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  “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ”

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MessageSujet: “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ”    “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ” EmptyDim 1 Juil - 15:28


On croit toujours que la vérité est dure, lourde et pesante. Qu’elle fait mal, plus mal que la bêtise du mensonge. Qu’elle nous envahit et nous détruit quand on n’arrive pas à la garder pour ça. Il faut arrêter d’y croire comme une illusion et l’accepté comme un fait.


Le téléphone portable d'Amy était posée sur la table base de sa chambre. Elle était assise sur un cousin, par terre et fixait l'objet comme si sa vie en dépendait. On aurait pu croire qu'elle attendait un appel. Quelque chose d'important, mais voilà longtemps que son mari n'avait plus son numéro de téléphone. Elle n'avait plus de nouvelle et n'en donnait plus depuis presque trois ans maintenant. Mais le problème n'était pas là. En réalité, elle fixait l'objet parce qu'elle avait une décision à prendre. Un choix à faire. Elle se pencha sur sa table, tendant ses mains jusqu'au téléphone où elle s'amusa avec l'objet comme si c'était une balle qu'elle envoyait de droite à gauche. L'orage se plaisait à envoyer des jeux de lumière dehors. Et un grondement violent arrêta Amy dans son jeu. Elle se leva alors, ouvrant les rideaux de sa chambre. Elle avait pris place dans la chambre d'ami de la maison d'Imran. Ce n'était même pas sa maison, mais passons. Elle aurait aimé une chambre à l'étage, mais non. Elle était en bas, au rez de chaussé et c'était effrayant parce qu'elle imaginait bien un tueur en série frapper à sa fenêtre. Voilà pourquoi elle dormait avec une arme cachée sous le matelas. Elle ne s'était jamais servie véritablement d'une arme. Elle avait pris des cours de tirs à Londres, mais en dehors d'avoir tiré une fois sur la jambe de quelqu'un, elle n'avait jamais pointé son arme sur qui que ce soit. Elle n'était pas à l'aise avec l'objet entre ses doigts, elle n'aimait pas avoir le pouvoir de décider de la vie de quelqu'un. Surtout quand elle ignorait tout de cette personne. Le téléphone à la main droite elle se décida enfin à composer à un numéro. Elle prit une respiration, puis approcha le téléphone à son oreille.

Une tonalité. Une deuxième. Puis la suivante. Chacun apportant davantage de doute et de pression sur les fines épaules d'Amy. Et puis finalement le répondeur débarqua comme une évidence. « Bonnie, c'est Amy. J'espère que tu entendras ce message à temps. Il y a des choses... enfin des trucs dont j'aimerais te parler. Alors, si ça te va, on peut se retrouver... près des vieux phares de la ville ? Dans une demi-heure, voir une heure ? Bye. »

Elle appuya sur une touche. Elle n'était pas très contente de son message. Ce n'était pas grave. Elle balança son téléphone sur son lit. Il était tôt ce matin et Amy venait de sortir de sa douche. Il y a peu elle avait fait ce qu'on pouvait appeler une découverte. Voilà quelque temps qu'elle se balade dans la ville, sans connaitre l'endroit. Elle avait repris ses études pour son plus grand bonheur et avait l'impression que sa vie était... cool. Son mari lui manquait, mais sinon, les choses étaient bien. Elle avait du mal à parler avec Imran, mais c'était tout. Elle avait même fait connaissance avec des gens sympa, dont Bonnie. Elle pouvait parler à cette fille aussi facilement qu'elle pouvait écrire son journal. Mais son instinct l'avait guidé à faire quelque recherche. Elle n'était jamais certaine de ce qu'elle découvrait, jamais sur de ce qu'elle pouvait deviner. Mais au bout d'un moment, c'était apparu aussi clairement que la fin d'un film du dimanche. La fatigue qu'elle affichait parfois, la manière dont elle disparaissait de temps en temps, le tout avec beaucoup de discrétion. Bonnie avait sans doute des secrets, on en a tous, mais Amy n'avait jamais soupçonné un tel secret. Bon d'accord, Amy est détective privé et n'en avait pas parlé, mais ça c'était pour sa protection personnelle qu'elle travaillait sous un faux nom. Et puis ce n'était pas du tout la même chose. Amy se gratta la tête, pensante. Elle retira son débardeur qui lui servait de pyjama pour aller mettre quelque chose de plus confortable et adapté au temps dehors. Comme un jean et un tee-shirt. Elle ne prit pas longtemps pour se changer et prendre ce dont elle avait besoin. C'est-à-dire son téléphone et son paquet de cigarette.

