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 End of silence

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MessageSujet: End of silence   End of silence EmptySam 26 Mar - 14:18


La lumière balaya son visage fatigué, les volets restés ouverts par négligence de sa part le tirèrent de la difficile torpeur dans laquelle il avait plongé quelques heures plus tôt. Un grognement mécontent brisa la douce harmonie du matin, il était réveillé, c’était foutu pour le repos tant attendu, soupir lassé, ses yeux prunelles émeraudes apparurent fatiguées à trop se torturer, le jeune homme ne parvenait que difficilement à trouver le sommeil et s’il y parvenait par miracle, ce n’était qu’aux premières heures de l’aube, sombrant dans un état presque comateux. Voilà des semaines que cela durait, sans trêve d’aucune sorte. Fouler les rues de la ville de son enfance n’avait pas été un jeu aisé, chaque vitrine, chaque détour de rue était marqué par des fantômes impossibles à exorciser, sa mémoire vibrait sous les souvenirs qui lui apparaissaient sans cesse, un passé qu’il avait avec force refusé se présentait désormais à lui, cependant il n’était pas prêt à l’affronter. Il se leva pourtant, un pas après l’autre, les cheveux décoiffés, la mine déconfite, le miroir lui renvoya une image qu’il aurait préféré ne pas entrevoir, le canapé dans le salon l’appelait à grands cris, et la douce envie de s’y allonger pour s’endormir doucement lui dissuada de marcher. Hésitant être la douce aura du meuble et la superbe journée du samedi qui n’attendait que sa personne pour commencer, il tangua d’un pied à l’autre sans trop savoir ... Et maintenant ?


Lunettes de soleil sur le nez pour cacher l’envers du décor de sa silhouette taillée dans le marbre, les traits plus réveillés, Matthew détaillait les passants dans la rue, son esprit allait d’une figure à une autre leur inventant des vies burlesques, il était parti à peine 2 ans et, déjà il ne reconnaissait plus aucun visage, avait-ils tous changé au point d’un non retour possible où les avait-ils tous oubliés ? Cette fois, son regard se posa sur une blonde, jolie qui allait d’un pas pressé dans la rue, une impression de déjà vu imprégna ses sens encore endormis, détaillant son visage, ses yeux bleus, son coeur faillit faire un bond. Elle passa à ses côtés sans se rendre compte, mais lui l’avait vue, reconnue, ce visage il le connaissait trop bien pour que sa mémoire fléchissante en puisse effacer la présence, ces yeux d’un bleu pur et profond qui vous balayait l’âme du début jusqu’à la fin, il les avaient trop observés et crains pour ne pas les confondre. Ses jambes le lâchèrent, refusant d’avancer, il aurait voulu tendre les doigts pour l’arrêter dans son élan, l’empêchant de s’éloigner comme lui-même, en traître, l’avait fait, elle était si proche ... et se perdait déjà dans la foule massive qui s’était déversée dans les ruelles ensoleillées. Matthew alla même jusqu’à ignorer le temps et le lieu, le sifflement agacé du passant qui se trouvait derrière lui le tira de sa légère perte de conscience, sans réellement se rendre compte il s’était immobilisé, comme si on lui avait assené un coup sur le visage. Le nom de la jeune femme mourut sur ses lèvres, Robyn, murmuré tout bas, imperceptible pourtant présent. La peur lui noua le ventre s’opposant à la farouche volonté de la rattraper, de vouloir faire face à son passé, et si elle le repoussait ? Il n’en survivrait pas ... peut-être que si, après tout Léticia n’avait pas réussi totalement à l’achever ? Prenant son courage à deux mains, il se détourna et courut derrière le fantôme, suivant à la trace cette chevelure rayonnante, qui brillait doucement au soleil, comme par magie, elle semblait rayonner, si belle, si gentille ... la blessure béante du manque de sa présence lui assena une gifle, il courut, plus vite, il se rapprochait encore, vite, vite il ne pouvait pas la perdre une deuxième fois. Bon sang elle était où là ? Désespoir, confusion, rapidité, vite, la retrouver, vite s’excuser, vite ... Matthew bouge de ta léthargie se maudit-il intérieurement. Il vit sa silhouette entrer dans un petit café, il la suivit automatiquement, retenant son souffle à chaque pas qui brisait la distance qu’il leur avait imposé. Il passa la porte à sa suite, et la chercha du regard. Sans ôter ses lunettes, il attendit qu’elle commande et prenne place à une table, puis d’un pas qui se voulait confiant, il s’approcha doucement, oubliant presque de respirer, mais après tout il vivait pratiquement en apnée alors un peu d’oxygène de plus ne lui manquerait sûrement pas. La regardant, son coeur vibra de nouveau, il était content de la revoir même s’il craignait sa réaction, Robyn devait lui en vouloir jusqu’à la moelle, la trahison avait été de trop, il le savait ... S'éclaircissant la gorge il dit la première chose qui lui passa par la tête:

