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| Sujet: LEVI ✝ we waste our lives working at jobs we hate to buy shit we don’t need. Jeu 18 Aoû - 17:39 | |
| fucking wall street's man BUCKLEY LEVI APPOLINAIRE ft. mathias lauridsenNOM Buckley. ۱ PRÉNOM(S) Levi Appolinaire. ۱ ÂGE vingt et un ans. ۱ ORIGINE anglo-écossaise. ۱ STATUT CIVIL célibataire. ۱ OCCUPATION trader pour son compte et pour l'entreprise de son oncle. ۱ GROUPE filthy youth. ۱ AVATAR mathias lauridsen. ۱ CREDITS jamies- | tumblr.
feel the shine and cast the line Au fond d'une des églises de la ville de New-York, un petit garçon balance ses pieds dans le vide, l'esprit ailleurs. Il n'avait pas donné à manger ni à boire à sa souris depuis hier soir, et il avait très peur qu'il lui arrive quelque chose. Il soupira, recevant alors un regard réprobateur de la part de la jeune femme assise à côté de lui. Elle portait une jolie robe d'un bleu très pâle, qui allait à ravir avec ses longs cheveux roux et son teint pâle. Le petit garçon prit quelques secondes pour la dévisager, comptant distraitement les grains de beauté qui ornaient son cou et son visage. Un, deux, trois, quatre, cinq, six. Six. Est-ce que cela voulait-il dire qu'elle était belle? Sans doute. De toute manière, Levi Appolinaire Buckley savait pertinemment que sa mère était belle. Il entendait des commentaires approbateurs sur elle tout le temps. Elle était parfaite aux yeux de tout le monde, et ce que Levi trouvait particulièrement bizarre, c'était que celui qui était censé le savoir mieux que quiconque ne cessait jamais de la dénigrer. Alors finalement, peut-être était est-ce ça, l'amour? Voir chez l'être aimé ce qu'il n'y a pas de bon, à l'inverse des autres qui ne tireront que le meilleur de ce que vous laissez apparaître de vous? Oui. C'était sûrement ça, l'amour, se dit-il, tandis que les gens commençaient à chanter. Rappeler à l'autre ce qui le dérange, lui dire ce qui ne va pas chez lui. Et dans un sourire, Levi, six ans, conclut alors que ses parents l'aimaient vraiment beaucoup.
MR BUCKLEY — Et voici ma progéniture, Appolinaire.
Levi n'avait jamais vraiment compris pourquoi il s'obstinait à l'appeler par son second prénom. Peut-être que cela sonnait mieux, il n'en savait rien. Encore un truc d'hommes d'affaires, sans doute. C'était aussi peut-être une tradition dans leur cercle de nommer leur fils par ce mot désagréable. "Progéniture". Il avait l'impression d'être un des dossiers de son père, et au fond, il savait que ce dernier le traitait un peu comme tel. Le monsieur devant lui s'abaissa quelque peu et tendit vers Levi un bonbon au caramel. Ce dernier le prit et le remercia timidement, puis partit tout de suite après. Il avait l'habitude, de ce genre de visites. Et c'était toujours la même chose. Tu dis bonjour, tu souris gentiment, tu acceptes le bonbon et tu t'en vas, en sautillant joyeusement c'est encore mieux, parce que ça montre l'innocence, le fait que tu es tout le temps très sage. Mais depuis peu, Levi se contente juste d'afficher un minuscule sourire, penchant pour la grimace, de marmonner un simple "merci monsieur" et de partir, sans rien dire. Laisser les grands s'occuper de choses de grands. Leur faire croire que tu t'en remets alors à des choses d'enfants, à des choses futiles. Ce qui l'amuse, le petit Buckley, c'est à quel point ces visites sont toujours les mêmes. Il entend à chaque fois le majordome annoncer l'arrivée d'un quelconque client, fournisseur, "ami". Il entend ensuite son père clamer d'une voix soudainement ravie "Ha! Le voilà! Celui que j'attendais!", le bruit d'une porte qui se ferme, une réponse telle que "Et me voilà!" ou bien "Buckley, mon vieux Buckley!". Puis ils partagent une clope ou quelque chose dans le genre, discutent de futilités puis en retournent aux affaires. C'est toujours pareil. Puis on l'appelle, histoire qu'on ne pense pas qu'il cache son enfant parce qu'il pense d'abord à son affaire, pour qu'on sente toujours cette impression bonne enfant dans cette rencontre, qu'on chasse un peu les tensions d'une possible dispute.
MR BUCKLEY — Et voici ma progéniture, Appolinaire.
