa, je sais qu’il m’aime toujours autant.

Je ne sais pas réellement ce que ressent Blake en voyant ces photos, ces moments ratés. Est-il triste ? En colère ? Ou juste content de découvrir la vie de son fils ? Rien ne transparait sur son visage et les mots qui passent la barrière de ses lèvres me laissent penser qu’il ne ressent pas de réel manque. Peut-être ne constate-t-il pas encore tout ce qu’il a loupé par ma faute ? Ou alors il préfère juste profiter de ce que lui offre London. Il est une parfaite énigme pour moi et au fond, je me demande si ne pas savoir n’est pas mieux. « Tu manges aussi proprement que ta mère ! Ça va, elle se tient mieux maintenant ? » Faussement outrée, je fronce le nez mais finis par rire. Je ne me souviens pas avoir mangé salement face à lui. Après, je ne nie pas qu’il m’arrive d’en mettre un peu partout. L’effet fast-food et sandwichs avec trop de sauce n’est jamais bon pour transmettre une image glamour. « Ca dépend ! Quand on va au Macdo c’est pas top. » Je vois que mon fils a pensé à la même chose que moi. « Espèce de traitre. » Fier de lui, il rigole. « Mais, c’est vrai ! » Evidemment que c’est vrai ce qui me fait sourire un peu plus. « Mais t’oublies de dire que t’es pire que moi au Macdo. Alors tu peux parler ! » Doucement, je rigole un peu plus. Il ne mange heureusement pas aussi salement que sur la photo mais, comme moi, il a quelques problèmes avec la sauce ou même le contenu de son hamburger qui veut s’échapper. Mais ça, je crois que tout le monde le subit un jour. « C’est gentil de m’montrer tes photos en tout cas… » Un doux sourire prend place sur mon visage alors que mes yeux glissent sur le visage heureux de Blake. Il sourit franchement et je crois que je n’ai jamais vu ça durant notre courte « relation ». Il faut dire que je l’ai connu dans une période des plus dures pour lui, aucun sourire n’avait pris place sur son visage, évidemment. « & puis, même si ta maman est un peu fofolle, j’vois qu’elle fait tout pour que tu n’manques de rien » Je suis heureuse qu’il le constate. « Merci… » Ce murmure s’échappe de ma bouche comme si je voulais qu’il soit le seul à l’entendre. Je fais tout pour que London soit heureux. Malgré cette grossière erreur de le priver de son père il y a six ans, je tente de le combler au mieux. Peut-être est-ce par culpabilité ? Je ne pense pas. Si Blake avait été présent dès le début, j’aurais sûrement agi de la même manière. J’aime mon fils à en mourir et son bonheur reste la chose la plus importante à mes yeux.

