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 Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot)

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MessageSujet: Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot)   Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot) EmptyJeu 3 Jan - 0:30

La température de la pièce baissait significativement à mesure que la journée s'écoulait. Les minutes et les heures devenaient une éternité. Le velux recouvert de moisissure et de poussière ne filtrait plus les rayons du soleil depuis des années. Et la neige qui recouvrait la fenêtre n'arrangeait pas les choses, au contraire. Il n'y'avait aucun moyen de déterminer l'heure de la journée, si bien que je dormais la plupart du temps, autant le soir qu'en plein après-midi.Le temps n'avait pas de signification lorsqu'on est enfermé, je tourne en rond à longueur de temps. Mes jambes frêles soulèvent alors mon poids plume, aussi fragile que de la porcelaine. Aussi faible et cadavérique qu'un cancéreux en phase terminal. La faim tiraillait mon estomac qui brûlait sous la flaque d'acide présente dans celui-ci pour combler le vide. Au delà de ça, la douleur féminine du début de mois venait s'ajouter. J'avais l'impression que quelqu'un s’immolait dans mon ventre, et qu'en même temps il donnait des coups pour tenter de s'échapper des flammes. Une grimace de douleur crispent mes traits. Pour me rassurer, j'attrape sous le matelas un morceau de chiffon noué sur le haut pour en faire une tête. La poupée de fortune se retrouve caler entre mes bras tandis que je me berce avec elle d'avant en arrière pour oublier. Oublier la solitude qui pèse sur mon âme comme une enclume dans l'eau. Oublier que le temps s'écoule si lentement et qu'autour de moi, il n'y'a que le noir et la souffrance qui me colle à la peau et m'injecte un poison lent : La folie. Un sanglot fini par sortir de ma gorge nouée et s’échoue en chaudes larmes qui ruissellent comme un torrent sur mes joues. Ce n'est que ses pas qui font immédiatement cesser mes pleurs d'enfant. D'un revers de la main, je tente de sécher l'eau salé rapidement. Je sais qu'il n'aime pas que je pleure, ça l'énerve. La peur me noue un peu plus le ventre et me prends au tripes. J'enfonce ma poupée son mon lit, attrape ma couette et me loge dans un coin de la pièce, cachée sous les draps. « Veux pas. » Je secoue la tête de gauche à droite dans l'espoir qu'il ne remarque pas ma présence. Mais dans une pièce aussi petite, j'avais plutôt l'air d'une névrosée.

Consciente que mon camouflage ne me cachait uniquement dans des espoirs vains, je retire la couette et me jette à ses pieds, tenant fermement ses chevilles entre mes doigts tremblants. « Nan. Pas aujourd'hui. J'ai du sang. » Puis je me relève à sa hauteur, glissant ma bouche à la commissure de ses lèvres pour tenter de l'amadouer. Mes yeux encore rouges et embués le supplient du regard. Mais au fond, je vis avec lui depuis tellement d'années, que je sais pertinemment que mon comportement d'enfant capricieuse ne fera qu'attiser la folie. Quoi que je dise et quoi que fasse, le résultat sera la même, si ce n'est pire. Il se fichait bien de savoir si je n'étais pas d'humeur à assouvir ses désirs aujourd'hui, que j'avais mes règles ou que j'avais mal quelque part. Pourtant, malgré ce qui m'attends, je m'accroche à son t-shirt et me colle contre son torse musclé comme si je m'accrochai à un mince espoir de voir une humanité dans ses prunelles d'ombres. Mais ce qu'il voulait, il le prenait. Point. C'est alors que je trouve l'idée la plus stupide, je me mets à courir à l'autre bout de la pièce. Le jeu du chat et de la souris. Chaque fois qu'il approche, je fuis dans le sens inverse. J'ose à peine lever les yeux vers lui. Mon cœur s'accélère et manque d'exploser ma cage thoracique. Il va pas m'attraper. Il m'aura pas. A jouer avec le feu, on fini par se brûler.


Dernière édition par L. Mermaid Wilson le Sam 5 Jan - 3:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot)   Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot) EmptyJeu 3 Jan - 2:38

Couché sur le canapé du salon, la bouteille d'alcool glisse de mes doigts, rencontre le sol. Bam. C'est à peine si le son des morceaux de verre contre le carrelage vient jusqu'à mes tympans. Mon regard, perdu dans la contemplation de mon crucifix me rappelle qu'encore une fois, je prononcerais la prière avec une gueule de bois. Elle est belle la voix du tout-puissant. Tellement magnifique qu'elle me donne la gerbe. « Ô mon Jésus, pardonne nous péchés. Préserve nous du feu de l'enfer. Conduis au ciel toutes les âmes. Spécialement celles qui ont le plus besoin. De ta miséricorde. Amen. » Ces mots, murmurés par la folie, m'écorchent la bouche. J'emmerde Dieu et sa puissance, j'emmerde toutes ces choses qu'il promet sans jamais lever le petit doigt. Il est tellement fort qu'ils l'idôlatrent sans jamais remettre en question sa parole. Mais au fond, ce connard a raison … il a raison. C'est tellement facile d'abuser de son pouvoir que j'aurai fait la même chose. La naïveté de l'Homme est de loin sa plus grande beauté. Je l'admire. La désire. D'un geste brusque je tends mon bras en direction de la table basse pour attraper mon verre de whisky. Dernières gouttes de mon ami Jack Daniel's. Sa caresse me brûle la gorge en même temps qu'elle attise un peu plus mon aliénation. Sans réfléchir une seule seconde, mes pieds nus se posent sur le sol. Les picotements de mon épiderme me rappellent que quelques minutes plus tôt une bouteille s'est brisée. Et merde. Le sang se mélange au reste d'alcool alors, qu'impétueux je me relève et monte les escaliers. Le craquement des marches sous mon poids semble témoigner de leur agonie, si vieilles qu'elles menacent de s'effondrer à tout moment. L'épaisse porte en bois se dessine finalement sous mes yeux. Mon oreille se pose délicatement sur celle-ci alors qu'un sourire angélique s'empare de mes lèvres encore humides. Tu entends ma puce ? Tu entends le son de la démence venir à toi ? Mes doigts caressent le bois, comme impatients de redécouvrir le corps de cette gamine. Mes phalanges suintent la perversion. Cadenas ouverts, je pénètre dans la pièce tombée dans la pénombre depuis des heures et prends soin à refermer derrière moi la porte renfermant ce secret. Mon secret.

Elle est là, couchée sur le sol, recouverte d'une simple couverture. Mon sourire se retrouve pourtant vite effacé par ses paroles. « Veux pas. » Mes sourcils se froncent lorsque son corps fragile rejoint le mien. Je ne bouge même pas en sentant les mains de Mermaid entourer mes chevilles. « Nan. Pas aujourd'hui. J'ai du sang. » Comment ça, pas aujourd'hui ? Les battements de mon cœur s'accélèrent, alimentés par le désir sexuel. La fièvre monte. La colère aussi. J'ai toujours eu tendance à être bien plus irritable sous alcool. Faut croire que cette gamine avait choisit son mauvais jour pour refuser de m'offrir son corps. Mon regard funèbre la transperce au contact de ses lèvres contre les miennes. La bête brise les chaînes, se réveille plus puissante et cruelle que jamais. Mes doigts se perdent dans sa longue chevelure rousse alors que, suicidaire, elle s'éloigne. Je ne peux retenir un tremblement fou remuer mes entrailles. Son cors s'éloigne. Ma poupée se fait la malle. Mais ma puce, Ezekias ne te veut pas de mal, tu le sais. Il t'aime plus que tout. Allez, reviens. Ma main l'effleure, son corps m'échappe une nouvelle fois. Un grognement me noue la gorge : celui de la colère. C'est tellement pas le moment d'énerver Papa. Guidé par la rage, je parviens finalement à l'attraper violemment par son t shirt et la plaquer fermement contre l'un des murs humides de la pièce. Mes cheveux, encore mouillés par la neige fondu sont collés sur mon front, rendant ainsi mon regard encore plus dur qu'il ne l'est déjà. Je remue sèchement la poupée de chiffon pour lui montrer que son petit jeu ne marchera pas avec moi. Qu'un caprice ne l'aidera pas à s'échapper de l'enfer. Tu es prise dans une toile, mon enfant. Je m'autorise même à lui foutre une claque monumentale. Suite à ça, mes lèvres effleurent sa mâchoire pour remonter calmement à son oreille gauche. « Ce n'est pas un peu de sang qui va me faire peur … au contraire. » Ma voix se coupe pendant que ma main libre se pose sur sa cuisse. « Ça glissera mieux. » La douceur de mes paroles est trompeuse, la vérité c'est que la lave monte. Je suis un volcan. Encore énervé, mes doigts, tremblants de haine resserrent un peu plus leur étreinte sur le morceau de tissu. « Maintenant, tu vas te laisser faire. D'accord ? » Et, accessoirement, fermer ta putain de gueule et te soumettre. Je ne t'ai pas élevé comme ça. Brûlé à vif par mes désirs sexuels, je la jette violemment sur son lit. Mon regard la transperce, à nouveau. Mon poids l'écrase, l'empêche de bouger. Mes mains se perdent sur son corps et mes lèvres réclament les siennes.

