Smile, though your heart is aching. Smile, even though it's breaking. When there are clouds in the sky. You'll get by.
« BIP... » Nels maugréa en tombant, une nouvelle fois, sur la boîte vocale de Sasha. La jeune femme, pour une raison qu'il ignorait, n'avait pas retourné ses appels des trente dernières minutes - avouez qu'il savait se montrer patient quand même! - et comme il n'avait rien de prévu ce soir-là, Nels enfila un tee-shirt, puis une veste, avant de se jeter à l'assaut de la brise hivernale. Franchement, il ne l'avait pas vue des masses ces derniers temps et il comptait bien lui dire qu'il avait rencontré quelqu'un d'exceptionnel, quelqu'un avec qui le courant semblait passer; autant qu'avec elle, en tout cas! Il ne mit que quelques instants avant de se retrouver devant chez elle, garant sa voiture un peu plus loin de sorte qu'elle ne le remarque pas. Terminant le reste du trajet à pied, Nels passa entre les haies qui séparaient la cour voisine de celle de son amie et se dirigea nonchalamment vers la fenêtre de sa chambre, visiblement décidé à ne pas faire dans la normalité, d'autant plus que la voiture des parents de Sasha était garée dans l'entrée. Ce n'était pas qu'il ne les aimait pas, bien sûr, mais il préférait tout de même éviter les questions indiscrètes qu'ils pourraient poser, sans vraiment vouloir le mettre volontairement mal à l'aise. Posant son pied sur le mur là où une entaille suffisamment grande lui permettait de prendre pied sans se tuer, Nels maugréa en se hissant difficilement sur le rebord de la fenêtre et crut d'abord qu'elle était verrouillée jusqu'à ce qu'elle cède à son attaque en s'entrouvrant relativement aisément. Il ne fut pas surpris de se retrouver seul dans la chambre de la jeune femme, mais le téléphone posé sur son lit et le bruit de l'eau suffirent à lui tirer un sourire alors qu'il savait désormais qu'elle n'était pas bien loin. Décidant de patienter non seulement parce qu'il avait envie de la voir, mais également parce qu'il mourait d'envie de voir sa tête lorsqu'elle verrait qu'il était parvenu à s'infiltrer dans sa chambre, il fit le tour de l'endroit des yeux, un sourire aux lèvres.
Pas timide pour deux sous, il retira ses chaussures - qu'il laissa devant sa fenêtre - avant de fredonner doucement jusqu'à ce que le bruit familier de l'eau qui s'écoule ne parvienne plus à ses oreilles et le fasse s'arrêter brusquement de chanter afin de ne pas trahir sa présence. Le tiroir de sous-vêtements de la jeune femme, ouvert, attira son attention alors qu'il secouait légèrement la tête en riant, s'en approchant jusqu'à attraper entre ses doigts la bretelle d'un soutien-gorge noir en dentelle - de la fine lingerie, visiblement. Lorsqu'il entendit les pas de la belle se glisser jusqu'à l'entrée de sa chambre, il arqua un sourcil en tendant le vêtement devant lui, faussement maussade. « Je ne l'ai jamais vu, celui-là. T'as un nouveau prétendant? » demanda-t-il, un sourire aux lèvres, alors qu'il reposait l'item dans le tiroir et se jetait sur le lit de Sasha, sans gêne malgré qu'il soit conscient de la timidité - et même de l'énervement - qu'il pouvait certainement provoquer chez elle alors qu'elle sortait tout juste de la douche, s'en amusant même. « T'es toujours aussi belle! » fit-il simplement afin de tenter de l'amadouer, un petit sourire au coin des lèvres. Les cheveux blonds, mouillés, de la jeune femme lui avaient toujours plu. Elle avait parfois l'air d'un ange lorsqu'il posait son regard sur elle et il adorait la détailler du coin de l'oeil, conscient que ça ne devait pas lui faire grand chose. Après tout, il avait grandi avec elle, il était le premier à apprécier ses sautes d'humeur, à tenter de la faire rire lorsqu'elle n'allait pas bien, à l'agacer lorsqu'il en avait envie. Cette fois, néanmoins, si les épaules nues de la jeune femme et ses fines jambes auraient dû le titiller, il n'en était rien et il éprouvait surtout une grande fierté de voir ce qu'elle était devenue au fil du temps.
Sous la douche, je me détends. L’eau coule sur mon corps depuis un bon moment maintenant. J’espère inconsciemment que tous mes soucis s’échapperont par les canalisations. Ca n’est pas la première fois que j’essaie et ça ne marche jamais. Je voudrais oublier certaines choses, m’évader et laisser derrière moi les choses blessantes. Impossible. Je suis obligée d’assumer. Je ne suis cependant pas assez forte. Mes frêles épaules qui soutiennent le poids de mes déceptions risquent de céder un jour. Je me renferme, je le sais. Je l’ai toujours fait. Seul mon ami Nels réussi à me tirer les vers du nez. Et encore, il lutte. Je n’arrive pas à me confier facilement. J’ai confiance en lui pourtant mais je peine à m’ouvrir. Il trouve souvent les mots pour m’aider, me détendre. Sans lui, je ne sais pas ce que je ferai. Les autres personnes que je côtoie restent des connaissances avec qui je ne parle pas. Je ne pense pas avoir besoin d’eux. Je peux rire, je peux faire la fête et m’amuser, bien sûr. Seulement, lorsqu’il s’agit de confidences… Je m’enfuis très loin. Les gens ne savent que très peu de choses. Seul Nels connait ma vie, mes goûts, mes envies et mes problèmes… Il lui a fallu des années pour y arriver mais une confiance mutuelle s’est installée et pour rien au monde je ne changerai ça. J’éteins l’eau et enroule mon corps dans une serviette. Mes cheveux rapidement essorés, j’enfile mon sous vêtement et file dans ma chambre. Je sursaute ne m’attendant pas à une présence et reste bête à l’entrée de mon propre univers.
Mon meilleur ami s’amuse avec mes sous-vêtements. Je grogne. Je ne suis pas de bonne humeur mais il n’y est pour rien. Il ne pense pas mal faire. J’ai juste eu une mauvaise journée. J’ai appris depuis peu que j’aurais dû avoir une sœur si elle n’était pas morte. Nous en avons parlé avec mes parents et discuter de ça me fait mal. « Je ne l'ai jamais vu, celui-là. T'as un nouveau prétendant? » Je ris faiblement et entre finalement dans ma chambre. Je referme le tiroir de mes sous-vêtements et ouvre celui de mes pyjamas. Je n’ai aucune honte de me promener comme ça devant lui. Il est habitué et moi aussi. « T'es toujours aussi belle! » Choisissant une nuisette simple, je me retourne vers lui et lui tire la langue. « Tricheur ! Tu flattes mon égo pour que je n’t’engueule pas ! » Je ris faiblement. Il est malin. Il sait me parler et me faire rire pour faire partir ma mauvaise humeur. Mais là, il va avoir plus de mal. Je suis réellement perturbée. J’ai juste envie de me cacher sous ma couette. Mais je sais que l’intrus sur mon lit n’est pas de cet avis. Dos à lui, je laisse tomber la serviette blanche sur le sol et passe la nuisette par-dessus ma tête. Enfin habillée, j’attrape la brosse sur ma commode et me retourne face à lui. « J’ai pas d’nouveau prétendant. Même les sous-vêtements sexy ça attire pas. J’devrais peut-être ne porter que ça… » Je fais semblant de réfléchir en coiffant mes cheveux mouillés. Je grogne alors que des nœuds bloquent le parcours de ma brosse. Des fois, j’ai envie de tout raser. Ils sont tellement longs qu’il devient de plus en plus difficile de les coiffer.
Agacée, je repose ma brosse et attache mes cheveux en un chignon désordonné. Un rien m’énerve. Même mettre de l’ordre dans mes cheveux semble être la pire chose du monde. Je souffle, exaspérée par moi-même et pose le bout de mes fesses sur mon lit. « T’as pas choisi l’bon soir… J’suis vraiment pas de bonne compagnie. » Je suis infecte dans ces cas là et même si Nels est censé être habitué, je n’aime pas lui faire subir ça. Il aura beau être gentil et complètement adorable, je vais l’envoyer paître… Enfin, au début. Il trouve toujours un moyen de m’amadouer, de me faire sourire et finalement, je n’attends que ça. J’aurais pu le mettre dehors mais je ne fais rien. Je lui souris timidement et me mets en tailleurs sur mon lit. J’attrape un coussin et le pose sur mes genoux pour l’entourer de mes bras. « Désolée d’avance si j’suis pas aimable… » Je ris faiblement et le fixe. Il a l’air heureux. Vraiment. Et ça me fait du bien de voir qu’il semble bien dans sa peau. Ça n’a pas été très facile pour lui et je ne lui souhaite que du bonheur… « C’quoi ce sourire malicieux ? T’as un truc à m’annoncer ? » Je ris. Je commence à le connaitre. Je suis quelqu’un de solitaire mais j’aime aussi l’avoir près de moi. Le regarder et deviner en un coup d’œil s’il va bien ou mal… J’aime notre relation… Il me permet de ne pas sombrer.
