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 Bullshit Law of Attraction (+) Fernando

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MessageSujet: Bullshit Law of Attraction (+) Fernando   Bullshit Law of Attraction (+) Fernando EmptyLun 14 Oct - 0:05


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Si quelqu’un m’avait un jour dit que je quitterai une grande ville comme Genève pour aller m’enfermer dans une minuscule ville aux quelques... cinquante-trois habitants, j’aurais sans doute éclaté de rire, moqueuse. Bien sûr ! Et pourquoi pas devenir chauve et édentée à vingt ans aussi, tant qu’on y était ! ... Et pourtant, aujourd’hui, j’étais là, assise sur mon lit grinçant, dans une ville ridicule dont j’avais même réussi à oublier le nom. Mes yeux clairs se posèrent sur les murs, et une vague de dégoût s’empara de moi, tandis que l’amertume m’enserrait la gorge. Les murs nus, les murs vides, les murs sombres, au papier peint défraichi. Je pinçais les lèvres, serrais les dents, et finis par me lever, étirant longuement mes muscles. Comme chaque matin, je me laissais aller à quelques étirements et exercices, par habitude. Comme chaque matin, le souvenir que je ne pousserais pas la porte de l’École de Danse de Genève me traversa l’esprit alors que mes muscles se tendaient, et une vive douleur me vrilla les tempes. Comme chaque matin, je maudis mille fois Fernando, et comme chaque matin, mes yeux se voilèrent, en pensant au jeune homme.
Je m’en voulais. Je m’en voulais de n’avoir jamais réussi à me défaire de son emprise. J’avais essayé, pourtant, longuement, j’avais tenté de m’abandonner dans les bras d’inconnus comme je m’étais abandonnée entre les siens, mais je n’avais jamais réussi qu’à salir le peu d’estime que j’avais de moi. Je m’étais laissée briser entre des bras puissants, j’avais laissé des connards pénétrer mon lit, des agneaux poser leur main sur la mienne. Rien n’y avait fait. J’avais toujours cet enfoiré sous la peau, dans la peau. Les envies de meurtres se mêlaient aux élans de passion de mon coeur. Je serrais le poing, et effectuais quelques pointes.
Danser me vidait la tête. Danser avait toujours été, de toute façon, la seule raison qui me faisait me lever le matin. J’n’avais jamais aimé l’école, je préférais danser, toute la journée, du matin au soir. Le lycée, c’était juste pour que ‘maman’ me laisse tranquille. La danse avait toujours été ma motivation. C’était mon moyen à moi de m’exprimer, quand je n’arrivais plus à mettre de mot sur mes émotions. Et Fernando me l’avait enlevé. Ce bel enfoiré au visage d’ange avait réussi à m’arracher brutalement les deux seules choses qui avaient jamais compté pour moi. Et c’était cette haine de lui (et ce désir brûlant qui m’enserrait le coeur) qui m’avait conduit jusqu’ici. Dans ce trou paumé. Dans ce loft minuscule aux murs qui me donnent envie de me pendre.

Le froid de la matinée agressa mes jambes, et le vent s’engouffra sous mon manteau et sous ma robe. Je grimaçais, ramenais mes cheveux derrière mes oreilles, et plaquais mon manteau contre moi, croisant les bras. Je marchais vite, tête baissée, évitant les gens et évitant les regards. Mon sac heurtais ma hanche à chaque foulée, mais je ne le changeais pas d’épaule, je me contentais de marcher, rapidement. Jusqu’à l’hôpital. Il semblait bien ridicule, d’ailleurs, l’hôpital, comparé aux grandes bâtisses de Genève. A vrai dire, j'étais même surprise qu’il y en ai un dans cette ville. Il devait y avoir quoi... soixante-deux habitants à vue de nez. Mais il y en avait un. Il y en avait un, et il y avait un Fernando, à l’intérieur.
J’avais hésité longtemps, avant de prendre ma décision. Il m’avait fallu plusieurs jours, afin de me décider à sauter le pas. De toute façon, j’aurais bien fini par le croiser un jour ou l’autre. J’avais failli repartir, ah, plusieurs fois ! Je m’disais que je n’pouvais pas faire ça. Puis que je le devais. Je pensais à l’argent. Je pensais à Fernando. Je pensais à ce que j’aurais à lui raconter. À ce que je devais lui dire. Et puis, je m’étais décidée. Moi aussi, j’avais le droit à une vie décente ! Moi aussi, j’avais le droit de profiter de l’argent laissé par notre père. Il n’y avait aucune raison pour qu’il soit le seul à s’en mettre plein les poches ! Surtout que, excusez moi, mais médecin, ça paye plutôt très bien !
Alors, oui, j’étais en colère. J’étais décidée, cette fois. J’le voulais aussi, mon rêve américain. Il m’avait déjà brisé, deux fois, cette fois, je ne me laisserai pas faire. Il ne pouvait pas jouer à Dieu, il ne pouvait pas jouer avec la vie des gens comme il l’avait fait. C’était trop tard.

