Sujet: “ – Les choses sont différentes aujourd'hui, parce que nous avons changé. ” Dim 17 Mar - 22:57
I LOVED YOU ; I SWEAR ▲ I LOVED YOU MORE THAN EVERYTHING AND I WAS THINKING THAT YOU WAS TO GOOD FOR ME. I WAS JUST AFRAID ABOUT LOSING YOU SO I JUST RUN AWAYS. I WAS STUPID AND I CAN'T FIX THIS NOW. WE CHANGED, BOTH OF US. OURS LIFES ARE DIFFERENTS. WE CAN'T GO BACK TO THIS TIMES EVEN IF WE WANT TO. WE CAN ONLY MAKE A NEW START AND FORGET ALL ABOUT US.
« - D'accord, d'accord... Non, mais vous pouvez arrêter d'hurler sinon j'vous facture le double ? Oui j'ai le droit de vous facturer le double surtout si juste après ce coup de fil j'dois aller me faire opérer les tympans ! Comme ça je vous arnaque ? Vous vous foutez de ma gueule ? Vous voulez que je vous facture le triple ou quoi ? Mais taisez-vous ! J'ai fait ce que vous m'aviez demandé, mon boulot et terminer ! C'est à vous de payer ! Vous voulez appeler les flics pour escroqueries ? Sérieusement ? MAIS JE BOSSE POUR LES FLICS ! Oui j'vais vous montrer mon badge, pas de problème ! Et j'vais vous enfoncer ma matraque dans le cul aussi ! Ouais ! Non je ne suis pas du tout vulgaire ! Vous me fatiguez là ! C'est vous qui criez ! Bon, écoutez, je ne vais pas le redire quatre fois : Vous avez jusqu'à demain pour payer sinon j'vous promets que le dernier visage que vous verrez avant de mourir ça sera celle du rat de votre chambre en prison ! » Et Amy raccrocha. Assise en extérieur dans un petit café de la ville, elle s'était posée pour faire le tri dans ses dossiers sur son joli petit ordinateur. Elle était là depuis une dizaine de minutes, mais n'avait pas beaucoup avancé. C'était ça le piège quand on a une bonne pâtisserie devant soi et un ordinateur plein de petites vidéos comiques. On laisse de côté le boulot. Celui de la détective privée qui a de plus en plus de mal à gagner de l'argent surtout.
Entre les cours et Ashton, elle n'avait plus trop le choix. Elle n'arrivait pas à faire son boulot correctement. Elle le faisait bien, mais elle pouvait faire tellement mieux. Il lui arrivait parfois de refuser des demandes vous vous rendez compte ? Elle disait : Non, je suis déjà sur une autre affaire, ça me prend beaucoup de temps. C'était peut-être la fin d'une vie, il fallait être réaliste encore un peu et elle pourrait se retrouver à la tête de la chaine locale comme présentatrice du journal d'informations. En en pensant à ça, elle se rendit compte que pas mal de regard était posé sur elle dû à son récent coup de fil. Elle aperçut même la tête du serveur qui apportait son moca à la crème.
« - J'ne vais pas vous poursuivre en justice si il n'yy'a pas assez de crème, vous savez. » Le serveur l'avait regardé d'une manière... c'était comme si il avait peur d'elle. Elle n'avait pas une tête à faire peur quand même. Elle attrapa le gobelet et posa l'argent sur la table, tout en éteignant son ordinateur qu'elle rangea dans sa mallette. « - Vous aussi, passez une bonne journée. » Elle s'amusait. Elle envoya un petit regard froid, histoire de faire genre et elle eue tout de suite une réponse. Elle aurait pu éclater de rire, mais elle se contenta de partir avec une démarche assurée. Jusqu'à ce qu'elle manque de tomber à cause de ses talons. Ridicule. Là elle lâcha un léger rire avant de continuer sa route. Elle buvait son moca, tout en allant en direction d'un bâtiment particulier. La banque. Elle devait y déposer des chèques dont les montants étaient assez gros, choses qu'elle devait déclarer et c'était parfois très chiant. Tête en l'air, quand on payait Amy par chèque, il lui arrivait souvent de les oublier sur son bureau...
Il commençait à faire un peu plus chaud, l'hiver allait bientôt toucher à sa fin et ça rendait triste Amy. Elle n'aimait pas l'été, la chaleur, le soleil. Elle préférait un ciel gris, presque parfait et sans le moindre défaut et la neige qui tombe doucement.
Dans une petite robe, la jeune femme se fit un chemin parmi la masse de population (pour ne pas dire personne, en réalité) qui se trouvait dans le hall d'entrer de la banque de la ville. Elle avait jeté son gobelet vide dans une poubelle non-loin. Une femme à l'accueil vérifia qu'Amy avait bien un rendez-vous et laissa ensuite la jeune détective aller à l'étage où se trouver son banquier.
« - Attendez ! » dit-elle en voyant les portes de l'ascenseur se refermer, mais par chance quelqu'un bloqua et abracadabra ! Les portes s'ouvrent de nouveau pour qu'Amy puisse voir son ex-mari.
Elle eue d'abord un moment de blanc. Il faut l'avouer, c'était toujours tendu entre eux. Ils ne s'étaient plus parlés depuis la dernière fois et les choses étaient loin d'être arrangé. Replaçant correctement son sac à son épaule, la jeune femme entra et se plaça à côté, tout en appuyant sur l'un des chiffres. Elle ne savait pas. Devait-elle parler, dire quelque chose ? Le saluer, faire comme si tout était normales entre eux ? Elle tremblait presque, mais au fond, elle pouvait aussi éviter tout contact et sortir d'ici dès qu'ils seraient à leurs étages, non ? C'était une option à prendre ne compte. Elle voulait lui jeter des coups d'oeil, le regarder, mais elle évitait. Elle se forçait à fixer droit devant elle et à ne pas se laisser piéger par une stupide envie de voir le visage de son ex-mari. Etait-ce si important ? Quand même... elle voulait savoir s'il allait bien...
« - Who, c'était quoi ça ? » dit-elle alors qu'une secousse avait frappé, on aurait dit que l'ascenseur venait de s'arrêter. Ayant légèrement peur des endroits clos, Amy se sentait déjà mal. Terriblement mal. « - Tu... On... On est coincé ? » Elle écarquillait déjà les yeux comme si c'était la fin du monde. Elle appuya frénétiquement sur le même numéro, mais rien. Le coeur de la jeune femme commençait déjà à battre très vite.
