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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Dim 10 Jan - 15:36
Until we meet again ... if again is now
Cole était parti. Lorcan n'avait pas répondu à sa question, hébété et sous le choc. C'est le claquement de la porte qui le tira de sa léthargie. Lentement, le jeune homme se dressa tant que mal sur ses jambes en s'aidant du lavabo. Face à son reflet dans le miroir, il serra les dents.
« Allez ressaisis toi Lorcan. » se réprimanda t-il à haute voix. « Si t'es fou, t'iras te faire soigner. Et si c'est James... » Si c'était James, il serait toujours temps de s'ouvrir les veines plus tard. Lorcan était perdu. Lorcan était terrifié. Lorcan était un père avant tout. Dans le labyrinthe où il s'égarait comme Thésée, entraîné par le fantôme d'un homme mort depuis deux ans, le souvenir de deux petites respirations empilées sur lui dans le canapé demeurait présent. Ses fils. Son fils d'Ariane.
Il lui fallait des preuves. Un plan. Rien de solide, inutile de se faire des illusions. Lorcan était de ceux qui survivaient en ébauchant un truc pas trop moche qui ressemblait plus à système D un peu élaboré qu'à un véritable plan solide. Mais ça avait toujours marché pour lui. Il n'y avait pas de raison que cette fois fasse exception. James n'avait jamais su lui résister totalement. Cole, s'il était bien qui il prétendait être, n'était pas de taille face au champion toutes catégories de l'embrouille.
Déjà, reprendre visage humain. Lorcan s'essuya la tête et les mains, dompta sa masse capillaire hirsute et rajusta son t-shirt. Un coup d’œil au miroir. Il était potable. Parfait !
Il entrouvrit ensuite la porte, passa seulement la tête par l'embrasure. « Cole ? » Pas de réponse. Dans la chambre, rien n'avait bougé. Le jeune homme fureta en quête d'indices. Le livre. Il ne l'avait pas oublié celui là. Il l'examinerait chez lui. Pour le moment sa cible était toute désignée. Le sac de voyage où il avait déjà fouiné plus tôt dans la soirée repassa entre ses mains. « Toi tu viens avec moi. » décida t-il en fourrant la carte d'identité de Cole dans la poche de son pantalon. C'était surréaliste. Pour l'amour du ciel, il n'était pas James bond. Ce n'était pas une mission secrète pour la CIA. Il était supposé fêter Noël avec un type sexy. Un type sexy qui après une seconde inspection, ressemblait beaucoup trop à James. Comment ce genre de chose lui arrivait à lui ? Qu'est-ce qui n'allait pas au juste avec sa vie ?
Une grosse enveloppe le tira de son parallèle cinématographique. Lorcan y glissa deux doigts pour en sortir un document. Officiel si on en croyait le symbole de l'armée américaine frappé dans la fibre du papier. « Certificat de décharge honorable... sergent de première classe Cole Hawkins... » baragouinait le jeune homme à voix basse, plongé dans sa lecture. La signature au bas du document l'interpella. Il mémorisa le nom du signataire. Il n'y aurait qu'à appeler et jouer finement ses cartes pour demander confirmation.
Le reste du sac ne contenait absolument rien. Des vêtements, des notes de fast food, d'hôtels de différents états à différentes dates. Toujours une chambre, un lit et une seule personne. Des séjours courts, un mode de vie nomade comme Cole le lui avait dit. La vérité, rien que la vérité. Merde. Merde merde merde. Il remit tout en place avec la force du désarroi et de l'agacement. Qui était ce type ? Combien de chances y avait-il pour qu'un homme si semblable à James, en rupture avec l'armée depuis deux ans, passe à Arrowsic-trou-perdu-dans-le-Maine, couche avec Lorcan (Hétéronormalité ? Quelqu'un ?) et s'enfile des putains de paquets de chips trempées dans le nutella ?
Pour des raisons de paix dans le monde, Lorcan rangea de côté cette pile de constats. Il se releva juste à temps pour accueillir le type le plus suspect de la planète, revenu de sa pause clope. « Hey. » lança t-il maladroitement. « J'étais juste malade. J'ai du manger ma tarte trop vite et tes histoires de chips au nutella, ça m'a retourné l'estomac. Tu te rends pas compte Cole, on touche pas au nutella. C'est un met sacré, le souiller avec un truc salé, c'est sacrilège. » Ça au moins, c'était vrai. James s'était fait rabâcher les oreilles un demi million de fois (chaque fois qu'il récidivait en fait) sur les vertus sacrées du nutella. Pour le reste, merci maman, merci papa ! Qu'est-ce que Lorcan deviendrait sans son don naturel pour le mensonge ?
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Dim 10 Jan - 16:08
Until we meet again ... if again is now
Je m'éclipsais discrètement de ma chambre, et de l'auberge. Aspirant l'air frais à pleine bronche et savourant la morsure du froid me sortant de la léthargie dans laquelle je m'étais plongé. Je sortais une cigarette de mon paquet et la glissait entre mes lèvres, allumant le cylindre.
Je refusais de me laisser assaillir par toutes ses pensées, toutes ses questions. Non, je savourais le luxe de la solitude qui me chagrinait tant par moment mais qui était une fidèle amie à cette instant précis. Me réconfortant, et me refusant de me laisser culpabiliser de trop sur ce que j'avais fait ou pas fait. Je ne comprenais plus. Je tentais de faire comme il voulait mais je me fourvoyais visiblement. Je n'avais pas non plus envie de le chasser mais c'était une pause que j'appréciais assez pour remettre un peu d'ordre dans mes idées.
J'avais la chance qu'au vu de l'heure et la date, les gens ne se bousculaient pas au niveau de l'entrée et je n'avais pas à simuler de fausses politesses juste pour être ce que tout le monde attendait de moi. J'étais presque en colère contre ce monde qui me pressait de rassembler le puzzle de ma vie. J'aurais aimé le faire avec facilité, mais c'était beaucoup moins évident que ce que leurs regards sur moi, le laisser penser. Je n'étais pas la norme, je n'étais pas comme eux et le jugement était présent.
Et quand je prétendais faire partie du même univers, je ratais avec la même force. Je ne savais guère ce que j'étais supposé faire mais ma cigarette se consummait bien trop rapidement.
La confusion et la contrariété ne faisait guère bon ménage et j'avais conscience que je ne devrais pas m'inquièter tant que cela de ce type. Ce n'était qu'un étranger. Et si j'espérais qu'il reste, j'avais aussi envie de constater qu'il a pris l'excuse que je lui tendais. Ceci dit, j'étais un peu résigné parce que si il n'avait pas opté pour la fenêtre, je suis à peu près certain que je l'aurais vu se faufilait hors de l'auberge pendant mon petit séjour dehors. Ce n'était pas comme ci le bâtiment était si large que je n'avais pas une vue parfaitement convenable de la porte d'entrée. Ou peut être que j'avais choisi l'endroit sciemment. Pour être fixé. Je n'avais cependant pas d'autres choix que d'arpenter de nouveau les couloirs et affronter la vérité qui m'attendait.
Et la vérité m'attendait avec un air à la fois penaud et contri, je fronçais les sourcils devant son explication. Incapable de jauger la véracité de son explication mais allais je le blâmer de me mentir alors que j'avais fait de même après mon moment de panique. Je ne comprenais juste pas le point pour lui de simuler, il n'était pas comme moi, n'est-ce pas ? Il n'avait rien à lui dissimuler. Peut être que si après tout ... Je ne connaissais rien de lui, à part la sensation de son corps contre le mien et quelques uns de ses sourires.
- Hmmm ... désolé ... Les mots étaient incertains, incapable de comprendre ce qu'il attendait de moi. Je n'avais aucune idée comment la discussion pouvait se focaliser sur mes goûts étranges en matière d'alimentation après ses longues minutes. Mais je n'allais pas chercher plus loin, et jetais un coup d'oeil en direction de la nourriture qui devait avoir réellement refroidi. Je n'avais pas spécialement faim, mais cela semblait une distraction comme une autre, le temps que l'on passe ce moment bien étrange. - Je ne recommencerais pas. J'acceptais ce qu'il me disait pour fait après tout, je n'avais aucune idée de ce qui se faisait ou pas, réellement. Et mieux fallait être au courant si cela engendrait une telle violence de réaction de la part des gens.
Je me dirigeais vers le lit pour commencer à picorer dans les plats, histoire de m'occuper un peu. J'avais peur de m'exprimer et faire de nouveau un faux pas, je devais l'admettre. Je préférais retomber dans mon silence habituel et me concentrer sur la nourriture qui bien que appétissante n'excitait pas mes papilles. - Tu en veux un peu ? Je proposais avec crainte dans sa direction avant de reposer mon regard sur l'assiette que je m'étais servi. Peut être que je devrais allumer la télé ... Sauf qu'il allait peut être commencer à me demander mon genre de films favoris, et non seulement je n'avais pas de réponse mais j'avais peur que si je brodais la réponse, je me retrouve avec une nouvelle séance de barricade. J'avais pas spécialement envie de devenir un phénomène de foire, j'avais réussi à l'éviter jusque là. Mon regard glissant sur mon sac de voyage ... Oh la tentation de prendre un bus tardif frôlant mon esprit.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Lun 11 Jan - 13:18
Until we meet again ... if again is now
Lorcan s'empêcha très fort de rouler des yeux. Cole et son air navré pour avoir parlé de chips et de nutella ne l'attendrissaient pas du tout. Nope. Ce type était juste pleinement exaspérant. Et socialement handicapé. « C'est pas grave. » le rassura t-il, et si une pointe d'amusement perçait dans le timbre de sa voix, c'était totalement la faute de Cole !