« Tricheur ! Tu flattes mon égo pour que je n’t’engueule pas ! » Nels pouffa de rire avant de se détendre complètement sur le lit de la demoiselle, plaçant ses mains sous sa tête sans cesser de l'observer néanmoins. « Tu sais bien que t'es pas capable de m'engueuler. » fit-il simplement avec un léger sourire moqueur aux lèvres. Franchement, il parvenait toujours à la calmer, peu importe la connerie qu'il avait pu faire et elle ne lui en avait jamais voulu bien longtemps, d'autant plus que Nels avait le mérite de ne jamais vraiment dépasser les limites de l'acceptable. Il ne se rappelait pas avoir commis une bêtise à ce point si grosse qu'elle ne puisse pas lui pardonner et tous deux se connaissaient si bien qu'ils savaient jusqu'où ils pouvaient aller afin de ne pas chercher à déterrer la rancune que l'autre pouvait cacher à leur égard. Nels cherchait plutôt à la faire rire, à la rassurer, à la réconforter et elle faisait la même chose lorsqu'il n'allait pas bien, lorsqu'il était en colère ou lorsqu'il en avait voulu à la terre entière pour ce qui lui arrivait. Ils se comprenaient, voilà tout. Si Sasha pouvait penser que ça avait été facile pour lui de s'exprimer et de lui confier tout ce qu'il avait sur le coeur, adolescent, pour la simple et bonne raison qu'il avait appris, désormais, à lui dire à peu près tout, elle se trompait, mais il n'avait jamais eu le coeur à le lui avouer. Autant pour lui que pour elle, faire face à ses démons s'était révélé assez difficile, d'autant plus que le monde entier semblait s'être ligué contre lui. Il y était parvenu, néanmoins. Sasha ne lui avait jamais demandé d'être quelqu'un d'autre. Jamais.
Il la suivit des yeux, épiant sa silhouette parfaite alors qu'elle enfilait une nuisette. Ça ne la dérangeait pas et ça ne le dérangeait pas non plus. « J’ai pas d’nouveau prétendant. Même les sous-vêtements sexy ça attire pas. J’devrais peut-être ne porter que ça… » Il arqua un sourcil alors qu'il n'osait pas croire qu'elle ne puisse pas plaire. Elle était si belle, si délicate, si douce. « Tu pourrais être habillée avec un pantalon à fleurs et tu serais toujours la plus belle. Si j'étais pas gay, je te sauterais dessus. » rit-il avant de lever à son tour maintenant qu'elle venait de s'asseoir sur le bout de son lit. Il récupéra la brosse qu'elle avait laissé traîner sur le dessus de sa commode et vint s'asseoir à quelques centimètres d'elle. « T’as pas choisi l’bon soir… J’suis vraiment pas de bonne compagnie. » Nels haussa les épaules comme si rien ne pouvait l'atteindre, comme si rien ne pouvait le faire changer d'avis. « Je me suis donné beaucoup de mal pour ne pas affronter tes parents. Alors tu me fous pas à la porte. » Comme une menace, il pencha légèrement la tête vers l'avant, refusant de toute façon d'obtenir un refus de sa part. Il allait rester et il allait d'autant plus rester qu'elle semblait avoir besoin de lui, ce soir. « Désolée d’avance si j’suis pas aimable… » « Je te ferai ravaler tes insultes. » Ce fut à son tour de rigoler et son regard se posa sur le coussin qu'elle avait pris sur ses genoux alors qu'il tournait la brosse entre ses doigts. « C’quoi ce sourire malicieux ? T’as un truc à m’annoncer ? » De surprise en surprise, il arqua de nouveau un sourcil, se demandant comment elle avait pu deviner aussi aisément. C'était écrit sur son front ou quoi ? « Malicieux, moi? Jaaaaamais. » laissa-t-il tomber afin de gagner un peu plus de temps. Se déplaçant un peu sur le côté de manière à se retrouver presque derrière elle, il défit avec délicatesse le chignon qu'elle avait fait et commença à démêler avec soin la chevelure de son amie, laissant de côté les mèches qui retombaient désormais avec volupté d'un seul et même côté de son cou. Si c'était une manière de changer de sujet, il savait que c'était raté et de toute façon, il mourrait d'envie de le lui dire. Approchant sa bouche de son oreille, il murmura un: « Si je te fais mal, tu me le dis. » avant de la laisser poireauter un peu, conscient qu'elle attendait qu'il lui raconte. Elle avait de si beaux cheveux qu'il ne pouvait même pas imaginer qu'elle puisse un jour les couper. Dès qu'elle en parlait, les poils de ses bras se hérissaient et il s'opposait fermement à l'idée, au grand désarroi de Sasha, qui aurait certainement apprécié qu'il soit de son côté, pour une fois.
« J'ai rencontré quelqu'un. » laissa-t-il tomber, alors qu'il n'avait sans doute jamais été aussi sérieux. Habituellement maître de ses émotions, il sentit une bouffée de chaleur l'envahir alors qu'il repensait à leur dernière soirée. Un peu distrait, il ne se rendit compte que quelques secondes plus tard qu'il démêlait la même mèche depuis plusieurs minutes déjà et il secoua légèrement la tête afin de tenter de redescendre sur Terre. « Il est super gentil. Super beau. Un peu nerveux, mais tellement parfait. Lennox qu'il s'appelle. Tu l'aimeras, je suis sûr! » Soudain un peu tourmenté alors qu'il venait de dire qu'elle allait sans doute le rencontrer bientôt, Nels se rendit bien vite compte qu'il faisait des plans pour deux et que ce n'était peut-être pas ce que voulait Lennox. « Putain, on dirait un ado. » laissa-t-il échapper avant de se laisser tomber sur le dos, le sourire aux lèvres. « Ça fait une éternité que j'ai pas ressenti un truc comme ça. » Depuis Mike, en fait. Mike avait été son premier vrai petit-ami - petit-ami caché, cela va de soit, étant donné que Mike voulait garder leur relation secrète - et Sasha avait été la seule à qui il n'avait rien pu cacher. Elle avait deviné. Elle avait deviné et il n'avait eu qu'à acquiescer, qu'à pleurer dans ses bras lorsque ça s'était terminé. Comme un con.
« Tu sais bien que t'es pas capable de m'engueuler. » Je ne peux que sourire. Il n’a pas tort. J’ai beau ronchonner, lui lancer quelques petits pics mais il finit toujours pas me redonner le sourire et j’oublie mon envie d’être la pire des chieuses. Il m’aide à me calmer et je ne l’en remercierai jamais assez. « Tu pourrais être habillée avec un pantalon à fleurs et tu serais toujours la plus belle. Si j'étais pas gay, je te sauterais dessus. » Il m’arrache un rire et je lui donne une petite tape sur l’épaule. « J’vais m’suicider, le seul mec qui m’trouve belle est gay. » Je papillonne et souffle en serrant mon coussin. Je suis heureuse de lui plaire. Il me donne confiance en moi-même si je sais qu’il ne se passera jamais rien. Il est tellement important. J’aime avoir son avis sur mes tenues ou mes cheveux. Si je lui plais, c’est le principal pour moi. Il m’aide à avoir confiance en moi, à travers ses yeux, je me sens belle. Sans lui, je crois que je serai pas celle qui je suis devenu. Il me tire vers le haut. « Je me suis donné beaucoup de mal pour ne pas affronter tes parents. Alors tu me fous pas à la porte. Je te ferai ravaler tes insultes. » Il n’a peur de rien, il a confiance en lui et il peut. Je le respecte tellement malgré mes sautes d’humeur. Je veux juste que notre amitié dure encore et encore. Il me suffit amplement. Je n’ai besoin de personne d’autre. Quand j’ai envie de sortir, c’est lui que j’appelle, quand j’ai envie de passer un moment tranquille, mes doigts composent automatiquement son numéro que je connais par cœur. Le soir avant de dormir, je lui envoie des sms, nous discutons de tout de rien et je m’endors souvent le téléphone en main, un sourire aux lèvres. Je l’aime énormément.
