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 I can feel that you mesmerize my heart -- Lukas

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MessageSujet: I can feel that you mesmerize my heart -- Lukas   I can feel that you mesmerize my heart -- Lukas EmptyVen 2 Déc - 5:49



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→ Lukas & Tamina « I can feel that you mesmerize my heart »




J’avais passé des heures dans cette petite chambre d’hôpital alors qu’il dormait après ce satané accident de voiture. Cet ivrogne l’avait percuté avec sa bagnole toute cabossée sans même s’arrêter. J’avais senti mon cœur arrêter de battre, j’avais eu l’impression de mourir. Je venais à peine de le retrouver, et malgré notre discussion houleuse, je ne voulais pas le perdre. Épuisée, je me souviens d’avoir monté dans l’ambulance, d’avoir téléphoné à Loneleï pour qu’elle garde Maelys toute la nuit, puis j’avais téléphoné à la mère de Lukas pour lui expliquer la situation, tout en essayant de ne pas inquiéter inutilement la vieille femme. J’étais restée longtemps dans la salle d’attente, à faire les cent pas, me rongeant les sangs. Et finalement, lorsque le médecin se pointa, je n’osai pas à l’attaquer, sans aucune patience. Bien entendu, il ne manqua pas de me dire que seule la famille proche pouvait le voir et tout le tralala. À quoi je répondis que j’étais sa fiancée, sans le moindre scrupule. Après tout, le bonhomme ne savait pas que nous nous étions crié dessus comme des sauvages quelques heures plutôt. Bien entendu, cette visite dans sa chambre n’avait rien apporté, puisqu’il n’avait pas été conscient. Et je montai à mon bureau, dans le même édifice, sachant que je ne pourrais pas dormir. Pourtant, ce fut sur le canapé de ce même bureau que je me réveillai au petit matin, le dos en compote. Visiblement, j’avais passé l’âge de dormir sur un sofa.

Au final, les jours s’étaient écoulés avec leur routine ennuyante. Une routine qui prenait tellement de temps, entre la maison à tenir, mes patients tous plus anxieux les uns que les autres, Maelys qui avait été malade, cette rencontre imprévue avec Alec et cette discussion avec Jilian. Non que Lukas m’ait sortie de la tête, mais à courir comme cela sans prendre le temps de souffler, je n’avais pas pris le temps de prendre de ses nouvelles. Aujourd’hui ne faisais pas exception à la règle. J’avais pris congé. J’avais très peu de patients, étant toujours en congé de maternité, officiellement. Je jouais donc avec mes rendez-vous de sorte à pouvoir avoir certaines journées de congé là où j’en voulais. C’était le cas, ce matin-là. En deux ou trois coups de fils, ma secrétaire m’avait arrangé le coup. Cette femme était extraordinaire. Le matin fut comme tous les autres matins. Tirée du lit par les pleurs de bébé, biberon, couche, déjeuné, jeux et douche. Cependant, contrairement à tous ces autres jours, mon esprit était occupé par ce corps allongé dans ce petit lit blanc. Lukas m’avait toujours paru particulièrement solide, mais j’avais eu l’impression qu’il était si fragile, si vulnérable. Ça m’avait fait mal. Vraiment mal. Cette imagine le tortura pendant des heures et des heures. J’en vins même à mettre la couche à Maelys à l’envers.

Agacée par mon propre comportement, j’attrapai la petite, la plaçai dans son porte-bébé, attrapa le sac contenant les effets nécessaires pour la petite et sortie. L’air frais me ferait sans doute du bien, un bien fou. J’ignorais où j’allais, laissant mes pas me guider. Je m’étais arrêtée devant la maison de Mme Salvatio. La vieille dame s’occupait de ses fleurs devant la maison en question. Elle releva la tête vers moi lorsqu’elle m’aperçut. Elle s’approcha de moi, un sourire aux lèvres, malgré l’air réprobateur dans ses yeux. «Tamina. Que faites-vous là de si bon matin? » Je pinçai les lèvres, mal à l’aise devant son regard si semblable à celui de son fils. «Heu…Je me demandais si ….hmmm» Elle secoua la tête levant, la main pour m’interrompe. «Lukas ne vit plus ici, tu sais. »Elle griffonna quelque chose sur un petit papier et me le tendit. «J’ignore ce que vous lui voulez, mais mon fils a assez souffert comme ça. Il n’a pas besoin d’un monstre sous son lit pour lui rappeler ses erreurs. Et il n’a pas besoin que vous le torturiez avec la petite, comme vous le faites. Vous avez vos raisons, je comprends, vous êtes blessée, ça aussi je comprends. Mais Lukas est un bon garçon. » J’hochai la tête, embarrassée, la remerciai et la quitta.

