Sujet: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Lun 23 Avr - 17:39
Une journée de plus passée à l’université… Une journée un peu comme toute les autres, pendant laquelle Lenny avait été contraint de rester assis en face d’un tableau noir et d’un professeur complètement perché, au moins autant que lui. Bien qu’il s’intéresse un tant soit peu à ses études maintenant qu’il pouvait faire ce qu’il voulait, le jeune homme haïssait les journées comme ça. Pour lui, elles finissaient toujours pareil : en sieste sur un coin du bureau en attendant l’heure de la délivrance. Et lorsque ce moment arriva, Lenny dut prendre quelques minutes pour se réveiller complètement avant de ranger ses affaires et de sortir de la salle.
En arrivant à l’extérieur, il prit une longue et profonde inspiration histoire de profiter de cet air frais dont il avait manqué depuis des heures. Puis, son sac sur le dos, il balança son skateboard à terre et grimpa dessus pour prendre la direction de son appartement. En effet, le moyen de transport principal de Lenny était son bon vieux skate, plus ou moins en bon état d’ailleurs. Il l’avait depuis des années, et s’en servait quasiment tous les jours, quel que soit le temps qu’il faisait. Beaucoup plus pratique qu’un vélo, beaucoup moins fatiguant que la marche, beaucoup plus écolo qu’une voiture… selon lui, c’était l’idéal. Alors qu’il slalomait gaiement entre les passants, son regard s’arrêta sur une fille en particulier. Cette fille, il la connaissait. Et pour cause, il l’avait vu avec son frère, à plusieurs reprises, et même s’il ne se souvenait pas de son prénom, quelque chose lui disait qu’elle avait une place importante dans la vie de Rudy. De son avis personnel : elle en pinçait pour lui. Seulement voilà, le problème était qu’Helena venait tout juste de revenir, et Lenny savait combien l’histoire entre elle et Rudy était forte. Même s’il n’avait pas pour habitude de se mêler des affaires des autres, Lenny pensait qu’il était de son devoir de faire déguerpir cette fille qui allait à coup sûr interférer entre les deux tourtereaux. Et le meilleur moyen de l’éloigner de son frère était tout simplement de l’attirer à lui.
Une prise d’élan un peu plus prononcée que les autres, un petit coup d’épaule bien placé en passant à côté de cette fille, et le tour était joué. En la bousculant de la sorte, Lenny était certain d’attirer son attention (et peut-être même ses foudres). Le jeune homme descendit immédiatement de sa planche, et prit un faux air désolé en se retournant vers elle. « Oh ! Pardon je ne voulais pas… » Lenny se stoppa comme s’il était surprit de se retrouver en face d’elle et reprit avec un sourire qui se voulait charmeur : « Hé ! On se connait ! »
Dernière édition par Lenny Gavennham le Lun 23 Avr - 21:12, édité 1 fois
Sujet: Re: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Lun 23 Avr - 21:04
Elizabeth avait gardé cette allure propre aux adolescents, cette dégaine un peu perdue, déambulant entre des passants de tout genre. Entre des passants affairés qui n'ont pas la moindre minute à perdre, jonglant avec talent entre leur cigarette, leur téléphone, leur dossier à la main ; et ces passants qui au contraire, gaspillaient leur surplus de temps dans les rues d'Arrowsic. Peu attentive à ce qui pouvait l'entourer, elle se contenta de bredouiller quelques excuses de façon machinale, et de sourire poliment au jeune homme qui venait de la bousculer, sans même lui accorder de réelle attention. Elle était prête à continuer sa marche, à rentrer chez elle et à s'affaler minablement sur son fauteuil, jusqu'à ce que le jeune homme se décide à prononcer quelques paroles supplémentaires. Elle releva alors les yeux, un peu surprise et perplexe : si lui l'avait tout de suite reconnue, elle, ce n'était pas le cas. Fronçant légèrement les yeux, elle fouilla dans ses souvenirs, tentant en même temps de s'imprégner son image, le détaillant ainsi de haut en bas. En effet, ce sourire-là, ce regard-là, cette allure-là lui rappelait quelque chose, mais tout restait encore vague. Un vague souvenir bouffé par la brume, le sentiment irritant de savoir quelque chose sans réussir à mettre le doigt dessus. Si c'était un patient qui était venu une seule fois à cause d'une blessure anodine, alors non, elle ne s'en souviendrait jamais... Mais non, ce n'était pas ça. Elle allait même lui dire qu'il s'était trompé, qu'il devait la confondre avec une autre, que des filles aux cheveux longs, bruns et bouclés, il y en avait à la pelle. Que des filles avec un air paumé, il pouvait en trouver à la sortie du collège, et que s'il voulait s'y rendre, c'était tout droit, et la troisième à droite. Elle pouvait être n'importe qui, elle qui était dénuée de toute caractéristique spéciale. Pas de visage qui marque la mémoire, qui s'accroche comme une vieille sangsue, pas des yeux merveilleux qui allument la jalousie dans les prunelles de l'autre, pas de talent quelconque. Elle transpirait la banalité en somme. Et cela l'avait dérangée autrefois, elle qui aspirait à de grands projets, elle dont l'ego ne faisait que s'agrandir, jusqu'à devenir un gouffre béant, sans qu'elle ne puisse le combler. Mais aujourd'hui, elle se plaisait presque dans sa fadeur.