Ou plutôt Fils. Ou plutôt, Fils Buckley. Héritier Buckley. Héritier Buckley Je-pêterai-bientôt-plus-haut-que-mon-cul. Gosse de riche. ou bien Enfoiré. Non. Levi ne s'offusquera pas pour si peu. Il a l'habitude. C'est étrange, mais aussi loin qu'il puisse se souvenir, il a toujours été appelé par ces noms. Personne ne lui a jamais demandé comment il s'appelait vraiment. Personne n'est jamais venu de son plein gré, pour lui. Pour ce qu'il est. Non. Si on lui tendait un bonbon, ce n'était pas par gentillesse. Dans leurs têtes, c'était : je donne un bonbon au fils Buckley, ça sauvera peut-être ma tête. Tout ceci est calculé, toutes ces mises en scènes dans le but de l'appâter. Levi, c'est un très gros poisson, qui bientôt deviendra le requin qu'est aujourd'hui son père. En attendant, personne n'est allé plus loin que la première page du dossier "Progéniture Buckley - Futur héritier de l'entreprise", pas plus loin que la photo d'identité ternie prise dans un photomaton d'une gare d'un gamin qui sera un jour patron et qui s'affiche calme et serein. Alors qu'au fond, il bouillonne. De rage, de tristesse. De lassitude.
Son père ne l'appelle pas. Non, ce n'est jamais ; voici mon fils, mon petit Levi. Non, c'est ma progéniture. Un truc que ma femme a chié et qui va reprendre l'entreprise quand je clamserai. Et d'ailleurs, je fais tout pour qu'il soit comme moi. Je veux qu'il soit comme moi. J'exige qu'il soit exactement comme moi. Aussi brillant, aussi obnubilé que moi par l'argent, le gain, le luxe. Tant et si bien qu'il en oubliera sa propre femme, son propre gosse, qui à son tour reprendra l'affaire, histoire que ça perdure, qu'on y voit là un truc familial. Mais il n'y a jamais rien eu de familial chez les Buckley.
Tout ceci, bien entendu, Levi n'en avait pas conscience. A six ans, il se contentait de faire ce qu'on lui disait. "Tiens toi droit, mange correctement, ne t'habille pas comme ça, ne vas pas dehors tu vas te salir, coiffe toi, sois patient, sois silencieux, ne pleure pas pour rien, ne vas pas dans le salon, fais tes devoirs, oublie ça c'est pour les bébés, c'est dangereux, oui tu dois venir, non tu restes ici." Il les connaît encore par coeur, toutes ces règles de vie. Mais ce dont il se souvient aussi, c'est de sa mère. Elle était jolie, elle était très douce, elle accompagnait toujours son père à des réceptions, elle s'allongeait dans l'herbe, elle venait d'une petite ville nommée Arrowsic, elle lisait la Bible. Ah, ça, pour être chrétienne, c'était la meilleure. Elle connaissait la Bible comme sa poche, et elle souhaitait que Levi la suive chaque dimanche à l'Eglise. Il y allait pour lui faire plaisir, et parce qu'il aimait la regarder lors de ces moments là. Ses traits étaient détendus, elle avait le sourire, elle était très attentive et surtout, elle tenait la main de Levi. Bien sûr, parfois, elle le gratifiait d'un regard dédaigneux parce qu'il s'occupait plutôt à regarder le plafond qu'à tendre l'oreille mais dès qu'ils sortaient tous les deux de là, elle lui offrait un petit baiser sur la joue. C'était leur moment à eux, même si Levi n'y croyait pas plus que ça.
Elle n'était pas toujours tendre, parfois même pire que son père. Il sait aujourd'hui qu'elle était frustrée d'avoir échouée. Elle n'avait pas réussi à le convertir à ses croyances, à sa raison de vivre. Il avait contribué à sa première déception. A son premier échec. Parce que le parcours de sa mère était aussi beau que celui de la Vierge. Elle avait fait des études pour devenir infirmière, elle avait réussi. Elle avait épousé un homme de bonne famille, au coffre fort aussi rempli que son agenda. Elle était bien vue de tout le monde, son père faisait partie de la Marine, sa mère était une femme respectable qui avait fondé une association caritative... Tout lui avait toujours réussi. Tout avait toujours fonctionné selon ses envies. Elle avait voulu un garçon, elle en avait eu un. Elle l'avait voulu croyant. Et ça n'avait pas marché. Ni pour lui, ni pour son père. Mais à trop vouloir changer les autres, elle finira sûrement elle-même comme eux.
