Sujet: all we need is faith; Sixtine. Mer 30 Oct - 21:52
Il y a des choses que Blake n’aurait jamais pensé possible. Calmer sa consommation de drogue. Ne plus hausser la voix pour n’importe quelle raison. Penser à son fils. Oh. Avoir un fils, d’ailleurs. Un fils dont les sept années se fêtent aujourd’hui. De sa bouche s’échappe un long soupir, lorsqu’il déambule à travers le magasin de jouets. Comment les parents parviennent-ils à s’en sortir, dans cet environnement rempli de fééries, de rêves, de bonheur &... de cris, de caprices, de colères. La folie le guette de son œil malveillant. & un sentiment d’oppression compresse son cœur, sa poitrine, sa gorge. C’est l’envie de hurler qui l’assaille, l’envie de disparaitre, l’envie de redevenir le Blake inconscient de l’existence de Joyce. Qui le bouscule. À cette pensée, ses dents se resserrent. Sa mâchoire se fait puissante & contractée. Il n’a qu’un putain de regard à lancer pour décevoir. Merde. Qui n’a-t-il jamais déçu ? Ses parents l’ont été, ses conquêtes l’ont été, sa seule « petite-amie » également, ses élèves. Sixtine, peut-être. Mais, Joyce ne sera en aucun cas le prochain sur la liste. Non, jamais. C’est une promesse qui vient de s’inscrire dans ses veines, à l’encre indélébile. Machinalement, ses doigts pianotent sur le clavier de son BlackBerry. Il aurait aimé savoir si l’invitation tenait toujours, si Joyce s’impatientait de le voir, & puis, si un chaton serait le bienvenu dans la famille. Mais, chaque question trouvait sa réponse dans son esprit en bordel, dans son cerveau de manipulateur. Si sa présence s’avérait déranger, Fawkes partirait sans demander son reste, sans même tenter de résister, sans même désirer apposer son emprunte dans leurs vies. & si l’animal ne représentait plus l’étrange rêve du petit garçon, Blake le cajolerait dans son propre appartement. Ici, ou ailleurs. Puisqu’il n’avait pas totalement perdu l’envie de quitter Arrowsic. « C’est ce chaton que je veux, merci. Avec ce qu’il faut. La nourriture, la gamelle, etc » lance-t-il d’un air bien peu aimable, avant de suivre la vieille vendeuse partout où ses pas l’emmènent, juste histoire de vérifier ses gestes, d’instaurer un semblant de contrôle.
La silhouette des jeunes mamans se dessinent devant la porte des Wellington. Quelques une se retournent. Se demandent peut-être ce que cet homme vient faire ici. (Ce que ce criminel fout en liberté.) Leurs yeux inquisiteurs se promènent sur son corps plus ou moins musclé, sur ses cheveux retenus dans une bien piètre queue de cheval, sur son allure presque soignée, & sur sa chemise à moitié fermée. Il n’est pas mal à l’aise. Il est conscient de son physique avantageux. La seule différence, c’est qu’il n’a pas envie d’en jouer. Pas aujourd’hui. Alors, il s’approche, met en avant la boite à chat, lance un sourire à qui veut l’intercepter. « Bonjour mesdames. » Finalement. Le naturel revient au galop. Blake joue. Blake flirte. L’inaccessible. L’enfoiré. « Sixtine. » dit-il alors que tout son attention lui est désormais consacrée. L’ébauche d’un sourire étire ses lèvres. « Je ne resterais pas longtemps si ma présence te dérange. J’aimerais juste donner ce chat à Joyce, si ça ne te pose toujours pas de problème. » & honnêtement, ça lui arrache la gueule de devoir attendre son autorisation. Mais pour son gamin, il serre les dents & ne bronche pas.
Deux mamans s’excusent & s’éclipsent, tandis que les autres incrustent leurs pieds dans le sol, sans doute avides de potins, débordantes de curiosité. Peut-être connaissent-elles la nature du passé décalé qui suit Blake. Plus tenace & plus sombre que son ombre. Peut-être ignorent-elles tout. Il n’en a strictement rien à foutre.
Sujet: Re: all we need is faith; Sixtine. Mer 30 Oct - 22:02
Blake et sixtine.
Lego House
Organiser un anniversaire n’est jamais simple. Plus l’enfant grandit, plus les exigences sont importantes. Joyce a envie d’une fête à thème. Les Lego. Il adore ça. Sixtine, ne voulant pas décevoir son fils ne pense plus qu’à une chose, lui organiser la plus jolie fête d’anniversaire. Depuis peu à Arrowsic, son petit bonhomme s’est déjà fait quelques copains. Ils ne seront pas beaucoup, six enfants, mais Joyce est content. Il a fait lui-même sa liste d’invités et ne parle plus que ça depuis quelques jours. Il s’interroge aussi sur la présence de son père. Question à laquelle la jeune avocate ne peut répondre. Au fond d’elle s’immisce la peur d’avoir gâché les choses. Pourquoi est-elle allée le provoquer ? N’aurait-elle pas dû s’éclipser en le voyant occupé ? Non. Son caractère de chien a préféré répliqué, envenimer les choses. Aujourd’hui, le jour-j, elle s’en veut encore plus. Elle stresse. Blake va-t-il pointer son nez malgré tout ? La blonde l’espère. Elle veut réellement qu’il vienne. Il serait plus intelligent qu’elle s’il venait. Il montrerait que les querelles entre eux n’affectent pas la vision qu’il a de son fils et son envie de le connaitre, de faire partie de sa vie.
