Sujet: Arrowsic, terre de miracles ... [Jolene] Mer 7 Sep - 11:40
« QUOI ? Comment ça il n'y en a plus ? Vous plaisantez j'espère ! » Exaspéré par l'air grave du tenancier qui laissait deviner que ce dernier ne plaisantait pas et que le produit était bel et bien en rupture de stock, Reed ne put réprimer un coup de sang qui le fit taper du poing sur le comptoir. « Vous vous foutez de la gueule de qui au juste ? Je vous rappelle que le principe même d'une épicerie est d'avoir du stock pour nourrir les habitants de la ville à laquelle elle est rattachée, quand bien même la ville en question se trouve être un trou à rats comme celui-ci ! » S'écria-t-il, de très mauvaise humeur. « Vous ne me ferez pas croire que tous les casse-couilles du coin se sont passé le mot pour écouler votre stock de foi gras dans la même semaine ! » Ce n'était pas possible, les gens de ce bled avaient si peu de goût et prêtaient si peu d'importance à ce qu'ils mangeaient qu'il était tout bonnement inimaginable d'envisager qu'un stock entier de produit haut de gamme (et encore, tout était relatif pour le grand Chef qu'il avait été, ayant côtoyé les meilleurs éleveurs et travaillé des produits tellement frais qu'il était - la plupart du temps - impossible pour un aliment industriel de trouver grâce à ses yeux ...) ait pu s'écouler aussi vite alors qu'il avait repéré, une semaine auparavant, dans la vitrine de l'échoppe, cet ingrédient qu'il se serait bien vu préparer lui-même ce soir là, histoire de se changer les idées et de profiter du week-end pour cuisiner autre chose que ces maudites pâtes, frites et autres insanités qu'il préparait à longueur de semaine aux lycéens de l'établissement dans lequel il travaillait ...
Refusant de prendre en compte les explications du commerçant, Reed finît par pousser un rugissement indigné et bouscula la personne qui faisait la queue derrière lui pour se diriger vers la sortie sans omettre de ponctuer son départ d'un « Allez donc vous faire foutre ! » d'une politesse dont lui seul avait le secret ... Arrivé dehors, il bifurqua sur sa droite et remonta la rue d'un pas lourd de contrariété. Lui qui détestait qu'on le contredise, qu'on ne lui obéisse pas ou que les choses n'aillent pas dans son sens, il était servi dans ce coin pourri où les habitants (tous plus demeurés les uns que les autres) semblaient se liguer contre la sauvegarde du peu de bonne humeur qu'il arrivait à ressentir, parfois, quand - par on ne sait quel miracle - il se réveillait reposé et relativement en forme après une bonne nuit de sommeil sans rêves (par opposition aux nombreux cauchemars qu'il ne pouvait s'empêcher de faire et qui tournaient tous autour de sa vie d'avant, à Paris). Inattentif, il fourra les mains dans ses poches et rentra le cou dans ses épaules sans se rendre compte qu'une autre personne - toute aussi inattentive que lui - arrivait en sens inverse. Même la largeur des trottoirs était ridiculement médiocre dans cette ville, si bien que la collision fut inévitable et que Reed sentit son torse se faire heurter de plein fouet par l'inconnue.
« RAH ! » S'indigna-t-il de plus belle en reprenant son équilibre et en décochant à l'attaquante un regard meurtrier. « Regardez devant vous quand vous marchez, maladroite ! » Galant, courtois, gentleman ... Du McKeenan tout craché. Bien évidemment, il ne se donna pas la peine de ramasser ce qui avait pu tomber des mains de la jeune femme lors de l'impact et s'apprêtait même à la contourner avec dédain afin de rentrer chez lui quand son regard agressif croisa celui - familier lui semblait-il ... - de l'étrangère. Il y eut un temps de silence durant lequel il la détailla sans rien dire et avec une incrédulité à peine visible, puis son expression jusqu'alors encore teintée de mécontentement se transforma en air impassible. « Arrowisc, terre miraculeuse qui vit ressusciter Massie Harrison ... » Lâcha-t-il avec cynisme, apparemment pas plus chamboulé que ça de voir ressurgir l'une de ses ex petites amies ressurgir d'entre les morts, teinte en blonde et pommée, à son instar, dans une ville qui n'était pas assez grande et pas assez chic pour lui, et encore moins pour le souvenir qu'il gardait d'elle ; à savoir celui d'une adolescente tapageuse, superficielle, rebelle et fashionista. « Pas assez bien pour toi le cimetière, ma poule ? Pas assez de champagne et de limousines ? Mauvaise pioche, c'est pas ici que tu trouveras ton paradis ... » . Amer, il replaça les mains dans ses poches et détailla une nouvelle fois cette couleur de cheveux qui lui allait décidément moins bien que le brun sulfureux de l'époque où il s'était extasié de sentir la chevelure de la belle glisser sur sa peau nue.
Sujet: Re: Arrowsic, terre de miracles ... [Jolene] Mer 7 Sep - 23:08
Le principal avantage que possédait Jolene depuis qu’elle vivait chez Ian était surtout lié au confort. La belle avait passé tellement de temps à dormir dans sa voiture que la sensation d’un bon lit l’avait fait dormir comme un bébé pendant une bonne partie de sa journée. Alors que quelques jours étaient passés, cette sensation ne s’était pas affaiblie, bien au contraire, ces nuits étaient assez paisibles et les seules fois où elle se réveillait, c’était seulement par la faute de ses cauchemars. Oui, même après plus d’un an, la blondinette revoyait cette scène où elle entendait les pleurs d’Angie, elle voulait la toucher, la réconforter malheureusement, on l’en empêchait. Sans doute qu’à jamais, elle se souviendrait du jour où on lui a enlevé son bien le plus précieux, la chair de sa chair, sa petite fille. Pour l’instant, la belle essayait de ne pas y repenser. Elle n’était pas Massie la mère qui avait était contrainte d’abandonner son enfant. Non, elle était Jolene, la douce femme qui était en train de faire ses courses afin de cuisiner un bon repas à l’homme qui l’hébergerait gracieusement. N’ayant jamais eu de talents de cuisinières, elle avait eu peur de tout faire cramer toutefois, suivant des recettes, elle avait réussi à ne pas passer pour la plus mauvaise donzelle de la terre. Qui plus est, aucun empoisonnement n’avait été recensé ce qui ressemblait bien à l’un de ses plus grands exploits. Ce soir la belle avait décidé de mélanger de bonnes pommes de terre sautées avec un petit rôti de dinde. Là où elle s’était lâchée c’est en prenant le foie gras qu’elle avait vu dans la vitrine. L’homme chez qui elle vivait lui laissait libre choix pour les courses et son ancienne vie avait quelque peu parlé et un peu de foie gras poêlé lui ferait un bien fou. Qui plus est, la belle n’avait jamais connu une personne résistant à ce genre de mets et puis, elle avait le droit de faire ce qu’elle voulait du moins un peu. Ayant presque fini ses courses, la belle déambulait dans la rue, dans une tenue assez simple. En effet, elle portait un jean qui lui faisait un jolie derrière ainsi qu’un t-shirt sans manche et un petit pull puisque le temps commençait, peu à