Sujet: Re: “ – Les choses sont différentes aujourd'hui, parce que nous avons changé. ” Lun 18 Mar - 13:43
Son banquier avait toujours bien aimé Alaric... Mais ça, c'était avant. Jusqu'à aujourd'hui, pour être plus précis. C'est sûr que, comme les rentrées d'argent s'étaient faits plus minces ces derniers temps, déjà, il aurait pu se faire du soucis, mais vu sa fortune et celle de sa famille, il s'était jusqu'alors bien gardé de se faire des cheveux blancs à ce propos. Mais la raison de sa venue était de retirer son père des garants, concernant le prêt qu'il avait fait pour acheter son cabinet d'architecte, et, tout de suite, ça lui faisait moins plaisir, à ce petit fonctionnaire avec la raie bien droite sur le côté, dans son costume impeccable repassée le matin même et sa cravate assortie à la couleur de son agrafeuse - bleue, donc, parce que les agrafeuses grises, c'est trop mainstream, suivez un peu. Et donc, à cet instant, il ne l'aimait plus trop. Il se trouvait que pas plus tard qu'hier soir, ayant décidé on ne sait trop pourquoi de faire du tri dans ses papiers administratifs (espérant, peut être, redonner visage humain à son bureau par la même occasion) il avait réalisé que le nom de son père était toujours présent sur le bail de son entreprise. Détail fâcheux qui l'avait fort ennuyé, puisqu'il n'avait plus parlé à ce dernier depuis des mois - bientôt une année, même, sûrement, mais qui comptait, hein ? - et il avait donc décidé qu'à la première heure, il lui faudrait y remédier. Il s'était donc pointé à la banque comme ça, sur un coup de tête, pour l'ouverture, après, tout de même, un coup de téléphone fort courtois au directeur de la banque. Ce dernier avait accepté de le recevoir immédiatement - visiblement, être une des grandes fortunes du coin offrait des avantages - et il s'y était donc rendu sans tarder. Le rendez-vous s'était passé sans trop de problème, malgré une évidente mauvaise volonté de la part du bureaucrate. Vous êtes sûrs que vous voulez faire ça, vous savez on est jamais à l'abri, dans un contexte économique comme le notre, peut être vous faudrait-il y réfléchir encore un peu... Bla, bla, bla. C'est avec un sourire franc qu'Alaric avait confirmé sa requête, sous le regard un peu ennuyé du banquier qui n'avait pu qu'y accéder quand il lui avait dit qu'il lui avait fait explicitement comprendre qu'il avait toujours été, jusqu'ici, un client fidèle... Et qu'il n'y avait aucune raison que cela change, n'est-ce-pas ? Envoyé à un guichet à l'étage avec un formulaire à faire tamponner, il était ressorti victorieux, et plus léger. D'un bon pas, il s'était dirigé vers l’ascenseur qu'il avait aussitôt appelé avant de monter dedans, plein d'entrain. Bientôt, l'ombre de son père ne planerait plus au dessus de sa vie. Bientôt, il prendrait un nouveau départ... Tout du moins l'espérait-il.
„Attendez !“ Le héla-t-on alors que les portes de la machine se refermait, et, dans un réflexe héroïque, il tendit donc la main pour retenir les mâchoires de métal et permettre à la personne de s'engouffrer à l'intérieur. Si il avait su de qui il s'agissait, sûrement n'aurait-il cependant pas esquissé le moindre geste, et l'aurait-il laissé sans culpabilité aucune attendre le suivant... Amy. La dernière personne sur cette Terre avec qui il avait envie de se trouver dans un ascenseur. Parce que, déjà, c'était déjà toujours extrêmement awkward de se retrouver avec qui que ce soit dans un espèce aussi petit et clos... Alors s'y retrouver avec la personne qui nous avait brisé le coeur deux fois en l'espace de deux ans, c'était définitivement pas la meilleure chose qui puisse arriver, m'voyez. Il l'observa le rejoindre sans un mot, se contentant de soutenir son regard comme il pouvait. N'aurait plus manqué qu'il baisse les yeux... Et il ne comptait pas lui faire cette faveur. Comme elle se plaçait à ses côtés, il se raidit, par réflexe, résistant à reculer pour se mettre plus dans le fond et ainsi pouvoir s'éviter de regarder fixement les portes comme si elles présentaient un intérêt majeur, tout ça pour éviter de la regarder. Un silence pesant s'était installé dans l'habitacle alors que celui redémarrait. Il ne dit rien. De toute façon, c'était inutile, car dans quelques secondes, ils seraient de... „Woh, c'était quoi ça ?“ ...hors. Non, ce n'était pas possible... Cela ne pouvait pas être vrai. Ils n'étaient pas... „Tu... On... On est coincé ?“ Il la regarda appuyer sur tous les boutons sans faire le moindre commentaire. Si c'était une farce, elle était de très mauvais goût. Et si il avait songé que c'était peut être le destin qui les forçait à rester ensemble pour être obligés de se parler...? Foutaises. Il n'existait pas telle chose que le destin. Ni les âmes soeurs. Ni toutes ces sornettes. Tout ça, ce n'était que des conneries en barre, un point c'est tout. Finalement, voyant qu'elle ne se calmait pas, il posa la main sur la sienne pour qu'elle cesse de faire n'importe quoi, à triturer chaque bouton et allumer tous les voyants... Comme si cela allait être du moindre secours ! „Arrête ça, tu veux. Tu vas le détraquer.“ Son ton était légèrement réprobateur. Gé-nial, il avait réussi à ouvrir la bouche et la première chose qui en était sortie... Avait été un reproche. Ça commençait décidément foutrement bien, tout ça ! „Laisse moi faire, je te prie.“ Ordonna-t-il finalement, lâchant ses doigts avant de s'approcher du panneau de contrôle, pour appeler le technicien. Vous savez, la fameux bouton avec la petite cloche sur lequel vous avez toujours rêvé d'appuyer pour voir ce que ça faisait... Sauf qu'en situation réelle, c'est tout de suite moins drôle. Il appuya donc dessus, mais rien ne se produisit. Il reproduisit l'opération une fois, puis deux, puis trois... Et finit par s'éclaircir la gorge. Son regard alla ensuite se poser sur la jeune femme alors qu'il prononça tranquillement : „Je crois que tu l'as vraiment détraqué, bravo...“ Oui, parce que c'était forcément sa faute, ça ne pouvait pas simplement être un dysfonctionnement électrique, non non non. Il eut un profond soupir, après quoi il rajouta, se ravisant : „Bon, c'est pas grave, ils vont forcément se rendre compte que l'appareil ne fonctionne plus. Quelqu'un va bien donner l'alerte.“ Et il haussa les épaules. Alaric ou le calme incarné. De toute façon, rien ne servait de s'énerver. Cela ne ferait pas repartir l’ascenseur plus vite, de ce qu'il en savait...