Prise au piège.
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MessageSujet: Re: Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot)   Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot) EmptySam 5 Jan - 4:43

Dans cette petite pièce minuscule, l'espace de quelques secondes, l'espoir s’insinue. Il frotte dans l'air dangereusement comme un gaz nocif. C'est bercé d'illusions que je joue a ce petit jeu avec lui. Celui du chat et de la souris. Du prédateur et de la proie. La souris n'a pourtant aucune chance, elle sait. Mais elle tente quand même de s'enfuir. De trouver un petit trou pour s'y cacher et attendre que le chat se lasse de l'attendre. Mais il n'y a aucun refuge ici. Simplement la fatalité d'être prise au piège et d'attendre de se faire dévorer vivante. Je tourne en rond. Mon regard brillant se pose sur la porte, mais il disparaît aussitôt lorsque je la vois scellée sur le monde extérieur. Le maigre espoir disparaît pour ne laisser que l’adrénaline qui se dilue avec la peur. Elle disparaît une dernier fois, rongée par la terreur qui se peint sur mon visage de porcelaine, lorsqu'il me saisit par mon haut. C'était terminé. Les dés venaient de tomber, et Ezekias venait de faire un plus gros chiffre. J'avais perdu. Mon dos rencontre avec violence le mur glacé tandis que le corps brûlant de haine de mon bourreau contredit la température. J'ai chaud et j'ai froid. Sous mes pieds, le sol tremble et se dérobe. Il laisse un gouffre aux profondeurs abyssales et ténébreuses. Si je pouvais, je plongerai les yeux fermés en enfer pour lui échapper. Mais t'es déjà en enfer et cette fissure obscure et inconnue semble plus accueillante que ses bras. Comme si j'avais le choix. Je tremble. Je n'ose pas croiser son regard de peur d'y lire de la déception et de la haine. Je n'ai jamais voulu qu'il me déteste. Au contraire. Il sait à quel point je lui suis soumise. Reconnaissante de ce qu'il peut m'offrir. Il sait aussi que je l'aime plus que n'importe qui pourrait le faire. Oui, je serais toujours là pour lui. Pour satisfaire ses moindres désirs. C'est pour ça que je suis là. Que je suis née. Qu'il me garde en vie près de lui. Je ferais tout pour cet homme. Je le laisse mollement me secouer, me prouvant un peu plus qu'elle connerie je venais de faire. Sa main rencontre ma joue avec tant de violence, que ma tête se tourne sous le choc en laissant une marque rouge vive. Mais c'est pas assez. J'aurais voulu qu'il me frappe encore si ça pouvait le calmer. Le soulager. J'étais la seule responsable de mes actes, je devais assumer pleinement les conséquences maintenant. « Ce n'est pas un peu de sang qui va me faire peur … au contraire. » Comme si après tant d'années, je n'avais pas conscience de ses limites. Il n'en avait aucune. Pas la moindre. Tout était bon pour le faire jouir. Ezekias était capable de tout, mais surtout du pire. Ma poitrine se soulève lorsque sa paume rencontre ma cuisse. Mon cœur rate un bond. J'oublie de respirer. Je n'ose même pas cligner des yeux face à cette menace présente sur mon épiderme. « Ça glissera mieux. » Un long frisson me parcours l'échine tandis que pour me faire pardonner, je glisse mes mains fébriles sous son t-shirt. Mes lèvres se posent dans son cou. L'effleure subtilement. Les effluves de son parfum m'apaise mais, ironiquement, m'effrayent aussi. Je peux sentir contre mon torse, son cœur battre anormalement vite alors qu'il arbore un ton calme et serein. Un organe insoupçonné chez lui mais qui pourtant, est bien présent. Ses muscles se crispent. Trahissent son état d'esprit. Du calme mon amour. Je suis à toi. « Maintenant, tu vas te laisser faire. D'accord ? » Je hoche la tête en signe de soumission et relaisse mon poids s'écraser sur le matelas sans n'y opposer la moindre résistance.

Cette fois-ci, je le regarde. Comme un agneau face à un loup. Je vois déjà ses crocs se planter dans ma chair avec un plaisir malsain à goûter au sang. Mon sang. Bien plus lourd que moi, il m'écrase, empêche la moindre manœuvre. Je suffoque sous cette pression à la fois physique et psychologique. C'est à ce moment que je pose mes lèvres contre les siennes, épuisant le reste de mes forces dans ce baiser. Il relâche la pression légèrement. Ma langue vient alors chercher la sienne avec envie, s’immisce dans sa bouche délicatement. Elle entame une valse avec la sienne, comme pour lui prouver une dernière que j'étais prête à coopérer entièrement. Corps et âme. Les larmes silencieuses restent logées dans mes pupilles bleues, impatientes de pouvoir évacuer ce trop plein d'émotions après son départ. Mais avant tout, il fallait tenir. Encore un peu. Je profite du moment où il se détend assez pour pouvoir me glisser en dessous et m'échapper. Pas pour lui fuir cette fois-ci. Cette idée avait disparu aussi vite qu'elle était venue. Mais pour lui donner ce qu'il veut. Face à lui, je me déhanche sensuellement sur une musique sourde, laissant mes vêtements glisser les uns après les autres sur le plancher. Je me retrouve vêtue d'un simple bout de tissu qui cache encore l'essentiel. Mon regard s'accroche au sien pendant que, à quatre pattes, j'avance vers lui silencieusement. Le bouton de son pantalon saute sous mes doigts habiles. Puis sa braguette avant que je n'y glisse ma main qui se fraye un chemin jusqu'à son sexe. Du bout des doigts, je le caresse en dessous et au dessus du tissu. Je ne le libère qu'une fois celui-ci trop à l'étroit. Nu, mes yeux s'échouent sur son corps. La douleur acide dans mon bas ventre m'empêche encore de réfléchir correctement. Peut-être que si je le satisfait assez avec ma bouche, il en oubliera d'aller chercher ailleurs. Peut-être. Cette simple pensée me soulage, m'incite à aller entourer son sexe de mes lèvres avec envie. Sans hésiter, ma langue le découvre entièrement, pendant que ma bouche l'explore de long en large. Ma main accompagne ses longs vas et viens en cadence. Sans m'arrêter. Jamais.
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MessageSujet: Re: Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot)   Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot) EmptySam 5 Jan - 18:05

Son corps tremble sous mes mains. Ses muscles se crispent alors que mon poids cherche à la canaliser. Magnifique papillon aux ailes froissés. Gigoter ne l'aidera pas à s'échapper de la toile dans laquelle il s'est pris. Mourir d'épuisement, voilà son triste destin. Ou tué par l'araignée en elle-même. Mon regard ténébreux se perd dans le sien, en parfaite opposition à mes iris bruns. L'agonie de ses yeux fait monter la fièvre. Me pousse à devenir encore plus insistant et brute que je le suis déjà. Mes mains brûlantes caressent son épiderme sans aucune gêne. Mes doigts se perdent dans sa longue chevelure rousse portant l'odeur humide de cette chambre. Mes lèvres se perdent sur son cou pour y laisser des traces violines. Comme si elle n'en avait pas déjà assez comme ça. Je suis tellement fou d'elle qu'en sa présence je deviens une véritable bête sauvage. Tu entends ma puce ? Tout ça c'est de ta faute. Si papa ne se contrôle pas c'est parce que tu l'y oblige, tu le mènes à bout. Les chaînes se brisent totalement à son hochement de tête alors que je lui murmure à l'oreille un « C'est bien. » encourageant. Féliciter un chien aurait été la même chose. Le ton est identique. Plein d'enthousiasme et doux. Pourtant, à la moindre erreur, je n'hésiterai pas à sortir les armes. La vérité c'est que plus les minutes passent et plus j'ai l'impression de devenir fou. Un putain de volcan qui menace à tout moment de laisser sa lave s'écouler pour ne rien laisser derrière lui. Même collée contre moi, Mermaid ne m'appartient pas assez. Chaque matin, en allant la voir, j'ai toujours cette putain d'appréhension : celle qu'elle ne soit plus là. Ce petit bout de souffrance est de loin ma plus belle création. Ma plus grande fierté. L'admiration que je peux lui porter est sans limite. L'amour aussi. J'ai peut-être pas la meilleure façon de le lui montrer mais c'est pas grave parce que moi … moi je le sais. Mon cœur bat d'ailleurs à vive allure, j'ai l'impression qu'il va exploser sous ma cage thoracique au fur et à mesure que le désir de la posséder augmente sur chaque parcelle de mon âme. Je suinte la bestialité. Sa langue rencontre la mienne, l'emporte dans une danse aussi sauvage que le reste. Mes yeux se ferment alors que mon bassin se frotte au sien. Le démon s'éveille, fait cramer le bas de mon ventre d'un désir sournois. C'est bien ma jolie, c'est parfait. Tu vois quand tu veux. Et autour de nous, le vide continue de s'agrandir un peu plus. Comme pour l'empêcher de s'échapper et lui rappeler comme elle peut être prisonnière.