Mais c'est là qu'elle eut un espèce de déclic, une illumination, une révélation. Elle avait donc raison, ce n'était pas quelqu'un qu'elle avait rencontré dans les méandres de l'hôpital ; elle l'avait rencontré chez Rudy. Son frère, lui semblait-il. C'était donc lui, celui qui laissait traîner des post-it colorés un peu partout, qui fumait généreusement et laissait derrière lui cette odeur qui suait sur elle-même dans cet appartement trop petit et trop peu aéré. « Le frère de Rudy, quelque chose comme ça ? » finit-elle par lui demander. Impossible de savoir quel était son nom, et elle ne tenta même pas de s'en souvenir. Rudy ne lui avait sans doute jamais dit, parler n'étant finalement pas leur fort. Ils savaient soit se hurler dessus, soit se taire complètement. Le juste milieu n'existait pas, et n'existerait peut-être jamais, vu leur caractère respectif. Voyant que le prénom était aussi bien un obstacle pour elle que pour lui, elle rajouta : « Elizabeth. Je... » Je suis une amie de Rudy. Non, ça ne collait pas, et c'était entièrement faux, d'autant plus qu'elle essayait de le faire déguerpir de son quotidien. « Enfin je passais chez Rudy de temps en temps. »
Sujet: Re: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Lun 23 Avr - 23:56
Quand il y pensait, Lenny était plutôt fier de son petit jeu qui jusqu’à présent marchait à merveille. D’ailleurs, il devait se concentrer pour ne pas se mettre à rire comme un idiot, ce qui aurait à coup sûr tout foutu en l’air en quelques secondes seulement. Lorsque la jeune femme se retourna, il put clairement la voir réfléchir, ce qui l’amusa d’ailleurs un peu plus. Comme il l’avait rapidement fait avant de mettre son plan à exécution, elle devait fouiller dans sa mémoire en tentant de se figurer qui il pouvait bien être. Et au bout d’un moment, elle annonça : « Le frère de Rudy, quelque chose comme ça ? » Un large sourire prit alors place sur le visage du jeune homme qui acquiesça et lui répondit fièrement: « Exact ! Lenny.. » En fait, il ne savait pas s’il devait se présenter ou non, comme il ne savait pas si son frère avait prit la peine de lui parler de lui au moins une fois. A vrai dire, Lenny avait « croisé » cette fille à plusieurs reprises, mais ils n’avaient jamais vraiment été présentés l’un à l’autre dans les règles de l’art.
« Elizabeth. Je... » Alors que la jeune femme semblait hésiter, Lenny tendit l’oreille et l’observa avec attention. Elle n’était pas sûre d’elle, un peu gênée peut-être… Et la façon dont elle termina sa phrase vint effectivement confirmer cette hypothèse. Laissant tout de même échapper un petit rire presque inaudible, le jeune homme continua de sourire en la fixant de la façon la plus intense qu’il pouvait. « Oui, je crois qu’on s’est croisés quelques fois chez lui… » Comme s’il réalisait à nouveau ce qu’il venait de se passer, Lenny effaça son sourire et reprit d’un air préoccupé : « Je suis vraiment désolé pour… ça. Je ne regardai pas où j’allais, j’espère que je ne t’ai pas fais mal ! » Et simultanément, il se disait en secret qu’il aurait mieux fait de taper plus fort, juste pour avoir une bonne raison de VRAIMENT se faire pardonner. La première étape de son plan ayant marché, il lui fallait maintenant trouver autre chose, quelque chose pour la retenir et enclencher la deuxième phase. Oui, Lenny avait une idée très précise de ce qu’il voulait faire, pour le bien de son frère et d’Helena. De plus, il pouvait compter sur le bon goût que Rudy avait pour choisir ses partenaires, qui lui facilitait grandement la tâche. Elizabeth n’était pas ce qu’on pouvait qualifier de repoussante, et le fait de lui faire les yeux doux en devenait d’autant plus facile.
Le cerveau de Lenny semblait fonctionner à plein régime, plus vite que ce qu’il n’avait jamais connu. Il fallait trouver une solution, et vite. Arborant son sourire ravageur, le jeune homme reprit : « A l’heure qu’il est tu ne fais rien de spécial n’est-ce pas ? Ca te dirait de venir prendre un café avec moi ? Je te l’offre, il faut que je me fasse pardonner… » Un peu surjoué certes, mais c’était pour Lenny la seule façon d’être sûr qu’elle n’irait pas retrouver Rudy dès qu’il aurait tourné les talons.
Sujet: Re: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Mar 24 Avr - 18:00
Elle avait donc raison, c'était bel et bien le frère de Rudy, qui portait le nom de Lenny. Leurs parents devaient avoir un penchant pour les prénoms se terminant de la sorte. Elizabeth ne savait pas vraiment comment se placer par rapport à Rudy ; dire clairement à son frère qu'elle était celle qui s'offrait généreusement à lui pour quelques heures peu catholique n'était pas ce qu'il y avait de mieux, et de toute façon, il n'avait pas à le savoir. Mais elle se sentait un peu mal à l'aise, redoutant qu'il lui demande ce qu'elle était pour son frère, comment ils s'étaient rencontrés, et ce genre de questions banales qui arrivent généralement à constituer une conversation. A l'inverse, Lenny parlait avec assurance, s'excusant platement pour une bousculade légère. Tant de politesse pour si peu, il faut croire qu'il ne ressemblait pas à son grognon de frère, qui lui, aurait sans doute râlé.