Sujet: Re: “ – Les choses sont différentes aujourd'hui, parce que nous avons changé. ” Jeu 21 Mar - 21:07
I LOVED YOU ; I SWEAR ▲ I LOVED YOU MORE THAN EVERYTHING AND I WAS THINKING THAT YOU WAS TO GOOD FOR ME. I WAS JUST AFRAID ABOUT LOSING YOU SO I JUST RUN AWAYS. I WAS STUPID AND I CAN'T FIX THIS NOW. WE CHANGED, BOTH OF US. OURS LIFES ARE DIFFERENTS. WE CAN'T GO BACK TO THIS TIMES EVEN IF WE WANT TO. WE CAN ONLY MAKE A NEW START AND FORGET ALL ABOUT US.
C'était loin d'être une situation rêvée. Se retrouver dans le même ascenseur qu'Alaric, c'était comme se retrouver dans un scénario de série à l'eau de rose que les vielles femmes regardent l'après-midi quand les gosses sont à l'école. La seule différence, c'était qu'Amy se retrouvait comme personnage principal dans la vraie vie, spectatrice de ses échecs et de ses erreurs. Elle aurait dû le savoir, les choses auraient pu être différentes si elle avait tenté quelque chose depuis leur dernière rencontre de parler avec lui, de faire en sorte que les choses soient plus calmes. Mais les choses n'étaient pas plus compliquées. Elles étaient pires. Il devait la détester ou alors le mot était faible. Elle lui avait fait beaucoup de mal et ce dont ils avaient parlé n'avait rien arrangé. Une chose était sûre, c'était fini. Amy avait toujours des sentiments pour Alaric, mais ce n'était plus cet amour qu'elle avait autrefois éprouvé. Ce sentiment qui pouvait la pousser à tout pour lui. Elle avait commis beaucoup d'erreurs dans leur relation et voilà où cela les avait menés : à un silence, pesant. Amy était passée à autre chose, mais Alaric ?
Alaric avait-il trouvé quelqu'un ? Avait-il tourné la page comme on dit ? Peut-être, peut-être pas, mais une chose était sûre, Amy voulait son bonheur parce qu'il lui avait beaucoup apporté. Alaric lui avait permis de s'ouvrir, il lui avait permis d'aimer, de profiter de petites choses, de calmer ses colères, de savoir vivre. Oui, on pouvait dire qu'Alaric avait appris à Amy à vivre quand ils étaient ensemble en Angleterre. Tout était nouveau avec lui, excitant, fabuleux. C''était quelque chose qu'elle avait perdu quand elle avait fui et c'était quelque chose qu'elle avait redécouvert d'une autre manière avec Ashton. Ses sentiments pour le prof de sport étaient sans doute encore plus forts que tout ce qu'elle n'avait jamais ressenti. Comme si tout était décuplé à chaque fois. Il fallait le dire, elle avait constamment envie d'être avec lui, d'être à ses côtés, de le sentir contre elle. Elle ne savait pas si un jour Ric et elle pourrait être amis, après tout ils ne l'avaient jamais été. Ils s'étaient rencontrés puis étaient sortis et sont très vite tombé amoureux... entre temps, avait-il été amis ? Sauf qu'aujourd'hui, elle le voulait. Parce que ce qui restait de ses sentiments à l'égard du jeune homme la poussait à faire son maximum pour garder une bonne relation entre eux.
Mais ce n'était pas gagné.
L'ascenseur était tombé en panne et, déjà paniqué, Amy s'était acharnée sur les boutons, en espérant que ça arrange quelque chose. Evident, ça n'arrangeait rien, mais c'était toujours mieux que de rien faire ! Là tout de suite, elle ne pensait même plus au fait que ce soit son ex-mari qui soit coincé là avec elle, non elle pensait juste au fait qu'elle était coincée ! Jusqu'à ce qu'elle sente sa main sur la sienne. Et puis la voix d'Alaric se fit entendre. Il n'avait pas l'air content, elle le regarda faire et s'écarta prenant de grandes respirations. Elle déboutonna même le haut de sa chemise comme si elle pouvait mourir étrangler par son col Claudine. Pendant qu'il s'acharnait à son tour sur tous les boutons, elle sortit son téléphone de son sac. Elle ignora la remarque d'Alaric concernant le fait qu'elle aurait tout cassé et le regarda soupirer et dire d'un air tranquille que quelqu'un finirais sans doute par donner l'alerte.
« - Et si... Et si ça n'arrive pas... » Il y avait trois ascenseurs après tout... qu'un ne fonctionne pas, qui va se fatiguer à aller chercher pourquoi tout de suite ? « - Je n'ai pas de réseau en plus. » Non, elle était pas du tout en train de parler avec une toute petite voix, signe qu'elle allait soi pleurer, soit frappé quelque chose, soit tout simplement paniqué comme une folle. Les trois étaient possible en simultané. Elle détestait les endroits clos, elle ne supportait pas ça. Ce genre de situation ne lui était jamais arrivé avant et elle priait pour que ça n'arrive pas. Elle continuait de respirer fort tout en allant s'asseoir dans un coin, les genoux devant elle. Elle commença alors à fouiner dans son sac balançant tout et n'importe quoi en dehors du dit sac. « - Rha Merde, je n'aime pas ça ! Ca me rappelle l'hôpital, les petits endroits comme ça, je ne supporte pas y rester ! Où sont les médocs déjà... » La colère, voilà une chose qui effaçait le bégayement. Sérieusement, ce genre d'endroit l'obligé à s'asseoir dans un coin et à hurler. Elle ne pouvait rien faire d'autres si c'était restée là, assise.