Un sourire carnassier se dessine sur mes lèvres lorsque son corps m'échappe. Mes yeux, aussi affamés que le reste s'accrochent à sa silhouette et la fixent sans aucune trace de gêne. Elle est mienne. Je n'ai pas à me priver de quoi que ce soit. Son épiderme, ses os, ses pensées, son visage, absolument tout m'appartient. J'peux même imaginer les flammes de l'enfer lécher sa peau déjà recouverte de bleus. Brûler les ailes qu'elle n'a déjà plus depuis longtemps. Le spectacle qu'elle m'offre est si magique que j'en oublie l'espace d'un instant son petit jeu de tout à l'heure. Cela ne l'épargnera pourtant de rien. Machinalement, sa main se pose sur mon sexe déjà durcit par le désir. Mon corps devient une véritable éruption au contact humide de sa bouche sur ma queue. La perversité réveille mes instincts animaliers. C'est alors que d'un geste vif mes mains se posent sur sa tête pour l'obliger à y aller plus vite et plus fort. Je ne capte même pas ses hauts de cœur et donne de violent coup de bassin pour ressentir le plus de sensation possible. Atteindre sa gorge et m'y sentir à l'étroit. Avoir cette impression de la découvrir un peu plus encore. Allez, Mermaid, il est temps de passer aux choses sérieuses. Mon visage aux traits durcit se plantent en direction de la jeune fille. D'un geste vif, ma main lui arrache la dernière couche de tissu pour la plaquer violemment sur le matelas. Dos à moi, mes lèvres remontent jusqu'à sa nuque et réclament les siennes. Mes doigts pénètrent son sexe recouvert de sang, juste pour vérifier qu'elle ne ment pas. « J'espère que tu aimes la sodomie. » Rire hystérique alors que je la pénètre sèchement sans penser une seule seconde à la douleur que cela peut lui procurer. Au fond, j'en ai rien à foutre, seul mon plaisir compte. Le sien est inexistant. C'est ce à quoi servent les poupées gonflables non ? Mes vas et viens n'ont cesse d'accélérer leur vitesse et leur brutalité en même temps que de mes mains, j'entoure son cou de ma ceinture. D'un mouvement sec, je resserre l'étreinte du cuir sur sa peau pour l'obliger à se soumettre un peu plus encore. A présent, de ma bouche ne s'échappe que de longs grognements de satisfaction. Le démon est en train de prendre son pied, de monter lentement au septième ciel en violant un peu plus une pauvre innocente. En lui enlevant, au rythme des minutes toutes traces de dignité.

Encore fou de rage, je me dégage violemment d'elle pour la retourner et la pénétrer une seconde fois. J'en ai rien à foutre qu'elle ai mal. Je me fous de savoir qu'elle saigne ou pas. C'est pas un peu de liquide rouge qui va m'empêcher de continuer sur ma lancée. D'ailleurs, je continue avec toute la violence du monde mes allers retours en elle. J'y vais tellement fort que c'est pas limite si je lui explose pas le vagin à vouloir y aller le plus profondément possible. Et la ceinture qui n'a cesse de lui couper froidement la respiration. Mon visage, à quelques centimètres seulement du sien laisse mon souffle saccadé se mélanger au sien, inexistant. C'est un peu comme si, soudainement, je lui volais la vie. « Pourquoi tu m'as fait ça ? » Encore une fois, je lui mets sur les épaules tout le poids de ma colère. J'veux qu'elle pense des tas de choses aussi absurdes que les autres. Que le culpabilité l'écrase totalement. Si je suis dans un tel état c'est parce que c'est de sa faute. Si elle ne connaît pas le jour, c'est encore de sa faute. Tout comme elle est fautive de la violence de mes gestes ce soir. Absolument de tout. « C'est de ta faute si tu as mal. Uniquement de la tienne, t'entends ? Papa n'aime pas quand tu le repousses. » Ma voix, aussi douce que d'habitude semble pourtant se briser entre deux gémissements pour devenir beaucoup plus froide. « Tu me pousses à ne plus t'aimer. » Nouvelle claque dans la gueule alors que je relâche l'étreinte sur son cou pour l'empêcher de suffoquer totalement. « Tu me fais tellement de mal Mermaid. » J'parviens même à faire trembler mes lèvres pendant que mes coups de bassin deviennent plus doux, juste pour l'amadouer un peu plus. « C'est quand que tu seras reconnaissante de tout ce que je te donne ? QUAND ? » L'alcool me grille un à un les neurones, fait naître en moi une vague dévastatrice de colère dont elle sera encore une fois victime. Poor little thing.
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MessageSujet: Re: Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot)   Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot) EmptyDim 6 Jan - 15:37

 « C'est bien. »  Ces mots achevèrent d'emporter les derniers vestiges de ma résistance et je m'abandonnais mollement à ses désirs les plus sauvages. Plus profond. Plus fort. Son intimité violait ma bouche avec une telle force, que les mouvements de son bassin étaient devenu un véritable supplice. Il provoquait en moi un dégoût et une gêne profonde, menaçant de me faire vider le peu contenu dans mon estomac. C'est une bile acide qui finissait par remonter irrémédiablement. Le liquide me brûle l’œsophage. Me noue la gorge. Malgré tout, je continu sans même prendre la temps de souffler. Ma respiration est calme et contrôlée, aussi bien que je respire par le nez. Mes mains délicates, en désaccord avec mon cerveau parcours son corps avec une telle douceur que dans cette atmosphère bestial, ça semble dérisoire. Mais pour moi, chacun de mes gestes en contradiction avec les siens me procuraient une tendresse infime dans un monde aussi hostile. Comme si après des années d’errance sur une mer agitée, une île au loin apparaissait. Baignée d'une lumière aveuglante et d'un ciel bleu azur. Sous le bout de mes phalanges, sa peau devient douce et subtile. Elle est chaude et enivrante. Par ce simple touché, son enveloppe charnel qu'on pouvait imaginer aussi dur que son âme, pouvait devenir de la soie. Frisson.

Mais cette île était tellement loi. Très loin. Mes lèvres s'éloignent de son sexe à contrecœur. Sous ses yeux durcit par le désir le plus primaire, je ne peux m'empêcher de baisser les miens aussi bas que je le peux. Je ressens toute sa colère et la tension qui émane de son être entier comme une aura de puissance dévastatrice. Je me retrouve submergée par elle avec un telle force, que mes jambes chavirent. A la dérive. Seconde seconde n'est qu'une souffrance extrême. La douleur dans mon bas ventre me tiraille dans tous les sens. Le souffle court, je me laisser aller contre le matelas. Aussi soumise qu'un chien dressé. Mes abdominaux sont tellement contractés qu'ils en deviennent aussi durs que de la roche. Atrocement tendus. Le bas de mon dos hurle, brûlé à vif. Le supplice me prends au tripes. M'arrache toute pensée à ce moment là. Je suis incapable de bouger. De parler. De penser. Je serre les dents tellement fort, que mes dents vont finir par exploser sous autant de pression et ma mâchoire se déboîter. C'est à peine si je sens ses doigts venir en moi. « J'espère que tu aimes la sodomie. » Sa voix au loin résonne faiblement. Incessamment. Avant que je n'ai eu le temps de déchiffrer ses paroles, son sexe fait intrusion dans mon corps. Mais pas seulement. Il pénètre aussi mon âme entière. Ma main empoigne fermement les draps. Quelques minutes Mermaid. Ce n'est rien. Sous ses coups de bassin, mon corps est prit de violents tremblements incontrôlable. La douleur s'exorcise comme elle peut. Tandis que la seconde d'après, un morceau de cuir vient me priver d'oxygène. Comme un poisson hors de l'eau, je cherche en vain de luter contre l'inévitable. Ma bouche s'ouvre et se ferme, cherchant frénétiquement de l'air. Mais il n'y a rien. Rien si ce n'est les soupirs d'un animal en rut satisfait de se laisser aller à ses désirs. Au creux de ma gorge. De mon être entier. Je hurle à la mort. Ce cri me secoue les entrailles. M'arrache un frisson d'effroi. Le temps se fige dans le sablier. Les grains de sable ne s'écoule plus. Ma peau prend une teinte rouge sang tandis que d'un coup, sa queue pénètre mon sexe. Sa chair claque contre la mienne et témoigne de la violence des coups portés. J'ai mal. Tellement mal. Et pourtant, avec ce qu'il a pu me faire subir, la douleur m'est tellement familière qu'elle était devenue supportable depuis longtemps. Mais là, c'était différent. Mes ongles s'enfoncent dans sa chair sous les sensations insupportables que je subis. Mes yeux se révulsent. Je plonge la tête la première dans le gouffre. Je n'entends plus rien. Mais je ressens tout. Jusqu'à son souffle qui incendie chaque parcelle de mon âme. Je perds pied.

Je suis ici. Mais ailleurs. Je suis des années en arrière. Il me semble que c'était il y a une éternité et en même temps, que c'était hier. C'est la première fois que je pose mon regard sur celui qui sera désormais mon père. Ses traits sont plus doux que lorsque je l'ai quitté dans cette chambre. Il n'est plus énervé. Ses yeux s'ancre dans les miens et promettent tellement de choses. Ses pupilles brillent d'un feu incandescent. Celui de la mort et de la destruction. Un long frisson me traverse. Mon cœur palpite sous ma poitrine encore inexistante face à ce regard trop insistant. De ses deux iris brunes, j'ai l'impression désagréable qu'il sonde mon âme à la recherche d'une faille. Je suis incapable de me défaire de ses yeux. Irrémédiablement, ils m'attirent comme un papillon le serait d'une lumière artificielle. Je vole inconsciemment. C'est alors que ma petite main fragile se pose sur celle de Ezekias et qu'un sourire se glisse sur mon visage enfantin. Tout va bien aller. Quelques jours plus tard, ses doigts entreront en moi pour briser la fine membrane, laissant un filer de sang s'écouler entre mes jambes. Et ainsi, m'ôter toute innocence dans mon regard. J'étais devenu sa chose qu'il façonnait à sa façon. Diamant brut, il me taillait avec minutie et perfection. A l'image de ce qu'il a toujours voulu.