Il rejoignit le lit, plongea en passant son doigt dans la purée de patate douce, et contourna son rocher domestique. Sexy rocher, mais là n'était pas la question. « Elle est froide. » remarqua t-il après avoir léché son larcin. « Mais vachement bonne. » Assit à côté de Cole, Lorcan passa ses bras autour de son torse. « On se les gèle ici. » Entre ses cheveux humides, son t-shirt et l'aération spéciale clope de Cole tout à l'heure, le jeune homme sentait son épiderme refroidir à grande vitesse. Il tourna la tête vers le reste du lit, et se pencha en arrière pour agripper la couette. Avec force de gigotement, il se dandina dedans de son mieux. Ça n'avait rien de sexy, vraiment. Il ressemblait à rouleau de printemps géant en position assise, et la couette lui faisait une grosse capuche qu'il devait pousser quand il tournait la tête, mais il allait enfin se réchauffer !
« J'ai 26 ans. » dit-il après deux longue minutes à observer Cole picorer dans son assiette sans réel appétit. « Et aucun délit culinaire à mon actif. J'adore le nutella et les knackis, mais pas ensembles. » Une main s'infiltra hors de la couette pour attraper la bouteille de champagne. Lorcan s'en envoya une rasade directement à la bouteille (pas comme si Cole allait râler pour un échange de salive indirect). « Et le champagne ! »
Là dessus il se tortilla sur le lit. Il voulait s'allonger mais allez trouver la bonne position saucissonné dans un épais édredon d'hiver. Avec la grâce du baleineau échoué sur la plage, le jeune homme roula sur le côté. L'oreiller était à quelques centimètres de sa tête. Il s'étira, comme les vers de terre dans les dessins animés, rattrapa les centimètres manquants et – gagné ! Enfin il était confortablement installé, et il avait une vue parfaite sur... le dos de Cole. Sa main baladeuse s'en alla trouver le bas de ses reins qu'il caressa du bout des doigts. « Excuse moi, j'aurais pas du m'enfuir comme ça dans la salle de bain. » marmonna le jeune homme un rien contrit. Il n'était encore sûr de rien. Malgré les élans de son cœur qui le menaient tout droit vers cet homme, rien ne prouvait qu'il s'agissait réellement de James. Peut-être qu'il était en train de malmener un homme innocent, dont le seul tort était de ressembler à celui qu'il avait aimé. Et ça, Lorcan ne se sentait pas capable de l'assumer avec la tête haute. « Au moins maintenant, on est deux aliens. » ajouta t-il avec un petit sourire mi mortifié, mi complice. « Et critique pas les aliens. Ils sont étranges, mais étonnamment géniaux, comme moi. »
Une douce tiédeur enveloppait ses muscles tendus. Lorcan se ramassa sur lui même comme s'il essayait de transformer en boule de chaleur. Bien qu'il savait pertinemment qu'il aurait été plus raisonnable de terminer cette soirée au plus vite afin de montrer la carte d'identité volée à ses parents, le jeune homme ne fit rien pour s'auto-pousser vers la sortie. Cole exerçait sur lui cette attraction à laquelle il avait du mal à résister. Vêtu de ses vêtements de baroudeur et sentant le tabac froid, il se détachait de l'image ancrée de James ancrée dans sa mémoire. Lorcan n'était pas certain de vouloir tenter le diable une nouvelle fois. L'ennui, c'est qu'il n'était pas certain de vouloir rester sage non plus. Il voulait retrouver le corps de cet homme viril et désirable qui ne cessait de le pousser à l'infidélité. Sa frustration était toujours bien présente et le manque de tendresse toujours aussi grand.
Ses doigts retombèrent sur le lit. Il soupira discrètement. « Dis, pourquoi t'as éteint la télé ? On a même pas eut le temps de voir le Père Noël. »
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Lun 11 Jan - 17:50
Until we meet again ... if again is now
Le soulagement s'emparait de moi alors que je constatais qu'il redevenait un peu plus lui même, apparemment je n'avais pas totalement foiré la soirée en ouvrant la bouche, ou peut être étais ce mes excuses qui avaient été acceptés. Je lui offrais une ébauche de sourire, à peine un mouvement de bouche en le voyant s’emmitoufler dans la couette. L'image était ... réconfortante même si je ne savais pas en quoi exactement. Je n'aurais pas su la vérité, j'aurais même dit qu'elle avait quelque chose de familière. Pousse tes pieds, ils sont encore gelés Je secouais la tête, et la pensée idiote.
Je préférais me focaliser sur sa voix et enregistrer les informations qu'il me donnait sur lui. Je le regardais boire avec un peu de déraison, et je savais que je ne pourrais faire de même, je nourrissais toujours le même verre et je l'avais abandonné quand il avait disparu dans la salle de bain. Des doigts m'interpellant, me faisait lui jeter un coup d'oeil par dessus mon épaule, et lui offrait un mouvement d'épaule qui se voulait réconfortant, avant de me retourner pour fixer mon plat, étouffant le reniflement moqueur qui aurait presque pu passer pour un rire si je ne me mordais pas l'intérieur de la joue avec virulence.
Il était ridicule. Grandiloquent. Imprévisible. Bruyant. Mais il était un baume apaisant sur mes plaies, il était une présence bien réelle dans mon existence solitaire. Il était un danger que je refusais d'éviter parce que j'avais été alpagué dans ses filets. J'étais peut être le plus ridicule de nous deux au final. Rien n'expliquait cette attraction immédiate et puissante. Je ne m'étais pas frappé le crâne si fort au point d'en perdre la raison, et de me laisser croire à des concepts si stupides que le coup de foudre, ou un vague sentiment dans le même style mais je ne pouvais nier mon besoin inexplicable de lui plaire et de le faire sourire.
Sa question me sortit de mes pensées, et m'arracha une petite grimace avant de murmurer entre mes dents. - Je ... Enfin quand tu étais enfermé, je voulais m'assurer que tout allait bien. Et pourquoi l'embarras me gagner, c'était une impulsion, et il m'avait lui même dit de me laisser porter par mes impulsions. Le truc c'est que cela n'avait pas vraiment était fructifiant jusque lors. Je me saisissais de la télécommande et après avoir allumer le poste, lui tendait pour qu'il choisisse le programme qu'il désirait - Cadeau, après tout je n'en ai pas vraiment d'autre à t'offrir, je n'avais pas spécialement prévu l'occasion. Le voyant installé de cette manière, je repoussais finalement un repas que je ne savourais pas vraiment et me permettait de m'asseoir contre le mur en haut du lit. Calant un oreiller entre le mur et mon dos, m'évitant ainsi de souffrir de mes vertèbres si je devais tenir la position trop longuement.
Je le laissais zapper à sa guise, et profitait de sa concentration pour l'observer avidement. Ou plutôt observer le bout de son nez qui dépassait de sa couette. Ma couette. Je refoulais le besoin de me pencher pour déposer un léger baiser sur son front, car je savais que cela n'entrait pas dans le cadre d'une amitié comme ce qu'il semblait espérer. Je finissais par détourner les yeux pour les poser sur l'écran. - Je dois admettre que je regarde rarement la télévision. Je contribuais à la conversation, en apportant une information sur mon compte, et je réprimais l'envie de me tapoter l'épaule en guise de félicitations. Comme quoi ce n'était pas si difficile finalement de poursuivre une discussion, même si je restais sur des sujets qui ne semblait pas trop sensible. Quoiqu'il s'offenserait peut être de mon manque d'entrain vis à vis de l'outil.
Je lui jetais un coup d'oeil en coin, légèrement craintif de le voir disparaître même si quelque part je soupçonnais que ce qui c'était passé avait autre chose que mes goûts culinaires. Je mourrais d'envie de demander quoi mais je ne pouvais guère le faire sans qu'il ne demande la pareille avec ma propre crise de panique, même si je l'avais plus ou moins justifié.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Mar 12 Jan - 18:38
Until we meet again ... if again is now
« Je ... Enfin quand tu étais enfermé, je voulais m'assurer que tout allait bien. »
« Alors ça veut dire qu tu tiens un peu à moi ? » s'amusa Lorcan, à la fois surpris et flatté. L'instant d'après, la télécommande lui échouait dans la main. « Cadeau, après tout je n'en ai pas vraiment d'autre à t'offrir, je n'avais pas spécialement prévu l'occasion. » Le jeune homme offrit une moue taquine en réponse à l'air gêné de Cole. En une soirée, il avait compris que c'était l'expression sur laquelle il était réglé par défaut, alors ne s'en formalisait plus vraiment. « J'ai d'autres idées de cadeaux si tu veux savoir. » glissa t-il, enjôleur, rien que pour le plaisir de le voir se contracter un peu plus. Si c'était James qui jouait au bad boy guindé, Lorcan avait de quoi se foutre de sa gueule pendant six ou sept générations. Ce serait bien-sûr avant de lui hurler dessus, de l'étrangler, de le frapper et de l'épouser une nouvelle fois rien que pour le plaisir de lui faire signer les papiers d'un divorce en bonne et due forme. Pas dans cet ordre.
Concentré sur ses plans de représailles fictives, Lorcan zappait distraitement une chaîne après l'autre. Les images défilaient sans qu'aucune ne parvienne à capter son attention. Ce qu'il sentait parfaitement bien, c'était le regard de Cole braqué sur lui. Il avait envie de tourner la tête pour lui rendre son regard, lui sourire, étant donné que pour une étrange raison c'était le genre de réaction que Cole-qui-le-fixe-comme-un-steack-bien-juteux entraînait chez Lorcan. Ça et un légère chaleur au niveau de son bas-ventre. Il espérait vraiment que Cole n'était pas un genre de psychopathe solitaire en goguette, parce qu'il n'était pas question qu'il explore plus avant ce genre de déviances sexuelles masochistes. C'était juste non. Un gigantesque non.