Elle avait balançant deux gros bouquins, une pochette, une trousse de maquillage pas très net, son téléphone suivi d'un second - qui n'avait pas de réseau non plus - un carnet, un stylo et ça défilait... étrangement, c'était presque comme si Alaric n'était pas là. L'effet « chambre d'hôpital » la replongé dans un monde de personnage imaginaire. Elle sortit alors plusieurs boites de médicaments et celui dont elle avait besoin était vidé... Elle ouvrit encore plus les yeux, ça c'était le signe d'une futur crise imminente. Et puis elle aperçut autre chose dans son sac. Elle sortit alors un sachet : Tabac, feuille, filtre, petite boule suspecte... ça ce n'était pas à elle. « - Sutton Keitel, tu me sauves la vie. » Elle leva les yeux au ciel se tournant vers Alaric « - Tu veux bien tenir ça... » Et chercher un briquer, bien sûr. Elle en avait un, tout rose qu'elle garda dans le creux de sa main alors qu'elle tentait de tout ranger de nouveau dans le sac qui termina balançait à l'autre bout de l'ascenseur.
« - Donne. » Assise par terre, les jambes à plat, briquet dans une main et l'autre tendu vers son ex-mari, Amy se disait que la seule solution pour ne pas paniquer c'était ça. Fumé. C'était soit ça, soit crise de panique et Alaric n'aimerait surement pas ça.
Sujet: Re: “ – Les choses sont différentes aujourd'hui, parce que nous avons changé. ” Mer 12 Juin - 17:22
Personne n'aurait pu se douter en voyant l'air serein de l'architecte qu'à l'intérieur, c'était loin d'être le calme plat. Au contraire, il bouillonnait. Ayant passé une partie de la nuit à classer des papiers (tout ça dans le seul but de s'occuper l'esprit), n'ayant par la suite dormi que peu et mal, et ayant dû prendre sur lui pour ne pas étrangler son banquier avec sa cravate bleue immonde pendant plus d'une heure, à cet instant, vu les frustrations accumulées, il aurait pu exploser que cela n'aurait étonné personne. Hurler contre le monde entier. Oui, à n'en pas douter, cela lui aurait fait un bien fou ! Mais, non. Il se contentait de rester là, comme "déconnecté" face à la situation qui, d'heure en heure, se dégradait. C'était à peine si on pouvait sentir sa raideur et la remontrance dans sa voix face au comportement de son ex-femme. Il restait... Impassible. Et c'était plutôt surprenant, au vu des circonstances. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas, mais alors, pas du tout le cas d'Amy qui, elle, semblait complètement perdre tous ses moyens. Sourcils froncés, une main étant venue encadrer son menton tandis qu'il réfléchissait, Alaric la sentait s'agiter dans son champ périphérique. „Et si... Et si ça n'arrive pas... Je n'ai pas de réseau en plus.“ Machinalement, Alaric consulta à son tour son portable, pour ensuite confirmer, sans trop de surprise. „Mmmh... Moi non plus.“ Nouveau haussement d'épaules. Clairement, il ne comptait pas paniquer pour si peu. Jetant un coup d'oeil en arrière, il remarqua que l'expression "garder son calme" semblait inconnue à la jeune femme, et leva les yeux au ciel. „T'es sûre que c'est le moment de ranger ton sac ?“ S'enquit-il avec un demi-sourire. Si ça se trouvait, dans même pas cinq minutes, ça allait repartir, hein, ils n'en savaient rien ! Il était bien trop tôt pour s'alarmer, en tout cas les cas, et c'était pas forcément le moment de foutre du bordel dans tout l'habitacle... „Rha Merde, je n'aime pas ça ! Ca me rappelle l'hôpital, les petits endroits comme ça, je ne supporte pas y rester ! Où sont les médocs déjà...“ Alaric eut une moue. Cette fois, il n'avait rien à rétorquer, bien obligé d'en venir à la conclusion qu'il était plutôt difficile de raisonner quelqu'un dont la phobie se révélait être les endroits clos pendant qu'elle se trouvait enfermer dans une boîte en métal de trois mètres sur quatre. Avec un soupir, Alaric prit le côté de son visage dans sa main, tapotant sa tempe du bout de l'index et du majeur alors que son regard se faisait vague. C'était un réflexe qu'il avait quand il se trouvait dans une impasse, que ce soit sur un problème X ou face à un dessin qui lui donnait du fil à retordre. Il faisait tout le temps ça, sans vraiment s'en rendre compte. Sa respiration se calmait, les mouvements se faisaient régulier, il n'entendait plus rien ou presque autour de lui, signe qu'il cherchait activement une solution.
C'est donc à peine s'il l'entendit l'apostropher et lui fourrer des trucs dans la main, pris dans sa réflexion comme il l'était. „Tu veux bien tenir ça...“ Il avait donc attrapé par réflexe ce qu'elle lui tendait, et la regarda tout remettre à l'intérieur de son sac sans s'inquiéter plus que cela de ce qu'il serrait dans sa paume. Ce n'est que finalement quand elle lui demanda de le lui donner une minute plus tard qu'il posa les yeux sur son "buttin". Tabac. Filtre. Feuilles. ...Petite boule suspecte. Son regard pivota de cette dernière aux yeux d'Amy, puis revint dessus, et il ouvrit la bouche pour prononcer quelque chose. Cependant, rien ne vint, et il la referma pour approcher la "chose" de son regard, sans plus regarder en direction de son ex-femme. Un rictus secoua sa lèvre supérieure alors qu'il lança : „Menteuse, d'accord. Meurtrière patricide... Il m'a fallu du temps, mais j'ai à peu près digérer l'information. Mais alors junkie...“ Alaric se mordit la lèvre, secouant la tête. „C'est toujours quand on croit que plus rien ne peut nous surprendre...!“ Il avait conclu ça d'un air amer et eut un rire caustique avant de, dans la foulée, tout laisser tomber sur la jeune femme, sans ménagement, se débarrassant clairement de "l'objet du délit", et ne se souciant guère d'où ça allait atterrir. Finalement, il lui tourna une fois encore le dos, façon enfant de 5ans, laissant son épaule choir contre la paroi de l'appareil alors qu'il croisait les bras sur sa poitrine. Il n'avait pas envie de la regarder faire. Il ne voulait pas voir "ça". Cela ne collait pas avec l'idée qu'il se faisait d'elle, et au fond de lui, il n'avait pas envie que l'image qu'il avait eue toutes ces années change... mais c'était trop tard pour ça, il en était conscient. Elle n'était plus son Amy. Alors, au fond, si elle n'avait pas trouvé mieux que de se rouler un spliff pour se sentir mieux, grand bien lui fasse. Décidément, il ne reconnaissait plus cette fille. Plus il la côtoyait, plus elle se révélait à lui comme une personne étrangère à celle qu'il avait connu, à celle qu'il avait aimé... Et il était sûrement temps de l'accepter. C'était peut être une bonne chose. Le poids des regrets sur sa conscience ne pouvait, qu'en définitive, diminuer. Il ne s'était pas battu pour elle. Et c'était sûrement mieux comme ça. Il fallait se rendre à l'évidence, ils n'étaient plus faits pour être ensemble. Oui, il l'avait aimé... Mais l'Amour ne suffisait pas toujours. C'était ce que la vie lui avait appris.
