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  “ – there is no hope for you and me, I know. ”

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MessageSujet: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptyJeu 13 Sep - 17:27


“ – there is no hope for you and me, I know.
Mais c’est humain de croire que quel part un jour, peut-être, j’aurais de nouveau le droit à ce regard que tu m’accordais autrefois, non ?


« - Ça fera 100$ de plus. » sa voix au téléphone était toujours la même. Froide, neutre, presque violente. Ce qui était bien quand on gardait son identité secrète, c'était qu'on pouvait jouer pour trouver des moyens originaux de se cacher. Amy n'allait jamais en face de ses clients, encore moins dans une petite ville. C'était déjà assez dur de se retourner quand on l'appelait Eesha, si en plus elle travaillait à découvert, les gens allaient être discrets avec elle. Ils allaient lui cacher encore plus les choses. C'était frustrant le regard qu'il pouvait alors avoir sur elle si jamais quand il découvrait que parfois, elle les suivait de loin. L'homme derrière le téléphone toussa. Elle sentait à sa façon de parler qu'il était chez lui et que pas loin, sa fille d'une quinzaine d'année riait avec ses copines. « - C'est ça ou rien. Les temps sont durs en ce moment. » Elle entendit l'homme fermait une porte. C'est vrai que cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu d'emails avec des demandes d'enquêtes, ni même de coup de fil. Il fallait donc en profiter et quand un homme croit que sa femme le trompe avec son voisin, il pouvait payer le prix fort. « - C'est d'accord. Quand est-ce que j'aurais enfin des réponses ? » Amy regarda sa montre. Elle était assise dans sa chambre, près de son bureau. Les pieds posaient dessus et un bol de chips sur le ventre. En réalité, elle regardait une série pour passer le temps et arrêter de penser à ce documentaire chelou qu'elle doit faire pour les cours. Elle bougea la fenêtre de la vidéo, pour regarder l'heure et avoua d'une voix très sereine. « - Bientôt, ça peut-être ce soir, comme dans une semaine. Tout dépend de votre femme. » Il jura avant de raccrocher.

D'après Mr Finn sa femme Lizzie le tromper. Ouais, il semblerait qu'elle aime un peu trop leur nouveau voisin et que cela inquiétait ce cher monsieur. Les hommes étaient parfois paranoïaques. La transaction de l'argent se faisait directement par le compte bancaire. Pas de cash. Pas de « on se retrouve à cette heure précise » ou d'envois de chèques. L'argent filé dans un compte privée jusqu'à ce qu'Amy décide d'y piocher dedans. Reprenant le cours de son après-midi comme si tout était normal, Amy se décida enfin à se mettre au travail quand son ordinateur afficha « plus de batterie » et qu'elle eut la Flem de se baisser pour le connecter à son chargeur. Elle enfila la première petite robe qui était dans le coin, prit son appareil photo, son téléphone, les clefs et hop elle sortit de la maison direction son vélo, des baskets blanches aux pieds. Des nuages et du soleil, un peu d'air frais. Heureusement qu'elle n'était pas du genre à frissonner aux moindres courant d'air. Suivant le GPS de son téléphone, elle débarqua devant la fameuse maison de Monsieur Finn. La maison à côté - celle du potentiel connard qui se fait sa femme - appartenait à un certain Alaric Lockhart.

Elle leva les yeux vers la maison dont elle dévalisait la boite aux lettres à l'instant même. Elle haussa les épaules. C'était surement quelqu'un d'autre que son ex-mari. Après tout, on était en Amérique. Ici, il devait y avoir 36 Jhon Smith. Alors 1 Alaric Lockhart de plus dans le coin ou même ailleurs. Non, c'était juste une coïncidence, c'est tout. Elle referma la petite boite à la lettre à l'entrée de la maison. Visiblement il n'était pas chez lui. En tout cas, Chez Monsieur Finn on dirait qu'il y a toujours du monde. Amy aperçoit même sa femme coupait des poivrons comme dans les séries télé. Elles coupent toujours du poivron rouge ou vert. Ou un concombre. Photographiant Madame Finn, Amy se décide tout de même d'aller en ville. Histoire d'aller trouver Monsieur Lockhart. Une simple recherche dans Arrowsic pour trouver que le voisin en question à monter son propre petit business. Toujours en vélo, la jeune femme fonça en ville - bon elle l'avoue, elle s'est arrêtée au parc de la ville prendre une glace à un moment. Tout en marchant, glace à la main, vélo sur le côté, elle trouva le bâtiment où il travaillait. Elle s'assit sur un banc pas loin, attendant de le voir sortir. Pendant ce temps, elle recherchait une photo de lui sur la base de données des flics. On ne sait jamais, il est peut-être fiché. C'était quand même un jeu d'enfant de pirater le serveur de la police locale. Un jeu d'enfant. Tout en attendant que son téléphone ait fini la recherche elle leva la tête vers l'entrée du bâtiment plus loin.

Elle aurait pu faire tomber son téléphone, mais c'est plutôt son coeur qui cessa de battre un instant l'empêchant de respirer à sa guise. Elle qui pensait devoir suivre un voisin trop dragueur, elle se retrouvait en face de son ex-mari. Automation une centaine de questions se frappèrent les unes aux autres empêchant la jeune femme de réagir. Si elle en jugeait par son métier, ça faisait déjà un moment qu'il était là. Il était là avant qu'elle ne débarque ici pour Imran. Mais pourquoi Arrowsic ? Pourquoi n'était-il pas restait à Londres ? Sans faire de bruit, sans le quitter du regard, elle se mit à marcher le suivant de loin. Est-ce qu'il se tapait vraiment la voisine ? Non, quand même pas... ce n'était pas son genre... Amy se rendait compte que ça faisait presque deux ans qu'elle ne l'avait pas vus. Depuis ce jour là où tout était fini. Ce jour où elle avait senti tout son être mourir. En le revoyant, elle n'avait pas du tout l'impression de revivre. Elle sera fort dans sa main le bout de papier sur lequel elle avait écrit l'adresse de son travail. Tout en continuant de le suivre. Jusqu'à ce qu'il soit à deux doigts de prendre sa voiture. Son instinct de détective la poussa à prendre un cliché et Ric se tourna.

Elle était au bout d'une rue, elle se cacha donc très vite. Elle ne comprit pas d'où elle avait tiré la force de se cacher, mais au moins c'était fait. Au fond, elle avait peut-être peur qu'il vienne la voir et qu'il lui parle. Elle ferma les yeux, adossés à ce mur gelé. Sa robe se souleva un moment. Elle ferma les yeux jusqu'à ce que quelque chose cache le peu de lumière qu'elle sentait contre sa peau. Et quand elle les ouvrit, Ric était devant elle.
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptyVen 14 Sep - 17:46

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You can be addicted of a certain kind of sadness, like resignation to the end, always the end.


Alaric avait quitté le magasin d'un bon pas, faisant sauter les clés de sa Mini 1100 Special au fond de sa poche. Sa voiture ne passait pas inaperçue dans les rues d'Arrowsic, étant un modèle de 1978 très peu répandu. Elle était d'ailleurs un vrai petit bijou que des collectionneurs avaient déjà essayé de lui racheter. Le jeune homme avait toujours refusé, s'armant d'un sourire poli et de son impassibilité habituelle en déclinant des offres pourtant parfois phénoménales. Mais Ric, de toute façon, n'avait jamais eu besoin d'argent ; cependant, il y avait fort à parier que même si cela avait été le cas, ce serait la dernière chose qu'il aurait vendu, juste derrière son alliance. La Mini était un héritage familial, puisqu'elle avait appartenu à son grand père, mais plus que la valeur sentimentale évidente, Alaric aimait tout dans cette voiture, à commencer par son design tout en courbes. Elle lui avait été offerte par son père à son dix-huitième anniversaire et dès lors, il avait passé des après-midi entières à la retaper, puis à refaire la finition de la carrosserie, à la main, redonnant ainsi de l'éclat à ses couleurs rouges et blanches tout en la débarrassant de la rouille qui s'était accumulée par endroit. Quand il avait eu fini, il ne l'avait plus jamais quittée, pas même n'avait-il été tenté de succomber à une belle voiture de sport moderne qu'il aurait pourtant pu se payer sans problème. A ce jour, cette Mini était sa plus longue, et surtout la plus durable, histoire d'amour.

Un sourire fluide aux lèvres, il passa mentalement en revue son programme de la journée. Une fois au volant de son bébé, Alaric s'apprêtait à rouler droit vers le centre. Il avait laissé la boutique à Maël pendant son absence car il avait quelques courses d'ordre professionnel à faire. Il avait toute confiance en son vieil ami et employé c'est pourquoi il ne se pressait pas, pas plus qu'il ne se presserait dans les rayons du magasin dans lequel il s'arrêterait. Il avait donc tout son temps devant lui. Arrivé à hauteur de sa voiture, s'apprêtant à ouvrir la portière, il aurait juré entendre un clic très discret et s'il avait d'abord cru à un effet de son imagination, il fut arrêté par une vision furtive dans son champ périphérique. Levant la tête, son regard dont la curiosité avait été éveillée passa lentement dans cette direction, sans réellement s'attarder de prime abord, avant qu'un sentiment de déjà-vu ne le frappe. Un instant il avait cru... Mais c'était impossible. Il secoua la tête. Cela lui était déjà arrivé d'être perdu dans ses pensées et de croire apercevoir une silhouette connue avant que, une fois la mise au point entre ses yeux et son cerveau effectuée, les similarités qu'il avait cru trouver entre la dite personne et celle de ses pensées ne s’effacent comme dans un tourbillon... Mais cette fois, c'était différent. La seule possibilité était qu'il vienne de se payer une hallucination monumentale, et il n'y croyait pas une seule seconde. Sachez-le, les drogues, cela n'avait jamais été son truc, même si cela pouvait aller avec le package de l'artiste torturé.

Oubliant tout ce qu'il avait à faire, ses pieds se remirent soudain en marche, suivant l'apparition qui venait de lui faire face avant de disparaître aussitôt au coin de la rue. Son coeur battait fort dans sa poitrine, assourdissant les bruits alentours comme pour rythmer son avancée. Sur le point de dépasser l'intersection où il avait cru la voir s'engouffrer, il hésita un bref moment, suspendu dans l'instant. Puis, finalement, il franchit le pas, sentant presque son être se disloquer dans la manoeuvre alors que ses yeux butaient soudain sur elle. Elle était là. Réelle, intacte, elle se tenait devant lui, si près que s'il avait tendu la main, il aurait pu la toucher. Il fut tenté de le faire pour être bien certain qu'il n'était pas en train de tout simplement perdre la raison mais eut assez de bon sens pour se retenir. Cependant, son esprit défracté trouva tout de même bon de le laisser faire passer quelques mots tout bonnement stupides dans un murmure : „Dîtes moi que je rêve...“ Lèvres entrouvertes, il ne trouvait plus son souffle, comme si les alvéoles de ses poumons venaient de brutalement se fermer. Il ne pouvait détacher ses prunelles d'elle, détaillant malgré lui les traits de son visage qu'il connaissait déjà par coeur, à la recherche de ce qui, en deux ans, avait pu changer. Mais il ne trouva rien. Rien d'autre qu'un écho sourd à sa douleur passée, comme s'il voyait en elle cette expression infâme qu'il savait avoir longtemps arborée après leur rupture. Un frisson détala sur sa peau alors que ses sourcils s'abaissaient en une expression légèrement contrariée. Puis, sa voix, rendue rauque par l'émotion, sonna finalement dans l'air comme un couperet : „Qu'est-ce que tu fais ici, Amy ?“ Il se recula d'un pas, comme pour se préserver alors que ses mains s'enfonçaient dans ses poches. Il les avait senties devenir moities et n'avait pas eu le courage de baisser les yeux pour vérifier mais il était persuadé qu'elles tremblaient. Vu la tension dans ses muscles, cela n'aurait pas été bien étonnant. „Cela ne peut pas être une coïncidence.“ Affirma-t-il d'un air où perçait sa froideur inopinée. Non, clairement, il ne pouvait pas croire qu'ils tombaient l'un sur l'autre aujourd'hui par hasard. Si, à une époque, il avait cru au Destin et à toutes ces sornettes, ce n'était bel et bien plus le cas depuis déjà un certain temps... Et la chimère de son passé qui avait surgi de nulle part et le regardait à présent y était pour beaucoup. La perdre lui avait fait renoncer à ses illusions, et depuis, il n'avait plus jamais été l'homme insouciant qu'il avait pu se targuer d'être d'antan. Alors, qu'elle ne vienne pas lui reprocher son pragmatisme...