Elle avait raison sur plusieurs points. Néanmoins, je ne pouvais me permettre de la lui laisser, sachant qu’elle était tout ce qui me restait de lui, tout ce à quoi je pouvais encore me rattacher. Il avait sa mère, il avait Zaïra, Beth. Moi, mes parents me faisaient plus la gueule qu’autre chose depuis que mon adolescence, Jilian était dans une mauvaise phase, ma sœur m’ignorait la plupart du temps et quant à Alec…bien, je ne savais pas sur quel pied danser avec lui. Alors, je m’accrochais à Maelys pour ne pas me noyer. Et s’il me la prenait? S’il partait loin de moi avec elle, dans l’optique de me faire mal comme je lui avais fait mal en ne respectant pas ma promesse? Sans savoir comment je m’étais retrouvée là, j’étais devant la porte de Lukas. Une porte qui s’ouvrit, alors que j’avais visiblement cogné sans m’en rendre compte. Je sentais le poids de la tête de Maelys comme un poids sur ma poitrine. Elle s’était endormie, son petit poing serrant mon chemisier. Je posai ma main sur elle, comme pour la protéger d’une menace quelconque alors que mon cœur faisait le yoyo dans ma poitrine. «Hey…» lançai-je d’une voix qui se voulait égale. «Ta mère m’a donné ton adresse, je…»Marquant une pose, je réalisait mon erreur. À quoi je jouais? Je ne pouvais pas faire ça, débarqué comme ça chez lui sans aviser. «Je n’aurais pas dû venir…c’est surement une erreur mais…j’étais inquiète pour toi… »

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MessageSujet: Re: I can feel that you mesmerize my heart -- Lukas   I can feel that you mesmerize my heart -- Lukas EmptySam 3 Déc - 8:41

    Aviez-vous déjà eu l’impression de flotter librement dans du coton doux, soyeux, apaisant et que tout vous semblait terriblement lumineux, voire même paisible. Pendant quelques instants, aussi courts avaient-ils été, Lukas avait senti ce sentiment bien particulier qui malgré tout ce qu’il apportait de bon l’avait littéralement terrifié. Est-ce que c’était ça quitter le monde des vivants pour l’au-delà? C’était beaucoup moins douloureux qu’il ne l’avait cru si c’était bien le cas… IL avait vraiment cru en voyant les lumières se tenir autour de lui qu’il allait revoir son père mort depuis de nombreuses années maintenant et qui sait peut-être son frère disparu à la guerre aussi. Il ne savait pas si celui-ci était toujours vivant ou enfermé quelque part sans personne pour venir à son secours. Ironique, Lukas avait voulu lui venir en aide sans savoir s’il le pouvait toujours et à présent c’était lui qui avait besoin de toute l’aide du monde afin de se remettre des traumatismes qu’avait laissés la guerre derrière elle. La peur constante, la douleur toujours bien présente dans chaque partie de son corps. Il se souvenait de tout avec détails, des détails qu’il aurait bien voulu supprimer de sa mémoire complètement dès le moment où il avait quitté les lignes ennemies. Il avait été torturé pendant des semaines et il allait casser sa pipe à cause d’un ivrogne et sa bagnole… La vie est vraiment trop cruelle avec lui…

