« Noam Calloway et Gabriel Ainsworth deux heures de colles ! » hurla notre très cher professeur d'Histoire. Un élève normal aurait pris peur, ou tout du moins ce serait calmé après tout il faut avouer que nous sommes uniquement en première année de Collège. Mais non. Nous on rigole. On rigole comme deux abrutit, comme si on était fier de nous. En fait, on l'est. En primaire, j'étais un enfant assez sage voir même un ange. J'avais de très bonnes notes et tout le bordel. Et puis j'ai rencontré Gabriel. On a toujours de bonnes notes, mais on arrête pas de faire des conneries ensemble comme là tout de suite. Gab' c'est le frère que je n'ai jamais eu, mais surtout mon meilleur ami, le seul et l'unique ! Plus petit, je n'avais pas vraiment beaucoup d'amis et pourtant je suis quelqu'un de très sociable. Et puis j'ai découvert ce type un peu par hasard sur un terrain de basket. On est devenu amis après qu'il m'est envoyé son ballon en pleine figure. Bizarre non ? Peut être oui, mais il faut dire que depuis on ne c'est jamais quitter. On a fait nos premières conneries ensemble, nos premières heures de colles, nos premiers amours et même notre premier joint. Oui on partage tout.

« Hé Gabriel, t'a vu la fille là-bas. Elle est plutôt mignonne, non ? ». Nous avons désormais dix-huit ans et notre amitié n'a jamais changé au fil des ans au contraire elle a évolué. Et nous avons pour habitude de venir dans ce bar tous les vendredis soirs pour prendre un verre. Et ce soir, il y a cette jolie blonde qui m'as tapé dans l'oeil. Ses cheveux tombent en cascade sur son dos légèrement dénudée et son magnifique sourire illumine la pièce. Je me sens bizarrement attiré par elle. « C'est ma soeur pauvre abrutit ! » me dit Gabriel en me coupant totalement dans mon élan. Hé merde. Boulet ! De dos, je ne l'avais pas reconnu. Celui-ci ne peut s'empêcher de me faire une légère tape derrière la tête. Je me sens vraiment con sur ce coup-là quand même. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de fixer cette jolie fille. Ce soir, elle m'a immédiatement tapé dans l'oeil et je ne peux expliquer cela. Habituellement, je ne ressens pas ce genre de truc. Je suis le genre de gars qui collectionne les filles au plus grand désespoir de son meilleur ami. Enfin je suis comme ça, mais Gabriel me dit que ça ce soigne alors je le crois ! Il est le gars qui me sort de mon quotidien presque désobligeant. J'ai une famille comme les autres. Mes parents n'ont pu n'avoir qu'un seul enfant : moi. Et désormais, ils ne cessent de se disputer. Ils vont divorcer, je le sais, mais cela ne m'atteint presque plus. Désormais je passe ma vie avec mes amis et en particulier les Ainsworth. Mes amis c'est tout ce que j'ai, ils sont toutes ma vie.

Ce soir on fait une véritable soirée en boîte entre potes. Genre un véritable truc plutôt dingue. On a décidé de faire ça pour fêter la fin du semestre, mais également les vingt-trois ans de Gab' et bien entendu toute la petite troupe est au rendez-vous. Même Athéna ! Autant dire que c'est une soirée de rêve, vraiment. On s'éclate comme des dingues. C'est uniquement à la fin de la nuit que nous décidons de quitter la boîte de nuit pour se rendre chez les Ainsworth et finir la soirée tranquillement. Gabriel et Athéna monte dans la voiture familiale pendant que je prends tout le reste du petit groupe dans ma voiture. Jusqu'ici tout ce passe réellement bien. On rigole dans la voiture, on ce fait des signes et puis Gabriel me lance un défi du regards. Je sais que j'aurais dû dire non et pourtant j'approuve de suite. Il est plus de quatre heures et demi du matin, les rues de Arrowsic sont désertes. Comme deux abrutit on s'amuse à faire la course. Le chemin on le connaît par coeur à force de l'avoir fait. D'un seul coup, on ce sens réellement jeune et libre. On ce crois invincible vraiment ! La course on ce l'as fait sur une ligne droite pour éviter les conneries quand même. La voiture de Gabriel est légèrement plus puissante que la mienne alors il arrive à me doubler avant la ligne d'arrivée. Pris par la vitesse et la joie d'avoir gagné il ne voit pas le feu de signalisation passer au rouge. Moi je le vois. J'écrase la pédale de frein et aperçois le camion qui va faire basculer nos vies. De mon pare-brise je vois la voiture de mon meilleur ami s'envoler avant de s'écraser contre un arrêt de tram, sur le toit. Les vitres sont brisées. Le silence s'impose dans la nuit. Ma voiture s'immobilise. Personne n'ose parler. Subitement je me jette dehors et cours vers la voiture qui vient d'emporté les deux personnes que j'aime le plus dans ma vie. « GABBBBBBB' » hurlais-je tout en courant vers la voiture. Je me jette au sol et aperçois le corps inerte de mon meilleur ami. Athéna s'agite. Elle est vivante ! Bordel elle est vivante. Je me faufile dans la carcasse et va déchirer sa ceinture de sécurité. « T'inquiète pas princesse je vais te sortir de là ! » lui dis-je tout en l'attrapant dans mes bras. Le plus délicatement possible je l'emmène au loin. Je la dépose au sol et la confie à mes amis. Ils sont scotcher sur place. Personne ne bouge, personne ne fait rien alors que je cours dans tous les sens. De nouveau, je retourne vers la voiture, mais je n'ai pas le temps d'arriver à mon but que celle-ci explose. Littéralement. Cette voiture viens de m'enlever mon meilleur ami à tout jamais. Le choc me propulse au sol et ma tête heurte le trottoir. Je me souviens m'être réveiller le lendemain à l'hôpital. Nos amis avaient pris la fuite. Ils ne restaient plus personne. En cinq minutes nos vies ont basculé, mais ils ont préféré retourner à leurs petites vies...