Alors que son fils dort encore, Sixtine s’affaire dans sa cuisine pour lui préparer sa fête à thème au mieux. S’occuper lui permet d’oublier un peu le sujet Blake mais, à la moindre pause, celui-ci revient envahir ses pensées à la vitesse éclair. Elle n’imagine pas la déception de son fils s’il ne vient pas. Il l’attend presque autant, si ce n’est plus, que les autres invités. Finalement, les heures passent rapidement. Son fils se lève, se prépare, elle fait la décoration interdisant à son fils de venir dans le salon. Le gamin, adorant les surprise obéit sagement et joue dans sa chambre.
Heure H. Les invités arrivent accompagnés de leurs mamans. Sixtine en connait quelques-unes qui sont plutôt agréables. Malgré elle, son regard se dirige incessamment vers la porte. « Tu attends encore quelqu’un ? » Une des mères s’interroge. Elle ne leur a pas parlé de Blake, de la raison de son déménagement à Arrowsic. Elle n’en a pas eu envie. Certes sympathiques, Sixtine ne leur fait pas plus confiance que ça. Pas encore. Souriant malicieusement, elle ne répond rien, regardant son fils qui lui aussi scrute parfois la porte. « Bonjour mesdames. » Son visage se tourne vivement dans la direction de cette voix qu’elle reconnaitrait entre mille. Son cœur s’emballe et elle ne peut retenir un grand sourire rempli de soulagement et de sincérité. Il est là. « Sixtine. » Pinçant les lèvres, la jeune femme le fixe. Sourire aux lèvres. Elle est heureuse de le voir. Tellement heureuse pour son fils. « Blake. » Le regard amusé, elle fixe la boite. Son fils va être vraiment heureux. Son père et un chat. « Je ne resterais pas longtemps si ma présence te dérange. J’aimerais juste donner ce chat à Joyce, si ça ne te pose toujours pas de problème. » Curieuse, elle se penche et admire la boule de poils. « Tu peux rester autant que tu veux, ta présence ne dérange absolument pas. » Elle laisse sa rancœur au placard et ne pense qu’à son fils. « Il est dans le jardin, viens. » Souriant un peu, elle le conduit à son fils qui joue un peu plus loin. « Joyce ? » Intrigué le petit relève les yeux et se stoppe. Il a du mal à réaliser s’il ne rêve pas. Hésitant à approcher, il finit par se décider et se précipite près d’eux. « T’es venu ! » Ses yeux pétillants vont du visage de son père à la boite du chat. Les deux le rendent tellement heureux qu’il ne semble pas savoir sur quoi se stopper. Derrière, les mères et les petits invités regardent la scène, intrigués. Les mères se posent des questions sur l’identité de l’homme séduisant qui se tient devant elles alors que les gamins n’ont qu’une envie, voir de plus près le petit chaton. « J’suis content parce que je pensais pas… » Sixtine, attendrie, recule un peu, les laissant tous les deux. Après tout, Blake peut bien donner son cadeau seul à son fils. Cependant, elle reste non loin pour pouvoir immortaliser la scène de son appareil photo. Joyce sera content de voir les clichés.
Sujet: Re: all we need is faith; Sixtine. Mer 30 Oct - 22:07
Leurs regards débordent d’amour & de tendresse. Leurs lèvres s’étirent, formant de larges & niais sourires. D’innombrables étoiles envahissent les prunelles de leurs yeux. Lorsqu’une femme devient maman, elle n’est définitivement plus jamais la même. Rien d’autre ne compte sinon le bonheur de leur enfant. Rien d’autre n’existe sinon la chair de leur chair. & là, maintenant, devant la maison Wellington, Blake ne les entend que vanter leurs mérites, l’attitude godiche fortement mise en avant, consciente & consentante à l’idée que leur bambin vole sournoisement leur souffle. Peut-être qu’auparavant, Blake se serait moquée de cela, & serait arrivé en secouant la tête & en crachant quelque chose qui ressemblerait à: le mets pas sur un piédestal ton marmot, il a sept ans & il n’a rien fait d’exceptionnel. Aujourd'hui, rien n'est plus pareil. L'homme qu'il est a définitivement changé. Grâce/À cause de son passé. Il n'en a aucune foutre idée. Mais il n'est pas de ceux qui se déglinguent l'esprit pour obtenir des réponses. Il dira simplement que c'est ainsi. Que la vie est finalement bien étrange. & qu’il tentera de ne pas gâcher son ultime chance. Joyce mérite un bon père. Même si Blake n’était définitivement pas prêt à le devenir. Il apprendra. « Blake » Un sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu’il soulève la boite, lui donnant ainsi plus de facilité pour admirer l’animal. Les autres dames se laissent attendrir, penchent leur tête & joignent leurs mains. Bordel, c’est si facile de manipuler les femmes. « Tu peux rester autant que tu veux, ta présence ne dérange absolument pas. » Il est ravi de l’entendre répondre ainsi. La première étape est franchie. Il est accepté dans la maison de son fils. C’est absolument tout ce qu’il espérait de cette journée plus que spéciale. « Il est dans le jardin, viens. » D’abord, il hoche la tête. & puis, en charmeur inaccessible, en bourreau des cœurs qui se respecte, il dépose calmement sa paume sur le haut de son chapeau, penche sa tête avec élégance & prononce un « Mesdames » à peine audible avant de finalement suivre la mère de son enfant. Il n’écoute pas les murmures qui s’échappent des bouches plus loin. Il a fini de jouer. Fini de séduire. À présent, seul Joyce compte.