«Bonjour. Je voudrais voir le docteur Fernando Gautier-Perez s’il vous plaît.» Ma voix sonnait... étrange, lorsque je m’étais adressée à la jeune réceptionniste. C’était le fait de prononcer son nom. On ne faiblit pas, Téa. C’est pas l’moment, songeais-je en moi-même, pour me motiver. J’étais prête. J’étais prête à l’affronter. «Vous êtes de la famille ?» J’arquais un sourcil. «Quelque chose dans ce genre..» marmonais-je, plus pour moi-même qu’autre chose. La rouquine prit visiblement ça pour un oui. «Il est en... chambre 319. Au troisième étage, vous pouvez y accéder par les ascenseurs et les escaliers à droite.» Je la remerciais d’un signe de tête, et m’engouffrais dans la cage d’escalier.
Je montais les marches quatre à quatre, l’adrénaline affluant dans mes veines. J’étais prête. Je touchais au but. Enfin. Je pouvais le sentir, sous mes doigts. Après toutes ces années d’attente. D’humiliation. C’était fini.
La porte se referma derrière moi, et je traversais le couloir du troisième étage sans prendre le temps de souffler. 316. 317. 318. Je ne pris même pas le temps de réfléchir, je me contentais d’ouvrir la porte d’un geste sec.

Ce à quoi je n’étais pas préparée en revanche, c’était ça.
Le sourire que j’arborais disparu aussi vite qu’il était apparu, et même plus vite encore. Mes bras retombèrent le long de mon corps, et mon souffle se fit plus court. Plus dense. J’étais essoufflée. Les joues rosies par l’effort, je m’approchais, à pas de loup, du lit.
Je ne m’étais pas préparée à trouver le fameux docteur dans un lit d’hôpital.
Maintenant, je comprenais, pourquoi elle avait demandé si j’étais de la famille.

Ma main trembla doucement, lorsqu’elle se rapprocha du visage endormi du jeune homme, et ma gorge se noua. J’avais la bouche sèche, et le coeur gros, comme si j’étais sur le point d’exploser en sanglots. Je battis des cils, pour ne pas pleurer, et laissais doucement mon doigt glisser sur la joue du brun, allongé dans le lit. Il avait l’air... à la fois si semblable, et si différent. «Fer... Fernando ?...»
Ma voix n’avait plus rien d’assuré. J’étais comme Hulk, revenu à l’état de Bruce. Comme Mister Hyde re-transformé en docteur Jekyll. Les bras ballants, je me sentais aussi féroce qu’un bisounours.
Mes jambes se dérobèrent sous moi, et je m’écroulais à genoux sur le sol, les avants-bras redressés, en position de prière, la tête calée contre mes bras, reniflant connement. Merde. Non. J’avais dit non !.
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MessageSujet: Re: Bullshit Law of Attraction (+) Fernando   Bullshit Law of Attraction (+) Fernando EmptyMer 16 Oct - 10:40

Les rêves. Mon médecin m'a dit que c'est peut-être grâce aux rêves que je pourrai me souvenir, un peu. Je rêve souvent, je rêve toujours. À chaque fois que je ferme les yeux, à chaque fois que je cligne des paupières. Mes rêves sont rythmés par des visages sans nom, des sourires, des pleurs, des lieux, des scènes de vie. Je suis incapable de dire si ce sont des souvenirs ou bien le produit de mon imagination. Peut-être même que certains éléments sont vrais, mais que d'autres sont faux. Au fond, tout se mélange.

