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 You're like the one I needed. - Ange & Jona.

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Jona Coppola
Jona Coppola
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MessageSujet: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyDim 16 Sep - 23:18

Une semaine, une semaine depuis que j'avais quitté l'hôpital. Et j'avais repris un train de vie à peu près normal. Persque normal. Enfin, c'est de moi qu'il s'agit quoi. J'ai repris mes bêtises d'entent toute en ayant tendance à empirer mon cas. J'enchaine cuite, fêtes et mecs. Je sais que je m'amuse, beaucoup. Beaucoup trop. On appelle ça excès je crois. Oui, j'ai tendance à oublier ce que j'ai fait, à quel point je me suis amusée et avec qui. Peu importe. Tant que j'oublie. Mais malgré tout, tout le monde garde un œil discret sur moi et mon état d'esprit. Oui, au cas ou j'aurai a nouveau envie de me suicider. Oui, maintenant j'arrive à le dire. Ça a pris du temps mais j'ai fini par plus ou moins assumer mon coup de folie. Oui, un coup de folie. Comment qualifier ça autrement ? Bref, à présent je dois me rendre tous les deux jours à l'hôpital, pour une visite de courtoisie. Non juste pour qu'il vérifie que je me suis pas piquée ou bien déchiqueter les bras avec un couteau. Enfin je sais pas trop ce qu'ils leur passent par la tête. L'essentiel c'est qu'ils ne me fassent pas de prise de sang. Parce que la coke, ça s'inhale donc pas la peine de chercher des traces sur mes bras. Par contre, dans mon sang, il y en a des traces. Donc bon, j'y vais à l'hosto, pour leur faire plaisir. Enfin, c'est surtout pour ma mère que j'y vais. Parce que disons... Quelle y passe pas mal de temps elle aussi ces derniers temps. Elle a pas besoin que sa fille en rajoute une couche. Donc j'enferme la partie de mes sentiments daddyanger dans une petit boite et je m'efforce d'aller bien. Moi j'ai l'art de m'auto détruire. Ma mère elle, c'est la maladie qui la bouffe. Vous savez, ce truc appelé cancer. Je pense qu'elle va guérir. Du moins j'en suis sûre. Un cancer des poumons de nos jours, ça se soigne. Enfin, c'est ce que je préfère me dire. Et puis, personne n'est au courant de toute façon.

J'arrive à l'hôpital, à l'improviste comme d'habitude - les rendez-vous c'est pour les nuls - et je fonce droit sur la secrétaire. "Le docteur Cohen, s'il vous plaît" l'autre me zieute bizarrement, un peu comme si j'étais folle en fait. "Miss Coppola, c'est un pédiatre. Vous êtes majeure ! Vous devez voir le docteur James!" elle me donnait par cœur cette connasse. Et je compte pas me laisser faire. Qu'il soit pédiatre j'en ai rien a foutre. C'est lui qui m'a osculté la dernière fois par manque de médecin et y a pas de raisons que ça change. Quand je place ma confiance dans quelqu'un, je ne compte pas en changer. "J'en ai rien a foutre du docteur James. Je suis peut être majeure mais je suis sous tutelle, vous entendez ? SOUS TUTELLE ! Ça veut dire que je ne peux rien faire par moi même, je suis condamnée à être sous la responsabilité de quelqu'un, vous savez pas à quel point ça peut être humiliant. Laissez moi voir le docteur Cohen !" J'agis comme une enfant gâtée, comme je sais si bien le faire. Et ça marche. "Bien, je vais l'appeler." dit-elle en me fusillant du regard, détestant sans doute la manière plutôt arrogante et hystérique avec laquelle j'ai réussi à la faire plier.

Quelques minutes plus tard, je le vois qui arrive. Enfin. Toujours avec le sourire aux lèvres. Toujours avec cette même apparente gentillesse. Il a quelque chose de rassurant, quelque chose qui inspire confiance et qui détruit toute méfiance. Et il faut avouer qu'il est plutôt craquant, c'est le genre de médecin qui peut nous osculter sans que ça dérange le moins du monde. Il a ce sourire qui fait fondre et ces yeux qui pétillent. Je l'aime bien. Oui. "Bonjour Docteur ! Ravie de vous revoir !" Je jette un coup d'oeil furtif vers la vieille peau qui sert de secrétaire et j'ajoute. "Cette imbécile ne voulait pas que je vous vois, soit disant parce que je suis trop grande. Pff, n'importe quoi." Puis j'éclate de rire, comme je sais si bien le faire. Parce que je sais que ça affiche me petites fossettes qui font partie de mon charme. Et je sais que si je veux qu'il me garde comme patiente, il faut que j'use un peu de mon charisme. "On y va ?" Je demande en désignant du doigt la porte de la salle d'examen.
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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyLun 17 Sep - 22:25

Je pénétrais dans la chambre de ma jeune patiente. J’avais un sourire sur mes lèvres. Un beau sourire. Apaisant. Rassurant. Avec les enfants je ne pouvais pas me permettre d’être grincheux. Froid. Hautain. Avec les enfants il fallait savoir en être un aussi. Croire aux fées. Être passionné par les dinosaures. S’attendrir devant leurs sourires. Sécher leurs larmes. Travailler avec les enfants, pour moi c’était un bonheur. Mon bonheur. Je ne savais pas comment l’expliquer. Ça devait être en moi. Quelque chose d’approximativement inné. La petite brunette sauta de son lit avec un sourire radieux. Gardant néanmoins Monsieur hiboux dans ses mains. C’était son plus fidèle ami. Oui, pour la majorité des personnes, des adultes, ce n’était qu’une peluche. Mais pour elle et moi, c’était bien plus. C’était là où elle plaçait toutes ses croyances. Tous ses espoirs. Et moi je devais m’assurer qu’elle ne les perde jamais. « Ange, Ange ! Je t’ai fait un dessin, tu veux le voir ? ». En réalité elle était déjà en train de me tendre sa feuille. Une feuille sur lequel elle avait dessiné un nouveau cœur. Un cœur tout beau. Tout neuf. Un cœur que je lui offrais. Bien évidemment, je n’étais pas le seul chirurgien sur le coup. Bien évidemment il y avait aussi et surtout un cardiologue. Mais, c’était en moi que la petite avait confiance. C’était moi qui répondais à ses questions. Qui lui ôtais ses doutes. Et surtout c’est moi qui lui avait donné l’idée qu’un jour elle pourrait être guéri. « Whaaaou, après ton opération, je le mettrais dans la pièce des médecins et je pourrais dire à tout le monde que je te l’ai offert, ce nouveau cœur ! ». La petite semblait aux anges. Sans mauvais jeu de mot avec mon prénom. Demain, j’allais lui ouvrir la poitrine. Demain, je n’avais pas le droit à l’erreur. Demain, j’aurais la vie de cette fillette entre les mains.

