I'M A REAL WILD ONE

Je n’en croyais pas mes yeux, une fille, une brune dans les bras d’Adrian. Ils s’échangent leur salive et remarque à peine ma présence. Ca en est trop. On ne trompe pas Muse Hemmingway. C’est plutôt le contraire évidemment. Je m’éclipse discrètement de la chambre d’invité qu’ils ‘squattent’ – oui parce que monsieur me trompe dans ma propre maison ! – et je me persuade que… que ça ne m’affecte pas, que je suis forte et que ce genre de chose, ça ne devrait pas me faire pleurer et pourtant, je sens des larmes, des larmes de haine ou de peine ? Que sais-je. Je les essuie avant que quiconque ne voit ses preuves de mon imperfection, de ma faiblesse. Le pauvre Adrian. Descendant dans le jardin où le cœur de la soirée se passait, je me cherche une proie facile mais efficace. Matthew Cloverfield. Superbe. Blond, populaire, sexy et par-dessus tout, dépourvu de ce qu’on appelle l’intelligence. Je m’approche le fixant, il m’a remarqué. J’arrive, je m’assoie sur ses genoux et lui ne se prive pas de m’enlacer. « Tu ne veux pas.. qu'on aille dans un endroit tranquille ? » Lui lâche-je de ma voix la plus sensuelle. Tel un toutou, il me suit sous les yeux de ses amis qui étaient fiers de lui. Tout le monde nous regarde, je vois déjà des petites gamines envoyer des sms à toute l’école. C’est un succès, mon plan est un succès. Je me dirige, trainant Matthew par la main, me préparant à m’amuser. Ma sœur, qui profitait elle aussi de la soirée, qui n’a qu’un an de moins que moi arrive et m’attrape par le bras. « C’est une mauvaise idée Muse.. » me lâche-t-elle en me regardant dans les yeux comme si elle voulait me persuader rien qu’avec cette ‘attaque’ « Je sais ce que je fais, Poppee ». Elle me lâcha le bras, du regard et retourna à ses occupations. On a toujours eu une relation très fusionnelle malgré nos différences quelque fois. Souvent, j’ai l’impression qu’elle est plus âgée que moi.. Peut-être psychologiquement en fait. J’ai toujours été le mouton noir, celle qu’on présente en deuxième alors qu’elle est l’ainée, celle qu’on traite de trainée avant l’heure, celle qui ratera surement sa vie, celle qui est idiote, celle qu’on regarde avec des yeux méprisants, … Oui, je n’ai jamais réussi du côté familial. Est-ce pour ça que je me rabats et m’implique excessivement du côté social ? Peut-être oui…

Oui donc je fais passer une excellente soirée à ce cher jeune homme. Bien sur qu’il est marqué ! Le lendemain, ma meilleure amie de toujours vient me rendre visite comme d’habitude… elle s’appelle Gueule de Bois ! Original comme nom, non ? Je me lève et m’habille alors que l’autre et toujours endormi sur mon lit. Je m’approche et… plus je le regarde, plus je regrette. Je regrette de m’être servie de lui. Je regrette d’être encore si enfantine et me demande si un jour, mon esprit juvénile réussira à me quitter… Je vais le laisser dormir. « Bien amusée ? » je lui souris parce qu’elle m’a fait des pancakes. Oh oui des pancakes. Elle comprend mon sourire, elle décode mon regard et lit en moi. « .. Tu m’emmènes chez Amy ce soir ? » « Tu ne devrais pas trainer avec cette fille. Mais bon, je t’y emmènerais parce que je suis la meilleure des sœurs, n’est-ce pas ? » Finissant mes pancakes, je suppose vu le silence que Poppee a chassé tout le monde et a fait le ménage. Je ne peux pas vivre sans elle. Non pas parce qu’elle essuie derrière moi mais parce qu’elle est la seule, oui la seule, qui comprend ma pensée. Ma pensée troublée en ce moment.

Ma journée passée, je suis pire que lessivée, j’ai fumé, plaqué Adrian qui faisait son choqué et ignorait que je savais pour hier, j’ai eu un C en histoire, j’ai flirté, j’ai … je suis fatiguée parce que, j’ai fait la même chose qu’hier, avant-hier et encore avant-hier. La routine me tue petit à petit, j’ai l’impression. Mais tant que je garde ma réputation, ça me va. Poppee est déjà prête, moi, je suis dans la voiture, avec un peu d’alcool dans le sang. Elle entre, claque la porte, on se regarde. Une fois de plus, elle me décode. « Tu as bu alors qu’on est lundi ? Tu es sure que tu peux conduire ? » Je soupire. Je ne peux rien lui cacher. Pour aller chez son amie, ce n’est pas bien loin, pas bien compliqué et pourtant, j’ai l’impression de conduire pour aller dans un autre pays. Sur la route, nous sommes calmes. Elle propose d’allumer la radio, je refuse, j’ai beaucoup trop mal à la tête. « Qu’est-ce que tu as ? » « Rien » « Ne mens pas » « PUTAIN MAIS RIEN JE TE.. » « MUSEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE.. ! »

“Donne moi une autre chance, je t'en supplie”

J’avais tourné la tête qu’une demie seconde. Je ne l’ai regardée qu’une demi-seconde. Cette demi-seconde que je regrette tellement. Que je regrette tellement. Que je regrette tellement… cette demie seconde qui a tout changé, je hais le temps. Je hais Dieu, je hais tout ce qui nous entoure. Je n’ai que de haine dans mes yeux, je me haïs plus que tout. Qu’est-ce qui m’empêche de mettre fin à mes jours ? Dites moi, Dieu ? Ce que j’ai fait… « .. Je ne savais pas quoi lui offrir pour son anniversaire. » « S’il-vous-plait ? » « Je ne voulais pas lui dire que ce qu’il m’énervait, c’était que je ne trouvais rien pour son anniversaire. »

HER FEELINGS SHE HIDES



YOU'RE SO AFRAID OF TAKING CHANCES




IT'S SEEMS LIKE A LONG WAY