    Mais malgré qu’il s’était senti partir dans les limbes, il avait ouvert les yeux et avait entendu les prières, celle de sa mère. Sa voix lui avait donné la force de revenir. Lukas ne pouvait pas l’abandonner de cette manière, elle avait tellement déjà souffert qu’il ne pouvait pas lui faire vivre un autre deuil aussi tragique. Il devait se battre… au moins pour elle… Mais il savait qu’il ne devait pas le faire que pour elle. Non, il y avait une autre femme et une petite fille pour qui il devait faire de ne pas trépasser avant son heure. Il avait eu l’impression qu’elle se tenait près de lui quand les secours arrivèrent, mais il était à peine conscient alors comment savoir si s’était vrai ce sentiment de sécurité étrange qu’il avait ressenti. Lukas avait mis un certain temps à se souvenir clairement de l’accident. Il passa près de deux jours dans le coma avant qu’enfin il puisse se réveiller. Sa mère se trouait à son chevet comme il s’était attendu. Il avait eu le droit aux visites de Zaïra ainsi que de sa fille, d’Owen ainsi que quelques collègues. Il avait réalisé que les trois premiers avaient été plutôt bouleversés par son accident comme l’était sa tendre mère. Mais celle qu’il avait attendu chaque jour depuis son réveil n’était pas venu. Sa mère lui avait dit qu’elle était celle qui l’avait prévenue et qu’elle n’avait pas voulu partir jusqu'à tant qu’il ne soit placé dans une chambre. Alors pourquoi n’était-elle pas revenue? Elle devait savoir maintenant qu’il était réveillé non? Où elle préférait simplement s’en ficher? Il avait donc eu l’espoir stupide de la voir apparaître à la porte de sa chambre durant tout le long son séjour sans succès. Lukas avait fini pas s’y résoudre. Tamina ne viendrait pas le voir et il ne chercha pas à la contacter bien trop souffrant pour le faire.

    Il avait eu une sévère commotion cérébrale ainsi que quelques cotes fracturées qui s’ajouter à sa jambe cassée et aux nombreux bleus ainsi que point de suture qu’il avait. Lukas avait mis plusieurs jours à pouvoir marcher avec des béquilles. Il s’était cassé une jambe étant au début de son adolescence, mais ne se souvenait pas que c’était aussi pénible. Sa mère avait littéralement insisté pour qu’il revienne vivre à la maison, mais il avait pu la convaincre qu’il serait bien mieux chez lui avec Sunshine. Celle-ci semblait avoir été terriblement inquiète pour son maître en ne le voyant pas rentrer le soir de son accident. Dès que Lukas passa la porte, elle se jeta rapidement vers lui tournant en rond autour de sa personne comme si elle désirait s’assurer qu’il allait vraiment bien. Alors depuis un bon moment maintenant, Lukas passait le plus clair de son temps un peu écrasé soit dans son lit, soit sur le divan avec son animal fétiche qui le suivait partout comme son ombre veillant que son maître ne se blesse pas de nouveau. Sa présence le rassura. Sans elle, il ne savait pas ce qu’il ferait par moment.

    C’est assis sur le divan, sa jambe plâtrée sur la table basse du salon et Sunshine sur ces genoux qu’il finit par entendre les coups à sa porte. Il n’attendant pas vraiment quelqu’un. Owen avait bien dit qu’il passerait plus tard histoire de lui apporter un truc à bouffer pour limiter ces déplacements surtout dans l’étroite cuisine de son modeste appartement. Les murs étaient bleus et gris. On aurait presque pu croire que l’endroit n’était pas habité tellement le manque de personnalisation était flagrant. Autant sa chambre à coucher était un vrai bordel, le reste de son appartement était littéralement vide de tous objets en excluant les essentiels que chaque pièce devait disposer généralement. Sunshine remua sur lui alors qu’il faisait de son mieux pour se lever du divan ayant quand même beaucoup de mal encore. Lukas attrapa une béquille qui trainait pour prendre appui sur celle-ci allant vers la porte. Heureusement, il avait eu la décence de s’habiller d’un vieux t-shirt des Red Sox ainsi que d’un short noir qui lui permettait de mieux déplacer sa jambe blessée.

    « Sun, calme-toi tu veux? Je sais que tu aimes avoir des visiteurs, mais j’apprécierais que tu les reçoives comme il se doit. »

    Comme si elle avait compris, la petite chienne s’assit droite comme un I avec la langue pendante sur le côté droit de sa gueule la rendant totalement craquante. Lukas secoua la tête en le voyant puis ris légèrement alors qu’il marchait lourdement devant la porte. Il tourna finalement la poignée ne s’entendant vraiment pas à faire face à la personne qui se trouvait de l’autre côté de celle-ci. Il figea une main tenant toujours la poignée et l’autre serrant plus fort sa béquille comme s’il avait peur de tomber.