« Puis-je ?» en indiquant la chaise en face d’elle.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: End of silence   End of silence EmptySam 26 Mar - 22:23

Chaque jour, alors que nous marchons dans la rue, nous passons à côté de personnes que nous en connaissons ni d'Eve ni d'Adam. Il serait pourtant si aisé de s'arrêter pour découvrir qui elles sont mais nous n'agissons pas de cette façon. L'être humain peut-être entouré d'une foule abondante et pourtant se sentir plus seul que jamais. C'est exactement ce qui arrivait à la belle Gallagher. La demoiselle venait de passer une matinée tout ce qu'il y a de plus épuisante. En effet, la belle avait pris son service de nuit mais ce dernier s'était poursuit, un peu plus longtemps car l'une de ses collègues était en retard. La demoiselle ne s'était pas énervée mais celui ne lui faisait nullement plaisir de faire des heures supplémentaires. Comme tout être humain, la demoiselle avait besoin de sommeil et cela la rendait d'une humeur beaucoup plus exécrable. La douce avait donc été toute contente de pouvoir enfin quitter l'hôpital surtout qu'elle avait eut un patient plus que turbulent qui refusait d'être soignée. La belle savait qu'avoir peur de l'hôpital était une réaction logique pour certaines personnes mais elle ne pouvait tout de même pas les laisser s'en aller avec une jambe en sang. Non, elle devait faire son devoir et elle avait donc calmé le jeune homme. Le pire pour elle, ce n'était pas ce genre de personnes mais plutôt les enfants qui restaient ici pendant de longues périodes. Elle n'aimait pas voir ces petits êtres aller mal. Sans doute que l'instinct maternel qu'elle possédait dans son petit coeur parlait. La demoiselle bien que n'ayant que 25 ans et aucune attache sentimentale se voyait déjà avec un beau ventre arrondit. Pour elle, devenir maman, c'était la plus belle chose qui pouvait arriver et elle ne changerait sans doute jamais d'avis. Malheureusement, cela ne serait pas avant des années. Faire un bébé toute seule ne faisait pas vraiment partie des envies. Elle voulait une belle vie de famille et être sûr que rien ne pourrait gâcher la vie de son enfant car ce n'était pas le genre de décisions qu'on prenait à la légère.