HRP - désolée l'image est pire grande mais j'étais obligée de la mettre. x)
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptySam 15 Sep - 10:00

C'était comme s'accrocher à un rêve et ne pas vouloir redescendre à la réalité. Adosser à ce mur froid, elle fermait comme si c'était le seul moyen de disparaitre de ce monde. Elle aurait aimé disparaitre. Où était la cape d'invisibilité d'Harry Potter quand on en avait besoin ? Elle n'avait pas pensé à ce que ce jour arrive, si vite. Elle savait qu'un jour elle recroiserait la route de Ric, mais elle ne savait pas que ça serait comme ça et ici. Elle pensait le trouver un jour à Londres, quelques parts où ils avaient l'habitude d'aller et pas dans les rues d'une petite ville d'Arrowsic, comme potentiel amant d'une femme qui aimait le poivron. Serrant encore plus le poing, elle senti tout son être s'arrêtait. C'était un cauchemar, un cauchemar réel. Elle sentait son coeur battre si vite, à tel point qu'elle aurait juré que le muscle en question voulait sortir de son corps pour prendre la fuite. Elle avait cette mauvaise impression d'être dans un film d'horreur où la victime se cache dans son placard, priant pour que tueur ne la trouve pas. Elle avait cette sensation-là. Cette horrible sensation qui vous parcourent le corps au point où vous tremblez entièrement et ce non pas parce que vous avez froid, mais parce que vous avez peur. Peur de découvrir la suite des évènements, la suite des choses tout simplement.

Alors qu'elle tentait d'ouvrir les yeux, de reprendre une respiration normal, la lumière qui l'éclaircit disparu alors. Elle était sous l'ombre d'une silhouette qu'elle ne pouvait peut-être pas reconnaitre, mais dont elle savait parfaitement la provenance. Quand ses yeux s'ouvrirent enfin, elle ne put s'empêchait d'arrêter de respirer, tout simplement. Malheureusement, il l'avait vu. Il l'avait vu et en plus, il venait en face d'elle comme pour l'obliger à faire face. Elle ne savait pas quoi dire ou faire, c'était comme si automatiquement son cerveau était déconnecté. Un énorme beug dans le système. Et puis enfin, alors qu'elle le fixait avec surprise, mais aussi avec crainte, il laissa échapper une question. Une question qui voulait tout dire.

C'était ce mentir que de dire qu'elle n'avait pas pensé l'espace d'un instant qu'il soit venu pour elle. Après tout, c'était peut-être possible. Peut-être l'aurait-il retrouvé, peut-être... peut-être que, mais il n'y avait plus de peut-être désormais. Il n'y avait qu'une phrase qui se répétait en boucle dans sa tête, comme un disque rayé. Tout est de ta faute.


« - Je... » Non, c'était trop tôt pour reprendre le contrôle sur son être. Trop tôt pour trouver la force de dire quelques choses de concret. Trop tôt pour réussir à parler avec lui. Il recula alors et par automatisme et par faiblesse, Amy baissa les yeux. Elle baissa les yeux parce qu'elle savait qu'elle était l'unique responsable de tout ça, de son échec, de sa colère, de sa tristesse, de son amour. Mais par automatisme également, elle reposa ses mêmes yeux sur lui quand il avoua que tout ceci n'était pas une coïncidence. Et merde. Merde et re Merde. Il savait qu'elle était détective, il savait. Il devait maintenant croire qu'elle l'avait recherché, qu'elle avait sans doute passé des heures pour le retrouver pour on-ne-sait quelle raison désespéré. Pourtant ce n'était pas son genre, loin de là, mais depuis le temps, tout était possible non ? Tout, jusqu'à le changement complet de la personne. Après tout elle ignorait quand même pas mal de choses sur lui tout comme lui ignorait pas mal de choses sur sa vie à elle.

Voilà ce qui arrivait quand on peignait une belle croix sur le passé.

« - T.. Ton voisin. Il.. Il c..crois que sa fem... femme le trompe. » C'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait pas s'empêcher de bégayait. Etrangement, quand elle était énerver c'était dix fois pire et quand elle était en stress ou que sa timidité s'accentuer, voilà ce qui arrivait. Elle tenta de reprendre, depuis le temps elle avait quand même appris deux ou trois choses pour améliorer ses paroles. « - Il croit q... que c'est avec toi. »

Elle n'avait pas besoin d'en dire plus, au moins il comprendrait qu'elle ne le suivait pas pour combler un quelconque manque obsessionnel étrange. Ou qu'elle était devenue une de ses fanatiques morbides. C'était pour son boulot, c'est tout. Il n'y avait rien à rajouter. Elle se décida tout de même à reprendre la parole. C'est vrai que c'était peut-être une raison valable, mais ça n'expliquait pas pourquoi elle était à Arrowsic, mais après tout ça ne disait pas non plus pourquoi lui était là. Baissant de nouveau les yeux - pour trouver le courage d'aligner deux mots sans buter sur une syllabe - elle tenta de poser sa question. Elle avait toujours été du genre à dire la moindre de ses pensées, aussi stupide soit celle-ci. Elle fixa son appareil photo qu'elle tenait encore.

« - Et toi q.. que... » Elle ravala sa salive, cherchant une force, une lumière au fond d'elle. « - qu'est-ce que tu fais ici ? »

C'est vrai que c'était facile de dire quelques choses sans le regardait. Elle ne savait même pas si elle avait vraiment le droit de poser cette question, si c'était vraiment dans son droit vu qu'elle était partie la première, mais il n'y avait pas de mal à demander à son ex-mari - à qui elle n'avait même pas prit la peine de venir signer les papiers d'ailleurs, pourquoi il était dans la même petite ville qu'elle ?
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptyDim 16 Sep - 5:16


Deux ans, c'était long, mais plus il la regardait et plus cela lui semblait incroyablement court. Il avait l'impression que c'était la veille qu'ils s'étaient engueulés pour la toute dernière fois, se renvoyant la balle. Cependant, la conviction n'y était plus... Après son absence d'un mois, Ric s'était résigné. Il avait pris sur lui pour endiguer toute la souffrance de cette révélation amère, glissée entre les lignes de son éloignement aussi soudain qu'inattendu, qui lui avait éclaté à la figure comme une mine anti-personnel. Amy ne voulait pas finir sa vie avec lui, point final, retour à la ligne, et une page qui se tourne. Avec le temps, Ric aimait à se dire que cela n'avait pas fait si mal que ça, qu'il n'avait pas réellement cru que sa chair devenait en lambeaux à force de se triturer le visage, à le prendre entre ses mains, à frotter son front pour en faire disparaître les plis soucieux et essuyer les larmes de rage qui perlaient parfois sur ses joues rendues comme du papier de verre. Il ne voulait pas croire non plus qu'il lui était arrivé de se réveiller le matin, encore dans les limbes du sommeil, oubliant qu'elle était partie et ressentant cette panique intolérable alors qu'invariablement, il s'était mis à l'appeler, à la chercher, avant de, soudain, réaliser, et d'avoir l'impression de la perdre à nouveau. Encore et encore. Il préférait à présent comparer la chose à une cartouche d'encre que l'on avait percé par inadvertance ; car l'encre était dure à faire partir, mais ce n'était pas impossible, avec de la persévérance, et en frottant bien. Des éclats de mines fichés dans l'épiderme, en revanche, cela signifiait la chirurgie, les transfusions sanguines, les risques d'infection, la convalescence et surtout, les cicatrices... Sans parler des possibles douleurs fantômes dues au choc post-traumatique. Il avait refusé tout cela en bloc, se convainquant qu'il s'agissait simplement là d'une erreur en court de route, un accident de parcours, et qu'il n'y avait pas mort d'homme, ni de son âme. Le seul vestige qu'il n'avait pas pu se résoudre à laisser derrière lui était son alliance, enfilée autour de sa chaîne, cachée bien au chaud sous son tee-shirt, juste à côté de son coeur. (Que voulez-vous, c'était son côté "mauviette sentimentale", et vous ne le contrediriez certainement pas s'il vous disait qu'il n'y avait rien de tel que de pleurer le dimanche soir en lisant un bon Jane Austen, quand même ? Bien, je l'espère.)

Maintenant qu'il se retrouvait face à elle, c'était différent. C'était comme si les échos d'une vie antérieure enterrée revenaient soudain à la surface et explosaient de toute part, sans qu'il ne puisse rien y faire. Il ne contrôlait plus rien et cela l'agaçait prodigieusement. "C'est vraiment traître ce que tu me fais là, vraiment", avait-il envie de lui asséner, mais seul son regard le lui disait, ses lèvres déterminées à ne plus s'ouvrir tant qu'elle n'aurait pas esquisser d'explications convenables. Ces dernières ne vinrent pas de suite, mais Alaric était patient, et il resta impassible le temps que la langue de son ex-femme se délie. „T.. Ton voisin. Il.. Il c..croit que sa fem... femme le trompe.“ Un rictus secoua sa lèvre supérieure alors qu'il se retint de lâcher d'une voix sombre que ça lui faisait une belle jambe, ça, tiens, la laissant terminer, bien qu'avec une impatience grandissante, cette fois. La voix tremblotante d'Amy l'énervait ; peut être parce qu'au fond, elle faisait vibrer sa corde sensible, et qu'il n'aimait pas ça. „Il croit q... que c'est avec toi.“ Ah. Ah ? Ah... Ah, oui, bon, certes. Une raison professionnelle aussi alambiquée, cela ne s'inventait pas. En tout cas, pas avec aussi peu d'aplomb. „Ok, excuse acceptée.“ Lâcha-t-il simplement en haussant les épaules, pas foutu de trouver autre chose à dire, et il fut foutrement tenté de tourner les talons sur l'instant et de la planter là, maintenant qu'il avait sa réponse... Mais étrangement, quelque chose le retint, comme une main dans son dos, au milieu de ses omoplates, lui interdisant de faire demi-tour et de fuir à son tour. Cela aurait été, effectivement, une réaction tout sauf mature, mais il savait qu'il aurait été extrêmement soulagé de s'éloigner d'elle. Elle avait l'air si... Fragile ? A la simple idée de la laisser là comme ça sans rien faire, il y avait cette fuckin' fuck de culpabilité qu'il sentait en train de ramper odieusement dans ses veines... Pourtant, il aurait été dans son bon droit, il le savait. Après tout, il ne voyait pas pourquoi Amy aurait eu le monopole de la fuite. „Et toi q.. que... qu'est-ce que tu fais ici ?“ Un demi-rire jaune dévala le long de sa gorge alors qu'un rictus caustique étira ses lèvres. „Tu enquêtes sur moi et tu ne le sais pas encore ? Tu m'avais habitué à mieux. M'enfin, les choses changent, on est bien placé pour le savoir, toi et moi.“ Piteuse parade, complètement pitoyable, même, mais ce n'était encore que le début... Et la suite promettait de changer quelque peu le ton de la discussion. „Pas trop déçue que je ne te dise pas que je suis là car je ne peux pas vivre sans toi, j'espère ?“ Oui, ce qu'il venait de faire était bas, très bas, mais c'était son mécanisme de défense qui était fait comme ça : il s’emmurait et usait de sa franchise comme d'une lame bien aiguisée pour frapper de façon étudiée, presque chirurgicale, à la manière d'un coup de scalpel. Quelque part, aussi, espérait-il qu'elle se mettrait en colère... Car, il le savait, cela rendrait les choses bien plus faciles à gérer. Il détestait la sentir ainsi vulnérable, comme si c'était un jeu d'enfant de l'atteindre, et il espérait bien qu'elle allait lui prouver le contraire.
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptyDim 16 Sep - 21:44

Elle pouvait le sentir, même les yeux fermer. Elle pouvait sentir la présence de Ric comme si cette sensation lui permettait de voir. Les yeux ouverts, elle s'était rendu compte que le temps venait de passer de deux ans à quelques secondes. Entre ce jour-là, dans leur ancien appartement et aujourd'hui, c'était comme si seulement quelques minutes les séparer. Quelle sensation désastreuse, pire encore, elle aurait juré avoir les cheveux plus court et voir Ric tel qu'il avait été à l'époque. Portant les mêmes vêtements, affichant ce sourire qu'elle avait tant aimé. Elle aurait juré que le monde avait fait un gros « fuck » à l'avenir pour faire un énorme bon dans le passé, juste pour lui faire mal encore un peu plus. Elle aurait tant aimé éviter cet instant, encore un peu plus. Encore un peu plus longtemps. Elle aurait aimé le voir de loin et garder pour elle cette information un moment. Garder pour elle le fait qu'il vivait là, pas si loin et qu'elle pouvait aller le voir quand elle se sentirait prête.