    «Hey…»

    Contrarié et toujours sous le choc, Lukas ne répondit que d’un vague hochement de la tête à sa salutation. Il se demandait vraiment pourquoi elle avait choisi ce moment précis alors qu’il n’était franchement pas bien physiquement pour venir le voir alors qu’elle aurait pu le faire bien avant. Quelque part, c’était encore un petit plus dans la colonne des trucs qui le blessait et qui le mettait en colère. Bien entendu, Lukas ne le montra pas. Son visage resta impassible alors qu’elle continuait.

    «Ta mère m’a donné ton adresse, je…»

    Ça ne l’étonna même pas. Sa mère désirait tellement les revoir ensemble toutes les deux qu’elle allait sans aucun doute mettre sa petite touche si rien ne se passait de bien entre eux. Il en était certain et connaissait très bien sa mère. Elle adorait Tamina et même si cette femme avait blessé son unique enfant encore en vie, elle continuait à l’apprécier quand même en disant que les choses allaient s’arranger que tous les couples connaissaient de durs moments, mais qu’ils les traversaient.

    «Je n’aurais pas dû venir…c’est surement une erreur mais…j’étais inquiète pour toi… »

    Elle ne savait sans aucun doute pas comment il était content de savoir qu’elle s’était inquiétée tout simplement pour lui. Ces yeux fixèrent la petite main qui dépassait et serrait fermement son chemisier. Il avait très vite compris qu’elle tenait leur fille. Lukas désirait la voir plus que tout surtout après avoir presque été tué. C’est tout ce qu’il demandait, de la voir, de la touché et qui sait peut-être avoir la chance de la prendre.

    « Attends… Ne pars pas. »

    Malgré son équilibre précaire, il se poussa sur le côté pour lui faire de la place.

    [b] « Si tu n’es pas pressé, tu pourrais peut-être entrer et prendre un café? »[/b

    Sa voix raisonnait l’espoir qu’elle lui dise oui, mais il craignait tout autant un possible refus à son offre toute banale.
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MessageSujet: Re: I can feel that you mesmerize my heart -- Lukas   I can feel that you mesmerize my heart -- Lukas EmptyDim 4 Déc - 3:03


Attentivement, je l’observais portant une attention particulière aux blessures dont j’avais déjà pris conscience à l’hôpital. Il était appuyé sur une béquille, un chien à ses pieds. Malgré les circonstances, il avait bonne mine. J’avais vu sa surprise devant ma visite impromptue. Comme la colère qui bouillait en lui sans qu’il ne dise mot, essayant de la calmer sagement dans un coin de sa tête. Je le connaissais par cœur, comment voulait-il que sa colère passe inaperçue? Je pinçai doucement les lèvres, ma main caressant les fins cheveux courts et d’un brun clair sur la tête de Maelys, chatouillant sa nuque au passage dans une caresse maternelle. Quelque part, la présence de mon ancien amoureux près de ma petite fille me rendait mal à l’aise. Certes, jamais Lukas ne lui ferait du mal. Jamais il ne la blesserait, je le connaissais assez bien pour le savoir, cependant quelque part au fond de moi, je me sentais mal, moi qui lui avais fait savoir que je ne voulais pas qu’il l’approche ou la vois. Mes dents vinrent martyriser ma lèvre inférieure, anxieusement. Sa demande m’avait surprise, malgré le soubresaut de contentement qui m’envahit, sachant qu’il ne voulait pas que je parte. La partie rationnelle de mon cerveau se dit que ce devait être plus à cause du bébé qui était soutenu sur ma poitrine par le harnais que pour ma présence. Je sentais les doigts de mon petit fardeau si précieux se pliés et se dépliés sur mon vêtement, ses petites jambes s’agiter au fil de ses rêves enfantins et ne fit que resserrer mon étreinte sur elle alors que le regard de Lukas se posa sur elle. Égoïsme? Quelque peu.