La belle, après avoir quitté l'hôpital était repartie sur son vélo jusque chez elle, du moins, c'est ce qu'elle avait prévu. A peine était-elle montée sur sa bicyclette qu'une fuite était apparue, la laissant bonne pour rentrer à pied. Cela, s'en était bien trop pour son pauvre corps et elle décida donc de s'en aller vers le centre-ville. Les rues étaient bondées et la belle n'aimait pas cela. Robyn n'était pas agoraphobe mais se sentir comme une sardine en boîte ce n'était pas une chose qu'elle appréciait particulièrement, surtout en pleine rue. Au cours de sa vie, chaque fois qu'elle avait eu ce sentiment, quelque chose de totalement néfaste lui était arrivé. Une fois, on lui avait volé son portefeuille, celle d'après elle était tombée sur ses fesses ce qui lui laissant un beau bleue sur sa fesse droite. Imaginez la pauvre demoiselle incapable de s'asseoir sur cette dernière, c'était très drôle à voir mais beaucoup moins à subir. La demoiselle faisait donc bien attention à ne pas rester trop longtemps au milieu de tout ce monde. Bizarrement, si pendant un seul instant, elle avait eu l'idée de tourner sa tête vers la droite, elle aurait peut-être aperçu cet homme qui la regardait mais la belle ne voyait rien. Robyn était concentré sur ses pas comme si rien d'autres ne comptait d'autant plus qu'elle décida même d'accélérer un petit peu pour se retrouver, le plus rapidement possible, dans un lieu où elle se sentirait bien.

Ce fut ce qui la mena dans le café. Le lieu n'était pas très grand mais tout ce qu'il y a de plus agréable et puis, à peine avait-elle passé la porte que la propriétaire préparait déjà son café. La belle prenait toujours la même chose : un café noir bien fort avec de la crème fouetté parce qu'elle adorait cela. La blondinette passa donc rapidement du comptoir à une jolie petite table où elle aurait un peu de tranquillité du moins, c'est ce qu'elle pensait. Que ne fut pas son étonnement quand elle remarqua qu'un homme se dirigeait dans sa direction. Sa première réaction fut d'espérer, dans sa tête, qu'il ne venait pas vers elle. Néanmoins, c'est ce qu'il fit. Le jeune homme s'arrêta devant elle avant de se racler la gorge et se mit alors à parler. « Puis-je ?» Non. C'est ce qu'elle avait envie de crier mais son regard se posa sur le visage de l'inconnu et tout changea. Il y avait quelque chose chez lui qui donnait envie à la belle demoiselle de le laisser s'asseoir. La belle fit oui de la tête tout en cherchant où elle avait puy apercevoir cet homme qui ne paraissait nullement lui être inconnu. « Est-ce qu'on s'est déjà croisé ? » Peut-être qu'elle l'avait déjà soigné ? Non, ce n'était pas cela mais la belle demoiselle n'arrivait point à mettre la main sur l'endroit où elle l'avait vu. La douce comprit bien vite pourquoi elle ne pouvait l'identifier : les lunettes. Pour reconnaître quelqu'un, la plupart du temps, elle prenait en compte le regard car chaque humain en possédait un particulier. Sans lui laisser le temps d’agir, la blondinette se leva de sa chaise et s’approcha délicatement de lui. Tout ce qu’elle désirait c’est voir ses yeux. Délicatement, ses mains se posèrent sur les lunettes du jeune homme et rapidement, il les lui enleva. A peine eut-elle vu ses yeux que sa frêle main atterrit sur le visage du jeune homme. Un bruit de claquement fut entendu dans toute la pièce et la belle s’était mise à pleurer. Non, ce n’était pas possible, ça ne pouvait pas être lui. Il ne pouvait pas revenir de cette manière. « DEUX ANS ! C’EST TOUT CE QUE TU TROUVES A DIRE ! » Il était assez rare de voir la belle s’énerver de la sorte mais elle avait devant elle son Matthew et le revoir de cette manière. Tout était si étrange et là, planter devant lui, elle pleurait de bonheur et de rage tandis que son cœur ressentait tout un tas d’émotions variées à la fois.
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MessageSujet: Re: End of silence   End of silence EmptyMar 29 Mar - 19:09