C'était raté, bêtement raté. Elle s'était laissé guider par ses souvenirs et avait suivi son ombre comme un chat sauterait en voyant un fil plus loin. Et maintenant, elle se retrouvait face à celui qu'elle avait aimé. Non, rectification.

Elle se retrouvait en face de l'homme qu'elle aimait. Encore, bêtement et naïvement. Les sentiments jouaient au fond de son être une mélodie désastreuse et ironique. Il y avait en elle la voix stupide d'une Amy Johar qui hurlait à quel point elle l'aimait. A quel point elle ferait n'importe quoi pour cet homme qui désormais se tenait actuellement devant elle. Il avait de la chance, de la chance qu'un mur l'empêche de courir et de repartir, aussi facilement qu'elle l'avait fait autrefois. Aussi stupide qu'avant, elle aurait pris ses jambes à son coup et aurait disparus. Elle reprit une grande respiration face à ce qu'il venait de dire. Excuse, quelle excuse ? Mais qu'avait-il bien pu imaginer... Quel l'avait vraiment suivi comme une lycéenne de 15 ans ? Elle ne préféra rien rajouter, elle avait beaucoup de mal à reprendre une respiration correct et tellement plus à parler tout simplement. Elle sentait tout son être frissonnait à chaque fois qu'il prenait la parole, à chaque fois qu'il posait ses yeux sur elle.

« - Une en.. enquête comme ça, j'ai p..pas besoin d'aller f... fouiner la vie pr..privée du pot.. potentielle amant. »

Et puis d'un seul coup, tout ce qu'elle put ressentir, tout ce qui était bloqué au fond d'elle, tout ce qui lui donnait envie d'hûrler et de pleurer, tomba le long de son corps pour terminait sur le sol. Tout un paquet d'émotion et de sentiments qui filèrent le long de son être pour lamentablement finir à terre. Et puis soudain, une tout autre douleur parcourut la pomme de sa main. Elle sentie des picotements, mais elle le fixait lui. Les yeux dans les yeux. Elle aurait pu le frapper plus fort, elle aurait pu. Mais elle se contenta de le pousser violement pour s'écarte encore plus d'elle. Il n'avait aucune idée de ce dont elle était capable, ni même de ce qu'elle pouvait faire si jamais son coeur lâchait. Elle ne voulait pas faire de crise, pas maintenant. Il fallait que quelque part elle trouve la force de ne pas se laisser aller, de ne pas laisser sa colère prendre le dessus parce que sans doute, lui aussi était en colère. Il devait la détester. La haïr.

« - Tait toi ! » Il se foutait de sa gueule, il se moquait d'elle. Elle aurait juré pouvoir l'entendre rire et le voir pontant son doigt accusateur sur elle. Elle n'osait plus le regarder dans les yeux maintenant. Elle fixait le sol comme si tout ce qu'elle avait ressenti plus tôt était encore là. Le bruit sourd de son appareil photo qui tombe au sol la força alors à reculer et à regarder l'objet à terre qu'elle avait tout simplement lâché sans s'en rendre compte. Elle aurait pleuré s'il n'avait pas été là. Elle pleurait souvent pour un rien, mais avec le fait que Ric était juste en face, elle aurait dû craquer complètement. Sauf qu'elle était à deux doigts de faire une crise, alors ce qu'elle fit, elle alla surement le regretter.

Comme toujours.

Elle shoota dans l'appareil pour l'envoyait plus loin, à l'écart de sa route. « - T'as pas... répondu à ma question. » Elle reposa les yeux sur lui cherchant à puiser dans sa colère. Après tout, elle savait qu'elle était responsable de pas mal de choses, mais le divorce. C'était sa demande à lui. Au départ elle avait pensé à un moyen subtil de sa part pour attirer son attention et la forcer à sortir de son trou. Un moyen de la faire parler, de trouver une solution. Là elle avait été déçue, pas aujourd'hui. Sa respiration n'était toujours pas normale et c'était une vraie torture. Elle n'arrivait toujours pas à dire une phrase sans prendre une pause. C'était à cause de Ric, de ses yeux, de sa présence. C'était de sa faute. Et maintenant, si partir n'était pas une option, du moins pas maintenant, alors elle ne pouvait que l'affronter. Et mourir ne l'affrontant, c'était une belle fin pour celle qui aurait pu donner sa vie pour lui.
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptyLun 17 Sep - 19:16

 “ – there is no hope for you and me, I know.  ” Tumblr_m8b03vjznT1roixiho5_r4_250
Oh, you turned your back on tomorrow
'Cause you forgot yesterday.
I gave you my love to borrow,
But you just gave it away.
You can't expect me to be fine,
I don't expect you to care...


S'il y avait une seule chose à laquelle l'architecte aurait donné du crédit sur ce qu'on disait à propos des ruptures, c'était qu'un jour, on se réveillait, et que ça ne faisait plus aussi mal. Il en était profondément convaincu. Alaric ne se rappelait plus bien quand cela avait été le cas pour lui, mais cela l'avait été, et la preuve résidait dans le fait qu'il se tenait bien là, sur ses deux jambes, et qu'il ne ployait pas sous le fardeau du temps qui, irrémédiablement, continuait de s'écouler. Le poids sur ses organes internes s'était, un beau matin, allégé. Il ne savait pas quand, ni comment, mais cela était arrivé. Peut être avait-ce été durant l'intermède qui avait suivi le départ d'Amy et l'avait amené dans les bras de Priya, peut être pas ; il ne s'en était pas vraiment rendu compte, il savait juste qu'il avait continué d'avancer et que plus les jours passaient, moins cela avait été difficile de penser qu'il pouvait y avoir un après. Il s'en était remis, finalement, alors qu'il ne l'aurait jamais cru possible. Du moins, c'était ce qu'il pensait... Mais ça, c'était avant qu'il ne se retrouve de nouveau là, face à elle, ses yeux dans les siens, à respirer le même air qu'elle. C'était soudain comme si une chappe de plomb s'était abattue sur ses pensées et il lui devenait difficile de ne serait-ce en aligner deux correctement, et s'il n'y avait pas eu la colère pour lui faire tenir le coup, probablement se serait-il tout bonnement écroulé. S'était-il voilé la face ? Il l'ignorait. Il essayait simplement de garder le contrôle de lui-même, même s'il était à peu près sûr que c'était raté après la dernière tirade qu'il avait sorti d'un ton tranchant.

Soudain, les mains d'Amy furent sur son torse et elle le repoussa. Il ne s'était pas exactement attendu à ça, surtout pas à en être autant secoué ensuite, c'est pourquoi il se contenta de rester planté là sans un mot, ses yeux se plissant comme s'il cherchait à mieux la regarder. Elle tenait bon, et elle n'avait pas l'air décidée à fuir. Tiens donc. Peut être parce que c'était plus facile quand il y avait une porte de salle de bain à claquer à sa figure... Ou pas. Elle le toisait avec un air de défi, et sa voix, forte, claire, le prit de court. „Tais toi !“ Et il le fit, il se tut, se contentant de croiser ses bras sur sa poitrine, exactement là où les mains d'Amy s'étaient trouvées l'instant auparavant. A vrai dire, c'était mieux comme ça, car il n'aurait pas trouvé la moindre chose à répliquer. Il était bien trop occupé à garder la face ; le contraste était tellement saisissant entre sa conviction profonde d'avoir dépassé ça et les sentiments qui gravitaient dans l'atmosphère lourde de la ruelle depuis quelques minutes que le retour de flammes qu'il venait de se prendre en pleine figure le faisait douter du fait que cela ait un jour été vrai. Il n'aimait pas ça. Il n'avait pas envie de retourner en arrière, de revivre ce qui avait été leur dernière moment ensemble, de se battre avec elle comme il aurait dû le faire deux ans plus tôt au lieu de simplement lui montrer la sortie... Mais c'était ce qui était en train de se produire. Damn, c'est que ça faisait mal, en plus.

Si Alaric avait des regrets ? Bien sûr, qu'il en avait. Il s'était refait la scène de leur séparation au moins un million de fois dans sa tête, et ce bien après qu'elle se soit passée. Il s'était vu essayer de la retenir, se mettre entre elle et la porte pour qu'elle ne puisse pas le quitter, la prendre dans ses bras et lui dire de tout oublier, de tout reprendre comme avant, et, tout simplement, qu'il l'aimait trop pour la perdre... Oui, il avait songé, parfois, à comment cela aurait pu être si les choses s'étaient passées autrement, au fait qu'ils seraient peut être encore ensemble s'il n'avait pas eu autant de fierté. Il s'était même entendu lui dire ces mots qu'il lui avait balancé au visage comme une insulte il n'y avait pas quelques secondes : qu'il ne pouvait pas vivre sans elle, juste pour qu'elle reste et ne refasse jamais l'erreur de s'en aller. Mais cela ne s'était pas passé comme ça. Elle était partie, il n'avait pas cherché à la retrouver, et il n'y avait rien que l'on puisse y faire à présent, car il s'agissait là d'une époque révolue. La voir donner un coup de pied dans son appareil photo, tombé au sol quelques instants plus tôt sans qu'il n'y prête réellement attention, le reconnecta avec la réalité, et il cligna des yeux avant de froncer les sourcils, regardant le cadavre de la machine qui était allé s'écraser contre le mur. Le pauvre, il avait rien fait... „Bravo, maintenant il est foutu.“ Commenta-t-il sobrement. Dans un coin de sa tête, il se promit de lui en racheter un et de lui envoyer par la poste. Son adresse ne serait sûrement pas bien dure à trouver dans une si petite ville, et Alaric n'aimait pas avoir de dettes, matérielles comme immatérielles, mais quand il s'agissait d'argent, il était si facile pour lui de les régler qu'il n'avait aucun problème à le faire. Ses yeux passèrent de l'engin électronique à elle. A présent, elle le fixait, et c'est lui qui détourna le regard. Elle avait cet air qu'il connaissait bien, ce "regard qui envoyait se faire foutre le monde entier", et il n'avait pas pu le soutenir. Peut être parce que c'était la première chose qu'il avait aimé chez elle. „T'as pas... répondu à ma question.“ L'entendit-il alors balancer avec le peu d'assurance qu'elle avait réussi à trouver, et il la regarda un instant, laissant le silence s'installer. C'était quoi, déjà, sa question...? Ah, oui. „Je suis né ici.“ Répondit-il sans s'étaler, ouvrant les bras comme s'il s'agissait d'une évidence. En réalité, ils n'en avaient jamais parlé, et il le savait pertinemment. „Et toi, alors ? T'as pas répondu non plus, à part pour me parler d'un certain penchant pour enquêter sur tes ex... Mais ça me dit pas ce que tu fais là.“ Oui, il recommençait déjà à jouer au con. Pardonnez-le, mais pour les effusions sentimentales, il faudrait repasser plus tard.
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptyMer 19 Sep - 14:34


“ – there is no hope for you and me, I know.
Mais c’est humain de croire que quel part un jour, peut-être, j’aurais de nouveau le droit à ce regard que tu m’accordais autrefois, non ?


Elle aurait aimé que les choses soient plus facile, on veut tous que les choses soient plus faciles. Pas de cris, de larmes, de colères. Pas de respiration saccadée, de phrases entrecoupées, de coeur qui est à la frontière de l'explosion. Non, juste des mots qui ne rebondissent même pas sur notre conscience. Mais dans la vie on ne pouvait pas éviter tout ça, on ne pouvait pas faire abstraction de cette douleur. Du moins Amy ne pouvait pas. Elle sentait cette chose au fond d'elle prendre de l'ampleur à chaque fois qu'une seconde s'écoulé. A chaque fois. L'appareil photo était en miette. Il était foutu, c'était un fait. Mais c'était loin d'être ce qui occupé son esprit. Elle en avait d'autre et elle pleurerait pour celui-ci plus tard. Elle penserait ensuite à la conséquence de ce geste footballistique raté. Au fait qu'elle ne savait toujours pas si il couché vraiment avec sa voisine ou si elle devait faire confiance en son instinct et savoir que ce n'était pas du tout son genre. Son genre de fille et son genre de couchr avec une femme mariée.

Il ravala sa salive entendent enfin sa réponse. Il était né ici. Elle se sentait encore plus stupide maintenant. Pire encore, elle se rendait compte qu'elle était idiote. Idiote d'avoir crus pouvoir vivre avec quelqu'un, se marier avec lui, jusqu'à la fin sans savoir ce genre de choses. Elle aurait dû le savoir depuis le début que leur relation finirait et c'était fini. Ça c'était encore plus mal fini. Elle se dit qu'elle aurait pu éviter tout ça. Qu'elle était si stupide, si Ric était parti, elle se serait frappé contre le mur des centaines de fois jusqu'à se rappeler leurs moments à eux. Leurs souvenirs. Et se rendre compte qu'elle n'avait pas à regretter une chose qui lui avait procuré autant de bonheur. Oh non, elle avait vécu toute sa vie pour ses moments-là et jamais elle ne regrettait ce qu'elle avait vécu à ses côtés.