Une complicité est née et je n’ai aucun mal à deviner que quelque chose a changé pour lui. Son sourire presque niais m’intrigue. Je ne tarde pas à le questionner. Je veux qu’il me raconter tout. J’adore l’entendre me parler de lui, de sa vie, ses rencontres… Il est tellement intéressant. « Malicieux, moi? Jaaaaamais. » Une deuxième tape dans l’épaule. Il se fout de moi en plus. Mais il confirme mes impressions. Il me cache quelque chose. Et, comme la pire des curieuses, je veux à tout prix qu’il me parle. Souriant tendrement, je le laisse se mettre derrière moi et défaire mon chignon. J’adore qu’il s’occupe de moi. Mes cheveux emmêlés retrouvent une jolie forme grâce à lui. Il fait attention, ne tire pas et je me surprends à ronronner de plaisir. « Si je te fais mal, tu me le dis. » Je couine un petit « Non t’inquiète pas » et ferme mes yeux pour profiter de cette petite séance de coiffure. Ce genre de moments renforce notre complicité et pour rien au monde je n’échangerai ma place. « Bon alors !? » Je ris et sautille sur mes fesses. L’instant est agréable mais s’il croit qu’il va m’amadouer avec quelques coups de brosse, il se trompe. Je veux absolument qu’il me raconte tout. « J'ai rencontré quelqu'un. » Je sautille encore, rendant sans doute sa tâche difficile mais je m’en fiche. Je suis heureuse. Bordel. Il le mérite tellement. J’attends la suite de l’histoire avec impatience et souris alors que je sens qu’il bute sur la même mèche depuis un moment. « Tu rêvasses… » je chuchote doucement pour ne pas trop le brusquer. Il doit se replonger dans ses souvenirs… « raconte-moi ce à quoi tu penses… » J’ai envie de connaitre la raison de son bonheur et surtout tous les détails.
« Il est super gentil. Super beau. Un peu nerveux, mais tellement parfait. Lennox qu'il s'appelle. Tu l'aimeras, je suis sûr! » Je mords ma lèvre. Serait-il tombé amoureux ? ou n’est-ce que le début d’une histoire ? J’attends, le sourire aux lèvres qu’il m’en confie plus. J’aime entendre ces mots-là dans sa bouche, ça me fait tellement plaisir. Il avait vécu une histoire difficile avec son ancien petit ami. Vivre caché, ne pas assumer un amour… ça doit être tellement blessant. Je n’ai pas supporté de le voir si triste de cette situation et pire… Lors de la rupture. Je l’ai serré contre moi comme j’ai pu et je ne veux plus revivre ça. Je ne veux plus qu’il pleure, qu’il soit triste. J’espère que ce Lennox saura le rendre heureux, qu’il prendra soin de lui, sinon j’irai lui remonter les bretelles moi. Personne n’a le droit de faire du mal à Nels. « Putain, on dirait un ado. » Je rigole fortement. « ça, c’est clair, mais j’adore ça ! » Je me retourne et m’allonge entre ses jambes pour poser ma tête sur son ventre. « Ça fait une éternité que j'ai pas ressenti un truc comme ça. » Je souris tendrement et relève les yeux vers lui. Il est beau quand il est heureux et je veux voir ça pendant encore longtemps. « J’suis jalouse. J’veux ressentir ça aussi ! » Je ris. A vrai dire, je m’en fiche. Je suis bien trop préoccupée par autre chose. Je m’en fiche pour l’instant mais c’est sûr que si je rencontrais quelqu’un qui me ferait me sentir bien, je ne cracherai pas dessus… Je ne cherche pas. Alors je préfère m’intéresser à Nels. Juste lui. Ça me suffit à me sentir bien. Il me communique sa joie et c’est parfait comme ça. « allez ! Continue ! raconte-moi tout ! La rencontre, le premier bisou… s’il est bon au lit… » Je chatouille ses flancs de mes ongles en riant et finis par me calmer et reposer ma tête contre son ventre. « J’veux tout savoir. » Je ferme les yeux, prête à écouter les moindres détails de leur relation. S’il ne veut cependant pas tout me dire, je respecterai…
« J’vais m’suicider, le seul mec qui m’trouve belle est gay. » « C'est pas vrai, ça. » fit-il simplement en fronçant les sourcils, convaincu qu'elle dramatisait la situation. Elle était l'une de ces beautés naturelles qui n'avait pas besoin de mille et uns artifices pour être jolie, l'une de celles qui n'avait pas besoin d'être ensevelie sous une tonne de maquillage pour faire ressortir la couleur de ses yeux. Non, on la regardait et on la trouvait jolie, c'est tout. Il n'avait jamais vraiment compris pourquoi il lui était si difficile d'avoir confiance en elle, mais il préférait ne pas vraiment s'y attarder, conscient qu'elle-même aurait sans doute du mal à lui fournir une réponse. Ça avait été dur d'en arriver à un point où l'opinion des autres n'avait plus aucune importance, là où il ne faisait plus que ce dont il avait réellement envie sans craindre la réaction de ceux qui croyaient avoir des droits sur lui, mais il y était parvenu. Il ne pouvait pas affirmer que tout avait toujours été facile puisque ce serait mentir effrontément, mais il se sentait bien mieux maintenant qu'il n'avait plus besoin de se cacher. Tant pis s'il était une honte pour ses parents et s'ils ne pouvaient pas comprendre ce qu'il vivait et ce qu'il était, il n'allait pas moins bien s'en porter. Pas maintenant qu'il avait laissé derrière lui la carapace qu'il s'était forgée pour leur plaire.
Tentant de la faire patienter en démêlant ses cheveux avec douceur, Nels comprit bien vite qu'elle n'allait pas lâcher l'affaire aussi facilement et qu'il n'avait plus aucune possibilité de retour en arrière. S'il savait la réconforter et la faire rire, elle savait le prendre par les sentiments en lui faisant des moues à croquer et il n'avait plus aucune chance de s'en sortir dès lors qu'elle se décidait à sortir l'artillerie lourde. « Doucement, ils s'emmêlent ... » rigola-t-il alors qu'elle sautillait sur place comme une gamine. Et il lâcha l'info. Une info qui, lorsqu'on y pensait deux secondes, n'était pas si anodine que ça. Après tout, Nels avait fait des tas de rencontres, il avait eu plusieurs relations, souvent très courtes, qui n'aboutissaient jamais à grand chose. Pourtant, depuis son premier petit ami, depuis l'adolescence, il lui en avait raconté des trucs - des tas même! - mais ce n'était jamais vraiment sérieux. C'était pour s'amuser, pour passer le temps, par manque d'affection ... Ils avaient pu en rire, évidemment, mais pour qu'il soit à ce point sérieux avec elle sur l'une de ses relations, c'était parce que Lennox avait su l'attirer d'une toute autre façon. Le décrivant simplement, avec les premiers mots qui lui venaient en tête, Nels avait finit par se laisser tomber sur le dos, sur le lit de la jeune femme, un sourire aux lèvres. Évidemment, Sasha se retourna et vint prendre place entre ses jambes, laissant sa tête reposer sur son ventre. « J'suis pas un oreiller ... » fit-il, faussement mécontent, alors qu'il entourait son corps de ses bras pour la serrer contre lui, fermant les yeux pour profiter de ce moment de calme en laissant néanmoins échapper quelques mots qui venaient du fond du coeur. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas ressenti quelque chose comme ça et il avait voulu qu'elle le sache. Elle le connaissait bien et elle savait à quel point il aimait s'amuser, à quel point les conséquences de ses actes n'étaient pas vraiment importantes jusqu'à ce qu'elles lui tombent dessus comme un marteau. « J’suis jalouse. J’veux ressentir ça aussi ! » Il eut un petit rire alors que sa main se perdait dans ses cheveux lisses et mouillés, presqu'entièrement démêlés. « C'est agréable, tu verras... » fit-il en laissant courir ses doigts sur son épaule nue, un brin distrait.
« allez ! Continue ! raconte-moi tout ! La rencontre, le premier bisou… s’il est bon au lit… J’veux tout savoir. » Nels secoua la tête en riant légèrement, s'étant attendu à une réaction de ce genre-là, avec elle. Curieuse, ce n'était pas étonnant qu'elle pose des tonne de questions et à vrai dire, il n'aurait pas manqué de le faire non plus, si les rôles avaient été inversés. « Je l'ai rencontré au Jack's Lounge. Tu me connais, avec quelques verres de trop, je suis sociable comme un golden retriever! » blagua-t-il en riant, fermant lui aussi les yeux pour visualiser la scène. « Il était seul et je venais de me faire plaquer pour une blonde siliconée alors je suis allé lui parler. C'était un jeu, au début, Sasha. » avoua-t-il, un peu troublé, avant de se redresser légèrement pour mieux la regarder. « Et puis je l'ai embrassé. Comme ça. Il répond à mes baisers, tu vois ? Mais ... » Soudain, il se rappela la dernière question de la jeune femme, celle à laquelle il allait répondre de toute façon, même si elle ne le lui avait pas demandé, et fronça les sourcils, amusé. « D'ailleurs, pourquoi tu veux savoir s'il est bon au lit ? C'pas comme si je pouvais te le prêter! C'pas comme si j'en avais envie non plus ... » rit-il en haussant légèrement les épaules. « Je sais pas, en vérité. Je n'ai pas couché avec lui. Il répond à mes baisers, il me fait des avances, mais me repousse quand je vais trop loin, c'est ... Ça me rend fou. » admit-il en passant une main dans ses cheveux à lui, ne serait-ce que pour chasser ce trop plein d'émotions. « Ouais c'est à peu près ça. Il me rend fou. » soupira-t-il, un léger sourire au coin des lèvres. Il n'y avait rien à dire d'autre puisqu'il suffisait de les voir ensemble, tous les deux, pour comprendre ce lien puissant qui semblait les unir malgré leur récente rencontre. N'ayant pas été très présent dans la vie de Sasha en ce moment parce qu'il avait clairement autre chose en tête, il chatouilla doucement ses côtes en relevant sa nuisette de manière à laisser glisser ses doigts le long de son dos. « Et toi, sweetheart ? T'es sur quel mec, en ce moment, que je te donne mon avis d'expert? » proposa-t-il, amusé, en redressant légèrement la tête pour la regarder, un sourire mutin qui ne le quittait plus accroché aux lèvres.
