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 Le client est roi Ϟ ABBEY

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MessageSujet: Le client est roi Ϟ ABBEY   Le client est roi Ϟ  ABBEY EmptyMar 31 Jan - 12:24

Mon sac de sport sur le dos, je quittais mon lieu de travail après une journée aussi éprouvante qu'emmerdante. Ma salle ne désemplissait pas et tous les jeunes et moins jeunes du coin commençaient à se rameuter dans mes cours. L'horreur ! J'avais parfois l'impression d'être dans une véritable garderie. Non mais franchement, MOI ! Qu'est-ce que je foutais là ? C'était grotesque et ça me mettait franchement de mauvaise humeur. J'avais envie de me barrer d'ici, de foutre le feu à cette ville merdique et retourner récupérer mon trône à NY, comme avant. Non sérieusement, parfois je me demandais si se faire abattre comme un chien par une bande ennemie n'était pas moins pire que vivre ici. Tous ces gens si... mielleux, tranquilles et pleins de bons sentiments. Ça me donnait la gerbe ! Et je vous assure que l'envie de tout mettre à feu et à sang ici me démangeait de plus en plus. En tout cas, lentement mais sûrement, je commençais à me faire connaitre dans les profondeurs des ruelles d'Arrowsic la nuit. Mon plan de créer des courses de voitures illégales avec tous les paris qui vont avec se faisait doucement entendre par des intéressés. Mais les gens restaient encore un peu trop méfiants et sur les gardes. Bande de mauviettes ! A NY on s'amusait à passer devant les flics pour les provoquer et ici, nada ! Ça me dégoutait de plus en plus à vrai dire. Enfin, bref. J'arrivais enfin chez moi et je jetais mon sac dans l'entrée, me dirigeant aussitôt dans la cuisine pour me prendre une bière. Je la descendait rapidement avant de grimper dans la salle-de-bain pour m'engouffrer sous une douche assez fraiche afin de me revigorer. Enveloppé dans une serviette je retournais au salon et me rendit compte à cet instant que ma satané fille était là aussi et regardait des dessins animés. Je lui arrachais la télécommande des mains sans un mot et changeait de chaine pour mettre quelque chose qui me plaisait. Cette idiote se leva en sanglotant et disparu à l'étage. C'est ça, casse-toi. Ce ne fut que bien plus tard que je me décidais à bouger. Hors de question que je passe ma soirée enfermée ici, j'allais devenir dingue. Je songeais tout d'abord à appeler Ella pour lui dire de venir garder Isadora et finalement rester sur place pour la malmener un peu. Mais un visage encore plus intéressant me revint. Abbey ! Évidemment. Cela faisait bien une semaine que je n'étais pas allé la voir, il était temps de remédier à ça. Je montais me changer, enfilant un jean foncé et une chemise clair, me parfumant brièvement, attrapant clés et portefeuilles. Puis j'appelais Ella pour lui dire de venir garder Isa et elle accepta aussitôt, me disant qu'elle était là dans une dizaine de minutes. Cool mais moi je serais partis bien avant ! Je ne prévenais pas ma fille et quittait la demeure, ne fermant pas à clé pour Ella. Je troquais ma voiture pour ma moto, enfilant mon casque à la hâte avant de démarrer en trombe et de partir en direction du Muffy's.

Arrivé sur place, je retirais mon casque, le gardant sous le bras et pénétra dans le bar. Aussitôt la chaleur, les effluves d'alcool et les rires des gens m'envahirent. L'ambiance qui régnait ici était chaleureuse et familiale. A vrai dire, ça me répugnait pas mal. Je préférais nettement l'ambiance des boites ou c'était plus chacun pour soit et drague à profusion. Je me frayais un chemin et vint m'installer à une table, seul. Le premier qui s'approchait de moi avec pour intention de faire ma connaissance pour le reste de la soirée, je le bouffais. Je posais mon casque sur la banquette et attendais qu'une serveuse vienne. Une en particulier d'ailleurs. Mais ce ne fut pas elle qui débarqua. Toute souriante, la jeune femme me demanda ce que je prenais. Sec et autoritaire, je répliquais : « Vas chercher Abbey ! Je veux que ce soit elle qui me serve. » La jeune femme pinça les lèvres, offusquée et fit demi-tour, s'exécutant. Quelques instants plus tard, je voyais le joli minois de celle que j'avais réclamé. Avant même qu'elle n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, je lançais : « Regarde qui est là ! Ton client préféré. » J'écartais les bras, comme si j'étais un trophée. Puis je ricanais, la dévisageant sans gêne, profitant du spectacle que son allure offrait. « Toujours aussi appétissante ma belle. » Euh oui, Lydéric et le tact, ce n'était pas le grand amour à vrai dire. Fallait s'y faire. Et à vrai dire, Abbey le savait parfaitement. Elle avait vu bien pire venant de lui.
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Aaron Lawford
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MessageSujet: Re: Le client est roi Ϟ ABBEY   Le client est roi Ϟ  ABBEY EmptyVen 3 Fév - 18:27

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Au milieu du bruit des couverts et des clients affamés, je me frayais un passage discrètement. C’était une soirée plutôt agitée au Muffy’s, ce qui était assez inhabituel. A croire que tous s’étaient donné le mot pour venir ce soir-là. Quoi qu’il en soit, je n’avais pas le temps de m’ennuyer. On me réclamait à plusieurs tables, on voulait l’addition, on me demandait plus de pain, on me demandait quand est-ce qu’allait arriver les plats. Il y en avait dans tous les sens. Cette agitation rare à Arrowsic aurait peut-être pu en effrayer plus d’un, mais pas moi. Au contraire même. Je n’avais pas le temps pour penser, je n’avais pas le temps de m’arrêter, je n’avais pas le temps pour aller foutre ma vie en l’air. Et c’était mieux ainsi. Beaucoup mieux. Ainsi, c’était mon boulot qui me faisait encore tenir en place. Ce boulot qui pourtant ne m’enchantait pas, pour lequel je n’étais même pas douée. Mais au Muffy’s, je me sentais à l’abri, et en sécurité. Comme si c’était une bulle qui me protégeait des dangers du reste du monde. Je ne pensais pas, en trouvant cet emploi, que je m’attacherais autant à cet endroit. Et pourtant. J’avais fini par m’habituer à la saleté des meubles, à l’odeur ancienne et à l’atmosphère chaleureuse du Muffy’s. J’avais fini par m’habituer à ce quotidien, à cet endroit, qui s’éloignait pourtant de tous mes rêves d’enfants. Je suppose qu’il fallait que je m’y fasse, que je me fasse à cette vie calme et monotone. C’était le mieux à faire, je crois.

Finalement, les clients se dissipaient peu à peu au fur et à mesure que le temps passait, après avoir dérangé bon nombre de serveurs et après avoir vidé les stocks du petit restaurant qui constituait le Muffy’s. Alors que je m’attrapais à m’accorder une pause, une de mes collègues vint m’interpeller pour me dire qu’un client exigeait que je le serve. Je fronçai les sourcils. Je remerciai ma collègue et partit en direction de la table qu’elle m’avait indiquée. Qui cela pouvait-il bien être ? Un psychopathe ? Un harceleur qui m’avait traqué ? Ah non, juste Lydéric. En voyant son allure négligée et son regard suspect sur mon corps, je ne pus m’empêcher de tressaillir. Lydéric avait toujours l’air de plaisanter avec tout, avec la vie, mais je savais qu’au fond ses intentions n’étaient pas bonnes. Et c’était pour cette raison que je me méfiais énormément de lui, même si je ne pouvais pas vraiment faire quelque chose contre lui, malheureusement. « Regarde qui est là ! Ton client préféré. » Et en plus, il s’amusait de moi. Il s’amusait de ma gentillesse, de ma vulnérabilité, de ma faiblesse. Je voyais bien qu’il adorait ça. Que pouvais-je faire ? J’étais comme piégée, tel un lapin dans une cage. Je soupirai, et sortit un carnet de ma poche, ainsi qu’un stylo. « Qu’est-ce que tu souhaites ? » Il fallait que je garde mon calme. Ce n’était pas comme si j’avais le choix non plus. « Toujours aussi appétissante ma belle. » Et en plus de ça, il me draguait. Il était vraiment sans gêne, ce Lydéric. Mais il était comme il était, avec ses quelques qualités et ses nombreux défauts. Je suppose qu’il fallait juste l’accepter, même si ce n’était pas forcément évident. « Toujours aussi franc Lydéric. » Je ne voulais pas passer le reste de la soirée avec lui. Mais quelque chose me disait qu’il n’allait pas me laisser tranquille. Pas maintenant, non. Cependant, je commençais à m’impatienter. « Bon alors, t’es venu pour manger ou t'es venu pour moi ? » Autant dire les choses comme elles étaient. Je ne savais pas pour quelle raison, mais Lydéric aimait jouer avec moi. Et j’étais un jouet plutôt docile.

