17 avril 1997, point de vue de Joyce.
« M 'maaan ! Je peux aller chez Allie ? » « Si tu veux, ma chérie, mais n'oublies pas de rentrer pour le dîner. » « Promis ! » Sans attendre plus longtemps, je sortis de la maison et dévalais mon jardin jusqu'à arriver devant la maison de mes voisins. Je sonnai et Auriele Hawkins ne fut pas surprise de me voir, elle me fit entrer en me demandant comment allait ma mère et en me proposant des cookies. Auriele était la meilleure amie de ma mère et sa fille était devenue la mienne. Rapidement, la petite brune vint d'ailleurs me chercher pour m'emmener dans sa chambre où on commençait à jouer aux poupées. « Tu sais, Joy, quand on sera grandes, on ne se perdra jamais ! On sera toujours meilleures amies, comme nos mamans. Et puis, toi, tu te marieras à Flynn comme ça se sera plus facile puis je serais la tatie de votre bébé. » « Beuurk ! J'veux pas me marier avec Flynn, c'est mon copain. » « Ben justement, vous serez amis et amoureux, c'est chouette, je trouve. » Alors que l'on était en pleine discussion de petites filles, le fameux Flynn débarqua en bousculant tout sur son passage. Il portait une cape de Superman et ses pantoufles Snoopy. « Super Flynn à la rescousse ! » En faisant irruption dans la chambre, il avait renversé la maison de poupées d'Alizée qui le regardait avec des yeux remplis de colère alors que moi, je rigolais. « SuperNuloss' ouais ! Regarde ce que t'as fait à ma maison. » Riant, ma meilleure amie poussa alors son frère sur son lit avant que celui-ci ne se mette à la chatouiller. Soudain, ils se stoppèrent net et me regardèrent avec des yeux pleins de malice qui ne présageaient rien de bon. Sans que je m'y attente, ils me sautèrent dessus et commencèrent à me chatouiller. Je gesticulais dans tous les sens en riant, essayant de leur dire d'arrêter : « Stop ! Sinon, j'suis plus votre copine pour la vie ! » On était jeunes et insouciants à cette époque, rien ne pouvait nous atteindre, jusqu'à ce que le père de mes amis meure, là, ce fut le début du cauchemar.

24 décembre 2008, point de vue de Flynn.
Aujourd'hui, c'est la veille de noël et comme chaque année depuis que mon père nous avait quittés, on fêtait ça chez les Ackerman avec ma mère et ma soeur. Je trouvais ça tellement mal venu de fêter noël, c'est censé être une fête de famille, mon père est censé être avec nous. Néanmoins, je fis quand même l'effort de m'apprêter et de m'y rendre, je devais le faire pour Alizée et maman. Une fois arrivée devant la porte, ma soeur toqua et quelques secondes plus tard, Joyce venait nous ouvrir. Elle était vraiment ravissante, comme toujours, l'adolescence lui allait bien. Elle nous fit entrer avec un grand sourire, elle avait toujours aimé noël depuis qu'elle était môme. On s'entendait d'ailleurs plutôt bien à l'époque mais maintenant.. Je ne veux plus m'attacher, lorsqu'on s'attache, on souffre, systématiquement. « Et ben, Joy, t'es super canon ! Le mec du bar doit passer où quoi ? » La jolie brune tira une langue à ma soeur avant de prendre nos manteaux et de nous amener au salon. C'était qui ce fameux "mec du bar" ? Joyce n'était pas du genre à sauter sur tout ce qui bouge et le fait que ma soeur en parle voulait dire beaucoup de choses : ce mec plaisait à Joyce. Sans que je ne contrôle quoi que ce soit, je sentis une pointe de jalousie me pincer le coeur. Alors que mon regard croisait celui de notre hôte, je croisai les bras et détournai les yeux. Soudain les Ackerman arrivèrent, je leur souris alors et les remerciai pour leur accueil, jouant les garçons modèles. Façade. De toute la soirée, je ne jetai pas un seul regard àJoyce, j'avais décidé de l'ignorer depuis bien trop longtemps que pour me laisser guider par mes émotions, ce n'était qu'une fille, une fille parmi dans d'autres.