peu, à se rafraichir. Elle avait enlevé ses lunettes doutant que quelqu’un dans ce petit bled la reconnaitrait surtout avec ses cheveux blonds. Oui, cela la changeait tellement et bizarrement, elle n’avait jamais autant ressemblé à sa mère que depuis qu’elle était partie loin de sa famille. Parfois, elle en venait même à regretter ses beaux cheveux bruns et dans ces moments comme aujourd’hui, elle laissait son esprit vagabondé sans vraiment regarder où elle allait. Malheureusement, cette technique n’était pas des plus utiles lorsqu’on marche dans des rues étroites. Il ne lui fallut pas longtemps avant de se faire rentrer dedans et de tomber sur ses fesses manquant, de peu, de perdre le contenu de son panier à course. « RAH ! » Le rapprochement forcé était loin de plaire à l’homme et la belle se moquait un peu d’avoir des excuses de sa part. Elle savait que dans ce monde les gens sont loin d’avoir la palme d’or de la politesse. Elle-même ne l’avait pas souvent eue et puis, ils étaient tous les deux un peu fautif. Se dépêchant de se relever, elle essayait de retrouver un peu de dignité. « Regardez devant vous quand vous marchez, maladroite ! » Jolene pouvait être gentille toutefois elle n’allait pas se laisser marcher sur les pieds. Oui, elle n’avait pas changé la totalité de son caractère. Lorsqu’elle le regarda pour la première fois, droit dans les yeux, elle n’y vit pas son regard assassin mais plutôt ceux d’une personne qu’elle avait connu autrefois. « Euh… » Fut tout ce qu’elle prononça avant d’essayer, le plus possible, de cacher son visage, essayant de mettre ses cheveux devant ses yeux pour ne pas qu’il la reconnaisse. La belle se demandait vraiment si elle venait de commettre une erreur ou si elle pouvait encore avoir un infirme espoir qu’il continue son chemin en ne la reconnaissant point. « Je suis désolé, je ne regardais pas où j’allais. Je vis ici depuis toujours et pourtant je suis toujours ébahie par la beauté des lieux. Je suis Jolene et vous ? » Elle essayait de jouer la carte de la gentille demoiselle, un peu cruche et trop naïve tout ce qu’elle n’était point cependant, il fallait donner le change pour que Reed ne la reconnaissance point. Cela était presque impossible puisque la belle ne pouvait s’empêcher de poser ses yeux sur lui, de vérifier qu’elle ne rêvait pas et surtout de se demander ce qu’un grand cuisinier comme lui faisait ici. Toujours dans l’inquiétude, la demoiselle cherchait une technique pour se sortir de ce mauvais pas et elle sentait la situation se dégrader quand il commença à la fixer un peu trop. « Arrowisc, terre miraculeuse qui vit ressusciter Massie Harrison ... » A l’ instant même où il ouvrit la bouche, son visage fut déformée par l’angoisse et un sentiment d’humiliation provoqué par la perte de sa couverture. Cela se mêlait à une impression qu’elle allait se jeter sur lui et le tuer par plusieurs coups de couteaux ainsi que du dégout face au cynisme qu’il employait. Comment l’avait-il reconnue et surtout pourquoi ce faisait-il une joie de gâcher sa couverture alors qu’elle voulait simplement refaire sa vie, avoir une chance de s’en sortir. Se ressaisissant, elle se mit à rire d’une façon très différente de celle de Massie. « Je ne sais pas du tout qui est ce Marrise Harrison. Je suis Jolene Shakesheave et pas la demoiselle que vous pensez, je suis désolé pour vous. » Jouer le jeu, essayer de s’en sortir coûte que coûte, ne jamais lui laisser une chance de la déstabiliser assez pour qu’il comprenne ce qu’elle faisait ici. Jolene laissait paraitre un visage assez serein alors qu’à l’intérieur, se dégageait un feu ardent et une grande envie de violence envers l’homme qui allait sans doute gâcher sa nouvelle vie. « Pas assez bien pour toi le cimetière, ma poule ? Pas assez de champagne et de limousines ? Mauvaise pioche, c'est pas ici que tu trouveras ton paradis ... » La, s’en était trop, sans lui laisser le temps de réagir elle lui mit une baffe d’une telle violence qu’elle s’étonnait elle-même. Sans doute un peu surpris d’avoir reçu une gifle, elle réussit à l’emmener un peu plus loin, à l’abri des regards dans une ruelle adjacente où peu de monde passait. Elle mit ensuite son index sur son torse et pris son air le plus méchant. « Je ne suis pas Massie ! Massie est morte dans ce cimetière et si tu t’avises de la ramener à la vie, je découperais ce qui te sers de corps et je le donnerais à manger aux chats errants. Un cuisinier qui se fait cuisiner, quel terrible coup du sort. Et je ne suis pas ta poule ! » Elle marqua une pause se radoucissant un peu. « Et puis, qu’est-ce que tu fais-là au juste ? Aux dernières nouvelles tu étais Mister McKeenan, le cuisinier le plus apprécié de sa génération et surtout le plus doué. Qu’est ce qui t’amène dans ce trou perdu ? » Elle le regardait dans les yeux, n’ayant en aucun peur de lui. Néanmoins, elle ne savait nullement ce qu’il avait en tête ni même comment elle pourrait contrer ses réactions s’il se mettait à parler trop fort. « Écoute, je veux bien essayer de te dire ce que je fous ici si tu acceptes d’aller dans un endroit plus tranquille. Je n’ai pas envie que d’autres personnes soient au courant que ce n’est pas mon corps qui se trouve dans le cercueil. » Elle ne le suppliait pas sans pour autant ne pas en être loin. Oui pour protéger son futur, la belle était prête à laisser de côté un peu de son amour propre.
Sujet: Re: Arrowsic, terre de miracles ... [Jolene] Jeu 8 Sep - 0:33
D'aucuns auraient pu croire que Reed McKeenan n'avait aucune notion de tact, de subtilité et de délicatesse, ce qui - sans être complétement faux - n'était pas tout à fait vrai non plus. Faire preuve de tact, de diplomatie (faute de délicatesse) et parfois même de traits d'esprit faisait partie de ses capacités, mais seulement lorsqu'il y mettait du sien. Or, cela faisait bien des mois qu'il ne faisait plus d'efforts pour rien et surtout pas pour ne éviter de froisser les sensibilités des autres. Aussi passa-t-il à côté des efforts que faisait Massie pour lui faire à croire une méprise avec une superbe facilement interprétable comme de la cruauté et de l'envie sadique de la pousser dans ses retranchements là où toute autre personne un tantinet compréhensive se serait contentée de faire semblant de la croire. En réalité, il n'y avait aucun sadisme derrière cette attitude à la fois désinvolte et qui ne s'inquiétait pas du bon vouloir de son interlocutrice ; il n'était pas d'humeur, voilà tout, ce qui ne l'encourageait pas à entrer dans le jeu de l’hypocrisie et du " excusez-moi, j'ai du confondre ". Par ailleurs, lui qui détestait avoir tort ne pouvait se résoudre à ne pas défendre son point de vue. Jusqu'à preuve du contraire, il faisait tout de même partie des personnes ayant eu avec Massie les contacts les plus privés et les plus rapprochés qui soient ; il était donc plus à même que quiconque de la reconnaître jusque dans le plus petit détail de son anatomie.
