▬ ▬ La pluie tombait depuis déjà plusieurs jours et semblait ne plus vouloir s'arrêter. Pourtant, rien n'était à même de briser mon bonheur présent, du moins c'est que je pensais tant que je serais à ses côtés. Nathanael Hurtwood, lui et moi nous étions rencontrés quelques jours après mon arrivée à Arrowsic et mon installation chez ma tante. Je m'en souviens encore comme si c'était hier.
▬ ▬ Ce jour-là je me baladais sur le ponton admirant les bateaux, tout en réfléchissant aux améliorations de mes croquis, lorsque mon regard c'était arrêté net sur l'un d'eux. Les mains dans les poches je m'avançais sur le côté avec l'intention de lire son nom quand je remarquais un homme à bord. Rien qu'à sa vision je me sentais rougir de l'intérieur, ses cheveux blonds et ses larges épaules m'inspiraient de lui une image plutôt dure et nonchalante. Sans trop réfléchir je lui avais demandé si ce bateau était le sien c'est comme cela que tout commençât entre nous.
▬ ▬ Dissipant ses quelques souvenirs de mon esprit, je me rends compte que j'en ai perdu ma ligne et me met donc à sa recherche. Ma tête épouse parfaitement la forme de ses cuisses et au fond de moi je me dis que j'adore particulièrement ses petits instants calmes passés tous les deux. Je me perds à nouveau dans mes pensées lorsque Nate brise le silence de sa voix douce que j'aime tant « Qu'est-ce que tu lis ? » je ne peux réprimer un sourire au son de sa voix et à l'idée de ma réponse pourtant je reprends ma lecture et termine même la page avant de lui répondre. Je retourne ma tête en direction du beau blond posant ma main sur son bras. Sa peau est douce et je ne peux m'empêcher de la caresser tandis que je lui réponds « Ce que tu devrais être en train de lire. Notre devoir de littérature. » Alors, je le vois sourire avec cet air innocent sur le visage et je sens qu'il va me sortir une de ces excuses bidon dont lui seul a le secret. Ce qui ne tarde d'ailleurs pas, haussant les épaules il se contente de me répondre qu'il a oublié son livre dans un chuchotement comme s'il me confiait un secret que je ne devrais surtout pas répéter. Sa voix qui ne me donne que trop souvent l'envie de l'embrasser me plonge pourtant dans un - presque fou - rire que m'avait tiré sa réponse. Puis une fois calmée lorsque mes abdos cessent de me faire souffrir j'ajoute « Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? » Et ne me laissant pas le temps de réfléchir à plus il se penche vers moi, s'arrête à mi-chemin répondant « Oh, moi je sais... » Je me mords les lèvres hantée par se désir de ses lèvres, puis finalement je craque et agrippant mes mains à son col avec empressement je l'attire vers moi joignant mes lèvres roses aux siennes. Elles sont chaudes et ses baiser plus qu'agréable ont le don de me faire perdre la raison. Alors, je me redresse me plaque contre lui entamant la meilleure partie de cette journée.

▬ ▬ J'ouvre les yeux et les referme presque aussitôt aveuglée par les quelques rayons du soleil pénétrant dans ma chambre. Une fois accommodés à la lumière je vérifie près de la porte si ma valise est toujours là, si tout cela n'était pas qu'un simple rêve et je les referme à nouveau. Puis au bout de quelques minutes je me lève et par en direction de la salle de bain, je me souviens de cette maison comme si je n'en étais jamais repartie. Je me glisse dans la douche et des souvenirs ma reviennent alors à cet instant en mémoire dont les raisons de mon départ d'Arrowsic après mon divorce avec Nathanael.
▬ ▬ Ce jour-là, durant la nuit le stress m'avait envahie faisant ressurgir dans un rêve le souvenir de sa demande en mariage et à toutes ses choses que l'on avait partagées ensemble par la suite. Lorsqu'il m'avait demandé de l'épouser je me souviens qu'alors que j'avais répondu qu'il avait totalement perdu la tête, il n'avait pas voulu lâcher prise et avait ajouté mots pour mots « Pas du tout. À dire vrai, je n'ai jamais été aussi sûr de moi. Deviens ma femme. ». Et j'avais fini par accepter, moi la petite Parisienne j'avais accepté d'épouser l'homme que j'aimais plus que tout au monde. Cependant, tout ne c'est pas déroulé comme nous l'avions prévu, je pense que c'était en grande partie dut à notre jeunesse. Notre relation c'est vite dégradée et tout tombât définitivement en miettes lorsque j'obtins mon diplôme contrairement à lui. À partir de cet instant je me suis projetée dans l'avenir et pour cela je n'avais qu'un seul choix possible. Peu de temps après nous avons signé les papiers et bien que je me sois efforcée de lui cacher chacun de mes sentiments je n'en souffrais pourtant pas moins.
▬ ▬ Toutes ses images font ressurgir en moi des tristesses enfouies et pour la première fois depuis les deux jours que je suis ici, la nostalgie m'attaque à m'en tirer des larmes. Une fois propre et calmée je m'habille rapidement, me saisit de mon sac et prends la fuite hors de cette maison trop calme et propre pour me sauver des tous ces souvenirs qui s'imposent à moi chacun à leur tour. Dehors l'air est encore frais et chaque respiration engendre un petit panache blanc juste devant mes lèvres. J'avance avec le centre-ville pour destination histoire d'aller me racheter quelques bouquins et un peu de tissus pour ma nouvelle création. « Collin ... Cely', c'est bien toi ? » La voix provient d'une personne dans mon dos mais, je n'ai aucune idée de qui il s'agit et me retournant je suis surprise, je ne me rappelle plus du tout de son nom ni même de son prénom mais, son visage en revanche reste presque inchangé. S'approchant à grandes enjambées de moi elle sourit presque naïvement, de toutes ses dents. « Alors, tu es enfin revenue ?! Est-ce pour Nathanael ? » Ses yeux sont presque illuminés ce qui ne m'étonne pas puisse-qu'elle était une de mes très bonnes amies auparavant. « Oui je suis de retour et très heureuse de te revoir » Je réponds en esquissant le plus beau de mes souvenirs avec l'espoir que mon interlocutrice en oublie l'autre partie de la question. Mais c'est bien mal la connaitre que d'y penser et je vois à son regard qu'elle attend une réponse. « Hum ... écoute là je suis un peu pressée mais, laisse-moi ton numéro et on se voit bientôt pour reparler du bon vieux temps. » Rien qu'à son petit sourire en coin je sais qu'elle a compris que sa question m'indispose, elle me connaît bien et je n'ai pas beaucoup changé depuis l'époque où je vivais ici. Une fois nos numéros respectifs échangé je repars sur mon chemin. Mais les surprises n'ont pas l'air de vouloir en rester là et c'est en arrivant devant la supérette que je le vois. Toujours aussi blond carré et attirant en pleine discution avec un garçon de l'époque des études aussi. Les battements de mon cœur s'emballent et je comprends que malgré toutes ses années je ne l'ai pas oublié. Alors, instinctivement je baisse la tête et me hâte vers la petite librairie priant qu'il ne me voit pas.