Un « Je dois admettre que je regarde rarement la télévision. » trancha finalement le son de la télévision. Cette fois, Lorcan se tourna vers Cole comme s'il lui était poussé une deuxième tête. Ainsi donc, il était capable de discuter. Victoire ! « Moi non plus. » répondit simplement Lorcan, un rien songeur. Si on retirait les dessins animés du matin avec ses garçons, son quotidien d'infirmier papa célibataire lui grignotait les heures jadis passées à larver devant ses séries préférées. D'un côté, le manque de distraction dans sa vie bien rangée relevait de la tragédie pure et simple, d'un autre... à quoi bon sans James pour répondre naturellement à ses références, et rire de lui aux moments les moins appropriés – incluant sa demande en mariage ?
Il chassa ce souvenir plein d'une mélancolie douce-amère, et reprit ses airs de conspirateur. « Si tu préfères, on peut faire autre chose. » Il arbora son plus bel air exagérément pensif. « Qu'est ce que deux hommes adultes ensembles dans le même lit pourraient bien trouver pour s'occuper ? » Avec sa chance, Cole allait encore ne rien comprendre. Lorcan trouvait ça incroyable qu'un homme puisse manquer à ce point de discernement quand il était question de sexe. A sa décharge, il l'avait légèrement rabaissé sur ses capacités à ce sujet. Pour se prendre le vent de l'année lorsqu'il avait rétabli la vérité ! « Vraiment je vois pas du tout. » Sarcasme et subtilité. Deux choses que son interlocuteur était incapable de percevoir.
Alors Lorcan changea de tactique. Souplement, il se défit de la couette. Suffisamment pour libéré ses épaules et ses bras. Prenant appui sur un coude, il se redressa tourné vers Cole, alors que le bout de ses doigts remontait légèrement le long de son torse, jouait avec le col de son t-shirt. « Après si toi t'as une idée, je suis ouvert à toute proposition. »
Qu'est ce qu'il était en train de faire ? N'était il pas supposé se carapater chez lui ? Se donner le temps de réflexion avant de faire quoi que ce soit avec cet homme qu'il regrettait très probablement par la suite ? Apparemment non.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Mer 13 Jan - 17:39
Until we meet again ... if again is now
Mon regard dériva de la télévision que je regardais sans vraiment prêter attention au contenu au jeune homme se trouvant sur mon lit.
Pas vraiment parce qu'il m'annonçait ne pas regarder la télé, après tout c'était probable qu'il ne mente pas sur le sujet pour me faire plaisir, je ne connaissais strictement rien de lui ou de sa vie. Je l'avais réellement vu deux fois et dans des contextes qui se résumaient à la rue et ma chambre de motel. Mes dents s'enfonçant dans la chair de ma lèvre inférieur incertain. J'étais à peu près certain qu'il me faisait des avances mais il m'avait pourtant assuré que ce n'était pas le but de ce qu'il cherchait, même carrément dit que je n'aurais guère l'occasion de le toucher. Et j'avais aussi un peu du mal à oublier qu'il n'avait visiblement pas vraiment pris de plaisir la première fois. Alors, oui je posais sur lui un regard confus qui le poussait à se redresser et jouer avec le tissu de mon tee shirt mais me laissant toujours aussi perplexe sur les intentions qui se cachait derrière cette invitation.
- L'offre n'est pas sur la table, as tu oublié tes propos ? Et la confusion rendait le ton de ma voix peut être un peu accusateur. Mais j'avais du mal à suivre le courant de ses pensées, j'avais presque peur qu'il se sente forcer de m'offrir son corps pour combler mes inaptitudes sociales évidentes. Je devais dire que je n'étais pas un grand orateur. Mes premières tentatives s'étaient soldés par une séance de vomi dans la salle de bain et l'offre de son corps désirable dans un brusque retournement. Mon cerveau avait plutôt du mal à accepter ses virages à cent quatre vingt degrés qu'il m'imposait. Mon quotidien était calme, tranquille et n'avait guère tant de rebondissements que j'avais peine à prendre en compte des évènements le modifiant sans prévenir d'un moment à l'autre.
Je passais une main sur ma nuque, et le regardait tentant de comprendre ce qui se passait derrière ses yeux bruns mais cela semblait une réelle peine perdue. L'embarras chauffait le haut de mes oreilles alors que je murmurais - Tu as dit que je ne serais pas près de reposer mes sales pattes sur toi. Tu as dit qu'on serait simplement amis ... Et c'était ce qu'il avait dit, n'est-ce pas ? J'aurais presque pu me détester un peu de lui rappeler tout cela alors que j'avais une opportunité mais je ne voulais pas que son opinion de moi soit encore plus terni qu'elle ne semblait déjà l'être. C'était peut être le seul ami que je me sois fait en deux ans, et c'était une chose qui avait un aspect précieux à mes yeux, même si pour lui, cette soirée n'avait probablement aucune sorte d'importance.
Il bouleversait mon quotidien par son existence, il forçait mon cerveau à cogiter, et j'avais des émotions horriblement douloureuses et totalement incompréhensible mais je devais admettre que c'était la seule personne que j'ai rencontré qui semblait m'affecter depuis la sortie de l'hopital. C'était peut être la raison pour laquelle je voulais à tout prix ne pas ruiner totalement cela mais j'avais bien conscience que je n'avais pas grand chose à lui offrir en contrepartie si ce n'était mon corps. Mais même sur ce point là, j'étais bien incertain d'être à la hauteur. J'avais une pression sur les épaules qui me retenait et je n'avais pas fait bien des progrès depuis sa dernière visite, j'en étais bien certain par mon manque de pratique.
- Je veux dire ... Je baissais le regard et le fixait sur mes mains qui se trouvait croisait l'une avec l'autre sur mes cuisses. - Je ne serais pas contre, au contraire mais est-ce que ce ne serait pas bizarre ? Je suis plutôt rouillé mais je suis plutôt sûr que des amis ne sont pas censés ... faire ce genre de chose ensemble, non ? Et peut être que je me plantais totalement.
Peut être que par cette question bien trop naïve, je lui révélais mon inexpérience mais également mon manque de vécu. Je grimaçais légèrement en me rendant compte que j'étais peut être entrain de faire la gaffe de trop. Et puis la vérité, c'était que je m'attachais, je détestais l'idée de le faire mais je ne pouvais pas le nier, toutes ses pensées me traversant l'esprit sans préavis.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Mer 13 Jan - 22:04
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Lorcan essayait vraiment de ne pas penser. Vraiment. Il essayait. Cette soirée, il la prenait comme il pouvait. C'est à dire dans l'instant présent. Mais ça, c'était sans compter sur Cole. Cole qui lui rappelait sa bêtise, et combien il l'avait vexé. Cole qui le dardait de son regard indéchiffrable que le jeune homme voulait interpréter comme du trouble, mais que son bon sens lui disait de voir comme une franche accusation.
Il prit une longue inspiration pour exprimer toute son impuissance dans un soupir boudeur. « Si t'écoute tout ce que je dis aussi. » Il nicha sa tête dans le creux de son bras. Simplement amis. Okay. Encore une fois, ce n'est pas comme si Cole était le moins du monde affecté par sa proximité. Il ne réagissait pas d'un pouce.
Lorcan aurait du en être satisfait. Non sérieusement, Cole lui retirait une belle épine du pied (ou d'ailleurs, d'accord...). L'abstinence l'empêcherait de culpabiliser. Bon, ça n'allait pas régler ses petits problèmes d'hormones en ébullition, mais ça il n'était pas obligé de le savoir, pas vrai ?
Toujours aussi statique et désespérément froid, Cole reprit. « Je veux dire ... Je ne serais pas contre, au contraire mais est-ce que ce ne serait pas bizarre ? Je suis plutôt rouillé mais je suis plutôt sûr que des amis ne sont pas censés ... faire ce genre de chose ensemble, non ? » Bizarre ? Parce que lui il n'était pas totalement bizarre peut-être ? « Je suis content que tu sois pas contre. » maugréa Lorcan de mauvaise grâce en insistant bien avec emphase sur le ''pas contre''. « Je me sens vraiment désiré là, beau boulot. » Il retira sa main de son col pour lui planter vicieusement deux doigts dans les côtes et se redressa en tailleur, bien face au profil de Cole. « Et je te ferais dire que niveau bizarrerie, on a largement crevé le plafond. Je veux dire, on était déjà bien haut depuis le début de la soirée mais là, on part direct dans la stratosphère. T'as vécu où au juste depuis ton retour dans l'armée ? Dans une grotte ? » Son regard courroucé lâcha sa cible deux secondes pour trouver le bouquin sur lequel il avait eu le malheur de poser les yeux en début de soirée. « Je veux dire, okay tu regardes pas la télé et tout ça, vivre au siècle dernier ça à son charme, mais tu lis non ? A moins que le bouquin là bas fasse juste office de décoration ? Dans les bouquins aussi les gens ont des relations. Des amis qui sont juste amis. Des amis qui couchent ensemble. Et doit même y avoir des néandertals dans ton genre. Encore que des comme ça, on en croise pas souvent ! »
Il chargeait un peu, c'était vrai. Mais quand on est malheureux on aboie. On mord même. Et c'était exactement que ce que Lorcan faisait. Il mordait Cole, parce que sa seule existence ranimait les braises d'une souffrance qui ne l'avait jamais laissé en paix. « Tout ce que je voulais moi, c'était passer la soirée avec toi. » se ravisa le jeune homme désabusé après un court silence. « Pas parce que je voulais pas être seul. J'ai l'habitude d'être seul depuis deux ans moi aussi figure toi. » Le soupçon de reproche totalement injustifié qui avait fusé dans sa voix s'éteignit en même temps que son regard allait se planter sur un point du torse de Cole. « Dans mon lit je veux dire. » Il avait articulé ça à voix basse dans un moment d’honnêteté que son cerveau n'avait pas eu le temps refréner. Et où il allait là ? A lui dire qu'il voulait être avec lui, il le poussait tout droit vers une fuite rapide et efficace. Cole avait été on ne peut plus clair. Pas d'engagement. « Enfin, c'est pas important. Amis c'est bien, et puis comme ça je pourrais te donner des cours pour que t'arrête de faire peur au groom. »
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Jeu 14 Jan - 17:07
Until we meet again ... if again is now
Il n'y avait pas de doute que j'avais visiblement merdé quelque part ... Il semblait bien vexé par mes réticences alors que je tenais à respecter ses désirs. Je doutais qu'afficher mon attirance n'avait pas été plus clair que précédemment et pourtant il avait raison, j'étais un primitif sans aucun sens de la réalité d'aujourd'hui. Les mots blessants à mon encontre s'enfonçant comme des lames brûlantes dans la chair de mon torse.