En revanche, s'il pouvait se vanter de parfaitement la connaître et la reconnaître sur un plan physique, il n'en était apparemment pas de même en ce qui concernait les plans psychologiques et caractériels car il ne vit pas venir la gifle qui lui cingla la joue avec violence. Heurté et pris de cours par cette attaque surprise, Reed garda la position de profil que l'impact lui avait fait adopter et ne sortit de sa torpeur qu'une fois que la jeune femme l'eut trainé dans un ruelle adjacente. En sentant son indexe inquisiteur s'enfoncer entre ses pectoraux, il fronça les sourcils et commença à envisager l'idée de lui retourner sa claque vite fait bien fait pour lui apprendre à le frapper de la sorte, mais le monologue qu'elle lui servit par la suite parvint à éveiller sa curiosité (plus qu'à l'impressionner de par les menaces qu'il contenait, d'ailleurs, mais le résultat fut le même ; à savoir de refouler au second plan l'idée de vengeance physique au profit d'une réflexion inopinée à propos des révélations faites à l'instant). Suspicieux, il fronça les sourcils et commença à se demander pourquoi Massie ne voulait plus qu'il l'appelle Massie. « Et puis, qu’est-ce que tu fais-là au juste ? Aux dernières nouvelles tu étais Mister McKeenan, le cuisinier le plus apprécié de sa génération et surtout le plus doué. Qu’est ce qui t’amène dans ce trou perdu ? » Silence. Renfrogné par cette question qui fâche et que ceux qui avaient vécu son changement d'humeur depuis son renvoie de Paris avaient appris à contourner afin de ne pas réveiller le monstre de colère et de rancœur qui sommeillait en lui, Reed zappa purement et simplement son temps de réponse. S'il lui était déjà difficile de réfléchir avec lui-même à propos des raisons qui l'avaient fait atterrir dans ce trou perdu, il n'y avait aucun mal à s'imaginer qu'en discuter avant une ex revenue d'entre les morts n'était pas du tout dans ses intentions. « C'est toi - le supposé cadavre - qui me demande ça ? » Éluda-t-il avec sarcasme, en la renvoyant à sa condition de ressuscitée qui jurait encore plus que lui dans le paysage urbain, le tout dans le but de ne pas avoir à revenir sur ses propres misères et sur la blessure trop récente de son passé pour qu'il puisse l'évoquer sans éprouver l'envie de tout casser autour de lui. « Écoute, je veux bien essayer de te dire ce que je fous ici si tu acceptes d’aller dans un endroit plus tranquille. Je n’ai pas envie que d’autres personnes soient au courant que ce n’est pas mon corps qui se trouve dans le cercueil. »
Déchiré entre l'envie - permanente - de retrouver sa solitude afin de mieux râler contre le monde entier et celle d'en savoir un peu plus sur l'histoire somme toute passionnante de Massie, Reed s'accorda une seconde de réflexion en la fixant d'un regard impénétrable. Sa joue brulait encore de la claque qu'il s'était prise, mais sa curiosité semblait vouloir l'emporter sur le mépris et l'indifférence dont il faisait preuve envers chaque être humain depuis qu'il avait lui-même était traité comme le dernier des bons à rien de Paris. D'ailleurs, c'était peut-être Paris et tout les (bons) souvenirs qu'il en gardait en compagnie que la jeune femme qui le décida à accepter sa proposition, tout en gardant à l'esprit qu'il n'aurait de toute façon qu'à l'abandonner sur place si son récit s'avérait moins prenant qu'il ne se l'imaginait. « Elle a intérêt de valoir le prix d'une claque ton histoire ... » Ronchonna-t-il en acquiesçant, avant de l'inviter - d'une main passée dans son dos - à le suivre. Par chance, il n'avait pas tout foiré en arrivant à Arrowsic et avait pour lui la maigre consolation d'habiter en centre ville, à deux pas de tous les commerces (même si ce " tous " lui paraissait ridiculement petit en comparaison des grandes agglomérations qu'il avait eu l'habitude de fréquenter jadis). Aussi ne leur fallut-il pas plus de deux minutes pour se retrouver devant sa porte qu'il ouvrit avant céder le passage à Massie. Là, sans prendre la peine de la débarrasser de son panier ou éventuellement de son pull, il jeta ses clés dans la corbeille de l'entrée et se dirigea dans le salon où il s'affala sur le canapé de manière nonchalante. « Alors ? Raconte, si t'es pas Massie, qui tu es aujourd'hui ? Tu m'excuseras hein, j'avais pas le temps de venir à ton enterrement et me faire chialer dessus par ta sœur était au-dessus de mes forces. »
Sujet: Re: Arrowsic, terre de miracles ... [Jolene] Jeu 8 Sep - 12:41
Jolene se retrouvait, en moins d’une seconde, projetée dans un monde de souffrance. Oui, devant le regard de Reed, elle retrouvait le chemin d’un passé qui l’avait totalement détruite. De l’extérieur, elle ne montrait rien, toutefois, ce n’était pas le même dans son tendre corps. Oui, la Massie, en elle, lui criait Angie, toutes les cinq secondes ce qui ne l’aidait nullement à réfléchir. Le pire dans tout cela c’est qu’elle devait trouver une excuse ou plutôt un moyen de faire croire à l’homme qu’il se trompait, qu’elle n’était pas cette dite Massie. Essayer l’excuse du « je me suis trompée de personnes » lui avait paru totalement appropriée malheureusement elle n’avait pas l’air de marcher. Il faut dire que bonne comédienne n’avait jamais fait partie de ses qualités. Oui, elle était douée pour laisser entrevoir ses sous-vêtements ou se faire photographier avec les plus beaux garçons et dans des positions très subjectives mais point pour faire croire qu’elle n’était pas Massie Harrison. Depuis qu’elle avait changé de vie, elle essayait, le plus possible, de s’éloigner de l’image de cette fille facile qui passait son temps à faire des conneries. Malheureusement, elle venait de la rattraper en plein visage par la simple présence du jeune homme. Pour ne pas totalement sombrer dans les méandres de son passé, elle se concentra sur lui et chercha à comprendre ce qu’il pouvait bien faire dans une telle ville. Aux dernières nouvelles, il était l’un des chefs les plus en vogue et des plus doués. Pour le dernier compliment, il était totalement pensé par la demoiselle. S’il y avait bien un plat que ses papilles n’avaient point oublié, c’était bien tout ceux qu’elle avait mangé dans son restaurant. Oui, elle ne comprenait vraiment pas ce qu’un homme comme lui faisait ici et elle n’allait pas repartir sans avoir eu cette réponse. Quoique la manière la plus facile pour elle aurait été de partir en courant, elle n’en fit pourtant rien, se contentant de l’écouter jusqu’à n’en plus pouvoir. Reed était très blessant dans ses propos et certaines plaies de son passé, pas encore refermées, l’avait contrainte à lui envoyer une bonne gifle dans son visage. Jolene avait encore moins peur que Massie de foutre une gifle à un mec. Il pouvait lui en retourner une, elle s’en moquait, ne plus jamais se laisser faire faisait partie de ses objectifs. Même le plus séduisants de garçons avec qui elle avait passé la nuit ne pourrait rien y changer. Pointant son index sur son tendre corps, elle lui avoua une part de la vérité tout en lui annonçant ce qu’elle allait lui faire s’il parlait. Se laisser faire ne faisait en aucun cas partie du programme et cela, il l’avait sans doute compris. Elle continua ensuite en lui demandant ce qu’il faisait ici et surtout ce qui avait bien pu se passer pour lui en ses quelques années. Cette question ne semblait nullement lui plaire puisque son visage se fit plus sombre comme si la douce venait d’ouvrir une boite de Pandore. Elle n’était peut-être pas la seule à avoir certaines choses à cacher. « C'est toi - le supposé cadavre - qui me demande ça ? » Il utilisait le sarcasme comme une arme très puissante