Elle n'avait pas à prendre son dictaphone ou son appareil photo. Pas besoin de prendre des notes ou quoi que ce soit, parce qu'elle ne traquait pas Bonnie et elle avait déjà ce dont elle avait besoin. Et puis surtout, pas d'arme. Bonnie, elle était peut-être tueuse à gage, mais elle n'irait quand même pas jusqu'à tuer son amie ? Elle fixa son lit un moment. Non, peut-être qu'elle se trompait, que ce n'était pas Bonnie et que tout ça était faux. Elle aimerait beaucoup que tout ça soit faux. Elle sortit de sa chambre, fermant l'endroit à clef pour calmer la curiosité de son étrange cousin. Elle se dirigea vers la cuisine pour prendre une brioche. Le pain en bouche, elle mit sa veste et attrapa un parapluie qu'elle coinça sous le bras sortant de la Villa. Imran n'habitait pas loin des vieux phares de la ville, ce qui aurait fait une chouette petite balade à vélo, mais Amy était plus du genre à marcher quand il pleut.

Elle adorait ça la pluie, les orages. Un nouveau grondement se fit sentir. Il ne faudrait pas non plus qu'elle traine trop dehors. Ses pieds commencèrent à se diriger vers l'endroit. La boue avait pris place permettant à Amy de sentir ses pieds s'enfonçaient à chaque pas. Durant le chemin, elle pensa beaucoup à Bonnie. Elle se demandait pourquoi. Pourquoi elle faisait ça si c'était vraiment elle.

« - C'pas vrai ! » dit-elle se parlant à elle-même et secourant sa tête négativement. Ses cheveux mi- longs volèrent un instant et Amy s'arrêta à la vue d'un éclair plus loin. Elle sortit alors sa cigarette, peinant à l'allumer avec le vent. Elle arriva alors en bas d'un des vieux phares. Elle se dit alors qu'elle n'avait pas donné de nom précisément et que la ville en posséder deux. Bon, elles allaient jouer à cache chaque alors. Elle poussa alors la lourde porte de la phrase et entra dans la bâtisse. Elle avait marchée pendant un moment, peut-être Bonnie était déjà là ? « [color:8e1b=ab333d]- Bonnie ? » Elle ferma son parapluie le posa par terre de manière à ce que plus tard elle le reprenne moins mouillée. Elle regarda alors l'endroit, tournant sur elle-même. Une vraie antiquité.

Elle se décida de monter alors, pour aller tout en haut. Elle passa sa main dans les cheveux regardant à droit et à gauche, tout en montant. Elle balança sa cigarette finie par l'une des fenêtres. D'ailleurs, elle se mit sur la pointe des pieds pour voir la vu qu'elle avait alors qu'elle n'était même pas en haut du phare.
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MessageSujet: Re: “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ”    “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ” EmptyLun 2 Juil - 11:38

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    Mes paupières s'entrouvrirent, cherchant mon téléphone. Je sortis une main de sous ma couette, alors que la sonnerie se taisait. Je soupirais et attrapais l'appareil électronique du bout des doigts, l'amenant contre moi. Ma tête me faisait souffrir et mon épaule me paralysait de douleur. J'allais, encore, être obligé d'engueuler mon père. Ses conneries avaient failli me tuer. Une nouvelle fois. Mais quelle importance ? J'avais disparu de la circulation américaine pendant quelques semaines, pour aller me perdre dans une petite ville au sud de la Chine. Et j'avais été blessé. Je me redressais et grimaçais sous la légère douleur de mon épaule. Je déglutis, avant d'écouter le message qu'on venait de me laisser.

    « Bonnie, c'est Amy. J'espère que tu entendras ce message à temps. Il y a des choses... enfin des trucs dont j'aimerais te parler. Alors, si ça te va, on peut se retrouver... près des vieux phares de la ville ? Dans une demi-heure, voir une heure ? Bye. »

    Mes yeux qui étaient restés fermés, venaient de s'ouvrir. Je remis le message et l'écoutais plus attentivement. Il y avait quelque chose dans l'intonation de sa voix qui la trahissait. Quelle importance que j'entende ce message maintenant ou demain ? Certes, elle serait restée sous la pluie, seule, mais ce n'était que ça. Je passais une main dans mes cheveux et soufflais. Les Johar allaient me perdre totalement. Je me laissais retomber dans mes oreillers et étouffais un hurlement de douleur. J'allais réellement le tuer. Je restais quelques minutes allongée dans mon lit. Sans rien faire, sans penser à rien. Pas même à Clyde. Un bras posé sur mes yeux, je tâchais de me vider la tête. Parce que tout ça m'étouffait. Clyde, notre histoire, mon métier, ma douleur. Au moins, le douleur physique enlève celle que je ressens dans chaque fibre de mon corps. Soupirant une dernière fois, je sortis du lit, grimaçant de douleur à cause de mon épaule.