« Dis-moi un peu, qu’est-c’que tu aimes dans la vie ? » Joyce lui sourit et semble chercher ses réponses. C’est un petit garçon plein de vie qui aime énormément de choses. Il est ouvert sur le monde et adore découvrir les surprises de la vie. « Les ballons ! » Tout content, il joue avec le ballon entre ses pieds. Il aime c’est vrai mais je suis certaine qu’il dit ça uniquement pour désigner ce cadeau qui le comble de joie. « Pis j’aime bien les animaux ! Surtout les chats ! J’veux un maintenant qu’on a une maison. » Je souris. Il adore les petites bêtes qui miaulent. Mes parents en ont plusieurs mais je n’ai pas encore fait le pas pour en adopter un. Il est vrai que ça ferait très plaisir à Joyce. Puis, il a raison, maintenant que nous sommes dans une maison, je ne vois aucune raison de lui refuser ça. « C’est vrai qu’on pourrait en avoir un… » Il sautille sur le banc et se reconcentre finalement sur Blake. « Tu choisiras avec nous ?! T’aimes les chats ? » J’adore son enthousiasme. Sa petite voix chatouille agréablement mes oreilles. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas été si excité, si heureux. Je ne suis pas du tout contre le fait que Blake puisse choisir avec nous. Je trouve ça plutôt important même. Peut-être que ce choix sera le premier d’un nombre important d’autres décisions père-fils ? Regardant ses photos, il en montre une qui témoigne de sa première rencontre avec un cheval. « J’aime bien les chevaux aussi. J’voudrais bien en faire. T’en as déjà fait toi ? » Doucement, je souris, me rappelant de ce jour. Il avait eu peur mais après quelques hésitations, il avait réussi à s’approcher de l’animal. Je me souviens encore de son petit sourire malicieux et fier. C’était beau. « Tu veux… fin… tu veux prendre des photos de moi pour ta maison ? » Les petites joues de notre fils se teintent alors qu’il tripote son jean. Je suis heureuse qu’il ait osé demander à son papa. J’espérais qu’il serait à l’aise mais je doutais à cause de sa timidité et de l’importance de la rencontre. Cependant, je constate agréablement qu’il fait tout pour connaitre son papa et passer par-dessus ce petit côté craintif.
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MessageSujet: Re: I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake   I believe in nothing but the beating of our hearts ৩ Blake EmptyMer 4 Avr - 16:32

Par nature il existe un sentiment fusionnel entre la mère & l’enfant. Un lien si puissant qu’il possède inexorablement la faculté de tenir le papa éloigné. La naissance est donc un évènement irréversible dans l’existence de chacun. Tout est chamboulé. Il faut ainsi savoir s’y prendre lors du retour à la maison. La maman doit peut-être apprendre à laisser une place à son mari. & ce dernier doit s’imposer comme tel. Parfois, même les couples les plus fusionnels explosent suite à l’arrivée du nouveau membre de la famille. Parce qu’un bébé prend de la place dans un appartement… mais aussi & surtout dans une vie. Finalement, ta situation est avantageuse dans le sens où, certes, tu as été mis de côté sans avoir de contrôle sur ce qui se passait. Mais tu n’en as jamais souffert. Sasha & Joyce ont ainsi pu grandir & évoluer ensemble sans être envahi par la seconde figure parentale. Leur complicité d’ailleurs t’explose au visage comme une bombe. Tu n’éprouves cependant aucune jalousie. Tu n’es que son père biologique… & cela n’est sûrement pas suffisant pour ce bonhomme, ni pour toi. Il n’y a rien entre vous deux sinon quelques regards & sourires échangés. Il n’y a aucun souvenir, aucune attache, aucun lien. Rien qui ne te rende indispensable aux yeux de ce petit garçon. Comment surmonter six ans d’absence ? Comment trouver sa place ? Pensif, tu te complais à poser ton regard sur leurs mines heureuses & complices. & tu écoutes leurs paroles remplies d’anecdotes que tu ne partageras jamais. Parce qu’autant le dire ; Joyce n’aurait en aucun cas dû naitre.