LEVI — Papa, tu vas mieux maintenant que la dame est passée ? MME BUCKLEY — La dame ? Quelle dame ? MR BUCKLEY — Tu... Je... LEVI — Oui, Papa demandait à une dame habillée en infirmière de lui "éteindre tout de suite les flammes qu'elle avait provoqué dans son pantalon". Elle t'a renversé du café ? Une question innocente posée en plein milieu d'un repas, vers sept heures trente. Levi s'en souvient comme si c'était hier. Ils mangeaient de la cuisine française, quelque chose de très bon mais dont il ne se souvenait plus vraiment du nom. Leurs assiettes étaient bien entamées mais le silence s'était fait jusqu'alors intact, et s'était vu brisé quand Levi avait souhaité lancer la conversation, pour rendre l'atmosphère plus chaleureuse. Mais au lieu de la réchauffer juste comme il le fallait, le petit garçon de sept ans avait attisé une colère nouvelle, nourrie une tension déjà palpable à mille kilomètres à la ronde, faisant subitement éclipser le majordome qui s'était attendu à ce qu'on lui demande quelque chose, faisant rentrer dans son panier le si téméraire berger allemand de monsieur Buckley et provoquant la chute (que vit au ralenti la progéniture Buckley, surpris de ce changement si brusque d'atmosphère) de la fourchette de madame Buckley.
MME BUCKLEY — Une infirmière, dis-tu ? LEVI — Ou-oui. D'ailleurs, si tu avais mal, pourquoi tu n'as pas demandé à Maman ? MME BUCKLEY — Votre fils a raison, n'est-ce pas ? Pourquoi n'avez vous pas demandé à votre femme, monsieur Buckley ?
Levi se rendit soudainement compte de son erreur. Quand sa mère utilisait la deuxième personne du pluriel, c'était que les cris et les larmes se préparaient. Il voyait déjà dans le coin de chacun de ses jolis yeux en amande commencer à perler une larme brillante, sa pomme d'Adam monter et redescendre, sa main droite pianoter sur la surface en chêne de la table et l'autre triturer nerveusement son menton pointu. Indirectement, il avait provoqué son malheur, sa tristesse. Alors il n'était pas resté et s'était contenté de monter lentement les marches de l'escalier de la grande maison, sous le rythme endiablé des paroles débitées par sa mère et des bégaiements qui la prie d'excuser ses écarts de son père, qui ne tardèrent pas à se caler sur le même niveau de décibel que sa femme.
Et puis, finalement, cette question ; C'est quoi, vraiment, l'amour ? Parce que si c'était ça, il n'en voudrait pas. Jamais.
MACKENZIE — Je m'appelle Mackenzie. LEVI — Moi c'est Levi. MACKENZIE —Ton père n'avait pas dit Appolinaire ? LEVI — Ouais, mais mon père est con.
Elle haussa les sourcils, surprise par le naturel avec lequel cette phrase avait été balancé. Elle ne releva pas, cependant, et se contenta de se retourner un peu, histoire de revoir la tête de celui qu'il définissait comme tel. Il discutait avec son propre père, et Levi profita de cet instant pour observer un peu mieux la jeune fille qui se tenait devant lui. Ils avaient seize ans tous les deux, et avaient été obligé de participer à cette petite réunion. Elle avait lieu dans le petit manoir même de la famille de Levi. On les avait présenté puis laissé seuls. L'ennui se dessinait sur son visage, de la même façon qu'il s'était installé sur celui de Levi.
Levi trouvait Macky particulièrement jolie. Elle avait de jolis cheveux blonds, un menton bien dessiné et des yeux d'un marron sombre. Elle portait une petite robe à corset qui moulait ses formes et qui s'arrêtait au-dessus de ses genoux un peu noueux. Ses lèvres étaient pleines et il se surprit à vouloir les goûter. Ce n'était pas la première fois qu'il était attiré par une fille, mais c'était très étonnant qu'il soit attiré par une fille comme elle.
MACKENZIE — Je rêve ou tu me mates ? LEVI — Je ne te mate pas. Je constate que tu es très jolie. MACKENZIE — Hm. Bien rattrapé. Mais je ne suis pas dupe.
Elle ne semblait pas spécialement en colère. Elle semblait plutôt surprise, et assez flattée du regard charmeur qu'il lui adressait.
LEVI — On monte à l'étage? MACKENZIE — On monte à l'étage.
Une heure qu'ils discutaient de leurs vies respectives. Ils étaient assis sur le confortable canapé qui était désormais installé dans la chambre de Levi. Le verrou était fermé, personne n'avait remarqué leur absence. Comme d'habitude, personne ne s'en occupait réellement. Lentement, Mackenzie s'était approché, elle avait plaqué ses lèvres contre celles de Levi qui s'était empressé de répondre à ce baiser. Doucement, la température s'était levé, les caresses s'étaient faites plus pressantes, les respirations plus saccadées. Ce soir-là, Levi s'était dit que si c'était ça, aimer, c'était facile. Mais après ce moment de bonheur total, Mackenzie était partie. Il la connaissait depuis, quoi ? quelques heures ? et quelque chose de nouveau animait déjà son coeur. Etrangement, il était assez triste. Elle était partie, et il ne la reverrait plus. C'était fini. Alors si c'était ça, l'amour, si c'était de la douleur après la chaleur, c'était dur. C'était peut-être pas pour lui.