    J'étais arrivée au phare depuis quelques minutes. J'avais songé attendre Amy en bas, et qu'on en discute, mais, le froid avait eu raison de moi et j'étais montée. Dans le bas de mon dos, je sentais mon arme qui chatouillait ma peau. Elle était là en simple nécessité. Si mon père apprenait que j'étais sortie avec une blessure à l'épaule et que j'étais dans l'incapacité de me défendre, j'allais en entendre parler pendant des années. Parce qu'avant d'être mon mentor ou un simple partenaire, il était avant tout mon père. Celui qui avait participé à ma création. Au-dessus de ma tête, le tonnerre gronda et je fermais les yeux. Les vagues se fracassaient sur les rochers en bas du phare. De l'intérieur, j'entendais le bruit qu'elles faisaient. Les rouleaux se mêlaient au mauvais temps qui arrivait rapidement sur la ville. En entendant la porte du phare s'ouvrir, je rouvris les yeux et sortis mon arme, que je pointais vers les escaliers.

    « Amy ? C'est toi ? »

    Personne ne me répondit. Mes épaule commençait à me faire terriblement mal. Les pas montaient vers moi, et je ne bougeais pas. Mes muscles étaient tendus et la pression me faisait souffrir le martyr. Je serrais les dents, pour m'empêcher de hurler tant j'avais mal. Je me déplaçais doucement, me soustrayant à une quelconque vision. Je presse mon corps contre la pierre froide du phare, à l'opposé des escaliers. Cachée. Je continue d'entendre les bruits de pas montant les escaliers. Mon coeur s'emballe, alors que l'adrénaline commence à couler dans mes veines. Jusqu'à sentir une présence dans la même pièce. Je me déplaçais lentement et silencieusement, jusqu'à voir la personne et reconnaître Amy. Folie. Je rangeais rapidement mon arme et apparut en l'appelant.

    « Amy ? Ton message m'a fait peur … Qu'est-ce que tu as à me dire de si important ? »

    Je lui fis un sourire et croisais mes bras sur ma poitrine, grimaçant sous la douleur, encore. Je pensais avoir une petite idée de ce qu'elle voulait, de ce dont elle voulait parler, mais je pouvais très bien me tromper. Et j'espérais que ce serait ça.

    Spoiler:
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MessageSujet: Re: “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ”    “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ” EmptyJeu 5 Juil - 12:57


On croit toujours que la vérité est dure, lourde et pesante. Qu’elle fait mal, plus mal que la bêtise du mensonge. Qu’elle nous envahit et nous détruit quand on n’arrive pas à la garder pour ça. Il faut arrêter d’y croire comme une illusion et l’accepté comme un fait.


Elle s'était arrêtée près d'une des fenêtres pour regarder la vue et jeter son mégot. Elle s'était alors mise à fixer l'extérieur n'arrivant plus à reprendre son chemin. Elle regardait les vagues aller et venir, se déferlait sur la plage et avec la pluie, c'était davantage beaux. Elle était fascinée par l'océan. En Inde, elle avait vécu parmi les champs, à Londres entres les buildings et les quatre murs de l'hôpital et enfin, durant les dernières années elle n'avait toujours pas mit les pieds dans l'eau. Pas une fois. Elle ne savait pas nager et l'eau l'avait toujours effrayé. Cette sensation de n'avoir plus rien sous les pieds, d'être porté par une force qui est plus forte que la vôtre. Cette frustration de ne pouvoir plus rien contrôlé. Oui, le jour où elle laisserait l'eau salé lui caressait les pieds n'étaient pas encore demain. Elle se recula alors doucement pour se tourner vers les escaliers. Elle avait encore quelque marche devant elle. C'était fatiguant tout de même. Elle reprit sa marche, les mains dans les poches de son jean et ses bottes laissant des traces de pas sur le sol froid du phare. Jusqu'à lever sa tête pour voir si elle arrivait, mais non. Ce qui n'était pas important, puis Bonnie était là.