Sujet: Re: “ – Les choses sont différentes aujourd'hui, parce que nous avons changé. ” Jeu 20 Juin - 15:25
I LOVED YOU ; I SWEAR ▲ I LOVED YOU MORE THAN EVERYTHING AND I WAS THINKING THAT YOU WAS TO GOOD FOR ME. I WAS JUST AFRAID ABOUT LOSING YOU SO I JUST RUN AWAYS. I WAS STUPID AND I CAN'T FIX THIS NOW. WE CHANGED, BOTH OF US. OURS LIFES ARE DIFFERENTS. WE CAN'T GO BACK TO THIS TIMES EVEN IF WE WANT TO. WE CAN ONLY MAKE A NEW START AND FORGET ALL ABOUT US.
D'habitude, elle a cette manie d'oublier ses chèques dans son bureau. De les négliger jusqu'à ce qu'un jour il lui retombe dessus. Cette fois, elle avait voulu prendre les choses en main et éviter de faire des bêtises. Mais là, sérieusement, elle aurait préféré tout oublier comme toujours plutôt que d'avoir eu cette superbe idée d'aller déclarer ses chèques. Au moins, elle ne serait pas là, coincée, dans un ascenseur, le coeur accélérant sous les coups de la panique. En réalité, elle aurait bien besoin de frapper quelque chose, pour la calmer. Les endroits aussi petits ne faisait rien remonté de bon en elle et de savoir qu'Alaric était là de l'aider pas du tout. C'était même une véritable situation catastrophe, pour ne pas dire la pire qu'il soit. Le fait qu'Alaric soit si zen, si neutre, si impassible la déstabilisé encore plus. Il ne pouvait se montrer un peu plus rassurant, non ? Bon, en même temps après ce qu'Amy lui avait fait subir il était évident qu'une chose pareille n'arriverait pas. En espérant que son côté malsain ne soit pas en train de savourer la panique et la peur que ressentait Amy. Bon sang ! Pourquoi maintenant ? Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi tout simplement...
Il y a une chose de marquant qu'Amy ressentait constamment vis-à-vis de son séjour à l'hôpital quand elle était jeune. Elle n'aimait pas les médecins. Elle se sentait malade en entrant dans un hôpital. Elle avait du mal à respirer si elle se retrouvait allongée dans un lit d'opération et, elle paniquait complètement dans les endroits clos. Les voitures en faisant partie. Mais par panique, ce n'était pas la panique des gens habituels face à leurs phobies. C'était de véritables crises, très violente. Dangereux autant pour elle que pour ceux qui sont avec elle. Quand elle parlait, c'était plus à elle-même qu'à Alaric. Elle faisait tout avec la hâte parce qu'elle ne voulait pas vivre une crise maintenant. Elle ne voulait pas qu'Alaric voit ça. Supporte ça. Mais elle n'avait plus de médicament. Elle en avait des tas, mais celui dont elle avait besoin s'était fait la malle. Elle aurait pu pleurer, puis hurler face à cette découverte, mais autre chose dans le sac attira son attention. Amy sentie qu'une solution s'offrait à elle. Une solution à prendre en compte. Elle n'en avait rien à foutre que l'ascenseur reste bloqué 5 mins ou 3h. C'était bloqué, c'est tout. C'était largement assez pour qu'elle panique et pète un plomb. Elle voulait absolument éviter ça. Alors fumer semblait d'un coup être une très bonne option. Même excellente.
Par réflexe, elle lui demanda de tenir le sachet, tout en rangeant ses affaires. Elle balança son sac un peu plus loin avant de demander à Alaric de lui rendre ce dont elle avait besoin. Il eut un moment de silence avant que celui-ci ne reprenne la parole. Elle ne se rendait pas compte de ce que son comportement changeait. Mais elle ne pouvait pas faire les choses autrement. Le choque risquait d'être encore plus dur si Amy ne faisait rien. Elle était persuadée qu'il n'aimerait pas la voir se frapper contre les murs de l'ascenseur, cherchant par tous les moyens de sortir de l'endroit. Se mettant physiquement en danger juste pour sortir d'un ascenseur. Elle voyait ses doigts tremblaient déjà et vu à quel point son coeur accélérait elle savait qu'elle devait se dépêcher. Elle devait se dépêcher avant de complètement dérapé. Elle savait que dans ses moments-là, elle perdait la raison au point où elle ne se souvenait jamais de ce qu'elle avait fait. C'était déjà arrivé, plusieurs fois. Le temps n'arrangeait rien, elle avait même de plus en plus peur de ce dont elle était capable. Elle tentait de ne pas faire attention à ce qu'Alaric disait, se concentrant plutôt sur son joint. Avec les doigts tremblant, ce n'était pas très avantageux. Alaric lui tournait le dos. Soit. Qu'il regarde ailleurs, si ça pouvait l'aider. Elle ne pouvait pas s'inquiéter pour lui, là tout de suite. Et de toute façon, elle savait. Elle savait qu'elle n'avait plus aucune importance pour lui. Qu'elle n'en méritait aucune. Alors elle n'avait pas besoin de se justifier. Non.
Elle porta à ses lèvres l'objet, tentant de l'allumer avec son briquer à plusieurs reprises avant qu'une flamme apparaisse et se saisissent de l'objet. Elle fermait les yeux, priant pour que l'effet soit rapide et pour que son coeur se calme. Que la panique se transforme en un calme plat, léger. Elle tira plusieurs fois alors que le silence s'était de nouveau posé dans l'ascenseur. Amy sentait peu à peu que sa panique diminuer. Elle regarda alors Alaric, là.
