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 this is how love makes me feel ; like life's worth it. ◮ pv jamie.

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MessageSujet: this is how love makes me feel ; like life's worth it. ◮ pv jamie.    this is how love makes me feel ; like life's worth it.  ◮ pv jamie.  EmptyMar 28 Aoû - 14:06


love is a fantasy.


Il arrive souvent que ce soit au milieu de la foule que l'on se sente le plus seul. Et a contrario, qu'une fois seul, on se sente le mieux. On peut y voir un engrenage particulier, une spirale de l'isolement, un mal-être profond. On peut juste y voir un peu de bon sens. Quant à Thabyta, elle y voyait juste le dernier recours à ses angoisses. Une plage déserte, et son ukulélé pour meubler le silence qu'elle ne pouvait, lui, pas supporter. Au cours de ses recherches sur la musique, de sa passion, elle avait apprit à construire, lentement, avec minutie mais aussi avec amour, des mélodies. Note par note, accord par accord, les cordes de sa guitare avaient du grincer longtemps pour qu'elle y trouve enfin sa marque. Si seulement il avait pu en être de même pour le mariage. Le mariage, contrairement à l'apprentissage de la guitare ou du vélo, n'était pas immuable ; Thabyta avait apprit, à ses dépends, qu'il ne suffit pas de se marier pour que tout reste à jamais figé dans le temps sous une glorieuse image de bonheur. Qu'il fallait re-travailler, et ne jamais considérer un morceau comme parfaitement joué, même après des années et des années de pratique. Elle avait donc apprit la dure réalité de l'amour : qu'il était impitoyable.

Le sable était glacé, et puis elle y enfonçait ses pieds déjà rougis par le contact du froid, plus sa température baissait. Elle aimait cette sensation de fraîcheur au milieu de l'air étouffant. Si cela lui en avait été possible, elle aurait peut-être plongé la tête la première dans ce sable humide, dans lequel elle se serait lovée pour ne plus penser qu'au prochain crabe qui viendrait lui rendre visite. Ainsi elle aurait été chez elle. Elle n'aurait pas eu ce sentiment de se lever chaque matin dans le lit de quelqu'un d'autre, avec les vêtements de quelqu'un d'autres (certaines périodes de crises ne font pas faire les meilleures choses...) et surtout avec l'âme de quelqu'un d'autre flottant dans tout ce qu'elle touchait. Sentait. Voyait. Désirait. Non, c'était faux, elle ne désirait que lui, mais c'était par syllogisme qu'elle désirait également tout ce qui se rattachait encore à sa personne. Elle pinça doucement une première corde et en fit sortir une note cristalline, la plus pure du monde. Une note qui venait de naître dans l'air et qui n'avait rien vu des douleurs de la vie, une note qui n'avait connu ni échec, ni déception, ni désespoir. Puis une autre. Elle joua ainsi un morceau, sans même se rendre compte qu'elle jouait sur de l'improvisation depuis trois bonnes minutes déjà. Cela lui avait semblé harmonieux.

Elle s'arrêta enfin et souffla de toute la force de ses poumons, les yeux rivés sur le lointain et l'infini de l'horizon. L'océan ne revêtait pas de charme particulier à ses yeux : mais elle appréciait l'idée qu'il séparait des mondes et des peuples, qu'à des milliers de kilomètres de là, en face d'elle, une autre personne était peut-être en train de faire la même chose qu'elle. Attendre. Le jour J approchait. Elle se reprochait constamment de l'appeler ainsi dans son esprit, se sentant à peine plus honorable qu'un monstre d'attendre avec impatience le jour où on allait mettre en terre son ex-beau père. Elle ne pouvait bien sûr pas se réjouir d'un tel évènement, pas plus que personne dans ce village, où il était connu et respecté, aimé de certains. Aimé de beaucoup. Particulièrement d'elle. Mais il y avait une personne qu'elle aimait plus encore : c'était le fils de l'homme qui venait de disparaitre. Il n'était pas mort, du moins pas physiquement. Disparaissant du jour au lendemain, laissant Thabyta seule au milieu d'une plaie béante, il avait pourtant quelque chose de mort depuis deux ans, maintenant. Une histoire morte, un amour mort, elle n'en savait rien. Quoi qu'il en soit, il était de retour. Il y avait des signes qui ne trompaient pas, et Thab n'avait pas eu besoin de passer devant la maison des Hansen pour le réaliser. Maintenant l'espoir était purement égoïste. Loin de penser à la douleur de son ancienne famille d'adoption, comme elle aurait du le faire, elle ne pensait qu'à elle. Qu'à le voir, lui parler, avoir enfin la chance, même une seule, de lui expliquer la vérité. Se donner la chance d'aller mieux quand lui venait de perdre une partie de sa vie.

Elle entendit des pas étouffés sur le sable légèrement crissant, puis un juron étouffé. Incapable d'identifier la voix de si loin, mais réalisant qu'elle n'avait absolument pas envie d'être dérangée, elle se déplaça le plus vite possible à l'abri derrière une dune, légèrement sur-élevée, d'où elle pouvait voir l'inconnu arriver.
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