Malgré cela, je m’intéresse à sa vie & à ce qu’il prétend aimer. A-t-il d’autres points communs avec moi ? Autres que physiquement ? Aime-t-il les mêmes choses que moi lorsque j’avais son âge ? Pourrons-nous, plus tard, aller boire un café, cigarette à la main, discutant d’un sujet qui nous tiendra particulièrement à cœur ? J’essaye de me projeter dans un avenir qui m’effraie, sans doute à cause de mon instabilité certaine & de mes changements d’humeur plus que stupides. Bordel, ce gamin me bousille. Il réclame tellement d’efforts. Suis-je seulement capable de les fournir ? « Les ballons ! Pis j’aime bien les animaux ! Surtout les chats ! J’veux un maintenant qu’on a une maison. » Les animaux ont ce pouvoir d’attendrir les gens ou d’éveiller des envies de responsabilités. De nombreuses années plus tôt, alors que je n’étais qu’un enfant, j’ai lourdement insisté afin que mes parents m’offrent un chien. Je le voulais grand, noir, avec deux grands yeux sombres & assassins, des babines prêtes à se retrousser sur des dents tranchantes & scintillantes. Je désirais un animal effrayant, qui me défendrait sans relâche lorsque mes bourreaux s’approcheraient de moi. Hélas mes parents n’ont jamais cédé. & jamais personne ne m’a défendu… « C’est vrai qu’on pourrait en avoir un… » Sa voix de femme me tire de mes songes. Je me concentre ainsi à nouveau sur la petite famille. Joyce me fixe, visiblement heureux par l’acceptation de sa maman concernant l’animal. « Tu choisiras avec nous ?! T’aimes les chats ? » À défaut de vivre avec ma fidèle solitude, j’ai longtemps pensé à l’éventualité de partager mon appartement avec un chaton. Mais honnêtement, ce n’est pas une bonne idée. Je suis incapable de m’occuper de moi, alors qu’adviendrait-il de cette pauvre bête ? « Oh euh… je pourrais te donner mon avis bien sûr. J’trouve ça sympa, les chats, même si j’n’en ai pas chez moi » J’estime de toute façon qu’un animal nécessite un certain espace vital, avec au moins un jardin pour un semblant de liberté. Dans mon appartement, c’est impossible. & je refuse donc qu’un chat vogue entre quatre murs durant une existence entière.
Une nouvelle photo atterrit sur mes genoux. Amusé, je l’attrape & observe la façon dont London touche l’équidé. L’instant est joli. & je suis une énième fois ravi de constater qu’il n’a manqué & ne manque visiblement de rien dans sa vie. Sasha s’en sort bien, seule. « J’aime bien les chevaux aussi. J’voudrais bien en faire. T’en as déjà fait toi ? » Inévitablement, une raillerie s’échappe de ma bouche. Mes dents se dévoilent en un large sourire tandis que j’acquiesce d’un signe de tête. Bon sang, j’étais jeune, le jour où je suis monté sur un cheval pour la première – & dernière fois. Je m’en souviens toutefois comme si c’était hier. « En vacances, avec mes parents. J’avais pas tellement envie de faire cette balade… & j’avais raison ! J’ai eu vachement mal au c… aux fesses jusqu’au lendemain » Un vent de nostalgie s’empare de moi dès que j’évoque mes parents. Ils tenaient tant à cette promenade. « Tu verras Blake, plus tard tu te rappelleras de c’moment & tu en seras fier ! » Effectivement, j’en suis fier. Mais uniquement parce que cette interminable randonnée leur a donné le sourire & les a rendu heureux, comblés, l’espace d’un instant.

« Tu veux… fin… tu veux prendre des photos de moi pour ta maison ? » Sa question me surprend. Dois-je accepter & prendre certaines photos de lui ? Qu’en ferais-je ? De toute évidence, je ne les placarderai pas sur mes murs. & je n’aurais jamais l’occasion de les montrer à mes parents. Alors… dois-je accepter une raison de plus pour me morfondre dans mon coin ? Un sourire timide étire mes lèvres, tandis que j’approuve d’un signe de tête. « Choisis celles que tu veux, & je les prendrai. Tiens, je vais les mettre là en attendant » dis-je en me penchant sur le côté afin de tirer mon portefeuille de ma poche arrière. Je l’ouvre & le présente à Joyce afin qu’il glisse les clichés qu’il souhaite me donner. & pendant ce temps, mon regard bleu se pose sur le visage de sa mère. J’esquisse un faible sourire. La fraicheur de cette fin d’après-midi fait hérisser quelques poils sur mes bras découverts par mes manches rouges retroussées. « J’vous raccompagne ? À moins que vous ayez prévu autre chose » Mon séjour en prison m’a prouvé que les détraqués trainent partout, y compris à Arrowsic. Alors je n’ai aucune foutre envie que Joyce – & accessoirement Sasha – en soient les victimes.
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