Il y a de ces visages qui reviennent plusieurs fois. Il y a des endroits où je me sens bien, dans mes rêves. Il y a des scènes irréelles, violentes parfois. Les rêves ne sont pas toujours agréables et parfois je n'attends qu'une chose : ouvrir les yeux et revenir à la réalité. Mais quelle réalité ? Au final, je ne fais que rester allonger sur un lit et recevoir des visites de gens que je suis sensé connaître, mais que je ne connais pas. Certains n'apparaissent même pas dans mes rêves, ce qui me laisse donc penser que rien n'est vrai, que tout est mensonger.

Aujourd'hui, ce ne sont que des bribes de scènes, que de courtes et brèves images qui me hantent, qui reviennent sans cesse. Ça ne dure pas, c'est incompréhensible. Il y a cette femme brune d'une bonne trentaine d'année qui joue avec son fils sur une balançoire. Elle est belle, elle lui ressemble. Plus je vois cette image, plus j'ai l'impression que c'est moi, avec ma maman. Et puis, je me retrouve dans une école, il y a plein de gens autour de moi. Ils ont l'air sympa. Et je change d'univers, encore. Je suis dans un bureau, parmi des business man et puis tout à coup, il y a du sang, plein de sang. Un homme est mort. Je veux me réveiller. Et puis je suis dans une baignoire, elle aussi remplie de sang. Et une main caresse mon visage. C'est agréable, mais l'atmosphère est étrange et je suis effrayé par cette homme mort dont je ne peux me détacher de l'image et ce sang qui n'est pas le mien.

J'entends une voix. J'ouvre les yeux. Je sursaute légèrement, je ne suis pas seul. Une femme est là. Une jeune femme qui semble être un peu plus jeune que moi. Son visage m'est familier, je crois l'avoir vu dans un de mes rêves. Peut-être était-ce donc un souvenir ? Difficile à dire, tout est bordélique dans ma tête. « Bonjour ? » dis-je d'une voix faible. « Comment tu t'appelles ? » L'inconnue me caresse toujours le visage, tendrement. Un peu comme Kai le fait parfois. Ça me perturbe un peu, j'ai du mal à comprendre. « Je crois que je te connais. »
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MessageSujet: Re: Bullshit Law of Attraction (+) Fernando   Bullshit Law of Attraction (+) Fernando EmptyJeu 17 Oct - 10:52


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Des centaines de questions tournoyaient dans ma tête : quoi, comment, pourquoi. Que s’était-il passé ? Qu’est-ce qu’il avait ? Pourquoi il était là ? Est-ce qu’il était dans le coma ? Je sentais ma gorge, nouée, douloureuse, et l’air qui peinait à passer. Je déglutis, avec l’impression que j’allais m’étouffer. Mon coeur battait un peu plus fort que d’habitude. Mes genoux tremblèrent, et je m’écroulais près de lui, tentant tant bien que mal de retenir mes larmes.
Lorsque sa voix me parvint, je manquais de m’étouffer. Je relevais la tête sur le champ, reniflant, posant mes yeux clairs sur le visage émacié du jeune homme. Il y avait... une sorte de lueur, de lueur d’espoir, de lueur de joie, dans mes yeux. Une lueur que je n’aurais plus pensé voir dans mes yeux, jamais, en regardant le visage d’un type qui avait brisé -euphémisme, encore- mon coeur. Je m’attendais à le détester. Peut-être que lui aussi, s’y était attendu.
J’ouvris la bouche, comme pour dire quelque chose, mais rien ne sortit, les mots s’étranglèrent, s’étouffèrent dans ma gorge, et je me contentais d’ouvrir, et fermer la bouche, comme un poisson hors de l’eau. Ma main, comme attirée par un aimant, effleurea sa joue, mes doigts caressèrent sa peau, et j’eus l’impression d’enfoncer mes doigts dans une prise. Courant électrique, qui passais dans mes veines, se répandant dans mon corps, comme un coup de fouet sur les reins.
Et il ne me reconnaissait pas. C’était comme... mon monde qui s’écroulait. Une mauvaise blague. Je reculais ma main, comme si j’avais touché la peau d’un serpent visqueux, et pinçais les lèvres, blessée. Dans mon ego, dans ma douleur. Il ne se souvenait pas de moi ? Après tout ce que nous avions vécu ? Après tout ce qu’il m’avait fait subir ? C’était... c’était... des conneries. Rien que des conneries. De la pure connerie.