Une chance pour moi que je savais maintenir l'illusion, et ne pas montrer combien cela me blesser. Parce que je pensais qu'il me comprenait quelque part mais au final, il finissait par porter le même regard que moi sur les autres. Un visage, un corps attrayant. Un contenu pas dès plus intéressant. Alors comme un enfant réprimandé, je hochais la tête à l'affirmatif.
J'aurais probablement pu le chasser de ma chambre, après tout il n'était pas vraiment des plus délicats et je commençais vraiment à m'interroger sur ce qui le poussait lui même à rester mais j'étais pitoyable et me contentait des miettes qu'il m'accordait gracieusement, prêt à suivre ses pseudos cours visant à ne plus effrayer les gens même si quelque part je serais probablement terrifiant pour les gens autour de moi. Incapable de m'exprimer correctement ou me faire comprendre comme je le désirais.
- Pourquoi ? La question franchissait mes lèvres avant même que j'ai pu avoir le temps de la penser de manière correcte. - Pourquoi tu veux passer du temps avec moi alors que ton opinion de moi semble toute faite. Je me relevais brusquement du lit, et ranger le livre dans mon sac. Il n'avait aucune idée de qui j'étais, pas plus que ce que j'en savais à vrai dire. J'étais nerveux, et tendu mais refuser de me laisser aller à la colère facile. Les protestations qui se bousculaient pour franchir le seuil de mes lèvres. Je ne devais pas montrer combien j'étais faible et misérable, finalement. Je préférais l'alternative de passer une main dans mes cheveux et continuer de m'occuper en débarassant le plateau sur lequel le repas avait été à peine entamé. Il avait raison sur un point, cette soirée n'aurait pas pu être plus terrible.
- Pourquoi vouloir coucher avec un mauvais coup qui plus est ? Je n'ai aucune idée de ton cheminement de pensée, et je t'ai dit que j'avais déjà du mal à ... J'étais frustrée et un long soupir sortait de mes lèvres, incapable de le réprimer plus longuement. Las de devoir me justifier. C'était pour cela que la solitude avait été la solution idéale. Le refuge me permettant non seulement d'éviter les questions mais également me protégeant de devoir justifier mes réactions un peu étrange. Mes nombreuses questions sans réponse qui constituait des blancs conséquents dans les processus les plus basiques pour n'importe quel autre être humain. J'étais une toile inachevé, à peine commencé à vrai dire. Je digérais l'accusation mais ne tourner pas le regard sur lui.
- Je respecte tes désirs de vouloir être amis et je rates encore le coche ... Tu crois peut être que c'est simple pour moi ? Tu crois que je n'ai pas envie de ... Déterminé, je braquais mon regard sur lui, la mâchoire serré, et me rendant compte que je parlais bien plus que d'habitude. Il fallait admettre que ses propos auraient presque pu créer une révolte si j'avais la force de ce genre de chose. - Tu es la première personne aux avances duquel j'ai cédé en deux ans ? Tu crois que ce n'est pas une torture mentale de te voir me provoquer surtout après mettre fait rembarrer. Je n'ai aucune idée de ce que tu veux de moi. Mes épaules s'affaissaient dans une posture de défaite, épuisé par l'effort que j'avais du faire sur moi même pour communiquer de la sorte. Ce n'était pas forcément une seconde nature. - Tu te comportes en enfant gâté et pourtant ... pourtant je suis entrain de faire ce que je m'étais promis de ne pas faire ... Je cherches ta présence. Mes derniers mots, un murmure si bas que je doutais qu'il est entendu.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Jeu 14 Jan - 19:39
Until we meet again ... if again is now
Cole tournait comme un lion en cage dans la chambre. Le livre, lui, avait fait un retour express dans son sac, ce qui n'échappa pas à l'attention de Lorcan.
« Je respecte tes désirs de vouloir être amis et je rates encore le coche ... Tu crois peut être que c'est simple pour moi ? Tu crois que je n'ai pas envie de ... » finir ses phrases ? A l'évidence non. Cole préférait le perforer du regard. Comme un chien prêt à mordre. Sans doute que Lorcan lui avait refilé quelques envies canines pendant son laïus accusateur.
Et... pardon ? Lui, il le torturait ? A quel moment exactement cette grosse armoire à glace sur pattes avait éprouvée le moindre désir pour sa personne ? Lorcan aurait bien aimé le savoir, parce qu'il n'en avait pas tellement vu de signes jusque là. Puis comme si c'était un effort hors du commun d'avoir exprimé plus d'une phrase en moins de 2 minutes, Cole s'affaissa. Ses épaules retombèrent de sa posture agressive, désarmé et impuissant. Peut-être qu'il comprenait maintenant ce qui avait mis le feu aux poudres. Cette incompréhension permanente entre eux qui avait inévitablement poussé Lorcan dans ses retranchements.
Loin d'en avoir terminé avec lui, Cole ajouta une dernière pique. « Tu te comportes en enfant gâté et pourtant ... pourtant je suis entrain de faire ce que je m'étais promis de ne pas faire ... Je cherches ta présence. »
« Peut-être que je suis un enfant gâté, mais toi tu te comporte comme un mufle. » répliqua le jeune homme du tac au tac. « Pour un mec qui cherche ma présence, t'as quand même voulu me virer deux fois. » Il ne l'attaquait pas. Pas vraiment. C'est juste que – Cole n'était pas facile à suivre. Avec ses silence d'outre-tombe et ses regards de la mort. Il avait du mal à s'exprimer, ça Lorcan l'avait très bien imprimé, merci. Mais qui ne connaissait pas le concept de sex-friends de nos jours ? « Je dis pas que facile pour toi, mais c'est pas parce qu'on est tous les deux des aliens que ça veut forcément dire que je parle le Cole en deuxième langue. » Pause. Légère réflexion. Il concéda d'une petite voix coupable. « Ni que tu parles le Lorcan. » Lorcan lui même n'était pas certain de s'y retrouver. Alors Cole ? Il pouvait toujours se gratter pour attraper le train en route. Cependant, et parce qu'il était bon prince, le jeune homme pouvait lui tendre la main et l'aider à grimper à ses côtés. « J'ai menti. » statua t-il, ses mains bien posées à plat sur ses genoux. « Quand j'ai dis que t'étais un mauvais coup et que j'avais simulé. J'ai menti. » expliqua t-il sans ciller. A l'extérieur tout du moins. Parce qu'à l'intérieur, il avait l'impression de tendre un bon gros bâton à Cole pour qu'il lui en colle quelques bons coups sur les miches en guise de punition. « J'étais vexé parce que tu voulais pas apprendre à me connaître et sauter directement à la case sexe, alors je t'ai traité de mauvais coup. J'étais totalement pour – le sexe, je veux dire – et la nuit qu'on a passé ensemble c'était... waah. » Et son air rêveur n'avait rien de feint. Lorcan ne se souvenait que du plaisir. De l'abandon libérateur qu'il avait ressenti entre ses bras.
De Cole, son regard se baissa vers le lit, un peu gêné. Le haut de ses oreilles rougit par sa confession, Lorcan déglutit et se mit à tripoter le drap du bout des doigts. « Enfin, t'es un très bon coup, ta virilité peu dormir tranquille. Et j'suis un peu... flatté ? Que tu m'aies choisi moi pour rompre ta diète sexuelle. Parce que clairement, je suis pas la plus belle perle dans l'océan comparé à toute ta perfection militaire. » Et si, Lorcan était au courant de ses charmes. Il n'y avait pas une once de retenue en lui. Ni d'hésitation. Il n'avait pas remis en question son physique lorsqu'il fantasmait quotidiennement sur celui de son époux. C'est seulement qu'il était réaliste sur ce coup. Cole avait le physique typique qui attire les très belles personnes. En deux ans, il avait du essuyer un nombre considérable d'avances et/ou d'attentats à la pudeur. Personne ne ferait croire à Lorcan qu'il avait été le premier à se jeter sur lui sans autorisation préalable.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Ven 15 Jan - 17:22
Until we meet again ... if again is now
Perdu, défait, j'étais à cours d'arguments justifiant mon existence et je lui prêtais attention d'une oreille distraite.
Il était clair que son opinion de moi était négative, et que la moindre de mes paroles étaient interprétés comme une accusation. Comment aurait il pu imaginer que j'étais sincèrement en dehors de ma zone de confort, que je m'interrogeais réellement ? Je n'avais aucun moyen de lui faire comprendre et je n'en avais pas vraiment la force. C'était pourquoi toute ma posture traduisait la défaite.