« Non, c'est rien. Je regarde pas vraiment où je vais non plus parfois. » Ce qui était assez faux dans ce cas, car il était celui qui s'était échoué sur son épaule maladroitement, alors qu'elle marchait droit. Mais elle faisait preuve d'un minimum de politesse – ou d'hypocrisie, car ça ne lui écorchait pas la langue. Puis elle se tut, avec un bref sourire flottant sur ses lèvres. Elle sentait qu'il voulait rajouter quelque chose, qu'il n'en avait pas fini, alors elle attendit quelques secondes de plus, dans l'attente de quelques sons de plus parvenant de sa bouche. Mais rien, c'était un espèce de silence gêné, comme deux adolescents pré-pubères agités par leurs hormones qui s'aiment d'un amour innocent et saint, et qui se retrouvent coincés par leur timidité maladive lors de leur premier rendez-vous en amoureux, incapables de dire quoique se soit, et se contentant de sourire comme des idiots. Elle était un peu comme ça devant Lenny, les sentiments palpitants et la gêne abrasive en moins. C'était juste l'emballage, ce sourire forcé qui ne servait à rien, si ce n'est que sauver les apparences. Au moment où elle se décidait à se dérober, jugeant qu'elle avait assez attendu, Lenny bredouilla une espèce d'invitation. Pour se faire pardonner, encore. Il semblait être bouffi par le remord ce pauvre garçon. Il devait apprendre à passer au dessus de tout ça, ce n'était qu'une bousculade minable comme il en a lieu toutes les secondes sur Terre, et le fait qu'ils connaissaient tous les deux Rudy ne les obligeait pas à s'enliser dans une conversation clichée. Ils n'étaient pas contraints de se fréquenter et d'étaler quelques souvenirs peu complaisants sur le compte du frère absent, ils pouvaient se sourire poliment et se saluer, disparaître de la vie de l'autre et ne jamais réapparaître.
C'était d'ailleurs ce qu'elle prévoyait ; elle voulait faire sortir Rudy de sa vie, et elle n'était pas assez idiote pour aller sympathiser avec son frère. « Non, c'est pas la peine Lenny, c'est rien, vraiment. Te sens pas obligé de m'inviter ou quoique se soit, c'est pas grave. » Évidemment, elle omit précieusement de lui avouer qu'elle n'avait effectivement rien à faire, qu'elle allait exécuter sa petite routine si profondément ancrée, poser son sac, enlever ses chaussettes, boire de l'eau, manger des aliments solides, boire de l'eau encore une fois. Se doucher avec son gel à l'aloe vera censé être hydratant et laisser la peau douce et saine, sécher ses cheveux pendant une éternité pour finalement se résigner à les laisser tremper ses épaules. Et après tout ce rituel passionnant, elle allait se plonger dans quelques manuels, s'imbiber de savoir et couler dans le sommeil. Il valait donc mieux taire cette partie là, et laisser Lenny baigner dans la douce illusion d'une Elizabeth qui courrait derrière le temps et qui possédait une vie sociale à en faire crever de jalousie plus d'un. « Je vais y aller. »
Sujet: Re: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Mer 25 Avr - 14:24
La jeune femme semblait vouloir minimiser l’impact de leur accrochage, et ce n’était pas DU TOUT dans les plans de Lenny. Cette fois il en avait la certitude : il aurait mieux fait de lui rentrer dedans de plein fouet, quitte à s’étaler par terre avec elle… Au moins il aurait de quoi vouloir se faire pardonner. Au lieu de ça, il se retrouvait à devoir réfléchir à une autre stratégie pour passer du temps avec Elizabeth. Pas qu’il en ait spécialement besoin ou envie, mais s’il voulait l’éloigner de Rudy, il devait bien commencer quelque part. En apprenant à la connaître, en parlant avec elle il parviendrait surement à ce faire une idée plus précise de ce qu’elle attendait de son frère. Et c’est en sachant tout ça qu’il trouverait comment s’y prendre pour qu’elle tombe dans ses bras à lui.
Alors que Lenny faisait tout pour se montrer bienveillant et concerné par la situation, la jeune femme semblait n’en avoir strictement rien à faire. Comme si quelque chose ou quelqu’un l’attendait là où elle allait, elle paraissait pressée de quitter l’étudiant. « Non, c'est pas la peine Lenny, c'est rien, vraiment. Te sens pas obligé de m'inviter ou quoique se soit, c'est pas grave. » Ok. Elle n’avait visiblement rien compris. Rien du tout. C’est donc avec un regard toujours plus insistant que Lenny tenta à nouveau de la retenir : « Non, je ne me sens pas obligé du tout ! C’est juste... enfin je sais pas, ça pourrait être sympa ! »Vraiment ? Il croyait l’avoir avec ça ? Sur ce coup-là, Lenny s’auto-consternait. Ce n’est certainement pas en avançant qu’un café ensemble pourrait être « sympa » qu’Elizabeth resterait avec lui ! Bien au contraire, tout ça paraissait être un meilleur moyen de la faire fuir. Le jeune homme devait garder en tête qu’elle était à fond sur son frère, pas sur lui. Toutes les propositions qu’il pourrait bien lui faire ne seraient donc pas aussi intéressantes que s’il s’était agit de Rudy. Et c’est précisément en pensant à ça qu’une idée lumineuse sembla traverser l’esprit de Lenny. C’était évident, il fallait qu’il s’appuie sur cette relation qu’elle entretenait avec son frère pour attirer un peu plus son attention. Mais malheureusement pour lui, Elizabeth semblait en avoir assez de le regarder réfléchir, et elle lança un « Je vais y aller. » avant de s’éloigner.