 « Tu me pousses à ne plus t'aimer. » Je ne vis que pour ça. Pour son amour ténébreux. De sa façon de montrer que je suis sienne en toutes circonstances. L'air parvient enfin jusqu'à mes poumons qui se remplissent trop vite face à l'urgence. Je tousse. Recrache le surplus. J'ai envie de lui dire à quel point je peux l'aimer. Que je serais toujours là pour lui. Pour toujours et à jamais. Mais les mots restent coincés quelque part. « Tu me fais tellement de mal Mermaid. »  Face à cette réalité, mes yeux s'emplissent d'eau salé qu'ils menacent de déverser comme un flot déchaîné. Malgré la douleur, je me cambre et pousse un petit gémissement de plaisir lorsqu'il s'enfonce plus délicatement en moi. Prise de convulsion, je m'accroche à son cou comme une bouée qui m'empêche de sombrer au fond de l'eau. Je me noie à présent dans mes propres larmes de détresse. « Non, non. » Je ne veux pas blesser. Lui faire du mal. C'est bien la dernière chose que je veux. Je préférai mourir, être torturée encore des milliers de fois par l'homme que j'aime si ça pouvait lui faire plaisir. Peu importe. Ma vie n'a aucune importance face à la sienne. Je l'aime sans restriction. Sans rien lui demandait en retour. Je ferais tout pour lui. Tellement tout. Je serais ce qu'il désir. Soumise de ses pulsions. Je m'accroche encore plus fermement à lui. « C'est quand que tu seras reconnaissante de tout ce que je te donne ? QUAND ? » Les émotions sont si fortes, quand j'en oublie cette douleur dans mon bas ventre. J'oublie absolument tout si ce n'est cette colère dans sa voix. Sa déception me fait si mal, que j'ai l'impression d'en mourir. « Pardon. Pardon. Je t'aime moi. Je suis reconnaissante. Je ferais tout pour toi. Je suis à toi.» Je me redresse fébrilement pour passer le bout de ma langue sur ses lèvres froides et insensibles. J'aspire le moindre de ses sentiments négatifs. Comme si, d'un coup de langue, je voulais effacer la haine sur ses lèvres retroussées et déformées par celle-ci. J'aurais voulu lui donner encore du plaisir pour le voir dans tous ses états les plus primaire. Le sentir jouir profondément en moi. Pour qu'il m'aime de nouveau et qu'il se calme. Mais au lieu de ça, mes mains se détachent de son cou contre ma volonté. Prise d'un violent vertige, je me laisse tomber comme une poupée de chiffon sur le matelas. Paniquée, alors que la douleur se fait soudainement plus violente, ma gorge se dénoue et un hurlement de souffrance s'échappe de celle-ci. Ma main se pose sur mon ventre, à l'intérieur, quelque chose bouge. Pousse vers le bas avec force. « ARRETE. JE T'EN PRIE. » Je suis persuadé que toute cette douleur est celle que mon père m’inflige pour me punir. J'ignore comment, mais je sais qu'il est le coupable. Pourtant, jamais il ne m'avait puni avec autant de violence. Je n'ai jamais eu aussi mal. Pas même lorsque pour la première fois alors que j'avais neuf ans, son sexe trop envahissant était entré en moi avec tant de violence et d'envie que j'en avais pleuré pendant des jours, incapable de marcher. « Je t'en supplie... » Le souffle rauque, je sens un liquide chaud s'écouler entre mes jambes.
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MessageSujet: Re: Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot)   Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot) EmptyDim 6 Jan - 22:18

Mes tremblements se mélangent à celui de la victime. Mon corps sous tension n'est qu'une nouvelle décharge électrique à chaque coup de bassin donné. Je peux remarquer au bord de ses paupières des larmes acides. Celles d'une souffrance silencieuse. Fruit de mes actes, je la pousse à exprimer ce qu'elle ressent pour mieux l'enterrer. Ses joues, encore rougies par mes claques lui donnent un air encore plus fragile. C'est pour son visage de porcelaine que j'ai mis de côté ceux qui faisait de moi un homme bien. Ses grands yeux bleus ont détruit toutes traces d'humanité à l'instant même ou j'ai pu les croiser. C'était tellement … magnifique. Attirant, aussi. Un peu comme un poison dont on ne peut se défaire. Ça vous ronge l'âme pour ne laisser qu'une trace brûlante au fond de votre corps. Il n'est pas question d'amour, de vérité ou d'espoir. Non, c'est simplement basé sur une cruauté psychédélique. On ne sait réellement d'où elle vient mais une chose est sûre : c'est merveilleux. Oui, Mermaid est une forme de psychose à elle seule. Ma psychose. Cette déconnexion presque totale de la réalité. Elle est mon aliénation. Mon cancer. Ma folie. L'incarnation même d'une part sombre de mon âme. Ce doit être pour ça d'ailleurs que je ne parviens pas à l'aimer comme un homme aimerait sa femme. Une grand-mère son chien. Ou encore un enfant sa mère. Mon affection pour elle est aussi confuse que mes pensées. Aussi noire que mon cœur. « Non, non. » Sa voix fragile est une nouvelle bouffée d'oxygène pour moi. Je lui vole tout ce qu'elle peut émaner. Et elle le sait, que chaque prise de respiration m'appartient. Chaque battement de son cœur aussi. Enfermée dans cette minuscule pièce, elle est un peu comme un insecte attrapé par un enfant que l'on a enfermé dans une boîte. S'il cesse de respirer on le jettera parce qu'il ne nous sera plus d'aucune utilité. Mais, naïf, l'animal respire dans sa boîte en carton parce qu'il espère au plus profond de lui retrouver une part de liberté. C'est alors que, comme Mermaid, chaque de seconde de sa vie est perdue pour les caprices de son propriétaire. Seulement, vous en avez déjà vu, vous, des insectes sortir vivant de leur bocal improvisé ? « Pardon. Pardon. » Un sourire satisfait prend place sur mes lèvres. La part de cruauté se retrouve brisé en deux par un filet de désespoir. « Je t'aime moi. » Énième éclat de lumière dans les ténèbres. Mon regard insensible reste attaché au sien. Comme pour lui montrer que rien n'est jamais acquis. Pourtant, sous ma cage thoracique, mon cœur bat à vive allure. Comment peut-on aimer un homme qui vous fait souffrir depuis toujours ? C'est tellement impensable que j'ai parfois du mal à croire la sincérité de ses mots. Elle ne sait pas ce que c'est … le véritable amour. La douceur, les sentiments, toutes ces choses indispensables à l'homme. Ça ne lui appartient pas. Mermaid ne sait pas à quoi cela peut ressembler. « Je suis reconnaissante. Je ferais tout pour toi. Je suis à toi.» La voilà qui entretient ma folie. Mes coups de bassin s'accélèrent. Ses mots m'incitent à y aller plus fort, à ne pas avoir de limites avec elle. Je suis un être dont la violence est innée. L'élément le plus futile du monde suffirait à alimenter sa bestialité. Encore plus venant de sa propre addiction.

Sa langue effleure ma bouche qui s'empresse de l'attraper pour nous unir dans un baiser désespéré. A un moment, on pourrait presque croire que la situation prend des allures normales. Un couple qui fait l'amour malgré l'âge d'écart impressionnant. Jusqu'à ce qu'un hurlement vienne faire vibrer avec insolence mes tympans. Mes nerfs se tendent, deviennent à eux seuls de véritables bombes nucléaires. « ARRETE. JE T'EN PRIE. » Instinctivement, ma main se pose sur la bouche de la rousse pour l'empêcher de continuer sur sa lancée. Pas maintenant. Et mes mouvements, qui n'ont cesse d'accélérer, incapable de retenir ma violence. « Je t'en supplie... » Son corps se contracte sous ses paroles. Je reste pourtant sourd à ses supplications, incapable de mettre fin à mon plaisir personnel. Du moins, jusqu'à ce qu'un liquide chaud s'échappe de son corps pour s'échouer sur ses jambes et les miennes. « Merde. » Me dîtes pas qu'elle est en train de me pisser dessus. Nan, elle en serait pas capable, pas Mermaid, pas elle. Mon visage se durcit lorsque mon regard se pose sur sa main posée sur son ventre. Mes doigts se glissent un chemin sur celui-ci et comprennent avec effroi la source de cette souffrance. « C'est pas possible. » Impensable. Mais pourtant si prévisible. Depuis que je la touche je n'ai jamais essayé de me protéger avec elle. J'ai jamais voulu qu'un simple morceau de caoutchouc ne nous sépare. Chair contre chair. Pas une seule barrière, même pas celle de la sécurité. « Tais-toi. » Ma voix est basse, étranglée par les gémissements alors que j'atteins doucement le seuil du plaisir intense. Je ne peux me reculer d'elle. Pas à un moment si important. J'ai beau sentir la tête du nouveau né descendre je continue de donner mes coups de reins. Ma soif d'atteindre le septième ciel est plus forte que tout. Bien plus que cet accouchement inattendu. Que la souffrance de Mermaid. C'est tellement bon que j'ai l'impression d'en crever. Les grognements qui s'échappent de mes lèvres sont aussi brûlés que l'âme de ma victime. Aussi écorchés que ses larmes. Dans un ultime soupir de jouissance démesurée, je laisse couler en elle une partie de mon essence. Au diable ce gosse qui ne demande qu'à sortir. La source de mon plaisir la pénètre, une nouvelle fois alors que, fatigué je mets fin à notre union. Nous devenons à nouveau deux entités différentes.