« Attend… Ne pars pas. » J’ouvris la bouche, prête à répéter que ma présence ici est une erreur, mais avant que je n’aie pu prononcer un mot, il se décala pour m’inviter à entrer dans son appartement. « Si tu n’es pas pressé, tu pourrais peut-être entrer et prendre un café?» Je l’observais un peu ébahie avant d’hocher lentement la tête, me faufilant dans l’espace qu’il m’avait fait, non sans le frôler doucement. Sa chaleur provoqua en moi un doux frisson, mais je ne laissai rien paraître, mes yeux caressant déjà les pièces visibles avec curiosité. L’appartement était dépouillé, la décoration était sobre, à peine existante. En psychologie, on apprend que la décoration d’une personne ou son style vestimentaire était une façon de voir la personnalité des gens sans les connaître. Bien que je connaisse amplement Lukas, ce que je voyais m’étonnait quelque peu. La décoration de notre ancienne maison avait été bien loin de ce que j’y voyais. Une télévision reposant sur une bibliothèque modeste entourée d’appareils électroniques, un sofa de couleur sombre, une petite table basse. C’était là presque tout le mobilier qui composait le salon. J’imaginais qu’il en était ainsi pour toutes les pièces. Aucune photo sur les murs, aucun souvenir quelconque. Comme chez moi. Ça nous faisait un point commun.

Je déposai le sac à couche près du sofa. Le canidé vint le renifler avec curiosité, j’arquai un sourcil. Depuis quand Lukas aimait-il les animaux? Je ne dis rien, contentant de froncé les sourcils. Il m’avait pourtant toujours refusé le plaisir d’avoir un chat, disant que ça demandait trop de temps et que ça perdait son poil. Doucement, je me tournai vers lui. Si chez moi, j’avais défait le porte-bébé pour déposer la petite par terre ou dans son lit, ici, je la gardais contre moi. Nous n’étions pas à la maison, elle n’avait pas de chambre ici. Et puis, je n’osais pas la coucher au sol avec le chien excité qui se baladait dans le coin. Au cas où qu’il la prenne pour un nouveau jouet? Hors de question. «C’est gentil. Peut-être serait-il préférable que je me charge du café? » proposai-je d’une voix douce. Effectivement, fait du café en sautillant sur un pied, ce ne devait pas être l’idéal. La petite soupira d’aise contre ma poitrine, tirant brusquement mon chemisier, dévoilant un morceau de peau que je m’empressais de camoufler. « De toute façon, le mien a toujours été meilleur »me moquais-je légèrement. Je regrettais aussitôt mes paroles, me rendant compte que ces matins avec lui où nous nous disputions pour savoir qui faisait le meilleur café étaient un temps révolu. Je ne faisais que retourner le couteau dans la plaie sans m’en rendre compte. Pourtant, je lui lançai un clin d’œil amusé, comme pour appuyer ma taquinerie. En réalité, jamais mon café n’avait été bon, il a toujours eu ce goût exécrable de vieille chaussette. Je lui emboitai le pas dans la cuisine, le chien sur les talons, son museau froid collant sur mes mollets, comme s’il me poussait vers son maître qui clopinait devant moi.

Je me doutais bien qu’il refuserait de boire mon jus de chaussette, préférant se débrouiller par lui-même. Ne serait-ce par égaux. Je me garderais bien de lui dire que je ne buvais plus de café depuis des mois, depuis l’annonce de cette grossesse qui avait chamboulé ma vie. Je grimpai sur l’un des tabourets autour du plan de travail, les bras autour du petit corps de Maelys. Bien que petite, la petite devenait lourde avec le temps et mes lombaires commençaient à ressentir la douleur. «Comment vas-tu, Lukas?» demandais-je en levant des yeux ternes et cernés vers lui. « Je voulais passer te voir tu sais, mais je… ». Je me tue, me disait qu'importe ce que je dirais, il m’en voudrait. Je passai une main dans mes boucles brunes, une main qui rejoignit les fins de cheveux du bébé endormi, d’une couleur similaire, les caressant d’un geste distrait, sans vraiment m’en rendre compte. La petite gémit en agitant la tête, toujours aussi profondément endormie. Par moment, je me dis que j’aimerais dormir aussi bien. Je ne me souvenais pas depuis quand j’avais aussi bien dormi, ce devait être avant le départ de Lukas pour l’Irak, mais qu’importait après tout.