Elle n'avait rien à répondre à ça. Elle avait eu sa réponse, c'était fini. Elle n'avait pas le droit, du moins maintenant, de poser d'autres questions sur sa vie privée et sa vie passé. Parce que si jamais elle le faisait, lui aussi n'hésiterais pas et elle ne serait pas en mesure de répondre à ses attentes. Elle leva les yeux aux ciels, comme désespéré par les remarques de Ric. Lui aussi, il voulait savoir ce qu'elle faisait là. Après tout il avait le droit de savoir ce que son ex-femme, alliance toujours au doigt, faisait dans sa ville natale. Elle n'avait aucune excuse, mais pour le coup, elle croisa les bras, regardant ailleurs dans le reste de cette rue vide de la ville.

« - Je vis chez mon cousin. » elle n'était pas obligée de lui dire les détails non plus, pourquoi, comment elle en était arrivé là. Mais c'était Ric. Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe, elle avait l'impression de toujours devoir lui donner une réponse. Une bonne réponse. Tout en reposant ses yeux sur Ric, elle laissa sortir : « - C'est la seule famille que j'ai. »

Elle avait mis beaucoup de temps à le retrouver. Des années. Elle était partie, elle avait arrêté ses études, laisser ses affaires dans leur appartement et avait disparus du monde. Elle était allée en Inde en réalité. Dans sa ville natale à Jaipur. Ses économies étaient vite partis, elle avait alors arrêter ses recherches et elle avait commencé à travailler pour avoir de quoi voyager et retrouver la trace de cet homme qui lui offrait désormais un toit sur la tête. Elle avait fini par se perdre dans sa tâche, par rester en Inde par plaisir, comme de longues vacances qui ne se termine pas jusqu'à ce qu'elle le trouve. Son oncle, dans une prison à Mumbai. Son cousin devait vivre dans le coin mais c'était trop tard, il était parti après avoir foutu le feu à sa maison et elle l'avait retrouvé quelques mois plus tard ici. A Arrowsic, dans une petite ville du maine. Dans un coin paumé de l'Amérique.

En y réfléchissant, tout ça, c'était pour Ric qu'elle l'avait fait. Elle voulait trouver une raison, un moyen de croire en ce mot « famille ». Elle espérait tomber sur un cousin marié, avec 4 enfants qui lui montrerait que la vie de famille ce n'était pas l'horreur et la monstruosité qu'elle avait véceu gamine. A la place elle était tombée sur un veuf colérique avec qui elle avait du mal à parler. Elle avait fini par se dire que sa vie n'était pas à Ric, qu'elle était ailleurs. Qu'il ne l'attendra jamais, qu'il était heureux ailleurs, sans elle. Qu'il ne l'avait peut-être jamais aimé.

Qu'il avait raison. C'était peut-être une erreur.

Elle essuya du revers de sa main les larmes qui venaient de sortir d'eux même. Elle aurait tellement voulu lui prouver le contraire, lui prouver qu'eux, c'était pour la vie. C'était tellement devenu une obsession que maintenant, elle se rendait compte qu'elle avait échoué. Elle avait été une mauvaise femme pour lui, une mauvaise ex-femme aussi.

« - Je suis la pire erreur de ta vie, n'est-ce pas ? » Elle ne savait pas pourquoi elle disait ça, ce qu'elle cherchait surtout en le disant. Elle savait juste qu'en sortant ça, elle avait senti tout son être se crisper davantage. Ses larmes auraient pu tomber davantage, son coeur s'arrêter encore un long moment et son souffle disparaitre dans l'air. Elle entendait au fond de son être un murmure lourd et étouffant. Celui de sa mère qui répète toujours ses mêmes paroles depuis ses 11 ans : Pourquoi existes-tu ?
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptySam 22 Sep - 1:19


„Je vis chez mon cousin. C'est la seule famille que j'ai.“ Finit-elle par lui lâcher du bout des lèvres, comme si elle avait hésité avant de lui révéler cette information sur sa vie pourtant capitale... mais qu'il ignorait. Oui, ils avaient vécu quatre ans ensemble, dont deux ans de vie commune, et il ne savait rien de sa famille. Vous trouvez ça improbable ? Le regardez pas lui, hein. C'était elle qui avait toujours paniqué ne serait-ce qu'à l'évocation du passé, pas lui, et, il l'avait découvert à ses dépends, à celle de l'avenir, aussi. Poser des questions, regardez où ça l'avait mené : à payer une blinde d'honoraires exorbitants et à faire du tribunal sa nouvelle maison pendant un an. C'était réussi, hein ! C'est là qu'il la vit... L'alliance. Son sang déserta alors son visage et il cligna des yeux, saisit d'un léger vertige alors qu'il eut l'impression que la sienne, bien dissimulée sous son tee-shirt, venait de le brûler étrangement, ramenant à sa mémoire une vague de souvenirs douloureux alors qu'il ferma les yeux un bref instant.

Quand une personne jurait de vous aimer jusqu'à la mort et choisissait de porter votre nom jusqu'à cette dernière, pour Alaric, cela signifiait beaucoup. C'était même la chose la plus importante à ses yeux, celle qui aurait dû avoir la signification la plus profonde et, surtout, la plus indéfectible. C'était, il en était convaincu, un serment d'éternité. Alors, quand il avait prononcé ses vœux et dit « oui » d'une voix claire et sincère devant l'autel, il avait naturellement pensé qu'il n'aurait jamais à revenir sur sa promesse. Même si Amy mourrait, il avait su, tout au fond de lui, qu'il ne ferait plus jamais cet honneur à personne d'autre qu'elle... Et voilà qu'à peine deux ans plus tard, le divorce était prononcé et qu'ils n'étaient plus que deux étrangers l'un pour l'autre. Cela avait été un coup dur. L'image du poignard en plein cœur lui était venue en tête, car c'était bel et bien comme ça qu'il l'avait ressenti. Un coup porté en plein dos, juste sous son omoplate, qui l'avait transpercé de part en part, et cette blessure avait longtemps suinté, faisant dégouliner tout cet amour qu'il ressentait pour elle jusqu'à la dernière goutte... Ce n'était pas juste un petit peu d'encre en bas d'un texte juridique qui avait coulé, car en tenant ce stylo sans trembler, il n'avait pas simplement accordé à Amy le droit de le quitter et de sortir de sa vie, il avait signé son exsanguination pure et simple. Cela n'avait pas été facile, non ; il n'en avait rien laissé paraître mais ce jour là, c'était quasiment son arrêt de mort sur lequel il avait apposé sa signature. Il avait fait un pacte avec le diable, et l'expression « se faire l'avocat du diable » n'avait jamais été aussi vraie que pour l'employé du barreau qui lui faisait face alors. Car, oui, en acceptant cela, il avait vendu son âme, foulant du pied ses convictions et sa croyance la plus forte : celle d'avoir trouvé son âme-soeur, celle avec qui il finirait sa vie, et dans les bras de qui il expirerait son dernier souffle. Il avait renié tout ça... Du moins l'avait-il cru.

Il rouvrit finalement les yeux alors que ces derniers commençaient à le piquer. Là, dans cette petite impasse étroite, perdu dans les yeux d'Amy Eesha Johar dont les épaules tremblaient, il réalisait que ce n'était pas aussi simple de tirer un trait sur son passé. L'attraction qu'il ressentait pour elle à cet instant était puissante et il devait s'interdire de s'approcher pour aller la prendre dans ses bras, tout son être se tendant en avant tant il lui était difficile de la voir dans cet état. Mais il ne pouvait pas. Il ne devait pas. Rien n'était tout noir ou tout blanc, en réalité, et il n'avait jamais vraiment choisi son camp. Au début, cela avait bel et bien été complètement noir, mais en fin de compte, le temps avait passé et il était toujours resté dans cette frontière d'un gris flou, oscillant dans le clair-obscur sans jamais vraiment décidé de la teinte définitive à lui donner. C'était trop tentant de conserver un maigre, un infime espoir de voir, un jour ou l'autre, les choses basculer de nouveau. Même si c'était sûrement devenu plus gris foncé que gris clair, après deux longues années passées à se reconstruire, il était forcé de reconnaître que, dans son esprit, ce n'était toujours pas totalement tranché. Et sûrement ne pourrait-il jamais s'y résoudre. Il n'en avait pas la moindre idée, en réalité. „Je suis la pire erreur de ta vie, n'est-ce pas ?“ Le murmure qui avait passé les lèvres de la jeune femme le faucha soudain, le faisant sortir de sa torpeur salvatrice, de cet état de semi-conscience qui lui avait permis jusque là de se raccrocher à quelque chose et de ne pas perdre la raison... Il peinait à imprimer le sens de ces mots. Un seul adjectif lui venait en tête pour décrire ce qu'il en pensait : grotesque. C'était foutrement grotesque ! Pire, c'était même... Vexant. „Co-comment tu peux dire ça ?“ Lâcha-t-il entre ses dents, sentant une vague de fureur déferler en son for, ravageant le peu de self-control qu'il avait maintenu tant bien que mal jusqu'alors. „T'as pas le droit de me demander ça, Amy, putain, tu peux pas. Pas quand c'est toi qui est partie !“ Il fut tenté de pointer un doigt accusateur vers elle mais devant les larmes qui maculaient les joues de la jeune femme il se contenta de serrer le poing avant de se détourner d'elle pour fixer résolument le mur. Non mais elle lui faisait quoi, là ? Elle pensait sincèrement qu'il allait lui laisser la lui faire à l'envers sans protester une seule seconde ? Si c'était le cas, elle avait vu la vierge. Se pensait-elle réellement la victime dans l'histoire ? Sa main monta à son visage et il se pinça l'arête du nez en soufflant, tentant comme il pouvait d'expulser la rage qui venait de monter en lui.

Il n'en revenait pas du culot qu'elle avait de lui demander ça et quand il se tourné de nouveau vers elle, son visage était déformé par la déception... Pour qu'elle s'évanouisse aussi vite qu'elle était apparue alors que ses iris clairs butaient contre les siens. Était-ce réellement de l'audace ou simplement ... Sa peur qui avait parlé ? A présent, ses mains tremblaient et il ne pouvait rien faire pour les dissimuler, incapable qu'il était de les garder dans ses poches. „Tu sais quoi... Je vais m'abaisser à répondre, mais seulement parce que c'est toi, et parce que ça me tuerait que tu puisses penser ça. Non, tu n'es pas une "erreur", car, non, on ne promet pas à quelqu'un devant Dieu de l'aimer jusqu'à la mort par "erreur". Bordel, j'suis pas un menteur, Amy, et tu le sais. J'ai toujours été clair avec toi, je t'ai jamais menti et je t'ai jamais fait de promesses si j'pensais pas pouvoir les tenir. Mais si c'est ce que tu crois, qu'est-ce que tu foutais avec moi ?“ Ses mâchoires s'étaient contractées alors qu'il fondait son regard dans le sien, comme s'il cherchait à sonder son âme et, soudain, un rictus éclaira son visage. „Viens pas me dire que tu t'es trompée parce que, moi, j'y croirais pas un instant. Toi et ta foutue insécurité, tu crois que je vous connais pas ? T'aurais pas tenu deux secondes avec moi si tu m'avais pas fait confiance, si t'avais pas été prête à mettre ta vie entre mes mains et si t'avais pas su que j'aurais donné la mienne pour te protéger.“ Qu'elle n'aille pas lui dire qu'il ne s'ouvrait pas : il avait toujours été transparent vis à vis d'elle. Son Amour pour elle tout comme ses intentions avaient toujours été en évidence, il avait toujours joué carte sur table, et le fait qu'elle doute de lui à ce point ne faisait que confirmer qu'il avait fait le bon choix en se retirant : car la femme qu'il avait épousé ne pouvait clairement pas se fourvoyer sur son compte à ce point, à moins d'avoir complètement disparue. C'est pourquoi, il conclut finalement d'une voix atone : „Ma seule erreur, ça a été de croire que j'étais différent.“ Et de croire qu'il le serait assez pour être le bon.
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptyLun 24 Sep - 18:39


“ – there is no hope for you and me, I know.
Mais c’est humain de croire que quel part un jour, peut-être, j’aurais de nouveau le droit à ce regard que tu m’accordais autrefois, non ?