Le calme après la tempête comme on dit. Sauf qu'encore une fois je brave le mauvais temps. Recouvert de sang et de liquide amniotique je plonge sans hésiter mes mains dans le vagin de Mermaid pour tenter d'y attraper ce putain d'indésirable. C'est pas possible. Une lueur folle fait briller mon regard. La colère renaît de ses cendres. « Bouge pas. » Mes gestes toujours aussi brutaux écartent ses cuisses pour mieux accueillir la tête du nourrisson qui s'approche à une vitesse ahurissante. Ou alors c'est peut-être moi qui vois soudainement le temps défiler à une allure incontrôlable. Cette gamine, ma gamine est en train de donner la vie à un autre être. C'est impossible. Elle est si fragile et intouchable qu'une autre vie ne peut pas venir choisir son corps comme abris. Si j'avais su, je lui aurai très certainement donné un coup de pied dans le bide. Ou bien des cachetons pour annoncer une fausse couche. Je sais pas. Mais, ce gosse ne serait pas là. Il était le fruit de notre union. La descendance de ma créature. C'était impossible. Je ne veux que d'elle, pas d'un autre tas de cellules. Je n'ai besoin de personne d'autre. Sentir la présence du petit dans son vagin fait naître en moi une jalousie que je ne soupçonnais plus. Il avait eu le droit d'être totalement en elle, de caresser chaque parois de son corps. Alors que moi … moi je n'avais que son vagin et sa bouche pour l'atteindre intérieurement. « Dégage de la putain. » Ma gorge tremble et rend le timbre de ma voix beaucoup plus aiguë que la normale. Mon visage déformé par la haine se retrouve lui aussi recouvert de sang alors que je passe l'une de mes mains sur mon front pour me donner du courage et observer l'ampleur de la situation. Tout part en vrille. En un quart de seconde, ce gosse venait de détruire le lien qui me liait à Mermaid et apporter avec lui ce que je n'avais jamais eu. Impatient de l'éjecter du corps de ma fille, mes doigts se posent sur le crâne alors que je tire de toutes mes forces pour l'extirper de là. J'y vais tellement fort que c'est pas limite si mes ongles s'enfoncent dans le crâne de l'innocent. Épuisé, totalement crevé je peux finalement sentir son minuscule corps quitter l'être de ma douce. C'est d'un coup de dent sec que je coupe le cordon ombilical. Encore tremblant, je l'enroule dans mon t shirt et me rends compte avec dégoût qu'en plus d'être notre fils tout ne va pas pour lui. Ses yeux écartés et son visage me font comprendre à l'instant même où je l'ai dans les bras que c'est un trisomique. J'manque de lâcher tout ce que j'ai dans mon estomac lorsqu'un premier gémissement quitte ses poumons, signe de vie. Putain, et si j'le lâche, là ? Ouais, c'est une foutue bonne idée. Elle me traverse d'ailleurs l'esprit jusqu'à ce que mon regard se pose à nouveau sur le corps de Mermaid. Merde. C'est d'un geste vif que je pose le nouveau né sur le torse de la jeune mère pendant que j'attrape le second corps. Sans vie cette fois. Si petit et déformé qu'on pourrait penser à l'expérience ratée d'un médecin fou. Déformée par les ogm ou que sais-je. Pressé, le minuscule cadavre se retrouve lancé contre la porte d'entrée de la chambre pour épargner Mermaid de cette vision. Le sang, déjà sec recouvre mon corps bouffé par la rage. Je me rapproche enfin d'un pas lent de la jeune fille et passe délicatement ma main sur sa joue. « C'est ton fils ma puce. » Sourire carnassier. Mon doigt descend jusqu'à sa poitrine que je presse fermement. « Il ne faudra pas que cette … connerie se reproduise. Ce n'est pas bon pour toi. Ni pour moi. » Mes jambes se dérobent sous mon poids alors que je me retrouve à genoux à côté de ce lit où ma cruauté prend une ampleur démesurée. « Mais maintenant qu'il est là, je te le laisse. Mermaid … tu es maman. » J'ai toujours eu l'habitude de lui parler comme à une gamine de cinq ans et aujourd'hui n'échapperait pas à la règle. Et ce malgré toute ma colère. Imperturbable.
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MessageSujet: Re: Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot)   Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot) EmptyMar 8 Jan - 13:51

J'ai pris l'habitude depuis des années de compter les minutes en heures, et les heures en jours. Mais ce soir là, le temps s'était arrêté. Stoppé net dans sa course. Le terre cessait de tourner, retenant son souffle agonisant. La promesse d'une éternité de souffrances. Mon âme s'était échouée quelque part dans les ténèbres, brûlée vive sans relâche. Sans trouver une porte de sortie à cet enfer. Lapée par les flammes brûlantes pour toujours. La moindre parcelle de mon corps est devenue insupportable, je découvre des endroits que je n'aurais pas soupçonné, et qui me donne envie des les arracher. Morceau par morceau. Je marche sur des cendres, incapable de tenir debout, mon corps fébrile se dérobe sous un poids devenu trop lourds pour mes jambes. Les coups de reins donnés sont comme des coups de couteau enfoncés encore plus fort et plus profond dans une plaie ouverte. Mais sans jamais y succomber. « Tais-toi. »  Au bord de ses lèvres, le plaisir s'échappe comme une sentence. Il ne s'arrêtera pas. Je pourrais le supplier, crier, hurler, rien ne le fera sortir de moi en cet instant. Un bourreau prêt à exécuter sa victime pour le simple plaisir de voir le sang couler. Mes jambes se resserrent autour de son bassin pour tenter de l'empêcher de continuer aussi fort. Rien n'y fait. Plus la bête est en cage, plus celle-ci se déchaîne. Les contractions sont de plus intenses au fil des minutes. Je me tais comme il me l'a demandé. Parce qu'il ne sert à rien de se débattre lorsqu'on est prise dans une toile. Il faut attendre. Encaisser. Seule des larmes silencieuses s'autorisent à rouler sur mes joues rouges. Tout aussi silencieuses que mes cris agonisant à l'intérieur de ma gorge. Sans le vouloir, l'urgence m'oblige à pousser pour dégager cette chose gênante en moi. Je peux sentir ses mouvements qui tentent de se frayer un chemin vers cette chambre, pressé de découvrir le monde. Une lutte à l'intérieur de mon propre corps est en train de se jouer. Je ne suis qu'un vulgaire champs de guerre qu'on détruit au fil des assauts. Mon père entre avec force tandis que le nouveau né lutte avec force. Si j'avais la moindre idée de ce qui se passait, j'aurais tout fait pour garder cet enfant au creux de mon être. A l’abri en moi. Niché chaudement dans mon ventre où il ne risquait plus rien.

Le dernier souffle, qui s'apparente plus a un grognement d'animal victorieux sonne le glas. Alors qu'il se retire, mon corps soulagé de cette trêve se relâche. La transpiration suinte de mon corps, témoignant de l'effort que je pouvais fournir depuis ces longues et atroces minutes. J'ai tellement chaud, que j'ai l'impression d'être tombé dans le cœur d'un volcan. Magma en fusion. Je ferme les yeux pour tenter de faire vagabonder mon esprit ailleurs que dans cette chambre tandis qu'il écarte mes cuisses. Mon corps se cambre, obligé de pousser de nouveau. Ma respiration est hachurée, rauque et rapide. Ma poitrine se soulève à chaque dose de sang considérable que mon cœur envoie à mon corps pour s'adapter à ce qu'on lui demande. « Dégage de la putain. » Mes yeux s'ouvrent et pénètre avec panique ceux de mon père. J'entends sa rage vibrer dans son timbre de voix. Puis quelque chose d'autre que je ne connais pas chez lui. Qui me perds totalement. Je sais que quelque chose ne va pas à voir son visage déformé. Quelque chose de grave. Qui n'aurait jamais dû se produire. Dans un ultime effort, j'attrape les draps entre mes mains qui exercent une forte pression. Mon corps se contracte encore. Un long cri sort enfin de mes lèvres alors que je donne une ultime et dernière poussée. Délivrance. Épuisée. A bout de force. Je m'entends dans les draps humides et en sang, et je ferme avec soulagement les yeux. Quoi que c'était. Tout était enfin terminé. Je perds une nouvelle fois pied. L'espace de quelques secondes, ma respiration ralentie tellement, qu'elle devient un faible chuchotement à peine audible. Un cri de détresse vient m'arracher à cette paix. Un pleur qui me déchire l'âme. Un cri perçant qui éveille en moi quelque chose de puissant. D'alarmant. Je me redresse immédiatement, oubliant toute douleur comme si celle-ci n'avait jamais existé. C'est là que mon regard se pose sur Ezekias et ce que je pensais être une chose. Un nouveau né. Mon enfant. C'est un tourbillon d'émotions indescriptibles qui s'éveillent en moi. L'envie de prendre ce petit être dans mes bras devient impérieux. Pour le protéger. Pour sentir le contact de sa peau contre la mienne. Son cœur battre contre le mien à l'unisson. Le regard de mon bourreau me glace immédiatement le sang. Il va le tuer. Lui faire du mal. « Non, attends ! » Je tente de me relever pour lui prendre des mains, le mettre à l’abri. Mon corps refuse d'obéir. A bout de force je tends les bras, suppliante. Pour je ne sais quelle raison, il finit par le poser contre moi. Et plus rien n'existe à ce moment là que cet enfant et moi. De ce fil invisible qui me lie à lui jusqu'à la mort. « Chut. Je suis là. » Contre moi, je berce l'enfant tendrement. Instinctivement. Je ne me suis jamais senti heureuse qu'en cet instant si précieux et éphémère.