Lenny était peut-être en train de perdre sa seule et unique chance de lui parler en face, et il ne pouvait vraiment pas se le permettre. Pour le bien de Rudy, et d’Helena, il devait faire quelque chose. Le jeune homme se précipita donc derrière Elizabeth et revint à sa hauteur, empoignant son bras et braquant ses grands yeux dans ceux de la jeune femme. « Attends ! Il faut vraiment que je te parle… c’est à propos de Rudy. » En laissant planer le doute sur le sujet de conversation, il espérait parvenir à l’inquiéter assez pour qu’elle finisse par le suivre. En vérité, il n’avait absolument rien à lui dire sur son frère mais ça, elle n’avait pas besoin de le savoir. Une fois qu’elle aurait accepté de venir avec lui, il aviserait pour trouver autre chose à raconter.
Sujet: Re: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Mer 25 Avr - 23:41
Ce sourire aussi forcé que minable lui collait aux lèvres, et elle n'arrivait pas à l'arracher. Vous savez, c'est ce sourire qui se veut gentil et poli qu'on adresse à la dame de soixante-treize que l'on croise tous les matins en descendant les trois marches dans le hall de l'immeuble, ce sourire qu'on lui affiche en lui tenant la porte alors qu'elle est encore à la première marche. Cet espèce de sourire impatient qui gratte la bouche mais qu'on fait persister, car on ne peut pas lui claquer la porte au nez, même si le bus arrive dans deux petites minutes. C'était un peu ce même scénario avec Lenny, sauf qu'il avait des années en moins, quelques cheveux gris en moins aussi, et que sa vitesse moyenne de déplacement était facilement le quadruple de la celle de la dame de soixante-treize ans. Elle n'avait qu'une envie : partir, mais il s'acharnait avec ses phrases dégoulinantes d'une gentillesse à laquelle elle n'était pas habituée. Elle ne voyait surtout pas pourquoi il se montrait si insistant, pourquoi il voulait à tout prix qu'elle reste pour un café, pour un sourire de plus, pour quelques parles banales de plus. Elle était celle qui s'offrait nue à son frère, celle qui salissait ses draps et qui l'obligeait à les laver après. Celle qui vidait parfois son dentifrice et son frigo lorsque l'envie de rester plus d'une après-midi lui prenait, mais dans l'ensemble, elle n'était pas une grande part de la vie de Rudy. Une parenthèse, voilà tout. Alors il devrait être comme elle, il devrait vouloir partir et retourner à sa vie personnelle, car sympathiser avec le plan cul de son frère était une chose assez glauque, et non pas « sympa » comme il le disait.
Croire qu'elle allait lui échapper si facilement était une erreur. En effet, à peine avait-elle esquissé un pas qu'il se jeta sur son bras, insistant avec plus de force, dans ses mots, dans son geste, dans son regard. Ce qu'il avait à lui dire semblait pressant, désespérément urgent, et elle finit par capituler en entendant le prénom de son frère. « Sur Rudy ? » Qu'est-ce qu'il y avait à dire sur lui ? A elle, surtout ? Il était clair qu'entre eux, ils n'y avaient pas de mièvreries, pas de longues conversations sur l'origine des sentiments, sur le pourquoi du comment. Ils ne s'étouffaient pas sous leurs anecdotes quotidiennes, ne se racontaient pas quelques blagues douteuses entendues le jour-même à la fac. Il ne fallait pas non plus croire qu'ils ne s'étaient jamais échangé de mots, car ils ne faisaient, et c'était sans doute la raison pour laquelle Elizabeth était piquée à vif lorsque Lenny tenta de la retenir une énième fois. Ils avaient beau se hurler dessus comme des forcenés et apprécier s'écorcher la gorge avec des sarcasmes, elle l'appréciait, d'une façon ou d'une autre. Elle l'appréciait comme elle le pouvait, avec sa maladresse et ses habitudes de gamine pourrie-gâtée jusqu'à la moelle qui s'irrite à la moindre remarque. Marchant à ses côtés, elle ne lâcha pas de vue la raison pour laquelle elle s'était décidée à rester : « Il va bien ? Je l'ai vu il y a quelques jours mais bon... Qu'est-ce que tu veux me dire sur lui ? » Car à l'entendre, il s'agissait là d'une révélation qui avait son importance, et qu'elle devait à tout prix savoir.
Sujet: Re: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Mar 8 Mai - 14:32
Le seul et unique objectif de Lenny était de la retenir, et de l’inciter à le suivre n’importe où, du moment qu’il pouvait être seul avec elle. En pensant à toute cette stratégie qu’il mettait en place, le jeune homme ne put s’empêcher de lever discrètement les yeux au ciel. Ce qu’il ne fallait pas faire pour son frère ! Enfin, en même temps Rudy n’avait rien demandé à personne… Mais Lenny savait combien son histoire avec Helena était importante et il voulait leur éviter toute interférence désobligeante. Elizabeth faisait clairement partie de celles qui pouvaient tout foutre en l’air en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, et sans même s’en rendre compte, sans même le vouloir. Au fond, il ne connaissait rien de cette fille, de son passé ou de son caractère. Il ne savait même pas si elle était gentille, douce, ou l’inverse. La seule chose dont il était certain, c’est qu’elle collait Rudy d’un peu trop près.
