Ce que Sid aimait à Arrowsic, c'était la plage. Elle n'était pas loin de la ville, pas loin de chez lui. Il suffisait de traverser la route, de contourner quelques maisons et on avait les pieds dans l'eau. Il aimait longer la plage et marcher durant des heures. Il était du genre hyperactif, toujours à rire et à parler de tout et de rien, mais comme chaque être humain Sid savait être parfois d'un calme extrême. Il lui suffisait de se confronter à lui-même durant 5 minutes. C'était tout ce dont il avait besoin. Alors avant de fermer le cinéma et d'aller bosser au bar, il arriva à la plage. Le soleil était présent, les vagues se déferlaient sur la plage et de nombreux habitants profiter de la journée. C'était une bonne journée, il ne fallait pas penser à autre chose. Il suffisait de respirer un peu et obligatoirement un sourire apparaissait sur son visage. Les gens s'amusaient, riait, nager, jouer... S'installant un peu plus loin que le bord de la plage, Sid s'installa sur une énorme pierre. Il avait posé une serviette dessus. Prenant quelques clichés avec son appareil photo, sans vraiment chercher à capturer quoi que ce soit. Derrière lui, il apercevait le phare de la ville. Enfin l'un des phares, il y en a deux ici.

Depuis son arrivée, Sid avait eu le temps de faire quelques rencontres, de discuter avec des gens, de passer des soirées avec certaines personnes. Il se sentait à l'aise ici, chez lui presque. C'était ce qu'il avait longtemps cherché : Un chez lui. Après avoir fait le tour de monde, c'était tout ce qu'il désirait. Trouver un endroit qui lui appartenait. Arrowsic était idéal. Personne ne le juger en bien ou en mal. Personne ne savait qu'il était méga-riche, personne ne savait qui il était. C'était bon, parce qu'il n'avait pas à mentir ou à se cacher. Il laissait les gens le découvrir et se laisser s'ouvrir au fur et à mesure. Sid n'avait jamais été quelqu'un de compliqué. Bien au contraire. Il était d'une simplicité d'esprit assez étonnante.

Alors qu'il prenait toujours des photos, un cliché l'arrêta. Tout son être s'arrêta. Comme un bug d'ordinateur. Sid se releva, sautant de son rocher pour marcher dans le sable. Avec son appareil photo, il prit de nouveau des clichés zoomant sur une personne. Il décida de faire le tour de la plage pour monter le ponton. Il pourrait prendre des photos d'Elle de meilleures qualités de là. Debout, il continua jusqu'à s'arrêter. Elle l'avait vu. Elle l'avait vu en train de prendre des photos. Automatiquement il s'arrêta. La fixant de loin. De là où il était, il ne pouvait pas vraiment apercevoir son visage, mais sur les photos c'était claire comme de l'eau de roche. Il fit d'ailleurs défilé les photos, zoomant de temps à autres. Bon sang, il n'arrivait pas à en croire ses yeux. Comment était-ce possible ?

C'était elle.

Il ravala sa salive, relevant la tête vers elle, mais elle n'était plus sur la plage. Il regardait un peu partout sans voir où elle était. Il éteignit son appareil qui traîna autour de son cou, décidant de s'arrêter là pour aujourd'hui. Passant sa main dans ses cheveux, il tourna le dos à la plage pour aller tout au bout du ponton et s'asseoir. Laissant ses pieds dans l'eau. Son coeur s'était mis à battre si vite. Elle était là. Elle était à Arrowsic. Depuis quand ? Bon sang, il ne l'avait pas revu depuis la fin du lycée... Peut-être avait-il rêvait... Il hésitait à jeter de nouveau un coup d'oeil à ses photos, mais au fond, il savait.

C'était bien elle.

I LOVED YOU ; I AFRAID ▲ LE PREMIER AMOUR, L'AMOUR VERITABLE, L'AMOUR NIE, L'AMOUR MIS DE COTE, L'AMOUR OUBLIE, L'AMOUR PERDU, L'AMOUR DETESTE, L'AMOUR ENTRE DEUX ENFANTS, L'AMOUR ENTRE TOI ET MOI, CET AMOUR NE POURRA JAMAIS DISPARAITRE CAR AUJOURD'HUI, JE T'AIME ENCORE.  