Je m’étais occupé encore de quelques patients. J'avais signé quelques autorisations de sorties. J'étais aller voir les bébés. Tout ça, avant que mon bipper sonne. La secrétaire ? Un problème avec les plannings ? Ça ne m’étonnerait pas. Après tout, je n’avais pas encore eu de consultations. Ce qui était plutôt étrange. Mais peut-être que je me trompais. Le meilleur moyen de le savoir c’est d’aller voir n’est-ce pas ? Du coup c’est que je fis. Pressant le pas. Parce qu’on allait sûrement avoir besoin de moi. Pour un truc plus important que de la paperasse. Ou mon accord pour changer mes horaires. Bref, je m’en fous, j’y allais avec le sourire. Persuadé que ce n’était pas grand-chose.

Et en arrivant je voyais la petite Jona. Enfin petite. Ouais, dix-huit ans quand même. Donc Jona. Ou la jeune Jona, c’était plus approprié. Bref, en la voyant, je comprenais tout de suite. Que c’était pour elle que mon bipper avait bippé. Elle avait encore fait un caprice. Mais, comment lui en vouloir ? Jona était une des patientes qui avait atteint mon cœur. Son histoire me rendait compatissant. Et même si je ne devais pas, je m’étais attaché à elle. Et finalement, j’acceptais de lui céder. Parce que si je n’en voulais pas, je l’envoyais chier. Qu’elle se roule par terre ou non. Parce que Jona était capable de tout pour avoir ce qu’elle voulait. Enfin ce qu’elle voulait surtout c’était de l’attention. De l’amour. Parce que cette gosse, elle était réellement fragile. La différence avec d’autres, c’est qu’elle avait un vrai talent pour la comédie. « Bonjour Docteur ! Ravie de vous revoir ! ». Docteur. Il n’y avait que les parents et mes collègues qui m’appelaient comme ça. Et encore, pas tous mes collègues. Ça me faisait vraiment bizarre. J’étais habitué à ce que mes petits patients m’appellent Ange. « Salut Jona, je ne m’attendais pas à te voir aujourd’hui mais ça me fait plaisir ! Ce qui me ferait encore plus plaisir c’est que tu m’appelles Ange. ». Je lui faisais un clin d’œil. Accompagné d’un adorable sourire. « Cette imbécile ne voulait pas que je vous vois, soit disant parce que je suis trop grande. Pff, n'importe quoi. ». Je regardais la secrétaire. Elle avait l’air dépité. Je lui faisais un sourire. Pour qu’elle se calme. C’était rien. Je reposais mon regard sur la blondinette. Attiré par son rire. Elle était mignonne avec ses fossettes. Avec un si beau sourire. Elle le savait. C’était évident. Et peut-être qu’elle le faisait exprès. Après tout, elle n’était pas censée être ma patiente. « Oh je vois, et bien sûr tu lui as expliqué avec conviction et gentillesse, que vraiment tu ne pouvais pas te passer de moi ? ». Je levais les yeux au ciel avec un sourire amusé. Elle n’avait pas besoin de répondre. Je connaissais ses méthodes. Enfin la secrétaire. Qui m’en parlait assez souvent.

Bref, j’étais censé m’occuper d’elle maintenant. Heureusement que je n’avais rien d’urgent. « On y va ? ». J’acquiesçais. Évidemment qu’on y allait. Du coup, je poussais délicatement son épaule, lui indiquant de passer devant. Elle connaissait le chemin. J’ouvrais la porte, la laissant passer en première. Galanterie oblige. Ou protocole plutôt. « Alors quoi de neuf depuis la dernière fois ? ». Je ne parlais pas qu’au niveau médical. Parce que ça j’allais bien vite le savoir. Moi, je désinfectais mes mains. Pendant qu’elle s’installait. « Je suppose que si j’inspecte tes poignets, ils seront nickel ? ». Elle était loin d’être idiote. Elle savait qu’on l’avait à l’œil. Elle n’allait pas joué comme ça. Et la dernière fois, c’était un appel à l’aide. Elle n’était pas dans une recherche perpétuelle de la mort. Enfin je n’étais pas psy mais, bon. Je m’approchais d’elle. Prenant délicatement ses poignets avec un sourire. Parce que malgré tout, je ne pouvais la croire sur parole. Du moins, ce n’était pas raisonnable.



Dernière édition par Ange G. Cohen le Mer 19 Sep - 13:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyMer 19 Sep - 3:32

Oui, je suis ce genre de petite célébrité capricieuse qui râle et crie pour obtenir tout ce que je veux. Mais je trouve que je le mérite, avec ma vie misérable. Pourquoi misérable ? Mmh, je sais pas, un père absent, une mère malade, une tentative de suicide - ratée en plus et une vie sentimentale et affectives qui part de plus en plus dans du n'importe quoi. Genre je m'attache, je me détache. Je couche. Si ça s'trouve j'ai encore chopé une MST, manquerait plus que ça. Non. Bref. J'ai vraiment envie de voir le Docteur Cohen aujourd'hui. Vraiment. Et je l'obtiens mon rendez-vous. Finalement. Merci pétasscrétaire. J'lui fait un clin d'oeil tandis qu'il arrive. « Salut Jona, je ne m’attendais pas à te voir aujourd’hui mais ça me fait plaisir ! Ce qui me ferait encore plus plaisir c’est que tu m’appelles Ange. » Qu'on s'appelle par nos petits noms ? Mmh, pas de problème. C'est même avec plaisir. « Ca fait trop si je vous appelle mon ange ? » Toujours à faire l'imbécile. Ca fait partie de mon charme parait-il.

Je crache un peu sur la secrétaire qui - je l'espère - n'est pas sa sexcrétaire (manquerait plus que ça aussi) et il répond: « Oh je vois, et bien sûr tu lui as expliqué avec conviction et gentillesse, que vraiment tu ne pouvais pas te passer de moi ? » Mais c'est qu'il comprend vite ce petit. Je souris de toutes mes lèvres tout en jetant bien évidemment un petit coup d'oeil à l'autre débile qui semble bouillonner de rage. Je suis sûre qu'elle a un petit faible pour lui. Rien à foutre, c'est moi qu'il va osculter là. Loin de moi toutes idées perverses bien sûr.

On s'dirige vers la salle d'examen. Blanc de partout, comme dans le reste de l'hôpital. C'est drôle. Je déteste ce batiment, mais j'y vais quand même. Peut-être à cause des médecins comme Ange, ou comme Jonar, ou même Priya Meyers - qui m'a un peu sauvé la vie. J'sais pas, j'les aime bien. Je me sens bien, en contact avec eux. Donc j'esquive pas les rendez-vous. J'y vais même de bon coeur. Même de très bon coeur quand on sait qu'avec Ange, j'impose même les rendez-vous. « Alors quoi de neuf depuis la dernière fois ? » J'y réfléchit. Et franchement, de mon côté, pas grand chose. « Moi ça va, c'est plutôt à ma mère que vous devriez demander ça, je sais pas si vous avez appris pour son cancer ? Mais... En fait, je venais surtout pour vos beaux yeux. » Et encore un sourire. J'aime lui faire du charme histoire d'être assurée qu'il sera bien d'accord de me reprendre une prochaine fois. Pas que j'ai envie de me le faire, non. J'aime juste simplement sa présence, et le son de sa voix. Il est... rassurant. « Je suppose que si j’inspecte tes poignets, ils seront nickel ? » M'inspecter les poignets. Cette stupide idée qu'on instaurer mes médecins après ma tentative de suicide. Le protocole parait-il, mon cul. « Oui chef. C'est pas vraiment mon kiff de me charcuter les bras... Et franchement, rien que de l'imaginer, ça m'fout des frissons. Mais je tends mes bras vers lui, sans râler. Parce que je sais qu'il fait son travail et qu'il doit me le demander et qu'il doit vérifier. Donc je coopère.