Lorsqu’il fut enfin persuadé qu’Elizabeth allait le suivre, l’étudiant s’autorisa à lâcher son bras. Il attrapa alors son skate avec son autre main, et commença à marcher en direction du café le plus proche, juste en face d’eux. « Sur Rudy ? » Lenny acquiesça en silence, en réalisant peu à peu que cette fois, il était dans la merde. Maintenant qu’il avait réussi à l’attirer vers ce café, il lui fallait trouver une bonne excuse, une raison valable qui concernerait Rudy… Et ce qu’il craignait était en train de se produire puisqu’aucune idée géniale ne lui venait à l’esprit. Le jeune homme se contenta donc de marcher à coté d’Elizabeth, sans décrocher un seul mot. Et bien évidemment, c’est elle qui enchaina assez rapidement : « Il va bien ? Je l'ai vu il y a quelques jours mais bon... Qu'est-ce que tu veux me dire sur lui ? » « Oui… oui oui, il va très bien ! » répondit-il en faisant mine d’ignorer la dernière partie de la question. Fort heureusement, ils arrivèrent tous les deux à hauteur du café et Lenny se précipita vers la porte pour arriver avant la jeune femme et ainsi pouvoir jouer le garçon galant. Lorsqu’elle passa devant lui pour entrer dans l’établissement, il s’attarda sur son visage, sur ses cheveux… Il remarqua alors ses yeux clairs et perçants dont il n’avait pas vraiment fait cas auparavant, et un petit sourire vint étirer le coin de ses lèvres. Entrant derrière elle, Lenny lui désigna une table libre dans un coin du café et s’y installa, à bonne distance des autres clients déjà attablés devant leurs tasses fumantes.
Le regard insistant qu’Elizabeth lui lançait rappela à Lenny qu’il n’avait toujours pas répondu à ses interrogations, et il se racla la gorge histoire de gagner un peu plus de temps. « Et bien… euh… » Machinalement, il attrapa la carte qui trônait devant lui, et la tendit brusquement sous le nez de la jeune femme. « Tiens ! Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Si tu veux un conseil, leur cappuccino est à tomber… » Lenny affichait un sourire commercial, presque gêné qui n’était pas du tout dans ses habitudes. Une fois de plus son cerveau marchait à cent à l’heure mais il semblait devenir de moins en moins efficace. Et puis d’abord, comment pouvait-il se concentrer avec une paire d’yeux comme ceux d’Elizabeth braqués sur lui ? Impossible. Tentant de se reprendre du mieux qu’il pouvait, Lenny en profita également pour faire légèrement dériver la conversation. « Enfin, revenons-en à Rudy… Ca fait longtemps que tu le… fréquentes ? »
Sujet: Re: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Lun 14 Mai - 18:45
Elle le suivit docilement, traversant la rue avec lui, longeant le trottoir avec lui, entrant dans le café avec lui, s'asseyant avec lui. En lui demandant ce que Rudy avait, elle s'attendait à un échange relativement bref, surtout qu'il lui affirmait activement qu'il n'avait rien, et qu'il allait même très bien. Qu'est-ce qu'il y avait de si important alors ? Puisqu'il allait bien, puisqu'ils n'étaient pas si proches que ça, techniquement, Lenny parlait à la mauvaise personne. Il n'y avait rien que les liait, et d'ailleurs en y pensant, si Rudy avait un malheureux accident dans lequel il perdrait la vie, il y avait peu de chances que sa famille prenne le temps de lui téléphoner pour lui annoncer la triste nouvelle. Car personne ne fait ça, personne ne téléphone au gentil plan cul pour lui dire qu'il devra s'en trouver un autre, et que pendant qu'ils font leur deuil de leur fils, elle pourra faire le deuil des plaisirs charnels procurés. Mais c'était un peu le cas extrême, et absolument pas la situation présente, non, Rudy va très bien.
Alors quel était le but de cette conversation, pourquoi est-ce qu'il s'était montré si pressant avec elle ? Surtout que maintenant, c'était elle qui se montrait pressée. Parce qu'elle était une sale fouine Elizabeth, une curieuse refoulée avide de ragots, qui tentait de se faire passer pour une gamine sans histoires et tête en l'air, ne se souciant de rien ; mais qui au fond, ne valait pas mieux que quiconque. Elle avait quand même ses limites et n'allait pas creuser trop loin, ni inventer des légendes loufoques à propos de ses voisins de palier, mais elle n'était certainement pas de celles qui refusaient d'entendre quelques commérages – quoique ce que Lenny avait à dire ne semblait pas être de vulgaires petites anecdotes humiliantes. (et si c'en est, Eli pourra toujours se moquer de Rudy la prochaine fois) Alors qu'il parle, au lieu de lui brandir un vieux bout de papier plastifié sous le nez, avec trente six sortes de café et de chocolat dessus, et dont les noms différaient seulement par la quantité de lait. Rajoutez une goutte de lait et vous passez de l'expresso au noisette, faites le mousser et vous obtenez votre cappuccino. D'ailleurs, « Un cappuccino » répondit-elle à la serveuse , en adressant en même temps à bref sourire à Lenny, pour lui montrer que ses conseils n'étaient pas tombés dans l'oreille d'une sourde.