Départ. Arrowsic. Deux mots qui résonnaient depuis déjà quelques semaines dans ma tête avec, tous les deux, des consonances agréables à entendre. Ils possédaient également chacun une signification particulière. Déjà, départ rimait avec une nouvelle vie, nouveaux amis et nouveau job. Quant à Arrowsic, ce mot était étroitement lié au premier puisque malgré les échecs connus dans cette ville, c’était à l’intérieur de cette dernière que mon nouveau départ avait commencé. Ma nouvelle vie avait débuté à Arrowsic, et cette ville me semblait idéale pour m’envoler de mes propres ailes à nouveau.

Ainsi, j’avais ouvert mon salon de beauté, proposant des soins la plupart indiens étant donné mon origine. Puisque c’était le début, je n’avais pas énormément de clientes mais celles qui venaient étaient fidèles et bien entendu, conquises par mon talent. Ravie, je continuais à croire en mon rêve. J’étais certaine que d’ici la fin du mois, le nombre de mes clientes allait doubler. Mon salon de beauté se situait à coté de la plage. J’avais trouvé facilement ce local qui ne demandait qu’à être acheté. La rénovation de cette dernière m’avait pris deux grosses semaines, et passé ce délai, j’avais procédé à mon installation. Par conséquent, mon salon proposait une vue incroyable. Bref tout le monde était conquis !

Quand le soleil commença à décliner, je décidai de fermer mon salon. Aujourd’hui avait été un jour ordinaire. J’avais fait quelques soins, et un ou deux manucures à des jeunes filles. Laissant un salon propre et rangé, je tournai la clé dans la serrure deux fois. Vérifiant que ma porte était bien fermée, je partis en direction de la plage, soit je me mis tout simplement à traverser la route qui séparait mon salon de la plage. J’enlevai par la suite mes sandales, afin de sentir cette douce sensation que mon corps adorait : le sable chaud, en fin de journée, entre mes orteils de pieds. Ainsi, perdue dans mes pensées les plus rêveuses, je fis quelques pas sur la plage, observant l’horizon bleutée de la mer. Ce tableau me paraissait tellement magnifique. Comblée par ce paysage et rêveuse, je ne fis pas attention aux gens qui se baladaient également, tout comme moi, sur le sable.  Finalement, mes pieds me guidèrent sur le ponton, et ce fut à ce moment là que j’eus un électrochoc.

Je sentis alors un regard. On me regardait. On me prenait même en photo. Ma respiration devint étrangement saccadée, sans que je sache la cause. Ce regard, je ne pouvais le nier. Alors, mes yeux tombèrent sur lui. Lui, c’était bien lui. Il était ici. A Arrowsic. Mon dieu. Inconsciemment, mon regard se mit à dévier sur autre chose (une mouette), et je me mis à partir en courant, comme si je fuyais mon passé. Seule une phrase résonnait dans ma tête : « Depuis le lycée… »

Une fois éloignée de la plage (j’étais presque revenue devant l’entrée de mon salon de beauté), je repris mon souffle, m’adossant contre le muret séparant la plage du trottoir. Quoi faire ? J’étais perturbée. Affreusement perturbée, et je ne supportais pas de ressentir une telle sensation. Etait-ce la réalité ? Je rêvais. J’étais en train de rêver.
Cependant, je commençais à culpabiliser, sans comprendre la cause de cette culpabilité. Et je remarquai que je le cherchais du regard. Finalement, mes pieds me guidèrent jusqu’à lui. Je n’avais pas la force de les contredire.

Puis, une fois arrivée derrière lui, mes lèvres se mirent à bouger. Des mots sortirent. Faiblement.

« Sid… ».