Sa respiration s’était presque arrêtée pour entendre la réponse d’Alaric. Tout ça c’était une belle punition, une grosse claque à la figure pour lui montrer à quel point elle ne devait pas négliger ses faiblesses. Elle ne pouvait s’empêcher d’éviter de le regarder, au risque de se rendre compte à quel point ses sentiments n’avaient pas bougé avec le temps. En face de lui elle avait l’impression que jamais elle n’arriverait à s’éloigner de sa personne, comme automatiquement attiré par lui. Automatiquement faite pour lui.

Elle avait posé sa question sans réellement savoir la réponse qu'elle voulait entendre. Un oui, l'aurait anéanti, mais elle l'était déjà dans un sens. Peut-être ça lui aurait été plus utile, un moyen de véritablement avoir une raison de pouvoir changer les choses. De se dire que l'erreur n'était pas tant dans sa fuite, mais plutôt dans sa présence. Un oui aurait rendu les choses plus simples, elle lui aurait aussi permis de disparaitre de nouveau pour son plus grand bonheur. Un oui aurait prouvé à Amy à quel point son existence pouvait être inutile et sans valeur, comme elle l'avait longtemps pensé. Elle avait souvent crus que derrière les murs de son hôpital elle ne verrait jamais rien de plus intéressant que ce qu'elle savait déjà. La pauvreté à Jaipur lui avait suffi à comprendre qu'elle faisait partie de la minorité des personnes sans valeur. Elle se souvient de ses matins arides dans les rues avec sa mère pour mendier de quoi s'offrir un repas. Du bout de tissu qui lui servait de tenue. De ses cheveux constamment tressé et de sa peau sale qui trahissait son origine. Des coups secs et violents des autres enfants du cartier qui lui disait qu'elle méritait, elle dont la famille avait osé vouloir conquérir ses lieux, de la pauvreté qui lui servait de couronne. Oh oui, elle arrivait même à penser parfois qu'entre ses quatre murs, il n'y avait rien. Rien qui n'arrivera à changer sa propre opinion de soi. Que la vie même dans cet hôpital lui était plus favorable.

Au lycée, son opinion n'avait pas évolué, loin de là. Mais elle n'aurait jamais cru qu'elle le trouverait lui, derrière ce mur sombre qui l'empêchait de voir convenablement les choses. Alaric était ce qu'enfant elle décrivait comme un ange envoyé par dieu pour qu'elle puisse avoir la chance de vivre, comme les autres. Elle l'avait aimé à la minute même où elle lui avait parlé pour la première fois. Ses mots butant les uns contre les autres, Quand ses yeux s'étaient posés sur elle. Elle avait l'incroyable sensation d'avoir de l'importance avec lui. D'être véritablement quelqu'un. Ce n'est pas pour rien que leur relation avait été si forte, c'était parce qu'ils s'aimaient. Elle avait l'impression qu'avec lui toutes ses questions qui la rongeaient, finiraient par trouver une réponse. Comme une évidence ce premier amour lui avait ouvert les portes des rêveries. Elle s'était mise à rêver. D'eux, d'aventures, d'histoire en tout genre. Mais pas d'une famille, d'un enfant. C'était tellement inimaginable que jamais la pensée ne lui était parvenue, même pas le jour où il l'avait demandé en mariage. Et voilà où ils en étaient. Incapable de se regarder en face, de parler. Ils n'avaient jamais réussi à parler de choses réellement importantes, parce que dès qu'Amy sentait que les choses tournaient mal pour elle, qu'elle ne serait pas en mesure de dire le pourquoi du comment, elle fonçait ailleurs. Dans la salle de bain par exemple. Chose qu'elle ne pouvait pas faire là. Maintenant.

Elle se crispa alors face à la réaction de Ric. Sa question, visiblement, il ne l'aimait pas. Comment elle osait dire ça ? Osait ? Elle n'avait pas le droit de demander ça, avait-il peur de la réaction qu'elle aurait en entendant la réponse ? Avait-il eu peur en demandant le divorce ? Non ? Alors pourquoi réagissait-il comme ça ? Elle sentait le oui venir. Quelque chose dans son ventre se noua. Elle sera davantage les poings, attendant qu'il poursuive. La peur parcourait son corps comme des aller et retours interminable. Putain, elle l'aimait encore. Elle l'aimait au point où durant quelques fractions de seconds ses pensées voulaient la pousser à agir comme à l'époque. Elle lui aurait souri, lui aurait pris la main, l'aurait embrassé. Elle pouvait passer des journées à ses côtés à rien faire d'autre, elle le savait. Elle le savait et ça la terrifiait encore plus et ça lui faisait mal encore plus. Ce sentiment qu'elle éprouvait toujours tourner en boucle dans son âme pour lui rappeler à quel point elle aurait dû faire plus d'effort dans leur vie de couple. Qu'elle aurait dû faire plus de choses, malgré la peur qui s'étaient toujours emparés d'elle et qui réussissait toujours à la convaincre de ne rien faire.

« - Je... »

Elle ne savait pas quoi répondre, c'est vrai. Elle était partie, elle était partie. Elle avait lamentablement échoué en croyant que du temps l'aiderait à faire oublier ses histoires de vie de famille et d'enfant à eux. Putain, putain... putain ! Que pouvait-elle répondre à ça ? Elle se senti alors complètement perdue, regarda ailleurs dans la rue qui était là dans l'espoir de trouver une réponse, quelque chose qui l'aiderait à sortir un mot, une phrase. Elle essuya de nouveau les lames qui avaient fait leurs routes, regardant le dos de Ric devant elle. Il lui tournait le dos et elle reposa ses yeux sur la forme de son ex-mari. Pourquoi avait-elle dit ça, pourquoi ? Qu'est-ce qui dans sa petite tête avait lancé la question ? Elle ne voulait pas qu'il soit en colère, qu'il croit qu'elle se prend pour la victime dans tout ça. Parce qu'elle savait qu'il avait autant souffert qu'elle. Elle n'était pas si stupide que ça. Si au début, elle avait longtemps hait le fait d'avoir à signer les papier du divorce, avec du temps elle s'était rendu compte que la victime, c'était lui. Lui et personne d'autre qui avait perdu ses années-là avec elle pour se retrouver de nouveau seul.

Et puis soudain, il se retourna de nouveau vers elle. Amy n'avait pas bougé, elle le fixait tout simplement, des marques sur les joues, ses poings toujours présent, son corps tremblant et ses yeux marqué par la douleur qui la hantait. Mais le visage de déception qu'Alaric affichait, c'était comme si votre pire cauchemar devenait réalité. Le tout disparaisse très vite et Alaric reprit alors la parole. Amy était plus que confuse. Elle était sur un fil entre deux falaises, ne sachant pas si c'est mieux de tomber dans le vide ou de continuer à marcher vers une terre de monstre et autres choses dans le genre. Le tout avec cette impossibilité de faire marche arrière. Et le « non » fit son apparition. Non, elle n'avait pas été une erreur dans sa vie, non il n'aurait jamais fait ça s'il ne l'avait pas vraiment aimé. Elle sentait alors quelque chose de nouveau en elle, quelque chose qui lui fit encore plus mal. Cette sensation qu'elle ignorait depuis son départ, celle d'avoir fait du mal à celui qu'elle aimait. Avant qu'elle ne puisse répondre alors quelque chose, Alaric en rajoutant davantage. De quoi bouleversé son esprit. Bon sang, il l'a connaissé si bien. Il l'a connaissé si peu. Il ne méritait pas d'avoir vécu tout ça. Il méritait tellement mieux. Des larmes, ça coulaient et recoulaient par centaines, mais pas là. Pas maintenant. Et face à la dernière remarque, Amy répondit enfin.

« - Non, crois-moi. » Elle passa ses mains devant son visage, replaçant ses cheveux en place. Bon sang, qu'allait-elle pouvoir lui dire ? « - Tu n'as rien fait. Tu étais... l'homme dont toutes les femmes rêvent un jour, mais j'avais peur. Peur qu'un jour tu partes. Que tu disparaisses de ma vie à cause de ce que je suis et de ce j'ai fait. Je savais qu'un jour on devrait en parler. Qu'on devrait parler de nous, de ce que nous étions, de ce que nous avions vécu, mais... ce jour-là... j'y suis pas arrivée... et... je... Je suis partie. » Elle se laissa tombé contre le mur, une main devant la bouche. Elle avait beau vouloir paraitre plus forte que ça, elle n'y arrivait pas. Elle tenta tout de même de ravaler la peine qu'elle avait ainsi que les larmes qui voulaient sortir. Elle ne pouvait pas lui dire, encore moins maintenant. C'était trop tard. C'était même mieux ainsi, enfin peut-être pas. Elle senti de nouveau le mur froid contre sa peau, mais elle était beaucoup plus concentrée sur le fait qu'elle avait mal là tout au fond de son être, plus qu'à l'accoutumé. Parce que cette fois, c'était la preuve que c'était bientôt la fin. La preuve qu'elle avait vraiment perdu l'homme qu'elle aimait le plus au monde et le seul être qui avait vraiment compté à ses yeux. Elle retira la main devant sa bouche, se mordant légèrement la lèvre avant de reprendre, tout en reposant ses yeux dans les siens.

« - Je n'ai jamais pu signer les papiers du divorce parce que je refusais de croire que c'était fini. Je pensais que j'arriverais à surpasser tout ça et changer les choses... Je me suis rendu compte que c'était stupide. Que ce n'était pas possible, que je n'étais pas faite pour toi, alors je ne suis jamais revenue. Je suis désolée. Désolée ne n'avoir jamais pu être réellement honnête avec toi. » Elle tenta de reprendre contact avec ses jambes. Là elle ne pouvait plus rester, non là c'était trop dur. Là c'était trop douloureux. Elle s'essuya de nouveau avec le revers de sa main. Sans le regardait, elle commença à chercher du regard où elle était passée et où elle avait laissé son vélo. Elle posa alors de nouveau ses yeux sur Alaric. « - Je ne suis pas quelqu'un de bien, Ric. Crois-moi. »Elle commença à marcher, ses jambes semblaient incroyablement lourdes. Terriblement, sa tête lui envoyait désormais des migraines de fous. Elle savait que plus jamais les choses seraient comme avant. Qu'elle ne pourrait plus avoir droit à son sourire et à sa présence si sécurisante parce que c'était fini. Il y avait peut-être un espoir. Oui. Un espoir que les choses soient mieux pour lui, comme pour elle. Elle l'aimait, après tout. Elle ne pouvait s'empêcher de croire que si là, tout de suite, elle lui balançait tout ce qu'elle lui avait jadis caché, alors peut-être comprendrait-il pourquoi. Pourquoi elle l'avait quitté et pourquoi elle avait été si conne de suivre ses sentiments pour lui plutôt que sa tête. Il avait raison, elle donnerait sa vie pour lui, mais jamais elle n'accepterait que lui donne la sienne.

Elle aurait pu alors tomber en voulant descendre du trottoir tant elle avait l'impression que le monde tournait autour d'elle. Elle tremblait encore plus que tout à l'heure, elle sentait son coeur s'accélérait trop rapidement. C'était comme mettre fin à tout ça, de nouveau. Encore une fois, mais pour de bon. Qui trouvait ça facile ? Elle qui n'arrêtait pas de vouloir que les choses retombent comme à la fac, pour revivre ses instants insouciants où rien d'autre n'existait, si ce n'est eux.
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptyDim 21 Oct - 3:24

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Il s'ouvrait, il se fermait, c'était comme s'il ne faisait que ça, depuis déjà de longues minutes. Il se comportait comme une foutue huître dont la coquille, en présence d'eau, s'entrouvrait et dès qu'elle venait à manquer, se colmatait, ne laissant plus une seule brèche entre elle et l'extérieur. Et une fois qu'elles étaient complètement refermées, il fallait un sacré coup de main réussir à percer leur défense, surtout pour ne pas se couper. Vicieuses créatures que les huîtres avec leurs aspérités tranchantes... Alaric les avait toujours détestées. On pouvait leur prédire toutes les vertus qu'on voulait, que ce soit au niveau nutritif ou les foutaises à propos de leur potentiel aphrodisiaque, il avait toujours trouvé leur consistance écœurante ainsi que le procédé qui amenait à les manger vivantes si on ne voulait pas être malade. Le fait de savoir qu'il se comportait comme une huître ne le ravissait donc pas des masses, mais il n'y pouvait rien - et, après tout, ce n'est pas lui qui choisit les métaphores. Chacun son mécanisme de défense. Le sien n'était pas bien glorieux, mais il en allait de sa survie de le mettre en place. S'ouvrir complètement face à la personne qui avait piétiné notre âme aurait été quelque peu suicidaire, vous en convenez, tout comme lui rester complètement hermétique malgré les sentiments bouillonnants qu'il éprouvait encore et toujours pour elle malgré tout aurait été inhumain.