Finalement, il se décida à parler de son frère. Enfin, parler était un grand mot, car il ne semblait pas être décidé à lui dire clairement ce qui se passait avec Rudy. Surprise par sa question, elle perdit quelques instants le sourire qui flottait sur ses lèvres. C'était plutôt direct, et assez déstabilisant. A vrai dire, elle se demandait s'il était au courant de la nature de leur relation – mais ces deux frères avaient l'air proches alors il y avait des chances pour qu'il sache. Surtout qu'il avait choisi ses mots, ce n'était pas ''depuis combien de temps tu le connais'' qui serait banal, et une question passe-partout qui s'applique aussi bien aux clientes qui allaient acheter leurs culottes dans la boutique de lingerie où il travaillait, qu'à un de ses bons amis. ''Depuis combien de temps vous êtes ensembles'' suggérait inévitablement une relation amoureuse, alors non, ''fréquenter'', c'est un terme qui pouvait coller à ces deux-là. On comprend rapidement ce que c'est, sans pour autant étaler sa vie sexuelle sur les tables du café. Elle finit par esquisser un nouveau sourire, car finalement, ce n'était pas si terrible que ça, même si relativement glauque. Surtout que c'était son frère qui lui posait cette question là à elle ; alors qu'il aurait très bien pu assouvir sa curiosité auprès de son frère – qui était loin d'être une petite prude n'arrivant pas à aligner les quatre lettres du mot sexe. « Euhm, quelques mois, je pense ; pourquoi ? Ça a un rapport avec ce que t'as à me dire sur lui ? Enfin, je suis ravie d'apprendre qu'il va bien, mais du coup je vois pas trop pourquoi tu tiens tant à me parler de Rudy... »
Sujet: Re: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Jeu 17 Mai - 20:30
Ce que ça pouvait être fatiguant de devoir trouver une idée à la minute ! Vraiment, à ce moment précis Lenny pouvait dire qu’il détestait royalement son frère. Pourquoi s’était-il entiché d’une fille comme ça alors qu’il était toujours amoureux d’Helena ? Enfin, en la regardant bien, le jeune homme pouvait aisément comprendre comment son frère avait pu craquer sur elle. Mais alors, pourquoi s’attachait-elle à lui de la sorte ? Ou du moins, comme il pensait qu’elle le faisait ? Lenny avait un peu la sensation de passer un examen à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Il ne devait en aucun cas être découvert, ni dévoiler le moindre indice sur cette « mission » qu’il s’était donnée. Mais en venir aux faits sans pouvoir parler était une chose plus compliquée qu’il ne l’avait imaginé. Néanmoins, l’étudiant se débrouilla pour détourner l’attention d’Elizabeth quelques instants en lui conseillant de commander un cappuccino. Ce qu’elle fit d’ailleurs sans rechigner à la plus grande surprise de Lenny. L’image qu’il se faisait d’elle était celle d’une fille à qui on ne faisait pas faire ce qu’on voulait. Elle semblait avoir un caractère bien trempé, et c’était une raison de plus qui lui confirmait qu’il n’avait pas droit à l’erreur.
« Euhm, quelques mois, je pense ; pourquoi ? Ça a un rapport avec ce que t'as à me dire sur lui ? Enfin, je suis ravie d'apprendre qu'il va bien, mais du coup je vois pas trop pourquoi tu tiens tant à me parler de Rudy... » Et c’était reparti… Quelques minutes, quelques secondes de répit à peine, et il fallait que Lenny se remette à réfléchir à plein régime. « Non non, pas spécialement… C’était juste pour discuter… » avoua-t-il en souriant. Mais derrière ce sourire de surface, la panique le gagnait peu à peu. Et pour quelqu’un comme Lenny, ce n’était pas peu dire. D’ordinaire, il ne connaissait même pas cette sensation, allant jusqu’à ignorer qu’elle pouvait exister. Mais l’objectif qu’il s’était fixé était clair, et il voyait le chemin pour y arriver se compliquer à chaque nouvelle phrase d’Elizabeth.