Ce n’était qu’un souffle mais, un souffle qui pesait bien lourd…

Il avait remonté le bas de son jean, pour éviter que celui-ci ne soit trempé. Ses pieds étaient dans l'eau légèrement froide. Il aimait la température de l'eau, avec la chaleur de l'été. Arrowic avait beau être dans le nord, en été, la température était idéale. Ni trop lourd, ni trop sec. Ses pieds faisaient des vas et viens dans l'eau alors que Sid s'amusait à fixer l'horizon. Il n'était pas sur de ce qu'il avait vu, mais au fond de lui il savait qu'il pouvait reconnaître Ayanna partout. De dos, de loin, à des kilomètres de lui. Ce n'était pas personne, c'était Ayanna. Le temps avait défilé depuis le lycée, il n'avait strictement aucune idée de pourquoi elle était là, mais malgré tout il savait qu'il n'avait pas rêvé. Que ce n'était pas une illusion. Mais il préférait ne pas y penser. Il préférait fixer l'horizon est vidé son esprit plutôt que de penser à cet époque. Parce que ça serait trop dur. Il y avait trop de mauvais souvenir pour qu'il replonge là-dedans. Ça lui ferait trop mal. Il passa sa main devant ses yeux, se disant qu'il devait se taire intérieurement. Qu'il ne devait penser à rien.

Mais c'était plus fort que Sid. Son esprit retourné en arrière comme une cassette vidéo qu'on ne pouvait pas arrêter. Il revoyait Ayanna. Il avait eu un coup de coeur pour elle depuis la maternelle. Ce n'était pas rien. Il avait toujours ressenti quelque chose à son égard. Et au fur et à mesure qu'il avait grandi, ce coup de coeur s'était transformé en amour. C'était peut-être con de se dire qu'il était jeune et que depuis, ça aurait dû lui passer. Que ce n'était qu'une amourette. Rien de plus. Mais ce n'était pas le cas. Sid était tombé amoureux de la manière la plus normal du monde et on lui avait brisé le coeur. Et quand on aime vraiment, ce genre de blessure ne cicatrice pas. Voir jamais. Se rendant compte que les souvenirs remontaient à grande vitesse, il se décida à partir. A rentrer dans sa chambre d'auberge avant d'aller au cinéma pour s'occuper de la séance qu'il avait prévue. Alors qu'il se relevait, faisant attention à son appareil photo, il entendit une voix familière qui résonna en lui. Il se retourna légèrement avant de se rendre compte qu'Aya' lui faisait face. Elle était là, dans toute sa splendeur. Et elle était venue le voir.

Il ne savait pas comment se comporter face à elle, quoi dire.

« - Ayanna ? » Sa voix était tremblante, il n'était pas sur de par quoi il pouvait commencer. Depuis le lycée il avait eu du mal à pardonner la traîtrise de la jeune femme. Elle s'était jouée de lui après tout. Elle s'était moquée de lui, alors qu'il pensait qu'ils étaient devenus amis. Une partie lui avait même espéré que les choses aillent plus loin, surtout après qu'elle lui ait dit oui pour le bal. Il pensait que c'était le soir qui changerait sa vie. Ça l'avait été, mais pas dans le sens souhaité.

« - Ok, ça c'est bizarre. » Sid était connu pour être très bavard et pour surtout dire ce qu'il pensait. Peu importe le moment. Il se rapprocha légèrement d'elle. « - Tu... Tu vas bien ? » Il ne pouvait pas passer à côté en l'ignorant. C'était un peu mort là. Il pouvait simplement la confronter et tenté d'agir en adulte. C'était ce qu'il avait appris en voyageant autour du monde. Même si, il faisait rarement preuve de maturité.

« - Qu'est-ce que tu fais à Arrowsic ? »

I LOVED YOU ; I AFRAID ▲ LE PREMIER AMOUR, L'AMOUR VERITABLE, L'AMOUR NIE, L'AMOUR MIS DE COTE, L'AMOUR OUBLIE, L'AMOUR PERDU, L'AMOUR DETESTE, L'AMOUR ENTRE DEUX ENFANTS, L'AMOUR ENTRE TOI ET MOI, CET AMOUR NE POURRA JAMAIS DISPARAITRE CAR AUJOURD'HUI, JE T'AIME ENCORE.  

Le hasard faisait bien les choses disait-on. En réalité, je ne trouvais pas. Cela faisait déjà depuis quelques mois que j’étais venue emménager à Arrowsic, et ce n’était qu’à partir d'aujourd'hui que je le rencontrais, que je le revoyais ? Je venais de retrouver Sid, au moment où j’étais à nouveau célibataire, au moment de la perte de mon enfant et de la fuite de mon ex-petit-copain. Je fus légèrement estomaquée, chamboulée, voire carrément bouleversée. Oui, le dernier mot convenait le mieux selon moi. J’étais complètement perdue, affolée. Comment cela pouvait-il arriver ? J’en perdais mes mots et carrément mes moyens.