C'est pourquoi Alaric continuait de se donner, de se battre, luttant contre sa propre conscience qui lui disait de fuir de cette ruelle, de s'accorder le droit de prendre la porte de sortie, comme elle l'avait fait deux ans plus tôt. Peut être aurait-il dû écouter sa raison. Sûrement que cela aurait été bien mieux pour lui de ne pas se retrouver là à plonger ses deux mains dans sa poitrine pour en écarter les pans pour une énième opération à coeur ouvert alors qu'Amy n'avait jamais été capable de lui ouvrir le sien. Il aurait pu arracher son coeur là, de suite, et le balancer à ses pieds si il avait cru que ça pouvait changer quelque chose. Alors, oui, bien sûr que pour son propre bien, il aurait dû tout arrêter là, partir sans plus regarder en arrière avant qu'il ne soit trop tard. Avant que tout son être ne se mette à le faire souffrir tandis qu'il se rendait compte, un peu plus à chaque seconde qui s'écoulait, qu'elle lui avait manqué et surtout, avec quelle force. Elle qui croyait qu'il ne l'avait jamais aimée... Pire, qui osait même en émettre l'hypothèse à voix haute et la lui jeter au visage. Il l'avait aimé plus que tout au monde ! Et le plus ironique dans tout ça, c'est qu'à cet instant, il l'aimait sûrement plus que jamais, leur amour passé magnifié par la rage qu'il ressentait en se sentant ainsi bafoué. Cet amour, transcendé par la souffrance du vide qu'avait été ces deux années l'un sans l'autre, était plus fort que jamais, il en était persuadé. Il n'y avait même jamais eu d'autres moments où il avait été aussi puissant que maintenant, ce moment où se mêlait cette tempête de sentiments intenses dans une instabilité constante, créant ce marasme infâme que constituait le bourbier de leurs deux âmes qui, après une séparation longue et forcée, se retrouvaient enfin, et ce bien malgré elles, alors qu'elles avaient toujours continué de se chercher sans en avoir réellement conscience. C'était une symbiose. Une symbiose dans la douleur puisqu'à présent, elles ne se reconnaissaient plus vraiment, mais cela en restait une. Celle de deux étrangers qui, un jour, avaient été des âmes soeurs. C'était déroutant. Il n'était même pas sûr de bien comprendre lui-même ce que cela faisait d'eux à cet instant, si ce n'était deux êtres brisés par le même événement, mais pas pour les mêmes raisons. Lui, parce qu'il avait mis trop d'espoirs en elle, et elle, parce qu'elle n'en avait pas mis assez en lui. Et la réponse qu'elle lui opposa finalement alors qu'il la toisait sans plus produire un son le lui confirmait à mesure que les mots s'imprimaient dans son cerveau, marqués au fer blanc, un à un, dès qu'ils dépassaient ses lèvres. Ces mots qu'il savait qu'il ne pourrait jamais oublier. Surtout sa dernière phrase, qui lui ôta toute possibilité de mouvement en le fauchant par surprise, le forçant à monopoliser ses dernières forces pour accuser le choc. „Je ne suis pas quelqu'un de bien, Ric. Crois-moi.“

Il la regarda sans la voir alors qu'elle tâchait de se mouvoir hors de sa portée. Sa tirade repassait en boucle dans sa tête tandis qu'il essayait en vain d'y voir un quelconque sens, mais il ne parvenait pas à lui en donner le moindre. Chacun avait ses défauts et ses torts mais là, de suite, maintenant, il ne comprenait pas d'où une telle affirmation pouvait venir. Oui, elle lui avait fait du mal. Oui, elle avait failli à une promesse qu'il avait cru inaltérable. Mais ça ne faisait pas d'elle une mauvaise personne... Seulement terriblement humaine. Comme l'avait si bien dit Pascal avant lui, "quelle chimère est-ce donc que l'homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige ! Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers." En somme, un être faillible. Qui aurait-il été de lui reprocher ça ? Il n'était pas parfait non plus. Personne ne l'était. Alors pourquoi émanait-il une telle certitude dans sa voix quand elle l'avait énoncée ? Avant qu'il ne comprenne ce qu'il faisait, il avait fait volte-face et se trouvait déjà dans le sillage chancelant de la jeune femme. Bras tendu vers l'avant, il saisit sa main au vol avant de l'attirer vers lui. „Tu ne vas pas partir maintenant, pas comme ça, pas encore. C'est trop facile.“ S'entendit-il trancher dans l'air alors qu'il tâchait de l'amener à le regarder. A présent qu'il la tenait, il ne comptait plus la lâcher, c'est pourquoi ses doigts enroulé autour de son poignet et d'une partie de sa paume ne lâchèrent pas prise malgré que ce contact l'avait troublé. Il se surprit d'ailleurs à regarder leurs deux mains entrelacés avec une certaine insistance, butant sur l'alliance qui trônait toujours au doigt de la jeune femme, et dès lors, ses mots restèrent bloqués dans sa gorge. Tous ses doutes, ses interrogations qui avaient fleuries à la suite de son discours, se dissipèrent alors instantanément et ce qui sortit fut tout autre, d'une voix vibrante : „Pas sans me dire au minimum pourquoi tu l'as gardée.“ Ses yeux étaient restés bloqués sur l'anneau et, machinalement, sa main libre se porta à la sienne pendant toujours autour de son cou, cachée bien au chaud sous son tee shirt. Il n'avait pas besoin de préciser de quoi il s'agissait, elle n'était pas idiote. Et lui non plus n'avait jamais pu s'en séparer. Amy avait été sa raison de vivre et quand elle était partie, son univers entier s'était écroulé. Dès lors, son monde n'avait plus jamais tourné véritablement rond, il le savait, mais il avait fallu continuer d'avancer, même si longtemps il ne s'était plus senti que comme une ombre qui avait fait son temps et ne faisait à présent plus réellement partie du cours des choses. Alors, oui, il se devait de savoir au moins ça, même s'il ne pourrait jamais lui demander le fond réel de sa pensée. A savoir, s'il restait encore une chance infime qu'ils soient de nouveau réunis un jour. Il n'avait cependant pas le courage d'affronter une vérité de plus, celle-ci étant une de celles qui auraient pu le briser plus qu'il ne s'était déjà brisé lui-même en s'en inventant la réponse. Il n'y avait plus aucun espoir pour eux, il n'avait pas le droit de se laisser espérer le contraire. Il voulait juste voir sa réaction, il n'avait pas pu s'en empêcher. De là à croire que cette bague avait un jour représenté ce qu'elle signifiait pour lui : non, bien sûr que non. Il était déjà convaincu que ce n'était pas le cas sinon, jamais elle ne l'aurait laissé aussi longtemps dans l'ignorance. Jamais elle ne l'aurait poussé à s'imaginer le pire un mois durant, seul dans leur appartement, avec pour unique chose à laquelle se raccrocher les souvenirs de leur bonheur passé et les indices qui s'étaient accumulés au cours de leur relation. Ces derniers, s'ils lui avaient appris qu'elle n'était pas comme lui, qu'elle ne pourrait jamais le laisser entrer entièrement dans sa vie même si elle avait fait le serment de la passer avec lui jusqu'à ce que la mort ne les sépare, ne l'avait toutefois pas préparé à la perdre. Alors, maintenant, il voulait au moins un semblant de réponse. Savoir si leur histoire avait au moins compté un peu, ou si, finalement, tout cela avait seulement été confortable parce que, comme elle disait, "il était l'homme dont aurait rêvé n'importe quelle autre fille". Mais pas elle. Elle ne l'avait peut être aimé que parce qu'il représentait une sécurité, et parce qu'il avait toujours fait de son mieux pour la rendre heureuse, quitte à se mettre lui-même de côté. „Tu me dois au moins ça.“

Car, non, ce n'était pas à elle de décider pour lui, même si elle avait l'air d'avoir fait son choix il y a bien longtemps et s'être déjà fait toute une opinion de lui qu'il n'avait plus qu'à accepter. Il était trop bien pour elle ? Il allait forcément la quitter ? C'était mieux pour lui qu'ils ne soient plus ensemble ? Tout ceci n'était qu'un tas de fadaises qu'il n'allait même pas s'emmerder à réfuter, si c'était ce qui lui permettait de dormir la nuit et de justifier la fin de leur histoire. Ça, il pouvait vivre avec, mais pas sans avoir la certitude absolue qu'elle le pensait vraiment... Et avoir cette bague à son doigt pouvait prouver le contraire alors, oui, il fallait qu'il soit sûr. Et, si elle n'avait jamais pu être honnête avec lui jusqu'à aujourd'hui, c'était le moment où jamais de l'être parce qu'il sentait qu'ils se tenaient là sur une brèche. Cela avait furieusement des airs de dernière chance. Car de sa réponse, il le sentait, dépendrait leur façon future de voir les choses et d'appréhender la vie. C'était un point de non-retour, un de ces brefs moments durant lesquels l'espace temps laissait entrevoir deux réalités qui se croisaient et qu'on ne pouvait en choisir qu'une. Oui, il savait qu'après cet instant, tout serait différent... Et changé à jamais. De la moindre petite chose, jusqu'à la face du monde.
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptyDim 21 Oct - 14:56


“ – there is no hope for you and me, I know.
Mais c’est humain de croire que quel part un jour, peut-être, j’aurais de nouveau le droit à ce regard que tu m’accordais autrefois, non ?


La terre ne tournait plus du tout. Les étoiles s'éteignaient une par une. L'air s'arrêtait pour entourer ce qui fut jadis un couple. Elle pensait avoir dit ce qu'elle devait dire, elle pensait qu'après ça elle pouvait partir et disparaitre de nouveau. C'était si étrange de sentir son être se crisper comme ça à cause de quelqu'un d'autre. Elle ne sentait presque plus son corps, presque plus sa tête qui désormais paraissait aussi lourde que ses jambes. Là, elle le sentait. Cette fragilité qui la tuait petit à petit. Cette faiblesse de toujours vouloir éviter le sujet et de vouloir fuir. Elle n'avait jamais affronté les choses en face, elle avait toujours tourné autour du pot, puis prit une autre direction. C'était sa façon de vivre, de faire. Elle s'était une poupée sans passé, sans aucune vie et se contenter de se faire une place dans la vie des autres pour se rendre compte que sa vie à elle refaisait surface à un moment ou un autre. Elle voulait pleurer, crié, courir et fuir et d'ailleurs elle sentait son corps quittait peu à peu l'endroit où elle venait d'avouer à Alaric qu'elle n'était pas faite pour lui. Qu'elle n'avait jamais vraiment été honnête avec lui. Ce qu'elle pensait au fond derrière ses mots, c'était qu'elle ne le méritait pas. Qu'elle ne méritait pas cet homme qui l'avait rendu folle amoureuse. Cet homme qui avait changé sa manière de voir les choses.

Elle était sortie de l'hôpital psychiatrique avec une idée du monde complètement faussé. Elle avait alors grandi en se contentant d'être invisible. Elle regardait les autres faire, restés sur le côté. N'intervenait jamais. Elle n'arrivait pas à parler devant un grand public et même devant les gens en privée. Avec le temps, elle avait vécu avec la solitude comme ami et ça lui plaisait. Elle n'avait jamais cherché à être entourée, aimé. Au moins quand on est seul, on n'est pas déçu. On est seul responsable de ce qui arrive, de ce qui se passe. Et puis elle a fini par découvrir la plus belle chose du monde. La vie à deux. Quand on trouve un moyen de partager ce qu'on ressent et ce qu'on découvre avec quelqu'un. Quand quelqu'un vous regarde et vous comprend sans le moindre problème. Quand ce quelqu'un vous surprend toujours, malgré le temps. Elle aurait aimé que sa vie ne soit que le prolongement de cette aventure extraordinaire. Qu'elle et Alaric reste ce couple d'étudiant sans prise de tête. Le mariage n'avait pas vraiment changé les choses au début, mais l'idée de famille l'avait ramené à la réalité. Elle était alors retombée à ses 11 ans. Devant ce père et cette mère. Devant cette haine, devant cette colère. Elle s'était jurée de ne jamais tomber la dedans. De ne jamais fonder de famille. Parce que la vie à deux c'était parfois, elle n'avait pas besoin de complication de problèmes. Mais elle ne l'avait pas dit. Elle ne pouvait pas le dire. Elle n'y arrivait pas. Fonder une famille, elle gâcherait tout. Ça aurait pire qu'aujourd'hui. Bon sang qu'elle était faible. Sa main trembler, ses pas avait du mal à aller de l'avant et pourtant il fallait qu'elle retrouve son vélo, qu'elle parte. Elle sentie alors quelque. Ses yeux s'ouvrirent sentant le contact d'Alaric qui la ramenait contre lui, pour faire face. Il n'allait pas laisser partir, non pas si vite. Ce n'était pas facile justement, loin de là. Elle était dans la pire situation qui soit. Entre tout son être qui ne rêver que de se retrouver de nouveau dans ses bras et celui qui voulait en finir, qui voulait en finir d'une manière terrible et tout en protégeant ses secrets. Au fond c'était ça. Protéger sa vie, c'était protéger ses secrets. Ce n'était pas une histoire de confiance. Elle savait qu'elle aurait pu lui dire, tout. Mais c'était plutôt une histoire de réaction. Elle était constamment effrayée par la réaction d'Alaric. Que se passerait-il quand il allait découvrir que celle qu'il l'aimait était une ancien interne d'Asile, parce qu'elle avait tué son père à l'âge de 11 ans. Qu'elle peut être complètement folle dans sa tête. Qu'elle ne pouvait pas concevoir l'image d'une famille parce que pour elle s'était forcément lié à la destruction d'une vie, à la mort, à la haine. Elle était incapable d'être ce dont Alaric avait besoin. Elle était incapable de savoir ce qui allait arriver maintenant.

