Mais au fond, il n'y a pas d'amis, il n'y a que des complices. Et quand la complicité cesse, l'amitié s'évanouit.

La rue est déserte en ce samedi soir, je déhambule sur le trottoir à la recherche du bar le plus proche, j'ai soudainement cette soif étanche qui m'empêche de continuer de fonctionner Je ne suis pas alcoolique non, je profite uniquement de c'est moments pour décompresser, chasser les mauvais esprits qui font partis de mon quotidien. Finalement arrivé à destination, j'entre dans le bar que je connaissais assez bien, je fais partie maintenant des habituées de la place, et je ne m'en cache pas. Je m'avance vers le bar, saluant le barman par la même ocassion, un salut bref, mais chaleureux. Puis je retire mon sac de sur mon épaule et lui demande; «Une bière s'il te plaît.» Il acquisse d'un léger signe de tête, puis je me retrouve seule au comptoir. L'endroit est peu visité, je suis assez surprise tellement que je regarde l'heure sur mon portable, il est pourtant 22 heures, je reçois finalement ma bière, et je remercie le barman qui retourne à son ouvrage. La première gorgée est toujours bonne, elle m'apaise, étrangement je sens que je vais l'étirer longtemps cette bière, mais je m'en fou le bar est ouvert une bonne partie de la nuit. Je regarde légèrement autour de moi, mon dos est rond et mes épaules voutées signe de la pression continuelles du boulot, ou encore de ses cauchemards qui me causent de l'insomnie. Un soupir blasé s'échappe d'entre mes lèvres, je reprend une autre bonne gorgée de ma consommation, puis la porte du bar s'ouvre, quelqu'un fait son entrée, mais je ne l'a regarde même pas. Mes yeux demeurent rivés sur ma bouteille pleine, soudainement des pas se font entendre, puis il s'asseoit. Je dis "il" parce que je sais qui se trouve sur le tabouret à côté du mien. Mes yeux se posent sur lui, après quelque secondes de silence, un petit sourire en coin apparaît sur mon visage et rend mon visage quelque peu plus jolie. Il est l'un des seuls qui a cette effet sur moi, normal puisqu'il me connait par coeur, donc il ne parle pas pour ne rien dire, ou ne pose pas ses questions à laquelle on déteste répondre, vous voyez? La voix du serveur se fait entendre; «Qu'est-ce que je te sers?» À la réponse du jeune homme, je souris. Il ne change jamais ses habitudes, j'aurais pu le deviner les yeux fermés. «On n'est venu à la chasse?» Évidemment, je parle des femmes. Parce que bon, Keaden est un homme à femme, et il le sera toujours. Malheureusement pour lui, il n'aura pas énormément de choix, me voilà entrain de reprendre une autre gorgée. Posant ensuite mes yeux vers l'avant,peut-être vient-il boire son "désespoir" lui aussi? J'en sais rien, mais je suis plutôt contente de le voir. Ça faisait longtemps, trop longtemps.