A partir de ce moment-là, je ne me souviens réellement de rien. C’est comme si d’un seul coup tout était devenu surréaliste, comme si on m’avait enfermé dans une bulle où je ne faisais qu’assister aux actions qui m’entourait. Après avoir passé plus de deux semaines dans le coma, Athéna est restée un mois à l’hôpital. On m’avait autorisé à sortir bien avant, mais j’étais incapable de la laisser toute seule. Ici dans cet hôpital j’avais l’impression que je n’aurais pas besoin de faire face à la réalité. Je n’ai pas assisté à l’enterrement de Gabriel, j’ai préférer rester avec sa petite sœur, pour m’assurer qu’elle allait bien, même si je n’étais pas sûr d’aller bien moi-même. Bien entendu j’ai laissé tomber mes études, j’ai laissé tomber tout ce qui pouvait représenter ma vie avant. Tout. D’un seul coup, Athéna a pris une toute autre importance dans ma vie. Je suis resté nuit et jour à ses côtés. On n’échangeait aucun mot, rien, mais j’étais là pour elle. Je voulais l’aider vraiment, même si je n’étais qu’une épave de mon côté. Malgré tout on a tenté de survivre tout les deux.

Nous étions chez moi à fumer notre deuxième joint bien dosé devant un film d'action. Elle était dans mes bras, sa tête déposée sur mon épaule et elle avait passé une de ses jambes par dessus ma cuisse pour arriver à se caler. Ma main sur son épaule, je la tenais contre mon corps chaud. J'avais la sensation que ma tête bougeait toute seule sous l'effet du joint. Dans cet état là, le plus souvent je laissais aller mes émotions au fur et à mesure qu'elles arrivaient. Je n'avais pas de retenue. Puis un passage du film était un peu plus osé et intime. Un jeune couple en cavale vint faire torridement l'amour sur un lit d'une chambre d’hôtel. Une pensée avec Athéna me vint soudainement en tête. C'est vrai qu'elle était magnifique comme femme et je me demandais pourquoi on n’avait jamais essayer d'être ensemble. La raison paraissait évidente : mon meilleur ami et son grand frère. Gabriel ne m'aurait jamais laissé toucher sa petite sœur et pourtant, à ce moment-ci, tout allait changer. Sa main remonta lentement sur mon torse et je vins glisser la mienne dans ses cheveux. Je sentis son souffle s’accélérer comme le mien alors que je fixais toujours le film. Défoncés, cette partie du film nous avait envié. Tous nos gestes se faisaient lents alors que nos respirations étaient de plus en plus saccadées. Ma main poursuivit son chemin jusqu'à son cou alors que son autre main se déposait sur ma hanche, la caressant très lentement mais fermement. Je levais la tête vers elle pour attraper son regard et je pu lire la même envie dans ses yeux. Son visage se rapprochait surement puis ses lèvres effleurèrent les miennes avec douceur avant que je les plaque ensemble pour un baiser passionné. Je me sentais m'évader une fois de plus mais cette fois était plus intense que la sensation que pouvait me procurer les drogues. Je l’'allongeait lentement sur le canapé en me mettant au-dessus d’elle. Tout ce moment inoubliable fut stoppé par une odeur de tissu brulé. En effet, toujours le joint en main, je l’avais appuyé contre le canapé qui fut quelque peu cramé. Je m’écartais d’elle rapidement en ajoutant un simple « Merde ».

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Trois jours plus tard elle avait disparue de la circulation. Littéralement. Je suis allé voir ses parents et je me souviendrais toujours de ce que son père m’as dit ce jour-là. Cette phrase me hante encore chaque jour ! « C’est de ta faute tout ça Noam ! Tu as tué mon fils et ma fille a fuis a cause de toi ! Je ne veux plus jamais te voir ici, compris ?! ». D’un seul coup, j’ai plongé encore plus profondément dans ma tristesse et mon désespoir. J’ai pris conscience qu’il avait tout à fait raison, c’est de ma faute si tout cela est arrivé. J’ai tué Gabriel et fait fuir Athéna. Je me retrouve seul et c’est entièrement de ma faute ! La drogue et l’alcool sont devenus mes nouveaux meilleurs amis. Au fur et à mesure des jours je me suis couper du monde extérieur, je suis devenu un paria, et j’ai commencé à me détester plus que tout au monde. Je me suis laissé plonger dans mon propre enfer envoyant balader tout les gens qui veulent m’aider. La méchanceté est devenue ma nouvelle manière de communiquer. Je suis devenu violent, arrogant, impulsif et impertinent. Mes seuls sortis ce résumait à acheter ma dope, et me souler à mort dans les différents bars de la ville. Les bagarres sont devenues mon pain quotidien et je me suis mis à haïr le monde entier. Je n’ai aucune nouvelle de Athéna, je n’ose même pas mettre les pieds dans ce foutu cimetière. Je suis devenu un véritable échec social et ça me plaît. Oui ça me plaît parce qu’après tout je ne mérite que cela après ce que j’ai pu faire ! J’ai fait de ma propre vie un enfer.