« Ayanna ? » entendais-je. Sa voix était tremblante, et je compris que lui aussi, il n’en croyait pas ses yeux. Je ne souriais pas. Mon visage demeurait neutre, sans aucune émotion. De toute façon, quelle émotion devais-je afficher ? Etais-je contente ? Enthousiaste ? Ravie ? Peureuse ? Triste ? Blessée ? Mal à l’aise ? Timide ? Stressée ? Aucune idée. Mais, peut être que tout se mélangeait. En tout cas, Sid m’avait reconnu. Un point qui me semblait quand même positif. Malgré tout. Puis (hélas), le silence s’installa pendant quelques minutes. Un silence qui me semblait lourd, très pesant et assez étouffant. J’allais suffoquer si ce silence n’allait pas être brisé. Finalement, Sid reprit la parole. Bonne action de sa part, car moi-même je ne pouvais rien faire, et je ne savais quoi dire. « Ok, ça c'est bizarre. ». A sa réplique, je tentai de lui sourire, en coin, sachant que d’habitude, Sid était connu pour être un mec très bavard. Tentative vaine. Et Sid avait perdu la parole à cause de moi. Mais il finit par s’approcher de moi, face à mon immobilisme démesuré.

« Tu... Tu vas bien ? » reprit-il, tentant de commencer une conversation de banalité. Il semblait obligé de me parler. Comme s’il était obligé de m’affronter. Je me sentis alors honteuse. Honteuse d’être allée le voir. Pourquoi avais-je pris la direction du ponton pour aller le voir ? Je ne trouvais pas une raison pour justifier un tel agissement de ma part. P O U R Q U O I ? « Ca pourrait aller. Et toi ? » répondis-je, faiblement, comme si j’avais peur de dire un mot de trop. Peur qu’il s’en aille en courant. Peur qu’il s’envole. Je n’étais pas venue le voir pour lui planter un coup de poignard dans son cœur. Je l’avais déjà fait, et je ne retenterai pas ce genre d’expérience. Surtout pas avec lui. Il avait déjà trop souffert à cause de moi. Puis vint le moment fatidique. Au fond de moi, je m’y attendais un peu. « Qu'est-ce que tu fais à Arrowsic ? » me demanda-t-il, aimablement, dans sa lancée. « Bah euh… » bredouillai-je, baissant pendant un instant les yeux, cherchant mes mots. J’en perdais mon latin ! « T’sais, j’suis là depuis déjà quelques mois. Plusieurs mois. J’ai suivi mon ex-petit-copain, et puis de fil en aiguille, t’sais les choses ne se passent pas toujours comme on l’avait prévu. A présent, j’ai ouvert un salon de beauté, à quelques pas d’ici. » dis-je, en jetant un regard vers les quelques bâtiments qui longeaient la plage afin de lui montrer l’emplacement approximatif de mon salon. Puis, je remis mes yeux sur son visage. Je me mis alors à sourire, en coin. Il fallait se détendre après tout. Et puis, c’était l’occasion de mettre le passé de côté. Quoique… Du moins, recoller les morceaux du pot autrefois cassé. Tenter, essayer. « Et toi, qu’est ce qu’Arrowsic t’apporte pour que tu viennes t'y installer ? » lui retournai-je la question, espérant qu’il me réponde afin que la conversation continue.

A vrai dire, il fallait bien que je l’admette : j’étais contente de le retrouver.