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Dernière édition par Abbey Jill Strugatsky le Mar 17 Avr - 11:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le client est roi Ϟ ABBEY   Le client est roi Ϟ  ABBEY EmptyVen 17 Fév - 13:32


De toute évidence, ma présence l'agaçait. Tant mieux, je n'étais pas là pour la rendre heureuse ! Je laissais ça aux idiots et aux désespérés. De toute façon, le bonheur se trouvait seulement dans le pouvoir, la domination et l'argent. Et le sexe, évidemment. Le reste n'était que futilité, et je détestais ce qui était futile. Et la dernière chose qui m'importait était bien le bonheur d'autrui, et pire encore : le bonheur d'une femme. Trop compliqué, trop stupide, trop énervant. Je ne les détestais pas, mais je ne voyais en elles que l'apparence. Le reste ne m'intéressait pas. Ou presque dans tous les cas, car il y avait des exceptions. Comme Ella par exemple, ou Abbey. Je captais la peur que j'exerçais sur elles, et c'était bien la seule émotion chez elles que j'aimais. J'adorais même ! Et j'étais prêt à tout pour l'alimenter, encore et encore, et encore... « Qu’est-ce que tu souhaites ? » Avait-elle finalement lâché après un soupire marqué. Je fronçais les sourcils, n'aimant pas trop qu'elle prenne les choses de haut et qu'elle se la joue sale caractère. Et en même temps, je ne pouvais nier le fait que plus une femme me tenait tête, plus j'aimais ça. J'aimais autant que je détestais. Un paradoxe légèrement dangereux et tendancieux pour mes interlocutrices. J'ignorais donc sa question, à cet instant ce que je pouvais consommer ne me préoccupait pas vraiment. Je ne pensais qu'à elle et à ce que je pourrais lui dire et lui faire. Oui, surtout lui faire. Un sourire mesquin étira mes lèvres, trahissant mes pensées obscènes et inquiétantes. Mais je m'en fichais, je n'avais pas à me cacher, tous ceux qui me connaissaient savaient comment j'étais. A quoi bon faire semblant et jouer un rôle ? Je détestais ça. « Toujours aussi franc Lydéric. » Je me penchais en avant, prenant appui sur la table et plantais mon regard dans le sien, toujours avec ce sourire carnassier collé aux lèvres. J'échappais un petit rire moqueur et dédaigneux avant de répondre avec aisance et simplicité : « C'est ce qui fait mon charme ! » Sûrement pas de toute évidence, puisque la plupart des gens haïssaient mon franc parlé, souvent exagéré, qui les mettait mal à l'aise et dans des situations embarrassantes. Mais c'était bien ce qui me plaisait le plus justement. J'étais comme ça et je savais que ça ne plaisait pas aux femmes, mais puisque je n'avais nullement l'intention de me marier et d'avoir 8 enfants, c'était absolument parfait. Il y avait bien eu quelques téméraires à l'époque de NY qui avaient tenté leur chance. Parce que j'avais de l'argent et une renommée, mais toutes avaient vite déchanté. Ou alors c'était moi qui les avait foutu dehors... Je ne savais plus trop.

Je la sentais nerveuse, elle perdait patience et je m'en délectais. Oh elle pouvait bien geindre, soupirer, rouler des yeux et tout ce qu'elle voulait d'autres, ça ne faisait que me contenter un peu plus à chaque fois. Car elle n'aurait pas le dernier mot, elle le savait, je le savais. Mais elle tentait malgré tout, et c'était tout à son honneur. « Bon alors, t’es venu pour manger ou t'es venu pour moi ? » A nouveau, je riais discrètement. La réponse semblait pourtant évidente. Pourquoi est-ce que je serais venu m'encroûter dans ce restaurant merdique si elle n'avait pas été là ? J'aurais été bien mieux avec une pizza devant ma télévision, sans voir tous les ratés qui peuplaient ce village merdique. Je me laissais retomber en arrière sur ma chaise, m'étirant avec suffisance, toujours ce petit air supérieur scotché au visage qui me rendait si irritant et insupportable. Finalement, après un soupire de bien-être qui contrastait violemment avec l'attitude d'Abbey, je répondais : « Pourquoi choisir si je peux avoir les deux. » Je marquais une pause avant de poursuivre, toujours sur le même ton : « Le plat du jour avec une bière blonde. » Puis j'inspirais, pour lui montrer que je n'en avais pas terminé avec elle. Mes coudes vinrent se poser sur la table et mon menton dans les paumes de mes mains. Dans un sourire hypocrite et mielleux au possible, j'ajoutais d'une voix moqueuse mais autoritaire, signe que ce n'était pas une proposition que l'on pouvait refuser : « Au fait, c'est l'heure de ta pose non ? » Peut-être pas, mais je m'en foutais totalement. « Tu vas pouvoir rester avec moi comme ça, quelle chance ! » J'échappais un ricanement mauvais et me redressais, la fixant avec satisfaction. Je n'avais pas envie de perdre mon temps, alors qu'elle n'essaye pas de jouer à la plus maligne en refusant de prendre sa pause car j'allais vite m'impatienter et devenir beaucoup moins sympa...

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MessageSujet: Re: Le client est roi Ϟ ABBEY   Le client est roi Ϟ  ABBEY EmptyLun 20 Fév - 22:29

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Lydéric ? Ici ? Non, ce n’était pas bon signe. Pas du tout même. Il avait toujours le don de se faire remarquer, de n’importe quelle façon. Et moi, je détestais ça. Je détestais la façon dont il se mettait en spectacle, je détestais sa confiance trop grande. Oh oui, je détestais Lydéric depuis le jour où il avait osé porter la main sur mes frêles épaules. Malheureusement, le destin nous avait réuni dans la petite ville d’Arrowsic, et je devais supporter ses remarques agaçantes. Le pire dans tout ça, c’est que si je le contredisais, si je m’opposais à lui, il pouvait facilement me tirer une balle dans la tête, sans aucun scrupule. Alors je n’avais plus qu’une chose à faire : me soumettre à cet homme que je détestais de tout mon être et l’écouter déblatérer des stupidités. D’ailleurs, il ne fallut que quelques secondes avant que ce cher Lydéric ne fasse un autre commentaire. « C'est ce qui fait mon charme ! » Je levai les yeux au ciel en secouant légèrement la tête. Comment pouvait-on être si sûr de soi ? Comment pouvait-on être si prétentieux ? L’orgueil de Lydéric faisait partie des plus grands défauts de Lydéric. Et ils étaient plutôt nombreux. « C’est ce qui fait surtout que je te déteste autant. » Agacée par sa présence dans le Muffy’s, mon Muffy’s, là où je me sentais sereine et apaisée, je commençais à m’impatienter. Il n’était pas le seul client, mais de toute évidence, il me voulait à son entière disposition.

Je posais mon regard sur son visage exaspérant. Rien que la simple vue de sa silhouette me donnait la nausée. Il était exécrable. Je n’avais jamais vu une personne aussi repoussante. Oh oui, Lydéric était un grand connard. Et il le savait pertinemment. Il n’y avait rien de bon en lui, j’en étais persuadée. Mais je crois aussi que ça lui allait comme ça. Ça lui allait de jouer les salopards de service. Parce que lui, il n’était pas là pour faire le bonheur des gens. Il s’en fichait pas mal je crois. « Pourquoi choisir si je peux avoir les deux. » Je détestais l’admettre, mais il avait raison : j'étais sa propriété, malgré moi. Je n’avais pas d’autre choix. Il me contrôlait totalement. J’étais sa poupée, sa muse, son jouet en plastique. J’espérais juste que ce jeu ne dure pas éternellement, parce que c’en était fatiguant. Finalement, il se résigna à commander quelque chose. Après tout, nous étions dans un restaurant, et j’étais supposée être la serveuse et lui le client. « Le plat du jour avec une bière blonde. » J’hochais la tête, avant de partir commander en cuisine et ramener une bière blonde, comme convenu. « Le plat du jour arrive plus tard. » Bien sûr, il n’allait pas s’arrêter à un simple plat. Il n’était pas venu pour ça. Lydéric était même capable de commander tous les plats du menu, uniquement pour m’embêter. Il voulait jouer avec moi. Et ça ne faisait que commencer.

« Au fait, c'est l'heure de ta pose non ? » Il était si prévisible, ça en devenait ennuyant. Je soupirai et m’assit nonchalamment. Voilà, j’étais là. Qu’attendait-il de moi ? Avec Lydéric, on ne savait jamais vraiment à quoi s’attendre, parce qu’il était capable de tout. Absolument tout. Il n’y avait aucune limite, aucune barrière. Tout était possible. « Tu vas pouvoir rester avec moi comme ça, quelle chance ! » Un sourire hypocrite s’afficha sur mon visage. Ça avait l’air de drôlement l’amuser, ce qui était loin d’être réciproque. « Ah oui, quelle chance de passer la soirée avec un idiot comme toi. » Une de mes collèges arriva finalement déposer le plat de Lydéric à côté de sa bière, et m’adressa un regard compatissant, auquel je répondis par un sourire. J’aurais mieux préféré aller la plonge plutôt que d’être avec Lydéric. « Alors maintenant ? Je vais devoir te regarder manger comme un porc, c’est ça ? Tu sais, ça serait vraiment adorable de m’épargner ce spectacle. » Je ne souhaitais qu’une chose : me débarrasser de lui. Mais on ne se débarrassait pas de Lydéric aussi facilement. C’était lui qui vous quittait et qui vous abandonnait, une fois qu’il s’était lassé, pas le contraire.


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MessageSujet: Re: Le client est roi Ϟ ABBEY   Le client est roi Ϟ  ABBEY EmptyLun 27 Fév - 18:51


« C’est ce qui fait surtout que je te déteste autant. » Qu'elle charmante femme. J'échappais un petit rire amusé. Toute cette soit disant haine qu'elle me portait, je trouvais ça particulièrement excitant. La seule chose que je n'aimais pas, c'était l'indifférence. Mais la haine, c'était génial. Parce que je pouvais la mettre dans tous ses états, la pousser à bout. Tout simplement parce que j'avais de l'effet sur elle. Et que ça, ça n'avait pas de prix. Et puis, cela représentait un défis plus grand de la conquérir pour une nuit. Elle ne se laissait pas faire. Oh évidemment j'aurais pu lui placer mon gun dans le dos, la ramener chez moi et lui faire l'amour de force. Mais à quoi bon ? Je ne voyais là rien de jouissif. Je préférais jouer avec elle, avec ses nerfs. La pousser à bout, ou bien la séduire véritablement, jusqu'à ce qu'elle se laisse aller dans mes draps. Ou dans les siens ou n'importe où, je m'en foutais. Calme, je rétorquais sur un ton moqueur et agaçant : « J'adore quand tu me dis des mots d'amour, chérie ! » Un large sourire fendait mon visage et je ne semblais pas pouvoir m'en détacher. J'aimais tellement la voir piétiner d'impatience et d'énervement. Je me délectais de ce spectacle, conquis.