On dit qu’une douce nostalgie vous élance lorsque vos pieds quittent votre terre natale, on dit qu’un mal du pays saisi même les âmes les plus fortes, les rappelant à leur origine dans de sombres murmures. Matthew s’en était allé sans même un regard en arrière, il avait simplement, un beau jour, posé sa tasse de café désormais vide du liquide obscur comme la nuit et avait tourné le dos à la cuisine, la porte de sa maison et même son ancienne ville, sans un regard, loin de tout regrets avec un simple soulagement que l’échappatoire lui fournissait. En deux ans son coeur n’avait été soulevé que par des souvenirs d’une femme, et jamais elle ne lui avait ordonné d’y retourner, laissant son regard contempler les grattes-ciel de Manhattan plutôt que les maisons typiques du Maine. Néanmoins il avait fini par céder à de sombres pensées et le voici qui descendait du car comme si rien n’avait été, comme si les deux années ne s’étaient pas écoulées, et qu’il n’avait jamais quitté son groupe d’amis, sa famille, sa maison ... revenu telle une apparition il avait simplement posé ses affaires dans son ancienne chambre et s’était couché sur le même lit qui l’avait abrité durant les vingt premières années de son existence. Ironique. Ne daignant même pas de tendre le bras pour saisir le combiné et les prévenir de son retour, il faisait comme si rien n’était, comme s’il n’avait pas fauté et qu’il tentait inconsciemment de racheter ses pêchés, même pas un texto, l’ignoble.

Matthew ne souhaitait pas retrouver sa vie d’avant, c’était peut-être pour ça qu’ils ne lui avaient pas tant manqué ? Peut-être ... Roi des apparences il jouait aux échecs avec lui-même, s’empêchant de sombrer dans des sentiments trop profonds qui pourraient soulever les larmes de regrets qui marqueraient à jamais son visage déjà défiguré d’avoir tant pleuré une morte. Coup après coup il ne manifestait à peine sa présence, fantôme de son ombre, on se demandait parfois lequel des deux suivaient à la trace les pas du l’autre.

Robyn ne broncha pas lorsqu’il lui demanda la permission, il fut presque étonné qu’elle ne se formalisa pas de sa présence, tirant le fauteuil il prit place dans le silence lui laissant de précieuses secondes de compréhension. Elle ne sembla pas la reconnaître, il ne s’en formalisa pas, conscient des changements flagrants qui l’éloignaient de son passé, il avait maigri, blêmit ... certaines le préféraient ainsi, il en doutait fortement pour sa belle blonde, elle n’aimerait pas ce qu’elle verrait, mais il ne pouvait pas la fuir ... ou en tout cas plus, malgré son détachement du restant des mortels elle avait compté autant pour lui qu’il l’avait été pour elle, sa trahison se couvrait d’une ignoble apparence, elle devrait le tuer ... ou pire le détester, mais il fallait qu’il essaye ne serait-ce qu’une fois de rattraper de ses mains désordonnées ce à quoi il avait renoncé, cela il y a deux rapides années. Ses prunelles se rivèrent sur la blonde qui semblait à deux doigts de saisir la situation, question suivie par ses actions, le contact de ses doigts sur sa peau le fit frémir, mais il ne bougea pas d’un cheveux, statue humaine, il attendait patiemment son réveil, que sa compréhension s’anime et ... et quoi alors ? Le jeune homme l’ignorait mais il allait bientôt le savoir. La gifle vola contra sa joue, fouettant son visage encore plissé par la mauvaise nuit qu’il avait passé, réveillant ses sens, douleur qui prit le pas sur la surprise, il écarquilla les yeux, ouvrant la bouche pour lui demander ce qui pouvait bien lui prendre, il se fit silencieux en voyant ses larmes couler. Non pas ça, pitié. Les émeraudes de ses yeux s'assombrirent, récupérant ses lunettes de ses graciles mains, il les remit à sa place, laissant sa colère voler contre sa personne, chacun de ses mots le poignardaient, il aurait préféré qu’elle l’insulte qu’elle lui dise de dégager plutôt que de lui montrer sa peine, perdu qu’il était, incapable d’un geste, d’une parole, emprisonné dans sa phobie des sentiments il n’osaient pas l’attirer contre lui pour étouffer sa douleur, il le voulait mais son bras refusait de se tendre. Les larmes perlaient déjà sur ses joues, trahissant son déchirement, il ne les lâchait pas des yeux cherchant un moyen de stopper cette hémorragie d’eau. Il regrettait déjà d’avoir franchi les portes du café, il aurait dû s’effacer pour toujours, cependant il n’avait plus droit de la laisser, pas dans cet état. Prenant son courage à deux mains, il repoussa sa chaise en se levant, ignorant les regards étonnés des autres clients, il l’attrapa par les bras et l’attira à lui, emprisonnant sa frêle silhouette entre ses bras puissants, tentant d’étrangler sa souffrance.