J'aurais pu être flatté de le voir revenir sur ses paroles, mais pour ce que j'en savais, ce n'était pas plus qu'une tentative pour obtenir ce qu'il désirait à savoir du sexe. On revenait au point de départ. Je n'avais aucune idée du pourquoi je m'étais laissé le droit de croire qu'il pourrait voir au delà de ses murs que j'avais dressé autour de moi. Je m'efforçais de reprendre mon masque stoïque et distant, comprenant que j'étais condamné à le porter pour le restant de mon existence. J'avais de moins en moins espoir de pouvoir retrouver celui que j'avais pu être et il était temps pour moi d'admettre cela.
J'encaissais même le petit commentaire sur l'armée, sur ce que je devrais être et qui n'était plus. Qui n'avait même jamais été dans mon esprit. Je suppose que cela voulait dire quelque chose dans son monde, mais dans le mien, cela ne signifiait pas grand chose. Je n'étais pas perfection, j'étais chaos et désarroi. J'avais cette noirceur que je ne pouvais qu'expulser sur le papier. Je ternissais ce que je touchais, et il semblait être celui qui selon ses dires étaient le moins brillant de nous deux. Stupide idée, stupide concept.
- C'est ridicule ... Je jetais un regard rapide dans sa direction. - Un visage n'est qu'un visage, c'est ce qui anime son âme qui le rends beau ... Et bizarrement, c'était peut être la chose la plus vraie que j'ai dite. Dans mon esprit néanmoins, et j'aurais peut être du scruté plus en détails lors de mes recherches, mais c'était une illumination clair comme de la roche. On m'avait déjà fait des avances, mais rien ne m'avait ému, touché et donné envie de quelqu'un comme lui. Je me souvenais de l'ambre transperçant mon âme alors qu'il s'était posé sur moi. Je me souvenais parfaitement de mon souffle coupé alors que j'avais découvert son corps fin et musclé. De ma volonté d'apposer le fer de mes baisers sur cette peau laiteuse et tentante. Peut être que c'était la seule façon pour moi de communiquer avec lui, la seule façon pour lui de ne pas mépriser totalement ce que j'étais comme il le faisait visiblement. C'était sans compter mon manque de savoir faire. Je n'avais rien de ce parfait prince charmant qui voguait au gré des pages de ses livres qu'il avait évoqué. J'étais le fantôme erratique qui déstabilisait et pertubé, celui qu'on chassait sans le moindre regret, tellement effrayé que l'envie de comprendre ne nous traversait pas l'esprit.
- Je n'ai que faire de ma virilité ... Je sais ce que je suis et je n'ai pas besoin de compliments pour vivre mon existence. Tu devrais faire de même. Mes sourcils se fronçaient dans une interrogation, peut être aurais je du être affecté plus que cela mais ses propos avaient été pour moi une vérité. Peut être que j'aurais pu ressentir une pression mais j'avais surtout tu la déception de n'avoir pas été à la hauteur et lui rendre ce qu'il m'avait donné. Je me laissais tomber dans une chaise et passait une main sur mon visage. Une subite envie de m'enfoncer sous la couette s'emparant de moi mais une chose impensable à cette instant précis, pas alors qu'il était encore là dans ma chambre. J'avais appris cela de ma courte expérience, ne pas montrer ses faiblesses. Ne pas exposer les failles qui finiraient par se retourner contre moi. - Tes reproches sur mon talent dans un lit ne sont pas ce qui a poussé mes interrogations. Je finissais par relever mon regard sur lui, et le scrutait mais sans m'attarder pour ne pas le mettre plus mal à l'aise qu'il ne l'était déjà visiblement. Un mal être rongeant mon cœur et une petite voix me sifflant que même si j'étais un être sans aucun fond, sans aucune forme, j'avais le droit de vivre mon existence misérable. - Je n'ai pas besoin de faux compliments, tes remontrances sont probablement justifiés mais ne sont elles pas signes que tu ne devrais pas t'attarder à vouloir me connaître ? Parce que je ne changerais pas. Je serais toujours ce mufle qui n'a aucun filtre et aucune manière. C'est ce que je suis et j'ai payé plus que tu ne saurais l'imaginer le prix pour en arriver à ce point là.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Ven 15 Jan - 19:19
Until we meet again ... if again is now
Un peu dépité, Lorcan attendait, un bout de drap entre ses doigts nerveux. Cole le rendait nerveux. Lui et les confessions embarrassantes qu'il l'obligeait à faire. Comme si ce n'était pas assez pathétique d'avoir admis que son lit n'avait accueilli personne non plus depuis deux ans.
« C'est ridicule ... Un visage n'est qu'un visage, c'est ce qui anime son âme qui le rends beau ... »
Lorcan aurait eu des choses à dire à ce sujet. Il aurait pu rétorquer que Cole ne savait rien de son âme lorsqu'il avait accepté ses avances. Au lieu de ça, le jeune homme se mordit la lèvre, frustré et silencieux. Conscient de ses torts surtout. Et s'il y avait un compliment dissimulé entre les lignes de Cole, il n'était pas certain de vouloir chercher à le décrypter.
Ce qui avait commencé par un soirée de Noël prenait peu à peu des allures de casse-tête. Pour rien au monde Lorcan n'aurait quitté la partie cependant. Toujours sans relever les yeux, il haussa les épaules au conseil de Cole. Il n'avait pas besoin de compliments. Pas des autres. Et ça faisait mal de s'en rappeler. Comme un coup de tison chauffé à blanc sur une vieille plaie à laquelle il ne voulait plus penser. Mais c'était le jeu. Les règles qu'il avait instauré en se livrant à cette mascarade de mensonges et de demi-vérités dans lequel Cole l'avait entraîné. Bien malgré lui peut-être. Probablement, s'il était honnête. Plus les minutes passaient et plus Lorcan doutait que Cole y fut pour quoi que ce soit dans son incroyable ressemblance avec James.
Et il sentait de nouveau, son regard sur lui. Quelque chose... la bienséance peut-être, lui fit relever le nez vers lui. « Je n'ai pas besoin de faux compliments, tes remontrances sont probablement justifiés mais ne sont elles pas signes que tu ne devrais pas t'attarder à vouloir me connaître ? Parce que je ne changerais pas. Je serais toujours ce mufle qui n'a aucun filtre et aucune manière. C'est ce que je suis et j'ai payé plus que tu ne saurais l'imaginer le prix pour en arriver à ce point là. »
« Mes compliments ne sont pas faux. » rectifia Lorcan en premier lieu. « Et j'te demande pas de changer. Je connaissais même pas ton prénom jusqu'à ce soir, qui je suis pour te demander un truc pareil ? » Personne. Ils n'étaient personne l'un pour l'autre, alors pourquoi... pourquoi Lorcan persistait à rester ici ? Une seule explication possible. Il était masochiste. Ou peut-être que la douleur que lui procurait Cole était mieux que le vide de l'absence de James. Se croire dans les bras de James lorsqu'il était avec Cole, c'était un mal un peu moindre que de passer son temps à pleurer sa disparition. Il avait assez de désespoir pour prendre les minuscules riens que la vie lui offrait au lieu de se contenter d'avancer.
Il était misérable. Cole, ce type qui se présentait dans le rôle du plus bousillé des deux, se foutrait bien de sa gueule s'il pouvait lire dans ses pensées. Ah, et il le foutrait dehors aussi... Lorcan fit de son mieux pour ranger cette idée loin, dans un tiroir fermé à clé de son cerveau. Déterminé, mais sans animosité, il planta ses prunelles cuivrées sur l'ancien militaire. « J'étais amoureux. » commença t-il en déployant des trésors de self control pour moduler sa voix et en contenir toute trace d'émotion. « J'étais fou amoureux d'un homme, mais lui... » Il baissa les yeux un instant, cherchant les mots justes. Ceux qui ne seraient pas un mensonge et qu'il pouvait dire sans s'effondrer. Il pouvait le faire. Il avait encore ça dans les veines. Pendant quelques seconde un silence flotta dans la chambre, seulement brisé par un « Il est parti et – il a été tué. C'est pour ça que j'étais là ce soir, sur le ponton. »
Lorcan cligna des yeux. Ils étaient secs. Les larmes au coins de ses paupières, il ne les sentait plus. Il avait tant pleuré. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il se sentait capable de les retenir ce soir. Peut-être était-ce la présence de Cole, si proche et pourtant si éloigné de l'homme qu'il évoquait. « Et toi Cole. » le relança t-il, la tête penchée sur le côté dans une expression de curiosité non dissimulée. « Qu'est-ce que tu as perdu ? » Qu'est ce qu'il cherchait de ville en ville sans parvenir à le trouver ? « Tu ne me le diras pas, pas vrai ? Ma petite histoire de cœur brisé, ça doit te paraître ridicule à côté des horreurs que t'as du voir. » Il soupira, abattu. Pour la première fois, Lorcan n'avait pas la moindre idée de quoi faire. Rendre les armes lui paraissait une option tentante. Parler de James, c'était si douloureux. « De toute façon, j'ai pas l'intention de t'obliger à me le dire. Tu voulais savoir ce que j'attendais de toi... » Il se leva sur ces mots, contemplant l'idée de rentrer chez lui. « Je voulais savoir qui tu étais. Je voulais apprendre à te connaître. Je voulais comprendre... qui tu étais pour avoir réussi à me faire sentir vivant après tout ce temps. »
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Ven 15 Jan - 20:02
Until we meet again ... if again is now
Et peut être que ce n'était pas ce qu'il exigeait de moi, le changement ... Pourtant c'était certainement la façon dont je percevais les choses quand il me regardait avec cette fureur sourde. Quand ses mots accusateurs s'enfonçaient dans ma chair pour laisser leurs marques douloureuses sur mon manque ... de tout.
Je n'avais pas envie de le décevoir mais une partie de moi savait obstinément que je le décevais et ca me détruisait un peu plus.