Quelques fois, j'aimerais être une petite fille, rien que pour pouvoir lui sauter dans les bras, comme le font toutes ces petits patientes. Je l'ai vu à l'oeuvre. Il est tellement impliquer et passionné par ce qu'il fait. Je trouve ça touchant. Et soigne pas que les corps, non. Ange, il soigne aussi les coeurs. Il en met du baume au coeur de ces petites filles. Et j'aimerais être l'une d'elle. Je suis l'une d'elles en quelque sorte. Mais y a tellement, tellement plus d'interdit avec moi. Du moins, j'en ai le sentiment.
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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyJeu 20 Sep - 20:15

Dire à Jona de m’appeler Ange. Ça me semblait tout à fait naturel. Parce que c’était ainsi que m’appelaient tout mes patients. « Ça fait trop si je vous appelle mon ange ? ». Je souris, amusé. Par ce comportement. La pédiatrie ce n’était pas que des bébés. Ce sont simplement ceux qui ne sont pas majeurs. Du coup j’en avais. Des adolescentes. Et si certaines étaient distantes. Froides. Ou timides. Si certaine rougissait dès que je faisais un sourire, d’autre était bien plus entreprenante. Jouant un peu. Comme pour oublier qu’elles étaient malades. Ou dans un hôpital. J’avais l’habitude de rentrer dans ce petit jeu. Me méfiant néanmoins que la barrière reste. A ce qu’elle n’aille pas trop loin. A ce qu’elles comprennent que ce n’était que de l’humour. « Surtout en public ! ». Je riais. Surtout. Ça voulait bien dire que même en privé c’était trop. Je rentrais dans le jeu pour ne pas froisser. Mais, je ne l’incitais pas. Avec les fantasmes fallait se méfier.

L
a miss cracha un peu sur la secrétaire. Pourtant, elle n’était pas méchante. Elle faisait son boulot rien de plus. Mais, forcément ça ne convenait pas à Jona. Parce qu’elle n’en avait rien à faire. Du métier de secrétaire. Et des règles de l’hôpital. Ça je l’avais bien compris. Elle me le confirma rapidement avec un large sourire. A pleine dent. Et une œillade pour la secrétaire. Comme si la guerre était déclenchée entre elles.

On se dirigea alors dans la salle de consultation. Puisque techniquement, c’était pour ça qu’elle était là. Pour une consultation. Tout naturellement, je lui demandais ce qu’il y avait de nouveau dans sa vie depuis la dernière fois. Pas seulement d’un point de vue médical. Ça serait un peu ennuyant. Surtout si on partait du principe que j’appréciais Jona. Elle était dans mes patientes préférée quand elle était à l’hôpital. Enfin préférée, ouais… à qui on accordait un peu plus de temps. Et faut dire j’avais peur. D’apprendre qu’elle avait à nouveau tenté de mettre fin à ses jours. « Moi ça va, c'est plutôt à ma mère que vous devriez demander ça, je sais pas si vous avez appris pour son cancer ? Mais... En fait, je venais surtout pour vos beaux yeux. ». J’étais resté bloqué sur la première phrase. Elle avait dit ça tout à fait naturellement. Mais, à vrai dire, non. Je n’étais pas au courant. Et ça me surprenais. Ça semblait lui faire ni chaud ni froid. Même si je savais qu’elle se donnait des airs comme ça. Son comportement me déboussolait. « Pardon ? Ta mère à un cancer ? Je n’étais pas au courant … ». Je n’osais pas lui demander plus de détails. Parce que je risquais de la braquer. De faire craqueler son masque. Et ça, il ne fallait pas. Parce qu’elle ne le voulait pas. Du moins, elle ne m’avait pas encore montré qu’elle le voulait.

J’essayais donc d’effacer la gêne. Il fallait que je me renseigne à ce sujet. Surtout si elle ne pouvait ou si elle ne voulait rien me dire. « Et… tu voulais me demander quelque chose ? »[/color]. Je lui faisais un beau sourire. Montrant mes dents blanches. Ça c’était pour répondre à ses beaux yeux. Enfin pas au compliment. Au fait qu’elle voulait me voir, moi. Il y avait peut-être une raison. Une vraie.

Bon, du coup je me devais d’inspecter ses poignets. Même si j’étais certain de ne rien trouvé. Je lui demandais d’ailleurs. Enfin j’affirmais plutôt. Même si j’allais quand même le faire. Même si j’allais devoir vérifier. « Oui chef. C'est pas vraiment mon kiff de me charcuter les bras... ». Je souriais en prenant ses poignets. En effet, ils étaient bien nickel. Avec ça peut-être qu’ils accepteraient de la laisser tranquille. De lever le suivi médical et psychologique. Je l’espérais pour elle. Parce que c’était inutile. On ne regardait pas aux bons endroits. Mais aucune de ces deux décisions ne m’appartenait. Arrêter tout ça. Ou regarder ailleurs. « Et c’est quoi ton kiff à toi ? ». Je ne m’attendais pas à ce qu’elle réponde. Et si elle le faisait ça n’allait pas être un truc bien sage. Enfin sage, acceptable. Genre la clope. Ou un petit joint de temps en temps. C’était plutôt la défonce. Entre foie pourri et narines explosées. Parce que c’était ça le monde du show biz non ? Évidemment, ça me faisait de la peine de l’imaginer dans cet état. Je voulais qu’elle s’en sorte. Mais, si elle ne le voulait pas, je ne pouvais rien faire. Et quelque part, ça m’exaspérait.

Enfin je regardais la demoiselle dans les yeux. Oubliant que je voulais qu’elle sorte de son enfer. « Je te laisse retirer ton jean et ton haut pour aller te peser ? ». Ah oui, parce qu’il fallait que je surveille son poids. Qu’elle ne présentait pas de trouble alimentaire. Du moins que je n’en soupçonnais pas.


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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyLun 24 Sep - 14:52

Ange, c'est le genre de personne - de médecin - avec lesquels je me sens à l'aise. J'ai pas besoin d'user d'artifice, j'ai pas besoin de mentir, je peux simplement être moi même. Et comme user de mon charme fait partie de ma personalité, je ne m'en prive pas. C'est peut-être un façon de me faire aimer, la seule que j'ai trouvé. Draguer, c'est effectivement peut-être tout ce que j'ai pour moi. Enfin, selon moi. Je ne me trouve pas de qualité, seulement une montagne de défaults. Et pour les oublier, je joue de mes charmes. Alors quand il me demande de l'appeler Ange, le naturel reprend le dessus et je lui demande si ça fait trop si je l'appelle mon ange. « Surtout en public ! » Je ris alors qu'on se dirige vers la salle d'examen.