« - Tu es sérieux ? Tu peux digérer que j'ai déjà tué, mais pas que je fume ? » Un sourire à moitié sérieux apparu un instant avant qu'Amy repris la parole. Son léger rire avait sonné ironique du début à la fin. « - Je me demande comment tu aurais réagi si j'avais paniqué jusqu'au bout. Tu aurais sans doute eu peur. Peut-être. Non, certainement. »
Elle le fixait toujours, sa respiration enfin plus lente. Jusqu'à ce qu'elle baisse les yeux à ses bras. Ses mains. Elle avait déjà beaucoup fait sous le coup de la panique. Beaucoup réaliser, mettant en jeu plus que sa propre vie. Mais elle n'y pouvait rien. C'était plus fort qu'elle. Le souvenir de l'hôpital où elle était enfermé ne lui a jamais rien apporté de bon. Ce qu'elle avait subi là-bas, tant physiquement que mentalement l'avait ruiné. Alors quand elle paniquait, une phrase revenait constamment dans sa tête. Le souvenir de ses années passées revenaient la hantait avec force, le tout sous la voix de sa conscience qui répétait en boucle : Plutôt mourir que de revivre ça.
Sujet: Re: “ – Les choses sont différentes aujourd'hui, parce que nous avons changé. ” Lun 15 Juil - 18:48
Alaric se comportait comme un vieux grincheux. Oui, il s'en rendait bien compte, mais il n'avait pas du tout envie de se forcer à changer d'attitude, tout simplement parce que les sentiments qu'il ressentait à l'égard de la personne qui se tenait à deux pas de lui, eux, ne disparaîtraient pas comme ça. Non, il ne suffisait pas d'un sourire factice et d'un ton faussement mielleux pour effacer les émotions qu'avait fait remonter leur dernier face à face, tout comme celles qu'il avait créées. Au delà de la tristesse, de la colère et de l'incompréhension, à présent, il se sentait trahi. Et c'était surtout ce dernier état de fait qui l'empêchait de faire le moindre effort en ce sens. Resté prostré près des boutons, il décida que c'était son tour d'appuyer dessus n'importe comment et commença à les tester un par un, d'abord en ligne droite, puis à l'envers et enfin en diagonale, avant de taper des dates de naissances et autres numéros qu'il aimait bien. Tout pour ne pas regarder dans la direction d'Amy et de son "produit dopant". Une fois la liste de chiffres écoulée, il tâcha de ne respirer plus que par la bouche, se concentrant donc assidûment sur sa respiration. Tout pour essayer d'oublier sa présence, sa rancoeur, et l'odeur qu'il connaissait à présent si bien et qui lui avait valu une nuit au poste qui allait bientôt emplir l’habitacle... Mais soudain, dans le silence moite qui avait commencé à emplir l'atmosphère en même temps que la fumée, la voix d'Amy finit par retentir, sèche, cynique. „Tu es sérieux ? Tu peux digérer que j'ai déjà tué, mais pas que je fume ? Je me demande comment tu aurais réagi si j'avais paniqué jusqu'au bout. Tu aurais sans doute eu peur. Peut-être. Non, certainement.“ Pour répondre, Alaric devait utiliser sa bouche mais surtout, l'air qu'elle contenait, car parler nécessitait de faire vibrer ses cordes vocales, et cela ne se faisait naturellement pas par magie... Fâcheux constat. Il allait donc être obligé de prendre à profiter de son petit moment de "détente" car cesser de respirer n'était pas une option. Et puis, au fond, il avait tant à lui dire, tant sur le coeur qui ne demandait que la motivation adéquate pour être dégueulé. Elle la lui servait sur un plateau en l'attaquant ainsi, en sous-entendant qu'il avait des atomes crochues avec une poule mouillée, qu'il ne savait pas se gérer. Elle le cherchait, aucun doute. Peut être n'était-ce au fond qu'un juste retour des choses, après tout il avait débuté l'échange... C'était lui qui avait engagé le sujet, lui qui avait laissé sa voix devenir piquante et rêche au lieu de l'ignorer superbement. Sa réplique était donc, comme un amateur de tennis aurait pu le dire, à l'image d'un revers décisif après un coup droit puissant que l'on aurait vu faire mouche. Voire un ace suivant un point perdu. Sauf qu'elle n'avait sûrement pas prévu avec quelle combattivité son adversaire répliquerait... „C'est une question intéressante. Ce que je suis encore capable de digérer... Et bien, figure toi que je ne sais pas, je ne sais plus. Dis moi, d'après toi, combien un homme est capable de supporter, avant de craquer ? Combien de souffrances penses-tu que nous sommes capable d'endurer, et combien de déceptions crois-tu que nous pouvons réellement encaisser, avant de finir par abandonner ? Après la perte de ses rêves, de sa femme, de ses parents, et de sa vie... Que peut encore digérer un homme ? Sans espoir et sans amour... Combien de temps penses-tu qu'il lui faudrait pour qu'il perde la tête, pour qu'il ne puisse plus rien supporter... Pour qu'il n'ait même plus le goût d'avancer ?“ Tout en parlant, il s'est tourné pour lui faire face et la jauger, la fixer, darder sur elle son regard inquisiteur, sincèrement curieux d'entendre ce qu'elle pourrait bien dire, maintenant. Penserait-elle toujours avoir à faire à un lâche ou à un idiot qui ne sait même pas ce qu'est une attaque de panique ? Croyait-elle qu'il l'aurait simplement regardé sans rien faire en tremblant de tous ses membres, était-ce donc la seule image qu'il lui restait de l'homme qu'elle avait épousé ? Elle avait brisé sa vie. Il ne la laisserait pas en plus avoir l'audace d'être condescendante. C'était son droit à lui, de l'ignorer, de la prendre de haut, de l'insulter même, s'il le désirait, mais pas le sien. Non, elle n'en avait clairement pas le droit.