Je ne répliquais pas, je n'avais aucune justification à ses émotions qui me parcourait, je préférais garder mes distances avec le feu brûlant plutôt que de m'y brûler. Ce n'était même pas comme ci je savais ce qu'il désirait réellement de moi après tout. L'être étrange qui semblait ne savoir satisfaire aucun de ses désirs comme j'aurais voulu le faire sans vraiment en comprendre les raisons.
Le silence se brisa sous le coup de ses mots, et je ne l'interrompais pas alors qu'il m'avouait avoir perdu quelqu'un. Je détournais juste le regard, rongeait par une culpabilité incompréhensible. Prêt au sacrifice d'échanger ma vie contre celle de cette personne qui semblait être la seule à combler ce coeur saignant qu'il portait au creux de ses prunelles. Les questions traversaient mon esprit mais je n'avais aucune idée de comment lui demander d'en parler sans l'obliger à laisser la plaie saigner de nouveau. Je me laissais cependant l'audace de le rejoindre près du lit, écoutant avec attention ses mots mais sachant pertinemment la vérité. Celle qui n'avait de cesse de devenir un peu plus visible au fur et à mesure de la soirée, et ce ne fut que quand le silence retombait finalement que je m'asseyais sur le rebord, mon regard fixé sur le mur en face.
- Il n'y a rien de ridicule dans la peine de quelqu'un ... ce n'est pas une compétition. Mes propos n'avaient probablement aucun sens pour lui, mais il n'y avait pas d'échelle ou de degré concernant le chagrin. Qui plus est ... Si j'étais honnête, il devait probablement me penser traumatisé par une guerre violente dont je n'avais aucun souvenir. Je savais juste que sa peine, cette tristesse, cette solitude, si similaire à la mienne avait été ce qui m'avait guidé en premier lieu. Ce qui m'avait hypnotisé, ce qui m'avait poussé à chercher du réconfort dans sa propre quête de réconfort.
Pourtant il m'était bien difficile de lui expliquer ce qui avait fait de moi ce que j'étais. Je n'avais pas vraiment en moi, la force d'exposer mon existence. Je n'avais pas de besoin pour de la pitié, bien qu'elle soit plus compassion qu'autre chose. Je voulais pourtant lui faire l'offrande de lui rendre un peu de sa liberté. Un peu aussi de ce qu'il avait pu m'offrir.
- Il n'y a rien à comprendre, tu sais ... J'étais juste là au bon endroit au bon moment. Je laissais un sourire presque triste effleurer mes lèvres à cette constatation qui n'en était pas moins vérité. J'avais été ce radeau qui bien que précaire avait sauvé sa noyade imminente dans un moment de détresse. Je ne m'accorderais jamais le crédit de plus que cela et je savais que même si je m'attachais, je ne serais que vouer à laisser mon coeur se briser contre l'amour qui transpirait encore de ses mots alors que sa voix tentait de neutraliser la douleur quand il m'avait avouer ce qu'il en était de sa situation.
- Lui en veux tu de t'avoir abandonné ? Ma voix se faisait minuscule alors que j'osais poser la question à son encontre. Risquant probablement de me heurter à un mur. Je respecterais néanmoins ces décisions, comme il le faisait avec moi. Je ne comprenais pas grand chose mais je devais admettre de l'irritation à l'encontre de cet homme qui avait quitté une personne qui semblait l'aimer si profondément. Je n'avais aucun espoir d'avoir cela dans ma vie mais je savais que c'était une chose que je garderais précieusement. - Tu as le droit d'être en colère ... Il n'aurait pas du partir en premier lieu, te quitter mais même si il t'a quitté tu as le droit d'être triste de sa mort. Tout comme tu as le droit de lui en vouloir. Je mordais ma lèvre inférieur. Mes propos étaient probablement la dernière chose qu'il voulait entendre. Il devait probablement se demander qui j'étais pour lui sortir des choses comme cela, et vraiment qui j'étais, n'est-ce pas ? Pourtant ces propos c'était ceux qu'on avait pu me dire lors des séances de thérapie qu'on m'avait infligé. Ils ne faisaient pas forcément du bien mais ils n'en étaient pas moins vrai.
- C'est différent et compliqué ... mais j'ai perdu quelqu'un aussi. Et quand je l'ai perdu, j'ai perdu ma vie. Ce n'était pas la vérité dans son intégralité mais c'était ce que je pouvais lui offrir à cet instant précis. Ma perte n'était pas comme la sienne mais elle n'en était pas moins là. J'avais perdu celui que j'avais été un jour, celui qui aurait eu les réponses au puzzle de ma vie. Je sentais qu'en le perdant, j'avais perdu bien plus précieux que de savoir si je préférais dormir du côté droit ou gauche du lit avant l'incident. C'était ses rêves, ses pensées, ses lignes noircis ... C'était un vide et un froid omniprésent dans mon existence que sa proximité comblait même si il l'ignorait. - Il n'y a rien à savoir ou apprendre de plus sur moi. Je suis ce que j'offre et je suis désolé si ce n'est pas ce que tu attendais comme réponse. Et les mots d'excuse étaient sincères, j'aurais aimé faire plus.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Sam 16 Jan - 19:38
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Contre toute attente, Cole avait esquissé un pas vers lui. L'avait raisonné sur sa peine. Il n'y avait pas de souffrance plus légitime qu'une autre. Lorcan aurait pu sourire si son cœur ne saignait pas silencieusement dans sa poitrine.
Toujours debout, il avait contemplé Cole sans un mot. Un peu surpris par ses questions cependant. Pas seulement parce que c'était Cole, ce type froid et impassible qui faisait enfin mine de s’intéresser à ce qu'il disait ou ressentait, mais parce que – il voulait parler de James. C'était si rare. Comme si sa mort avait fait de lui une sorte de sujet tabou. Personne n'osait parler de James ouvertement, de peur que Lorcan ne se mette à pleurer toutes les larmes de son corps certainement. Le jeune homme comprenait... autant que ça l'attristait. James n'était pas une plaie à laquelle il ne voulait toucher. Son mari l'avait forgé tel qu'il était aujourd'hui. Lui avait offert deux enfants qu'il adorait, et si c'était parfois difficile de revoir son visage, faire comme s'il n'avait jamais existé était infiniment pire.
« Tu m'offres déjà plus que ce que j'avais avant de te rencontrer. » répondit doucement Lorcan, mi amer mi redevable. Le mystère Cole ne perdait rien de ses zones d'ombre en fin de compte. Il eut un pauvre sourire triste alors qu'il se rasseyait à ses côtés. « Je crois que... je comprends ce que tu veux dire. » Il n'en n'était pas certain tant ses explications demeuraient nébuleuses, mais il imaginait que la peine restait de la peine, et qu'il n'y avait pas plus de légitimité que de nuances dans ce qu'on ressentait lorsqu'on perdait quelqu'un. « On a tous les deux perdus quelqu'un qui représentait notre vie. » Il aurait voulu dire plus. Qu'il espérait que Cole retrouve cette personne, si elle était encore en vie quelque part, seulement... les mots lui semblaient futiles. S'il y avait quelqu'un à trouver, Cole était sur le coup. Son mode de vie, sa certitude de quitter rapidement Arrowsic étaient suffisamment de témoins de sa détermination.
Lorcan l'observa de côté, un peu envieux de sa force. Cole avait une quête, une destination à trouver, alors que lui n'était plus rien. James avait disparu à tout jamais.
Ou pas, lui susurra une petite voix combative et pleine d'espoir. Le jeune homme tressaillit à cette pensée et détourna vivement le regard. L'idée d'être assis là à côté de James – non. Ses coudes sur les genoux, il enfouit sa tête entre ses mains, froides et désagréable sur la peau chaude de son visage. Mauvaise idée. Lorcan releva la tête et les frotta comme si ça pouvait l'aider à emmagasiner un peu de chaleur. Il n'oubliait pas les questions de Cole. S'il en voulait à James ? Oui. Mais certainement pas pour les raison qu'il devait imaginer. « Je lui en ai voulu de partir. » bredouilla t-il, le regard lointain, fixé sur ses mains jointes. « J'aurai pu me réveiller à ses côtés tous les matins et ça aurait été suffisant, mais lui... il avait sa propre croisade. » Il n'avait pas été dupe alors sur les raisons de son départ. James n'était pas un carriériste. Ce n'était pas l'ambition qui l'avait mené loin des siens, mais ses démons. Ceux qui le hantaient depuis l'assassinat de ses parents. Et le froid l'envahissait de nouveau, s'entendait de ses main jusqu'à ses épaules, remontait impitoyablement le long de son échine. Il lui suffisait de fermer les yeux pour revoir chaque scène. Chaque regard perdu qu'il ne lui avait pas accordé, à cause de l'inquiétude, de la colère et de la peur. Son refus de lui dire au revoir, parce que Lorcan avait refusé son départ jusqu'à la dernière seconde et que lui dire au revoir revenait à lui céder un pouce de ce terrain pour lequel il avait montré les crocs durant des jours.
« En fin de compte, c'est à moi que j'en veux. J'aurais voulu être suffisant. Assez pour le retenir... » Sa voix s'érailla sur ses derniers mots, pleine de regrets et de cette infinie tristesse que Lorcan avait appris à cacher au quotidien. Parce qu'il avait froid mais pas seulement, il se décala pour se presser contre Cole et pencher la tête sur le côté pour la reposer sur son épaule, laissant sa présence apaisante se propager dans tout son corps.
« Tu sais... » souffla t-il après un moment. « On était supposé fêter Noël. Pas avoir l'air de deux imbéciles dépressifs que le champagne rend tristes. »
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Dim 17 Jan - 15:24
Until we meet again ... if again is now
L'atmosphère avait pris une étrange tournure, et je ne savais pas vraiment comment faire avec, je tentais néanmoins un geste logique et lorsque sa tête se posait sur mon épaule, je laissais mon bras s'enroulait autour des siennes.