toutefois, la belle n’était pas du dupe à son petit manège. Il n’avait pas répondu se contentant de la renvoyer à sa propre situation qui était très loin d’être idéale. La belle ne mit pas longtemps avant de lui rétorquer. « Ouai mais au moins le supposé cadavre n’élude pas les questions. Tu sais, je veux simplement comprendre comment ta vie a pu changer à ce point. Enfin, je comprends que tu n’aies sans doute pas envie d’en parler. » Devant la tristesse qu’elle avait lue sur ses traits, Jolene s’était un peu radoucie, sachant que l’attaque ne serait sans doute pas la meilleure de toutes les techniques. Malheureusement, elle ne pouvait s’empêcher de se méfier de lui et alors qu’elle lui proposait de lui raconter la vérité, elle lui envoya encore des menaces. Une fois ses tendres lèvres closes, la belle se demanda ce qu’il allait lui dire, s’il allait accepter de lui parler ou du moins d’entendre les raisons qui la poussait à ne point révéler aux autres qui elle était. Scrutant son regard, elle essaya d’y trouver une réponse sans deviner ce qu’il pouvait bien avoir en tête. « Elle a intérêt de valoir le prix d'une claque ton histoire ... » Immédiatement, on put voir sur les traits de la demoiselle un petit sourire ce qui, en ces temps difficiles, était déjà un énorme pas en avant. « Je pense qu’elle en voudra même le prix de deux. » Oui, elle faisait un peu d’humour. Bizarrement, en présence de Reed elle était beaucoup plus sur ses gardes tout en appréciant davantage les moments. Elle ne devait pas lui mentir, il connaitrait bientôt toute la vérité ou du moins une grande partie et cela lui faisait, au fond, un bien fou. Tromper les gens tout le temps n’est en aucun cas une bonne solution, c’est la seule qu’elle avait malheureusement trouvée pour l’instant. Il lui passa une main dans le dos et même si ce geste était très loin de lui plaire, elle ne fit rien. Jolene se contentât de le suivre tout en se dépêchant d’envoyer un message à Ian, l’informant qu’elle ne rentrerait pas tout de suite et qu’elle ne pourrait donc point préparer le repas. Ayant fini cette petite obligation, elle se dirigea vers une demeure qui devait être celle de Reed. Il ouvrit la porte, céda le passage à ma blonde qui le remercia d’un sourire avant de doucement entrer dans l’endroit. C’était une belle habitation et rapidement, la belle le suivit vers le salon où il s’installa. Elle en profita pour poser son panier sur la table avant d’enlever son pull et de s’assoir dans le fauteuil opposé au canapé. Oui, elle n’allait en aucun cas s’approcher trop près de lui. La belle n’était plus une marie couche toi là et cela, même lui ne pourrait le changer.. « Alors ? Raconte, si t'es pas Massie, qui tu es aujourd'hui ? Tu m'excuseras hein, j'avais pas le temps de venir à ton enterrement et me faire chialer dessus par ta sœur était au-dessus de mes forces. » La belle ne put réfréner un éclat de rire qui semblait sans doute peu approprié vu la situation. « Je te pardonnes ton absence. » Elle marqua une pause avant d’enchainer. « De toute manière, je ne pensais point t’y trouver et puis qui supporterait qu’elle lui chiale dessus ? Tu aurais dû entendre son discours, un ramassis d’hypocrisies comme la plupart des gens présents. Le plus beau c’était sans doute la couleur du cercueil, un beau blanc ivoire. » Elle se doutait qu’elle passait pour une folle d’avoir insisté à son propre enterrement, elle l’avait tout de même fait. Le regardant droit dans les yeux, elle allait s’apprêter à tout lui raconter, sauf peut-être un détail qu’elle trouvait peut-être trop compliqué à réveiller. « Est-ce que tu aurais quelque chose à boire, parce que mon histoire est un peu longue. S’il te plait ? » Oui, elle préférait l’emmerder maintenant que le déranger pendant qu’elle prononçait son discours. Toutefois, ne sachant pas s’il allait oui ou non accéder à sa requête, elle commença doucement sa petite histoire par le plus facile. La belle sortit son permis de conduire et le lui montra. « Je suis Jolene Shakesheave, jeune demoiselle de 21 ans dont les parents l’ont abandonnée à la naissance. Une jeune fille n’ayant pas fait d’études, gentille sans se laisser marcher sur les pieds. Une belle blonde qui ne se laisse pas avoir par n’importe qui et surtout une fille qui ne drogue pas, qui ne boit pas plus que de raison et qui ne couche pas à tout va. T’es vraiment près à tout entendre parce que je dois t’avouer que certains faits pourraient te choquer ou plutôt te déplaire fortement. » Elle parlait à cet instant d’Angie et elle se demandait vraiment comment il allait réagir en apprenant la nouvelle. Jolene le regarda dans les yeux, essayant d’y découvrir ce qu’il pensait malheureusement, Reed était impénétrable pour son plus grand malheur.
Sujet: Re: Arrowsic, terre de miracles ... [Jolene] Ven 9 Sep - 15:48
« Je te pardonnes ton absence. » « Amen. » Conclut-il avec mordant. « De toute manière, je ne pensais point t’y trouver et puis qui supporterait qu’elle lui chiale dessus ? Tu aurais dû entendre son discours, un ramassis d’hypocrisies comme la plupart des gens présents. Le plus beau c’était sans doute la couleur du cercueil, un beau blanc ivoire. » Reed s'imaginait plutôt bien la scène, en effet. Il avait lui-même put juger du niveau d'hypocrisie des Harrison qui - après l'avoir accueilli à bras ouverts en clamant sur tous les toits qu'il ferait un gendre de premier choix et un époux idéal pour leur ainée, la sœur de Massie avec laquelle il avait partagé une vie de couple en apparence stable (sous-entendu que personne ne s'était jamais douté de sa relation avec la cadette de la famille ...) - s'étaient empressés de couper les ponts et de nier tous liens avec lui dès lors que l'affaire du critique empoissonné avec entaché sa renommée grandissante ... Pour cette raison et pour bien d'autres que Massie lui avait jadis confiées sur l’oreiller, Reed n'avait aucun mal à visualiser le clan Harrison, pleurant et se mouchant avec classe sous les flashs des paparazzis faussement éloignés du cimetière par des vigiles payés pour garder un certain laxisme sur la bonne tenue du périmètre de sécurité ...
« Est-ce que tu aurais quelque chose à boire, parce que mon histoire est un peu longue. S’il te plait ? » Sorti de sa projection mentale par cette demande qui aurait dû lui rappeler qu'il avait manqué à tous ses devoirs d'hôte, mais qui ne le fit pourtant pas se sentir coupable, il ne fit rien pour étouffer le soupire fatigué qui précéda sa remise sur pieds et sa fouille distraite du mini-bar se trouvant sous la table basse. Il venait tout juste de sortir deux verres et plusieurs bouteilles d'alcools plus où moins forts - histoire de laisser à la jeune femme le choix de ce qu'elle voulait boire - quand cette dernier dégaina son permis de conduire et le lui tendit sous le nez en racontant l'histoire du personnage dans la peau duquel elle évoluait désormais. Attentif, il s'empara de la pièce d'identité et se rassit dans le canapé en faisant signe à Massie de se servir elle-même, selon ses préférences. « T’es vraiment près à tout entendre parce que je dois t’avouer que certains faits pourraient te choquer ou plutôt te déplaire fortement. » Lentement, Reed s'arracha de la contemplation du faux permis pour rendre à la jeune femme le regard qu'elle posait sur lui, comme si elle cherchait à sonder son humeur et tâter le terrain de ce qu'il était prêt à encaisser ou non en terme de révélations présumées fracassantes. Curieux, il s'enfonça négligemment dans le sofa et balança du bout des doigts la carte plastifiée sur la table où elle glissa avant de s'arrêter devant sa propriétaire.