« C'est pas vrai, ça. » Je rigole et hausse les épaules. Si c’est vrai. Je n’ai pas eu de copain depuis quelques temps et ma dernière aventure remonte à deux ou trois mois. Peut-être même plus. Je n’ai pas envie de savoir et de déprimer encore plus. Je ne sais pas pourquoi mais je n’intéresse pas les garçons. Peut-être parce que je sors avec une fille qui a tout de la bimbo et qui attire directement les regards masculins. Je les laisse la draguer. Ils ne veulent qu’une chose, une nuit éphémère. Je ne sais même pas ce que je veux. J’aime ma solitude mais j’aimerais plaire aussi. Dernière rencontre en date, un homme magnifique mais qui ne m’a prêté aucune attention si ce n’est pour récupérer quelque chose que je lui avais pris. Bon, j’ai réellement mal agi avec lui et la facette que je lui ai montrée n’était absolument pas séduisante. Tant pis pour moi. Je veux juste effacer ce moment d’humiliation de ma mémoire. Je préfère de loin m’intéresser à la vie amoureuse de mon meilleur ami. Je suis toute excitée et n’attends qu’une chose, qu’il parle. « Doucement, ils s'emmêlent ... » Je grogne faussement et arrête de sautiller pour ne pas finir avec des nœuds partout.
Finalement, je profite de son corps comme un matelas et m’installe sur lui. Mes yeux le sondent et je tente de faire pression pour avoir des informations. J’aime voir le bonheur sur son visage. Il est beau quand il est amoureux… « J'suis pas un oreiller ... » Je lève le menton et m’installe un peu mieux sur lui, bien décidée à rester là. Ses bras autour de mon corps me font sourire. J’adore ses câlins, je me sens bien. Sereine. Je n’ai été amoureuse qu’une fois. Et encore, je n’avais pas l’impression que c’était puissant. Peut-être étais-je juste attachée à lui. Une relation de quelques mois tout de même mais la rupture ne m’a pas fait grand-chose. Il n’était tout simplement pas pour moi. Je ne faisais aucun effort pour contrôler mes sautes d’humeur, l’envoyais bouler sans ménagement et lui subissait. Nous nous prenions la tête très souvent dans les derniers mois et il m’a finalement quittée. Qu’importe. C’était sûrement le mieux à faire. « C'est agréable, tu verras... » J’acquiesce. J’attends mon prince charmant mais je crois que nous les filles nous avons tendance à l’idéaliser. Nous voulons un garçon au physique avantageux et quelqu’un de drôle, intelligent et surtout qui sait prendre soin de nous. Je me demande encore pourquoi ces qualités semblent incompatibles. Les beaux garçons ont souvent tendance à être cons et ne veulent pas d’histoires sérieuses. Je souffle. J’en ai marre de réfléchir à ça, si l’amour de ma vie se présente je l’attraperai… « J’finirai vieille fille au pire. »
Qu’importe, nous ne sommes pas là pour parler de moi mais de lui. Je veux qu’il me raconte ô combien il est heureux. Je veux connaitre les petits détails qui le font sourire. « Je l'ai rencontré au Jack's Lounge. Tu me connais, avec quelques verres de trop, je suis sociable comme un golden retriever! » Je rigole imaginant directement mon ami avec des oreilles et un pelage de golden retriever. « Tu serais mignon en animal de compagnie. » Je ris un peu plus contre son ventre et reprends mon sérieux alors qu’il continue son récit. « Il était seul et je venais de me faire plaquer pour une blonde siliconée alors je suis allé lui parler. C'était un jeu, au début, Sasha. Et puis je l'ai embrassé. Comme ça. Il répond à mes baisers, tu vois ? Mais ... » Je fronce mes sourcils. Comment ça « mais » ? Non. Je ne veux que du bonheur moi. Pas de « mais » qui viendrait tout gâcher. « D'ailleurs, pourquoi tu veux savoir s'il est bon au lit ? C'pas comme si je pouvais te le prêter! C'pas comme si j'en avais envie non plus ... » Mon rire se joint au sien et je pince mes lèvres innocemment. « J’suis curieuse. J’veux savoir si mon ami est satisfait dans tous les domaines, vois-tu ! » Mes cils papillonnent fièrement. Je veux juste l’embêter un peu, le gêner en parlant de ça. « Je sais pas, en vérité. Je n'ai pas couché avec lui. Il répond à mes baisers, il me fait des avances, mais me repousse quand je vais trop loin, c'est ... Ça me rend fou. » Je me redresse un peu, un peu perdue. Je m’attendais à un récit un peu plus joyeux… Qu’il me raconte à quel point leurs journées sont belles, à quel point ils rigolent et s’aiment. Je soupire une peu inquiète pour mon ami. « Ouais c'est à peu près ça. Il me rend fou. » Je me tortille en riant faiblement alors qu’il joue de ses doigts contre ma peau. « Il te rend foi mais… il te rend heureux aussi hein ? » Je n’aime pas le fait qu’il le repousse… Peut-être a-t-il seulement peur ? Je ne peux m’empêcher de cogiter. « Il assume votre relation ? Mh, dis-moi si c’est indiscret mais, pourquoi il t’repousse ? » J’ai besoin de savoir qu’il ne risque pas de souffrir… C’est stupide parce qu’au fond je sais que c’est impossible de le protéger, c’être sûr qu’il n’aura pas mal. L’amour n’est pas quelque chose de sûr, un rien peut tout chambouler et j’espère que l’histoire de mon amie sera belle. Il le mérite.
« Et toi, sweetheart ? T'es sur quel mec, en ce moment, que je te donne mon avis d'expert? » Automatiquement, ma tête se relève et j’accroche mes yeux aux siens. « Là, j’suis sur toi. » Je l’écrase de tout mon poids et rigole. « Non, plus sérieusement… Je suis sur personne. » Je me recouche sur lui et mordille ma lèvre. Je n’ai rencontré personne. Quelques garçons avec qui j’ai discuté mais rien de bien concluant. Ils ne me plaisaient pas. Finalement, je pense à Blake. Moment désastreux. « Y’a pas longtemps, j’suis allée chez Karen pour voir son prof de sport. » Je grimace en repensant à tout ça. Bon sang, quelle honte. Si je lui raconte tout il risque, lui aussi, de se foutre de moi. « Tu l’aurais vu… Il a un corps… et des yeux de dingue.» Je souffle en y repensant. Ce mec est vraiment trop beau pour être réel. Il fait sûrement partie de la catégorie « je suis beau et inaccessible ». « enfin bref, je l’ai vu, j’ai fait du sport et… rien de plus. » Je rigole espérant que mon « rien de plus » suffira. Je mens. Il s’est passé beaucoup plus de choses que je le prétends mais je n’ai pas spécialement envie de m’attarder là-dessus.