Elle s'éloignait ensuite pour aller passer ma commande et revint avec ma bière. Tout en me la déposant devant moi, elle déclara d'une voix froide : « Le plat du jour arrive plus tard. » Je ne prenais même pas le temps de la remercier que je portais déjà mes lèvres à ma boisson, la descendant de quelques gorgées. Il n'y avait rien de tel qu'une bonne bière bien fraiche pour accompagner ce moment. Certes fort déplaisant pour mon interlocutrice, mais moi je trouvais cette situation tout à fait délicieuse. Je lui faisais ensuite remarquer que c'était l'heure de sa pose pour qu'elle comprenne qu'elle devait rester là et me tenir compagnie. Après un soupir contrarié, elle s'exécuta et s'installa en face de moi, m'arrachant un regard victorieux. Je ne me cachais d'ailleurs pas de bieeen le partager avec elle. Mais miss mauvais-caractère vint en remettre une couche, affichant un sourire hypocrite. A croire qu'elle me ressemblait sur certains points. « Ah oui, quelle chance de passer la soirée avec un idiot comme toi. » Je secouais doucement la tête de gauche à droite avant de soupirer. « Abbey, Abbey... » Mon regard que j'avais posé sur ma bière remonta jusqu'à ses prunelles de feu, se fixant dedans, dur. « Il fut un temps ou passer une soirée avec moi t'amusais grandement. » Oui, une lointaine époque et un fait qui n'avait eut lieu qu'une seule fois. En recherche d'adrénaline, elle avait battu de ses grands cils de biche pour monter dans ma voiture lors d'une course. J'avais accepté, désireux de finir la soirée sur la banquette arrière avec elle. Mais les choses ne s'étaient pas passées comme je l'aurais voulu. Et depuis, il semblait qu'elle m'en voulait. Pauvre enfant, elle se prendra bien d'autres coups dans sa vie ! « Alors maintenant ? Je vais devoir te regarder manger comme un porc, c’est ça ? Tu sais, ça serait vraiment adorable de m’épargner ce spectacle. » Décidément, elle se la jouait tête brûlée ce soir. Intéressant. Mais ça m'agaçais et je ne tardais pas à lui faire comprendre avec un regard désapprobateur. Mon poing gauche se serra doucement et je rétorquais, légèrement agressif : « Premièrement, je ne suis pas adorable. Deuxièmement, je ne mange pas comme un porc. Et troisièmement, calme tes ardeurs et cesse d'être désagréable comme ça, ou je vais vite perdre patience. » Je penchais la tête sur le côté et la fixais longuement, afin de m'assurer que le message était bien passé.

Mon repas arriva alors et je ne pris même pas la peine de regarder la personne qui venait de me l'apporter, n'en ayant rien à carrer. Toute mon attention était portée sur la belle en face de moi. Je coupais un morceau de ma viande et la portait à ma bouche, la mâchant sans bruit. L'idée qu'elle me prenne pour un gros blaireau incapable de se sustenter de façon correcte me rendais dingue. Je n'étais pas un rustre limite mentalement ! J'étais un enfoiré, ce qui était totalement différent, que l'on se le dise ! J'avalais ensuite ma bouchée et déclarait : « Ma manière de manger convient-elle à sa Majesté Strugatsky ? » Comme si j'en avais quelque chose à faire. Enfin si, mais non. Bref, je me comprenais. Je reprenais : « Alors Abbey ? Ça fait quoi de passer de célèbre à serveuse dans l'auberge la plus pourrie du bled le plus pourri de cette planète ? En même temps, on a ce qu'on mérite, hein ! » Un sourire cynique vint étirer mes lèvres masculines alors qu'un rire presque inaudible s'en échappait. J'avais envie de réveiller les démons du passé. Du moins, du peu que je connaissais sur elle. Je me demandais véritablement comment elle vivait le fait d'en être là aujourd'hui. Peut-être mieux que moi au final. Mais les raisons de notre présence ici étaient totalement différentes. Et pour moi, ce n'était que provisoire. Et tandis que je recommençais à manger, ma jambe s'étira pour venir se frotter doucement à la sienne, avec provocation. Non, je n'étais pas du genre délicat et raffiné. Pas du genre à vous offrir des bouquets de rose pour vous sauter ensuite. Sauf si l'on pouvait s'en servir pour un jeu érotique par la suite, dans ce cas... pourquoi pas ! Sur un ton désinvolte je déclarais finalement : « Ça te dis pas qu'on aille se remémorer le bon vieux temps sur ma banquette arrière ? Il me semble que c'était ton truc ça avant. » Évidemment, tout refus de sa part se verrait puni d'une façon ou d'une autre. Et elle le savait, ce qui faisait que je ne comprenais pas pourquoi elle s'évertuait à me repousser. Était-elle maso, ou a tendance suicidaire ? Il fallait que j'étudie ça de plus près.
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Aaron Lawford
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MessageSujet: Re: Le client est roi Ϟ ABBEY   Le client est roi Ϟ  ABBEY EmptyMer 7 Mar - 22:46

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« J'adore quand tu me dis des mots d'amour, chérie ! » Et il continuait avec ses remarques idiotes qui avaient le don de m’exaspérer au plus haut point. C’en était fatiguant, épuisant. Mais c’était Lydéric. Il était comme ça. On ne pouvait pas lui en vouloir réellement, en fait. Je me demandais si, à un moment donné dans sa vie, il avait été un gentil garçon adorable. J’avais du mal à me refléter cette image de lui. Sans doute parce qu’elle était inimaginable. Trop éloignée de la réalité apparente. « Je ne suis pas ta chérie, Lydéric. » Ma tête commençait à devenir lourde, à force d’écouter ses sottises. Son sourire me donnait la nausée. Tout son être entier me donnait envie de vomir. Comment pouvait-on être autant répugné par une personne ? Je n’avais jamais ressenti ce sentiment écœurant, jusqu’à aujourd’hui. Il faut dire que Lydéric avait tout sauf de sympathique. Devoir passer mon temps de « pause » avec lui s’avérait plus être de la corvée que d’un bon moment. Mais comment avais-je pu me fourrer dans un tel pétrin ? Encore une fois, j’avais été idiote de l’aborder dans ce bar, en ce beau soir de New York. Encore une fois, j’avais été idiote de penser que je m’amuserais avec lui. A présent, je m’en mordais les doigts. Oh oui, je regrettais amèrement d’avoir fait la connaissance de Lydéric Cassim Wade.

J’avais beau me plaindre, j’avais beau râler et être malpolie, Lydéric était toujours là. Il ne lâcherait pas. Je le savais très bien. N’avait-il pas autre chose à faire ? N’avait-il pas une fille dont il devait s’occuper ? Une petite amie peut-être ? J’avais du mal à m’imaginer Lydéric dans une relation stable, à vrai dire. Parce que Lydéric était le genre de mecs qui ne pensait qu’à lui-même, et à rien d’autre. Ça lui faisait des problèmes en moins, mais je doutais que cela le rende plus heureux. Mais qu’importe, je m’en fichais de ce que pouvait faire Lydéric de sa vie, du moment qu’il ne m’incluait pas dedans. « Abbey, Abbey... » Ce regard dur qu’il venait de poser sur moi, je le connaissais. C’était le même qu’il m’avait adressé quelques années plus tôt, quand il voulait que je reste en dehors de sa bagarre. Un frisson parcourra ma peau en l’espace d’une seconde. Il ne semblait plus vouloir rire. Peut-être que mon attitude l’exaspérait. Alors pourquoi ne partait-il pas ? « Il fut un temps ou passer une soirée avec moi t'amusais grandement. » Je levais les sourcils. Cette soirée avec Lydéric, c’était un des nombreux souvenirs que je voulais enterrer à tout jamais. Mais ces souvenirs revenaient sans cesse. Constamment. Ils étaient toujours là. « Mais ce temps est révolu désormais, Lydéric. Je ne suis plus la Abbey que tu connaissais, alors laisse-moi tranquille, ok ? » Je ne pouvais rien lui donner. Et surtout, je n’en avais pas envie. « Premièrement, je ne suis pas adorable. Deuxièmement, je ne mange pas comme un porc. Et troisièmement, calme tes ardeurs et cesse d'être désagréable comme ça, ou je vais vite perdre patience. » Il ne semblait plus vouloir rire du tout, désormais. Devais-je m’en inquiéter ? Je ne voulais pas me faire piétiner dessus, mais je n’avais pas tellement d’autre choix. Je soupirais en guise de réponse, tournant ma tête pour constater que le Muffy’s commençait à se vider, à mon grand désespoir. Moi aussi j’aurais aimé rentrer chez moi. Mais Lydéric ne partirait pas. Pas avant d’avoir eu ce qu’il souhaitait.