Après réflexion, le jeune homme en arrivant à une seule et même conclusion. Il ne lui restait qu’une solution, qu’une arme en sa possession pour tenter de se sortir de là. Et cette arme, c’était la séduction. Mais là encore, il savait qu’il devait y aller avec parcimonie, sous peine de devenir bien trop lourd pour que la jeune femme daigne rester en sa compagnie. Dans un premier temps, il lui décocha alors un de ses sourires ravageurs dont il avait le secret. C’était un début comme un autre. Puis il haussa innocemment les épaules en répondant : « Si on parlait d’autre chose d’ailleurs… Finalement c’est pas si important tu sais.. » Lenny se recula un peu afin de laisser la serveuse disposer leurs deux cappuccino sur la table, puis s’approcha de nouveau en braquant ses grands yeux dans ceux de sa voisine. « C’est drôle qu’on ne se soit jamais vraiment croisés avant… Tu fais quoi dans la vie ? Tu travailles ici à Arrowsic ? »
Sujet: Re: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Lun 21 Mai - 22:45
« Non non, pas spécialement… C’était juste pour discuter… » Ses mots lui arrachèrent un sourire, avec le sentiment de s'être faite rouler dans la farine comme une pauvre débutante, celle qui tombe dans les pièges avec innocence et qui se rend finalement compte qu'elle a été une fois de plus trop bonne. Lenny, avec son tempérament pressant qui assurait qu'il devait lui parler de Rudy, avec ses phrases évasives qui laissaient imaginer le pire du pire, n'avait en fait rien à dire de bien intéressant, si ce n'est que quelques banalités et quelques conseils de boissons chaudes. Il n'était pas désagréable, certes, il ne faisait que lui adresser des sourires ravageurs où il dévoilait sa belle dentition, et il se montrait plutôt poli, du moins durant ces cinq dernières secondes. Mais elle n'avait pas envie de rester là pour échanger des paroles clichées autour d'un café, lui raconter sa vie comme si elle était digne d'une aventure merveilleuse et légendaire, et repartir avec quelques sourires hypocrites collés sur les lèvres. Elle l'aurait pourtant trouvé charmant dans d'autres circonstances, ou juste un autre jour – peut-être même plus charmant que Rudy. Quoique quelques doutes étaient permis, et qu'elle avait l'impression que tout ce manège là n'était qu'une espèce de tentative de séduction, bien qu'elle ne soit pas imbue d'elle-même au point de croire que les hommes lui tournaient autour comme des mouches et que son charme ravageur n'épargnait personne. Mais il était là, avec ses coudes enfoncés dans la table, avec son sourire qui ne se décollait pas, et ses yeux attentifs, à lui poser les questions-types des premiers rendez-vous foireux après deux messages échangés sur un site de rencontre au nom dépassé. Mais trop polie pour se lever et quitter le café, elle lui répondit mécaniquement, en haussant les épaules : « Je travaille à l'hôpital... depuis pas très longtemps, c'est sans doute pour ça qu'on ne s'est pas rencontré avant. » Elle n'avait pas envie de sympathiser avec lui, pas envie de sympathiser avec le frère de son plan cul, parce que ce n'était pas une image qu'elle appréciait finalement. Que Lenny puisse mettre un nom sur la fille que se fait son frère, soit. Qu'il puisse même y mettre un visage, d'accord. Mais les choses étaient censées s'arrêter là ; parce que c'étaient les limites du convenable, du raisonnable, ce que vous voudrez. « Et toi, tu fais quoi ? » finit-elle par ajouter, désireuse de préserver son image de fille polie et peu égoïste, qui arrive à parler d'autre chose que de sa petite personne.
A vrai dire, ce qui l'irritait le plus, c'était cette espèce de mascarade, cette pseudo-conversation bien gentille, où l'on apprend à se connaître l'un l'autre, tous les deux prêts à nouer des liens avec l'autre et prêts à partager une amitié sincère ; croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer. Alors que les choses n'étaient absolument pas comme ça, qu'Elizabeth ne serait jamais plus que la fille un peu alcoolisée et éméchée qui s'était jetée dans les bras de Rudy, et qui s'y était finalement accrochée. « Tu sais, on est pas obligé de sympathiser juste parce que je connais Rudy, et qu'il est ton frère. Enfin, par rapport à Rudy et moi... Enfin... » Assez libérée sexuellement pour se coller l'étiquette de plan cul toute seule, mais trop fière pour clamer haut et fort qu'elle en est un. Elle aurait voulu lui dire à quel point cette situation lui paraissait peu commode, mais elle n'en était pas capable.
(j'aime pas spécialement, et en plus je me trouve méchante avec Lenny, à le traiter de mec désespéré qui tente de draguer. )
Sujet: Re: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Dim 27 Mai - 18:03
Lenny s’attendait à se faire jeter, à ce que la jeune femme se lève et quitte le café en apprenant qu’il n’avait finalement pas grand-chose à lui raconter à propos de son frère. Mais contre toute attente, Elizabeth resta assise en face de lui. Et bien qu’elle n’ait pas l’air spécialement passionnée par la discussion qu’ils entretenaient, elle ne l’envoya pas chier, et se garda même de toute réflexion qui aurait pu aller à l’encontre de Lenny. Finalement, l’étudiant se dit qu’il s’était peut-être fait une fausse image d’elle. Après tout, elle était peut-être beaucoup plus douce et sympathique que ce qu’elle en avait l’air au premier abord. Ceci expliquerait d’ailleurs la raison pour laquelle Rudy se serait entiché d’elle comme il l’avait fait. Plutôt surpris que son retournement de situation n’ait pas fait de vagues donc, Lenny se concentra sur la phase séduction de son plan. Il ne devait pas perdre de vue qu’il était là pour éloigner cette fille de Rudy, pas pour lui trouver de bonnes raisons d’être avec lui.