Je me redressais : il fallait que je sorte d’ici, que j’me barre. Que je prenne le bus jusqu’à Portland, et que je reparte à Genève. J’avais envie... de briser tout ce que je voyais dans cette chambre. Comme la crise de nerf d’une enfant de huit ans. Mais nous étions dans un hôpital, et je n’avais aucune envie de finir derrière les barreaux d’une prison, alors, je me contentais d’enfoncer mes ongles dans la paume de ma main. Je crois que je te connais. Bien sûr qu’il me connaissait. What the fuck was that ?
«Qu’est-ce que vous faîtes ici ?» Je fis volte-face, tombant nez à nez avec une infirmière. «Euh... Je... euh...» A vrai dire, je n’savais plus moi-même. J’avais oublié ce que je faisais ici à la minute où j’avais posé les yeux sur le jeune docteur, au fond de son lit. «Vous n’êtes pas de la famille... ?» Je tournais la tête vers Fernando, tandis que son «Je crois que je te connais» tournoyait et tournoyait encore dans ma tête. «Pourquoi est-ce qu’il a dit qu’il pense me connaître ?» Le regard de l’infirmière sembla s’éclairer, l’espace de quelques secondes, et elle me pencha légèrement, pour regarder Fernando, dans son lit, derrière moi. «L’amnésie rétrograde est quelque chose d’assez courant, suite à une opération aussi importante que celle qu’il a subit...» Je me mordis les lèvres, ne parvenant pas à détacher mes yeux du jeune homme. Amnésie ? Opération ? What the hell ? Je sentis mon coeur s’emballer, mes yeux s’embuer, tandis que je constatais dans quel état pathétique il se trouvait. Qu’est-ce qui lui était arrivé... «Les souvenirs les plus anciens sont généralement les mieux conservés...» ajouta-t-elle. Ça sonna comme une question à mes oreilles. «Je suis... on ... enfin... on se connaît depuis des années.» Dans ma tête, ça ressemblait plus à quelque chose comme «on s’est connus pendant des années». Ça me semblait... si loin, tout ça, maintenant. Cinq années, cinq trop longues années. Une éternité, pour un coeur souffrant. «Vous pensez qu’il se souvient vraiment de moi ?» Il y avait... comme une hésitation, dans ma voix. Il aurait été... si facile, de lui dire ‘je suis ta demi-soeur, j’ai besoin d’argent’, s’il ne se souvenait pas de ce que nous avions vécut. Il aurait été si facile de lui dire ce que nous avions vécut, en espérant que cela ravive des souvenirs et des sensations plus enfouies. Et pourtant, je restais là, comme une imbécile, à le fixer, le regarder droit dans ses yeux chaleureux, qui dévisageaient mon visage, comme s’il essayait de rassembler ses souvenirs, et de retrouver mon nom. On aurait dit un enfant.
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MessageSujet: Re: Bullshit Law of Attraction (+) Fernando   Bullshit Law of Attraction (+) Fernando EmptyDim 3 Nov - 20:05

Je n'ai pas eu énormément de visites depuis mon réveil et chacune d'entre elles révèle son lôt de surprises. Une femme blonde qui - je dois le dire - m'est étrangement familière entre dans la pièce, apparemment bouleversée de me voir. J'ignore qui cela peut bien être, j'ignore quel type de relation nous pouvions avoir dans le passé, mais en tout cas, je suis pratiquement persuadé que je connais bien cette personne. Mais quand je parle, quand je lui pose la question, la jeune femme a un gros mouvement de recule. Un comportement qui m'étonne une fois de plus, ne comprenant pas ce que j'ai pu dire ou faire de mal.

Alors qu'elle s'apprête à sortir de la pièce, une infirmière débarque et lui bloque le passage. S'en suit une petite conversation que j'ai du mal à saisir, mais dont je parviens à tirer la trame principale. La jeune blonde ne semble pas être très au courant de mon état de santé, j'en déduis donc qu'elle n'est pas nécessairement de la région ou bien qu'elle revient d'un long voyage puisque apparemment je suis dans cet état depuis des mois déjà. Elles se rapprochent de moi, ce qui me permet d'entendre un peu mieux leur conversation. «Je suis... on ... enfin... on se connaît depuis des années.» Je fais les gros yeux. Cette révélation m'étonne et m'intrigue. Je sais que je ne suis pas là depuis "des années". D'après ce qu'on a pu me dire, je vis à Arrowsic depuis 5 ans et de toute évidence j'étais plutôt secret sur mon passé puisqu'on a pas pu m'en dire beaucoup plus. «Vous pensez qu’il se souvient vraiment de moi ?» demande-t-elle à l'infirmière tout en me jetant un regard indescriptible.