Finalement, il commença à manger, et je le regardais, le regard avide. Je passais vraiment un horrible moment. Les secondes me paraissaient être des heures, c’était infernal. « Ma manière de manger convient-elle à sa Majesté Strugatsky ? » Oh, qu’il était énervant ! Je n’avais même pas envie de lui répondre. « Mais parfaitement. » dis-je, un sourire hypocrite sur les lèvres. Il me dit ensuite : « Alors Abbey ? Ça fait quoi de passer de célèbre à serveuse dans l'auberge la plus pourrie du bled le plus pourri de cette planète ? En même temps, on a ce qu'on mérite, hein ! » Comment osait-il ? Comment osait-il jouer de mes faiblesses ? Comment pouvait-il dire ça avec un ton aussi désinvolte ? Je me sentais terriblement blessée, mais je ne pouvais rien lui dire. Je ne pouvais pas lui montrer que j’étais faible. Surtout pas. « Si tu veux tout savoir, ça me réussit plutôt bien. Au moins je me plais ici moi. » Je ne pouvais pas lui donner le plaisir d’être d’accord avec lui. Et puis en plus, j’appréciais vraiment cet endroit, malgré son ancienneté et ses planches en bois qui craquaient. « Ouais c’est ça je le mérite. Tu peux dire ce que tu veux Lydéric, je m’en fiche. » Après tout c’est vrai, son avis ne m’importait pas. Il n’était rien pour moi. « Et toi alors, ne serais-tu pas en manque d’adrénaline ? Tabasser des gens, massacrer tout ce qui bouge, ça ne te manque pas ? » Je jouais avec le feu, et j’en avais conscience. Je n’étais pas certaine qu’il apprécie mes propos, mais il m’avait vraiment énervée. Et si je devais récolter un coup de poing pour mon insolence, et bien soit. Ce n’était pas comme si j’avais été déjà suffisamment frappée par la vie après tout..

C’est alors que je sentis sa jambe venir se frotter à la mienne. Un peu surprise, je restais interdite quelques minutes. Une incroyable sensation de dégoût s’enfonça dans mes tripes. J’avais tellement mal au ventre ! Je me sentais si mal à l’aise, si inconfortable. J’aurais tout donné pour me sortir de cette situation, vraiment. « Ça te dis pas qu'on aille se remémorer le bon vieux temps sur ma banquette arrière ? Il me semble que c'était ton truc ça avant. » Oh non. Il n’y avait pas sérieusement pensé, tout de même ? Rien qu’à l’idée de toucher Lydéric, j’en avais des haut-le-cœur. Je regardais autour de moi. Il y avait quelques clients, mais ils étaient bien trop concentrés sur leurs assiettes pour faire attention à ce qu’il se passait. Mes collègues, elles, nous jetaient des regards furtifs, mais sans vraiment s’approcher. Ainsi, j’étais seule. Seule contre Lydéric. Que pouvais-je faire ? M’enfuir, et courir jusqu’à chez moi ? J’aurais bien trop peur qu’il me rattrape. Mon cœur s’accéléra. J’étais comme un lapin piégé dans une cage. Je me sentais incroyablement petite. Je repris mon souffle et essayai de me calmer. Il ne devait pas voir que j’étais incroyablement angoissée. « T’as pas autre chose à faire ? Ya pas une bonne vieille pute qui voudrait de toi, non ? Il me semble qu’il y en a quelques-unes dans le coin, elles se font rares mais bon. » Je disais n’importe quoi, mais je voulais échapper à cette torture. A tout prix. « S’il te plait, va-t’en.. » J’avais envie de pleurer. J’avais envie de pleurer parce que quoi que je dise, j’allais être forcée à coucher avec lui. Avec ce monstre. Il n’y avait aucun échappatoire. Il y avait bien la police, mais j’avais peur des représailles que je pouvais avoir. J’étais coincée. Et je me sentais mal, affreusement mal.


Dernière édition par Abbey Jill Strugatsky le Mar 17 Avr - 11:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le client est roi Ϟ ABBEY   Le client est roi Ϟ  ABBEY EmptyJeu 15 Mar - 10:25


« Je ne suis pas ta chérie, Lydéric. » Cette fille n'était décidément pas amusante du tout. Je la fixais quelques secondes, comme blasé par tant de sérieux. Évidement qu'elle n'était pas ma "chérie" ! Ce n'était qu'une expression. Elle préférait peut-être que je l'appelle "mon idiote" ? Agacé mais satisfait à la fois de lui déplaire, je finissais par rétorquer : « Premièrement, je n'en ai rien à foutre. Deuxièmement, si tu n'aimes pas, je vais continuer. Et troisièmement, je t'appelais chérie comme j'aurais pu t'appeler poupée ou connasse. » Je la fixais et haussais un sourcil afin de m'assurer que le message était bien passé. Et puis de toute façon, je l'appelais comme je voulais et je l'emmerdais. Ce n'était pas à elle de décider. « Mais ce temps est révolu désormais, Lydéric. Je ne suis plus la Abbey que tu connaissais, alors laisse-moi tranquille, ok ? » J'échappais aussitôt un rire moqueur. Qu'est-ce qu'elle croyait ? Qu'il suffisait de me donner un ordre pour que je me mette à genoux devant elle, m'excuse avant de disparaitre de sa vie et de la laisser en paix, bien sagement ? Dans ses rêves. Je secouais la tête de gauche à droite en soupirant, la regardant comme une adolescente en crise qu'on ne prenait pas au sérieux. Et c'était bien le cas d'ailleurs, je ne la prenais absolument pas au sérieux. Elle était même distrayante à essayer de me dire quoi faire. Un léger sourire désolé sur les lèvres, je répondais : « Dans ce cas, il me tarde de découvrir la nouvelle Abbey. » Puis, prenant appuis sur la table avec mes coudes, je me penchais vers elle avant d'ajouter dans un souffle agaçant : « Je te foutrais jamais la paix... "chérie". » J'insistais sur le dernier mot et un léger ricanement m'échappais. L'énerver était décidément une activité passionnante. Et très facile d'ailleurs. Elle avait le sang chaud et partait au quart de tour, ne se laissant pas faire. J'aimais bien, ça faisait durer le jeu. Même si je savais déjà qui gagnerait au final. Évidemment j'ai envie de dire !

« Mais parfaitement. » Y avait plutôt intérêt. Si elle s'était permise de faire une réflexion désagréable, je lui aurais montré ce que ça donnait quand je décidais de manger comme un porc. Et je vous donne ma parole qu'elle serait aller vomir son diner dans les toilettes très rapidement. L'idée de passer pour un rustre sans manière m'énervais. Je n'étais pas un petit délinquant qui pique des porte-feuilles et vit dans un studio ! J'étais un mafieux. On était certes tous un peu dingues, je le reconnais. Mais la distinction et bien présenter était une chose importante. L'ont faisait partie des grandes familles que l'on invite partout, alors hors de question de manger la bouche ouverte face à la "haute société". Enfin bref, qu'importe. Je n'avais rien à prouver à cette greluche de serveuse. Décidant de la piquer à vif, je faisais quelques remarques sur son ancienne et sa nouvelle condition, me doutant qu'elle n'apprécierait pas. BINGO ! Elle tira une tête de six pieds de long. Elle ne l'avait pas vu venir celui-là. A mon grand désespoir, elle ne sombra pas en pleurs. Dommage. « Si tu veux tout savoir, ça me réussit plutôt bien. Au moins je me plais ici moi. » Je la détaillais de haut en bas et puis, dans une grimace de dégout j'ajoutais : « Moi j'trouve pas que ça te réussisse tant que ça. » Je haussais les épaules dans une moue méprisante. Puis, je me crispais à nouveau alors que je m'apprêtais à répondre à la seconde partie de sa phrase. Partie beaucoup moins appréciable d'abord. Ma voix se fit plus froide, plus sèche. Voir même légèrement agressive. « Au moins je ne suis pas un raté, moi. » Je posais mon regard dans le sien et au bout de quelques instants un sourire satisfait fendit mon visage. Il était clair que je détestais cet endroit et que je ne rêvais que d'une chose : me barrer. Mais je ne lui donnerait jamais le plaisir d'avoir raison. Je ne pouvais cependant pas nier, ce ne serait pas crédible. Mais mon passage dans cette ville n'était pas éternel et je me réconfortais avec ça, me disant que dans un an et demi, je retournais à la "maison" et reprendrais mon petit trône que j'aimais tant. « Ouais c’est ça je le mérite. Tu peux dire ce que tu veux Lydéric, je m’en fiche. » Mouais, c'est ça. Je n'y croyais pas une seconde. Je ne voulais pas y croire. Je trouvais ça bien trop enthousiasmant pour me dire que mes paroles ne l'atteignaient pas. Je n'ajoutais cependant rien, mon regard sceptique parlait pour moi. « Et toi alors, ne serais-tu pas en manque d’adrénaline ? Tabasser des gens, massacrer tout ce qui bouge, ça ne te manque pas ? » J'arrêtais de manger quelques instants, me laisser aller dans le fond de ma chaise. Mains posées sur la table, je la toisais avec sérieux et intérêt. Après quelques secondes de silence je me redressais et piquait un morceau de viande sur ma fourchette. Je marquais une pause et déclarais simplement, étrangement calme : « Qui te dis que j'ai arrêté ? » Je lui lançais un regard inquiétant et puis je détournais mon regard pour venir enfourner mon morceau de viande dans ma bouche, me mettant à mâcher tranquillement, comme si nous parlions de la pluie et du beau temps. Je n'arrêterais jamais de malmener les gens qui m'approchais de trop près. Je ne pouvais pas m'en empêcher. C'était vital.