Un geste un peu maladroit, manquant certainement de pratique, cela allait sans dire mais un effort dans la trêve que nous avions entamés. Un réconfort que je savais inutile pour remplir le vide béant qui se trouvait à l'intérieur de lui apparemment. Culpabilisant car ce n'était guère la même peine qui me traversait, je n'avais pas la malchance d'avoir pu perdre quelqu'un autre que moi même. Je ne pouvais imaginer ce que cela pouvait lui faire et tous les mots qui se bousculait dans ma tête n'avait aucune réelle valeur sans expérience. Je le laissais donc se bercer dans mes bras un court moment, prenant sur moi même pour ne pas me figer à une telle proximité qui n'avait rien de plus comme but que d'offrir le réconfort à un homme qui avait probablement perdu une bonne partie de son coeur.
- Je ne peux pas parler pour lui mais ... Je réfléchissais à la tournure de ma phrase, comment lui présenter une alternative convenable basé sur ma propre expérience très limité. Je n'avais pas de croisade à faire mais j'avais moi aussi un but dans la vie, et être guidé par un besoin était peut être une chose que j'étais apte à expliquer, à comprendre. Je n'avais certes personne dans ma vie, mais je savais que même si c'était le cas, le besoin de savoir conduirait encore bien longtemps le fil de mon existence. Que si une opportunité s'offrait à moi, je réfléchirais longuement et je la saisirerais peut être. Non sans me promettre de revenir près de lui. Et pourquoi je pensais à cela ? Ce n'était guère comparable, nous n'avions que deux rencontres à notre actif, rien de bien comparable avec ce qu'il avait vécu avec l'homme qui avait partagé sa vie et dont il était amoureux, encore aujourd'hui.
Même si j'avais voulu, il était évident qu'il n'y avait aucune place pour moi dans son coeur. Que le fantôme de ce type était bien trop présent et j'espérais néanmoins pour lui qu'il parvienne à faire la paix et trouver de nouveau le bonheur. Bien évidemment pas avec moi, il lui faudrait des années pour guérir et je ne serais plus là d'ici là. Je pouvais tenter néanmoins de lui offrir quelques éléments le conduisant sur le chemin de la bonne direction pendant cette courte période de nos vie que nous partagions ensemble.
- Je ne pense pas que cela est eu quelque chose à voir avec ta valeur ... Je savais pertinement que je devais être plus clair, parce que je ne faisais que bredouiller des choses qu'il pourrait certainement mal interprété. Le problème était que je ne connaissais pas assez de détails et que j'extrapolais basé sur mes propres émotions. - Ce que je veux dire, c'est que je sais qu'il y a des choses qu'on a besoin de faire pour soi même ... Pour se sentir enfin en paix et arrêter les fantômes qui tourmentent notre existence. Une chose qu'il avait besoin de faire pour lui même, et peut être même pour vous. Je ne prétends pas savoir ce qu'était votre histoire mais je doute que tu devrais te dévaloriser ... Tu es quelqu'un de bien, du peu que je sais de toi. Je laissais un sourire désabusé orné mon visage et l'amertume de mes émotions remontaient à la surface. - Tu as eu de la compassion pour un type comme moi après tout ... Je finissais par enlever mon bras de ses épaules, le contact bien trop perturbant et me laissant chancelant et indécis quand à la suite des évènements.
Une chose était clair néanmoins, je n'avais ni l'envie, ni le coeur de finir la soirée en profitant de son besoin de retrouver ce qu'il avait perdu. Je n'étais pas sur d'avoir la force d'être un substitut de chaleur pour une personne qui me troublait plus que je ne saurais le dire. J'étais probablement égoïste et pas ce dont il avait besoin, mais je ne pouvais taire la jalousie sourde qui gâchait la moindre perspective d'intimité avec lui. Je ne voulais pas non plus le faire regretter de m'avoir fait des confidences et c'était un cruel dilemme auquel je me retrouvais confronté.
- Et je pense qu'il n'y a rien d'imbécile à être un peu triste. C'est Noël, c'est normal qu'il te manque.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Dim 17 Jan - 18:11
Until we meet again ... if again is now
Pelotonné tout contre Cole, Lorcan se sentait bien. Juste bien. Et pour une fois ce bien-être n'était pas associé au désir de plus. De ce que l'ancien militaire était incapable de lui offrir.
S'il avait eu quelques gènes félin, Lorcan aurait pu ronronner. Ce n'était pas grand chose, mais c'était un geste tendre, et Cole ne l'avait pas habitué à ça. « Je ne peux pas parler pour lui mais... Je ne pense pas que cela ait eu quelque chose à voir avec ta valeur. » entendit-il, à travers son cocon de chaleur. « Je ne sais pas. » admit-il à moitié. Il aurait haussé les épaules s'il n'était pas aussi confortablement installé. « Ce que je veux dire, c'est que je sais qu'il y a des choses qu'on a besoin de faire pour soi même ... Pour se sentir enfin en paix et arrêter les fantômes qui tourmentent notre existence. Une chose qu'il avait besoin de faire pour lui même, et peut être même pour vous. Je ne prétends pas savoir ce qu'était votre histoire mais je doute que tu devrais te dévaloriser ... Tu es quelqu'un de bien, du peu que je sais de toi. » Le jeune homme releva les yeux pour rencontrer son sourire. « Un véritable compliment ? » susurra t-il amusé. « Tu as eu de la compassion pour un type comme moi après tout ... »
« Ah. » approuva Lorcan tout prêt à démentir cette partie là. Sauf que Cole en avait décidé autrement. Son bras relâcha ses épaules, signe que l'heure du micro câlin était venue. Une moue indignée passa rapidement sur ses lèvres, mais Lorcan la musela aux nouvelles paroles pleine de sagesse de son effarouché d'ex-coup d'un soir. « C'est normal mais ce soir je suis avec toi. » dit-il, en s'efforçant de retrouver un peu de consistance. « Et pour info, je n'ai jamais mis qui que ce soit dans mon lit par compassion. »
Ni pour aucune raison autre que son physique. C'était mal, mais Lorcan avait droit à une trêve de temps en temps. La trêve de Noël, voilà. Cole était sa trêve de Noël. Et coucher avec un homme tel que lui ne faisait pas de lui un garçon facile. Ce n'était pas son incroyable beauté ténébreuse qui avait fait le boulot. C'était James. Est-ce que c'était pire ou mieux que de se consoler dans les bras d'un beau spécimen tout court ? Aucune idée.
« Mais c'est gentil de me dire ça. Je suppose que de toute façon, on ne le saura jamais vraiment. » La question le hanterait toujours. Quelle emprise son désir de justice avait-il exercé sur James ? Il l'avait mené loin d'eux, jusqu'à sa mort, songea t-il avec désarroi. Ses lèvres pincées, bien que les paroles de Cole faisaient leur chemin, soulevant d'autres questions plus insidieuses auxquelles il n'aurait jamais de réponse.
Et maintenant ? Lorcan releva le nez du matelas. Rentrer chez lui était toujours une option valide, l'ennui, c'est qu'il n'en avait pas envie. Cole n'était pas assez communicatif pour lui dire s'il préférait qu'il reste ou s'en aille. Donc... ne restait que son avis, et son instinct. Qui lui disait qu'il manquait une chose essentielle à leur soirée. « Oh je sais. » éructa Lorcan, frappé par un éclair de génie. Et le mot génie s'imposait avec encore plus d'évidence lorsqu'il alla fourrager dans sa veste à l'entrée de la chambre, pour en sortir un briquet en forme de lampe à huile. La bonne lampe à huile d'Aladdin avec une jolie petite flammèche qui jaillissait quand on l'activait.
Il revint de planter face à Cole avec enthousiasme. « Tadaaaa. » Dans un clic, la flamme surgit du bec de la lampe. « Ton cadeau de Noël ! C'est un gosse que j'ai pris en charge quelque temps à l’hôpital qui me l'a offert. C'est le symbole des infirmier, la lampe à huile, rien à voir avec Aladdin, mais moi j'fume pas alors ça me sert à rien. Toi en revanche... » Il modifiait un poil la réalité. S'il le gardait sur lui, ce n'était pas temps pour son absence de clope à allumer qu'à cause de sa peur du noir. Il avait tout un tas d'autre loupiotes de toute manière, et un briquet, c'était un cadeau tout désigné pour cette cheminée sur patte. « Crois pas que je soutienne ton tabagisme. Tu devrais arrêter, conseil d'infirmier engagé dans la survie des poumons innocents. Mais en attendant, joyeux Noël ! »
Et il lui agita sous le nez avec toute l'insistance dont il était capable, parce que refuser un cadeau, ça ne faisait pas, mais que Cole en était bien capable. « Et si t'as pas d'idée de cadeau pour moi, une nuit avec toi ferait parfaitement l'affaire. Pas de sexe, promis ! C'est pas une ruse pour te voler ta vertu contre ton gré. » ajout-il parce qu'il était faible et profiteur.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Dim 17 Jan - 19:34
Until we meet again ... if again is now
Avec moi, j'en doutais fortement mais je n'avais pas le coeur de le contredire ou lui brisait l'illusion dans laquelle il se berçait. Le confort d'un corps qui n'était même pas celui qu'il désirait réellement.
