Il y a un but, mais pas de chemin; ce que nous nommons chemin est hésitation. - Kafka.
I.
Enfermé dans ma chambre, comme à mon habitude, j’étais plongé dans ma lecture depuis plusieurs heures déjà. J’avais à peine huit ans et demi, mais c’était la seule chose qui m’intéressait. Mes parents avaient pourtant essayé des dizaines de fois de me faire faire de la natation, ou du baseball comme tous les autres petits garçons, mais malgré tout leurs efforts jamais rien ne me plaisait et je retournais dans ma chambre, mon palais à moi où les livres s’empilaient autour du gros fauteuil en face de la fenêtre. Les autres enfants ne m’intéressaient pas vraiment non plus, et malgré les inquiétudes de mes parents et les séances chez le psy que cela avait entrainé, je m’entêtais à rester tout seul dans la cour sans déranger personne et sans que personne ne me dérange. Plonger dans mon livre donc, j’avais été gêné par le bruit d’un camion de déménagement qui se garait en face. Encore un. Jamais personne ne restait dans cette maison plus d’un an, comme si les gens qui venaient de la ville ne supportaient pas Arrowsic. Mais cette fois, j’espérais que ça allait être différent. La petite fille qui était sortie du camion venait de m’hypnotiser. Ne finissant même pas mon chapitre, je dévalais les escaliers sous les yeux stupéfaits de mes parents et me jetais dans la rue pour aller accueillir cette nouvelle arrivante. Je ne sais pas si c’était son visage angélique ou bien ses cheveux de feu longs comme je n’en avais jamais vu qui me faisaient cet effet, mais mon contrôle sur ma langue disparu à l’instant où je fus devant elle.
- Euuh… S-salut… Euh, je-je suis ton nouveau voisin et euh j’m’appelle S-Seth. Et-et toi ?
Ce n’était pas franchement la première rencontre parfaite, mais au moins le contact était établi. Il ne me restait plus qu’à voir si j’allais lui faire peur à elle aussi. Sur le pallier, mes parents observaient la scène comme si je risquais d’exploser à tout moment et d’anéantir toute vie sur Terre. C’est vrai que je n’avais pas comme habitude d’aller accueillir les nouveaux voisins, ni même d’aller vers les gens tout courts, sans en être forcé, mais cette fois c’était différent. La petite rousse qui venait d’arriver n’avait pas l’air comme les autres. Un peu décalée, un peu en dehors des réalités. Un peu comme moi.
- Moi c’est Daphnée, enchantée.
Elle était anglaise. Son accent l’avait trahi. Elle était anglaise, elle était belle, et elle me souriait. Et pas un de ces sourires moqueurs des filles plus grandes quand je les croisais dans les rues du village, non. Un vrai sourire. Des cartons dans les mains, ses parents nous observaient avec la même expression que les miens. Visiblement, nous nous étions bien trouvés.
- Viens, je vais te faire visiter.
Je la pris par la main.
II.
La lumière traversait les feuillages, nous éclairant juste comme il fallait pour nos activités respectives. Elle, elle peignait dans un coin. Moi, j’écrivais, ou tout du moins j’essayais. En fait, je m’arrêtais entre chaque phrase pour l’observer. Elle était complètement absorbée par ce qu’elle était en train de peindre, et la voir dans cette espèce de transe artistique était tout simplement fascinant. C’était ici que nous nous retrouvions tous les jours, vers 17h environ, pour être tranquilles et pouvoir créer en paix. Une espèce de cabane que nous avions construit des années auparavant, perdue au milieu des bois d’Arrowsic. Finalement, la petite voisine rousse et sa famille était restés, l’air du Maine leur faisait du bien. Et au fil des années, Daphnée et moi étions devenu inséparables. Tout le monde pensait d’ailleurs que nous étions en couple, vu le temps qu’on passait ensemble. Ils ne pouvaient pas se tromper plus.
- Daph, je crois que je vais leur dire ce soir…
Elle releva la tête brusquement, l’air un peu confuse.