« Joyce ? » Après un instant d’hésitation, le bonhomme délaisse ses copains, trottine vers Blake & laisse ses yeux vagabonder d’un endroit à l’autre. Amusé, Blake s’accroupit; la petite boite à chat installée sur l’herbe. « T’es venu ! » Comment aurait-il pu manquer ce jour? Quel homme immonde aurait-il été s’il avait osé passer cette journée loin de Joyce? Pour la première fois de sa vie, peut-être, Blake pense ‘normal’ le fait d’être simplement présent pour quelqu’un. & il aime ça. « Évidemment bonhomme, je suis venu » répond-t-il, un tendre sourire envahissant sa bouche. « J’suis content parce que je pensais pas… » Bien sûr, il ne pensait pas. Comment aurait-il pu être sûr que son connard de père serait présent le jour de son anniversaire? Comment pourrait-il avoir confiance en cet égoïste? Malgré lui, Blake ressent son cœur qui se contorsionne. C’est une sensation nouvelle. Une sensation qu’il n’aime pas. Une sensation qu’il ne veut plus connaitre. Mais, il réalise peu à peu qu’en acceptant de ne plus être seul, qu’en tenant très fort à quelqu’un, c’est une émotion qui devient l’ombre du quotidien. Blake aurait pu s’en défaire, déguerpir. Il ne fera rien de tel. Il est prêt à prendre de nouveaux risques. Prêt à aimer. « Joyeux anniversaire Joyce » souffle-t-il en ouvrant la petite boite à chat, & en sortant tendrement l'animal. D'une délicatesse rare, Fawkes repose le nouvel habitant contre les jambes de son fils, & les laisse se découvrir peu à peu, s'apprivoiser. Comme un père & son enfant. Finalement. Quelques secondes plus tard, les rires des enfants éclaboussent le visage des mamans attendries. & puis, Blake se redresse & les rejoint. Seul homme parmi elles, il ne peut qu'être à l'aise. Il a toujours aimé la compagnie des femmes. (Malgré sa drague maladroite étant plus jeune. En y pensant, ça le fait sourire.) « J'ai l'impression que ça lui fait plaisir, je suis content. » avoue-t-il avant de plonger ses yeux dans ceux de la belle Sixtine. « & toi, comment tu vas ? C'est une super fête pour lui. » Finalement, elle prouve que son aide n'a pas été utile. Cette fête est absolument parfaite, & il n'y ait pour foutrement rien. Ce rôle de maman lui va à merveille, même si elle n'a peut-être pas désiré le devenir maintenant, même si elle aurait sans doute préféré un papa différent. Un papa autre que Blake. Le fou. Le décalé. L'homme à éviter.
Sujet: Re: all we need is faith; Sixtine. Mer 30 Oct - 22:13
L’arrivée de Blake est un soulagement. Un poids s’échappe des épaules de Sixtine alors qu’elle le regarde avancer vers elle. Le trouver changer est une chose, le trouver beau en est une autre. La jeune femme n’aime pas ce qu’elle ressent au plus profond d’elle-même en voyant le père de son enfant. Pourtant, elle met ses songes de côté et sourit grand. Il est là. Pour son fils. C’est surement le plus beau cadeau qu’il puisse lui faire. Il aurait pu venir les mains vides, Joyce n’y aurait prêté aucune attention. Sa seule présence est suffisante pour son petit garçon. Mais Blake tient quelque chose dans les mains, une boite qui risque de ravir le petit bonhomme, roi de la journée. Ce dernier se précipite d’ailleurs vers son père en l’apercevant. Sixtine ne peut que sourire de plus belle. Voir son fils heureux est tout ce qui compte à ses yeux. « Évidemment bonhomme, je suis venu » Joyce a eu peur que son paternel ne se montre pas. Pourtant il n’était pas au courant de la dispute qui aurait pu empêcher cette visite. Il a seulement des difficultés à espérer et se dire que, cette fois ci, son père restera près de lui. La précédente figure paternelle n’a pas été des plus présentes et a fini par partir.
« Joyeux anniversaire Joyce » Sixtine ne quitte pas la scène des yeux, prenant quelques photos qui raviront son fils lorsqu’il les découvrira en fin de journée. Ses yeux sont d’une rare brillance. Son père et ce cadeau lui font extrêmement plaisir. « Oh… Il est trop beau… MERCI ! » Ses petites mains caressent délicatement l’animal qui semble apaisé contre lui. L’image est belle. Blake et Joyce ne se connaissent pas réellement mais leur lien se voit dans leurs regards. Sixtine a confiance en lui. Malgré les épreuves, malgré leurs différends, elle sait qu’il sera là pour son fils. Elle le ressent.