« " Une fille qui ne se drogue pas, qui ne boit pas plus que de raison et qui ne couche pas à tout va " ... » Répéta-t-il maussade, « Choquante et décevante comme régression identitaire, t'as raison. Je te préférais droguée, alcoolique et dans mon lit. » Là, il haussa les épaules comme pour accompagner ses propos d'un " tant pis " silencieux et se pencha en avant pour se servir une dose de whisky. « Et ? » Reprit-il tout en faisant couler le liquide ambrée dans son verre, « Quoi de pire que ce virage à 180 degrés ? Tu es morte et réincarnée en une sorte de vieille fille BCBG, méfiante et conservatrice, ce qui me fait me sentir terriblement vieux, voire même pervers de me dire que je te préférais mineure et provocante ... Qu'est-ce qui pourrait me déplaire plus que ça ? » Sûr de lui, il porta le verre à ses lèvres sans bien évidemment voir le coup venir et prendre au sérieux le fait qu'elle puisse réellement l'atteindre, ne serait-ce qu'un seul instant, derrière la muraille d'humour noir, de sarcasmes et de cynisme qui entourait sa personnalité ténébreuse.
Dernière édition par Reed S. McKeenan le Sam 10 Sep - 1:00, édité 1 fois
Sujet: Re: Arrowsic, terre de miracles ... [Jolene] Ven 9 Sep - 18:56
Parler de son propre enterrement était toujours synonyme de plaisir pour la demoiselle. En effet, la douce aimait se rappeler comment elle avait réussi à quitter cette famille qui ne lui plaisait nullement et surtout pourquoi elle se sentait maintenant libérée d’un immense poids. « Amen. » Ce petit mot par rapport au fait qu’elle lui pardonnait son absence la fit quelque peu rire. De toute manière, elle n’aurait jamais imaginé que Reed se pointe au mariage. Tout ce qu’elle savait, c’est que durant sa grossesse, sa sœur et lui s’étaient séparés ce qui, au fond, était totalement logique. Dans la tête de la brunette, ils n’avaient jamais rien eu en commun. Elle était belle mais fatigante et surtout totalement dévouée à un homme qui préférait passer son temps avec une marchandise plus jeune. Oui, quand elle le revoyait, certaines images de leur anciennes nuits lui revenait en mémoire et une chose était sûre, il ne réclamait point d’avoir à faire à sa petite copine. D’une certaine manière, passer des moments particuliers avec Reed l’avait conduit sur la voie de Jolene. En le prenant comme amant, il trompait sa sœur et lui brisait le cœur. Elle s’était vengée, à sa manière, en prenant à sa sœur ce qu’elle aimait le plus sans tomber à son tour dans ses histoires de je t’aime futiles. Oui, elle savait que le cuistot n’était pas vraiment amoureux d’elle au point de l’épouser, c’était une histoire d’amour passionnée sans aucun attachement, tout ce dont elle avait envie à l’époque. Se trouvant maintenant dans la demeure du jeune homme, elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’il pensait d’elle ou s’il l’avait amener ici avec une idée déplacée dans la tête. Oui, pour elle s’était fini le temps de jouer à la marie couche toi là et si elle avait bien une certitude, c’est qu’elle ne baiserait nullement avec lui, surtout pas après ce qu’elle s’apprêtait à lui révéler. Avant de commencer ce fameux petit discours, elle lui demanda quelque chose à boire et attendit patiemment qu’il lui propose quelque chose. Devant ses yeux, pas mal de belles bouteilles que Massie aurait avalées à la suite l’une de l’autre jusqu’à tomber dans les pommes ou bien morte dans son vomi. Toutefois, n’étant plus cette tendre fille, elle ne pouvait se permettre d’agir de la sorte et choisit donc quelque chose de pas trop fort qui lui permettrait de garder son esprit clair et n’en but qu’une petite gorgée. Juste après, elle lui raconta qui elle était devenue et surtout comment elle avait changé. Elle lui tendit même son faux permis qu’il lui rende, quelques instants plus tard, pendant qu’elle lui avouait que certaines choses n’allaient surement pas lui plaire. Oui, elle voulait être honnête ou au moins le préparé à entendre une vérité qui n’allait en aucun cas être plaisante. « " Une fille qui ne se drogue pas, qui ne boit pas plus que de raison et qui ne couche pas à tout va " ... » Pourquoi répétait-il ce qu’elle venait-elle de dire et de cette manière tellement moqueuse qu’il se voulait obligatoirement blessant envers elle. « Choquante et décevante comme régression identitaire, t'as raison. Je te préférais droguée, alcoolique et dans mon lit. » Si elle avait été à côté de lui, elle l’aurait sans doute baffer jusqu’à la mort. Est-ce qu’il était sérieux ? C’était vraiment avec cet homme-là qu’elle avait passé de si bons moments ? Non, il était différent à l’époque ou peut-être que le cadre idyllique l’avait rendu différent au point qu’elle n’ait pas vu quel gros con il était. Elle voulait lui répondre quelque chose mais, pour l’instant, elle se contentait de le regarder, le tuant totalement du regard. Que pouvait-elle répondre à cela, à part qu’il était un beau salaud qui préférait baiser une fille alcoolique et droguée qu’une fille bien dans sa tête. Le pire ce fut sans doute son haussement d’épaule lui faisant comprendre qu’il n’en avait rien à faire et la colère monta doucement en elle. Elle avala d’une seule traite son petit verre pour s’en servir un autre, contenant de la Tequila. « Quoi de pire que ce virage à 180 ° degrés ? Tu es morte et réincarnée en une sorte de vieille fille BCBG, méfiante et conservatrice, ce qui me fait me sentir terriblement vieux, voire même pervers de me dire que je te préférais mineure et provocante ... Qu'est-ce qui pourrait me déplaire plus que ça ? » D’un seul coup, son visage ce brisa, elle le détestait plus que n’importe qui sur cette terre. Et elle ne put s’empêcher de se lever pour lui cracher au visage quelques mots. « T’es un pauvre con ! Et puis BCBG tu repasseras, depuis quand les jeans sont passés bon chic bon genre ? Et je ne suis pas une conservatrice, j’ai simplement plu envie de me faire sauter par des petites cons quoique la connerie à l’air de devenir encore pire avec l’âge. Elle marqua une pause, le tuant une fois de plus du regard et étant à deux doigts de lui en mettre une baffe sur son tendre visage. « Eh bien moi, je préférais l’homme d’autrefois on connard, emmerdeur, trop sûr de lui, cynique d’une mauvaise manière et surtout incroyablement agaçant. On est tous les deux déçu, la belle affaire. » Elle lui tourna le dos, essayant de ne pas totalement craquer cependant devant le visage dur et froid de Reed, elle tombait totalement et souffrait terriblement de voir qu’il était devenu le pire de tous les hommes sur cette terre. « Tu veux savoir ce qui va te déplaire ! D’abord laisses-moi te dire que tu es un gros con qui ne s’est jamais demander pourquoi bizarrement Massie avait disparu de la situation. Si tu as vraiment cru que j’étais en centre de désintox comme te la surement dit ma sœur, c’est que tu es pire que je le pensais. » Elle marqua une pause vidant son verre et s’en servant un autre. « J’étais dans un trou paumé au Usa, enfermée dans une belle maison parce que j’étais une véritable honte pour ma famille. 