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MessageSujet: Re: I can feel that you mesmerize my heart -- Lukas   I can feel that you mesmerize my heart -- Lukas EmptyDim 4 Déc - 6:35

    Si on lui avait dit qu’elle viendrait frapper à sa porte afin de le voir quelques jours plus tôt, il aurait fort possiblement éclaté d’un rire assez amer en l’entendant n’y croyant pas vraiment. Il aurait sans doute fait l’effort de prendre une douche aussi… bien que seul il avait un mal fou à le faire. Lukas ne voulait surtout pas que quiconque lui vienne en aide pour des choses banales dans le genre et puis s’était quand même très humiliant pour un homme de son âge de se faire laver par une femme ou encore pire par sa propre mère. Elle avait voulu le faire et il avait hurlé aussitôt un non qui avait fait sursauté presque tout le monde qui se trouvait à la ronde tellement il l’avait dit fort sans s’en rendre compte. Il avait donc ajouté temporairement un petit band dans sa douche afin de pouvoir se laver sans aucun aide. Mais comme il ne recevait pas vraiment et n’avait ni l’envie ni la chance de sortir prendre l’air dans son état, Lukas avait quelque peu mis de côté l’hygiène corporelle… enfin la douche plutôt. Il se lavait avec une petite serviette qu’il mouillait. Ça suffisait amplement pour qu’il ne sente pas mauvais alors il en restait là. Heureusement pour lui, il n’avait pas trop de mal à se laver les cheveux en général et il avait pu le faire hier soir. Malgré tout, il n’avait pas pour autant une meilleure mine au matin. Les cernes sous ces yeux ne semblaient pas vouloir disparaître malgré qu’il ne faisait que dormir encore et encore chaque jour depuis son accident que ce soit sur dans son lit comme sur son divan. Quoi que quand il dort sur le divan, il passait son temps à regarder des matchs sportifs assez variés ou encore des films. Malgré tout, l’ennui était un ennemi dangereux qui le suivait, peu importe dans quel sens il allait.

    Dès qu’il l’eu invité à entrer, une partie de lui se demanda s’il avait bien fait. S’il y avait quelque chose dont il n’avait vraiment pas besoin en ce moment était de se reprendre la tête avec elle. Vu comment s’était déroulé leur dernière discutions, plutôt dispute, s’ils devaient encore avoir le même type de conversation… autant se balancer en bas de sa fenêtre. Se serait fort possiblement bien moins douloureux non seulement pour son mental, mais aussi pour son cœur, son pauvre cœur déjà bien en morceau. En fais, il croyait l’avoir surtout invité à entrer pour la petite qu’elle tenait fermement dans ces bras. Il ne pouvait pas très bien la voir, mais le simple fais qu’elle soit venue avec elle le rendait quelque part nerveux. C’était aussi sa fille après tout et il ne l’avait jamais vu au part avant alors il y avait de quoi à être nerveux. Il se demandait si on ressentait ça lorsque son enfant venait au monde? Est-ce qu’on était nerveux de là où le rencontrer? Comment on se sentait quand celle qu’on aimait plus que tout nous annonçait qu’elle attendait notre enfant? Comment c’était de vivre avec une femme qui avait les hormones comme des montagnes russes? C’était tout des questions qui lui venaient soudainement en tête. Elles le frappaient alors que Tamina passait près de lui entrant dans sa très humble demeure ou plutôt très vite. Il la vit regardé les environs et était certain qu’elle devait se dire que s’était bien loin de la décoration qu’ils avaient eu quand ils vivaient ensemble. Il se souvenait d’une maison chaleureuse et accueillante. Comme il aimait passer la porte le soir alors qu’il rentrait du boulot après une journée entière à n’avoir qu’une seule envie, l’embrassé puis la prendre dans ces bras. Il se revoyait avec Tamina appuyé contre son torse alors qu’ils rigolaient doucement sur le sofa de leur salon devant un film comique ou autre. Lukas ne regardait que rarement le film en faite. Il préférait de loin le spectacle que lui offrait la jeune femme tellement elle était belle à ces yeux. Il referma la porte derrière elles.