« - Hey ! »

Elle ne s'était pas attendue à ce que Bonnie soit déjà là. Elle avait donc eu son message à temps. Bon, c'était une bonne chose, non ? Amy se mordit la lèvre. Elle sentait la pression montée sur ses petites épaules. Et visiblement, le regard d'Amy se posa une faction de seconde sur l'épaule de Bonnie avant de la regarder droit dans les yeux.

« - Oh tu sais, s'il le faut ce n'est pas... ce n'est pas très grave. »

Elle tenta de sourire, mais c'était vain. Elle était très perturbée par toutes ses histoires. Est-ce qu'il était possible que quelqu'un comme Bonnie est une telle double vie ? Malgré toutes les preuves qu'Amy avait, elle voulait y croire jusqu'à la fin. Croire que Bonnie restait Bonnie, son amie. Celle en qui elle avait trouvé une confidente, une amie, une soeur. Elle se gratta la tête évitant de regarder Bonnie dans les yeux. Ce n'était pas facile de parler de ce genre de choses, comme ça. Elle reposa ses yeux sur la jeune femme qui était sur quelque marche plus haute.

« - Je, j'ai... » C'était toujours ça quand elle devait dire quelque chose d'important. Son bégaiement refaisait surface. Elle avait de nouveau du mal à s'exprimer et parfois il lui arrivait qu'aucun mot de sorte de sa bouche. Une vraie galère. Elle ferma quelque seconde ses yeux, fronçant les sourcils. Elle voulait sortir ça d'un trait, sans passer par quatre chemins. De toute façon, Amy était connue pour dire le fond de sa pensée, aussi idiote soit-elle.

« - Est-ce que tu es honnête avec moi ? »

La phrase était sortie d'un trait et Amy avait ré-ouvert ses yeux. Elle serrait les points, ses épaules étaient légèrement remontées. Elle était incapable de contrôler son corps dans ce genre de situation. Ainsi, il était évident que quelque chose de gros tracassait la demoiselle. Quelque chose de si énorme qu'elle avait du mal à en parler à Bonnie, alors que justement ! S'il y avait bien quelqu'un dans toute la ville à qui Amy pouvait parler simplement, C'était Bonnie. C'était toujours automatique, les mots sortaient d'eux même. Mais là, là c'était différent.
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MessageSujet: Re: “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ”    “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ” EmptyLun 9 Juil - 1:40


    Quand je reconnus Eesha, la pression de mon corps disparut d'un seul coup. Mon coeur reprit des battements réguliers. Ma respiration se fit plus profonde. Malgré que l'adrénaline coule toujours dans mon sang, j'étais plus calme, plus apaisée. Je souris à la jeune femme, lui rendant son sourire, sincèrement heureusement de la voir ici. Même si son appel m'avait fait peur. Je tentais de maintenir mon sourire en place, alors que ses yeux se posaient quelques secondes sur mon épaule. Se pourrait-il que … ? Non. Je détournais mon regard, rompant notre contact visuel. Mes deux émeraudes se posèrent sur mon épaule, mais rien. Il n'y avait aucune tâche sur mes vêtements. Rien qui ne laissait deviner qu'il y a quelques semaines, une balle avait pénétré ma peau, à cet endroit précis. Quand elle reprit la parole, mes yeux se posèrent sur elle.

    « C'est forcément important … Ta voix était … différente de d'habitude ... »

    Son sourire était faux. Mes paroles étaient creuses. Notre amitié s'était battis sur un mensonge. Mon mensonge. Son regard fuyait le mien. Eesha hésitait. Et ce n'était pas bon. Pas bon du tout. Je fronçais les sourcils, mordant ma lèvre inférieure. L'électricité était palpable dans l'air. On pouvait presque toucher la tension du bout des doigts. Ses yeux se posèrent dans les miens et je l'incitais à continuer, à me dire qu'elle avait à me dire. À sa question, je fronçais un peu plus les sourcils, baissant la tête. Elle savait tout.