On échange des banalités, du style "quoi de neuf?" et j'en profite pour lui balancer la nouvelle sur le cancer de ma vie. Et apparemment, la manière dont j'en parle le choque, puisque son visage se décompose. « Pardon ? Ta mère a un cancer ? Je n'étais pas au courant... » Comme si j'allais blaguer sur ça. Je dis des conneries sur beaucoup de choses, mais pas sur ma mère. Ma mère c'est peut-être la seule au monde qui a toujours été là pour moi et qui m'a toujours aimé malgré tout ce que je lui fais subir. Et parfois, je lui en veux pour ça. J'veux dire, de m'aimer quand même. J'pourrais tuer l'homme de sa vie, je crois qu'elle me pardonnerait quand même. Je suis sa chair son sang, son tout. Et parfois, j'aimerais tellement qu'elle me déteste. Je ne me sens pas digne de cet amour. Quand elle a appris pour son cancer, elle n'était même pas effrayé par l'eventualité d'une mort proche, elle avait peur de me laisser toute seule. Elle avait peur pour moi. Toujours moi. Sa vie n'est rien sans moi. Elle a toujours fait passé mes intérêts avant les siens. Toujours. Et j'ai un peu l'impression que ce cancer, c'est le revers de la médaille. Sa punition pour m'avoir trop aimer. Moi, qui ne le mérite tellement pas. J'en veux de l'amour, j'en ai besoin. Mais personne n'est assez monstrueux pour pouvoir m'aimer comme je le mérite. « Oui, un cancer généralisé. » dis-je après un long silence avec une voix grave. Même si j'essaye de pas y penser, de pas le montrer, ça m'fout un coup quand même. C'est moi qui devrait crever, pas elle. C'est moi qui devrait avoir ce foutu cancer. Mais ça, je le dis pas. Sinon tout le monde croira que je vais à nouveau me flinguer. Mais j'en pense pas moins.

Ange demande à inspecter mes poignets, parce que tout l'hôpital pense que je me scarifie, alors forcément. Pourtant, je ne suis pas ce genre de dingue qui veut me faire du mal. Je voulais crever, oui. Mais sans douleur. Me charcuter, ça m'intéresse pas vraiment. « C'est quoi ton kiff à toi ? » Je vois la perche qu'il me tend sans même s'en apercevoir et je la saisis. « Vous, doc' » dis-je alors que je vois un petit sourire gêné s'esquisser sur son visage. Il sait que je rigole, il sait que c'est juste de la provocation, il sait que c'est juste du Jona. Je fais toujours ça avec les gens que j'aime bien. C'est pour établir une certaine complicité ou je ne sais pas. Ca m'vient juste naturellement.

Après la rigolade, Ange me regarde à nouveau très sérieusement et me dit: « Je te laisse retirer ton jean et ton haut pour aller te peser ? » Oups, j'avais oublié cette petite étape habituel du rendez-vous chez médecin. Evidemment, vu que je ne suis pas très maline, j'ai mis mon ensemble le plus sexy en prévision de ma soirée de ce soir, sans vraiment penser plus loin. Maintenant, si j'enlevais mes vêtements, il allait croire que je l'avais fait exprès. C'est clair que j'en serai capable, mais non, c'était vraiment pas volontaire pour une fois. « Euh... J'ai oublié de mettre des sous vêtements appropriés pour ce genre de - euh - rendez-vous. » J'affiche ma mine gênée, et avant qu'il puisse répliquer quoi que ce soit - parce qu'il allait dire quelque chose - j'enlève mon haut. Après tout, des sous vêtements ils avaient déjà du en voir dix milles. C'était pas les miens qui allaient le gêner.
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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyLun 24 Sep - 22:20

Si deux minutes auparavant elle m’avait paru détachée de la situation de sa mère, ce n’était plus le cas. Après un long silence, elle avait adopté une voix grave. « Oui, un cancer généralisé. ». Putain de merde. Je me sentais mal pour elle. Pour sa mère que je connaissais. Certainement que l’adolescente le vivait affreusement mal. Je n’arrivais même pas à imaginer ce qui pouvait se passer dans sa tête. Du moins, si, je pouvais mais j’espérais qu’il n’y avait pas tout ça. Parce que quand j’avais appris pour le cancer de ma mère, tout c’était noirci. Mon existence n’avait plus eu aucun sens. J’avais envisagé le pire. Réfléchit au pire. Ce n’était pas une période que je voulais me repasser. Je ne voulais pas y penser. Mais, je voulais faire une chose. Aider Jona. Ne pas la laisser seule. Parce que moi sans ma Chrys je me serais perdu. Mais, elle, qui lui restait-il ? « Je passerais la voir dès que j’en aurais l’occasion… mais, si tu as besoin de quoique ce soit, de parler, de changer d’air, qu’importe, n’hésites pas à venir me voir, en dehors de l’hôpital je veux dire… il faut pas rester seul dans des cas comme ça. ». Et là-dessus, j’étais certain que sa mère lui avait dit. De ne pas se morfondre. De continuer à vivre. De garder une vie sociale. De s’amuser. Parce que c’est ce que la plupart des malades disaient à leurs proches. Vit sans moi. Sois heureux sans moi. Comme si c’était possible. Comme s’il ne manquait pas un bout de nous après ça.

Je m’attaquais alors à ses poignets. Par obligation. Mais, bon, je le faisais. Du coup, j’en venais à détourner ses propos. Mais, pas autant qu’elle. « Vous, doc' ». J’étais son kiffe ? Un sourire gêné se calait malgré moi sur mon visage. Je connaissais Jona. Et sa façon de faire. Elle avait besoin de ça. D’être dans la séduction. Mais parfois, elle me prenait de court. Du coup, je n’ajoutais rien. Lui offrant un agréable sourire.

Et puis je lui demandais de se déshabiller. Pas parce que j’étais un gros pervers. Juste parce qu’il fallait qu’elle se pèse. Et elle semblait hésiter. Un problème ? Elle ne me semblait avoir trop perdu de poids. Et puis je le connaissais son poids. Du coup, je commençais à imaginer le pire. Mais, le problème était bien plus superficiel que ça. « Euh... J'ai oublié de mettre des sous vêtements appropriés pour ce genre de - euh - rendez-vous. ». J’explosais de rire en terminant de noter qu’elle ne s’était pas scarifiée. Qu’elle avait un comportement tout à fait normal. Et qu’elle se prêtait à l’examen sans rechigner. Elle retira tout de même son haut, m’accordant une bouille gênée avant ça. Aussi désirable soit-elle, je n’allais pas lui sauter dessus. Je n’allais pas la déshabiller totalement. Là tout de suite maintenant. Je n’allais pas le faire du tout d’ailleurs. « Ça me changera des culottes petits bateaux ! ». Je lançais un sourire taquin. Même si c’était vrai. Je n’allais pas la reluquer. La détailler. Le côté professionnel qui parvenait à mettre les pulsions animales de côté, peut-être. Et puis bon d’accord, dans mes patientes il y avait des adolescentes. Et souvent, elles s’épilaient juste avant de venir. Et elles mettaient de la lingerie fine, en dentelle. Avec du rembourrage souvent. Enfin bon, certaine. Pas toutes. Ça dépendait de leur rapport avec leur corps souvent. Bref, passons. « Combien ? ». C’était désagréable pour les filles de dire ce chiffre. Mais en vrai, Jona n’était pas de celles qui devaient en avoir honte.