La femme en blouse bleu - qui s'appelle Mérédith ou quelque chose comme ça - pose à son tour son regard sur moi, comme si elle attendait que je réponde pour elle. Après quelques instants de silence, je me risque à une réponse hasardeuse. « Je... Je sais que je te connais, mais... Je ne sais pas qui tu es... » dis-je doucement en sachant pertinemment que cette réponse n'allait surement pas convenir. « C'est déjà un excellent point Fernando, ça veut dire que tes souvenirs n'ont pas disparu, du moins pas entièrement. » commente l'infirmière avec un sourire qui se veut rassurant. « Vous vous connaissez depuis combien de temps ? » demande-t-elle à l'inconnue.

Je la détaille du regard et lui offre un sourire pour tenter de la mettre plus à l'aise. « Comment tu t'appelles ? » je demande avec l'espoir de pouvoir briser la glace. J'aimerais vraiment comprendre qui est cette femme et pourquoi elle me dit tant quelque chose. J'aimerais pouvoir reconstruire le puzzle de mon passé et doucement - peut-être - me souvenir.
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MessageSujet: Re: Bullshit Law of Attraction (+) Fernando   Bullshit Law of Attraction (+) Fernando EmptyLun 11 Nov - 17:47


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Lorsque la voix de Fernando résonna derrière moi, je sentis à nouveau mon coeur se serrer. C’était comme si toute ma rancoeur avait soudain quitté mon coeur, alors que c’était ce qui me motivait à me lever, chaque matin, durant toutes ces années, pour ne laisser désormais plus place qu’à de la tristesse, et une pointe de soulagement et d’égoïsme de savoir qu’il me reconnaissait, même s’il avait perdu la mémoire. Et l’infirmière semblait aller dans son sens, et n’avait plus l’air de vouloir me mettre à la porte… Alors, c’était en quelque sorte tout benef’ pour moi… « Depuis qu’on est adolescents… » laissais-je échapper dans un soupir. Notre père n’avait réussi à nous séparer que durant notre enfance, et lorsque nous avions rejoints le même lycée… Et bien, était arrivé ce qui était arrivé. Mon coeur se serra un peu, à nouveau, en repensant à cette époque, cette époque où tout était parfait entre nous.

L’infirmière finit par quitter la chambre, marmonnant qu’elle devait aller avertir le docteur de Fernando, ou je ne sais quoi, et je me retrouvais à nouveau seule avec un Fernando réveillé. Et je dois bien vous avouer que je ne savais ni quoi faire, ni quoi dire. Je me mordis la lèvre, lorsqu’il me demanda comment je m’appelais : c’était… malgré le fait qu’il se souvenait de moi, je ne pouvais pas nier que ça me faisait mal au coeur, quelque part, qu’il ai tout oublié. Jusqu’à mon nom. « Téa… Téa Duroy. » Je m’approchais du jeune homme, pour venir m’asseoir sur le bord de son lit. Il n’avait parlé qu’en anglais, jusqu’à présent. … Peut-être que… « You don’t remember anything, do you ? » « Tu n’te souviens de rien, n’est-ce pas ? » Si je lui parlais en français, peut-être que ça aiderait à raviver sa mémoire. « Your name is Fernando Gautier-Perez. You was born on the 18th of July 1989, in Geneva, Switzeland. » « Tu t’appelles Fernando Gautier-Perez. Tu es né le 18 juillet 1989, à Genève, en Suisse » Je tendis doucement la main, comme si je voulais prendre la sienne… Mais quelque chose me retint au dernier moment. Je me mordis vivement la lèvre, et détournais le regard, les yeux embués de larme. « I’m sorry… » Je mordis mon poing, inspirant longuement, comme pour reprendre mes esprits, ou calmer mes nerfs tremblants. « I’m sorry, it’s just… it’s been quite a long time… »  « Je suis désolée, c’est juste que.. ça fait longtemps.. » Je lui adressais un léger sourire, et essuyais mes yeux d’un geste rapide. « I’ve waited for that moment… You have no idea… » « Si tu savais depuis combien de temps j’attends pour cet instant… » Je serrais le poing, avant de poser, tout bonnement, ma main sur ma cuisse. Ne pas chercher à le toucher. Ne pas chercher à le toucher… « I’m pretty sure you’re still wondering who I am… Well… Long story short… We’ve.. kind of …dated… for a while. » « J’suis sûre que tu es encore en train de te demander qui j’peux bien être … Et puis… pour faire cours… on est… sortis ensemble… pendant un moment. »
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MessageSujet: Re: Bullshit Law of Attraction (+) Fernando   Bullshit Law of Attraction (+) Fernando EmptyLun 25 Nov - 13:27