    « Honnête ? Honnête à propose de quoi Amy ? Évidemment que je suis honnête avec toi ! Enfin, c'est quoi cette question stupide ? »

    Question pas si stupide que ça, puisque je n'étais pas du tout honnête avec elle. Je lui mentais, ouvertement, sur chacun de mes déplacements. Sur chacune de mes destinations. Ma vie entière reposait sur ce secret, sur une double-vie. Je poussais un soupir, glissant mes doigts dans mes cheveux. Si elle savait, je ne pouvais pas lui dire. Je ne voulais pas et je ne pouvais pas. Toute cette histoire devait rester secrète. Pourtant, ils étaient déjà trois au courant. Imran, Eesha et Clyde. Trois personnes de trop. Trois personnes qui auraient dû mourir, disparaître. Mais, ils avaient tous leur place dans ma vie. Sauf Imran, qui ne me servait pas à grand chose. Seulement, à part le fait de savoir pour ma véritable identité, il n'avait rien fait de mal. Je regardais la jeune femme face à moi, ancrant mes pupilles vertes dans les siennes. Un soupir franchit mes lèvres, et je croisais les bras sur ma poitrine, retenant une grimace de douleur.

    « Parle, Amy … dis-moi ce que tu as sur le coeur. Dis-moi ce qui te torture, pitié ... Je t'ai toujours considéré comme une grande soeur, et ayant cette place, je n'ai jamais rien caché à mes frères et soeurs, quand quelque chose n'allait pas. Si, ça peut te rassurer, je ne te ferais jamais de mal … »

    Ma voix se voulut la plus fraternelle possible. La plus calme. Celle que j'utilisais avec mes frères et soeurs, pour qu'ils partagent leurs maux avec moi. Pour qu'ils puissent alléger leurs petites âmes. Je fis un pas dans sa direction, voulant la prendre dans mes bras. Mais, au dernier moment, je stoppais mon geste. Si elle savait, si elle connaissait la vérité, elle ne voudrait pas de cette étreinte. D'une manière ou d'une autre, j'allais perdre Amy. Mon coeur se brisa un peu plus à cette constatation. Papa avait raison. On ne pouvait pas tuer et avoir des sentiments pour quelqu'un. Qu'ils soient amicaux ou non. Je poussais un nouveau soupir et passais une main sur mon visage, pour me sortir de cette affreux cauchemar. De cette horrible vie.
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MessageSujet: Re: “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ”    “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ” EmptyLun 16 Juil - 18:51


On croit toujours que la vérité est dure, lourde et pesante. Qu’elle fait mal, plus mal que la bêtise du mensonge. Qu’elle nous envahit et nous détruit quand on n’arrive pas à la garder pour ça. Il faut arrêter d’y croire comme une illusion et l’accepté comme un fait.


Elle senti son coeur battre plus rapidement. Elle avait toujours eu un problème pour cacher ses émotions ou ce qu'elle ressentait. Elle vivait dans ce qu'on pouvait nommer la vérité, la pure. Mentir n'était pas dans a son savoir-faire, à l'instar de son cousin. Et c'était Bonnie. Elle avait beaux dire que tout ceci n'était peut-être pas si grave, ce n'était pas un mensonge, mais une espérance. Elle voulait que Bonnie lui dise non. Qu'elle lui ouvre les yeux et lui montre que tout ceci n'est rien du tout, juste un malentendu. Elle voulait y croire, elle voulait que tout ça soit faux et qu'elle puisse se poser en face de Bonnie sans avoir l'impression d'être en face d'une inconnue. C'était là tout le problème de la situation, devoir demander à celle qu'elle considère comme une soeur si elle s'amuse à tuer des gens. Poser cette question qui dernièrement la tourmenté et ensuite réagir normalement, peut-être. Bonnie avait compris que quelque chose se tramait. Elle l'avait entendu dans la voix de la jeune femme. C'était idiot de croire que Bonnie n'allait rien deviner. Elle connaissait Amy, alors c'était logique. Elle avait deviné qu'Amy cachée quelque chose là, tout de suite. Elle avait compris et en ce moment même des tas de nouveaux frissons parcoururent le corps de la détective. Et puis, dans un élan, un léger moment après avoir posé de nouveau ses yeux sur Bonnie, Amy se lança. La question tomba sur la possible tueuse à gage.

« - Ce n'est pas stupide. » dit-elle d'un trait.