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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyDim 30 Sep - 6:04

Je parle du cancer de ma mère comme je parlerai de pain et de nutella. Tout simplement parce que c'est plus facile comme ça. De banalisé la chose. J'préfère me voiler la face. C'est comme ça que je fonctionne. C'est comme ça que je survis. Mentir. Aux autres et à soit même. Jouer la comédie. Je suis tellement forte pour tout ça. Ma vie est un rôle constant. Du moins, j'en ai parfois l'impression. Je me perds. Comme si il n'existait pas de réelle Jona. D'ailleurs qui est-elle ? J'en sais strictement rien. Je ne me connais pas, pas plus que les gens sont capables de me connaître. J'sais pas si j'ai des bons côtés au fond. Puisque tout est flatterie et comédie. Est-ce qu'il y a réellement du bon en moi ? Ma mère a un faible pour les acteurs d'où mon père, d'où son amour si fort pour moi aussi. Elle aussi, elle était actrice, avant. Elle était vraiment douée d'ailleurs. Mais la différence, c'est qu'elle, elle est vraie. Elle existe. Elle n'est pas un personnage. C'est peut-être la seule chose que je partage avec mon père, mise à part des codons d'ADN communs. Le mensonge, la comédie. J'crois pas que tout ça soit réel, j'crois que sa vie est un film, et son personnage il le joue divinement bien. Il l'a adopté, épousé et il fait désormais partie de lui. Il n'y pas de réel Jaimie. Tout comme il n'y a pas de réelle Jona. Nous ne sommes que des pantins. Des pantins dans ce monde, dans cette comédie.

Ma mère, elle, elle est différente. Réelle. Son cancer aussi, il est réel. Et il l'a tue. J'ai pas besoin de jouer le rôle de la detective, je saurai qui l'aura assassinée quand son heure sera venue. La maladie. Pute de maladie. Pourquoi toucher à de vrais personnes quand tu peux débarrasser le monde de nuisible comme mon père et moi. Vraiment, je ne comprends pas. Cancer généralisé. Ce mot semble tellement cruel. Et pourtant c'est réel, c'est vrai, c'est le mot que je dois utilisé pour parler de ma mère. J'ai la voix grave. Je tremble un peu mais j'essaye de le cacher. J'peux pas assumer ma faiblesse. Encore une autre facette de mon personnage. « Je passerais la voir dès que j’en aurais l’occasion… mais, si tu as besoin de quoique ce soit, de parler, de changer d’air, qu’importe, n’hésites pas à venir me voir, en dehors de l’hôpital je veux dire… il faut pas rester seul dans des cas comme ça. » J'sens de la pitié dans son regard. Et ça m'énerve, un peu. J'en ai pas besoin de la pitié. J'en ai pas besoin de son hospitalié. Je vais bien. On va bien, avec ma mère. Elle va mourir, oui. Comme tout le monde un jour. Juste un peu plus tôt que la normale. Et alors ? Je me voile la face, encore. C'est plus facile. Mais bien sûr, il faut flatter son monde, bien sûr il faut se montrer courtois. Et au fond, oui, Ange ne cherche qu'à être cet être adorable qu'il représente. « J'y penserai, merci... » J'esquisse un sourire faible. Affichant une mine attristé, parce que c'est certainement ce qu'il s'attend à lire sur mon visage.

Puis après tout le blabla, place au côté plus formel du rendez-vous. Inspection des poignets, questions sur ma santé et finalement la pesée. Le truc auquel je n'avais réellement pas pensé. J'ai bien évidemment sur moi mes sous vêtements les plus sexy et je parie qu'il pense que je l'ai fait exprès. Même pas en plus, pour une fois. « Ça me changera des culottes petits bateaux ! » Il sourit et me lance ce regard, ce regard qui fait presque un peu pervers, qui me fout des frissons partout. Je ris doucement, un peu beaucoup gênée. C'est vrai que chez ses jeunes patientes il devait pas voir des choses très intéressantes. Hum, au moins aujourd'hui je lui apporte un peu de diversité et de divertissement. « Combien ? » Je ne vois pas de quoi il parle. Je lui lance ce regard, d'incompréhension, supposé dire "hé oh, expliques toi" mais il ne répond pas vraiment à mon appel. Donc j'en déduis qu'il me parle de ma taille de soutien-gorge, même si je ne vois pas tellement l'intérêt médicale de la question, ça me plait de pouvoir me vanter de ma poitrine plutôt généreuse pour ma morphologie. « 75E, m'sieur. » je réponds avec un sourire rempli de malice.
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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyDim 30 Sep - 13:18

Je sentais que ça l’énervait. Ce sujet. Ce que je disais. Comme si je jouais. Comme si je n’étais pas sérieux. Pas sincère. Elle devait se dire que ce n’était que des politesses. Ce n’était pas le cas. Mais, je n’allais pas insisté. Parce qu’elle n’était pas prête à en parler. Comme elle n’était pas prête à cesser sa comédie. A être sincère. Avec elle-même. Avec les autres. « J'y penserai, merci... ». Évidemment que non. Elle n’y pensera pas. Pour elle je ne suis que docteur faussement adorable. Je suis un personnage. Parce qu’elle vit dans un film. Un film bien réel. C’est là que je me disais que tout ça frisait le ridicule. Parce que je n’étais pas vraiment adorable. Parce que si elle savait qui j’étais elle n’aurait pas réagi comme ça. Elle aurait su que j’étais sérieux. Mais fallait que je vire cette idée de ma tête. Elle n’avait pas à savoir qui j’étais. Et ce n’était pas parce que j’avais envie qu’elle aille mieux que je devais faire attention à elle. La pousser à faire des choses qu’elle ne déciderait pas toute seule. Je devais bien garder cette idée qu’elle allait garder son masque. Et que je devais lui laisser. Malgré ça, je savais que j’allais passer voir sa mère. Parce que c’était une femme respectable. Et que ça ne coutait rien. De prendre des nouvelles de quelqu’un. Même si ça ne soignerait pas son cancer. Je passerais. Certaine quand la jolie blonde serait hors de chez elle. Ce qui n’avait pas l’air si rare.