17 ans et » Elle but un nouveau shoot avant de crier la nouvelle. « Enceinte ! Ouai, je l’ai découvert une semaine après Paris et vu le temps qu’on passait à deux, je n’avais pas vraiment le temps d’avoir d’autres amants. JE SUIS TOMBÉE ENCEINTE DE TOI ! J’ai porté pendant neuf mois un enfant dans mon ventre et à peine était-il sortit qu’on me l’a enlevé, parce que cela aurait troublé l’image de belle famille. Je voulais garder ce bébé, mon bébé et je voulais l’élever seul. J’ai passé neuf mois à réfléchir sur mon future et j’étais pathétique, baisant à tout vas, ne faisant rien de ma vie, j’étais prête à changer, pour l’élever. » Elle marqua une pause sans même remarquer que sa voix était quelque peu déraillé à cause de l’émotion et qu’elle était mise à pleurer. « Mes propres parents préféraient leur image à leur fille et leur petite fille alors j’ai voulu en finir, parce qu’on venait de m’enlever la seule et unique chose qui comptait pour moi. Deux tentatives, deux échecs alors j’ai eu cette idée un peu folle de changer de vie parce que j’étais seule et malheureuse et je le serais resté pour la fin de ma vie. Alors peut-être que tu préfères la fille désespérée qui se laissait baisser facilement mais elle me répugne depuis l’instant où ses propres parents l’ont totalement détruite. » Reprenant son souffle, elle s’installa à nouveau à sa place, se servit un autre verre, le but avant d’ajouter d’une voix un peu froide. « Enfin, ne t’inquiètes pas pour ton image, personne n’a jamais su que c’était le tien. Faut dire qu’il n’était pas compliqué de faire croire à mes parents que j’avais baisé tellement d’inconnus que je n’avais aucune idée d’où il venait. Enfin, je remarque que tu as quand même finit par perdre ta belle carrière. Peut-être que ton envie de coucher toutes les jeunettes a eu ta perte. Quoique tu n’aurais jamais perdu ta tête pour une fille, non, c’est autre chose. Je ne sais pas encore ce qui s’est passé mais sache que je le découvrirais bientôt et je pourrais m’en servir contre toi. Comme tu adores te foutre de ma poire et de mes changements. » Elle le regardait droit dans les yeux et ajouta pour finir. « Je n’aurais jamais pensé qu’un homme pouvait changer à ce point et dans un très mauvais sens. T’es devenu un vieux con Reed ! T’imagine, t’es devenu un de ses être acariâtres et égoïstes comme les vieux qui fulminent dans leur coin en pensant au passé. C’est un peu dommage. Enfin si tu cuisines encore, j’ai du foie de gras dans mon panier et je n’ai pas oublié ton talent. » Elle en termina là, les larmes coulant sans qu’elle n’arrive à les arrêter, elle avait déballé la vérité sur Angie et cela la brisait totalement. Oui, elle avait essayé d’être forte toutefois, elle avait tout foutu en l’air et cela parce qu’il était devenu un homme tellement imbu de lui-même qu’elle le haïssait de la traiter de la sorte. Oui, l’amour propre de la belle venait d’en prendre un coup et un gros.
Sujet: Re: Arrowsic, terre de miracles ... [Jolene] Sam 10 Sep - 2:10
S'il avait voulu la vexer ? Probablement oui. Pourquoi ? Sans raison particulière ... C'était bien ça le pire. Ou alors peut-être tout simplement parce que contrarier les autres était devenu, au fil des mois, une manière pour lui de ne pas se sentir seul à être aussi frustré, aigri et en colère de tout ? Reed n'y avait jamais réfléchi, il ne voulait pas savoir. L'introspection et tout ça, ce n'était pas son truc. Là où tout bon psychologue aurait probablement décelé un syndrome de contestation et une attitude visant à se faire remarquer, lui ne voyait que l'extériorisation d'une mauvaise humeur et d'une colère qui ne s'éteignaient jamais, restant toujours là, latentes, plus ou moins présentes selon les jours mais prêtes à ressortir à tout moment et d'autant plus en cet instant, alors qu'un fantôme du passé refaisait surface et l'obligeait à replonger dans des souvenirs qu'il avait jusqu'à ce jour toujours gardé en mémoire comme étant heureux, positifs, mais que le changement radical d'attitude et de personnalité de Massie venait gâcher, purement et simplement ... Sans en prendre réellement conscience, Reed voyait se dissiper sous ses yeux des moments qu'il avait aimé et apprécié, des moments qui lui permettaient jusqu'alors de se dire que Paris n'avait pas été la ville de tous les malheurs. En vérité, plus elle parlait et plus il détestait Jolene d'avoir succédé à Massie, c'était ça, le vrai fond du problème. Massie avait changée, elle était devenue Jolene. Et lui, Reed, était resté Reed ; sans même plus un souvenir ou l'illusion d'un souvenir pour se consoler d'une époque trop vite achevée à son goût.
« T’es un pauvre con ! Et puis BCBG tu repasseras, depuis quand les jeans sont passés bon chic bon genre ? Et je ne suis pas une conservatrice, j’ai simplement plus envie de me faire sauter par des petits cons quoique la connerie à l’air de devenir encore pire avec l’âge. » Imperméable à la critique et aux insultes, Reed se contenta de la toiser de haut en bas, pratiquant en son for intérieur un jeu des 7 erreurs qui consistait à trouver chez cette nouvelle Jolene les différences d'avec la Massie qu'il regrettait pour la première fois depuis qu'il en avait appris la mort ... « Eh bien moi, je préférais l’homme d’autrefois au connard, emmerdeur, trop sûr de lui, cynique, d’une mauvaise manière et surtout incroyablement agaçant. On est tous les deux déçu, la belle affaire. » A mille lieux de se remettre en question (Pensez-vous ! Reed McKeenan, se remettre en question ? La bonne blague ...), le trentenaire se contenta d'un haussement de sourcils dédaigneux sensé faire comprendre à la jeune femme qu'elle n'était certainement pas aussi déçu que lui-même pouvait l'être ... Et même s'il ne le faisait pas dans le seul but de l'agacer, il avait tout de même conscience d'être horripilant dans son rôle de spectateur à la fois impassible et méprisant, mais la fille qu'il avait devant lui ne lui donnait pas la moindre envie de faire un effort pour redevenir le Reed épris et passionné qu'il avait été avec Massie. Car s'il y avait bien une chose qu'elle ne semblait pas comprendre, c'est qu'il avait toujours été ce connard, emmerdeur, trop sûr de lui, cynique et mal élevé. Seulement, il ne l'avait jamais été avec elle ... Parce qu'à l'époque elle savait s'y prendre pour ne stimuler chez lui que ce qu'il y avait de bon à prendre chez un amant au tempérament aussi explosif que le sien. De toute évidence, elle avait perdu la main depuis et le discours qui suivit cette première salve de reproche ne fit qu'aller dans le sens de la confirmation : « Tu veux savoir ce qui va te déplaire ! D’abord laisses-moi te dire que tu es un gros con qui ne s’est jamais demander pourquoi bizarrement Massie avait