La jeune femme avait parfois du mal à parler, mais il était évident que quand quelque chose lui serrer le coeur, elle n'avait pas à hésiter. Et quand on parlait de choses idiote, folle ou stupide, elle sautait dessus comme pour démentir. Chose qu'elle s'était habituée à faire, à cause de l'hôpital. Parce que le problème chez elle, c'était bien ça : les années à l'hôpital psychiatre. Son plus gros secret. La chose qu'elle n'a jamais su dire à qui que ce soit. La chose qu'elle n'a jamais pu assumer parce que pour elle, c'était injuste. Bonnie soupira et Amy fixait chacune de ses réactions. Elle croisa alors les bras, signe qu'elle n'était pas à l'aise face à la situation. Et lança alors à Amy de parler. Elle lui demandait de parler. De tout dire en finissant alors par le fait qu'elle ne lui ferait jamais de mal. Elle avait l'air sincère, elle avait l'air de vouloir aider Amy, mais celle-ci recula un moment manquant de tomber. Elle posa sa main contre le mur froid pour relever les yeux sur Bonnie, plus haut qui avait fait un pas en avant vers elle.

Dans la tête d'Amy, la dernière phrase de Bonnie résonnait furieusement contre les parois de sa tête. Cela avait accéléré un peu plus son petit coeur et Amy avait du mal à cacher le dégout qu'elle avait pour ce genre de passage.

« - Tu ne me feras jamais de mal ? » Ce n'était plus vraiment une question, elle répétait les mots de la jeune fille comme pour lui montrer que cette phrase la trahissait complètement. Alors, les doutes d'Amy se transformaient petit à petit et contre son gré en affirmation. La respiration d'Amy se fit plus lourde. « - Je t'ai suivi. » Elle rompu le contact tentant de trouver un réconfort ailleurs, mais rien. Il n'y avait rien si ce n'était sa gorge qui se nouait et qui lui donnait du mal à parler. « - Je... Je t'ai suivi parce que je trouvais tes réactions louches parfois et... et j'ai fait des recherches et puis...» Elle secoua la tête négativement. Elle voulait lui demander, comme si elle voulait à tout prix que ça soit faux. « - Es-tu une tueuse à gage Bonnie ? »

Les yeux d'Amy s'étaient de nouveau posés sur Bonnie. Elle voulait une réponse, une vraie réponse. Bonnie avait sans doute fouillé dans sa vie si elle tuait vraiment les gens. Sans doute avait-elle trouvait des choses sur sa vie à Londres. Sur sa vie en Inde. Sans doute avait-elle vu ou compris des choses dans les traces qu'Amy avait laissées d'elle. C'était dur de trouver des choses sur Bonnie, elle avait surement très bien effacé les moindres traces de ses passages. Le moindre détail. La seule façon de la démasquer avait été de la suivre. Sans ça, c'était impossible de trouver quelque chose contre Bonnie tout comme il était impossible de trouver quelque sur Amy en dehors des trous qui marquent sa vie.

Si Bonnie tuer les gens sans la moindre pitié, si c’était vrai Amy allait s’écrouler. En réalité, c’était évident que Bonnie était une tueuse, Amy le savait. Elle ne voulait pas l’accepter, c’est tout. Elle ne voulait pas être déçue, trompé. Elle ne voulait pas qu’encore une fois quelque chose de bien s’écroule dans sa vie.

Et pourtant.
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MessageSujet: Re: “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ”    “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ” EmptyLun 23 Juil - 16:24


    Je soupirais, sentant un point tranchant franchir ma cage thoracique. J'avais l'impression qu'elle savait que tout ce qui passait était du vent. Notre amitié, comme la plupart de mes relations, reposaient sur un mensonge. Je n'étais pas une simple étudiante. Je ne serais jamais une simple personne. Nos yeux s'accrochèrent, alors que je la priais de continuer, de me dire ce qu'elle savait. Pour que j'arrête ce jeu, moi aussi. Je l'incitais à poursuivre, la suivant des yeux. Mes bras se croisèrent, cherchant une ultime protection derrière ce qui s'apprêtait à être dit. Je voulais que ce soit elle qui amène l'hypothèse de mon véritable métier. Et non que je lui dise. Parce que je pourrais toujours me débrouiller par une courbette pour la sortir de là, si jamais cela devait arriver aux oreilles de quelqu'un. Mes mots essayaient de la rassurer, de lui montrer que je ne lui ferais jamais de mal, et, quand je la vis manquant de tomber, mon corps amorça un mouvement rapide en avant, pour la rattraper. Sa main se posa sur le mur froid, alors que la mienne se posait sur mon épaule bouillante. La douleur lançait mon bras et je grimaçais, avant de reprendre un masque de réconfort. Eesha me scrutait, un air de dégoût dans les yeux. Je fronçais les sourcils, me demandant silencieusement d'où cela pouvait venir. À sa question, je secouais la tête de gauche à droite. Les mots ne pouvaient sortir. Ma gorge était trop nouée. Mon coeur battait trop lentement, attendant un moment pour éclater. Pendant qu'elle parlait et déballait la vérité, je restais stoïque. J'essayais de faire en sorte que rien ne m'atteignait. Mais c'était plus dure. J'avais appris à être discrète et à effacer mes traces. Je n'étais pas la meilleure à ce jeu-là, mais j'étais une des meilleures. Mais, apparemment, je n'excellais pas autant que je le pensais, puisqu'Amy avait réussit à trouver la vérité. À sa question, je relevais le visage vers elle, plongeant mes iris dans les siennes.