« J’finirai vieille fille au pire. » Nels secoua la tête en riant légèrement, pinçant la peau de ses hanches très légèrement afin de ne pas lui faire mal, mais bien de la chatouiller. « Je sais pourquoi tu me dis toujours ça, en fait! T'aimes bien que je te dise que t'es la plus belle. » affirma-t-il en la serrant contre lui avec force, rigolant alors qu'elle devait sans doute étouffer sous son emprise. « T'es la plus belle. T'es la plus belle. T'es la plus ... Okay, okay! » finit-il par laisser tomber avant de reporter son attention sur l'histoire qu'il se devait de raconter afin de lui faire plaisir. Sans s'empêcher néanmoins de faire des blagues, comme à son habitude, Nels réussit à la faire rire malgré la mauvaise humeur qui avait semblé l'animer quelques instants auparavant. Le jeune homme n'avait jamais décidé de partir lorsqu'elle lui disait qu'elle n'allait pas bien ou qu'elle n'avait pas envie de parler, quitte à s'asseoir à ses côtés en demeurant silencieux - ou pas, le connaissant - pour manger du popcorn devant un film pourri qui la faisait pleurer. « Tu serais mignon en animal de compagnie. » « Te moques pas! » Poursuivant son récit en laissant néanmoins échapper un point qui roulait de travers, Nels fit la grimace en se rendant compte que Sasha l'avait bel et bien remarqué. «« J’suis curieuse. J’veux savoir si mon ami est satisfait dans tous les domaines, vois-tu ! » Il n'avait pas pu s'empêcher de secouer légèrement la tête en riant et passa une main dans ses cheveux avant de laisser sa tête reposer sur l'oreiller en maugréant. « Je te reconnais, là. » Il tenta de lui expliquer ce qu'il ressentait, mais la belle sembla s'inquiéter plus qu'autre chose, comme s'il n'était pas réellement parvenu à faire passer son message. « Il te rend fou mais… il te rend heureux aussi hein ? » Surpris, Nels faillit pouffer de rire alors qu'elle prenait un peu trop à coeur sa vie amoureuse. Il se redressa de nouveau pour la regarder et passa une main dans ses cheveux à elle en secouant légèrement la tête, à la limite du découragement. « Évidemment, qu'est-ce que tu crois! » s'étonna-t-il en riant à moitié. Bien sûr qu'il le rendait heureux! Bien sûr qu'il avait envie de le connaître davantage, mais ce n'était que le début d'une relation et il ne comptait pas s'épandre en un discours d'un mec éperdument amoureux, pas tout de suite en tout cas. Ouais, bon, d'accord. Il n'avait pas été très indifférent jusqu'à maintenant, mais, c'est elle, aussi, qui l'encourageait!
« Il assume votre relation ? Mh, dis-moi si c’est indiscret mais, pourquoi il t’repousse ? » « C'est indiscret. » fit-il, sérieux, avant de se redresser complètement en posant ses mains sur le matelas, derrière lui, rieur. « Il assume, ouais. Mais il me repousse parce qu'il a peur que ce ne soit qu'un jeu pour moi. Il s'est fait avoir une fois, j'imagine qu'il ne veut pas réitérer l'expérience. Je le comprends tout compte fait. » Laissant de côté l'idée de lui dire que Lennox n'avait jamais couché avec personne puisque ce n'était pas vraiment quelque chose qu'il avait le droit de dévoiler même si pour lui ce n'était pas vraiment important, Nels haussa les épaules sans la quitter des yeux, un peu soucieux. « Je n'ai pas envie qu'il se sente piégé, tu vois? Donc j'attends! » fit-il simplement avec un sourire. Après tout, ce n'était pas parce qu'il faisait abstinence qu'il n'avait pas envie d'avoir plus et Sasha le connaissait suffisamment pour savoir à quel point ce devait être dur pour lui de retenir ses pulsions, de contrôler ses émotions. Puisqu'il n'était pas le genre de mec à penser aux conséquences avant d'agir, rares avaient été les fois où il était revenu seul de soirée, mais c'était pour passer le temps, pour s'amuser et profiter de la vie. Il n'était pas nécessairement fier de tout ce qu'il avait fait, mais il n'avait honte de rien.
« Là, j’suis sur toi. » Nels pouffa de rire avant d'arquer un sourcil, se faisant volontairement malicieux. « Ouais et à ta place, je me décalerais juste un peu sur la gauche, tu vois? » fit-il en grimaçant, néanmoins habitué de devoir supporter le poids menu de la jeune femme. « Non, plus sérieusement… Je suis sur personne. » « Je te crois pas. » affirma-t-il en la regardant dans les yeux, tentant de déceler un brin de vérité dans ce qu'elle venait de dire, sans y parvenir. Il y avait assurément un mec qu'elle trouvait de son goût - à part lui, évidemment! - c'était une certitude et elle n'avait pas le choix, même! Posant son regard dans le sien en attendant la suite, un sourire étira ses lèvres alors qu'il se montrait patient, chatouillant néanmoins ses hanches plus elle décidait de le faire attendre. « Y’a pas longtemps, j’suis allée chez Karen pour voir son prof de sport. » « Il fait des visites à domicile ? » Amusé et blagueur, il grimaça néanmoins en repensant à Karen, l'une des amies de Sasha qu'il ne pouvait clairement pas supporter. « Elle a fait sa pute, j'imagine? » rit-il en se rappelant la fois où elle avait essayé de le chauffer en se prenant un râteau en pleine gueule. Ça ne servait à rien d'essayer de séduire un gay lorsqu'on était une fille puisque la profondeur du décolleté ne changeait pas grand chose à sa vie! « Tu l’aurais vu… Il a un corps… et des yeux de dingue.» « Ouch. T'es tombée dans le piège de l'homme! » prédit-il sur un ton de grand sage pré-apocalyptique avant de reporter son attention sur elle, un sourire aux lèvres. « enfin bref, je l’ai vu, j’ai fait du sport et… rien de plus. » « Tu sais que tu tiendrais pas deux minutes comme actrice? T'es pourrie. » maugréa-t-il en restant sur sa faim. Évidemment qu'il s'était passé autre chose puisqu'elle ne se serait pas sentie aussi mal-à-l'aise sinon! Pourtant, il avait la désagréable impression, de la manière dont elle en parlait, que ce mec-là n'était peut-être pas celui qui lui fallait pour tenter d'avancer à deux dans la vie. « Il est comment? Prétentieux, arrogant? Non, mais je m'informe, hein! Pour traîner avec Karen, le mec, il doit pas être net! » blagua-t-il en laissant néanmoins poindre une part de vérité. C'est vrai, quoi ! Nels pouvait encore comprendre la relation d'amitié qui liait les deux filles, mais il ne pouvait décidément pas comprendre comment les hommes pouvaient s'intéresser à cette fille-là. Superficielle. Aguicheuse. Vulgaire, presque! « S'il t'a fait de la peine et que c'est pour ça que ça allait pas tout à l'heure ... » menaça-t-il en se redressant davantage, forçant son amie à faire de même pour ne pas devoir jouer les acrobates.
« Je sais pourquoi tu me dis toujours ça, en fait! T'aimes bien que je te dise que t'es la plus belle. » Je rigole tendrement et papillonne. Ça n’est pas du tout mon genre mais... « T'es la plus belle. T'es la plus belle. T'es la plus ... Okay, okay! » « Owi owi ! Encore ! » Il est vrai que j’adore quand il me dit que je suis jolie. Ça me remonte le moral et je me sens moins moche. Ses paroles agissent comme un vrai remontant et mon moral va de suite mieux. Il est mon anti dépresseur et il fait bien de se comparer à un gentil animal de compagnie. Il est tellement adorable. J’en profite pour le taquiner un peu, mon sourire ne faisant que grandir. « Te moques pas! » Mes deux mains se lèvent en toute innocence. « C’pas vrai ! » L’atmosphère a changé depuis qu’il est entré dans ma chambre. Premièrement bougonne, je n’arrête plus de sourire. J’aime l’impact qu’il a sur moi. Je me sens plus légère. Seulement, un détail de son récit m’attire. J’ai peur qu’il soit de nouveau triste alors mon esprit vagabonde et j’imagine toutes sortes de causes quant au refus de Lennox d’aller plus loin. Je suis une fille plutôt négative et j’imagine alors les pires choses. J’ai peur que mon ami souffre et qu’il ne soit pas assez heureux. « Évidemment, qu'est-ce que tu crois! » Je suis quelque peu surpris en voyant son air enjoué. Comme à mon habitude, je me suis sûrement trompée en imaginant le pire mais je préfère m’assurer que tout va bien. J’ai envie de le protéger. « C'est indiscret. » Je ronchonne et lève le menton de manière hautaine. « Il assume, ouais. Mais il me repousse parce qu'il a peur que ce ne soit qu'un jeu pour moi. Il s'est fait avoir une fois, j'imagine qu'il ne veut pas réitérer l'expérience. Je le comprends tout compte fait. » Je redeviens sérieuse et attentive. Je capte la moindre de ses paroles et finis par sourire. « Je n'ai pas envie qu'il se sente piégé, tu vois? Donc j'attends! » J’acquiesce et fixe mon ami d’un air impressionné. Je pince les lèvres et hausse les sourcils. « Alors là, j’me demande par contre… » Je marque une pause et le regarde malicieusement. Mes doigts courent sur son ventre et je soulève son t-shirt pour gratouiller sa peau. « Mais comment fais-tu ?! Toi sans sexe ? » Je ris et me roule sur lui, me moquant clairement. « Mais tu vas décéder. Interdiction d’aller voir ailleurs. Seule ta main est autorisée ! » Je rigole fortement et mords son ventre. Je sais à quel point il aime s’amuser avec ses conquêtes mais j’ai aussi confiance en lui. Il ne sera pas du genre à aller voir ailleurs juste parce que son copain n’est pas prêt. Enfin, j’espère…
Je me demande encore pourquoi le sujet dérive sur moi. Je n’ai pas grand-chose à lui raconter si ce n’est cette mésaventure avec le beau coach sportif de Karen, Blake. « Ouais et à ta place, je me décalerais juste un peu sur la gauche, tu vois? » Je ris tendrement et ne bouge pas d’un poil. Je suis d’humeur chieuse ce soir et si je dois réellement lui raconter la journée la plus honteuse de ma vie, je préfère avoir mes aises. Même si je tente d’esquiver le sujet, il sait lire en moi comme dans un livre ouvert et je n’y échapperais pas. « Je te crois pas. » Je soupire faussement agacée et finis par commencer à lui parler de la journée chez Karen. J’ai vraiment honte de ce que j’ai fait. Comment va-t-il réagir en l’apprenant ? J’espère juste ne pas le décevoir lorsqu’il apprendra que j’ai agi comme la pire des gourdes. « Il fait des visites à domicile ? » « Oui. Il fait des entrainements privés et des séances à plusieurs en salle. » En reparler m’énerve. Je revois encore l’attitude hautaine de Karen, vraiment trop sûre d’elle. « Elle a fait sa pute, j'imagine? » « Oh, oui. Elle l’a fait. Mais c’est normal… » Ce qui l’est moins c’est que moi aussi j’ai adopté cette attitude débile. Juste pour lui. Ce mec vraiment beau mais que je ne connais pas du tout. Je soupire. Je me suis rabaissée au niveau de Karen voulant à tout prix attirer sur moi les yeux magnifiquement bleus de cet homme. « Ouch. T'es tombée dans le piège de l'homme! » « ouh ! des fois, tu m’fais peur. » Laissant un soupire passer la barrière de mes lèvres, je décide d’abréger mes souffrances et lui cacher le déroulement de la journée. Nous avons fait du sport. Uniquement. « Tu sais que tu tiendrais pas deux minutes comme actrice? T'es pourrie. » Je le fusille du regard. « C’toi le pourri ! » Age mental : 10 ans. Et encore, je suis gentille. Malgré tout, ça me fait rire. En effet, je suis nulle pour lui cacher les choses. Il réussit à chaque fois à savoir quand ça ne va pas. aujourd’hui, il n’y a pas seulement cette stupide histoire qui me tracasse mais aussi quelque chose de plus profond… Saura-t-il le voir ?