- Tu penses vraiment que c’est le bon moment ? Tu sais pas comment ils vont réagir. - Ouais, ouais, je sais, mais j’en ai marre de garder ça pour moi. Il est temps.
J’avais découvert que j’étais gay environ trois ans avant ça, vers mes 14 ans. Le mec plastique de base, celui dont toutes les filles tombaient amoureuses. Et puis moi, aussi. J’avais pas vraiment compris ce qu’il se passait, au début. Et puis ça avait fini par s’éclaircir, non sans difficultés. Voir mon père changer de chaîne à chaque fois qu’un reportage sur la gay pride passait aux infos ne m’avait pas franchement aidé. Daphnée était la seule à savoir. Mais ce soir, j’avais bien battu le terrain, j’avais tout préparé, et si tout se passait comme il faut, il y aurait des cris et des larmes mais ils finiraient par accepter. C’était le plan.
- Bon et bah j’ai plus qu’à te souhaiter bonne chance alors. Et bon courage.
Elle n’avait pas besoin d’en dire plus. Nous n’avions pas vraiment besoin de communiquer, en fait. Nous retournèrent chacun à nos occupations, et nous y restèrent encore quelques heures, jusqu’à ce que le soleil se couche. Avec le nombre de fois que nous avions fait le trajet, la lumière pour voir où nous posions les pieds n’était plus nécessaire. Arrivés à l’entrée de notre rue, elle me sera et déposa un léger baiser sur ma joue. Rien d’inhabituel. Ce que nous faisons tous les soirs. Mais ce que je ne savais pas, c’était que ce serait la dernière fois que je la verrais avant de longues années.
III.
Le téléphone retentit dans l’appartement, me tirant de mon sommeil. Je l’attrapais tout en lançant ses vêtements au jeune homme qui se réveillait à côté de moi. Je ne me souvenais même plus de son prénom, pas vraiment important. Ce n’était pas comme si nous allions nous revoir. Toujours à moitié endormi, je répondis.
- Mmh ? - Monsieur Bernstein ? Seth Bernstein ? - Oui ? - Je suis Monsieur Ellington, notaire à Bath. - Mmh, y’a-t-il une raison pour me déranger aussi tôt ?
Et pendant les dix minutes qui suivirent, ce cher Monsieur Ellington m’expliqua comment mes parents étaient morts dans un accident de voiture il y a deux nuits de cela, fauchés par un camion dans un croisement. Et que j’étais leur légataire universel, en l’absence de tout testament. Evidemment, ils n’avaient pas prévu de mourir tout de suite et n’avaient pas pris leurs précautions. Je devais remonter là-bas le plus vite possible, signer la paperasse pour qu’il en soit débarrassé et prendre possession de tous mes biens. Je me rappelais encore le soir où ils m’avaient mis à la porte. Je pensais que ce n’était qu’un cliché, que ça ne pouvait pas vraiment arrivé. Mais visiblement, si. Ils m’avaient laissé la nuit, puis m’avaient envoyé dans une sorte d’internat à des kilomètres de là. Ils avaient payés jusqu’à mes 21 ans, et puis je m’étais retrouvé sans rien. Mais j’avais économisé, j’avais prévu le coup. Je partis pour New York et commençait à chercher du boulot pour survivre là-bas. Je lisais toujours autant, et comme le journalisme m’avait toujours attiré j’écrivais des critiques que j’envoyais à tous les journaux de la ville. Les deux premières années avaient été dures, puis j’avais finit par me faire remarquer, et le New York Post prenait régulièrement mes articles. Ils m’avaient même proposé un boulot à plein temps, mais je préférais ma situation : j’étais mieux payé, et je pouvais aussi vendre à d’autres journaux. La vie en ville me plaisait bien. J’avais fini par rencontrer des gens plus intéressants que ceux d’Arrowsic et je n’avais personne pour m’interdire quoi que ce soit. La belle vie. Plus ou moins. Daphnée ne m’avait jamais appelé. J’avais tout tenté. Appels, lettres, e-mail, tout. Mais aucune réponse. Alors j’avais laissé tomber. J’avais laissé tomber 8 ans de ma vie. Je n’avais pas osé retourner là-bas. Je savais comment tout le monde réagirait. Je n’avais pas franchement envie d’affronter les regards. Mais comme l’occasion se présentait, j’irais. Ce n’était pas tout les jours qu’on héritait d’une maison, après tout. Après quelques coups de fil, l’éditeur en chef du New York Post m’avait assuré qu’ils continueraient à prendre mes articles si je pouvais tout faire en ligne. Avec l’argent que j’en tirerais, je pourrais toujours garder mon appartement à New York, au cas où. Et l’argent de mes parents me servirait à entretenir la maison. Ce n‘était même pas sûr que je reste. Je pouvais tout aussi bien la vendre, et en tirer un plus grand appartement dans la grosse pomme. Mais je voulais au moins laisser une chance à Arrowsic, voir ce qui avait changé. Je partis le lendemain matin.