Sa main glisse avec tendresse contre ma joue, un long frisson parcours mon être entier de part en part. Se toucher est si brûlant, qu'on aurait pu me verser de l'acide dessus c'était la même chose. Là où ses doigts d'une douceur si rare étaient passés, ma peau fondait sous eux. Je ne peux m'empêcher de poser ma main sur la sienne pour faire durer ce moment autant que possible. J'en goûte chauque seconde comme un plaisir qui m'était interdit. « C'est ton fils ma puce. » La fatalité me prend à la gorge. Me noue l'estomac. Mon regard se pose sur notre enfant puis, sur ma poitrine encore douloureuse. Le lait s'écoule doucement et, instinctivement, l'enfant vient se nourrir comme s'il l'avait toujours fait. Surprise, j'ai un mouvement de recule. Il se remet à pleurer. Mes traits se figent finalement en voyant le nourrisson cesser ses pleurs pour téter goulûment. Si Ezekias ne m'avait pas montré, jamais je n'aurais été capable de le nourrir. Les instincts d'une mère s'arrêtent à ce qu'elle a pu apprendre lors de son enfance. Comme jouer à la poupée. S'occuper de ses cadets. Regarder comment les autres mamans font. Mais lorsqu'on a jamais eu cette éducation et aucun point de repère, l'espérance de vie de l'enfant était si faible, que je pouvais l'enterrer dès maintenant. Cette pensée me fait immédiatement serrer mon fils un peu plus contre moi. Pour le protéger d'un mal dont j'étais la seule cause. L’inexpérience. « Il ne faudra pas que cette … connerie se reproduise. Ce n'est pas bon pour toi. Ni pour moi. » Mon père était un danger pour le nouveau-né mais il était aussi la clef de sa survie. Il savait comment faire. Il pouvait m'apprendre. Je hoche la tête en signe d'approbation. Je ne voulais plus vivre un tel cauchemar éveillé. Même si la douleur était quasiment derrière moi, elle était encore dans chacune de mes pensées. Et mon corps incapable d'esquisser du moindre mouvement en était la preuve. Mise à rude épreuve, j'étais un véritable cadavre vivant. Ma peau était plus blanche encore que d'ordinaire. Mes cheveux collaient contre mon visage, encore humide. Tandis que mes muscles étaient tremblants. Si faible que le simple fait de me redresser était un effort surhumain.

« Mais maintenant qu'il est là, je te laisse. » Non! Les mots refusent obstinément de sortir. Mais mes yeux se posent sur les siens avec une telle détresse. Il n'y a pas besoin de phrase pour exprimer ce que je pouvais ressentir. Seul le regard et ce qu'il pouvait y lire. Une véritable peur s'était installée au creux de mon ventre qui me nouait l'estomac. « Mermaid... Tu es maman. » Maman. Ce nom vibre dans mes tympans comme une fausse note. Grinçante et désagréable. Je m'accroche désespérément à son bras avec plus de force que je m'en aurais cru capable dans un état proche du coma. Si mon fils faisait naître en moi une nouvelle flamme, certes incandescente, elle était aussi effrayante. En si peu de temps, tous mes repères étaient chamboulés. Mes sentiments étaient un mélange explosif. Un cocktail qui menaçait à tout moment d'exploser. Jusqu'à entendre le tic tac incessant dans mon crâne. Déboussolée, je ne trouve qu'un seul moyen pour retenir mon père. Oubliant la fatigue, la douleur je me redresse pour l'embrasser avec une passion qui n'aurait jamais dû être présente dans mon cas. Interdite. C'est alors que j'enroule le nouveau né dans des draps dégueulasses. Simplement pour le mettre au chaud. Mon corps recouvert de sang sécher se décolle du matelas pour rejoindre Ezekias. Le bout de ma langue caresse langoureusement ses lèvres avant qu'elle ne pénètre dans sa bouche avec force. Elle rejoint la sienne dans une danse torride pleine de promesses. « Ne me laisse pas. J'en ai encore envie. Prends-moi. » J'offre à mon violeur la vue de mes cuisses écartées, à quatre pattes. Prête à faire ce qu'il faut pour garder sa présence rassurante auprès de moi. Ne jetant aucun regard à notre enfant. Totalement soumise à lui. Il est le seul qui compte. Et rien ne pourra changer ça.  
 
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MessageSujet: Re: Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot)   Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot) EmptyJeu 10 Jan - 0:04

Ça m'a fait l'effet d'une claque. Pas le genre qu'on vous lance à la gueule après une crise conjugale. Non, une réelle, pleine de haine et de rancœurs. Un peu comme un vieux souvenir viendrait pour se venger. Une force venue de nulle part pour me faire bouffer la poussière. Elle me murmure même à l'oreille. Tu vois tout ce que tu as fait Spyro ? Bientôt, tu ne pourras plus le diriger comme tu le désires. L'empire perd de sa puissance, s'écroule à l'instar de tes jambes engourdies. Les pleurs du gamin font vibrer de façon insupportable mes tympans. Mon regard se pose sur les bras de Mermaid qui l'entourent fermement. Je ne peux m'empêcher de ressentir une haine démesurée pour cet enfant qui, déjà si petit prend une place trop grande. Je peux le voir grignoter le lien qui nous unie. Mes poings serrés dans le vide réclament leur dose de violence. Surplus d'animosité. Je ferme les yeux et glisse légèrement sur le côté, pour m'éloigner de ce lit. De cette bulle d'amour dont je ne veux pas être mêlé. Sur mes paupières noires, se dessine ma silhouette qui, pleine de rage écrase ses poings contre le visage de l'enfant. J'ai les mains recouvertes de sang mais au moins il ne pleure plus. Cette connerie n'existe plus, son corps, déformé par mes coups semblent être un tableau de Picasso. Œuvre d'art morbide qui décroche de mes lèvres le plus magnifique des sourires. Le regard de Mermaid, noyé par les larmes me fixe mais ne suffit pas. Je continue de frapper, attiré par la beauté des choses. Par les os qui craquent sous mes phalanges tels des branches sur lesquelles on marche en automne. Le corps du nourrisson reçoit l'impact douloureux de ma colère au point d'en perdre la vie tandis que moi, plus fort que jamais, l'attrape et le jette par la fenêtre. Dans un ultime bruit, son corps rencontre le béton du trottoir. Les voisins l'ont vu quitter ma fenêtre. Une vieille dame pleure ce drame en priant entre ses doigts déformés par l'arthrose que dieu accueille cette pauvre âme. Me voit-elle perché en haut de ma tour ? M'entend-elle rire aux éclats ? Libération. Évasion. Déconnexion. Les nuages n'ont pourtant jamais été aussi noirs pour un pseudo paradis. Une fumée épaisse et lourde m'entoure lorsqu'une onde aiguë m'arrache toutes formes de satisfaction. Dans un éclat de lumière, je me retrouve genoux à terre, les mains plaquées contre mes oreilles ensanglantées et douloureuses. Descente en enfer.

A nouveau, les sanglots m'atteignent. J'étais pourtant persuadé de l'avoir tué. Mais non, mon regard posé en direction du lit peut apercevoir le minuscule corps entouré dans les draps. Bam. Bienvenue dans la réalité, Spyro.

Surpris, je ne peux contrôler un mouvement bestial de recul au contact des lèvres de Mermaid. Sa salive est amère et porte le goût de la trahison. Une grimace déforme mon visage pendant que mes entrailles se tordent à m'en faire crever. Comme possédé par les démons, Cerbère a laissé la porte des ténèbres ouverte pour lancer contre moi les malins avide de véhémence. Je suis au bord de la crise de nerfs lorsque ma proie m'ouvre ses cuisses. « Ne me laisse pas. J'en ai encore envie. Prends-moi. » La colère devient si grande et dévastatrice que je me recule d'un pas pour ne pas la tuer. Mon corps rencontre un mur glacé. Collé à lui, j'ai soudainement envie de me fondre dans la masse, être brique et disparaître. Devenir sourd et muet à la tournure que peut prendre ma vie. Mais rien ne se passe, si ce n'est cette rage qui n'a cesse d'accroître et avaler mes organes déjà brûlés à vif. C'est d'un geste trop rapide et brusque que j'agrippe pourtant la chevelure rousse de ma fille pour la soulever au point que sous ses pieds disparaissent le sol. Mon regard, voilé par l'indifférence se plonge dans le sien, dévore ses larmes, aspire ses sentiments. Je suis un gouffre. Un vide abyssal qui ne trouve sa fin. « Occupe toi de ton ... » Ma gorge se noue, incapable seulement de prononcer une seconde fois ce mot. Je la jette violemment sur le lit sans me soucier une seule seconde qu'elle puisse l'écraser. « Je ne veux plus baiser une miséreuse comme toi. » Tout prend soudainement des allures démoniaques. Ma voix calme s'est elle aussi retrouvée frappé par le froid. Encore déboussolé et tremblant de rage, j'attrape du bout des doigts le cadavre et quitte la pièce en prenant soin à fermer la porte à double tours derrière moi. Un démon se tape un trip sous ma boîte crânienne. Enfonce sa fourche dans mon cerveau et l'empoisonne de ses péchés. L'enfant mort se retrouve sur la table de la cuisine alors que, fou de rage je lui assène des coups de poings. La peau glacée du prématuré ne me fait aucun effet, ni de la pitié, ni de la peine. Juste ce besoin obsessionnel de défouler mes pulsions sur le corps d'un innocent. Le résultat même des mes conneries. Comme si cela ne suffisait plus, j'empoigne un couteau pour l'enfoncer généreusement dans la chair morte. En un rien de temps, sous mes doigts, l'alien se retrouve découpé en rondelles tel un légume. Grâce à cet acte de cruauté j'avais calmé le carnassier pour ne pas condamner Mermaid et notre enfant. Un liquide acide quitte mon estomac à cette dégueulasse idée. Je dégueule, infecte chaque parcelle de cette maison de ma folie. Ce soir, rien n'échappera aux expressions de ma maladie. Rien. Les meubles s'écrasent, en même temps que les bibelots. Les bougies enflamment un rideau. Je le laisse brûler sans en me foutant royalement de crever dans un incendie. Qui sait, les flammes crameront peut-être la merde dans laquelle je vis. Soupir alors que je remonte une à une les marches pour retourner à l'endroit même du chamboulement de ma vie.