« Il est comment? Prétentieux, arrogant? Non, mais je m'informe, hein! Pour traîner avec Karen, le mec, il doit pas être net! » Un nouveau rire vient mourir sur les murs pâles de ma chambre. « Je trainais avec elle aussi j’te signale. J’suis pire que pas nette ! » Blake lui, est obligé de la voir. Elle le paie pour des cours. Moi, je ne recevais pas d’argent en échange. Dommage. Je l’aurais sûrement mérité. « Il est… Mh. Il a la trentaine, il est fin, parfaitement musclé, des yeux d’un bleu… ses cheveux en bataille donnent l’envie de s’y accrocher… mais il n’est pas prétentieux ou arrogant. Il est spécial. Enfin… » Je ris me disant que si j’avais été normale, il aurait été sûrement plus sympa. Mes yeux s’accrochent finalement à mon bras où les traces de ses doigts sont encore apparentes. Je pose ma tête dessus pour éviter d’attirer le regard de Nels. « S'il t'a fait de la peine et que c'est pour ça que ça allait pas tout à l'heure ... » Mon sourire se veut rassurant alors que je fixe mes yeux dans les siens. Je soupire. La honte me submerge à nouveau mais je sens que j’ai besoin de lui dire. Ça me soulagera certainement. « Il m’a pas fait d’mal. » Et il n’y a, bien sûr, pas que ce moment désastreux qui me rend mal. Blake m’a juste remise à ma place. Avec des mots plutôt durs mais Karen et moi l’avons toutes deux mérité. « Tu t’moques pas si j’te dis ? Tu m’renies pas ? Non, parce que j’ai vraiment été nulle sur c’coup. » Je secoue ma tête et prends une longue inspiration. « Ca a dégénéré avec Karen. Elle voulait juste faire sa belle devant lui… Et j’suis rentrée dans son jeu. C’était horrible. » Je me souviens encore des moindres détails et j’avoue que je préfèrerai oublier tout ça. Moi qui ne veux absolument pas ressembler à Karen, je l’ai imité à la perfection.
Nels ne put s'empêcher de frissonner lorsqu'elle laissa courir ses doigts sur sa peau, étant relativement chatouilleux - et elle le savait! -, attendant la suite en se demandant ce qu'elle avait bien pu trouver à lui reprocher. « Mais comment fais-tu ?! Toi sans sexe ? » Pouffant de rire en la poussant légèrement, il n'eut pas le loisir de placer deux mots qu'elle poursuivait déjà. « Mais tu vas décéder. Interdiction d’aller voir ailleurs. Seule ta main est autorisée ! » « Arrête! » fit-il en se recroquevillant légèrement sous la morsure légère et taquine de la jeune femme. « T'es malade! Mais ... Tu me connais mal! » rigola-t-il en levant les yeux au ciel, attrapant ses poignets afin d'avoir une certaine emprise sur elle. En fait, elle le connaissait trop bien, mais il n'allait certainement pas l'admettre. Il pouvait se retenir, il savait se contenir et de toute façon, il devait le faire parce qu'il n'avait pas l'intention d'aller voir ailleurs. Il apprenait peu à peu à le connaître et ce qu'il apprenait lui plaisait. Toutefois, il ne parvenait pas vraiment, encore, à définir ce qu'ils étaient et cette pensée le faisait grimacer et grincer des dents puisqu'il n'avait aucune promesse à laquelle s'accrocher. Il y avait bien des mots, bien sûr, mais tout comme Lennox avait semblé douter de lui, comment Nels pouvait-il savoir que ce n'était pas que des paroles en l'air? Il lui suffisait de se retrouver avec lui pour que ses doutes s'effacent, mais ainsi éloigné, il se permettait d'avoir quelques incertitudes.
Apparemment, cet homme qu'elle avait rencontré lui faisait perdre la tête et c'était beau à voir, si seulement Nels avait pu affirmer d'un coup d'oeil que ce nouveau coup de foudre était aussi sain d'esprit que l'était Lennox. « Oui. Il fait des entrainements privés et des séances à plusieurs en salle. » Nels arqua un sourcil amusé et malicieux en attendant la suite, préférant tout de même enchaîner sur l'amie de Sasha. Elle est jolie, c'est vrai, mais son attitude est tellement déplacée que ça la rend beaucoup moins désirable et Nels était prêt à parier qu'il n'était pas le seul à le penser. « Oh, oui. Elle l’a fait. Mais c’est normal… » Il haussa légèrement les épaules alors que pour lui, c'était comme une évidence. Il n'aurait même pas dû poser la question, en fait. Voyant à quel point son bel entraîneur lui faisait de l'effet, Nels ne put s'empêcher de la narguer un peu, ne serait-ce que pour la faire sourire. « ouh ! des fois, tu m’fais peur. » « Ben quoi! C'pas notre faute si on a un super charme! » blagua-t-il avant de redevenir un peu plus sérieux et à l'écoute du moment qu'elle avait passé en la compagnie de celui qui lui plaisait apparemment beaucoup. Il parvint à lui tirer les vers du nez en se rendant compte à quel point elle mentait mal et il lui tira la langue lorsqu'elle lui renvoya l'insulte, faussement vexé. Pourtant, malgré sa volonté quasi absente de vouloir tout lui raconter, Sasha semblait préoccupée par autre chose, comme si ce sourire qui ornait ses lèvres n'était en réalité qu'une façade. Il savait qu'il parvenait toujours à la faire rire, mais il savait aussi qu'elle pouvait être une fille excessivement sensible malgré les airs qu'elle pouvait se donner parfois. Il classa néanmoins ce léger détail dans un coin de sa tête et tenta d'en savoir un peu plus sur ce fameux inconnu, histoire de savoir s'il y avait des chances pour qu'il le connaisse déjà ou non. « Je trainais avec elle aussi j’te signale. J’suis pire que pas nette ! » « C'est pas pareil! Tu couches pas avec elle, toi, ça fait toute la différence! » rigola-t-il en haussant les épaules, visiblement amusé. « Il est… Mh. Il a la trentaine, il est fin, parfaitement musclé, des yeux d’un bleu… ses cheveux en bataille donnent l’envie de s’y accrocher… mais il n’est pas prétentieux ou arrogant. Il est spécial. Enfin… » « Spécial? Il t'a payée pour que tu dises ça? » la taquina-t-il avant de faire le point sur l'état dans lequel elle avait semblé être à son arrivée, ne serait-ce que pour s'assurer que ce n'était pas la faute de ce dit inconnu. « Il m’a pas fait d’mal. » Nels posa son regard au creux du sien et put déceler qu'elle ne mentait pas, ou du moins, pas vraiment. En même temps, elle était en un seul morceau, non? Alors ça ne servait pas à grand chose d'essayer de trouver la petite bête.