    «C’est gentil. Peut-être serait-il préférable que je me charge du café? »

    Sans le vouloir, Lukas grimaça. Il avait souvenir, très bon souvenir même, que chaque fois qu’elle avait fait le café… il goûtait très mauvais comme un jus de chaussette. Il lui avait toujours fait remarquer et avait donc décrété que le café était sa tâche et uniquement la sienne afin de ne pas mourir d’une quelconque intoxication en prenant le risque d’en boire. C’était un souvenir amusant qu’il gardait précieusement comme la majorité qui la concernait.

    « Sans offense, je préfère le vrai café et non pas ton fameux jus de chaussette. »

    Doucement, il alla vers la toute petite cuisine de son appartement ou se trouvait la cafetière. Il n’avait jamais été un amateur de café par le passé, heureusement vu son café, mais depuis son retour, il en avait souvent besoin comme il ne dormait souvent que très peu ou pas durant la nuit. C’était quelque chose qui l’aidait à pouvoir tenir les sombres pensées loin durant un certain temps tout du moins.

    « De toute façon, le mien a toujours été meilleur »

    Il secoua vivement la tête alors qu’il ajoutait ce qu’il fallait pour faire un bon café en souriant de son petit air malicieux. Pendant un court instant, il sembla se retrouver un an en arrière alors qu’il se taquinait.

    « Pour faire fuir la visite, c’est le meilleur! »

    Il démarre la cafetière en se retournant avec un peu de mal restant appuyé le dos contre le comptoir. Lukas la regarda s’asseoir face à lui sur un petit band en silence. Il regarda encore une fois l’enfant dans ces bras. Elle était calme, sans doute bien endormi, confortable dans les bras de sa mère. Il espérait pouvoir la prendre de cette manière un jour, très prochainement. C’est sa voix qui le fit lever les yeux vers son visage.

    «Comment vas-tu, Lukas?»

    Dans un premier temps, il haussa les épaules tout simplement en croisant les bras sur son torse malgré, la douleur de ces cotes toujours en miette.

    « Je suis en morceau, j’ai mal, mais je suis vivant alors j’imagine que ça va. »

    Il passa une main dans ces cheveux en tentant de se calmer le plus possible.

    « Je voulais passer te voir tu sais, mais je… »

    Il baisse les yeux alors qu’elle s’arrête de parler. Après un petit moment de silence, c’est son tour de parler.

    « Je suis blessé, mais finalement je m’y attendais un peu quelque part. »

    Il sourit en voyant le geste qui semblait automatique que Tamina avait envers la petite fille dans ces bras qui s’agitait doucement pour la première fois depuis leurs arrivés.
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MessageSujet: Re: I can feel that you mesmerize my heart -- Lukas   I can feel that you mesmerize my heart -- Lukas EmptyLun 5 Déc - 4:33


La cuisine qui s’ouvrait devant moi était minuscule et simplette. Si j’avoue sans mal que le contraste avec notre ancienne cuisine, immense et immaculée était frappant, je dois avouer que ça ne m’étonnait pas trop de lui. En réalité, je crois qu’il m’a toujours laissé faire un peu ce que je voulais avec la décoration sans me mettre de limite. La décoration dépouillée de son appartement ne faisait que le confirmer. J’aurais cru que je me serais sentie mal à l’aise d’empiété sur son territoire, moi qui, depuis que j’avais remis les pieds à Arrowsic, faisais de mon mieux pour éviter tous les endroits pouvant avoir un lien, de près ou de loin, avec lui. Et me voilà assise dans sa cuisine alors qu’il préparait le café. J’avais l’impression d’avoir manqué un épisode quelque part dans le processus. Quelques jours plus tôt, nous nous engueulions comme des ennemis sur le trottoir et maintenant, nous discutions de nos vieilles plaisanteries comme un couple amoureux. C’était toujours un peu le cas, en réalité. Nous étions toujours amoureux. Du moins, à ce que je pouvais affirmer, j’étais toujours amoureuse de lui. Je l’observais à la dérobée, détaillant ses épaules larges, son dos solide, alors qu’il s’affairait, détournant les yeux lorsqu’il se retourna vers moi.