« Mermaid ... » Le masque est à nouveau posé sur mon visage durcit par le temps et les épreuves. Ma bouche sèche laisse s'échapper un timbre de voix délicat. Presque féerique. Mon cœur joue aux montagnes russes lorsque j'attrape le corps de la jeune femme avec une délicatesse que je pensais avoir oublié. « T'es toute sale. Il faut que tu te laves. » Mon corps, recouvert de transpiration, de sang, de gerbe et d'éclats de verre s'avance dans le couloir sombre menant à la salle de bains. Le bruit sourd et inquiétant de ma respiration est la seule conversation que j'offre à ma fille pendant le trajet. Je ne sais plus si je dois lui parler ou même la regarder. Et si je viens à la tuer ? Là, sous le coup de la colère. Si, soudainement, je viens à perdre le contrôle de mes actes. Un long frisson traverse ma colonne vertébrale alors que je dépose le corps de la jeune fille dans la baignoire vide. La seconde d'après, c'est un filet d'eau tiède qui s'échappe du robinet avant que je ne la rejoigne. Enfin, mon regard s'accroche une nouvelle fois au sien. C'est un peu comme si je recevais des coups de couteau dans le bide. Je baisse même les yeux un instant pour m'assurer que personne n'est en train de me tuer. La douleur est si grande que je manque de vomir une nouvelle fois. Allez, Ezekias, calme toi, c'est qu'un gosse. Qu'un gosse. Putain. Le démon vibre, tente de se libérer dans un cri d'agonie étouffé par la raison. « C'est pas trop chaud ? » Le son de ma voix est en parfaite contradiction avec ce que peut ressentir mon âme. Je suis l'incarnation même du mal tandis que mes mots se donnent des airs de prières prometteuses. Mes doigts, recouvert de savon caressent sa peau pour y ôter toutes traces de sang et de sperme. Totalement perdu et lunatique, j'attrape du bout des doigts le menton de Mermaid pour y voler une énième fois ses lèvres. Un baiser brûlant, sincère, amoureux, passionné. Encore bestial mais tellement plus doux quand on les compare aux autres. « Tu es magnifique. » Sans que je n'accompagne mes paroles d'un sourire, j'active le mouvement et passe à présent le savon sur mon corps. Pour me nettoyer de toute cette crasse. De ce sang sec. Mais aussi de cet accouchement. De cet enfant. Oui, c'est ça, me débarrasser de cette nouvelle source de haine. J'y mets une telle énergie que sous mes doigts, mon épiderme devient rouge. Je ne me rends même pas compte que j'enfonce les bouts de verre dans ma peau. Mes ongles, possédés par la folie laisse des traces rouges derrières eux. Nouvelle vague de folie. Le cerveau se déconnecte, le démon se réveille, grignote une nouvelle partie de mon âme. Me murmure une énième fois que je suis papa. « Sors de la baignoire ma puce. » Le son de ma voix tremble tellement qu'il ressemble à la mélodie d'un vieil instrument. « SORS ! » Quitte cette baignoire avant que je ne te tue Mermaid. Je t'en supplie. Mon regard l'implore de s'éloigner alors que mes pulsions prennent de l'ampleur. Mon ventre, à présent lacéré par mes mouvements trop brusques témoignent de mon état de démence. Comme quoi, ce moment de douceur ne pouvait pas durer. Au fond, c'est tellement prévisible, j'ai jamais su garder du bon autour de moi. Seul le mal reste le plus fidèle de mes compagnons. Amoureux de mon âme, il ne me lâche plus. « Je vais te tuer pour m'avoir planté un couteau dans le dos. Si tu ne pars pas à trois, ma puce, tu auras mal. Encore plus que tout à l'heure. » Mais merde Spyro, à quoi tu joues ? Et cette envie inévitable de mort. « Un … » Pause alors que le sourire s'élargit. « Deux ... » Que jamais le trois ne s'échappe de mes lèvres. Jamais. Pars, Mermaid, pars … Plus rien n'est contrôlable en moi depuis que la jalousie s'est imprégnée de mon cœur.

Folie, quand tu nous tiens.
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MessageSujet: Re: Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot)   Il faut se rendre à l'évidence. Il n'y a aucune fatalité religieuse. Rien qu'une logique animale. (hot) EmptyLun 14 Jan - 23:38

« Je ne veux plus baiser une miséreuse comme toi. »  Et la porte claquait. Fermée à double tour.

Plus seule que jamais, je serrais mon fils entre mes bras. Un enfant porteur de tant d'espoir mais aussi, de destruction. Il vidait ses poumons contre moi, hurlant à l'agonie. Quant à moi, c'était mon âme entière qui se vidait en un océan de larmes salées. La haine de mon père à mon égard était dû qu'à une seule et même personne. Celle que je tenais fermement contre moi. Le fruit de notre union interdite. D'un amour inconcevable, au delà de toute morale. Et pourtant, bien présent. Comme ancré en moi dans chacune de mes respirations. Bien sûr, ces sentiments ne pouvaient pas être ceux du genre de couple qu'on voit dans les parcs à se tenir la main en se lançant des regards langoureux. Non, notre attachement était construit au sein même de l'enfer. De la chaleur insupportable. Des cris de souffrance. Il était né d'un accouchement qui donnait naissance à un enfant mort. D'une mère obligée de faire sortir le cadavre de son bébé qu'elle avait porté pendant des mois. Personne ne pouvait cependant contredire son amour pour ce minuscule cadavre. On apprend pas à aimer. On le ressent au plus profond de soi. Au creux de son essence même. Si puissant, qu'il m’envahit chaque fois que je pose les yeux sur Ezekias. Une figure à la fois de père, d'amant et de bourreau. Tout est confus. Entremêlé dans un nœud serré autour de ma gorge, qui chasse toute l'air de mes poumons. Malgré cette détresse palpable, une chose était certaine. Une évidence. Pour rien au monde j'aurais voulu perdre Ezekias. Ma vie aurait pu être totalement différente. Ordinaire. Entrer dans un moule aux dimensions de la société. Rien n'aurait changé. Même enfant, le premier regard, le premier contact vers lui avait été comme une révélation. Une attirance magnétique vers cet homme sombre et énigmatique. Au fond, j'aurais pu m'évader. Ou du moins essayer. M'échapper de ses griffes meurtrières. De sa soif de sang. Et au lieu de ça, je subissais sans la moindre envie de me battre pour quelque chose dont je ne voulais pas. Si le prix à payer pour rester à ses côtés était la liberté, alors j'aurais voulu être condamné pour l'éternité. Cette chose n'a aucun sens sans lui. Fade. Insupportable. Sa violence, ses addictions, la noirceur de son esprit, son besoin de me posséder entièrement me nourrissait littéralement. Comblait un vide sans fond. Il était loin d'être un homme bien ou bon, bien au contraire. Depuis longtemps, j'avais cessé de chercher en lui une quelconque trace d'humanité dans ses pupilles. Tout autour de lui n'était que ténèbres. Pourtant, cette aura lui collait à la perfection. Attrayante. Les fumeurs avaient leur nicotine, ils fumaient malgré les indications sur le paquet. Moi je l'avais lui. Ma drogue. Mon cancer.

Mes yeux noyés par les assauts de larme étaient posés sur notre enfant. Le non désiré d'une union que même le diable ne voudrait pas en entendre parler. Rejeté comme un monstre. Mon amour maternelle contredisait mon amour envers mon père. Comme si, en touchant ce nouveau né, je le trahissais d'une manière ou d'une autre. Les émotions étaient différentes, mais je ne pouvais pas me séparer de l'un autant que de l'autre. Tuer cet enfant réglerait tout. Peut-être que Ezekias me pardonnerai. Qu'il voudrait encore de moi. Il suffisait juste de mettre ce coussin là bas, mes yeux se posent dessus, le mettre sur son visage minuscule. Écouter son rythme cardiaque baisser. Ses pleurs étouffés. Puis viendra ce long silence morbide. Le moment de réaliser ce que je venais de faire. Et de vivre avec. Jusqu'où une mère était prête à aller pour son bébé ? Au delà des limites. Et une femme éprise d'un amour inconditionnel ? Absolument tout. Mais quand il fallait choisir, la réalité se déformait. Les larmes s'étaient taries sous mes paupières lourdes. L'océan venait de vider son chagrin en laissant une rivière asséchée. Aride. Juste un immense creux de poussière. Sur ma poitrine, le nourrisson venait de se calmer par les battements de mon cœur régulier. De la chaleur rassurante de la peau d'une mère. Et du lait qui remplissait son estomac. « Je t'aime Arsène. Je te le promets. Je serais là. » Lui donner un nom était s'attacher. Tout faire pour que rien de lui arrive. C'était lui donner une chance de survivre dans cet environnement. De me nourrir d'un espoir utopique. Peut-être que si je lui donnais le même nom que son père, alors celui-ci tisserait un infime lien paternel. Un semblant d'attachement, suffisamment pour ne pas vouloir sa mort dès qu'il pose ses yeux sur lui. Je le berce, et me berce en même temps. Pour oublier toute cette douleur. Ce vide qui me décroche de long frisson. Du manque de sa voix. Ou de dissoudre l'image de ce qu'il pouvait faire en bas. J'aurais voulu lui aussi le prendre dans mes bras, savoir calmer cette rage que je n'avais jamais lu avec autant d'insistance dans ses yeux. Le bercer aussi. Ah, Mermaid, tu es décide ment bien trop naïve.