« Tu t’moques pas si j’te dis ? Tu m’renies pas ? Non, parce que j’ai vraiment été nulle sur c’coup. » « Te renier? Oh non, tu m'aurais renié avant. » laissa-t-il tomber en riant légèrement, se redressant maintenant complètement afin d'être en position assise, la tirant légèrement vers lui afin qu'elle se redresse aussi et qu'il puisse la regarder. « Ca a dégénéré avec Karen. Elle voulait juste faire sa belle devant lui… Et j’suis rentrée dans son jeu. C’était horrible. » « Oh ... » Surpris, il passa une main distraite dans les cheveux blonds encore humides de son amie avant de la serrer contre lui en haussant légèrement les épaules, comme si de rien n'était. « Ça arrive à tout le monde, tu sais. Karen prend tellement de place! Trop de place, même! Elle étouffe, cette fille. » grogna-t-il plus pour lui-même que pour elle, alors qu'il déposait un baiser sur son front. « T'en fais pas avec ça, va! Vous avez dû lui offrir tout un show, n'empêche! » ne put-il s'empêcher d'ajouter pour se moquer gentiment, amusé de la situation. Le pauvre mec, il n'avait pas dû comprendre ce qui s'était passé, sur le coup. Malicieux, il approcha ses lèvres de son oreille afin de la taquiner doucement. « Dis ... C'est perçu comme une infidélité si je couche avec toi pour te satisfaire et que tu couches avec moi pour me satisfaire? Un échange de services, quoi! » Arquant un sourcil tendancieux à sa demande, il pouffa de rire avant de lui ébouriffer les cheveux avec plaisir. Reprenant néanmoins son sérieux alors qu'il fronçait légèrement les sourcils, il en vint à la conclusion que son histoire avec l'entraîneur ne pouvait pas être la cause de sa mauvaise humeur - à moins qu'elle ne lui ait pas tout dit! - d'autant plus qu'il avait presque cru qu'elle allait fondre en larmes lorsqu'elle l'avait vu. « J'ai du mal à croire que ce mec-là ait pu te mettre dans tous tes états ... Quand on est amoureux... Le feeling, c'est cool, quoi! » laissa-t-il tomber en posant sa main sur son bras, l'invitant silencieusement à lui raconter ce qui n'allait pas, à lui dire d'où lui venait cet air plutôt triste qu'il avait pu apercevoir le temps de quelques instants, avant qu'il ne se décide à faire le clown et à lui raconter sa vie.
« Arrête! T'es malade! Mais ... Tu me connais mal! » Mon sourire s’élargit. Se moquerait-il de moi ? « J’te connais comme si j’t’avais fait sale garnement ! » Je secoue mes bras pour qu’il me lâche mais mes faibles forces ne me permettent pas de lutter. « Laisse ta vieille mère tranquille. Tu me maltraites ! » Mon sourire s’étire mais je sais qu’au fond j’ai raison. Il aime le sexe et les conquêtes d’un soir. Je sais aussi qu’il saura se retenir s’il sait que ce mec est le bon. Il patiente juste en s’amusant. Quoi de plus normal… « J’espère vraiment que c’est le bon tu sais… » Il mérite d’être le plus heureux de tous. « On s’fera des sorties à quatre avec le futur homme de ma vie. » Je papillonne et rigole. Les sorties entre couples ne m’ont jamais attirées. J’ai l’impression que c’est tout ce qu’il y a de plus cliché. Par contre, rencontrer son homme quand il sera prêt, je ne suis pas contre. Je veux voir qui rend le sourire à mon meilleur ami, qui lui redonne foi en l’amour. Je ne suis pas du genre à faire de longs interrogatoires. Les observer ensemble suffira à me faire un avis. Je ne veux pas non plus faire peur à ce garçon que je ne connais même pas. La tentation de lui dire de ne pas faire mal à Nels va sûrement m’envahir mais je ne dirai rien. Les menaces ne servent à rien. Je lui ferai sa fête si un jour il le fait souffrir.
A contrecœur, je finis par lui parler un peu de Blake. J’aurais préféré qu’il continue sur sa lancée et qu’il se confie sur Lennox. S’il ne m’en dit pas plus, je ramènerai le sujet. Ma curiosité n’a pas été assouvie. Je ne sais pas comment lui expliquer ce que j’ai fait. J’ai vraiment peur de le décevoir. Son jugement est tellement important à mes yeux. J’ai honte de me dire que j’ai « fait la pute » comme Karen. Pourtant, je n’ai pas fait les choses à moitié. J’ai vraiment été stupide. Tout ça pour un bel homme. Très bel homme il est vrai mais est-ce une raison pour agir de la sorte ? Je ne pense pas. Qu’importe. C’est fait. « Ben quoi! C'pas notre faute si on a un super charme! » « T’as un super charme toi ? » Une moue sceptique s’affiche sur mon visage et je pince les lèvres. Il sait à quel point je le trouve beau. Il n’y a pas que son visage qui me plait. C’est un tout. C’est une belle personne. Il est adorable en plus d’être beau. Quant à Blake, je ne connais de lui que son physique parfait et une partie de son caractère qui semble bien trempé. Je tente de le décrire au mieux à Nels et, à m’entendre, j’ai l’impression d’avoir quatorze ans. En extase devant un garçon pour la première fois de ma vie. Ridicule. Tout autant que mon comportement chez Karen. Venant d’elle, rien n’est surprenant, elle a l’habitude d’agir ainsi. « C'est pas pareil! Tu couches pas avec elle, toi, ça fait toute la différence! » Mon rire se mêle au sien. « Erk, imagine. » Mauvaise idée. Je la trouve jolie mais ce n’est pas le genre de fille qui attire mon regard. Je ne suis pas du tout portée sur les expériences de ce type mais si j’avais à choisir, jamais je ne prendrai quelqu’un ressemblant à Karen. « Spécial? Il t'a payée pour que tu dises ça? » Ma main frappe son épaule, faussement vexée. Pas besoin d’être payée pour dire ça de lui. A mes yeux il est vraiment particulier. Je ne saurais dire pourquoi. Sa beauté me subjugue mais le mystère qui plane autour de lui aussi. Je n’ai pas de mot pour décrire ce que je pense de lui.
Le moment d’avouer ce que j’ai fait s’approche et j’ai du mal à trouver mes mots. Mes joues se teintent de rouge et je soupire. La peur de voir la déception sur son visage m’envahit à nouveau. « Te renier? Oh non, tu m'aurais renié avant. » Qu’importe ce qu’il a pu faire, jamais je ne le sortirai de ma vie. Je l’aime de trop et j’ai l’impression de tout pouvoir lui pardonner. Est-il pareil avec moi ? J’espère… Je ne veux pas le perdre. « Oh ... » Mes yeux se ferment alors que je profite de ses caresses rassurantes dans mes cheveux. « Ça arrive à tout le monde, tu sais. Karen prend tellement de place! Trop de place, même! Elle étouffe, cette fille. » Il n’a pas tort. Je me suis réellement sentie inférieure. Elle ne voulait montrer qu’elle en me rabaissant. Je n’avais pas envie de me laisser faire. « Etouffer, le mot est faible… Tu l’aurais vue… » Mes dents se serrent à ce simple souvenir. Je la déteste. Je déteste cette façon qu’elle a de se sentir supérieure et d’écraser les gens pour son simple petit bonheur. « T'en fais pas avec ça, va! Vous avez dû lui offrir tout un show, n'empêche! » « Tu crois pas s bien dire ! On s’tirait dans les pattes comme des cons. Il n’en pouvait plus. » Je revois encore son attitude agacée, ses sourcils froncés et ses soupirs las. Il a quand même tenu tout le cours. Le pauvre. « A la fin du cours, Karen l’a enfermé dans son salon en m’disant que j’allais pouvoir les observer entrain de baiser. » Je soupire et grimace. « Elle m’a lancé la clé tu sais et… J’l’ai cachée dans mon haut. » Mes joues deviennent de plus en plus rouges à mesure que les mots sortent de ma bouche. « Devine comment il l’a récupérée ? » Jamais il ne trouvera. Et je préfère retarder le moment où je lui décrirai cette scène.