Pourquoi elle avait gardé la bague. Ses yeux complètement confus se posèrent sur sa main tenue fermement par Alaric. Son alliance. C'était la chose la plus importante à ses yeux. Elle resta troublée par sa demande avant qu'elle ne comprenne qu'il avait toujours le sien autour du cou. Elle buta un moment sur ce geste avant de reposer ses gros yeux sur le jeune homme. Cette alliance était ce qui représentait leurs amours. Elle représentait ses souvenirs, leurs rencontres. Leurs premiers baisers, leurs premières fois ensemble. Elle représentait ses années à deux qui avait changé Amy et représentait cette étape du mariage. Cette alliance, elle n'avait jamais pu s'en séparer parce qu'elle représentait tout ce qu'Amy avait vécu de plus beaux dans sa vie. C'était l'objet le plus important à ses yeux, celui qui avait le plus de valeur. Elle passait parfois des heures a le tourner autour de son doigt, imaginant la vie qu'Alaric avait peut-être maintenant. C'était le symbole de ce qui les avait liés si fortement un temps.

C'était la représentation de son ombre, qu'aveuglement Amy continuait à suivre.

Elle, elle savait pourquoi elle avait gardé l'objet. Pourquoi elle n'avait jamais pu s'en séparer. Elle l'aimait. Mais lui. Pourquoi ne l'avait-il pas jeter ? Après tout, le divorce il l'avait demandé et sans doute l'avait-il eu depuis le temps. Elle était partie, n'avait-il donc pas refait sa vie ? Il voulait savoir, au moins ça. Elle lui devait ça. Une réponse. Etre honnête, une fois. Vraiment.

« - Parce que je t'aimais. » Elle s'était calmée. Elle ne voulait plus pleurer, elle ne voulait plus sentir cette douleur au fond de sa gorge qui l'empêchait de respirer correctement. Elle ne voulait pas lui mentir non-plus, il ne méritait pas ça. Il ne méritait pas d'être dans l'ignorance, pas une seconde fois. Elle n'allait pas le laisser dans le doute comme cette fois-là où disparaitre avait été sa seule solution pour éviter plus de questions. Non, elle n'allait pas refaire les mêmes erreurs stupides. Plus maintenant. Elle n'aurait qu'à le regrettait après, pleurer plus tard. Il n'avait qu'à la haïr, qu'à la détestait. Plus jamais il ne pourrait l'aimé comme avant, alors elle n'avait rien à perdre. En réalité, elle l'avait déjà perdue et elle le savait très bien. Les choses étaient compliqués parce qu'elle les rendait compliqué. Libre à elle de rendre les choses plus claires, plus simple. Il avait bien fait de l'arrêter, de la rattraper. C'était ce dont elle avait besoin pour lui faire face. Qu'il la tienne, comme piégé. « - Parce qu'au fond, je t'aime toujours. »

Elle le pensait vraiment, elle ne cesserait jamais de l'aimer, mais c'était fini. L'espoir avait longtemps disparu pour laisser à Amy un amer gout dans la bouche. Elle se détestait pour avoir aimé Alaric pour ensuite en finir. Elle se détestait d'être ce qu'elle était, mais c'était mieux pour lui d'être loin de sa personne. Elle en était persuadée. L'amour, ce n'était pas suffisant pour le rendre heureux. Il méritait quelqu'un de tellement mieux qu'elle. De tellement plus normal qu'elle. Quelqu'un qui serait toujours là pour lui, qui serait transparente avec lui. Oh, s'il avait besoin de réponses, d'accord. D'accord. C'était partie. Elle allait tout lui dire. Elle allait lui donnait ce qu'elle n'avait jamais pu, si c'était nécessaire pour qu'il se rende compte qu'elle ne menait pas. Qu'elle croyait vraiment ne pas être faite pour lui. Si c'était nécessaire pour qu'il réalise à quel moins elle n'était pas du tout ce qu'il pensait. Depuis le temps. Elle aurait espéré ne jamais arriver à ce moment. Ne jamais à avoir à lui dire. Elle baissa les yeux. Elle ne pourrait pas lui dire en le regardant, elle n'aurait pas le courage sinon. Elle se concentra sur ce qu'elle devait dire. Ça faisait tellement longtemps qu'il ne s'était pas vu, et maintenant. Maintenant il était temps d'affronter sa plus grosse peur.

« - L'erreur dans nos vies, c'est moi. » sa voix était étrangement calme, presque apaisante. « Moi, qui n'ait jamais voulu te dire pourquoi je ne voulais pas fonder de famille. Moi qui ne pouvais pas rester dans la même pièce que toi si on parlait de nos vies. » Elle releva ses yeux pour regarder Alaric. « - Je suis née en Inde. Dans une famille très pauvre et je n'étais pas un garçon. L'amour que mon père avait eu pour ma mère avait disparus très vite face à la pauvreté du monde dans lequel j'ai vécu. Je dois avoir encore des cicatrices des marques qu'il m'infligeait et ce que je recevais, ma mère en recevait le double. Et je l'ai tué. Un jour, j'ai pris le couteau dans la cuisine et je l'ai tué. Je lui ai pris la vie sans le moindre regret. Pour aider ma mère, pour une meilleure vie. A la place, j'ai reçu quatre ans en asile et j'ai vu ma mère se pendre devant moi m'expliquant avec clarté que je n'avais pas lieu d'être. 'Pourquoi existes-tu...' » Elle lâcha un soupire, regardant ailleurs. « - Je n'en sais rien. Je n'en savais rien et je t'ai rencontré. » Des larmes s'étaient emparés de ses joues. Doucement. « - Tu étais la seule chose de bien dans ma vie, Ric. Mais je n'étais pas faite pour toi et je ne le suis toujours pas. Je ne le saurais jamais. Tu ne m'aurais jamais accepté dans ta vie en sachant tout ça. Qui peut supporter de vivre avec ça ?» Un sourire perdu s'afficha sur son visage. De sa main qui était libre, elle essuya ses joues du revers de sa main avant de dire : « - Laisse-moi partir Ric, je n'aurais jamais dû faire partie de ta vie... »
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptyVen 9 Nov - 13:09

Alaric avait appris à ne pas se fier aux attentes pré-établies lors d'une situation que l'on croyait maîtriser. L'imprévu était un facteur duquel il s'était toujours méfié. Prévenant, observateur, il préférait anticiper à l'extrême plutôt que de se tromper. C'était le propre de sa profession, en un sens. Quand on dessinait les plans d'un bâtiment, on n' avait pas le droit à l'erreur. Il fallait penser à tout, au moindre détail, et pouvoir garantir la sécurité des clients qui l'employaient. Déformation professionnelle, pouvait-on dire, ou en somme, une passion qui était devenue un prolongement de son caractère avec le temps. En couple, il n'était guère différent. Auprès d'Amy, il avait toujours essayé de faire des projets afin de bâtir un avenir durable avec elle et, ainsi, de protéger leur relation. Il était toutefois conscient que contrairement à ses dessins, là, il n'aurait pas été capable de le faire tout seul. Les prises de décision n'allaient, simplement, pas dans un sens unique, pour la simple et bonne raison qu'ils étaient deux et que tout ne pouvait par conséquent pas reposer seulement sur lui. La volonté de sa compagne avait donc toujours été une variable primordiale dans tout ce qu'il entreprenait, même si cela n'avait pas été toujours facile avec une personne aussi renfermée qu'elle. Mais il lui avait donné de l'espace, du temps, de l'attention. Il avait appris à la cerner, et à faire avec ce qu'elle lui donnait en retour. Il s'était fait un point d'honneur d'essayer de la comprendre, pour pouvoir être là pour elle et anticiper ses réactions, notamment ses moments de doute. Il y avait mis toute son énergie pour faire en sorte que cela marche ; cela n'avait pas été le cas, au final, mais il savait tout au fond de lui qu'il avait fait tout ce qu'il pouvait pour que cela soit le cas, qu'il n'y avait pas grand chose qu'autre qu'il aurait pu faire, si ce n'était essayer une dernière fois, lui donner une dernière chance. Son seul et unique regret. Mais comment savoir quand était la dernière, si on ne faisait qu'en laisser de nouvelles ? Il se savait compatissant, surtout face à Amy à qui il aurait passé quasiment n'importe quoi, avec qui il finissait toujours par se réconcilier. Il était comme ça, il ne supportait pas de rester fâché avec elle... Mais le dernier mois avait été trop difficile, il avait tellement souffert de son absence, de cette incertitude constante, concrétisation de ses doutes qu'il avait tâché d'enfouir mais qui n'avaient cessé de grossir tout au long de leur mariage. Il n'avait pas pu faire face. Il avait alors fallu qu'il prenne la décision la plus difficile de toute sa vie, et à présent, il devait vivre avec. Il assumait. Et s'il devait se réveiller le matin en sachant qu'elle le détestait très certainement plus que tout au monde pour ce choix qu'il avait fait, et bien soit, qu'il en soit ainsi. C'était ce qu'il s'était dit peu après leur dernière entrevue, quand elle avait refusé de signer les papiers et qu'il avait continué la procédure sans elle, sans que son avis ne compte dans la balance. En revanche, il n'aurait jamais cru que pendant tout ce temps, elle s'accrocherait, et ne chercherait même pas à tourner la page. De ce qu'elle lui avait dit, elle avait recherché une famille, parce qu'elle n'avait plus personne... Sûrement pour trouver un moyen de se reconstruire sans lui. Mais l'alliance... Pourquoi ? C'était la question qui tournait en boucle dans sa tête, et qu'il n'avait pas pu s'empêcher de matérialiser en mots. Cependant, jamais il n'aurait pu prévoir la teneur de sa réponse. Et surtout, que ça ferait aussi mal à entendre.

„Parce que je t'aimais. Parce qu'au fond, je t'aime toujours.“

C'était comme si on venait de lui mettre un coup de poing dans le ventre, droit sur le diaphragme, lui coupant ainsi la respiration, privant soudain son cœur et ses organes internes d'oxygène. Mais pourtant, il n'en était rien. Il n'avait reçu aucun coup. C'était simplement l'air qui refusait à présent de rentrer dans ses poumons, comme si son corps, automatiquement, s'était mue en mode apnéique. Dans peu de temps, il savait que son organisme tomberait en hypoxie, et qu'il serait sur le point de s'évanouir, mais étrangement, la perspective ne le dérangeait pas plus que ça. Si son cerveau était privé d'oxygène, peut être qu'alors, il n'arriverait plus à penser, et qu'il arrêterait de se tourner en boucle sa putain de phrase dans la tête indéfiniment sans réussir à réellement percuter. Il y trouvait seulement une résonance, écho à son propre ressenti, et qui voulait le forcer à remettre en cause tout son jugement, sa façon d'avoir appréhender la vie ces dernières années... Si forte que pas le moindre de ses mécanismes de défense n'avaient réussi à se hisser pour la stopper. Putain. Il n'allait plus tarder à faire une syncope, à présent, mais cette dernière devrait attendre encore un peu, car il n'avait pas encore tout entendu. Et c'est seulement après avoir entendu ce qui allait suivre qu'il aurait le droit d'accepter de perdre connaissance.