Les études de droit, c'était son rêve. Il avait envie de faire des études de droit. Mais son père lui lâchait plus ses baskets. Enfin, baskets. Plutôt ses souliers de Yves Saint-Laurent, parce que ça fait mauvais genre les baskets Vans avec un costard. C'est qu'il a grandi, le Levi. Dix-huit ans, diplôme et tout le bordel en poche. C'est une tronche en économie, il sait tout ce qui se passe en bourse, c'est un homme, pour son père, un vrai. C'est étrange de voir cette petite lueur de fierté dans ses yeux et pour rien au monde, Levi la laisserait s'en aller. Il a un peu oublié l'épisode avec son père et cette infirmière usurpatrice. Il en a oublié ses rêves, son envie de se barrer. Il a un peu oublié sa mère en fait aussi. Elle était de moins en moins présente. Il la voyait moins, elle semblait obnubilé par son association caritative avec sa mère. Elle rentrait tard, et, étrangement, elle semblait moins belle, mais plus heureuse. Et pendant ce temps, son père ne voyait que lui. Son art de prendre des risques avec l'argent, ce don qu'il a. Tu devrais être trader mon fils. Pour moi. Pour mon entreprise. Tu serais parfait.
Mais après tout, pourquoi pas ? Comment refuser quelque chose à son père ? Depuis longtemps, ça allait, chez les Buckley. Les parents se disputaient pas, le fils était heureux, ou en tout cas le croyait-il. Mais si ça allait aussi bien, c'était pour une bonne raison. Si ça allait aussi bien, c'était qu'il y avait anguille sous roche. Ou plutôt homme sous couette. Ouais. La parfaite petite femme, la parfaite fille, la parfaite Madame Buckley trompait son mari. Celle qu'on pensait la moins susceptible de tomber dans les bras d'un des plus affreux péché s'était laissé charmé par le danger. Expédition directe devant la porte, des claques qui fendaient l'air, les bagages en main, la honte d'avoir été pris à son propre jeu animant la rage de monsieur Buckley.
LEVI — T'es gonflé de faire ça. MONSIEUR BUCKLEY — Toi, tu la fermes. LEVI — C'est vrai que t'es un ange toi, à côté, hein ? T'attendais le bon moment pour la jeter, non ? Elle t'a pardonné, elle. Elle aurait pu te jeter aussi, connard.
Une nouvelle claque s'abbat, mais cette fois sur sa joue. Il était livide. Il marmonna des mots incompréhensibles et Levi se contenta de se barrer devant ses bégaiements. Fini le projet d'être trader pour son enculé de père, fini cette faiblesse devant cette lueur de fierté, fini ce manque, fini tout ce bordel. Fini Monsieur Buckley. Deux semaines plus tard, il s'est tué en voiture avec une bonne dose d'alcool dans le sang. Début de la proposition de son oncle, qui lui propose de devenir trader dans l'entreprise de son père, mais pas pour son père. Juste pour lui, pour lui-même. Mais un peu pour son oncle aussi quand même. Il sait qu'il gère bien, il sait qu'il est doué. Et puis, il pourra profiter de ça comme un tremplin, puis de devenir indépendant ou de prendre des clients à côté. Travailler chez toi, mais d'abord déménager de chez tes grands parents, trouver un truc, n'importe quoi, tonton qui hérite jusqu'à ce que tu te sentes de reprendre le flambeau te le paie. Tonton, il est gentil, un peu égoïste, mais gentil. Il te refuse rien, t'es son futur patron, alors même quand tu dis que tu veux aller dans le bled que t'as conseillé ta mère, histoire de faire ton deuil, de te barrer de Wall Street et tout l'univers de New-York, et puis il te dit que c'est ok, travailler à distance c'est pas handicapant. Tant que tu bosses. PSEUDO OU PRÉNOM 44sunsets. ۱ ÂGE seize ans. ۱ COMMENT AS-TU OUVERT LA PORTE DE THUB ? en voyageant de forums en forums /o/. ۱ TU LA TROUVES COMMENT LA DÉCORATION CHEZ NOUS ? j'aime **. ۱ PARLE MAINTENANT OU TAIS-TOI À JAMAIS j'y réfléchis. ۱
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Dernière édition par A. Levi Buckley le Ven 19 Aoû - 16:35, édité 14 fois |
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