20 juillet 2011, point de vue de Flynn.
C'est parti, je vais avoir ma greffe, on va me sauver la vie et pourtant, j'ai une peur bleue, il paraît que c'est normal. Ma mère est là et Lorena attend dans la salle d'attente. Alizée aurait voulu venir mais elle avait quelque chose d'important à faire. Mon père était occupé à faire les cent pas dans la chambre alors que ma mère me caressait les cheveux comme pour se calmer. Soudain, l'infirmière vint me chercher pour m'emmener au bloc opératoire. J'embrassai ma mère, la femme de ma vie et on me conduit jusque la fameuse salle, soudain, j'aperçus une tignasse blonde que je connaissais trop bien. J'aurais voulu appeler ma soeur mais l'infirmière m'amena rapidement plus loin. J'eus droit à l'anesthésie, j'ai compté jusqu'à sept et puis, je me suis endormi. Quelques heures plus tard, je me suis réveillé dans ma chambre, j'avais l'impression de n'avoir rien vécu, peut-être que mon donneur s'était fait la malle, qui sait. Je soulevais le drap et remarquai rapidement un bandage sur ma cicatrice. Je levai alors les yeux pour regarder si mes proches étaient là mais la seule personne que je vis fut Joyce. Je grimaçai avant d'essayer de me redresser, en vain. Elle était dans une chaise roulante et portait une blouse de l'hôpital, je la trouvais magnifique.. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire ici ? « Tu.. Qu'est-ce que tu fiches ici ? » Il ne me répondit pas et se contenta de sourire. « Joyce.. » « Qui j'allais bien pouvoir emmerder si tu crevais, hein ? » Cette fois-ci, se fut à mon tour de sourire, je m'apprêtais à répliquer lorsque la porte s'ouvrit sur une Lorena tout ébahie avec une boite de chocolat à la main. Elle se précipita vers moi et embrassa mon front. « J'ai eu tellement peur pour toi.. Tu ne me fais plus jamais ça hein, sale connard. » Elle caressa tendrement ma joue alors que je cherchais Joyce du regard, elle était près de la porte. « Joy ! » « Ne me remercies pas, Flynn, prends juste soin de mon rein. » Elle partit alors, me laissant avec ma copine.

28 juillet 2011, point de vue d'Alizée.
Cela faisait maintenant deux jours que mon frère et ma meilleure amie avaient subi leurs opérations, deux jours qu'une partie de ma meilleure amie flottait en mon frère. Même si j'ai été la première au courant, j'avoue que ça m'étonne toujours de savoir qu'elle a été capable de faire ça pour lui. Certes, ils avaient été proches lorsqu'ils étaient petits et même si depuis que mon père était mort, Flynn préférait éviter Joy, je savais parfaitement qu'il avait toujours de l'affection et elle aussi mais à ce point-là.. Elle lui a quand même donné un rein, ce n'est pas rien. J'avais beau essayer de leur faire cracher le morceau, aucun ne voulait admettre qu'il était fou de l'autre. Quoi qu'il en soit, après ma visite quotidienne dans la chambre de ma meilleure amie, j'allai jusqu'à celle de mon frère, Lorena n'était pas là, maman non plus. Il était tout seul dans son lit à observer une vieille photo, je m'approchai de lui et regardai la photo : c'était Joyce, lui et moi, on devait avoir huit ans grand max sur ce cliché. Je souris doucement avant de m'asseoir près de lui et de prendre sa main dans la mienne. « Laisse-lui du temps.. Elle reviendra. On attend juste que toi, tu reviennes.. Le vrai toi. Pas ce petit con qui ne pense qu'à baiser, sniffer et boire. D'ailleurs, tu vas devoir faire attention maintenant » « Tu vois.. Le problème, c'est que je ne sais même pas comment la remercier.. C'est tellement énorme comme geste ! Elle m'a sauvé la vie, Allie. » « Je sais.. Et je suis persuadée qu'elle ne la pas fait sans raison si tu vois ce que je veux dire. » Mon frère fronça un sourcil et me regarda, interrogatif. « Flynn, t'es aveugle ou quoi ? Elle est amour.. » Avant que je ne finisse ma phrase, la porte s'ouvrit et Lorena entra tout sourire. Sa "copine", encore. Et dire que je l'aimais bien au début.