« J'ai l'impression que ça lui fait plaisir, je suis content. » Sourire aux lèvres, la blonde ne peut qu’acquiescer. « Ta présence lui fait tout autant plaisir que ton cadeau… Tu viens d’en faire le petit garçon le plus heureux du monde. » Son fils ne cesse de sourire en caressant son nouvel ami. Petite boule de poil qu’il chérira pendant de longues années. « & toi, comment tu vas ? C'est une super fête pour lui. » Regardant rapidement les décors installés, Sixtine se tourne finalement vers Blake. Elle est fière du résultat. Le thème que son fils voulait se trouve parfaitement développé. « ça va… Merci. » S’éloignant un peu des autres mères, Sixtine se met face à lui. « Je me suis démenée pour lui faire cette fête… » Mordant sa lèvre quelque peu gênée, elle finit par se lancer. « Ecoute, je suis réellement désolée de… d’avoir été si chiante la dernière fois. » Passant une mèche blonde derrière son oreille, Sixtine cherche ses mots. Au fond, elle ne connait pas réellement Blake. Du moins, pas le nouveau Blake. Elle n’a connu que celui qu’elle a défendu. Cet homme froid et dur. Aujourd’hui, il semble réellement différent. C’est d’ailleurs peut-être une des premières fois qu’elle peut apprécier son sourire. Son vrai sourire. Pas un de ceux narquois et fier qu’il a pu lui faire. « Je pensais avoir ruiné les chance que tu viennes alors j’ai essayé de faire une super fête avec des décors de dingue. » La culpabilité l’a rongée longuement. Jusqu’à l’apparition de Blake. Elle aurait presque envie de le serrer dans ses bras. « Mais malgré tout, j’savais qu’il n’aurait pas été totalement heureux. Si tu n’étais pas venu, il n’aurait pas autant apprécié cet anniversaire. » Haussant faiblement les épaules, elle reprit. « Finalement tout fini bien… Merci d’être là. Merci de ne pas avoir tenu compte de ma connerie… » Un rire nerveux s’échappe de ses lèvres. « Tu as faim ? Soif ? Il y a des bières au frais si tu préfères ça à un coca ou du jus de fruit ! » S’étendre sur des excuses et le mauvais souvenir de leur dispute n’est pas la meilleure chose à faire alors que cette journée est censée être celle du bonheur. Sixtine, un peu lâche, veut changer de sujet mais elle comprendrait que Blake veuille en reparler. Ce serait plus que légitime…
Sujet: Re: all we need is faith; Sixtine. Mer 30 Oct - 22:14
Il a les yeux inquisiteurs, Blake, lorsqu’il recherche les moindres ressemblances entre lui & son enfant. Le nez, peut-être? Le sourire? La couleur des cheveux ? Bon sang, ce qu'il peut être nul à ce petit jeu. & puis, une sensation désagréable le traverse. Parce que, merde, ça lui va tellement mal de se glisser dans l’enveloppe du papa parfait, qui s’extasie devant les similitudes qu’il peut éventuellement partager avec sa progéniture. Pourtant, il n’a aucunement l’impression de surjouer, & c'est peut-être ça, qui lui fout la trouille. Blake agit... normalement. Sans se forcer. Sans se dire que c'est ce qu'un père doit faire. Il agit ainsi parce que c'est Joyce. & parce que Joyce lui inspire ce genre de comportement. Être attentif devient naturel. Juste, naturel. Ça flanque la trouille. & ça lui plait.Définitivement. Même s'il n'est certainement pas prêt à l'avouer dès aujourd'hui. « Oh… Il est trop beau… MERCI ! » Un tendre sourire s'échappe des lèvres du papa, lorsqu'il se redresse finalement, sous le regard des enfants. Les uns & les autres se tournent vers l'animal. & puis, leur bulle d'innocence se referme autour d'eux. Ils sont dans leur monde. Plongés dans une insouciance certaine. Plongés dans un monde hélas éphémère. & c'est juste beau à voir. « Je te fais confiance pour trouver un prénom aussi classe que le tien, marché conclu ? » lance-t-il avant de lui adresser un clin d'oeil.
« Ta présence lui fait tout autant plaisir que ton cadeau… Tu viens d’en faire le petit garçon le plus heureux du monde. » Ces quelques mots le touchent, au plus profond de son être. Son coeur bat plus fort, démonte les parois de sa cage thoracique. Il n'aurait jamais pensé pouvoir ressentir quelque chose d'aussi intense, d'aussi sincère. Pourtant, il ne démontre foutrement rien. & se contente ainsi d'esquisser l'ombre d'un sourire, le tout en enfonçant ses mains dans ses poches. Il est peut-être juste un peu mal à l'aise, & préfère hélas se montrer froid, voire indifférent. Putain de fierté. « Je suis heureux s'il l'est...» avoue-t-il, malgré tout. « ça va… Merci. Je me suis démenée pour lui faire cette fête… » Comment pourrait-il en douter, en voyant ces décors de rêve, ces décors que chaque enfant aimerait avoir dans sa propre maison ? Il hoche la tête. Il n'a aucun mal à la croire. « Ecoute, je suis réellement désolée de… d’avoir été si chiante la dernière fois. » À vrai dire, il est de nature plutôt indifférente, & les hommes sont connus pour être tellement opposés aux femmes. Lorsque Sixtine évoque leur dernier moment passé ensemble, Blake se rend compte qu'il avait déjà totalement oublié cette petite altercation - & ce depuis qu'elle eut claquée la porte de son petit appartement. Les hommes oublient si vide. Les hommes ne laissent, de toute façon, généralement pas ce genre de petites broutilles envahir leur esprit. Alors, une fois encore, l'ancien prisonnier hausse ses épaules, & secoue même la tête d'un air finement amusé. « Je pensais avoir ruiné les chance que tu viennes alors j’ai essayé de faire une super fête avec des décors de dingue.Mais malgré tout, j’savais qu’il n’aurait pas été totalement heureux. Si tu n’étais pas venu, il n’aurait pas autant apprécié cet anniversaire. Finalement tout fini bien… Merci d’être là. Merci de ne pas avoir tenu compte de ma connerie…» Feintant d'être parfaitement à l'aise, Blake s'approche du petit buffet & pioche dans l'assiette de bonbons. Il en coince un entre ses dents, s'amuse avec pendant plusieurs secondes, puis s'attarde sur les gâteaux sûrement faits par les douces mains de son ex-avocate. Ses yeux sondent, observent, jugent. Son but n'est pas tant de déstabiliser. & pourtant. Sa bouche s'ouvrent. Ses sarcasmes se bousculent. Mais Sixtine lui coupe la parole, avant même qu'il n'ait eu le temps de sortir un souffle.« Tu as faim ? Soif ? Il y a des bières au frais si tu préfères ça à un coca ou du jus de fruit ! » Il n'a pas l'habitude de boire de la bière, préférant amplement un bon verre de whisky. Alors, il ose simplement verser un peu de jus de fruit dans un gobelet.« Ça ira. Merci. » lance-t-il en passant l'une de ses mains dans ses cheveux ondulés.« En général, la jalousie me fait fuir. Tu devrais le savoir, tu as défendu mon cas devant le juge, mh ? Mais, j'ai décidé d'agir différemment cette fois, après tout, Joyce n'y est pour rien. » dit-il d'un ton très sûr de lui, avant de plonger ses lèvres dans sa boisson. (Rien de tel qu'un bon verre d'alcool, mais l'espace d'une seconde, il a préféré ménager son corps & son organisme.)