« Chut ... Je suis là maintenant, je ne te quitterai plus ...» Belles paroles qu’il lui murmurait en espérant qu’elle puisse saisir ce qu’il tentait de lui dire, promesse dont il n’était pas certain de tenir parole, c’était mieux que rien, que le silence que son absence de réaction. Et maintenant ? Il la serra un peu plus fort, incapable de faire plus, maladroit dans ses gestes il lui faisait peut-être mal ?
« Jolie droite ...» se contenta-t-il de dire pour faire la discussion mais un pardon aurait été tellement mieux non ?
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MessageSujet: Re: End of silence   End of silence EmptySam 2 Avr - 9:59

Perdre un être proche est, sans aucun doute, la pie de toutes les douleurs, du moins, pour la blondinette. Robyn avait, au court de sa courte vie, fait à plusieurs fois, l’expérience de l’abandon et, à chaque fois, de manière totalement différente. Il y avait d’abord eut sa sœur qui s’était suicider et encore aujourd’hui, elle n’en comprenait point la raison. C’était un départ définitif, sans aucune occasion de retour mais qui la laissait avec tant de questions, à jamais sans réponses. Le second abandon fut celui de Sheila, sa meilleure amie. Une dispute t tout était finit, elle avait perdu sa meilleure amie. Pour elle, il était de tous le plus douloureux car chaque jour, elle revoyait la rouquine dans les rues de Arrowsic et ne pouvait donc nullement l’oublier. Une terrible douleur envahissait sa poitrine à chaque fois qu’elle la croisait. Cinq ans sans aucune parole mais aussi sans pouvoir échapper à cette immense douleur. Son dernier abandon, se déroula, il y a un peu moins de deux ans. Il était pour elle, le plus difficile à définir. Un jour, son ami se trouvait près d’elle, le lendemain, il était partit, sans un mot, sans même un indice. Pour la blondinette cela fut un coup dur qui se remarqua par des heures, des jours, des mois d’angoisse. En effet, elle ne savait nullement où il était et surtout dans quel état il se trouvait. La belle ne pouvait s’empêcher d’avoir, chaque jour, une petite pensée pour Matthew, son ami perdu qu’elle ne pensait nullement retrouver un jour. Toutefois, le destin aime nous jouer de mauvais tours. Il adore nous amener à penser que tout espoir est perdu et puis, nous mettre devant les yeux ce que l’on avait tant demandé.