Puis, ma jambe vint se frotter à la sienne et je m'amusais en silence face à la tronche qu'elle faisait. Pauvre petite chose sans défense. C'était jouissif. Elle ne disait rien, ne cherchait même pas à m'échapper. Bon évidemment, il y avait la menace des représailles. Et d'accord, ça jouait beaucoup... Qu'importe. Je lui proposais alors d'aller faire plus ample connaissance sur ma banquette arrière et visiblement, elle n'était pas trop partante. Rabat joie ! « T’as pas autre chose à faire ? Y a pas une bonne vieille pute qui voudrait de toi, non ? Il me semble qu’il y en a quelques-unes dans le coin, elles se font rares mais bon. » Je me renfrognais aussitôt. Moi ? Aller me taper une pute de bas étage qui traine sur les trottoirs comme une malpropre ? Elle me prenait pour un pauvre mec en manque ou quoi ? Vexé, je cessais mes frottements et lui refilais un coup de pied dans le tibia pour lui remettre les idées en place. « S’il te plait, va-t’en.. » Elle pouvait toujours courir ! Je ne riais plus en tout cas. Mon visage s'était refermé et mon regard ne présageait rien de bon. J'articulais avec férocité : « Sous-entend encore que je me fais des pauvres prostitués et tu finiras comme elles. » Je terminais mon assiette et plantais mon regard dans le sien, penchant légèrement la tête sur le côté : « L'ancienne Abbey était moins farouche. Au moins, elle savait qu'elle ne valait rien et ne prenait pas ses airs de princesse intouchable. T'es rien qu'une pauvre fille Abbey, arrête de faire tes manières et de te penser meilleure que moi. Je vais te pourrir jusqu'à ce que tu ne puisses même plus te regarder dans un miroir. » Je posais mes couverts avec nervosité dans mon assiette et ordonnait : « Débarrasse et revient. » Je l'a regardais s'éloigner et rapidement je me levais et marchait pour la rejoindre. Lorsqu'elle revint des cuisines elle se retrouva face à moi et je lui empoignais le bras, l'entrainant à derrière moi. Je pénétrais dans la réserve et refermais la porte derrière moi. Puis je la plaquais contre et posais ma main droite à côté de son visage. Ma main gauche se posa elle sur ses hanches. Je soufflais : « Tu penses vraiment être trop bien pour moi Abbey hein.. ? Tu en est sûre ? » Ma main glissa jusque dans le creux de ses reins, mon visage à quelques centimètres du sien, la fixant avec insistance. Je n'avais pas l'intention de poser un flingue sur sa tête pour l'obliger à faire ce que je voulais. Ce n'était pas drôle. Je voulais qu'elle cède d'elle-même. Je voulais l'entendre me supplier de lui faire l'amour pour qu'on en finisse enfin et que je me casse. Je voulais juste jouer.

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Aaron Lawford
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MessageSujet: Re: Le client est roi Ϟ ABBEY   Le client est roi Ϟ  ABBEY EmptyJeu 19 Avr - 23:56

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J’avais l’impression d’être en enfer. J’avais l’impression d’être la pauvre victime d’un grand psychopathe, qu’était la personne de Lydéric. Mais quand tout cela allait se terminer ? J’étouffais. Je suffoquais. J’avais du mal à respirer. Je me sentais horriblement mal. Mais personne n’allait venir à ma détresse. Il n’y avait personne. Juste moi et Lydéric. J’étais à sa merci. Je n’étais qu’un animal blessé qu’il allait achever avec un malin plaisir. Et moi, j’étais impuissante. Impuissante face à la force qui se dressait devant moi. Je suppose que je l’avais mérité. Je suppose que je n’aurais jamais du adresser la parole à cet homme quelques années plus tôt. Ma punition était tardive, mais elle était bien là. Lydéric était donc là pour me rappeler les erreurs que j’avais faites, il était là pour me rappeler que, peu importe où j’allais, les démons du passé étaient toujours derrière moi. Toujours. Et c’en était épuisant. Je n’en pouvais plus. « Premièrement, je n'en ai rien à foutre. Deuxièmement, si tu n'aimes pas, je vais continuer. Et troisièmement, je t'appelais chérie comme j'aurais pu t'appeler poupée ou connasse. » A quoi bon se battre ? La bataille était d’ores et déjà perdue. Et pourtant, je m’obstinais à me battre. En vain. Je ne répondis rien face à l’arrogance de Lydéric. Rien de ce que je pourrais dire ne pourrait l’arrêter ou même l’atteindre. Il était comme invincible. L’était-il vraiment ? C’était ce que je me demandais, parfois. « Dans ce cas, il me tarde de découvrir la nouvelle Abbey. » Le sang me glaça la peau. Avais-je vraiment changé ? Je ne savais pas. Je voulais m’en convaincre. Peut-être n’était-ce pas assez. Mais je savais, quelque part, que oui, j’avais grandi. Même si cette affirmation était encore un peu floue dans mon esprit. « Justement, la nouvelle Abbey ne veut pas te laisser découvrir quoi que ce soit. » Je plongeais mon regard dans le sien avec difficulté, avant de m’accouder sur la table, ennuyée. Je ne voulais pas rester ici une minute de plus. Je voulais me téléporter dans une autre galaxie. Je voulais m’envoler dans les cieux. Je voulais m’évaporer dans la douce brise d’Arrowsic. Je voulais fuir. Fuir Lydéric. C’était tout ce que je voulais. Malheureusement je n’en étais pas capable. « Je te foutrais jamais la paix... "chérie". » Ses mots me confirmèrent qu’il n’y avait aucune sortie de secours, aucune impasse. J’avais l’impression que des murs étaient en train de se construire autour de moi. Je me sentais petite, infiniment petite. « Mais t’as vraiment rien à faire d’autre Lydéric ? Non mais c’est vrai, pourquoi est-ce que tu ne me laisses pas vivre ma vie tranquillement ? Pourquoi ? » Je ne comprenais pas son obsession envers moi, je ne comprenais pas pourquoi il voulait absolument s’en prendre à moi. Je me demandais pourquoi il ne pouvait pas vivre une vie normale, comme tout bon être humain. En fait, je crois que Lydéric n’était pas « bon », justement. Il était le diable en personne. Et rien ne pouvait l’arrêter.

« Moi j'trouve pas que ça te réussisse tant que ça. » Je le regardai, un peu stupéfaite par ses dures paroles. Comment osait-il ? Comment osait-il me cracher autant de méchanceté à la figure, sans aucun scrupule ? Comment pouvait-il être si odieux ? J’avais mal au ventre. Comme s’il venait de me planter un couteau dans l’estomac. « Peu importe ce que tu penses Lydéric, ce n’est pas mon problème. » J’essayais de mimer un air détaché, mais c’était compliqué. C’était compliqué de faire comme si tout cela ne m’atteignait pas alors que si, démesurément même. « Au moins je ne suis pas un raté, moi. » Mon sang ne fit qu’un bond. J’avais envie de le cogner. De le frapper. Jusqu’à ce qu’il ne puisse plus respirer. Je n’avais jamais senti une telle fureur s’éveiller en moi. Une telle rage. Je devais la contenir, du mieux que je pouvais. Je ne sais pas de quoi j’aurais été capable autrement. J’inspirais de toutes mes forces, histoire de canaliser ma colère. Je le haïssais. Tellement. « Au moins je ne suis pas un connard qui passe son temps à détruire la vie des autres parce qu’il n’a rien à faire de mieux. » Je m’adossais finalement contre le siège, fatiguée. La journée avait été épuisante. Mais elle n’allait pas se terminer maintenant. Loin de là. « Je préfère être une ratée. Je pourrais toujours m’améliorer, passer à autre chose. Toi non. T’es coincé dans une case et le jour où tu voudras en sortir, tu ne pourras pas. Tu en seras incapable. Et personne ne t’aimera. Tu vivras seul jusqu’à la fin de tes jours. » Je restais interdite sur son visage un instant. Peut-être qu’il se fichait de ce que je disais. C’était même très probable. Mais qu’importe, j’avais besoin de dire tout ce que je pensais. Dans un certain sens, ça m’allégeait d’un poids. Et puis il dit d’une voix calme, peut-être même un peu trop calme : « Qui te dis que j'ai arrêté ? » La nouvelle provoqua des frissons dans mon dos. Je savais que Lydéric était ce qu’il était, mais continuait-il ses plans bizarres à Arrowsic ? Vraiment ? J’avais du mal à le croire. Arrowsic était si calme, si paisible. Comment pouvait-il instaurer la délinquance, la violence et la crainte de New York ici ? Tout le monde vivait bien ici. Mais lui, il voulait tout changer. Je pouvais le voir dans ses yeux sombres. Je ne savais pas pourquoi il était venu à Arrowsic, mais maintenant, j’avais une petite idée qui m’effrayait. « Tu dois arrêter. Tu ne peux pas arriver comme ça comme une jolie fleur et imposer ta loi. Tu n’es pas le maitre du monde, Lydéric ! Laisse-les gens vivre tranquillement. Tout le monde est heureux ici. Pourquoi voudrais-tu gâcher tout ça ? Il y a tellement d’autres villes dans le monde, tellement de possibilités. Rien ne t’oblige à rester ici. On n’a pas besoin de toi. » Dans un sens, je voulais le supplier de partir. Sa place n’était pas ici. Arrowsic n’avait rien à lui offrir à lui, le terrible Valère. Après tout, ce n’était qu’une petite ville calme et paisible sans histoire.