Poliment, Elizabeth avait retourné à Lenny sa question stupide et inutile, et c’est en gardant un grand sourire collé aux lèvres qu’il répondit : « Je suis étudiant en Art depuis… hm… ouais, depuis un certain temps. » Comme sa dégaine pouvait le laisser présager, Lenny n’était pas vraiment ce qu’on appelle un élève modèle. Les cours, c’était quand il en avait envie, quand il y pensait… Alors de là à savoir depuis combien de temps il trainait dans ces cours pourtant relativement intéressants ! C’était un peu trop lui demander. Et puis de toute façon ça n’avait rien d’important. Il avait répondu histoire de faire la conversation, certainement pas pour lui apprendre qu’il était le futur Van Gogh. Les yeux toujours plongés dans ceux d’Elizabeth, le jeune homme tentait de la sonder, de voir ce qu’elle pensait, ce qu’elle voulait faire ou dire, mais la tâche s’avérait ne pas être si facile. Pour Lenny, impossible de savoir si son petit jeu faisait l’effet escompté, ou l’effet inverse. Rien ne semblait transparaitre au travers de ces yeux clairs qu’il aurait pourtant tant aimé comprendre. Et sans qu’il ne s’y attende, alors qu’il était toujours plongé dans la contemplation de ses pupilles, Elizabeth reprit : « Tu sais, on est pas obligé de sympathiser juste parce que je connais Rudy, et qu'il est ton frère. Enfin, par rapport à Rudy et moi... Enfin... » Le jeune homme arqua un sourcil, attendant la suite… qui ne vint pas. Qu’entendait-elle par « par rapport à Rudy et moi » ? Si elle avait vraiment tenu à lui, Lenny s’imaginait qu’au contraire, elle aurait voulu connaître sa famille, et se rapprocher au maximum de son entourage, mais visiblement ce n’était pas le cas. Intrigué, l’étudiant ne put empêcher sa curiosité de parler à sa place : « Hé bin quoi ? Rudy et toi… ? Qu’est-ce que tu veux dire ? » Il était peut-être en train de faire foirer son plan mais qu’importe, de toute façon il ne pouvait pas s’empêcher d’être aussi curieux. Et puis elle l’avait bien cherché avec ses sous-entendus qui n’en étaient peut-être pas, mais qui avaient suffit à mettre la puce à l’oreille du jeune homme.
Ta rep était parfaite mais tu sais quoi ? J'aime pas la mienne. Et puis je rame grave avec ce RP, je sais pas pourquoi :o Pardon
Sujet: Re: Now I want you to want me ~ Elizabeth & Lenny Ven 15 Juin - 22:47
Elle hocha simplement la tête en entendant la réponse de Lenny, se voulant polie, alors que derrière ses sourires de fille effacée et charmante, elle s'en moquait éperdument. Non, certes, c'était toujours intéressant de rencontrer de nouvelles personnes, toujours intéressant d'avoir des gens vers qui se tourner lorsqu'elle est soudainement prise d'une envie de sortir de sa bulle incestueuse, toujours intéressant d'avoir une vie sociale qui ne se résumait pas à son frère uniquement. Mais cette conversation puait la banalité à trois kilomètres, les silences l'irritaient, les sourires ravageurs de Lenny encore plus, et elle essayait de les combler en remuant la mousse de son cappuccino avec sa petite cuillère. Elle regrettait presque d'avoir accepté et d'avoir été si facilement convaincue, et tentait de trouver une faille pour s'y précipiter. Et à défaut d'y trouver une faille, il lui fallait une idée lumineuse pour pouvoir s'éclipser.
« Hé bin quoi ? Rudy et toi… ? Qu’est-ce que tu veux dire ? » Il avait presque l'air de croire à ce qu'il disait, et Elizabeth aurait presque pu penser qu'il n'était effectivement au courant de rien, qu'elle et son frère n'étaient que de simples amis qui s'étaient connus à une soirée un peu arrosée et qui partageaient gentiment une après-midi devant la télé sur le canapé, en savourant un thé à la menthe et des biscuits fraîchement préparés, devant une série bien niaise et bien ennuyeuse. Voilà, voilà la nature de leur relation, et c'était bien pour cette raison là que Lenny l'avait croisée chez Rudy. Mais c'était tellement gros, ils étaient frères, et avaient l'air sacrément proches, alors il lui paraissait improbable que Rudy ne lui ait rien dit ; quand elle savait qu'elle avait passé toute sa vie à raconter tout et n'importe quoi à son frère, sans même oublier les détails les plus futiles. « Bah... Tu sais. » lui fit-elle, trouvant cela évident, et préférant qu'il se retienne de poser toute autre question. Qu'il se contente de ces sous entendus de fille prude incapable de dire clairement la nature de sa relation avec Rudy, parce qu'elle n'était pas prête à lui offrir plus que ça, même si elle avait des élans dans lesquels l'envie de le lui dire clairement la prenait. « T'as pas besoin de faire semblant, je me doute bien qu'il t'en a parlé hein. Puis, écoute, j'ai pas envie de m'étaler là dessus, c'est pas spécialement intéressant et surtout, ça te regarde pas Lenny. » En plus, l'image du mari infidèle qui se frotte joyeusement à des petites midinettes écervelées pendant que sa pauvre femme bien crédule l'attend sagement dans leur lit trop grand, pleurant proprement dans ses draps parfumés l'absence de son âme-sœur, allait bien à Ethan. Elle n'avait pas envie d'être l'étudiante mariée trop tôt qui n'arrive pas à freiner ses ardeurs, faisait de leur pseudo-couple le couple le plus décadent qu'Arrowsic ait connu.
« On peut... si tu veux à tout prix parler, on peut parler de plein choses, je peux être une fille qui a de la conversation si j'essaie. Je peux te parler du... café, je connais plein de trucs sur le café et ses effets. » finit-elle par lâcher en haussant les épaules, l'air désespérée. « Mais je doute que tu sois venu là pour une conférence sur le café, donc je vais t'épargner ça, et je vais sans doute y aller. »
(Je t'avoue avoir un peu de mal aussi, donc si tu veux on peut arrêter là, vu qu'Eli tente une technique de sortie )