Pour la douce, la situation se passa d’une manière toute particulière. Comme à son habitude, elle était venue boire un café chez ce petit marchand qu’elle aimait tant. La plupart du temps, personne ne faisait attention à elle. La demoiselle restait dans son coin et buvait tranquillement sa boisson tout en attendant quelques minutes avant de s’en aller. Que ne fut pas sa surprise quand un homme lui demanda s’il pouvait s’asseoir en face d’elle. Pour Robyn, ce n’était pas une chose qu’elle appréciait. La douce était bien loin d’être le genre de filles qui se laissait draguer par le premier venu. Cela ne changerait sans doute jamais. Lorsque ce jeune homme arriva, sa première réaction aurait été de lui dire non mais il y avait chez lui quelque chose d’étrange. La belle ne savait pas dire pourquoi mais elle avait l’impression de le connaître. C’est sans doute ce qui la poussa à accepter sa proposition. En tant normal, elle lui aurait dit d’aller se trouver une fille bien gentille mais ce visage. Il ne lui était point inconnu mais d’où pouvait-il bien provenir ? Elle n’en avait aucune idée, la faute à ces foutues lunettes. Ce fut d’ailleurs ce qui poussa la douce à se lever doucement de sa chaise pour aller enlever les lunettes au jeune homme. Qu’est ce qu’elle pensait en agissant de la sorte ? Qu’elle aurait peut-être une réponse sur l’identité de l’inconnu mais jamais, elle ne se serait imaginer qui se cachait derrière ces lunettes. Un seul regard, droit dans ses yeux et elle avait compris. Sans même réfléchir, elle le gifla. Non, cela ne lui ressemblait pas mais elle ne pouvait agir autrement. Le revoir ainsi après deux ans. La baffe ne fut, cependant, pas sa seule réaction. La belle se mit rapidement à pleurer. Ses nerfs lâchaient. Cela lui ressemblait plus. Robyn était incapable de bouger, elle se laissait tout simplement aller. Elle ne sentit même pas qu’il lui reprit les lunettes pour les remettre sur ses yeux. Tant de mots se trouvaient dans sa gorge mais elle n’arrivait point à les faire sortir. Matthew, c’était son ami qu’elle avait devant lui, ce garçon qui l’avait abandonné sans aucune nouvelle. Tout n’était que peine et douleur, pourtant, au fond de son cœur, elle était heureuse de savoir qu’il allait bien. Dans toutes ses larmes de tristesses, on pouvait donc en retrouver quelques-unes provenant de la joie de le retrouver.

La belle avait de plus en plus de mal de voir ce qui l’entourait. Néanmoins, elle sentit parfaitement deux bras l’attirer à elle pour l’enfermer. Un simple geste mais qui voulait dire beaucoup. Les sanglots se firent moins gros et comme si c’était totalement naturel, elle passa ses bras autour de son corps comme pour le forcer à ne pas la lâcher. Oui, elle se sentait bien tout contre lui comme en sécurité et cela lui faisait tellement de bien. « Chut ... Je suis là maintenant, je ne te quitterai plus ...» Un sourire se forma dans sa douleur, sa bouche, ses mots, tant de choses qui lui avait manqué. Matty était revendu et elle voulait croire, de tout son cœur, qu’il ne s’en irait plus jamais. La belle ne répondit rien pour le moment, elle préférait profiter de ce délicieux moment. Oui, elle se sentait bien dans ses bras, encore plus lorsqu’il resserra son étreinte. Elle se sentait bien, étouffer de la sorte par son ami. Ce genre de moments était rare et le voir agir de la sorte montrait à quel point il tenait à elle. « Jolie droite ...» La belle se mit à rire, pendant quelques secondes, avant de relever son visage vers lui. Elle se tenait toujours dans ses bras et n’avait aucune envie d’en partir. « La prochaine fois je te montrerais la gauche. » Oui, elle faisait un peu d’humour mais son cœur était encore totalement endolori. Comment avait-il pu partir sans lui laisser de nouvelles pendant aussi longtemps ? Elle voulait des explications et elle ferait tout et n’importe quoi pour les avoir. « Ne pars plus jamais de la sorte ! Pas un mot, pas un coup de fils en deux ans. J’étais morte d’inquiétude ! Tu aurais… » Les larmes recommencèrent. La douleur était si intense, non, elle ne voulait pas offrir un tel spectacle mais agir autrement lui était totalement impossible. Néanmoins, il n’oubliait pas une donnée plus qu’importante : Matty était de retour et il n’allait pas s’en aller, c’est tout ce qui comptait.
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