« Mermaid ... » Pour une fois je n'ai pas entendu ses pas. Ni même la porte s'ouvrir. Dans une bulle sourde, muette et aveugle. De surprise, et de peur, je manque de faire tomber Arsène sur le sol. Mes gestes sont encore tremblants. Incertains. Je me ressaisie vite à la présence de mon père de cette pièce qu'il semble envahir entièrement. Sa voix est étrangement délicate. Beaucoup trop. Mon cœur se comprime et de peur, un long frisson me parcours l'échine. Je dépose immédiatement le nourrisson loin de moi, et le plus loin possible de Ezekias. Et comme un chien qui venait de cacher sa connerie, je reviens m'asseoir sagement sur le lit, les yeux baissés. « T'es toute sale. Il faut que tu te laves. »  Je me retrouve entre ses bras, entourée de ses muscles raides. Ma tête se pose contre sa poitrine et mes bras autour de son cou. Je ne sens que son odeur enivrante et rien d'autre. Je me perds contre sa peau. Ferme les yeux pour me concentrer uniquement sur les palpitations de son cœur. Sa respiration rauque et saccadée. Et de toute ses émotions refoulées qui émanent de lui malgré tout. Dans ce moment parfait, je me fait violence pour ne pas déposer mes lèvres contre son épiderme. Sur sa jugulaire palpitante. Qu'il me tue à ce moment là n'a plus vraiment d'importance. La peur est dissoute par ce bonheur éphémère. Si délicat, que j'ose à peine le toucher de peur de le briser sous mes phalanges tremblantes. Mon corps nu est déposé dans ce grand bac blanc et froid. Je n'ai pas la moindre idée de ce que ça pouvait être. Alors qu'il filet d'eau, d'abord froid se met à couler, puis tiède. Je me calme en sentant le contact de l'eau sur ma peau. Mes jambes se tendent pour mieux se détendre. Habituée à un seau d'eau froide, un bain était un luxe que je ne connaissais pas. Voir Ezekias me rejoindre faisait de ce moment encore plus parfait. « C'est pas trop chaud ? » Je secoue simplement la tête négativement pour ne pas gâcher cet instant précieux. J'allais devoir en payer le prix. Mais plus tard. Pour le moment, les secondes défilaient pour une fois beaucoup trop vite. Sa main vient frotter la saleté accumulait. Tout ses souvenirs avec eux. Là, ici. Quelque part avec lui. Ses lèvres contre les miennes dans une douceur si inattendue que je devais la rêver. Ça ne pouvait pas être réel. Il ne pouvait pas ressentir. J'aimais pour deux. C'était pourtant bien de l'amour que je sentais contre sa bouche. Si j'étais pas assise, jamais j'aurais pu tenir sur mes jambes. J'ai l'impression que je flotte au dessus du vide. Que je remontre à la surface prendre une grande bouffée d'oxygène.  « Tu es magnifique. » J'ai l'impression de recevoir mon premier baiser. De me sentir vraiment importante à ses yeux. Et non plus comme un vagin qu'il pouvait prendre quand il voulait. Timide, je me contente de baisser les yeux en rougissant. Comme une enfant. Ça ne pouvait malheureusement pas durer. Ma tête s'enfonce encore sous l'eau. Je me noie sans en mourir. Je peux voir le sang couler. Le sien. Ça me fait d'effet de recevoir un poignard dans le cœur. Je ne supporte pas le voir souffrir. Ne serait-ce qu'une simple éraflure me rendait malade. « Arrête, tu te fais mal. Tu saignes. Papa s'il te plait. » Alors que je m'approche de lui, sa voix sonne comme une sentence. Elle met fin à cette utopie. . « Sors de la baignoire ma puce. » Le bain prend soudainement une toute autre allure. L'eau est rouge, mélangée avec le sang. Elle est devenue acide. Me brûle chaque parcelle de ma peau. Ma main se pose sur ma bouche, ou quelques minutes plus tôt, elle avait était soumise à un baiser intense dont elle avait du mal à se remettre. Maintenant, elle était partagée entre la peur et la surprise. La réalité me frappe comme un gifle.  « SORS ! »  Ma poitrine devient un tambour d'une musique sanglante. Je sursaute. La peur se glisse en moi. Viscérale. Je ne quitte pas encore la baignoire. Je ne réfléchis plus. « Calme-toi... » C'est tout ce que je parviens à formuler. Misérable. Je n'arrive pas à maîtriser sa colère beaucoup trop grande pour être canalisée. « Je vais te tuer pour m'avoir planté un couteau dans le dos. Si tu ne pars pas à trois, ma puce, tu auras mal. Encore plus que tout à l'heure. » Je secoue la tête pour chasser toutes ces images qu'il me revoit. Ezekias, arrête. Mes mains se posent sur mon crâne comme si elles voulaient m'arracher le cerveau.« Un … » Je n'ose même pas le regarder dans les yeux. Sa rage m'est insupportable. Sa douleur est intolérable. Elles m'obsèdent bien plus que ses menaces. Mon cœur prend pourtant de la vitesse, incontrôlable. L'instinct de survie tire la sonnette d'alarme qui hurle dans tous mon corps. Si je reste là, il va me tuer. Réellement. Je suis incapable de bouger malgré l’épée Damoclès juste au dessus de ma tête. Prête à fendre l'air et s'enfoncer dans mon crâne. « Deux ... » Plus qu'une seconde. Elle défile au ralenti lorsque, tremblante de peur, je me redresse. Je manque de glisser, de m'écrouler contre le carrelage. De justesse, je me rattrape contre le mur alors que je m'extirpe de cette baignoire qui porte la mort avec elle. La respiration haletante témoigne des pulsations frénétiques de mon cœur. De toutes ses émotions qui m'envahissent, me submergent. Un long silence s'installe sans que je ne bouge, debout en face de Ezekias. L'eau dégouline sur mon corps recouvert de bleus offre la seule mélodie présente. Je n'ose plus respirer alors que, enfin, je croise le regard de mon père. Un nœud se forme au creux de me ventre jusqu'à ma gorge. Mes iris clairs éprouvent une mélancolie délicate et subtile. Une profonde tristesse. Dévorées par le regard de mon père.

Je ferme les yeux. Simplement quelques secondes. Mais lorsque je les ouvre, c'est un regard aussi froid que je lui offre. Pour la première, une lueur de défi se voile sur mes yeux. Une détermination. « Trois. » Ma voix accompagne mon regard. Mon attitude est désinvolte. Presque moqueuse. Je m'autorise même à sourire comme une adolescente ingrate. Un rire s'exorcise de ma gorge nouée, témoignant du stress présent sur moi comme une seconde peau. Le rire s'intensifie et disparaît. D'un coup de vent, le silence reprend ses droits. « Je suis sortie. Tu vois, je suis sage. » Instinctivement, je me recule de lui. Mon corps prit de convulsion rencontre le mur froid. « Tu feras rien à Arsène. TU ENTENDS ?! » Merde. J'ai une voix. C'est la mienne qui hurle à en faire trembler les murs. J'ai l'impression de réellement le découvrir pour la première fois. La peur est étouffée. Les chaînes se brisaient une à une. Ses liens invisibles qu'il avait mis des années à me mettre venaient de se dissoudre sous ses yeux. « Tu veux me faire mal ? Me tuer. FAIS-LE. Je t'en voudrai pas. » Mon corps nu se met à genoux devant lui, mes mains plongent dans l'eau rouge pour venir prendre la sienne. Et lentement, je la dépose contre ma poitrine. Mon cœur s'accélère au contact de ses doigts sur celui-ci. Fermement, je la serre contre moi. « Il bat pour toi Ez'. Pour personne d'autre. Je suis entièrement à toi, de toutes les façons. Je pourrais partir tu sais. Mais je veux pas. J'ai peur de te perdre. » Ma voix est de nouveau d'une douceur infinie. Mais sûre d'elle. Claire. Et sincère. « Aller papa, viens me chercher. Viens me tuer. » Un sourire s'étend sur mes lèvres. Je quitte la pièce silencieusement. Je disparais à reculons, pour garder mon regard ancré dans le sien. Le jeu reprend. Une fois qu'il se trouve hors de mon champs de vision, je me mets à courir dans la maison. J'entre dans une pièce avec un grand lit, une armoire et deux tables de chevet. Le strict minimum. Mon corps s'engouffre dans le placard. S'y roule en boule au fond de celui-ci, dans le noir. Ma respiration se concentre a ne faire aucun bruit. Et s'il te trouve ? Je ferme les yeux. Et s'il était vraiment capable de te tuer ? J'étouffe d'un sanglot. Non, il en était pas capable. Il l'aurait fait depuis longtemps. Et les bruits de pas allaient bientôt le confirmer.
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