Bref, du coup je passais à tout ce qui était rendez-vous. C’était étrange. Elle était toujours dans la séduction. Et là, ça semblait la gêner. De se peser dans cette tenue. Alors que franchement j’en avais rien à foutre. C’était certainement l’un de ces trucs d’adolescente. Un truc qui m’échappait royalement. Enfin, peu importe. Tant qu’elle ne jouait pas à me faire une salle réputation, ça m’allait. Parce que bon passer pour un pervers alors que je n’avais aucune influence sur le choix des sous-vêtements de mes patients merci bien. Puis, clairement, ça ne faisait aucune différence pour moi. Je n’étais pas dans la séduction. Ni avec Jona. Ni avec aucune autre patiente. Du coup je lui demandais simplement combien. Mais je parlais de son poids. Ça me semblait logique. Franchement, je lui demandais de monter sur une balance. C’était pour avoir ce chiffre. Mais non. Soit elle avait tout compris de travers. Soit elle l’avait fait exprès. « 75E, m'sieur. ». Ah ouais ? Que répondre à ça ? J’en avais rien à faire de son tour de taille. Que ce soit d’un point de vue médical ou non. Je veux dire, dans tous les cas ça n’avait pas d’importance. Parce qu’une femme était belle par ce qu’elle était. Et non par son tour de poitrine. Une femme pouvait être bipolaire et être bien attirante qu’une aguicheuse qui vous accusera de l’avoir violé si vous la toucher. Bref, dans les deux cas, je préférais oublier sa réponse. « Non, c’est ton poids que j’aimerais savoir Jona. ». Je lui renvoyais un sourire. Un sourire normal. En rien pervers. Même pas amusé. Parce que j’avais pas vraiment envie de la mettre mal à l’aise. Même si depuis qu’elle avait parlé de sa mère, j’avais l’impression qu’elle était pressée. Pressée de se casser.


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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyLun 8 Oct - 4:01

J'étais là, entrain de jouer, comme d'habitude. C'est le rôle de ma vie. Jona Coppola, dans le rôle de Jona Coppola. Être comme les gens attendent que je sois. La petite starlette, pourrie gâtée qui pourrait s'faire crever juste pour attirer l'attention. Celle qui a besoin du regard des autres pour exister. J'suis devenue cette fille là à force d'essayer. Ce rôle me colle à la peau et je peux plus m'en détâcher. Il est devenu mien et se confond avec mon identité. Tout est jeu. Tout est faux semblant. Rien n'est réel. La vie n'est pas réel. Mes conneries ne sont pas réel. Mon suicide n'est pas réel. La maladie de ma mère n'est pas réel, tout est faux. Tout n'est que comédie. Tout se confond. Et j'y crois. Mais toutes ces choses n'existent pas en réalité. Jona Coppola n'est pas Jona Coppola. Elle est une toute autre personne. Je suis une toute autre personne. Et parfois, j'aimerais bien la connaître, l'apprivoiser. J'aimerais être moi. J'aimerais arrêter le jeu. J'aimerais, mais je peux pas. Je ne peux pas parce que c'est comme ça que les gens m'aiment, que les gens me connaissent. Et l'amour de certaines personnes, c'est tout ce qui me reste. J'ai l'argent, oui. J'ai la gloire, oui. J'ai l'entrée à toutes les soirées, oui. La vie est facile. Je peux tout avoir. Tout ce que je veux. Mais alors pourquoi ça ne suffit jamais ? Pourquoi, peu importe ce que je tente, rien n'est suffisant. Le bonheur n'a pas de prix, ça je l'ai bien compris. De toute façon, je sais même pas ce que c'est, ce bonheur. J'aimerais y goûter, juste une fois, juste pour pouvoir en parler en connaissance de cause. Parce que moi, j'y connais rien aux douces choses de la vie.

Je pense trop. J'en oublie la réalité. Ma réalité. Moi, assise face à Ange, en train d'essayer de faire la belle. J'me trouve ridicule d'un coup. Avec mon petit numéro de séduction. J'ai honte. J'voulais juste qu'il me trouve jolie au fond. J'voulais juste qu'il soit gentil avec moi. J'voulais juste de l'affection, quelque chose, un geste. J'en avais besoin. Mais au lieu de ça, je me ridiculise. Encore. « Non, c’est ton poids que j’aimerais savoir Jona. » Oui, ça je m'en doutais. Je fais la conne, pour changer. « J'en sais rien, je suis pas obsédée par mon poid. » dis-je en soupirant, de plus en plus desespérée par ma propre attitude. Il me montre la balance du doigt et je me dirige droit dessus. Verdict: 51 kg, 2 kilos de moins qu'il y a deux semaines, quelque chose qui pourrait inquiéter, quelque chose qui ne me fait ni chaud ni froid. Parce que j'en ai rien à foutre de ma santé. J'vais pas recommencer cette histoire de suicide. Mais si il m'arrive quelque chose, genre une maladie, un sale truc, je considérerai que c'est mérité. « Dites pas à Imran que j'ai perdu du poid, il va croire que je vire anorexique maintenant.. » Je m'enlève de la balance et je regagne le petit lit d'hôpital où se trouvent mes vêtements. Je me rhabille en toute hâte affichant clairement ma gêne.

J'ose même plus le regarder. Honte. Honte. Honte. Petite pute. Comment je peux oser me comporter comme ça. Ce n'est pas un gamin, ce n'est pas l'un de ces ratés que je peux me taper en boite. Non, c'est bien plus que ça. Et moi, j'agis comme s'il était l'un des leur, comme s'il était exactement comme eux. Quelle honte. Je devrais juste me comporter comme n'importe quelle autre fille de mon âge. Chercher un garçon de mon âge. Me poser. Me calmer. J'devrais vraiment.
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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyVen 12 Oct - 18:45

L’adolescente avait changé de comportement. Je n’arrivais plus à la suivre. C’était comme si j’avais entrevu la vraie Jona. Même un quart de seconde. Mais qu’elle s’était refermée aussitôt. Qu’elle faisait tout pour que j’oublie ce quart de seconde. Et ça me faisait mal de la voir comme ça. De la voir être une autre. Cette gamine dès le début elle m’avait touché en plein cœur. Et j’avais simplement envie de l’aider. Sans que ce soit de la pitié. Mais bon, elle ne le comprenait pas. Je ne devais pas lui faire comprendre. Même si je voulais l’aide. De toute façon, ça non plus elle ne le voulait pas. Être aidée. Enfin bref, après qu’elle m’ait donné son tour de taille je précisais que je parlais de son poids. « J'en sais rien, je suis pas obsédée par mon poids ». Tu m’étonnes. C’est bien pour cette raison que je lui demandais de monter sur la balance. Mais, bon, je ne répondais rien. Même si sa remarque était idiote. Parce que je savais qu’il fallait simplement qu’elle réponde. Elle voulait dominer la situation. Toujours être sous les projecteurs. Et que rien ne lui fasse de l’ombre. Et clairement je n’avais pas envie de me brouiller avec elle. De la révoltée ou quoi. Bien à l’inverse.