    « Tout comme tu es une détective privée, Eesha. »

    Je passais une main dans mon dos, retirant lentement mon arme. Avec la même délicatesse, et sans jamais rompre notre contact visuel, je la déposais au sol. Mes mains se levèrent au-dessus de ma tête, lentement. Mon visage se déforma sous la douleur qui me brûlait. Je serrais les dents et la regardais. Ma voix sembla résonner dans tout le phare, brisée.

    « Écoute moi, Eesha. Je t'ai menti, c'est vrai. Je t'ai caché la vérité, c'est vrai. Mais je l'ai fais dans un seul but : te protéger. C'est dangereux … Tu risques ta vie, à chaque fois que tu es avec moi. N'importe qui risque sa vie en restant dans la mienne. J'aurais voulu que tu ne sois qu'une connaissance sans importance, mais t'as pris plus de place qu'ça. T'es la soeur ainée que j'ai jamais eu, et que j'ai toujours rêvé d'avoir. T'es la seule à être au courant de tout. D'absolument tout. Alors, que je sois une tueuse ou non, qu'est-ce que ça change ? Oui, j'ai retiré des vies, des tas de vies, comme si elle ne représentait rien, mais, crois-moi. Crois-moi quand je te dis que toutes ces personnes qui sont tombées n'en valaient pas la peine. Crois-moi quand je te dis que je ne te ferais jamais de mal, Amy … Crois-moi ... Je suis la même, Eesha. J'ai pas changé. Quand tu m'as connu, je tuais déjà, et tu as réussis à m'apprécier. Passes au-dessus de ça, s'il te plaît … »

    Je battis des paupières chassant les larmes de devant mes yeux. Je déglutis avec difficulté, un étau enserrant fortement mon coeur. Au fond, pour moi, rien n'avait changé. Elle restait toujours Eesha, et j'étais toujours Bonnie. Sauf qu'elle savait.

    Spoiler:
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MessageSujet: Re: “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ”    “ – truth is always hard to hear and hard to understand. ” EmptyMar 24 Juil - 15:42


On croit toujours que la vérité est dure, lourde et pesante. Qu’elle fait mal, plus mal que la bêtise du mensonge. Qu’elle nous envahit et nous détruit quand on n’arrive pas à la garder pour ça. Il faut arrêter d’y croire comme une illusion et l’accepté comme un fait.


Elle sentait sa respiration montée petit à petit et prendre le contrôle de son corps. Elle ne savait pas d'où elle réussit à tirer la force pour parler et dire ce qu'elle avait découvert. Surement qu'à force de douter, de se questionner son esprit avait décidé de trouver des réponses. Des réponses qu'Amy voulait avoir parce que c'était toujours une horreur de vivre et trainer avec quelqu'un qui au fond ne vous disait pas tout. Bonnie l'insistait à poursuivre dans ce qu'elle voulait dire et Amy poursuivit. La jeune détective privé laissa les mots sortir, bien qu'elle ait beaucoup de mal. Parler avait toujours été son problème. Elle avait beaucoup de mal à dire tout ce qu'elle voulait, ce qui parfois l'obligé à se taire et à réfléchir. Un autre coup d'oeil à l'épaule de Bonnie et Amy lança la phrase que la jeune femme attendait tant. Sous forme de question les mots étaient sortis de sa bouche pour rebondir lourdement sur celle qu'Amy considérait comme une petite soeur. Une tueuse à gage. C'était horrible comme métier. Comment quelqu'un pouvait-il faire ça ? Et avec étonnement, aucune contradiction de la part de la concerner. Juste une réplique. Un retournement de sujet.

« - Je ne tue pas des gens, moi. » se dit-elle à elle même dans un leger murmure.

