Nous sommes des conceptuels, des abstraits, rien.

MAKINEN, KAI ISMAËL

NOM MAKINEN. ۱ PRÉNOM(S) KAI, ISMAËL. ۱ ÂGE 20 ANS. ۱ ORIGINE NORVÉGIEN/FINNOIS. ۱ STATUT CIVIL SEUL. ۱ OCCUPATION RENTIER, CHÔMEUR/BRANLEUR. ۱ GROUPE FILTHY YOUTH. ۱ AVATAR YURI PLESKUN. ۱ CREDITS TUMBLR.

PSEUDO OU PRÉNOM MANON, ALIAS SOFT PARADE. ۱ ÂGE 18 ANS. ۱ COMMENT AS-TU OUVERT LA PORTE DE THUB ? BAZZART. ۱ TU LA TROUVES COMMENT LA DÉCORATION CHEZ NOUS ? SUPERBE . ۱ PARLE MAINTENANT OU TAIS-TOI À JAMAIS OUT. ۱

On s'ennuie de tout, mon ange, c'est une loi de la nature ; ce n'est pas ma faute.
– Pierre Choderlos de Laclos.

« Kai, bouge ton cul. » Putain. Moi aussi je t'aime, mon ange. Pétasse. Magnifique fuck pointé vers elle, histoire d'lui prouver toute ma compassion. « Tu me fais chier. » Et Dieu versa une larme. « Ça t'éclate d'me pourrir la vie ? » Qu'elle hurle au milieu d'la rue, c'est bon, elle se donne en spectacle. Helli pète un câble. J'roule des yeux, blasé, exaspéré, franchement, flinguez-moi. « Précisément. » C'est sûr, j'ai vraiment l'air de prendre mon pied là. Le putain d'orgasme transcendant. Bordel, qu'elle est conne ; limite, cela relève du prodigieux. « Kai s'il te plaît, par pitié, accélère la cadence. » Avec cette foutue voix faussement suppliante, toujours dans le dramatique. C'est son style à Helli : l'exagération. « Jt'aurais bien demandé d'te foutre à genoux, m'implorer convenablement. Mais j'crains que ce ne soit pas très catholique. » Loin d'être orthodoxe, certes, toutefois elle aurait fermé sa gueule. Elle me gonfle, j'veux pas aller à sa soirée, j'veux pas me fondre au sein d'la masse dégueulasse, discuter avec des gens tellement insipides, y'en a guère un pour rattraper l'autre. J'en ai marre d'jouer la comédie. Ma vie en elle-même n’est qu’une fichue aberration, elle demeure au sein du cruel domaine de l’absurde. Prototype défectueux, jsuis' pas fait pour la sympathie. Faut arrêter les frais, ça m'bouffe. Tout envoyer valdinguer en l'air, simplement dégager, partir m'exiler à la dérive. Juste crever. La Blonde s'arrête net, telle une bagnole qu'essaye d'ne pas louper un feu rouge, c'est ça le truc, Helli est aussi élégante qu'un tas d'ferrailles. D'une beauté à couper le souffle, sauf que parfois, elle semble cacher une paire de valseuses sous sa jolie jupe. J'soupire, tire une interminable taff' sur ma gitane avant d'balancer le mégot ; fameuse nicotine, l'illusion du réconfort. Helli est incroyablement sauvage, elle n'a guère la connaissance des manières, de la bienséance, des usages, et blablabla, une véritable chienne enragée, hélas, sans muselière. J'vais m'en prendre une, je le sens, mais je le sens. Quand Helli affiche cette gueule d'vierge effarouchée, ça annonce le début d'une apocalypse. « T'es qu'un bâtard, Kai. » Elle est à cran, en ce moment, elle est vraiment névrosée. J'crois qu'elle a toujours pas avalé le fait que j'baisais sa soeur, no comment, fallait pas me la présenter. Et là... C'est l'horreur. J'me plie en deux, rictus douloureux planté sur le visage, la pute. On touche pas aux couilles d'autrui, putain, c'est un adage ça. « Je devrais carrément te castrer. » La belle affaire. J'pouffe de rire, m'adosse, laisse mon dos glisser contre le mur, cul trouvant ainsi le goudron. Elle tape des pieds à plusieurs reprises, manquerait plus qu'elle s'envole. « On va être en retard. » Et qu'est-ce que ça peut m'foutre, bordel. Cigarette coincée entre les lèvres, clack du Zippo qui résonne, et la flamme dansante vient embraser cette foutue gitane. « Peut-être que si t'avais évité d'me fracasser les couilles, j'pourrais encore marcher. » Calimero, le retour dans vos salles. « J'dis ça, j'dis rien. » Helli s’accroupit, caresse doucement ma joue d'une main, et j'aggripe sa taille afin qu'elle s'approche. La gestion des émotions foireuse, elle passe des pleurs aux rires en un quart de seconde. Tristement faux, cependant bien imité ; hélas, j'pourrais jamais être sincère, éprouver n'est pas dans mes capacités. J'suis un mec vide, dénué d'un quelconque banal sentiment, aucune empathie. Mis à part la haine constante. Le reste : un foutu néant, bordel insondable, dont l’indifférence n'est qu'une brute offense à ce qui caractérise l'espèce humaine. J'en ai conscience, complètement conscience, et cela attise le dédain, ressentiment qui ne fait que s’accroître au fil des jours. Je n'aime pas Helli, je ne l'apprécie même pas, bien qu'elle soit à mes côtés depuis plus d'quatre ans maintenant. Pourtant j'essaye, tant bien que mal, j'essaye. Ce qui, concrètement, explique la présence d'Helli au sein d'cette putain d'existence annihilée. S'en est assez. J'suis fatigué d'endosser un rôle, un masque décharnée, c'est insupportable, usant à la longue. Elle se tourne, s'installe contre moi, tête appuyée sur mon torse, et je l'enlace d'un bras, embrassant le haut d'son crâne, baiser égaré dans ses cheveux. Demain, j'me casse du pays, adieu la Finlande, adieu Papa et Maman, adieu Helli. Le voyage est prévu depuis trois semaines, Helli n'est pas au parfum, j'ai tout organisé pour. C'est mieux ainsi. Il me suffit d'faire semblant juste une dernière nuit. Elle frôle la vie, et jm'en vais bousiller la mienne ailleurs. Sans regret.