disparu de la situation. Si tu as vraiment cru que j’étais en centre de désintox comme te la surement dit ma sœur, c’est que tu es pire que je le pensais. » Sceptique, Reed manqua de lui rétorquer qu'il n'avait jamais été question de la connaître sur le bout des doigts et de deviner ses faits et gestes derrière ce qui avait été les mensonges de sa famille. Bizarrement, ce reproche qui visait à souligner le fait qu'il n'ait pas cherché à en savoir plus sur sa disparition s'apparentait beaucoup trop à de la jalousie et de la déception amoureuse pour qu'il ne se sente pas floué dans les closes du contrat implicite qui les avait unis à l'époque. " QUOI ? " eut-il envie de lui répondre, " Il aurait fallu que je me mette à croire, envers et contre toute logique, que la gamine droguée et dépendante que j'ai connu n'était pas partie en cure, mais qu'elle avait été enlevée et séquestrée par on ne sait qui ?! Mais, Massie, on ne récolte que ce que l'on sème ! Ça coulait tellement de source que tu finirais enfermée dans un centre de désintox' que personne ne s'est étonné de l'apprendre, figure-toi ! "
Seulement, il n'eut le temps de rien qu'elle reprenait déjà sa tirade. Tirade qui, pour le coup, coupa à court à toutes protestations de sa part, qu'elles furent formulées ou simplement pensées comme ç'avait été le cas des précédentes. En fait, dès qu'il fut question de grossesse, Reed se sentit étrangement vide, comme sonné par la nouvelle. Les doigts crispés autour de son verre, immobile dans le canapé, il regardait Jolene crier, gesticuler et enfiler les shooters tout en ayant l'impression de vivre la scène de très loin, en sourdine. Il fallut que le silence retombe sur le salon, oppressant, écrasant, lourd et inquisiteur, pour qu'il réalise toute l'ampleur de ce qu'elle venait de lui cracher à la gueule comme on jette une tomate au visage d'un artiste mauvais sur scène. Les tentatives de suicide, le calvaire vécu au sein de sa propre famille et la solution radicale qui avait consisté à faire croire à sa mort pour enfin retrouver sa liberté, tout ça lui glissa dessus comme de l'eau sur un parapluie. Enfermé dans un mutisme impénétrable, Reed ne bougeait toujours pas et seuls ses yeux accompagnaient encore les déplacements de la jeune femme quand cette dernière vint se rasseoir à sa place initiale. « Enfin, ne t’inquiètes pas pour ton image, personne n’a jamais su que c’était le tien. Faut dire qu’il n’était pas compliqué de faire croire à mes parents que j’avais baisé tellement d’inconnus que je n’avais aucune idée d’où il venait. Enfin, je remarque que tu as quand même finit par perdre ta belle carrière. Peut-être que ton envie de coucher toutes les jeunettes a eu ta perte. Quoique tu n’aurais jamais perdu ta tête pour une fille, non, c’est autre chose. Je ne sais pas encore ce qui s’est passé mais sache que je le découvrirais bientôt et je pourrais m’en servir contre toi. Comme tu adores te foutre de ma poire et de mes changements. » Soudain, quelqu'un ralluma le son et remit l'image en vitesse normale. Reed, qui avait jusqu'alors brillé par son manque totale de réaction, fronça les sourcils et percuta la réalité de plein fouet dès lors qu'elle fit allusion à sa carrière. D'un seul coup, tout le monde de possibilités et d'inconnu dans lequel il s'était projeté pour visualiser le parcours de Massie et de - oh mon dieu ... - son enfant s'effaça au profit des faits réels, de ceux qui s'étaient bel et bien passés et qu'il avait vécu dans toute leur cruauté ; à savoir le drame du plat empoisonné, de la déchéance et du tourbillon de l'enfer qui lui avait brisé les ailes en plein vol. Alors, serrant les dents en même temps que ses doigts autour du verre désormais brûlant dans lequel reposait ce qu'il lui restait de Whisky, il rendit à la pâle imitation du fantôme de son passé le regard glacial qu'elle lui lançait. « Je n’aurais jamais pensé qu’un homme pouvait changer à ce point et dans un très mauvais sens. T’es devenu un vieux con Reed ! T’imagine, t’es devenu un de ses êtres acariâtres et égoïstes comme les vieux qui fulminent dans leur coin en pensant au passé. C’est un peu dommage. Enfin si tu cuisines encore, j’ai du foie de gras dans mon panier et je n’ai pas oublié ton talent. »
Toujours sans desserrer les dents, Reed reposa son verre sur la table basse. Il resta quelques secondes le bras tendu et les doigts encore enroulés autour du récipient avant de se lever avec souplesse et de dominer Massie / Jolene, peu importe, de toute sa hauteur. Insensible à ses larmes, à son regard à la fois lourd de reproches et terriblement triste, voire même blessé, il contourna la table et vint se positionner juste en face d'elle, allant même jusqu'à plier les genoux pour se retrouver à taille égale. Toute une minute durant, sans rien laisser transparaitre de ce qu'il pensait ou ressentait, il détailla chaque parcelle de son visage et ne put empêcher ses yeux de la voir aussi brune qu'elle n'était devenue blonde. Il la revoyait avec quelques années de moins, du maquillage plus flashy et un sourire certes rendu artificiel par l'alcool, la drogue et les plaisirs superficiels de sa vie d'héritière, mais bel et bien présent, quoiqu'on en dise, contrairement à la grimace lasse et peinée qu'elle lui offrait à cet instant derrière ses joues humides ... « C'est le moment où je te félicite d'avoir refait ta vie et d'être devenue une adulte responsable, c'est ça ? » Questionna-t-il avec une rhétorique aussi cassante que glaciale. « Il faut que j'applaudisse ? Que je sorte le champagne ? Il m'en reste probablement à la cave ... Mais, au final, est-ce que ça en vaut vraiment la peine, " Jolene " ? J'ai rien à fêter, moi. T'arrives, tu me giffles, tu me reproches des choses dont tu ne m'as jamais mis au courant et tu me traites de vieux con parce que j'ai l'indécence de préférer ton souvenir à la revancharde qui se tient en face de moi ... Et il faudrait que je sois heureux ? Pour toi ? Que je t'encourage ? T'as pas eu besoin de moi pour en arriver là, j'imagine donc que mon avis sur la question t'importe peu, qu'il approuve ou désapprouve le changement entre ce dont je me souviens et la réalité de ce que tu es devenue aujourd'hui. » Lentement, il se releva, retira le verre de ses mains, le posa sur le sol et attrapa le panier qui reposait sur la table pour le lui rendre. « Alors, maintenant, t'es gentille, tu remballes ta fierté, ton foie gras, tu me laisses avec la belle image que j'avais de toi " avant " et tu vas pleurer chez quelqu'un de plus charitable que moi. »
Parler de lui ? De ce qu'il ressentait face aux révélations de la jeune femme ? De ce qui s'était passé dans sa vie et de ce qui l'amenait aujourd'hui à ne pas aimer Jolene là où il avait pourtant plus qu'apprécié Massie avant elle ? Non, merci, Reed n'était pas de ces hommes là. Plus radical que ça, les problèmes il ne réglait pas : il les éjectais de sa vie.