Résultat ? La demoiselle faisait cinquante-et-un kilos. Ce n’était rien. Rien du tout. Surtout pour sa taille. Il y a une semaine, elle en faisait deux de plus. Bordel de merde, qu’est-ce qui se passait dans sa tête ? Aucun psy, aucun médecin ne pouvait faire quoique ce soit pour elle. Et ça me rendait tout simplement malade. J’avais vraiment envie qu’elle sorte la tête de l’eau. Qu’elle se batte pour vivre comme elle l’entendait. Et non pas pour être une petite star dans l’ombre d’un père impardonnable. « Dites pas à Imran que j'ai perdu du poids, il va croire que je vire anorexique maintenant.. ». Et là elle descendait de la balance. Se hâtant pour se rhabiller. Visiblement très mal à l’aise d’être dans cette tenue. Devant moi. Même si je ne la regardais pas.

Une fois qu’elle fut entièrement habiller, je me rapprochais d’elle. Me postant juste en face en réalité. La regardant droit dans les yeux. J'essayais d'être rassurant. De lui montrer par toutes les manières possibles et imaginables qu'elle n'était pas seul. Sans succès je crois.« Je n’aurais pas besoin de lui dire, c’est dans ton dossier, en première page, il ne peut pas le louper… ». Ce n’était pas contre elle. Je n’avais pas le choix. Et d’un point de vue médical j’avais plutôt intérêt à être d’une clairvoyance totale avec mes collègues. Surtout avec le psy de Jona. Je n’avais pas envie de me faire virer. Et je n’avais pas envie qu’il lui arrive quelque chose. « Le problème Jona, c’est qu’à perdre du poids comme ça, tu risques d’être hospitalisé… ». Mais, franchement, je doutais que ça ait une importance pour elle. Très certainement, elle en avait rien à foutre. Sa mère était malade. Elle pouvait jouer autant de rôles qu’elle voulait. Ça l’affectait. Et c’était très certainement la seule chose à laquelle elle pensait réellement au cours de sa journée. Après, ça normal qu’elle n’est plus faim. Ajouter à ça les cuites qu’elle devait se prendre. Tout ça pour dire que ça ne m’étonnait pas. Que quelque part je comprenais. Mais que non, je ne tolérais pas ça. Parce que j’avais cette putain d’idée fixe qu’elle devait s’en sortir.




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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptySam 20 Oct - 5:28

À vrai dire non, je ne m'en doutais pas, de ma perte de poid. C'est pas le genre de truc auquel je fais attention, vraiment. Je réfléchis pas à ce que je mange ou à ce que je ne mange pas. Je vis sans réfléchir, du moins j'essaye. Et c'est bien ça le problème. Je sais que quoi que je dise, Ange ne verra que le résultat: -2kg en très peu de temps. C'est pas anodin. C'est le genre de truc qui trahit mon rythme de vie. C'est le genre de truc qui donne de fausses impressions sur mon état actuel. Je vais très bien. Oui, je vais bien. C'est ce que je crois. Tout va pour le mieux, denouveau. J'ai eu un petit passage à vide, certes. Mais c'est derrière moi. Tout va bien. Vraiment. Je suis heureuse. J'ai plus envie de mourir. J'ai pas envie de mourir. Je pense pas à la mort. J'ai pas envie de m'autodétruire. Je veux juste m'amuser. Mais ça, Ange peut pas le comprendre. Pour lui, c'est forcément signe d'un état dépressif profond ou je ne sais quel connerie de médecin. J'en suis sûre. Il me juge. Il juge sans connaître. Comme tous. Alors je lui demande de ne pas le dire à Jonar, parce que je sais ce qu'il dira, je sais ce qu'il pensera, et j'ai pas envie qu'il me repousse à prendre des antidépresseurs. Non, j'en veux plus.

« Je n’aurais pas besoin de lui dire, c’est dans ton dossier, en première page, il ne peut pas le louper… » Merde ! Pourquoi ils sont toujours obligé de tout noter ? L'idée de voler cette page et de la faire disparaître me traverse l'idée. Mais je me ravise. J'en ai fini avec ces conneries. J'ai fini de tricher. Je veux plus tricher. Je veux vivre, pour de vrai, dans le vrai monde. [color=indigo]« Peut-être que son thé indien lui donnera des hallucinations et qu'il loupera l'information... »[/indigo] dis-je sur le ton de la rigolade. Et le naturel revient au galop: l'humour pour détourner l'attention sur le vrai problème, le jeu. Encore et toujours le jeu. Le rôle qui ne me quittera jamais, mon rôle.

« Le problème Jona, c’est qu’à perdre du poids comme ça, tu risques d’être hospitalisé… » Hospitalisé ? Dans ce mot, y a le mot hôpital. J'aime pas ça. Non, tout sauf ça. J'y retournerai pas, pour rien au monde. « Plutôt crever ! » Ca m'a échappé de la bouche, comme ça. Mais dans mon cas, cette expression est plus que significative. Crever, ouais, le truc que j'ai essayé de faire la dernière fois que j'étais à l'hosto. Il va croire que je suis sérieuse, il va croire que je suis toujours suicidaire, despressive. « Me donnez pas des antidépresseurs, je vais bien. » La voilà exprimée ma réelle peur. J'veux pas être considérée comme une personne dépressive, comme une personne dangereuse pour elle même, comme une personne suceptible de faire "une bêtise". J'suis normale, j'suis juste une fille de 18 ans en manque d'un père. Les antidepresseurs pour moi, c'est le symbole même de la faiblesse. Le suicide, c'est la facilité. J'avais choisi cette facilité, la fuite. J'ai été faible. Je suis faible. Je veux pas être faible.
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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyLun 22 Oct - 20:09

Jona ne voulait pas qu’Imran sache pour ces deux foutus kilos. Normalement, elle ne voulait pas qu’on lui prenne la tête avec ça. Ce n’était rien pour elle. Pour les médecins c’étaient quelque chose. Enfin du coup, j’étais obligé de le noter. « Peut-être que son thé indien lui donnera des hallucinations et qu'il loupera l'information... ». Je riais doucement. Le thé d’Imran, j’en avais entendu parler, oui. Ce psychiatre faisait parler de lui dans l’hôpital. Certaines personnes étaient outrées par ses méthodes. Moi pas, vraiment. Pour être honnête ça m’amusait. Ça changeait. Et si ça fonctionnait franchement où était le problème ? Je disais peut-être ça parce que j’étais pédiatre. Et que les pédiatres font toujours des trucs bizarres. Des trucs que d’autre ne font pas. Comme jouer à la poupée avec une petite fille jusqu’à minuit. Mais en tout cas, Imran gérait. Bref, ce n’était vraiment pas le sujet. « Tu n’as plus qu’à espérer. ». Je lui offrais un sourire amusé. Si ça se trouve elle n’avait pas besoin d’espérer. Après tout son psy n’en ferait peut-être pas tout une histoire. Peut-être qu’elle arriverait à le convaincre que ce n’était rien. Ou pas grand-chose. J’en doutais. Mais, je savais qu’elle allait tout faire pour obtenir ce qu’elle voulait. Et faire oublier tout ça.