Au fond, il s'imagine que Sixtine n'a éprouvé aucune once de jalousie, il a peut-être juste envie de l'embêter, de la mettre mal à l'aise. Personne n'a le pouvoir de changer sa personnalité. Alors, pourquoi Blake serait-il l'exception ? Il aime cette petite part de mystère, de contrôle. « Tu l'as dit toi-même, c'est ta connerie. Pas celle du gamin. Je sais encore faire la part des choses, tu vois. » assure-t-il, d'une voix ferme mais nullement agressive. Ses mots peuvent être durs. Ils ne sont que vrais, & dépourvus de leur venin. « J'rattraperai jamais le temps perdu, & j'serai peut-être jamais un bon père. Mais si j'peux partager quelques petits moments avec lui, crois-le ou non, c'est important pour moi. Je sais que tu as peur, tu me l'as dit. & je vais te confier un truc : on est deux. » Voilà. C'est dit. Blake, le grand Blake, le Blake indémontable, a la trouille.
Sujet: Re: all we need is faith; Sixtine. Ven 8 Nov - 10:48
Une mère ne vivait que pour le bonheur de son fils. Qu’importe les désastres de sa vie à elle, ce qui importait à Sixtine était que Joyce soit le plus heureux des petits garçons. Elle avait fait des erreurs mais aujourd’hui, elle semblait sur le bon chemin. Eloigner Blake de son fils n’était pas la solution mais il n’était peut-être pas trop tard pour que ces deux-là s’entendent et construisent une relation durable. Evidemment, Blake ne pourrait jamais tout rattraper. Les premières années de vie de son fils, Sixtine les lui avait retirées. Pas par méchanceté, juste par peur. Elle était perdue et cet homme fraichement sorti de prison, qu’elle ne connaissait que sous un jour négatif n’était pas le père qui lui paraissait bon pour son bébé. Pourtant, aujourd’hui, en le regardant agir avec Joyce, Sixtine comprenait qu’elle avait fait le bon choix en cherchant Blake. Peut-être avait-il changé depuis ces années et qu’il était capable de s’occuper de ce petit bonhomme. Elle avait envie d’avoir confiance. Puis l’alchimie naturelle entre eux ne trompait pas. Blake ne semblait pas se forcer à sourire ou plaisanter avec son fils et ça lui plaisait.
« Je suis heureux s'il l'est...» C’était tout ce qu’elle espérait. Que lui aussi soit heureux, qu’il ne voie pas Joyce comme un fardeau, comme un boulet à son pied. Ces années à se dire que Blake n’était pas bon pour Joyce n’était qu’une façon de se trouver des excuses pour ce qu’elle avait fait. Retirer cette culpabilité qui la rongeait. Ça avait marché. Un peu. Mais à présent, elle ne pouvait plus faire autrement que de se dire qu’elle avait eu tort. Peut-être que Blake parviendrait à lui pardonner avec le temps… Mais ce qui lui faisait encore plus mal était que son fils puisse lui en vouloir. Elle allait lui expliquer, évidemment, il n’était plus question de lui cacher la vérité. Peut-être était-il encore trop petit pour comprendre réellement les choses mais elle se doutait qu’il lui en voudrait lorsqu’il comprendrait ce qu’elle avait fait.
Malgré tout, Blake l’intriguait, la mettait mal à l’aise. Son petit speech et ses excuses ne semblaient pas l’intéresser ni le toucher. Décidément, Sixtine se demandait ce qu’elle devrait faire pour l’intéresser juste un peu. Au fond, était-ce réellement important qu’il porte son attention sur elle ? Non. Qu’il soit là pour Joyce était le principal. Il fallait qu’elle se le mette en tête réellement et qu’elle ne l’oppresse pas avec ses discours maladroits. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de se demander si la fête lui plaisait, s’il aimait ce qu’il goutait, s’il se sentait à l’aise malgré tout… Trop de question qui ne franchiraient sûrement jamais la barrière de ses lèvres. Seulement, elle ne put s’empêcher de parler, de combler ce vide qui s’installait entre eux. Elle avait tellement peur qu’il regrette d’être venu. « Ça ira. Merci. » Gênée, elle le regarda faire comme chez lui. Il avait changé. Physiquement, évidemment. Ses cheveux longs et clairs semblaient l’adoucir. A l’époque, son visage était durci par cette coupe courte et plus foncée. Peut-être se faisait-elle simplement des idées.