Comme soudain vidé de sa substance, il détourna les yeux. Il se sentait bien fatigué, tout à coup, et se déporta devant la porte, contre laquelle il laissa glisser son dos jusqu'à se retrouver assis, face à elle. S'il avait tendu les jambes, il aurait touché ses genoux. A cette pensée, il resserra ses genoux un peu plus contre son torse, enroulant ses doigts autour de ses chevilles tout en posant la joue contre l'un d'eux. Il n'avait plus envie de parler. Il avait juste envie de s'en aller. Repartir. Reprendre sa vie où il l'avait laissé, et essayé de nettoyer tout son bordel. Tout ce chaos dont elle, cette femme qui fumait nonchalamment un joint sous son nez, était en grande partie responsable, et semblait presque l'avoir oublié. „Comment on a pu en arriver là ?“ Finit-il par prononcer à voix basse, question plus rhétorique qu'autre chose, en réalité. Il secoua la tête, ce qui fit frotter sa barbe de quelques jours sur son jean et lui tira une brève grimace. Se frottant alors la joue, il la toisa de nouveau. Elle ne semblait pas si différente, c'était la chose qui le frappait le plus depuis qu'il l'avait revu. Non, physiquement, elle lui semblait identique. Elle était toujours sa femme, son Amy, celle qui souriait sur les photos où ils se passaient la bague au doigt ou simplement, se tenait l'un contre l'autre ou assis à côté à table. Et pourtant... Tout était tellement différent. Il n'y avait plus grand chose de reconnaissable en eux, par rapport à leur vie d'avant, cette vie à deux qui avait éclaté en autant de morceaux que de larmes avaient été versées depuis cette séparation. Au moins. „Tu sais quoi... Fais tourner.“ Se résigna-t-il finalement à balancer, avant qu'elle ait fait son sort au joint qu'elle s'était roulée. Peut être qu'ainsi, ils réussiraient à se parler sans que l'un ou l'autre n'ait décidé de prendre le rôle du mur. Et parler à un mur, c'était vite chiant, on est d'accord, sauf à la limite si vous êtes un arbre, parce que dans ce cas là, vous avez rien d'autre à foutre, sauf à la limite parler à un banc ou vous faire emmerder par des cons de piafs (passage complètement inutile). „Même si, la dernière fois que j'ai prononcé cette phrase, chose qui était pas plus tard qu'il y a quelques jours, j'ai fini au poste et j'ai manqué d'avoir un casier...“ Continua-t-il tout en attrapant le précieux "relaxant" de la main de son ex-compagne, sans commenter sa surprise ni sentir le besoin de justifier sa requête. Elle allait pas se plaindre non plus, hein ! Il était de son côté, maintenant. Faut savoir ce qu'on veut. Pour la forme, il rajouta toutefois, foutrement sérieux : „Si on sort de l’ascenseur avec les menottes, ce sera ta faute. Et sache que je témoignerais contre toi sans le moindre scrupule.“ Après tout, il l'avait déjà fait une fois : au moment de justifier leur divorce. Il était plutôt rodé à l'exercice. Et puis, fallait pas pousser, non plus. Il voulait bien enfreindre la loi avec elle, mais casquer à sa place : pas question. Il ne lui devait plus rien. Quant à elle... C'était une autre histoire, de temps, d'engagement affectif, et d'argent aussi, mais disons que la fin de leur histoire avait eu tendance à effacer l'ardoise, et autant qu'elle reste vierge, elle aussi, tout comme son casier judiciaire, si possible...
Sujet: Re: “ – Les choses sont différentes aujourd'hui, parce que nous avons changé. ” Ven 19 Juil - 23:38
I LOVED YOU ; I SWEAR ▲ I LOVED YOU MORE THAN EVERYTHING AND I WAS THINKING THAT YOU WAS TO GOOD FOR ME. I WAS JUST AFRAID ABOUT LOSING YOU SO I JUST RUN AWAYS. I WAS STUPID AND I CAN'T FIX THIS NOW. WE CHANGED, BOTH OF US. OURS LIFES ARE DIFFERENTS. WE CAN'T GO BACK TO THIS TIMES EVEN IF WE WANT TO. WE CAN ONLY MAKE A NEW START AND FORGET ALL ABOUT US.
Amy pouvait se souvenir parfaitement de chaque instant qu'elle avait passé avec Alaric. Leur rencontre dans les couloirs d'Oxford. Une simple bêtise les avaient conduit à se retrouver l'un en face de l'autre et à cette époque, Amy tentait d'être une de ses femmes modèles qui n'avaient peur de rien. Elle essayait de répondre avec confiance, de faire les choses sans avoir peur de ce que les autres pensaient. Alaric avait toujours aimé ça chez elle. La fragilité constante qu'elle dégageait derrière cette manie habituelle de se montrer plus forte que jamais. Elle était passionnée d'écrit, de littératures et de journaliste rêvant qu'un jour elle couvrait des guerres et des évènements qui marquerait l'histoire. Lui dessiner autant qu'il respirait. Aujourd'hui, les choses semblaient logiques au côté d'Ashton, mais elles l'étaient au tout début avec Alaric. Ils ne se fatiguaient pas à se poser trop de questions, ils vivaient toujours le moment présent sans penser ni à avant ni à demain. Pourtant, c'est cet peur de devoir parler d'avant qui avait poussé Amy à devenir autre chose. Alaric ne l'avait pas remarqué, parce qu'elle ne se contentait plus d'être elle-même, elle se contentait d'être ce qu'il méritait d'avoir. Quand on a un si grand manque de confiance en soi, atteindre cet « perfection » en était devenu impossible. Cela s'était produit quelques temps avant le mariage, puis ça s'était dégradé... Alaric avait raison, elle avait décidé pour lui en mettant fin à tout ça. Mais, aussi incroyable que cela puisse paraitre, elle avait fini par croire qu'un jour elle arriverait à être ce qu'il méritait et que pour ça, elle avait besoin de s'éloigner et de régler ses problèmes. Elle avait longtemps cru qu'il l'attendait. Quelle idiote. Elle avait juste tout anéanti.
Elle l'avait aimé. Elle l'avait tellement aimé au point où ça la torturait de l'intérieur. Il était... non, il est son premier amour. Le premier gars qui voyait en elle beaucoup plus qu'une simple fille. Le premier gars qui pouvait lui sourire, lui prendre la main et lui offrir tellement plus encore. Il avait longtemps était son seul repère et à force de vouloir rendre tout tellement idéal, elle avait juste tout fait foiré. Aujourd'hui, beaucoup de choses était passé, mais dire qu'en voyant Alaric elle ne ressentait rien, c'était un pur mensonge. Bien entendu tous les souvenirs de leur vie à deux revenaient tels des vagues qui se déferlaient violemment sur sa conscience. En continue et dans un rythme régulier. Si elle ne craquait pas c'était simplement parce qu'Amy avait trouvé quelqu'un aujourd'hui. Quelqu'un avec qui tourné la page, quelqu'un qui semblait la comprendre. Quelqu'un qui lui donnait envie d'être une meilleure personne. Quelqu'un qui disait : Amy, peu importe tes erreurs, aujourd'hui tu as grandi. Aujourd'hui, tu peux changer.