« Dis ... C'est perçu comme une infidélité si je couche avec toi pour te satisfaire et que tu couches avec moi pour me satisfaire? Un échange de services, quoi! » Je plante mes dents dans ma lèvre inférieure et mords son love d’oreille. « Oh oui… j’ai tellement envie de sentir ton corps contre le mien… » Ma langue s’accroche à son oreille et je finis part me reculer en riant. « encore faudrait-il que j’réussisse à t’faire bander ! » Un large sourire dévoile mes dents. « Puis j’vais être une partenaire pitoyable ça fait tellement longtemps que j’n’ai pas vu un homme nu. » Mes yeux roulent et je m’étale sur mon lit. Je soupire fortement et fixe mon plafond. Je me sens perdue. Je vais mal et j’ai l’impression que rien n’est capable d’apaiser ma peine. « J'ai du mal à croire que ce mec-là ait pu te mettre dans tous tes états ... Quand on est amoureux... Le feeling, c'est cool, quoi! » Mon regard se fond dans le sien et je pince les lèvres. Non il n’est pas la cause de mon mal-être tout entier. Il y contribue seulement. « Nels… J’suis pas amoureuse… il m’plait mais j’l’aurai jamais. » A quoi bon espérer. Il ne se passera rien. Il ne veut pas. je ne l’intéresse pas. et puis je ne vais pas en pleurer. « Y’a pas qu’ça en effet… » Timidement, j’attrape sa main et ferme les yeux. Une boule se crée dans ma gorge et j’ai l’impression que les mots ne sortiront jamais. « Tu t’souviens que… quand j’étais petite j’avais une amie imaginaire ? » Je lui avais raconté un soir. Il se demandait pourquoi j’allais voir un psychologue, pourquoi j’étais toujours seul et pourquoi j’avais souvent l’air ailleurs. Il est l’un des seuls avec mes parents à savoir que je voyais une petite fille. Il ne s’est pas moqué. Nous étions jeunes mais il n’a pas ri de moi, il m’a juste serré contre lui. Finalement, j’ai encore besoin de se bras. Je colle mon corps vivement contre le sien et niche mon nez dans son cou. D’un coup, je sens les larmes monter. « J’ai… appris… que… bien qu’en fait à la naissance… j’étais pas… toute seule, j’aurais dû avoir une sœur… » Je renifle et pince les lèvres. Je ne veux pas pleurer mais je me sens tellement vide. J’aurais aimé qu’elle soit là. Qu’elle vive à mes côtés… Qu’on rigole, qu’on se crie dessus… J’aurais voulu avoir une jumelle… Vraiment.
« J’espère vraiment que c’est le bon tu sais… On s’fera des sorties à quatre avec le futur homme de ma vie. » « Ouais, bien sûr! Pour que tu fasses la gueule à longueur de temps? » blagua-t-il avec une pointe de vérité néanmoins. Après tout, lui-même adorait sortir et toutes les raisons étaient bonnes pour s'amuser, boire et faire la fête, mais il imaginait très mal Sasha prendre part à ce genre de repas sans se sentir mal à l'aise. Toutefois, il avait l'agréable sensation que ça pourrait marcher, si jamais son copain n'était pas trop incompatible avec ses propres idéaux, mais également avec ceux de Lennox. « On en est pas encore là, de toute façon! » laissa-t-il tomber avec un petit sourire, préférant ne pas trop s'avancer sur un sujet on ne peut plus incertain. Lennox et lui n'avaient pas vraiment parlé de la suite des évènements et même si Nels avait envie d'aller plus loin avec lui, il ne pouvait pas faire des plans d'avenir tout seul.
« T’as un super charme toi ? » Nels fit la moue avant de la frapper légèrement de son coude, prenant toutefois garde à ne pas lui faire mal. « Toujours. Demande à Karen! » proposa-t-il avant d'éclater de rire. D'après les révélations de son amie, Blake semblait être un homme séduisant, mais quelque peu difficile à suivre, mais Nels ne pouvait pas vraiment la blâmer d'en être tombée amoureuse. Après tout, lui-même avait toujours eu un penchant pour les hommes inaccessibles, qu'ils soient hétéros ou gays. Pourtant, Nels était bien conscient qu'il n'y avait pas que ça et qu'elle ne lui avait pas tout dit. Son malaise était visible à cent kilomètres à l'heure et il ne tarda pas à lui demander de lui en dire davantage, ne serait-ce que pour être à jour dans la vie amoureuse de son amie. Apparemment, ce n'était pas aussi facile à dire que ce qu'il avait pu imaginer puisqu'elle semblait avoir réellement peur de sa réaction malgré le fait qu'il lui ait suffisamment prouvé à quel point il pouvait se montrer compréhensif lorsqu'elle lui ramenait des histoires dignes des nouveaux romans à succès. Loin de lui l'idée de la juger, mais il ne pouvait toutefois jamais s'empêcher de se moquer gentiment lorsque la situation l'exigeait puisqu'il savait qu'elle n'allait pas le manquer si jamais la situation était inversée. Il la laissa lui raconter l'anecdote qui s'était passée chez Karen et eut quelques sourires en imaginant la scène. Le pauvre mec, il avait dû en voir de toutes les couleurs avec ces deux-là, mais ce n'était pas vraiment le genre de Sasha d'agir de la sorte et Nels n'avait pas besoin d'avoir assisté à l'entraînement pour comprendre qu'elle n'avait fait que suivre le mauvais exemple de Karen en jouant à son jeu aussi puéril que ses bottes à talon pouvaient l'être lorsqu'elle se décidait à faire sa pute dans les bars. « Devine comment il l’a récupérée ? » « Avec ses dents? » demanda-t-il avec un petit sourire en coin, amusé par sa propre initiative. C'aurait été son genre sans doute, d'agir de la sorte, encore plus en sachant que c'était un geste perçu comme étant relativement scandaleux et que, pour lui, c'aurait été presque comparable à embrasser une fille sur la joue!
C'est donc en étant faussement sérieux qu'il lui propose une partie de jambes en l'air - seulement ça! - afin de se rendre mutuellement service. « Oh oui… j’ai tellement envie de sentir ton corps contre le mien… Encore faudrait-il que j’réussisse à t’faire bander ! » Il avait pouffé de rire en sentant sa langue sur son lobe d'oreille et croisa les bras en arquant un sourcil amusé. « C'est pas dur. Ça bande à rien, un mec! » blagua-t-il sans être vraiment loin de la vérité, néanmoins. « Puis j’vais être une partenaire pitoyable ça fait tellement longtemps que j’n’ai pas vu un homme nu. » « Je vais t'épargner cette honte, dans ce cas-là! » fit-il en l'observant alors qu'elle se couchait sur le dos, à demi dans les nuages. Il caressa doucement son bras de ses doigts en un effleurement qu'il voulait rassurant alors qu'il tentait tranquillement d'amener le sujet sur ce qui l'avait autant perturbée, espérant néanmoins ne pas trop la brusquer. « Nels… J’suis pas amoureuse… il m’plait mais j’l’aurai jamais. » « Faut jamais dire jamais. Il va finir par voir ce qu'il manque, je m'en fais pas avec ça. » fit-il délicatement en haussant les épaules. « Y’a pas qu’ça en effet… » Silencieux, il attendit, les yeux rivés sur leurs deux mains enlacées. Elle savait déjà qu'elle pouvait prendre tout le temps qu'elle voulait et qu'il resterait toute la nuit s'il le fallait, il n'avait même pas besoin de le lui spécifier.
« Tu t’souviens que… quand j’étais petite j’avais une amie imaginaire ? » Fronçant légèrement les sourcils en hochant la tête, Nels posa son regard dans le sien avant d'accueillir la jeune femme contre lui, l'entourant de ses bras, protecteur. « Je m'en souviens, oui. » fit-il simplement avant de déposer un baiser sur sa tête. « J’ai… appris… que… bien qu’en fait à la naissance… j’étais pas… toute seule, j’aurais dû avoir une sœur… » « Putain ... » laissa-t-il échapper avant de la serrer plus fort contre lui, fermant les yeux au contact de son front contre ses lèvres. Une soeur ... Elle aurait dû avoir une soeur et ses parents ne lui avaient jamais rien dit? Ou bien le savait-elle depuis toujours et avait décidé de ne rien lui dire? Il la berça tendrement en calant son menton sur sa tête, pensant lui-même à sa propre soeur, qu'il n'avait pas vue depuis trop longtemps alors qu'il n'y avait que quelques mois qui s'étaient écoulés, en vérité. « Tu l'as su quand? » demanda-t-il doucement afin de ne pas la forcer à tout débiter si elle n'avait pas envie de le faire. Ça ne servait à rien de lui dire qu'il était désolé et il préférait de loin être là pour elle si elle avait besoin de lui plutôt que de s'épandre en mille et une plates excuses. « Je vais rester, si tu veux. » fit-il sérieusement sans vraiment lui laisser le choix. Il n'avait pas prévu passer la nuit ici, mais parfois, ça faisait du bien de savoir que quelqu'un était là.
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