« En général, la jalousie me fait fuir. Tu devrais le savoir, tu as défendu mon cas devant le juge, mh ? Mais, j'ai décidé d'agir différemment cette fois, après tout, Joyce n'y est pour rien. » Les yeux de la blonde se plissèrent de surprise. La réaction de Sixtine ce jour-là n’avait rien à voir avec la jalousie. Du moins, c’était ce qu’elle se faisait croire. Hors de question de glisser sur cette pente un peu trop raide. Elle était juste vexée. Pourquoi serait-elle jalouse d’une inconnue qui passerait dans le lit de cet homme qu’elle ne connaissait que peu, finalement ?
« Tu l'as dit toi-même, c'est ta connerie. Pas celle du gamin. Je sais encore faire la part des choses, tu vois. » Malgré tout, elle ne put que sourire à cette phrase. C’était tout ce qu’elle avait espéré. Qu’il fasse la part des choses, qu’il se concentre sur Joyce et qu’il ne le mette pas dans le panier « responsable ». Sixtine était celle qui les avait éloignés. Pourtant, elle ne peut s’empêcher de se demander quelle aurait été sa réaction si elle avait été le voir, enceinte jusqu’au cou. Serait-il resté ? Elle n’en savait rien. Mais, à l’époque, la réponse « non » avait pris le dessus. A l’époque Blake était encore instable, elle n’avait pas imaginé qu’il accepte de voir ce petit. Au fond, ils ne sauraient jamais et il était inutile de s’attarder sur cette question. Inutile de lui remettre ce doute en face, pas aujourd’hui. Elle ne voulait pas de conflit. « J'rattraperai jamais le temps perdu, & j'serai peut-être jamais un bon père. Mais si j'peux partager quelques petits moments avec lui, crois-le ou non, c'est important pour moi. Je sais que tu as peur, tu me l'as dit. & je vais te confier un truc : on est deux. » Si Sixtine avait eu quelque chose dans les mains, elle l’aurait certainement laissé tomber. Blake venait d’avouer qu’il avait peur. Chose impensable. La jeune femme n’en revenait pas. C’était tellement surprenant qu’il lui avoue. Le fait qu’il ait peur n’était pas ce qui la choquait le plus, c’était l’aveu. « Je te crois Blake. Je te crois quand tu dis que c’est important… Et ça me rassure… » Il semblait sincère et le fait qu’il soit là, qu’il ait fait un cadeau à son fils ne faisait que renforcer cette idée. « Je suis désolée pour le temps perdu, je sais que tu ne pourras jamais rattraper ça… Mais le fait que tu veuilles créer d’autres souvenirs… C’est… » Un soupir s’échappa doucement d’entre ses lèvres. Elle était soulagée. Réellement. « Tu ne peux pas savoir à quel point ce que tu dis là me fait du bien… » Relevant finalement les yeux vers lui, elle s’approcha un peu plus. Sixtine n’avait pas réellement envie que les mamans, un peu trop commères, n’écoutent cette conversation privée. « La peur nous rend vivant malgré tout, elle nous pousse à vouloir faire au mieux… Par contre… j’suis pas d’accord sur un point… Tu seras un bon père… J’en suis certaine. » Elle ne disait pas ça pour lui faire plaisir, pour le rassurer, c’était juste une pensée sincère. Ce qu’elle venait de voir aujourd’hui entre son fils et lui était une preuve réelle sur les bonnes intentions de Blake. « Joyce t’aidera… Ta peur s’évaporera. Il t’aime déjà énormément… » Timidement, elle esquissa un sourire. Elle ne voulait pas non plus l’oppresser en lui disant tout cela, juste l’aider à se sentir un peu plus à l’aise.
Sujet: Re: all we need is faith; Sixtine. Dim 10 Nov - 18:01
Elle soupire sur sa bouche, de plates excuses qui n'en finissent plus. Des longs discours qui ne sont d'aucune foutre utilité, & qui doivent lui pomper vachement d'énergie. Blake s'en fout, de ses états d'âme. Il n'a même pas de souvenir de cette folle entrevue, il ne saurait d'ailleurs même pas redessiner le visage de sa douce conquête dans un coin de son esprit. Alors, un brin orgueilleux, il avoue tout de même avoir la trouille. Parce que c'est tout nouveau, pour lui. & parce qu'il n'a aucune putain d'idée sur la façon d'élever un gosse. Mais une toute nouvelle partie de lui vient de naître. Peut-être un petit morceau de coeur tout neuf. Tout rose. Sans l'ombre d'une écorchure. Ça le rend plus tendre. Plus humain. &, finalement, peut-être que seul Joyce avait le pouvoir de faire resurgir ce côté qui avait depuis bien longtemps disparu, bouffé par la force de ses coups, la brutalité de ses mots, la méchanceté ancrée dans son regard pourtant si beau. Il se redécouvre, a la chance d'observer, tous les matins, un reflet différent dans le miroir. & parfois même, il a l'impression d'entrevoir un sourire. « Je te crois Blake. Je te crois quand tu dis que c’est important… Et ça me rassure… » Évidemment, ça la rassure. Quelle mère fermerait les yeux sur la nature monstrueuse du géniteur de son enfant ? Sixtine donnerait sans doute sa vie pour sauver celle de son petit garçon. Ainsi, vivre avec l'idée qu'une seule & unique partie de baise avait suffi à la mettre enceinte avait dû être un poids trop lourd à porter. Elle, jeune femme fragile & délicate, avait succombé aux charmes d'un taulard, d'un enfoiré, d'un mec qui ne pensait qu'à remuer ses hanches sous une pluie de belles salopes. Alors, oui, peut-être que le nom de Blake glisse parfois dans des endroits bizarres & sombres, comme des tiroirs secrets, des petits boites de Pandore. Parce qu'elle n'assume certainement pas, Sixtine, d'avoir été tiré par un bâtard, d'avoir porté son enfant. Sinon, pourquoi chercherait-elle à discuter loin des oreilles indiscrètes ? Mh ? « Je suis désolée pour le temps perdu, je sais que tu ne pourras jamais rattraper ça… Mais le fait que tu veuilles créer d’autres souvenirs… C’est… » Beau ? Exceptionnel ? Inimaginable ? Surprenant ? « Tu ne peux pas savoir à quel point ce que tu dis là me fait du bien… » & là, son coeur commence à se balancer de rage. Il ne connait que trop bien cette sensation. Celle qui le pousserait à aimer Sixtine un jour, & à souhaiter sa mort le lendemain. Parfois il l'aime, simplement parce qu'il ne la déteste pas. Parce qu'elle a été là pour lui, parce qu'elle a mis au monde l'être le plus cher à ses yeux, dorénavant. Mais il la hait du plus profond de son âme pour avoir été absente les années suivantes. Alors que, dans ses bras, grandissait l'être qui, aujourd'hui, est responsable de sa métamorphose. « & lui, ça lui fait quoi ?» demande-t-il, sans être sûr que son fils puisse savoir exactement ce qu'il ressent. Trop jeune, peut-être. Inconscient, par conséquent.