Sujet: Re: Arrowsic, terre de miracles ... [Jolene] Sam 10 Sep - 18:41
Jolene était à bout, jamais au court de ses derniers mois, elle ne s’était sentie aussi vidée de son énergie et tout cela par la seule volonté de McKeenan. Lorsqu’ils s’étaient percutés et qu’il l’avait reconnu, jamais elle n’aurait pensé que la situation puisse être si grave. Elle pensait qu’elle lui raconterait une version édulcorée de son histoire, lui ferait comprendre qu’elle devait garder l’anonymat, pour son propre bien, et puis le reverrait, de temps en temps sans qu’ils ne parlent de son passé. Voir les choses comme un happy ending était totalement exagéré de sa part, peut-être qu’au fond, elle savait que rien ne se passerait de cette manière. Toutefois, les rêves valent parfois mieux que la réalité. Cela elle l’avait compris dès qu’il avait ouvert la bouche. Chaque phrase que prononçait Reed n’était que pure méchanceté gratuite. Massie aurait sans doute réussit à rester de glace, malheureusement, ce n’était pas le cas de Jolene. Trop de souffrances, trop de mois passé dans la misère, elle se montrait à cet instant sous son plus mauvais jour. Le pire, c’est qu’à chaque seconde, il le laissait gagner du terrain, prend le dessus sur elle. Le laisser choisir le lieu où ils discuteraient était sans doute le premier. Se retrouver chez lui avait quelque chose d’assez étrange, perturbant et surtout faisait remonter certains souvenirs lointains. Repenser au passé, c’est exactement ce qu’elle essayait de ne pas faire, pour ne pas craquer, c’était malheureusement impossible de rester de glace. Alors, lorsqu’il l’avait traitée de BCBG et surtout osé dire qu’elle était mieux avant, elle avait craquée, lui criant au visage quelques mauvaises phrases et lui faisant remarquer son caractère de cochon. Le Reed qu’elle voyait maintenant était tellement différent de l’ancien que la demoiselle était totalement perturbée. A l’époque, elle l’avais vu comme un homme au caractère tranché, un peu possessif et surtout adorable, à sa manière très particulière. Il était sans doute l’un des rares hommes qui ne lui avait pas donné envie de partir en courant. Le meilleur signe de sa valeur sexuelle était sans doute le fait qu’elle ne devait nullement se droguer ou boire pour le trouver assez performant et surtout pour ne pas s’ennuyer. Alors oui, l’homme qu’elle avait connu, à l’époque, lui plaisait, elle se voyait bien lui parler de tout et de rien et surtout ne pas se sentir mal à l’aise. Celui qu’elle avait devant elle, ne lui plaisait nullement, il se moquait d’elle, cherchait à lui faire beaucoup de peine et elle avait craqué. Premièrement en buvant plus d’un verre, chose qu’elle n’avait pas vraiment eut le temps de faire durant ses quelques mois et surtout en lui avouant tout d’un seul coup. Elle lui cracha, au visage, sa peine, les horreurs qu’elle avait subies, ce qui lui avait donné envie d’en finir ou au contraire de rester. Elle n’omit aucun détail, lui avouant de but en blanc qu’il était le père de son enfant, de sa petite fille qu’elle n’avait pas pu garder. Ce n’était en aucun cas la bonne façon de faire toutefois, elle était pris dans un tel engrenage de haine, qu’elle déballait tout sans même se rendre compte qu’elle s’était lever, qu’elle le tuait du regard ou encore qu’elle pleurait. Au fond, tout cela n’avait pas vraiment d’importance. Ce qui comptait c’est qu’elle venait de faire la pire bêtise de toute sa vie et qu’elle ne savait pas encore l’ampleur de la catastrophe. Pour le moment, tout ce qu’elle était en mesure de faire c’est parler encore et encore finissant par lui dire qu’il ne craignait rien parce qu’elle l’avait couvert. Même alors qu’elle s’énervait sur elle, elle ne voyait point cette protection comme une erreur, il n’avait pas demandé à avoir un enfant et elle ne voulait pas qu’il perdre ce pourquoi il était si doué. Malheureusement, elle avait tout dis d’une telle manière que ça ne pourrait en aucun cas se passer d’une bonne manière. Surtout qu’elle se permettait d’ajouter une couche sur qui il était devenu et surtout à quel point cela la décevait. Elle ferma ensuite sa bouche ce qui était peut-être loin d’être une mauvaise chose. Elle regarda ensuite les dégâts qu’elle avait causés et voyait que le visage de Reed ne paraissait en aucun point amical. Il serrait les dents, la regardait méchamment et elle n’avait toujours pas remarqué qu’elle pleurait. Elle suivit ses mouvements, le vit se lever, la regarder avant de s’arrêter juste en face d’elle. Il se baissa ensuite de façon à être à même hauteur et la distance entre eux n’était pas vraiment ce que l’on peut appeler importante. Elle aurait pu lui demander ce qu’il faisait mais préférait se taire, en ayant déjà trop dit et cherchant à comprendre ce qu’il était en train de faire jusqu’à ce qu’il lance la première attaque. « C'est le moment où je te félicite d'avoir refait ta vie et d'être devenue une adulte responsable, c'est ça ? » Une voix glaciale, une attitude à faire mourir quelqu’un, la belle ne savait quoi répondre. Elle n’osait ni bouger, ni croiser son regard. Tout cela était bien trop compliqué pour elle. Réagir d’une manière censée après ce qu’elle venait de lâcher, lui paraissait impossible, si bien qu’elle n’essayait même pas, se contentant de le regarder, de chercher rien qu’un peu de compassion dans son regard froid.. « Il faut que j'applaudisse ? Que je sorte le champagne ? Il m'en reste probablement à la cave ... Mais, au final, est-ce que ça en vaut vraiment la peine, " Jolene " ? J'ai rien à fêter, moi. T'arrives, tu me giffles, tu me reproches des choses dont tu ne m'as jamais mis au courant et tu me traites de vieux con parce que j'ai l'indécence de préférer ton souvenir à la revancharde qui se tient en face de moi ... Et il faudrait que je sois heureux ? Pour toi ? Que je t'encourage ? T'as pas eu besoin de moi pour en arriver là, j'imagine donc que mon avis sur la question t'importe peu, qu'il approuve ou désapprouve le changement entre ce dont je me souviens et la réalité de ce que tu es devenue aujourd'hui. » Il se releva mais elle ne le suivit même pas du regard. Il y avait tant de choses dans sa tête. Elle s’était mal comporter, avait bousillé ses chances de lui faire comprendre ce qu’elle avait vécu, de savoir ce qu’il pensait d’Angie ou encore de lui expliquer sa situation actuelle. Oui, il la prenait pour la fille la plus heureuse de la terre, la vérité était tellement différente, toutefois, elle ne laissait rien paraitre. Elle aurait très bien pu lui dire d’ouvrir cette bouteille de champagne car ils étaient tous les deux des ratés, toutefois l’envie de rester dans ce lieu était totalement inexistant. Par ses mots, Reed avait laissé trop de portes ouvertes dans sa tête si bien qu’elle allait sans doute trop en dire si elle ne sortait pas immédiatement de cette maison Elle prit le panier qu’elle lui tendit et se releva. « Alors, maintenant, t'es gentille, tu remballes ta fierté, ton foie gras, tu me laisses avec la belle image que j'avais de toi " avant " et tu vas pleurer chez quelqu'un de plus charitable que moi. » Ce fut-là, qu’elle remarqua, enfin, qu’elle avait pleuré en sentant ses joues assez humide. La demoiselle le regarda de haut en bas et s’en alla vers la porte d’entrée avant de lâcher dans une voix dénuée d’émotions. « Je te demanderais juste de ne pas révéler qui je suis et sinon vit ta vie ou du moins le peu qui t’en reste. » Elle sortit alors de la demeure sans pour autant rentrée dans sa pseudo maison. La belle se mit à marcher en direction du parc, s’installa sur un banc et se mit à pleurer. Une part de son être versait des larmes en pensant à sa vie, une autre à sa vie d’avant, une troisième à celle qu’elle vivait maintenant et une toute dernière à Reed mais surtout aux horreurs qu’il avait pu lui sortir en si peu de temps. Non, ce n’était vraiment pas une bonne soirée pour Jolene ni même pour Massie, tout était merdique ce soir.