La tournure que prenaient les choses ne me plaisait pas. Pas du tout même. Un sentiment de dégout me traversa les tripes. Rien que l’idée de toucher Lydéric me dégoutait déjà. Je me demandais comment j’allais pouvoir me défaire de son pouvoir. Je pouvais encore encaisser les menaces, les insultes, les méchancetés, mais ça ? Non, c’était impensable. Inconcevable. « Sous-entend encore que je me fais des pauvres prostitués et tu finiras comme elles. » Je ne dis rien. A vrai dire, j’étais devenue immobile, inerte. C’était comme si j’étais paralysée à l’idée de coucher avec Lydéric. Plus rien ne comptait. Le temps s’était arrêté. Le monde avait cessé de tourner. La seule chose qui tournait dans ma tête comme un signal d’alarme, c’était que je devais sortir de là. Peu importe les risques, je ne pouvais pas faire ça. Il fallait que je parte. Vite. Mais où ? Et comment ? Des possibilités traversèrent brièvement mon esprit, avant de s’échapper. Aucune n’était vraiment plausible. « L'ancienne Abbey était moins farouche. Au moins, elle savait qu'elle ne valait rien et ne prenait pas ses airs de princesse intouchable. T'es rien qu'une pauvre fille Abbey, arrête de faire tes manières et de te penser meilleure que moi. Je vais te pourrir jusqu'à ce que tu ne puisses même plus te regarder dans un miroir. » Silencieuse, muette. Ses paroles ne m’atteignaient plus. J’avais peur de ses gestes, à présent. J’avais peur de ce qu’il pouvait faire. Il était capable de tout. Absolument tout. Et je le savais pertinemment. « Débarrasse et revient. » Je m’exécutai, docile. Il ne valait mieux pas le contredire. Plus maintenant. Je ne voulais pas qu’il me fasse de mal. A peine eus-je le temps de revenir que Lydéric m’empoigna déjà le bras et m’amena dans la réserve. Je regardais autour de moi, cherchant une aide quelconque, mais comme je m’y attendais, il n’y avait plus personne. Et merde. Il pénétra dans la réserve et me plaqua contre le mur froid. Sa main vint alors me caresser le visage. Je sentis son autre main se poser sur ma hanche, et son regard insistant me brûler la tête. Je ne le regardais pas. J’essayais de bouger, mais j’étais littéralement coincée. J’essayais de me débattre, de bouger les bras, de l’écarter de moi, mais je n’y arrivais pas. Je détournais le regard, et finit par crier : « Lâche-moi ! Dégage putain ! » Il me souffla alors dans les oreilles : « Tu penses vraiment être trop bien pour moi Abbey hein.. ? Tu en est sûre ? » J’avais envie de vomir. Il me donnait la nausée. Comment un être aussi exécrable pouvait-il vivre sur terre ? « Va-t’en ! Laisse-moi tranquille ! Je ne veux pas faire ça ! » Mes mains essayaient de pousser son torse pour qu’il se dégage, mais il était bien trop fort. J’avais l’impression d’être perdue, inutile, sans défense. Je me croyais forte. Vraiment. Mais à ce moment-là, je me sentais faible, si faible que j’aurais pu me briser en une seconde.

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MessageSujet: Re: Le client est roi Ϟ ABBEY   Le client est roi Ϟ  ABBEY EmptyJeu 26 Avr - 11:28

Tu as peur. Misérable fille. Je sais que doucement, tu es en train de comprendre ce qu'implique ma présence ici. Tu pourras toujours tenter de t'en sortir, de remonter à la surface et de tirer un trait sur le passé. Moi, je serais toujours au-dessus de toi, près à te remettre la tête sous l'eau, à te noyer lentement, jusqu'à ce que tu n'aies plus aucune volonté. Et même si le chemin est long, très long peut-être, il en vaut la peine. Je sais être patient lorsqu'il le faut. Défend-toi, lutte, résiste-moi. Toute cette énergie que tu mets là-dedans tu ne pourras plus la mettre ailleurs ensuite. Tel une plante carnivore, je me referme doucement autour de toi alors que tu t'enlises dans mon poison. Si tu savais comme c'est jouissif. « Justement, la nouvelle Abbey ne veut pas te laisser découvrir quoi que ce soit. » Je la fixais quelques secondes avant de me mettre à rire. Insupportable que j'étais. Je reprenais mon sérieux et soupirais, me délectant de la tête qu'elle faisait. « Au cas ou tu ne l'ai pas remarqué... Ma phrase n'était pas une question, ni une proposition, tu saisis ? C'est pas comme si j'allais te laisser le choix. » J'étais parfaitement détendu, me faisant encore plus exécrable que si j'avais été en colère. J'agissais comme si tout était acquis pour moi. Peut-être que c'était bien le cas justement. En tout cas, je me plaisais à le croire. Je me sentais tellement... puissant. Et face à elle, c'était encore mieux. « Peu importe ce que tu penses Lydéric, ce n’est pas mon problème. » Si facile de l'atteindre. Je restais parfaitement sérieux et sur un ton provocant alors que mon regard l'agressait je répondais aussitôt avec satisfaction : « Menteuse. » Je n'en disais pas plus. Trop en dire aurai brisé l'importance de ce seul mot, "menteuse". Elle se mentait comme elle tentait de mentir au monde entier. Mais ça ne prenait pas avec moi. Il y avait trop de plaisir à la malmener pour qu'elle soit bien dans sa tête. Ça crevait les yeux, je le sentais à des kilomètres à la ronde. Tel un animal, j'avais parfois l'impression de posséder un "sixième sens". Ce qui n'était pas pour plaire au reste de la société. Je n'en avais que faire ! Mais alors que je continuais à parler je vis en elle s'éveiller une colère folle. Vas-y belle enfant, énerve toi de toutes tes forces. Canalise tout ce que tu as contre moi. Ne pense plus qu'à moi. Devenir ton obsession sera certainement ton pire cauchemar folle enfant. « Au moins je ne suis pas un connard qui passe son temps à détruire la vie des autres parce qu’il n’a rien à faire de mieux. » Je haussais un sourcil, surpris par ses paroles. Elle n'était tout de même pas naïve à ce point ? Il me semblait que c'était pourtant évident que j'étais fier de ça. Que je m'adorais et que j'adorais ce que je faisais autour de moi. « Je préfère être une ratée. Je pourrais toujours m’améliorer, passer à autre chose. Toi non. T’es coincé dans une case et le jour où tu voudras en sortir, tu ne pourras pas. Tu en seras incapable. Et personne ne t’aimera. Tu vivras seul jusqu’à la fin de tes jours. » Je me mis à rire. C'était incontrôlable. Je riais, encore et encore face à ce qu'elle venait de dire. Après de longues secondes, je repris mon souffle et essuyait mes yeux. Je secouais la tête de gauche à droite et soupirais avant de faire une petite moue désolée pour elle. « T'améliorer, toi ? Chérie, l'espoir c'est bien.. mais il ne faut pas pousser non plus. » Je haussais les épaules dans un geste compatissant avec sa triste destinée. Je continuais. « Je dois être l'homme le plus heureux sur cette planète pauvre conne. Tu crois vraiment qu'arrivé à 80 balais je vais regarder ce que j'ai fais de ma vie, me mettre à pleurer en me disant "bouhouhou Lydéric, quel vilain garçon tu étais te voilà seuuuul !". » J'éclatais de rire à nouveau. « Non, à 80 ans je serais en train de me rappeler avec délice tous ces gens que j'ai vu tomber devant moi. Tout ces gens qui ne pourront plus jamais m'oublier. J'aurais sûrement une médaille pour ça d'ailleurs, que je nettoierais tous les jours dans ma grande villa au bord de ma grande piscine où se baigneront des tas de poulettes en manque d'argent et de frissons. Et quand je claquerais, elles n'auront pas une thune. Et rien que d'y penser, je pense que je serais en train de me marrer sur mon lit de mort. » Hmm... mais quel charmant programme que voilà. Je hochais la tête, satisfait par ce que je venais de dire. Oui, c'était exactement comme ça que ça se passerait. Il ne pouvait en être autrement.

« Tu dois arrêter. Tu ne peux pas arriver comme ça comme une jolie fleur et imposer ta loi. Tu n’es pas le maitre du monde, Lydéric ! Laisse-les gens vivre tranquillement. Tout le monde est heureux ici. Pourquoi voudrais-tu gâcher tout ça ? Il y a tellement d’autres villes dans le monde, tellement de possibilités. Rien ne t’oblige à rester ici. On n’a pas besoin de toi. » Abbey était décidément très amusante ce soir. Je terminais mon verre en la fixant avec détermination. Puis, je posais mes coudes sur la table et me penchais en avant, ne la lâchant pas du regard. D'une voix dure, je demandais : « Ah oui ? Et qui va m'en empêcher ? ... Toi peut-être ? » Je me laissais retomber dans le fond de ma chaise sans lâcher ses prunelles, si sûr de moi. Je ferais ici ce qui me plairait. Je m'emmerdais à mourir et j'avais bien l'intention de faire de ce qu'ils appelaient un "havre de paradis" le nouveau terrain de jeu de l'enfer. Et j'avais déjà doucement commencé, entrainant avec moi un jeune dénommé Mattia qui n'avait aucune idée de l’ampleur que pourrait prendre les choses. J'adorais tellement ces jeunes, pleins de volonté et si bêtes pourtant. Ne sachant pas qui j'étais, il ne connaissait pas certaines... règles. Comme la plus importante : quand on commence à travailler pour moi, on ne s'arrête plus jamais. Sauf si je le décidais. Une décision pour le moins... radicale. Si vous voyez ce que je veux dire.