Amy ne savait plus comment être face à lui. Elle voulait éviter de faire une bêtise, mais elle n'était pas en état de laisser de côté ce qu'elle avait sur le coeur. Elle ne lui avait laissé aucune chance, mais comment aurait-il réagit si il avait su avant. Si elle ne lui avait jamais caché ses faiblesses. Il aurait sans doute su ce dont elle était capable de faire à ce moment précis. Il aurait peut-être compris pourquoi s'évader était sa seule option. Amy était tellement effrayée par ce dont elle était capable qu'elle priait chaque jour que cette fameuse discussion n'arrive pas avec Ashton. Pas avant un moment. Alaric se décida à répondre, Amy aperçu ses doigts tremblaient légèrement alors qu'elle écoutait ce que son ex-mari disait. Bon sang, ex-mari sonnait tellement faux dans sa tête. Combien de souffrances pouvons-nous supporter ? Ça s'était une bonne question. La réponse serait sans doute : beaucoup trop. Mais au vue de ses mots, Amy commença à avoir peur. Elle fixait son improvisation malsaine, avalant avec amertume la culpabilité qui l'envahissait. Elle sentie les yeux lui brulaient comme si d'un seul coup c'était encore plus douloureux qu'avant. Elle était responsable de ça. Elle devait prendre sur elle, mais elle ne put s'empêcher de faire son possible pour ne pas le regarder. Ses mots étaient durs, trop durs.
Elle lui avait fait tellement mal. Elle le ressentait là, au plus profond d'elle. Elle ressentait absolument tout ce qu'il disait. Perdre sa famille, ses rêves, l'amour, sa vie... Sentant les larmes coulaient, elle essuya ça vulgairement du revers de sa main, tirant de nouveau sur sa cigarette. Elle était incapable de dire quoi que ce soit. Incapable de répondre à ça.
« - Que veux-tu que je réponde à ça ? » sa voix était sans appelle. Elle était prise de court. Ne sachant absolument pas quoi dire. « - Tu crois que... Tu crois que je suis partie du jour au lendemain en me disant, chouette ! Ric' va bien souffrir ! Bon sang, Alaric, je t'aimais ! Ok ! Je t'aimais vraiment, ne crois pas que j'ai voulu te faire du mal intentionnellement. » Elle s'était relevée. Pour lui faire face. « - J'essayais d'être la fille que tu méritais d'avoir, parce que je t'aimais tellement que j'étais persuadé que si je ne faisais pas ça tu m'abandonnerais comme mon père avait cessé d'aimer ma mère ! Mais après le mariage. Entre toi qui changeait et moi qui avant peur, je ne savais plus quoi faire. Putain je veux ne pas avoir cette conversation encore une fois. Ok. C'est fini. C'est tout. C'est fini. On ne pourra jamais retourner en arrière et même si c'était le cas, je ne t'aurais jamais dit la vérité sur moi. Je n'aurais jamais pu te dire : Hey, tu sais, j'suis née en Inde et puis j'ai buté mon père et ma folle de mère s'est suicidée devant moi me disant que ma vie n'avait aucune importance. J'entends sa voix presque tous les soirs, mais tout va bien. Et BAM, juste après, j'ai passé 4 ans en asile, mais tout va bien. Je n'avais que 11 ans ! » Se rapprochant de lui, pointant son doigt accusateur.
« - Oh mais je vais te raconter c'est 4 merveilleuses années à être la cobaye numéro 1 du Docteur Frankenstein ! Pas de problème ! » Sa voix se fit alors plus grave, un frison parcouru la jeune femme dont le regard sérieux fixait les yeux d'Alaric. « - A chaque fois que je me retrouve dans un espace clos, je panique. Tu te souviens, j'te disais à quel point j'avais peur même de monter dans une voiture. Tu sais ce qui peut arriver si je n'avais pas trouvé cette drogue dans mon sac ? Je me serais fait du mal. Je t'aurais fait du mal. J'aurais frappé ma tête contre ses portes durant des heures jusqu'à mourir bêtement parce que je préfère mourir plutôt que d'avoir la sensation que ma vie est si insignifiante que je suis réduite à redevenir un lapin de laboratoire. » D'un seul coup, elle recula. Elle parlait si vite, son coeur était si rapide. Sa respiration si irrégulière. Elle recula jusqu'à retoucher le mur de l'ascenseur derrière-elle.
Combien de temps avant qu'Alaric craque ? Elle ne pouvait pas répondre à ça. Elle ne pourrait jamais se pardonner s'il lui arrivait quoi que ce soit par sa faute, malgré tout ce qu'elle avait déjà fait. Elle n'était pas idiote, mais elle commençait à avoir peur. Etait-il capable d'abandonner de vivre à cause de tout ça ? Elle retourna à sa place, jurant légèrement parce qu'elle pleurait encore et qu'elle en avant marre de pleurer. Ce qu'elle venait de faire là, c'était gros. Enorme. Le silence retomba gracieusement dans cet ascenseur. Elle essayait de ne pas pleurer, laissant Alaric s'asseoir en face. Cet ascenseur ne voulait pas s'ouvrir. Elle ralluma de nouveau le joint qui s'était superbement éteint quand elle avait fait son speach à trois francs. Elle devait se calmer, oui, se calmer. C'était une bonne idée. La voix d'Alaric retenti de nouveau dans la petite boite. Comment, ça s'était une bonne question. Un sourire triste apparu sur le visage d'Amy qui pensa : « moi. » Elle aurait aimé l'aimer seule de son coté, sans jamais vivre ce qu'il avait vécu. Pas si ça lui faisait si mal. C'était peut-être même mieux si elle pouvait juste lui effacer cette partie de sa mémoire pour qu'il puisse continuer à vivre, sourire. Il était tellement spécial, il ne méritait pas tout ça.
Elle tendit son joint sans un mot. Elle n'avait pas grand-chose à dire, ça l'aiderait peut-être aussi. Qui sait ?
« - Relax. Je bosse pour les flics.... Parfois. » Elle posa ses yeux sur lui. « - Ils me doivent bien ça, c'est flemmard. » Elle haussa les épaules, souriant bêtement avant de reprendre le joint tout en tirant de nouveau dessus. Elle se sentait plus apaisé maintenant. Elle était toujours détective privée, ça c'est quelque chose qu'Alaric savait déjà. Elle n'avait toujours pas arrêté depuis.