living young and wild and free
t'arrives d'où : du fin fond de la France. Sisi. ❉ pourquoi thub : parce que le forum est vraiment super beau et que j'suis tenté depuis longtemps. ❉ des avis : . ❉ des questions : c'est quoi votre problème avec tout les smileys pancartes ? . ❉ > règlement lu : oui oui . ❉ > dernier mot : prout ? ❉
Quentin, bientôt 18 ans, terminale littéraire...Que dire d'autre ? Je suis fasciné par les moules (le mollusque hein) et les lamas, j'écoute beaucoup de musique et j'ai la sale manie de toujours retranscrire ce que j'écoute en direct sur la chatbox, et puiiis euuhhhh... J'aime le cinéma, la mode, le rp obviously, la bouffe aussi , je regarde 356156861 séries et je crois que c'est tout *-* Ca devrait suffire non ?
Dernière édition par Seth H. Bernstein le Dim 22 Jan - 16:21, édité 6 fois
Sujet: Re: you could have it so much better. Lun 9 Jan - 6:24
Youhou, je suis rassurée que t'y ai pensé Titizia ! Je me sens moins seule dans mon monde. Bref, bienvenue parmi nous. Excellent choix d'avatar ! Si tu as la moindre question, n'hésite pas !
Sujet: Re: you could have it so much better. Mer 11 Jan - 16:31
OH PUTAIN ! Je savais bien que tu me disais quelque chose. - j'avoue, c'est l'adresse msn qui a cafeté - Ca fait genre un bail qu'on s'est pas parlé et pire encore, se croiser sur un rpg. Baw. Je suis sur mon luc. (et là, toi, tu vas te demander c'est qui cette folle. XD)
Sujet: Re: you could have it so much better. Mer 11 Jan - 16:59
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARON. Oh le choix de ouf. Je l'aime tellement. Et puis les citations quoi. Sinon je crois que je vais t'aimer toi, pour l'adoration des moules et des lamas, pour les 356156861 séries, et aussi pour le fin fond de la France. Anyway, bienvenue & bon courage pour ta fiche.
Sujet: Re: you could have it so much better. Jeu 12 Jan - 20:28
Lennox > Mais non je ne me demande pas Je t'avais capté avec ton pseudo qui est le même sur msn mais comme j'étais pas sûr que tu me reconnaisses j'ai préféré rien dire avant de passer pour un fou Mais ça fait plaisir de te retrouver
Antoine & Abbey > Merci Abbey je te retourne le compliment, sasha est juste dgbsgsdgfbidfgb. Et si on risque de bien s'entendre, j'me dépêche (ce qui est relatif avec moi) de faire ma fiche pour pouvoir vraiment squatter le forum *-*
Sujet: Re: you could have it so much better. Dim 15 Jan - 14:11
Merci Nels, ne t'inquiète pas je viendrais Et du coup, désolé de demander mais est-ce que je pourrais avoir un petit délai ? J'ai été plus occupé que je ne le pensais la semaine passée et celle-ci risque d'être pareil mais je ferais de mon mieux. Merci d'avance