Abbey était devenue muette face à mes paroles, je la devinais même absente. Entendait-elle seulement ce que je lui disais ? J'en doutais. Et ça m'énervait. Faisait-elle exprès de m'ignorer ? Elle me fixait pourtant, toute son attention était portée sur moi. Intrigué, je décidais donc de passer à l'attaque. Lui sommant de débarrasser ma table et de revenir, elle ne se fit pas prier, se leva et s'éloigna. Sûrement n'avait-elle pas prévu que je me lèverais à mon tour pour la rejoindre, l'accaparer et l'enfermer avec moi dans la réserve, des idées pleins la tête. Elle tentait de se débattre, elle gesticulait et se tortillait dans tous les sens pour m'échapper. Mais je la tenais fermement, ne lui laissant pas une seule occasion de s'enfuir. Mes mains écrasaient sa peau, je la faisais mienne contre sa volonté et c'était encore ce que je préférais. Dominer. Soumettre. Je jubilais. « Lâche-moi ! Dégage putain ! » Je venais poser ma main sur sa bouche, la foudroyant du regard alors qu'elle venait de crier. Bien trop fort. « Hurle encore une seule fois et je me débrouillerais pour que tu ne puisses plus jamais émettre un seul son de ta vie. » Je relâchais ses lèvres alors que mes mains entreprenantes partaient à la conquête de son corps. Elle était bloquée entre moi et le mur, sans défense. Animal pris au piège. Condamnée. Plus de marche arrière possible. « Va-t’en ! Laisse-moi tranquille ! Je ne veux pas faire ça ! » Elle pouvait toujours supplier, demander, espérer, ça n'y changerait rien. Je sais ce que j'avais dit. Je ne voulais pas la forcer, je voulais juste l'effrayer jusqu'à ce qu'elle s'abandonne volontairement à moi. Mais c'était trop tard. Je sentais son corps frémir de dégoût contre le mien, j'étais trop excité pour m'arrêter-là. Je ne contrôlais plus, mon corps avait prit le dessus sans que je ne puisse rien y faire. Dans le but de la calmer, je l'attrapais par les poignets, la décollait brusquement du mur et l'envoyait violemment dans les étagères, en profitant pour venir fermer à clé la réserve, afin que personne ne rentre nous déranger. Une lueur de folie brillait dans mon regard, lui faisant clairement comprendre que c'était fichu pour elle. Je m'approchais d'elle à nouveau, la dévorant du regard. Brutal, je lui retirais son t-shirt de force, l'arrachant à moitié. Je devins fou à la vision de son buste quasiment nu. Je me jetais contre elle, mes mains parcourant sa peau avec avidité. Mes lèvres vinrent se nicher dans le creux de son cou alors que ma main droite s'attaquait à la fermeture de son soutient-gorge, bien décidé à l'en débarrasser.

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MessageSujet: Re: Le client est roi Ϟ ABBEY   Le client est roi Ϟ  ABBEY EmptyDim 29 Avr - 21:09

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Le temps me paraissait long, si long. C’en était épuisant. Je me demandais si j’allais finir par sortir de là un jour ou l’autre. Les minutes me paraissaient être des heures, c’était tout bonnement atroce. Et Lydéric ne me facilitait même pas la tâche. Je ne pouvais même pas apprécier une milli seconde de cet horrible moment que je devais passer avec lui, étant donné que sa compagnie m’était plus qu’exaspérante. J’avais beau essayer, mais non, je ne pouvais pas. A chaque fois qu’il ouvrait la bouche une furieuse envie de le frapper me tordait l’estomac. Mais qu’il se taise ! Qu’il arrête d’être comme il était ! Qu’il parte d’ici pour toujours ! Je soupirai. Personne n’allait répondre à mes plaintes. « Au cas ou tu ne l'ai pas remarqué... Ma phrase n'était pas une question, ni une proposition, tu saisis ? C'est pas comme si j'allais te laisser le choix. » Il m’énervait. Tellement. Il avait toujours quelque chose à dire, toujours un mot pour m’énerver encore plus que je ne l’étais. Me contenir se révélait être du miracle. Et pourtant, j’y arrivais, malgré moi. J’arrivais à canaliser toute ma rage, toute ma haine, toute ma colère contre cet homme, alors que je n’avais qu’une envie : exploser. Mais je crois que ça n’aurait pas été la bonne solution. Au contraire. Il aurait été trop heureux de me voir défaillir, trop heureux de voir qu’il avait de l’emprise sur moi, trop heureux de constater qu’effectivement, il était le mal dominant, et que je n’étais qu’un pauvre lapin en fuite. C’était probablement mieux ainsi, même si ce n’était absolument pas évident. « Menteuse. » Un mot. Encore un autre. Mais ce mot-là : « menteuse » me semblait être une véritable catapulte. Je restai silencieuse. Ne pas trembler. Ne pas craquer. Parce qu’il avait raison, complètement raison. J’étais une menteuse. Pas vis-à-vis de lui, non, mais pour autre chose. Pour faire comme si j’étais heureuse. Pour sourire constamment alors que je n’en ai pas envie. Pour vivre ma vie comme si rien ne pouvait me toucher à présent. Je mentais à tout le monde, et surtout à moi-même. Ce n’était pas de ça dont Lydéric voulait parler, je le savais, mais il n’empêche qu’il y avait les mêmes répercussions qu’il l’avait souhaité. « Et maintenant tu m’insultes ? Franchement, tu pourrais être plus aimable, ça ne te ferait pas de mal. » Quoi que tu dises, quoi que tu te fasses, il ne t’écoute pas, Abbey. Pourquoi t’acharnes-tu autant ? Je secouai la tête, préférant ignorer la petite voix qui me soufflait dans les oreilles, même si elle n’avait pas tout à fait tort. « T'améliorer, toi ? Chérie, l'espoir c'est bien.. mais il ne faut pas pousser non plus. » Plus notre conversation avançait, plus ses paroles étaient de plus en plus tranchantes. J’allais crever sur place si ça continuait ainsi. J’encaissais, chaque fois, sans dire un mot, mais c’était affreux. Pourquoi me faisait-il ça, à moi ? N’avais-je pas déjà été assez insultée, assez blessée ? Non, il n’y en avait jamais assez. Il y avait toujours quelqu’un au coin de votre porte, prêt à vous enfoncer, à vous faire plus de mal, encore et encore. Comme Joy. Comme lui. Et comme d’autres, peut-être. « Je dois être l'homme le plus heureux sur cette planète pauvre conne. Tu crois vraiment qu'arrivé à 80 balais je vais regarder ce que j'ai fais de ma vie, me mettre à pleurer en me disant "bouhouhou Lydéric, quel vilain garçon tu étais te voilà seuuuul !". » Et puis son rire machiavélique me cassait les tympans, et me donnait la migraine. Bon sang, allait-il arrêter ? Je me sentais si.. ridicule. J’aurais voulu me cacher dans un trou, ça aurait été mieux comme ça. « Non, à 80 ans je serais en train de me rappeler avec délice tous ces gens que j'ai vu tomber devant moi. Tout ces gens qui ne pourront plus jamais m'oublier. J'aurais sûrement une médaille pour ça d'ailleurs, que je nettoierais tous les jours dans ma grande villa au bord de ma grande piscine où se baigneront des tas de poulettes en manque d'argent et de frissons. Et quand je claquerais, elles n'auront pas une thune. Et rien que d'y penser, je pense que je serais en train de me marrer sur mon lit de mort. » « Comme tu l’as si bien dit, l’espoir c’est beau. » dis-je du tac au tac, sans prendre la peine de réfléchir. Au point où j’en étais, une parole de plus, une parole de moins, ça ne pouvait pas changer grand-chose.

Finalement, il but son verre d’une traite et posa l’objet sur la table. Même dans ses gestes, il était répugnant. Il se pencha vers moi avec détermination, et j’appréhendais déjà ce qu’il allait me dire. « Ah oui ? Et qui va m'en empêcher ? ... Toi peut-être ? » Je me pinçais les lèvres en soupirant –encore une fois-. J’aurais aimé faire quelque chose. Maintenant que j’avais toutes les informations à ma portée, j’avais envie de l’arrêter, de le dénoncer à la police, de prévenir tout le monde. Mais je ne pouvais pas. Je me sentais tellement impuissante, tellement inutile. Si Lydéric continuait dans la voie qu’il avait prise, je n’osais pas imaginer les dégâts qu’il allait faire. Ça serait juste.. horrible, inhumain. Je ne pouvais pas imaginer Arrowsic pénétrer dans les mêmes ambiances que j’avais connu quand j’avais suivi Lydéric, quelques années plus tôt, inconsciemment. Il ne pouvait pas être si puissant. Il ne pouvait pas faire ça tout seul. Non, c’était impossible. Ou peut-être ne voulais-je pas le voir. Quoi qu’il en soit, Lydéric était dangereux. Pour tous les habitants de cette ville, pour tout le monde. Il fallait que quelqu’un l’arrête. Mais qui ? En tout cas, il avait raison. Ce n’était sûrement pas moi qui allait l’en empêcher, moi, la pauvre petite blonde paumée.

