Je ne savais pas si c'était une bonne idée. Il faut dire qu'à la seconde même où j'y avais pensé, j'avais douté que c'était vraiment une bonne idée. Les joues rouges, je frappai de mes délicats petit doigts sur la grosse porte une certaine crainte au ventre. Je crois que c'était bien la première fois de ma vie que je passais chez une amie à l'improviste. Premièrement, je n'avais pas beaucoup d'amis et deuxièmement ce n'était pas du tout mon genre de cogner chez les gens de cette manière. Si ce n'était pas préparée à l'avance j'avais un peu de mal, la spontanéité n'étant pas vraiment un point fort. Ma vie n'avait, de toute manière, jamais été conçu pour laisser place à un peu de fantaisie. Ma mère ne communiquant à peine avec moi se devait d'instauer une routine sévère pour ne pas avoir à répéter sans cesse. Dans la maison, cette routine qu'elle ne suivait même pas m'écrasait. Elle m'imposait un horaire si stricte que j'avais du mal à trouver un moment pour respirer. C'était probablement pour me faire payer d'avoir ce qu'elle n'avait pas, car elle m'en voulait beaucoup d'être capable de m'exprimer avec les gens. Elle aurait tant voulu que je sois comme elle, de cette manière, elle n'aurait eu personne à envier et pour me faire pardonner de parler, elle m’ensevelissait sous une montagne de tâche et de devoir domestique. À sa mort, enfin libre je me sentais toujours perdue et je continua à mener une vie très rigide pour garder une zone de confort. Il arrivait alors très peu de me voir sortir de mes sécurisantes routines, mais je finissais bien par en avoir marre. C'est pour cela que d'avoir une amie telle que Silver me faisait du bien. Elle me sortait de ma torpeur, me permettait de me bouger les fesses et je crois que sans elle, j'aurais rester aussi ennuyeuse que ma mère. La jolie blonde me poussait à faire des choses que jamais je n'aurais oser imaginées. Pour un dépaysement, c'était très intense, mais cela me faisait un bien fou. Il n'y avait qu'avec Silver que j'avais assez confiance pour le faire et même que parfois j'abandonnais, car il faut s'avouer que je suis bien le contraire de la fille forte.
Je me sentais inhabituellement légère ce jour-là et j'avais besoin de partager ce sentiment intrus. En me levant, je n'avais pas regarder autours de moi pour vérifier qu'il ne manquait rien comme je n'avais pas choisis méthodiquement ma tenue ou vérifier la température du café avant de le boire. Résultat je portais une jolie robe fleurie que je n'avais jamais mise et j'avais mal à ma langue brûlée, mais je me sentais bien...Trop bien peut-être. Je regardais l'heure me disant bien que la journée passerait beaucoup trop lentement si je n'occupais pas l'agaçante boule d'énergie qui poussaient dans mes tripes. Le sourire aux lèvres je sortie de l'appartement avec la conviction que rien ne gâcherait ma journée. Personne, ni même Antoine...Celui-là il ne rentrerait pas dans ma caboche avant un petite moment...Sinon j'allais devenir folle à penser à lui et ce n'était pas dans mes plans de la journée. Devenir folle était réservée à une autre journée, d'une autre année.
C'est avec un esprit papillonnant d'une idée à l'autre et une énergie contagieuse que je cogna à la porte de la jolie blonde, mais je regrettais un peu. J'avais peur de la déranger ou du moins je l'espérais, car avec Silver je ne savais jamais à quoi m'attendre et c'était souvent au pire. La jeune fille pouvais bien essayer de me décoincer, elle serait probablement surprise de me retrouver sur le pas de sa porte ainsi sans même un texto. J'étais fière de moi, fière de lui prouver que j'étais capable de spontanéité moi aussi et que je n'étais pas qu'une petite prude ennuyante.
La porte s'ouvrit légèrement et je prépara mon plus beau sourire
Coucou toi !