Je ne sais pratiquement rien sur mon passé et quelque chose me dit que cette femme-là va pouvoir me renseigner. Les infirmières m'ont avoué que je n'ai jamais parlé de mon enfance, ni de mon adolescence. En fait, personne ne sait réellement d'où je viens, même si certains penchent pour la France à cause de mon accent ou encore l'Espagne à cause de mon nom de famille. La seule personne qui aurait pu m'éclairer, je pense, c'est Kai, mais pour le moment nos entrevues ne se sont pas super bien passées.
Mais cette mystérieuse blonde semble en savoir un peu plus que tous les autres et ça me rend encore plus curieux de connaître son identité. L'infirmière demande depuis quand nous nous connaissons et la belle étrangère confirme ce que je m'imaginais. « Depuis qu’on est adolescents… » Ça remonte donc bien à avant mon arrivée à Arrowsic : mon ancienne vie si secrète. J'ignore d'ailleurs pourquoi je restais si silencieux sur le passé, je me demande même si j'avais quelque chose à cacher.

L'infirmière quitte rapidement la chambre sans donner de réelles explications. Je pense qu'elle sent bien que nous avons besoin de nous retrouver seuls pour discuter et que sa présence n'aide en rien. Je lui demande comment elle s'appelle. « Téa… Téa Duroy. » Je souris. « C'est un joli prénom, Téa. » Surement plus à l'aise, elle s'approche du lit et s'assied tout au bord. Elle me pose une question, et, à ma grande surprise, elle la répète en français. « Tu n’te souviens de rien, n’est-ce pas ? » Ça me semble soudainement plus naturel d'entendre cette langue. Je la comprends parfaitement et je réalise que ça doit être ma langue naturelle, la langue que nous parlions Téa et moi. « Tu t’appelles Fernando Gautier-Perez. Tu es né le 18 juillet 1989, à Genève, en Suisse » J'ai 24 ans, je suis d'origine suisse. Ok.

Tout à coup, elle stoppe net ses explications et se mord la lèvre. Elle semble très émue et même... un peu triste. J'ignore ce que cela peut vouloir dire, ni même ce à quoi je dois m'attendre avec elle, mais ça me fait mal au coeur de la voir comme ça. « Je suis désolée, c’est juste que.. ça fait longtemps.. » Et pourquoi donc ? Que s'est-il passé ? Pourquoi ne s'est-on pas revu ? Tant de questions qui s'ajoutent à celles que j'avais déjà en tête. « Si tu savais depuis combien de temps j’attends pour cet instant… » je fronce les sourcils. Je ne comprends pas. « J’suis sûre que tu es encore en train de te demander qui j’peux bien être … Et puis… pour faire cours… on est… sortis ensemble… pendant un moment. » J'ouvre légèrement la bouche, pris par la surprise. D'une certaine manière, j'avais la naïve impression que je n'avais jamais eu d'autres copines avant Kai. J'avais du mal à imaginer que je puisse avoir un passé étant donné que je n'ai aucun souvenir. D'ailleurs, je n'ai même aucune idée de ce que ça peut bien faire que de se souvenir des amours passés. Mais de toute évidence, Téa et moi ça fait longtemps et nous ne nous sommes pas vus depuis un certain temps. « Mais... But.. I mean.. Tu.. J'veux dire you... » Je ris doucement. Le fait qu'elle parle les deux langues me rend terriblement confu. « I didn't know I speak french. Neither than I am swiss and born in Geneva. » Je la regarde fixement, avec un sourire léger. « Tu es venue exprès de Genève pour me voir ? Après tout ce temps ? » Je parviens à demander.
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