C’est l’éternité qui dégorge et la mort qui tire son coup.
– Ferré

Les entrailles se bouffent entre-elles. Le cœur sur le point d’exploser, ainsi que les poumons. Muscles froissés, animosité tant palpable qu’elle pourrait se faire baiser. En proie à cette putain de tristesse aussi néfaste qu'absurde ; je suis une merde inondée par les larmes. Sang vermeil, il fuse, bousille ma gueule décharnée, la silencieuse mélodie du macabre. Ça fait mal. Qu'importe la douleur physique, elle n'est qu'illusoire. C'est la souffrance psychologique, bordel, cette plaie béante inguérissable, nul sérum miracle, elle ne cicatrisera jamais. Je m’immole grâce aux dégueulasses abysses d'une folie souveraine ; l'insondable néant s'ouvre. Le juste retour des évènements. Liberté en camisole. L'absolu enfermé derrière des barreaux d'argent, j'admire l'infâme opulence de ma cage, et crache au visage du passé dissolu, du passé à chier, du passé corrompu. Pisse sur ta mère et ta putain de raison. Je suis d'un autre univers, d'une autre névrose, d'une autre création, d'une autre condamnation. La foutue autodestruction à l'état brut ; j'ai appuyé sur le bouton on afin qu'elle s'active. Ombre parmi les fantômes, my pain is constant and sharp, and I do not hope for a better world for anyone, in fact I want my pain to be inflicted on others. Une psychotic bitch ; aberration de notre salope de mère la nature. Que la Faucheuse me coupe la gorge et suce ce fatal soupir péremptoire, la vie est trop courte pour mériter d'être vécue. Ce funeste silence pousse mon rire à mourir, un manque de réseau, hors-ligne, jsuffoque'. Ma gitane s'écroule contre le bitume, les spasmes évincent la nicotine pourtant bénéfique en cet instant damné. Crève sale bâtard, crève Kai. C'est mérité ; c'est recherché. « Kai, ça va ? » La question conne, et d'ailleurs, qu'est-ce qu'il branle ici, à débarquer tel le saint esprit, connard. Sidney, manquait plus que lui afin qu'ma putain d'existence se transforme en conte de fées. « J'vogue en plein nirvana. » Logique imparable. Évidemment, j'ai toujours adoré m'faire éclater la gueule, puis chialer comme un gosse, suite à une putain d'révélation des bas-fonds. Mais sinon, ouais, j'vais bien, merci. Cependant, il y a un avantage, et pas des moindres : son arrivée m'calme illico, Sidney doit avoir l'allure d'une géante pilule de Prozac, qui sait. Et c'est, précisément, dans ces moments-là où tu te sens très con. Faut tous y passer un jour, à dernière nouvelle. « T'as pas l'air super bien, quand même. » Perspicace le mec, fabuleux, j'suis encore tombé sur une flèche. J'pouffe difficilement de rire, ça m'arrache la gorge. « Au lieu d'faire semblant de t'inquièter, aide-moi à m'relever, tu seras un amour. » À d'autres. Il s’exécute, en m'interrogeant sur le pourquoi du comment, j'en sais rien, Sidney, j'en sais rien ; tu parles. Merde prodigieuse, bordel insondable, j'suis baisé jusqu'à la prostate.