« Sans offense, je préfère le vrai café et non pas ton fameux jus de chaussette. » Je relevai la tête vers lui, un air boudeur sur mes traits. Bien entendu, je savais mieux que personne que mon café était terriblement affreux, mais j’avais toujours aimé en jouer. Comme j’avais toujours aimé me moquer des talents culinaires de Lukas. Je me souvenais de ce soir-là où il avait voulu me faire une surprise. La maison s’en était retrouvée enfumée, les pâtes avaient collées au chaudron, la viande avant calcinée dans le four, le renversé aux ananas brûlés sur le plan de travail… un vrai carnage. J’en avais ri, aux larmes devant sa mine défaite. Je l’avais peut-être vexé, mais qu’importait. Ce souvenir-là, je le chérissais profondément. Il était si précieux, si intime dans sa banalité, que je ne pouvais pas le rayer de ma vie. « Ne soit pas de mauvaise fois!» lui lançais-je avec une moue boudeuse, la tête doucement inclinée, le menton légèrement appuyé sur la tête de la petite princesse endormie contre ma poitrine. La minuscule main pelotée s’agrippait à mon chemisier avec une force impressionnante pour sa petite taille.

Je la caressai doucement et la petite puce lâcha mon vêtement pour serrer mon doigt. « Pour faire fuir la visite, c’est le meilleur! ». Cette fois-ci, je lui tire la langue comme une gamine frustrée par les bêtises de ses camarades de classe. « Ça ne t’a pas fait fuir, toi, pourtant.». Mes joues prirent une teinte cramoisie devant mes paroles. Je n’arrivais pas à croire que j’avais dit ça. Je me mordis la lèvre, baissant les yeux vers Maelys pour cacher mon trouble. Par moment, c’était à croire que je ne prenais pas le temps de réfléchir. Je méritais la flagellation mentale pour simplement dire tout ce qui me passait par la tête. Je sentis son regard se poser sur le petit corps blotti contre moi, protecteur, je resserrai mon étreinte sur le petit corps en question. Ce n’était pas voulu, je savais que je n’avais pas besoin de la protéger contre lui, et pourtant, je le faisais sans le vouloir. Par instinct. C’était ridicule quelque part et en m’en rendant compte, je relâchais mon étreinte possessive sur ma fille, me doutant que ça n’avait pas passé inaperçu aux yeux de mon ancien amour. Je m’en sentis mal, vraiment mal.

Puis, vint la question fatidique, celle que je n’avais pas osé poser jusque-là. « Je suis en morceau, j’ai mal, mais je suis vivant alors j’imagine que ça va. »Je me mordis la lèvre. Effectivement, il était vivant et je me sentais soulagée de le constater. Malgré ça, je ne me sentais pas très bien. J’avais l’impression d’être la source de son malheur, de sa douleur. Si je ne lui avais pas pris la tête l’autre soir, sans doute ne se serait-il pas pris une voiture en pleine gueule. Oui, je me sentais coupable. Oui, je regrettais. Je regrettais mes mots, je regrettais de ne pas lui avoir dit que ma fille était la sienne…je regrettais, mais il était trop tard, maintenant. On regrette toujours pour rien, parce qu’on ne regrette qu’après. Quand on ne peut plus rien faire. C’était mon cas. Présentement, alors que je me retrouvais devant lui, sans savoir quoi dire. Je hochai vaguement la tête alors que la petite s’agitait. « Je suis blessé, mais finalement je m’y attendais un peu quelque part. »Je me mordis la lèvre de nouveau coupable. « Je ne voulais pas te blesser. Ça n’a jamais été mon intention, tu le sais, n’est-ce pas?». Je plantai mon regard dans le sien, le cherchant, pour m’y noyer. «Je suis mère célibataire, Lukas. J’essaie de pouvoir lui offrir ce qu’il y a de mieux, répondre à ses besoins, comme le fait de lui offrir une famille. Je jongle entre le boulot et elle. Ce n’était pas de mauvaise foi, si je ne suis pas venue te voir. ». Je soupirai légèrement alors que la petite s’agita de plus belle, en passe de s’éveillée. «Je n’ai aucune excuse valable, je présume, du moins, selon ta mère.» je me mordis la langue alors que Maelys lança un petit gémissement bruyant, me donnant avec énergie un coup de pied dans l’estomac. « Aïe! On se calme, karaté kid!» chuchotais-je avec tendresse.

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