Le truc c’est que si elle perdait trop de poids, elle allait être hospitalisée. Et visiblement ce n’était pas ce qu’elle voulait. Visiblement, elle était prête à tout pour y échapper. « Plutôt crever ! ». Je me mordais la lèvre inférieure. Comment prendre ça ? J’avais peur qu’un retour à l’hôpital la fragilise à nouveau. Et qu’en effet elle soit capable de tenter de mettre à ses jours. A nouveau. J’y avais pensé avant de l’entendre dire ça. Cette pensée se fracassait dans mon crâne maintenant. Ce n’était pas une solution. Pas pour elle. Mais, médicalement parlant, on ne pouvait pas la laisser comme ça. Et puis bon peut-être que ce n’était qu’une phrase d’ado ? Mouais. « Me donnez pas des antidépresseurs, je vais bien. ». Je levais un sourcil. Alors c’était ça le problème ? La peur d’être dépendante de cachets ? De se sentir prisonnière d’un état dicté par des substances chimiques ? Et sans doute la crainte de passer pour une folle. Ou une dépressive.

Je me mettais juste à côté d’elle. Appuyé sur la table de consultation. Le regardant droit dans les yeux. Je l’aurais bien pris dans mes bras pour la rassurer. Mais peu importe l’affection que j’avais pour Jona, ici je ne devais pas le marquer. Je ne devais pas la prendre dans mes bras. « Hey, écoute, j’ai pas dit que tu allais être, mais, que si tu continuais à perdre du poids, c’était un risque. Il suffit que tu fasses attention. ». Ouais qu’elle fasse attention. Qu’elle mène une vie chaotique si elle voulait. Mais sans oublier de se nourrir. Et en évitant de tout vomir à cause de l’alcool. « Je ne vais pas te donner d’antidépresseurs non plus, d’une part parce que cette décision ne m’appartient clairement pas mais, d’autre part je ne suis pas certain que tu en ais besoin. ». Non, elle suivait une thérapie. Elle réapprenait à vivre. On ne mettait une adolescente sous antidépresseurs comme ça. Sous anxiolytiques, si nécessaire. Mais, sous antidépresseurs, ce n’était pas un bonbon.

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MessageSujet: Re: You're like the one I needed. - Ange & Jona.    You're like the one I needed. - Ange & Jona.  EmptyMar 30 Oct - 14:34

Deux kilos, comment ai-je pu perdre deux kilos ? Comme ça, en deux semaines, sans m'en rendre compte... Y a vraiment quelque chose qui va pas chez moi. Pas étonnant que tout le monde me prend pour une folle. Pas étonnant que tout le monde pense que je vais retenter de me flinguer. Ca fait plaisir. C'est flatteur. L'étiquette de suicidaire me va bien apparemment. Mais ce qu'il comprenne pas, c'est que me surprotéger ça m'aide pas, me traiter comme une pauvre demeurée dépressive ne fait qu'empirer le problème. J'ai l'impression d'être une moins que rien. J'ai l'impression que je peux rien faire par moi même, que je ne vaus rien. Et oui, parfois, j'y pense encore. Je me dis que j'aurai mieux fait de pas me rater. Parce que c'est dur d'être une ratée. C'est dur de lire la pitié dans le regard des gens, l'inquiétude. J'ai pas envie d'être materner, j'en ai pas besoin. Ma mère l'a compris, ou peut-être pas, elle me laisse faire tout ce que je veux. Elle me connait, elle sait comment je fonctionne, elle est consciente de mon infini fierté, chose que j'ai hérité de ce cher Jaimie. Elle sait. Mais à trop me laisser tranquille, je finis par me perdre. J'ai pas de cadre parental, rien à quoi me raccrocher, pas d'exemple. J'ai juste une mère mourante qui espère naïvement que sa fille arrivera à se remettre toute seule dans le droit chemin.

Donc j'ai plus qu'à espérer. Espérer qu'Imran ne le découvre pas, qu'il ne parcoure pas mon dossier avec grand intérêt, qu'il ne se mette pas en tête que j'ai un problème de poid, qu'il ne m'attribue pas encore je ne sais quelle maladie. Je sais que ce n'est pas un psychiatre comme les autres, je sais qu'il est plutôt cool. Mais je sais aussi qu'il prend mon cas très à coeur, qu'il n'hésiterait pas à prendre chacune de mes dérives très au sérieux et qu'il ferait tout pour m'aider. Je sais qu'il ne veut que mon bien. Je sais qu'il veut que j'aille mieux, plus que tout. Et au fond, il m'aide. Au fond, c'est de ça dont j'ai besoin, d'un recadrage, de quelqu'un qui me remette les pendules à l'heure. C'est juste que j'ai pas envie de le faire dans un hôpital. Je suis devenue allérgique à ces murs blancs. J'ai pas envie de rester bloquée ici une nuit de plus, à avaler des pilules et rester allongée là comme un légume. Et ça, Ange semble bien le comprendre. « Hey, écoutes, j'ai pas dit que tu allais être, mais, que si tu continues à perdre du poids, c'était un risque. Il suffit que tu fasses attention. » Je le regarde droit dans les yeux. « Je ferai attention. » Ca sonne comme une promesse. C'en est une, en quelque sorte. Je le ferai, vraiment. « Je ne vais pas te donner d'antidépresseurs non plus, d'une part parce que cette décision ne m'appartient clairement pas mais, d'autre part je ne suis pas sûr que tu en ai besoin. » Rassurée, c'est ce que je suis. Il ne me prend pas pour une cinglée dépressive. Il n'a pas ce regard inquiet qu'ont tous les autres. Il semble juste intéressé, juste parce qu'il tient à ce que je sois dans un bon état d'esprit. Et ça me fait du bien, il me fait du bien. C'est pour ça que je l'aime ce médecin. Il dégage quelque chose de rassurant, qui me fait me sentir en sécurité, comme si j'avais quelqu'un vers qui aller. « Merci beaucoup... Ange ! » Je souris, doucement, étirant faiblement mes lèvres aux extrêmités de mes joues.

Et là, on a fait le tour. Il m'a pesée, mesurée posés les questions de routine. C'est tout, c'est terminé, la scéance est terminé. Là, c'est le moment où on est sensé se serrer les mains et partir chacun de notre côté. Mais on tarde, on reste dans le silence. Un silence qui se fait gênant au fur et à mesure que les minutes passent. Comme si, ni l'un ni l'autre on ne voulait se quitter. Du moins, c'est comme ça que je le ressens. Et c'est étrange. C'est juste ce putain de sentiment de sécurité qui me pousse à rester. Mais je ne peux pas, je ne dois pas. Ange n'est que mon médecin. Ange a d'autres patients à voir. Et moi, je dois y aller, j'dois me préparer, j'dois sortir, j'dois faire la fête, j'dois oublier. Oui, je dois oublier. Oublier que quelque chose ne va vraiment pas chez moi. Oublier Jona. Oublier cette imbécile qui fait ma personne. Se défoncer, boire et oublier, c'est tout ce que je sais faire. « Merci encore pour tout, à bientôt. » Je lui serre même pas la main. J'ai besoin de m'échapper. Cette endroit m'emprisonne. J'ai l'impression qu'il m'appelle sans cesse à lui. J'ai l'impression que, de toute façon, j'attendrai pas longtemps avant d'y retourner. Donc autant m'enfuir, aller loin, maintenant tout de suite.
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