Tout ceci n'annonçait rien de bon. Ou peut-être que si ? Il ne savait pas. Franchement là tout de suite, il ne savait pas du tout comment réagir face à Ayanna. Ce n'était un mystère pour personne qu'Ayanna lui avait brisé le coeur, pour personne. Mais le temps avait coulé depuis. C'était il y a longtemps maintenant et ils n'étaient plus forcément les deux adolescents australiens. Pourtant, une part de Sid avait de la rancoeur et du dégout pour Ayanna. Il l'avait détesté pour ce qu'elle lui avait fait. Et à cause d'elle, il avait toujours eu beaucoup de mal à faire confiance aux femmes. Maintenant, il devait l'avouer, il ressentait aussi un peu de fascination, de joie. De savoir qu'elle encore en vie, qu'elle vivait dans le coin. Que les choses aient changé pour elle aussi. C'était légèrement complexe de faire le tri dans ses émotions, là tout de suite. Alors, il trouvait ça bizarre. Parce qu'il n'avait aucune idée de la façon dont il devait être vis-à-vis d'elle. Est-ce qu'il devait lui en vouloir, même aujourd'hui ? L'ignorait et passer à côté d'elle comme si c'était une simple inconnue, où devait-il faire un effort ? Agir en adulte, la saluer par politesse et voir comment les choses se font d'elle-même ?

C'était tout de même dur. Il le ressentait au plus profond de lui. La revoir là, ce n'était pas facile. Parce qu'elle était magnifique. Parce qu'elle faisait remonter en lui tout un tas de sentiment qu'il avait pensé oublier. C'était difficile, mais le silence s'installa. C'était bien elle, c'était tout ce qu'il devait retenir de tout ça. Il tenta de briser le silence qui s'était installé, parce qu'il ne voulait pas passer les deux prochaines heures à se retrouver debout, devant elle, sans avoir dit le moindre mot. Il fallait aller de l'avant, il l'avait appris. Rester coincé sur quelque chose n'apportait jamais rien de bon. Dans son idée de la confronter, la conversation la plus banale du monde commencé, sans savoir qu'on fond, les informations qu'il allait recueillir seraient précieux.

« - Je vais bien, merci. » Il savait que normalement, il n'aurait pas répondit si simplement. Qu'il aurait essayé de savoir pourquoi ça pouvait aller. En faisant tout son possible pour entrer dans sa vie avec simplicité et pour essayer de lui remonter le morale si ça n'allait pas. Il lui demanda alors ce qu'elle faisait là. Ça, c'était un mystère à éclaircir. Il n'était pas à Arrowsic depuis longtemps. Il s'était retrouvé ici par accident. Le pur hasard. Il n'avait pas encore visité la ville de tous les côtés, il avait encore du mal à retrouver son chemin, même si c'était une petite ville. De savoir qu'elle était là, qu'il y avait une chance qu'elle vive ici, c'était comme si le destin avait fait exprès que Sid ne l'ai pas remarqué lors de sa première visite. Comme si le destin l'avait poussé à retrouver Ayanna, à l'autre bout de monde. Mais le destin avait mal fait les choses, il ne voulait plus se retrouver dans la même histoire qu'elle. Visiblement, elle était là avec son copain, elle avait ouvert son salon de beauté. Non, attendait... ex-copain. Elle n'était donc plus en couple. Et en y réfléchissant, pour une ancienne fille à papa, se retrouver avec un salon de beauté... Il ne s'attendait pas à ça. Il s'attendait plus à quelque chose comme : je passe des vacances avec mon mari et mes trois gosses. Il se contenta de baisser légèrement la tête, ne sachant pas quoi répondre à ça, alors qu'elle lui retourna la question. Il releva les yeux vers elle. Ayanna semblait être prête à tenter de détendre l'atmosphère. Peut-être fallait-il laissé le passé, derrière soi.

« - La paix. » Il haussa les épaules. « - J'étais fatigué de faire le tour de monde. Arrowsic m'a semblé idéal. Pour me poser. » En gros : trouver une femme, se marier, avoir des enfants. En bon indien qu'il était. « - J'ai ouvert un petit cinéma en centre et je travaille au Jack's lounge le soir. Je ne suis pas là depuis longtemps... Si j'avais su que tu étais là... » Il s'arrêta, avant de reprendre. « - Je serai venu te saluer plus tôt. » Ok, bien rattraper. Il tenta de lui sourire. Il ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Elle lui avait fait du mal, mais ce n'était pas une raison pour que lui se venge bêtement comme ça. « - Pardon, ça fait tellement longtemps. J'dois avouer que je ne m'attendais pas à te retrouver ici. »