„L'erreur dans nos vies, c'est moi. Je suis née en Inde. Dans une famille très pauvre et je n'étais pas un garçon. L'amour que mon père avait eu pour ma mère avait disparus très vite face à la pauvreté du monde dans lequel j'ai vécu. Je dois avoir encore des cicatrices des marques qu'il m'infligeait et ce que je recevais, ma mère en recevait le double. Et je l'ai tué. Un jour, j'ai pris le couteau dans la cuisine et je l'ai tué. Je lui ai pris la vie sans le moindre regret. Pour aider ma mère, pour une meilleure vie. A la place, j'ai reçu quatre ans en asile et j'ai vu ma mère se pendre devant moi m'expliquant avec clarté que je n'avais pas lieu d'être. 'Pourquoi existes-tu...' Je n'en sais rien. Je n'en savais rien et je t'ai rencontré.“ Le cœur de Ric battait à tout rompre à mesure qu'il tentait d'assimiler les mots qu'elle lui disait, mais il n'était pas sûr d'arriver à bien tout saisir. Il n'était pas sûr de pouvoir faire confiance à ses capacités cognitives à cet instant. Il se sentait tellement déconnecté de la scène qui se jouait devant lui, d'un surréalisme effarant, qu'il n'arrivait même plus à être certain de s'être bien réveillé ce matin et de ne pas tout bonnement être ici dans un rêve. Non, rectification, un cauchemar. „Tu étais la seule chose de bien dans ma vie, Ric. Mais je n'étais pas faite pour toi et je ne le suis toujours pas. Je ne le saurais jamais. Tu ne m'aurais jamais accepté dans ta vie en sachant tout ça. Qui peut supporter de vivre avec ça ? Laisse-moi partir Ric, je n'aurais jamais dû faire partie de ta vie...“

D'abord, il ne répondit rien. Pas un seul mot ne sortit alors qu'il la regardait, le regard légèrement vitreux, sûrement d'une pâleur extrême. Mais étrangement, il ne se sentait pas si mal que ça. Il était comme ailleurs, hors de son corps, et entendait tout son être avec une espèce de clarté nouvelle, comme si chaque détail de ce qui se passait dans son anatomie se révélait soudain à lui : son cœur qui frappait avec force sous ses côtes, son sang raclant contre ses veines, son cerveau palpitant sous sa boîte crânienne. Il se sentait vide. Comme s'il n'était qu'un simple être de chair et qu'il ne devait plus s'en remettre qu'à son corps, et non son esprit. Alors il aurait pu rester ainsi et accepter l'inévitable : la perte de conscience. Elle n'allait plus tarder après ce manque prolongé en air. Cela devait bien faire une minute à présent, sûrement un peu plus. S'il bloquait encore un peu le réflexe respiratoire, il serait bon pour la syncope. Mais, soudain, le bruit très léger de sa respiration sifflante se fit entendre, avant que le sang ne se mette à affluer d'un coup dans tout son organisme. La tête lui tourna un instant alors que le silence se prolongeait dans la ruelle. Non, il n'allait pas se défiler. Pas lui. Pas ici et pas maintenant. Même si c'était dur. Même s'il avait l'impression de ne plus rien ressentir. Et même si c'était la dernière chose qu'il devait faire avant d'accepter l'évidence : que sa vie n'avait plus aucun sens. Que tout n'était que mensonge. Tout. Très lentement, il leva une main, paume vers l'extérieur, comme pour dire "deux secondes, il faut me faut un instant pour penser", mais il la referma bien vite avant de laisser retomber son bras le long de son corps et de se décoller d'elle avec précaution. C'est d'une voix étrangement calme qu'il s'exprima, comme s'il dressait un bilan quelconque.

„Tu m'aimes, mais tu ne veux pas de moi dans ta vie. En fait, tu n'en as jamais réellement voulu. Tu voulais que je m'en aille, c'est pour ça que tu es partie. Parce que tu savais que je le ferais. Et quoi que je dise, ou fasse, tu avais déjà pris la décision à ma place. Tu as tout décidé, toute seule, depuis le début.“ Un tremblement secoua sa lèvre supérieure, marquant une petite hésitation alors qu'il reprit : „Alors oui, va-t-en, Amy. Je ne compte pas te retenir.“ D'un geste circulaire du bras d'une lenteur presque exagérée, il lui montra le chemin avant de secouer la tête pour mettre de l'ordre dans ses pensées. „Mais avant, sache que j'en aurais été digne. Jamais je ne t'aurais abandonné, et je ne vais pas te rendre la vie plus facile en te disant le contraire. Tu as pris le parti de penser l'inverse mais moi, je le sais. Je sais qui je suis, et ce que je suis. Je sais que j'aurais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que tu réussisses à voir la femme extraordinaire que moi, je vois, quand je te regarde. Et ce, qu'importe le temps que ça aurait pris. Je t'aurais toujours choisi toi. Quoi qu'il arrive.“ Il termina enfin, la voix égale malgré les picotements dans ses membres, accompagnés de très légers frissons qui détalèrent le long de sa colonne vertébrale : „Adieu, Amy.“

Après quoi, il tourna aussitôt les talons, s'engouffrant dans la rue d'un bon pas sans se retourner. Il se fondit tant bien que mal dans la foule grossissante de cette fin de matinée, parmi les travailleurs allant prendre leur pause déjeuné, l'air un peu hagard et toujours les poings serrés, empêchant ses mains de trembler, et pour ne pas repenser à la main qu'elles renfermaient entre elles un peu plus tôt. Ce n'est qu'une fois qu'il fut assez loin qu'il laissa enfin son corps flancher. C'est ce dont il tâchait de se convaincre, pour conserver une impression de contrôle sur sa vie, à commencer par ses propres jambes, mais en réalité, ses genoux auraient refusé d'aller plus loin. Jamais ils n'auraient eu la force de le porter jusqu'à sa voiture. Se rattrapant tant bien que mal à la première voiture à sa portée, il se pencha derrière avant de rendre tout ce qu'il avait dans l'estomac pour, finalement, s'asseoir sur le trottoir. Dissimulé qu'il était, ainsi prostré entre les deux bagnoles garées là, il laissa finalement les larmes se répandre sur ses joues, n'ayant plus le courage de les retenir. Ou la force. Voir la volonté. Peut être un mélange des trois... Il n'était plus réellement capable de faire la distinction tant l'accablement prédominait.

Car il venait de lui rendre sa liberté, et cela avait eu un coût : le prix de sa raison. Maintenant qu'il se retrouvait là, seul, à devoir faire face à la sombre réalité de ce qu'était son existence, il ne savait plus qui il était, ni où il en était. Toute sa vie venait de s'écrouler, pour la deuxième fois. Après sa mère, qui n'était pas sa mère biologique et ne l'avait jamais aimé, c'était maintenant au tour de son ex-femme de lui avouer qu'elle n'était pas celle qu'il avait cru épouser. Tout était faux. De sa naissance jusqu'à son mariage. Il n'avait plus rien, jusqu'à son identité même. Il n'était plus personne, seulement un idiot qui réalisait qu'il n'avait jamais cessé de croire, alors que personne n'avait jamais cru en lui.
where i end and you begin
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptySam 17 Nov - 20:20


“ – there is no hope for you and me, I know.
Mais c’est humain de croire que quel part un jour, peut-être, j’aurais de nouveau le droit à ce regard que tu m’accordais autrefois, non ?


Elle venait de tout avouer, de tout sortir. Comme si c'était devenu la seule chose à faire et elle se sentait terriblement mal, pire encore elle avait l'impression que le temps ralentissait de plus belle pour qu'on lui enfonce un couteau profondément et doucement dans le coeur. Elle aurait pu manquer d'air, sentir son coeur accélérait encore plus et ne pas trouver assez d'air pour respirer convenablement, mais elle attendait. Elle attendait de voire ce qu'il dirait, ce qu'il répondrait, ce qu'il jugerait face à ses mots. Il fallait, il fallait qu'il la laisse partir. Le silence tomba alors dans la rue comme si c'était plus que nécessaire. Comme si la pause était de mise et qu'Amy devait souffrir dans une patience indéfinie. Et puis, comme pour enfin remettre les choses dans l'ordre, le tranchant des mots d'Alaric sortirent les uns après les autres coupés avec délicatesse ce muscle dans sa poitrine. Elle avait envie, plus qu'avant, de partir et de fuir. De disparaitre, d'être un fantôme parmi tant d'autre, invisible aux yeux des hommes, mais présent quand même. Elle sentait que ce qu'il venait d'entendre venait de changer les choses. Que c'était du lourd ce qu'elle avait balancé. Oh non, non elle avait voulu de lui dans sa vie, elle le voulait toujours d'une certaine manière. Elle ne voulait pas qu'il parte, à vrai dire elle ne voulait pas qu'il comprenne les choses de cette manière et plus il rajoutait des mots, plus la sensation de pleurer devenait forte. Non, non elle n'avait jamais voulu qu'il s'en aille lui, elle était partie parce qu'elle se rendait compte qu'être ensemble n'était pas bon pour lui. Elle était partie parce qu'elle avait peur, parce qu'elle ne savait pas quoi faire d'autre. Au fond, elle ne savait si une partie d'elle avait été consciente de la réaction d'Alaric. Si elle avait su qu'en partant, il partirait, elle n'en avait pas la moindre idée et pour être honnête là tout de suite elle ne saurait dire. Mais il n'avait pas tort. Oh non il n'avait pas tort. Elle avait déjà décidé pour eux, pas depuis le début, mais oui elle avait choisi la fin de cette histoire. Et comme si ce n'était pas suffisant de se rendre compte à quel point elle avait pu lui faire du mal il avoua qu'il n'allait pas la retenir. Elle tenta de prendre une respiration, d'avaler sa salive pour combler cette chose au fond de sa gorge qui se nouait. Elle ne voulait pas pleurer, pas encore parce qu'il l'a laissé partir et que c'était ce qu'elle voulait. Il lui montra alors le chemin à prendre pour partir, comme si c'était d'une évidence même.

Elle aurait aimé pouvoir répondre, rajouter quelque chose, mais elle ne pouvait pas. Elle ne devait pas. Elle ne s'était alors pas attendue à ce qu'il suivit. A ces mots. Il aurait été digne, disait-il. Il ne l'aurait jamais abandonné, disait-il. Il savait comment il aurait agi, disait-il. Tant d'affirmation à l'inverse de ce qu'Amy avait pu imaginer depuis ce jour, tant de choses qui lui montrait alors qu'elle avait détruit son histoire avec Alaric d'une force encore plus grave que ce qu'elle imaginait. Quoi qu'il arrive, il l'aurait choisi elle, disait-il. Et ses larmes tombèrent les unes après les autres, comment si le temps soudain accélérait furieusement alors qu'Alaric lui montra son dos, partant cette fois. Pour de bon. C'était fini. C'était l'histoire de sa vie, son premier amour qui au loin se perdait dans un nuage de larme. Il ne pouvait pas dire ça. Il ne pouvait pas affirmer ça parce que jamais ils ne pourraient savoir comment il aurait réagi. Jamais Alaric ne pourrait prouver ses mots et jamais Amy n'aurait la chance de savoir si la main qu'il avait tendue toute ses années, un jour l'aurait lâché. Elle s'accroupie un moment, la main devant la bouche comme pour étouffer les cris. Elle pleurait, elle pleurait comme si Alaric était mort et comme si une partie d'elle-même venait de disparaitre. Rien ne pourrait arranger les choses, rien de pourrer changer la manière dont elle avait anéanti la seule chose qui la rendait heureuse dans sa vie. Elle avait eu si peur, si peur de finir comme sa mère. De finir avec l'homme qu'elle aime, mais dans une vie qui la tué à petit feu et au final, au final elle avait vécu ce qu'elle avait tant redouté. Elle avait aimé et la peur l'avait conduit à perdre cet amour. La peur l'avait tué comme la vie avait tué l'amour de ses parents. Elle ne pouvait pas penser aux choses qui auraient eu lieu SI elle avait réagi d'une autre manière et SI elle avait été plus honnête avec Alaric. Non, la seule chose qu'elle pouvait faire, c'était de ravaler ses larmes et de continuer à affronter la vie, parce qu'elle ne voulait pas donner raison à sa mère. Elle réussirait à se faire pardonnait, parce qu'il vivait ici et que dans la vie, le destin nous jouait parfois des tours. Elle réussirait à affronter sa peur un jour, à trouver quelqu'un qui lui montera à quel point la vie peut-être belle et simple à la fois. Oui elle réussirait, pour que cette voix dans sa tête arrête de lui demander à quoi sert son existence.

Mais pour le moment, les larmes continuaient et cette voix se faisaient de plus en plus forte. Si elle n'avait jamais existé, Alaric serait probablement marié à une autre et heureux. Elle avait détruit la vie d'un homme et elle devait en avoir honte.
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MessageSujet: Re: “ – there is no hope for you and me, I know. ”    “ – there is no hope for you and me, I know.  ” EmptySam 17 Nov - 20:20

THE END.
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