Elle tenta de ravaler sa salive, mais là. Elle ne savait pas comment réagir. C'était trop dur. Bonnie, c'était sa petite Bonnie qui devant elle prouvait qu'elle se plaisait à tuer des gens celons des ordres de on-ne-sait-qui. Qu'elle sache pour son métier qu'elle exerce depuis ses 15 ans, c'était rien. Ce n'était pas si grave que ça, puisqu'elle était nulle à ce jeu. Pour cacher ce petit métier. Son nom de travail était d'ailleurs bien crétin, mais c'était surtout pour éviter les problèmes avec la justice et avec ce que jadis, elle avait commis. On aurait su ce qui se tramait dans les yeux d'Amy à ce moment. Une chose était sûre, elle était déçue. Tellement déçu qu'il était inutile de le cacher. Bonnie sortie alors son arme dans une lenteur qui étonna Amy. Posant ensuite l'arme à terre sans jamais se lâcher du regard. Visiblement, son épaule prouvait qu'elle n'était pas une étudiante comme les autres. Sans doute une demande qui a mal tourné. Amy avait déjà subi ça. Des cotes casés, des bras cassés et tout le tralala.

D'une voix brisée, brisant le silence qui s'était quelque seconde installée, Amy écouta attentivement Bonnie. Aller, sort moi tes excuses. Excuse premier : La protéger. C'est une bonne intention, c'est compréhensible. Ce genre de métier vous force à vivre dans une double vies qui parfois vous oblige à faire des compromis. Si Bonnie savait, elle pourrait alors exclure cette excuse. Seconde excuse : Le fait qu'Amy ait prit une grande place dans sa vie, tout comme Bonnie l'avait fait dans la sienne. Amy n'était pas à Arrowsic depuis longtemps, elle n'était là que pour son cousin et pensait en parallèle finir ses études avant de retourner à Londres rejoindre son mari. Etrangement, elle s'était liée d'amitié pour certaines personnes avec plus de facilité qu'elle n'avait d'ami en Angleterre. Bonnie avait été la première. La première à découvrir Amy en entier, sur toutes ses formes, avec tous ses maux. Excuse troisième, elle était comme la grande soeur qu'elle n'avait jamais eu. Bonnie était comme sa petite soeur. C'était un drôle de notion pour la fille qui ne comprenait pas et ne supportait pas les idées de famille. Et pourtant, Bonnie était là. Elle voulait son bien, son bonheur et la protéger de tout et de rien. Mais non, elle ne savait pas tout. Nouvelle excuse : Que les hommes morts étaient de ses propres mains n'en valaient pas la peine. Ah bon ? Et les excuses continuèrent. Elle ne lui ferait jamais de mal, tout ceci ne changerait rien. Passer au-dessus de ça. Amy sentait monter en elle ce qu'elle devait contrôler. La violence.

« - Tu te fous de moi ?!! »

Les larmes de Bonnie, sa voix brisée. C'était tellement dur à voir. Tellement dur qu'Amy ne supportait pas tout ça. Cette situation l'oppressé et elle craquait. Elle voulait craquer. Elle devait craquer. Mais elle avait peur. Peur de faire quelque chose qu'elle finirait ensuite par regretter. Comme toujours. Et elle était prise entre le fait que Bonnie l'irritait et le fait qu'elle l'appréciait. C'était la situation la plus problématique qu'Amy n'ai jamais eu. Habitué à toujours êtres calme et sereine, c'était la première fois qu'elle s'était laissé monter le volume dans sa voix.

« - Tu peux pas juste tuer des gens et revenir vers moi comme si tout ceci ne s'était pas passé. Tu ne peux pas, c'est inhumain. Et depuis quand les tueurs à gages font-ils attention à qui ils tuent ? Hein ? Tu crois que je n'en ai jamais croisé dans ma vie ? Bon sang, je suis détective privé depuis 10 ans maintenant, la police m'a déjà beaucoup offert pour retrouver la trace de tes collègues de travail ! » Elle avait du mal à respirer. Elle sentait que son bégaiement ne tarderait pas à refaire surface, souvent à l'instar des autres, elle bégayait quand elle était en colère. D'où le fait qu'elle ait pris l'habitude de toujours parler calmement. Pour éviter ce genre de situation. « - Je..Je n'ait p..plus confiance en toi, Bo..Bonnie. »

Et merde. Elle bégayait. Elle détestait ça.

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