Ce soir c’était soirée entre filles. Lyssandra et lexie vivaient ensemble depuis quelques mois à présent et tout se passait plutôt bien. Lexie appréciait sa colocataire pour diverses raisons : son sens pratique, son calme, et surtout sa discrétion : elle n’était pas toujours en train d’essayer de savoir ce que Lexie faisait et cela arrangeait pas mal la jeune femme qui avait pas mal de choses à cacher en soit. Lyssandra de son côté semblait elle aussi apprécier la compagnie de Lexie : du moins ne s’était-elle jamais plainte, aussi la journaliste supposait-elle que tout allait pour le mieux dans leur petit monde de la colocation. Les jeunes femmes avaient beau vivre ensemble, il était aussi clair qu’elles avaient chacune leur vie, leurs activités qui leurs étaient propres et du coup, elles passaient d’avantage de temps à se croiser qu’à vraiment ‘vivre ensemble’. Du coup, de temps en temps elles se posaient une soirée pour être toutes les deux. Quitte à vivre ensemble, autant communiqué un petit peu, non ? Ca permettait de faire le point sur la colocation, la répartition des tâches, entre autre, mais aussi d’apprendre à se connaître un petit peu. Ce qui ne pouvait faire de mal à personne.

Le programme du soir était très simple : bière, crêpes et match de foot. Un truc tranquille en somme. Alors que le téléphone de Lyssandra se mit à sonner, les filles en étaient à préparer la pâte à crêpe. La brune s’en était allée pour répondre, tandis que l’autre finissait de préparer la pâte. Ce n’est qu’une fois qu’elle eut finie la pâte, ce qui ne lui prit que peu de temps, qu’elle se décida à aller voir Lyssandra, histoire de savoir si elle pouvait commencer à en faire cuire ou si sa communication risquait de durer plus longtemps que prévu, et dans ce cas, elle attendrait pour la cuisson. Elles avaient toute la soirée devant elles après tout. La jeune femme ne s’atendait pas du tout à ça lorsqu’elle arriva devant la chambre de Lyssandra. Un bruit assez fracassant avait retentit dans l’appartement et les débris de verre gisant à terre indiquèrent à Lexie qui ce n’était pas vraiment accidentel… Sans compter, bien sûr, l’expression de sa colocataire. Elle écouta cette dernière, répondant simplement :

« Oui, toujours. »

Elle ne se voyait pas trop demander des explications à Lyssandra, qui de toute façon, ne semblait pas vraiment partie pour en faire. Elle jugeait que si jamais sa colocataire souhaitait en parler, elle le ferait d’elle-même et si tel n’était pas le cas, qu’importait, c’était sa vie privée et puis Lexie était vraiment très mal placée pour juger les autres et leurs petits secrets respectifs. Elle se contenta donc d’acquiescer en silence, tandis que Lyssandra lui affirmait s’occuper du rangement plus tard. Lexie continua donc, comme si de rien n’était :

« J’étais juste venue voir si je pouvais commencer à faire cuire ou si tu préférais que j’attende. »

Mais de toute évidence, la conversation téléphonique avait pris fin. Les filles rejoignirent donc le salon où le match se poursuivait tranquillement, et Lexie se joignit à Lyssandra sur le canapé, bière à la main. Elles feraient peut-être cuire les crêpes un peu plus tard, histoire de laisser le temps à la pâte de se reposer un petit peu. Bien qu’elle ne souhaite pas aborder le sujet, Lexie se sentait un petit peu tendue. Sans doute avait-elle assisté à une scène à laquelle elle n’était certainement pas invitée et elle était un peu ennuyée, aussi cherchait-elle un sujet à aborder, un sujet tout à fait ‘autre’ pour passer à autre chose :

« Au fait, je vais peut-être avoir une promotion prochainement, au journal, les réunions de lundi derniers m’ont semblé prometteuses, mais j’en saurais d’avantage la semaine prochaine. Et toi, comment ça se passe avec ta thèse ? »