Alors, Blake le regarde courir avec ses copains, rire comme un petit fou, lancer - quand même - quelques regards à son géniteur, & jouer avec son chaton. Il n'est personne. Blake n'est personne. Ça l'enrage. Mais il n'a pas le droit de libérer ses démons. Pas ici. Pas devant Joyce. Pas devant ces trainées qui le matent ouvertement. Pas devant Sixtine. Parce que ça voudrait dire tout foutre en l'air. & il n'en a pas envie. Il n'est pas prêt à lâcher son gamin, devenu sa seule accroche pour ne pas tomber dans le vide. « La peur nous rend vivant malgré tout, elle nous pousse à vouloir faire au mieux… Par contre… j’suis pas d’accord sur un point… Tu seras un bon père… J’en suis certaine. » Il y a le vent entre leurs corps, entre leurs vies à deux milles lieux l'une de l'autre. & puis, un souffle d'air trop puissant dans ses cheveux, peut-être un peu trop longs. Alors sa main glisse parmi ses mèches, les remettant négligemment en place avant qu'il ne plonge une nouvelle fois son regard dans le sien. « Joyce t’aidera… Ta peur s’évaporera. Il t’aime déjà énormément… » L'aime-t-il réellement ? Ou ne fait-il que s'accrocher comme un damné à cette figure paternel dont il a tant besoin ? Comment peut-il tant l'aimer en le connaissant si peu ? Blake doute. Mais il taira ses soupçons. « C'est un peu trop facile à dire, si tu veux mon avis. Il ne me connait même pas. & je ne le connais pas non plus. Je ne sais même pas ce que tu lui as offert, ce qu'il aime. » lâche-t-il en fronçant un peu les sourcils. Il aurait pu continuer des heures, allonger la liste de ses lacunes. À la place, un long soupire s'échappe de sa bouche. & il abandonne son verre de jus de fruit pour perdre ses mains dans la profondeur de ses poches. « Il fête ses sept ans. J'arrive juste pas à réaliser que, merde, il ne m'appelera peut-être jamais papa. » Les derniers mots ont été murmurés. Parce qu'ils lui font du mal. « Écoute, j'te jette pas la pierre. À ta place, je n'aurais peut-être jamais chercher à renouer le contact. On s'est envoyé en l'air en pensant qu'on ne se reverrait pas. & tu as des milliers de raisons d'être méfiante. Mais, & il secoue la tête, décidé à ne plus poursuivre cette conversation. Bref, inutile de s'emmerder avec des paroles inutiles. Rejoins tes copines, elles m'pètent les couilles à murmurer dans mon dos. & au passage Sixtine, la peur, elle agit différemment sur chacun de nous. » Son côté charmeur à jamais présent, Blake glisse sa main dans le bas de son dos, la guidant dans la direction prévue, puis finalement s'éloigne pour retrouver les gamins, & partager quelques jongles avec le ballon de football.
Sujet: Re: all we need is faith; Sixtine. Mar 19 Nov - 10:58
Leur relation n’avait rien de simple. Ils n’étaient rien l’un pour l’autre. Pas de passé amoureux commun, pas de rupture après une dispute. Rien. Seul un moment d’égarement les avait liés à jamais. Les deux adultes qui auraient dû ne plus jamais se revoir étaient obligés de se côtoyer pour le bonheur de Joyce. Sixtine s’était fait de nombreux films quant au caractère de Blake. Par le passé, il avait été dur, ils ne s’étaient pas connus dans les meilleure conditions et la jeune femme avait eu peur qu’il soit resté l’homme froid et sans cœur qu’il était. Même s’il n’était pas devenu quelqu’un de mielleux, loin de là, la blonde avait de suite compris qu’il était différent. Du moins, qu’il avait l’intention de l’être pour son fils et c’était tout ce qu’elle voulait. Que Blake et Joyce s’entendent. Elle avait abandonné l’espoir de trouver un schéma familial simple pour son fils. Au fond, elle était presque certaine qu’ils ne finiraient jamais ensemble. Joyce n’aurait pas son papa et sa maman avec lui tous les matins, se murmurant des mots doux tout en s’occupant de lui. Mais était-ce réellement important ? Si Blake et elle réussissaient à s’entendre pour le bien de leur garçon, il n’y avait aucune raison pour qu’il soit malheureux. Beaucoup d’enfants étaient dans le même cas que Joyce et ça ne les empêchait pas d’être heureux. S’ils ne pouvaient pas lui offrir une famille normale, ils se devaient de faire de leur mieux pour qu’il n’y ait presque aucune différence.