L’espace me paraissait incroyablement petit. J’en suffoquais presque. Cette initiative me plaisait bien, d’ailleurs. Au moins, c’était mieux que de me laisser faire par cet homme terrible. C’était mieux que de me laisser toucher par ses mains sales. Oui, j’aurais préféré mourir sur place plutôt que d’être ici. « Hurle encore une seule fois et je me débrouillerais pour que tu ne puisses plus jamais émettre un seul son de ta vie. » Sa main venait d’attraper ma bouche avec force. Tremblante, j’acquiesçai de la tête. J’étais complètement pétrifiée. Et puis je sentis son intimité se durcir et se frotter à ma peau. Mon dieu, il fallait que je sorte de là, au plus vite. La situation l’excitait. Me voir littéralement tétanisée lui provoquait du désir. J’avais envie de vomir, de vomir toutes mes tripes. Tout son être me dégoutait jusqu’à sous ma peau. Maintenant, c’était trop tard pour reculer. Trop tard pour faire quoi que ce soit, d’ailleurs. Comment pouvais-je me sortir de là ? Je n’en avais absolument aucune idée, et j’avais envie de pleurer tellement cela m’arrachait le cœur. Jamais je ne m’étais sentie aussi vulnérable. Il allait tout me prendre. Il allait prendre ma fierté, et le peu qu’il me restait de force. Il allait me tourmenter jusqu’à la fin de mes jours. Et ça, je le savais pertinemment. Puis, sans même que je ne m’y attende, il me projeta contre les étagères avec une violence extrême que je ne doutais pas. Je sentais mon dos se briser au contact du métal dur, et me laissai tomber sur le sol. Le choc n’avait pas été sans conséquences. Déjà je sentais une douleur s’installer dans le bas de mon dos. Mais je ne pouvais rien dire, ni rien faire. Je devais accepter mon triste destin. Je le vis d’ailleurs fermer à clé la porte de la réserve, réduisant alors à néant toute possibilité de fuite. Et puis il s’approcha de moi. Je le regardai faire, n’osant même plus bouger. Il me retira mon t-shirt brutalement. Et puis son corps vint se coller contre le mien. Je détestais son odeur, je détestais le regard qu’il portait sur moi, et ses mains qui venaient caresser mon corps avec horreur. Je me sentais tellement mal, c’était atroce. Je devais sûrement passer un des pires moments de toute ma pauvre vie. Je sentis alors ses lèvres caresser ma nuque, et sa main droite chercher la fermeture de mon soutien-gorge. Je devais trouver une solution. Vite. Je ne pouvais pas continuer plus loin. C’était juste inimaginable. Mais comment ? Alors qu’il continuait à m’embrasser, je cherchais du regard quelque chose dans la pièce, n’importe quoi qui pourrait me sortir de là. Déjà, je vis les clés de la réserve joncher sur le sol. Au moins, il ne les avait pas gardées sur lui, ça aurait été tout de suite plus difficile. Il fallait donc que je me détache de lui, prenne les clés, les mette sur la porte, l’ouvrir et partir en courant. Cela n’allait pas être facile. Mais je devais essayer, si je voulais sortir de la merde dans laquelle j'étais tombée. J’espérais juste que le gérant n’avait pas fermé le Muffy’s, croyant que tout le monde serait parti, auquel cas je serais complètement perdue. Il fallait que je gagne du temps. Il fallait que j’arrive à affaiblir Lydéric pour qu’il ne puisse pas venir me retenir. Un point faible. C’était ce que je devais trouver. En avait-il seulement un ? Qu’importe, je devais essayer. Alors, je vins attraper sa tête pour lui voler un baiser douloureux, et en profitai pour me défaire de lui et de me retourner. Lentement, je vins caresser son torse dur, tout en continuant de l’embrasser. Il fallait qu’il y croie. J’étais complètement dégoutée, mais je devais le faire si je voulais sortir de cet enfer. Je devinais que cette position ne devait pas tellement lui plaire, alors je lui lançai d’un air faussement taquin : « Si tu me laissais prendre les commandes pour une fois, hein ? » Je détachai finalement mes cheveux, et vint enlever son t-shirt, pour ensuite laisser mes lèvres s’abîmer contre son torse. Je ne savais pas réellement ce que je faisais, je ne savais même plus si j’étais encore consciente, mais j’avais envie d'y croire. J’avais de croire que je pouvais m’échapper. J’avais envie de croire que j’étais assez forte pour ça. Peut-être était-ce peine perdue. Mais au moins, j’aurais essayé. Avant, il fallait qu’il soit satisfait, qu’il ne soit pas sur ses gardes. Et à ce moment-là seulement, je pourrais me détacher de son emprise. C’était un terrible moment à passer, mais j’avais le sentiment que c’était ma seule chance.
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MessageSujet: Re: Le client est roi Ϟ ABBEY   Le client est roi Ϟ  ABBEY EmptySam 12 Mai - 11:12


« Et maintenant tu m’insultes ? Franchement, tu pourrais être plus aimable, ça ne te ferait pas de mal. » Je haussais un sourcil, presque étonné. Je ne savais plus trop si je devais m'amuser d'elle ou la prendre en pitié à vrai dire. Peut-être un peu des deux. J'insultais tout le monde, c'était comme ça. Chaque personne que je croisais était médiocre et ne méritait pas mieux que mon mépris et des paroles désagréables. Et devenir poli risquait de me faire du mal, si si ! Je toussotais en roulant des yeux mais préférait ne rien ajouter ça. Quand on arrivait à ce stade de naïveté face à ma personne, je ne pouvais plus faire grand chose je crois. Ou alors elle avait décidé de se voiler la face... Bref, je ne savais pas trop et au fond je m'en foutais pas mal. J'avais des projets en tête et ses paroles coulaient sur moi, ne m'intéressant guère. Je lui expliquais ensuite comment terminerait ma vie et vu la tête qu'elle tirait elle ne semblait pas partager mon enthousiasme. Compréhensible, la jalousie devait très certainement être en train de la ronger à cet instant. Elle qui terminerait seule et sans une thune, le dos fatigué d'avoir servit des gens durant des années. Car telle était sa destinée, c'était certain. « Comme tu l’as si bien dit, l’espoir c’est beau. » J'échappais un petit ricanement, me moquant ouvertement d'elle. Ce que je venais de dire n'avait rien à voir avec l'espoir. Mon grand-père avait finit sa vie comme ça, mon père était en train de vivre ça également. Il était logique que j'en fasse de même. D'ailleurs, il fallait que je songe à assurer la relève. C'était une affaire de famille et il me fallait un fils. Si seulement ma gosse pouvait être un mec, je la détesterais déjà moins. Chiante jusqu'au bout celle-là. Enfin bref, le moment n'était pas vraiment à ce genre de réflexions. « On en reparle dans 30 ans alors. Enfin.. si t'es toujours en vie. » Je lui lançais un grand sourire, tellement gentil qu'il puait l'hypocrisie à 10km. Sous-entendus ou pas de sous-entendus ? Allez savoir... ! Et alors que je lui demandais qui pourrais m'empêcher d'accomplir ce que j'avais prévu pour Arrowsic, elle demeura silencieuse. Bonne réponse ma petite ! Personne. Vous n'êtes tous qu'un tas de pecnot qui se croient en sécurité dans leur petit patelin. Mais je vais changer ça. Les choses vont changer, oh oui. J'ai de grands projets pour cette fichue ville.

Après l'avoir suivit, nous nous retrouvions dans la réserve. Au départ simplement pour l'effrayer, je me retrouvais ensuite vite dépassé par la proximité de nos corps et mon excitation croissante. Elle avait si peur, je le ressentais. Son regard, ses attitudes, son envie de fuir de-là. J'abandonnais ce que j'avais prévu pour elle, le fait de la voir céder par elle-même. Tant pis, plus aucune importance ! Tout ce que je désirais à cet instant était de lui faire mal, de la voir plier face à moi et faire d'elle ce que je voulais. Je n'aspirais plus qu'à ça. Fermant la réserve à clé pour m'assurer que personne ne viendrait nous déranger je continuais de la malmener avec délice. Elle était par terre, encore sonnée par sa chute contre les étagères et je devinais la douleur lancinante dans son dos, m'en délectant. Chacun de ses mouvements seraient douloureux, rendant ce moment encore plus pénible pour elle qui ne l'était déjà. Tant mieux. Je me débarrassais de son t-shirt en profitant pour partir à la découverte de son corps. Mes mains aventureuses vinrent ensuite défaire son soutien-gorge et mes lèvres se promenèrent sur sa poitrine, sans me douter un seul instant du revirement de situation qui m'attendais. Alors que je la sentais réticente, ses mains se posèrent sur mes joues et elle m'arracha un baiser inattendu. Je cessais tout mouvement, surpris. J'avais raté un épisode ? Elle profita du moment pour me faire basculer et inverser les positions. Interloqué, je me laissais faire. Pour le moment. Soudainement entreprenante, elle retira mon t-shirt, caressant mon torse. Mais le pire était encore à venir. « Si tu me laissais prendre les commandes pour une fois, hein ? » C'était une blague là ? Toute mon excitation retomba brusquement, malgré la pression qu'elle exerçait sur moi. Je la dévisageais, presque dégoûté. Prendre les commandes ? Mais que croyait-elle ?! Que j'étais ce genre de gars qui se la joue dominant mais qui tombe raide dingue d'une fille plus déterminée que moi ? Et bien elle se foutait le doigt dans l’œil ! Ça me répugnait, me blessait dans mon égo et me rendait fou de rage. Dans un mouvement brutal je la repoussais en arrière, la faisant tomber au sol alors que je me relevais. « Pauvre conne ! » J'attrapais mon t-shirt et l'enfilais avant de refermer mon jean. « T'as tout gâché et tu me le revaudras, crois-moi ! » Je l'attrapais par le bras et l'obligeait ainsi à se relever. Je plantais mon regard dans le sien, dur. « Tu ne prendras jamais les commandes. Jamais. Je ne sais pas à quoi tu joues, mais je n'aime pas ça du tout. » Je la relâchais, fortement contrarié. J'attrapais la clé par terre et ouvrait la réserve. Je me retournais une dernière fois. « La prochaine fois que je te chope, ce sera pire et tu ne verras rien venir. Rien du tout. Alors si j'étais toi, je ne dormirais plus que sur une oreille. » J'étais sérieux. Terriblement sérieux. Je ne savais pas encore comment j'allais me venger, mais une bribe d'idée germait déjà.. Je n'étais pas là pour lui donner du plaisir. Il n'y avait que son dégoût et sa peur qui alimentait mon désir. Et je ne savais pas si elle avait fait semblant ce soir, ou si elle était totalement givrée. Mais je ne lui laisserais plus l'occasion de réitérer, c'était certain. Je me retournais et m'en allais, la laissant plantée là, toute seule. Ouais, elle allait le payer.
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