Pourtant, elle ne put s’empêcher de douter. Ils ne s’étaient jamais réellement retrouvés ensemble pour d’autres choses qu’une relation de travail. Et le peu de fois où ils avaient essayé de parler, une tension désagréable les avait enveloppé. Était-ce normal ? Au fond, ils ne se connaissaient pas, le temps arrangerait peut-être les choses ? Il fallait qu’elle s’accroche à cet espoir pour ne pas sombrer dans les doutes. Sixtine était parfaitement consciente de ses torts dans cette histoire. Seulement, il était inutile de les ressasser. Il fallait qu’elle arrête de s’excuser et qu’ils essaient de passer à autre chose, qu’ils évoluent en laissant de côté les rancœurs. Mais n’était-ce pas une chose difficile à faire ? « & lui, ça lui fait quoi ?» Suivant le regard de Blake, Sixtine pinça les lèvres. Elle connaissant parfaitement son fils, la connexion entre eux lui permettait de le comprendre en un regard. « Ce n’est pas à moi de parler à sa place. » Haussant les épaules, elle soupira faiblement. Aucune envie de se mettre entre eux, si Blake avait envie de connaitre le fond de la pensée de son fils, il fallait qu’il aille lui parler, qu’il l’observe. « Regarde son sourire, peut-être que tu auras un indice. » Les gamins avaient tendance à rire et sourire facilement mais Sixtine savait pertinemment que parfois, il ne le faisait pas sincèrement. Aujourd’hui, il n’y avait aucun doute. Ses tracas semblaient s’être envolés. Mais ça, Blake ne pourrait peut-être pas le voir ou le comprendre de suite. Il fallait qu’il apprenne à le connaitre. Mais s’il regardait bien les yeux de son fils, si semblables aux siens, il y verrait sûrement une étincelle particulière.
« C'est un peu trop facile à dire, si tu veux mon avis. Il ne me connait même pas. & je ne le connais pas non plus. Je ne sais même pas ce que tu lui as offert, ce qu'il aime. » Sixtine fixa Blake ne sachant pas comment réagir. Tant de choses tournaient dans son esprit mais la blonde était parfaitement conscience du fait qu’il ne fallait pas qu’elle les dise. Elle ne voulait en aucun cas gâcher la fête de son fils, pourtant l’agacement prenait place dans son corps sans qu’elle ne puisse s’en débarrasser. « Apitoie-toi sur ton sort. » C’était évidemment plus facile de lister les points négatifs que d’essayer de les changer. Blake n’était, au fond, qu’un lâche, préférant se cacher derrière des plaintes. Pourquoi ne pas essayer de faire des efforts, réellement. N’était-il pas là pour ça ? « Tu as fait un pas en avant en venant à cet anniversaire, évite d’en faire deux en arrière en ressassant les choses négatives. » Aucune agressivité dans le son de sa voix, pourtant, elle aurait eu envie de paraitre un peu plus dure. Mais elle ne fit rien. Son fils méritait le bonheur qui l’enveloppait totalement et elle ne voulait en aucun cas être responsable d’un revirement de situation. « Il fête ses sept ans. J'arrive juste pas à réaliser que, merde, il ne m'appelera peut-être jamais papa. » Doucement, la jeune femme soupira. « Qu’est ce que tu en sais ? » Elle ne connaissait pas le futur. Pas plus que lui. Mais ne venait-il pas de dire qu’il ne connaissait pas Joyce, alors comment pouvait-il penser qu’il ne l’appellerait peut-être jamais papa ? « Écoute, j'te jette pas la pierre. À ta place, je n'aurais peut-être jamais chercher à renouer le contact. On s'est envoyé en l'air en pensant qu'on ne se reverrait pas. & tu as des milliers de raisons d'être méfiante. Mais. Bref, inutile de s'emmerder avec des paroles inutiles. Rejoins tes copines, elles m'pètent les couilles à murmurer dans mon dos. & au passage Sixtine, la peur, elle agit différemment sur chacun de nous. » Rester calme. Ne pas s’énerver. « En effet… Il faut juste savoir en tirer le meilleur. » La jeune femme tenta, par tous les moyens, de ne pas répondre trop sèchement à sa réplique. Pourtant, les mots chatouillaient sa gorge avec l’envie de s’échouer contre Blake. A quoi jouait-il ? Elle n’était pas à ses ordres. La pousser vers les autres mères la vexa mais la jeune femme ne dit rien se contentant de sourire poliment aux autres qui n’avaient rien loupé de la scène. Là aussi, elle se fit violence pour ne pas leur faire de réflexion. Peut-être passerait-elle pour une femme soumise, elle n’en avait que faire. Seul son fils comptait et elle n’avait aucune envie de laisser les commérages de quelques pies gâcher sa fête. S’éclipsant vers la cuisine, elle se tourna vers le père de son fils. « Blake, tu viens m’aider s’il te plait ? » Il était l’heure d’apporter le gâteau et elle espérait que ça lui ferait plaisir de participer à cette tâche. Il fallait qu’ils oublient le côté négatif des choses. Au moins un instant. Au moins pendant cette fête. La discussion serait, peut-être, remise à plus tard.