Je pouvais comprendre sa faim de combler la solitude, que trop bien d'ailleurs. C'était la raison qui m'avait poussé à accepter sa requête de passer la soirée ensemble. Pour une soirée, je pouvais peut être prétendre aussi que la réalité n'était pas ce qu'elle était. Sauf que me mentir à moi même n'était pas une option que j'envisageais bien souvent. Parce que j'avais beaucoup trop de vérités à affronter. Je fuyais peut être dans une course sans fin par peur de ce que je pourrais découvrir mais je ne me mentais pas. Il n'y avait eu personne pour m'attendre à mon réveil, et si j'étais vraiment une horrible personne ? Si ma mémoire avait décidé d'erradiquer ma vie d'avant parce que ma conscience ne supportait plus de se regarder dans un miroir. Peut être étais ce ma punition après tout ? Une douce torture dans laquelle je m'engouffrais à pied joint. Accepter des bribes d'attention de la part de cet homme qui n'avait même probablement aucune envie de plus que de se réconforter un peu. J'étais stupide, et me détestait un peu d'être aimanté de cette manière.
Après j'avais toujours su faire preuve d'un sang froid et d'un détachement parfait ... Sauf depuis qu'il était entré dans mon existence. J'accumulais les faux pas, je brisais mes règles pour ... Aucune raison valable. Je laissais le son de sa voix berçait mes oreilles et feignait ne pas m'apercevoir de cette lueur hantant son regard. Résistant à l'impulsion de savoir si ce qu'il faisait avec moi, le rendait malade de culpabilité vis à vis de cet homme invisible qui semblait bel et bien une présence palpable dans la pièce à cet instant.
Le regardant s'activer et aller prendre un objet dans sa poche, je me retrouvais bientôt avec un objet en forme de lampe à huile devant le nez. Un cadeau ? Pourquoi m'offrir un cadeau, c'était idiot. Il ne me devait rien, et nous n'avions certainement pas organisé cette petite soirée improvisée pour s'offrir des présents au coin du feu, ou en tous les cas, je ne pensais pas que ce fut la question.
Je relevais le regard sur lui, confus et incertain, avant de m'emparer de l'objet pour éviter de le vexer, le métal lourd au creux de ma paume, je fixais l'objet comme ci il s'agissait d'une bombe à retardement. Qu'étais je supposé dire ? Merci probablement, non ? C'était la tradition. Je n'avais pourtant pas vraiment mérité l'attention et me retrouver un peu à court de mot. Lui laissant le luxe de réclamer son cadeau de Noël.
- Je croyais que mon cadeau, c'était le monopole de la télécommande ? Et peut être que mon ton tombait bien trop plat pour que la blague soit un succès et je grimaçais, me justifiant rapidement sur mon humour endommagé. - Mauvaise plaisanterie, désolé. Je laissais la contrition s'affichait sur mon visage ainsi que la sincérité de cette dernière. Je n'avais aucune envie de le blesser, surtout pas quand je l'avais vu si vulnérable, que je savais que cette fragilité était encore bien présente sous son épiderme malgré son éclat d'énergie et de jubilation devant le petit cadeau qu'il m'avait fait. Un fin sourire naissant sur mes lèvres à la pensée. C'était mon premier cadeau, et j'en étais étrangement touché. Je n'avais même pas besoin de cadeau réellement, mais cet objet était un peu un rappel que pour une fois, j'avais touché la vie de quelqu'un de manière positive.
- Merci pour le cadeau, Lorcan. L'émotion étranglait un peu mes mots et je me détournais pour cacher mon embarras passager, désespéré de montrer des émotions beaucoup trop vive pour ce que requérais de recevoir un simple briquet. Je le serrais un court moment, avant de le poser sur ma table de chevet et me retourner vers le jeune homme, un peu plus en contrôle de mon agitation passagère. - Tu sais bien que je n'ai pas peur de me faire voler ma vertu, n'est-ce pas ? Je fronçais les sourcils avant de rajouter, incertain. - Tu comprends bien qu'il ne s'agit pas de ne pas ...avoir envie de toi ? Je passais une main sur ma nuque. - Je veux juste faire les choses bien parce que j'ai de l'estime pour toi. Je secouais la tête, un peu pour moi même avant de laisser un court soupir franchir mes lèvres.
- Tu peux rester là, ce soir ... Je n'ai pas vraiment envie d'être seul non plus. Je lui lançais avec une expression appréhensive, osant dire à haute voix ce genre de chose.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Dim 17 Jan - 21:26
Until we meet again ... if again is now
Cole avait fait une blague. Une blague sur son cadeau tout pourri, mais là n'était pas la question. Cole-avait-fait-de-l'humour. Incroyable !
Lorcan le dévorait des yeux alors qu'il observait le briquet au creux de sa paume, un fin sourire illuminant son visage. Pour la première fois de la soirée, il n'était ni triste, ni accompagné d'un constat dramatiquement lugubre. « Merci pour le cadeau, Lorcan. »
« De rien. » roucoula Lorcan, trop heureux pour feindre correctement la nonchalance. Tout se passait à merveille. Cole allait accepter sa toute petite demande de rien du tout. Il allait accepter !
« Tu sais bien que je n'ai pas peur de me faire voler ma vertu, n'est-ce pas ? Tu comprends bien qu'il ne s'agit pas de ne pas ...avoir envie de toi ? » Aïe. Ça se corsait. A cette question, Lorcan n'avait pas l'ombre d'un début de théorie de réponse. Cole était une énigme. Une énigme qui avait couché avec lui... ce qui devait vouloir dire qu'effectivement il devait le trouver à son goût. Au moins un peu. « Je veux juste faire les choses bien parce que j'ai de l'estime pour toi. »
De l'estime. Cole avait de l'estime pour lui. Okay. Cool ! Mais euh... qu'est-ce qu'il entendait par là au juste ? Tout à coup Lorcan eut l'impression d'être une princesse à l'époque féodale. Il n'était pas une fille ! Et pourquoi son cerveau dérivait dans des zones aussi inappropriées ?
Heureusement, Cole le détourna de son ébauche de conte de fée en l'autorisant à rester pour la nuit. Le jeune homme éclata d'un « Oui ! » victorieux. « Est-ce que t'as une brosse à dent en rab ? » Question stupide. Pourquoi un type aussi solitaire aurait des stocks de brosse à dent. « Okay, non t'en as pas. Je peux te piquer la tienne ? » Un petit sourire machiavélique prit place sur ses lèvres. « Si t'as de l'estime pour moi, t'es obligé de me prêter ta brosse à dents. » le nargua t-il gentiment. Quoi ? C'était la deuxième chose la plus gentille qu'il lui ai dis ce soir ! Il allait tellement lui ressortir à toutes les sauces.
Il disparu dans la salle de bain sans attendre de réponse. Lui chipa sa brosse à dents, étala dessus un gros paquet de dentifrice (Lorcan croyait toujours que plus de dentifrice = plus d'efficacité, c'était un raisonnement puéril qu'il avait sans doute développé à 4 ans mais deux décennies plus tard c'était toujours aussi tenace) et repassa la tête dans l'embrasure de la porte pour défier Cole du regard une nouvelle fois. « De l'estime ! » claironnait-il en agitant la brosse. Ce qui devait arriver arriva. Un tas de dentifrice gicla de la brosse pour aller se ficher mollement dans le mur. « Oh merde ! » Effaré par sa connerie un nano-seconde, il repris ses esprits et racla le mur avec un doigt. « Te marre pas ! » s'écria t-il en disparaissant dans la salle de bain de nouveau. Pour se laver les dents cette fois.
Il avait gagné une nuit avec Cole ! Avec Cole qui l'estimait. Lorcan ne se montrait pas sous son jour le plus séduisant, mais il était heureux et flatté. Et lorsqu'il était heureux, le jeune homme devenait joueur et expansif.
Il revint de la salle de bain, un peu plus frais et bien décidé à profiter de ce petit moment qu'il avait extorqué à Cole avec force de patience. « Retourne toi. » demanda t-il alors que ce dernier lui suivait des yeux. « Allez ! » Il retira son t-shirt, déboutonna son pantalon tout en lui jetant un regard amusé. « J'suis un garçon pudique. Sauter sur un inconnu en pleine nuit, c'est pas comme se déshabiller en pleine lumière ! » mentit-il sans essayer d'être crédible, pour ajouter cinq secondes plus tard. « Surtout devant quelqu'un qui a de l'estime pour moi. » Une fois en caleçon, l entra dans le lit, bien planqué sous la couette. Jouer le jeu de Cole l'amusait plus de raison. Lorcan espérait qu'il n'allait pas le prendre comme une moquerie. « Voilà, tu peux venir. » dit-il en lui ouvrant le lit avant de jeter un œil, son tout premier coup d’œil sérieux et concerné, vers les bougie. « On peut laisser les bougies allumées ? » Parce que Cole allait éteindre la lumière s'il venait se coucher et que Lorcan ne tenait pas à se retrouver dans le noir, même s'il n'était pas totalement prêt à admettre cette honteuse petite tare.
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Sujet: Re: Until we meet again ... if again is now || Lorcan Sam 23 Jan - 16:59
Until we meet again ... if again is now
Tel une tornade, il ravageait tout sur son passage et chamboulait mon existence sans se soucier des conséquences.
Tel un spectateur impuissant, j'étais fasciné, partagé entre l'horreur et la beauté de ce phénomène météorologique qui nous laissait victimes de ses humeurs. Nous épargnant, ou nous ravageant sans préjugés. Je restais au bord du lit, alors qu'il s'agitait dans tous les sens, visiblement heureux d'une victoire qui était déjà sienne.
Je n'étais guère certain de savoir si il était moqueur ou simplement malicieux et dans l'ignorance j'optais pour l'option la moins blessante. Même si cela n'aurait pas été bien étonnant pour moi que de le voir se moquer de mon manque de manière, de ma façon de dire les choses.
Je retenais aussi la grimace d'horreur à l'évocation de partager la même brosse à dents qu'un quasi inconnu, j'étais presque certain que ce n'était pas vraiment dans les moeurs. Nous n'avions même pas échangé notre salive ce soir, mais par moment il se comportait avec moi comme ci il me connaissait depuis toujours et c'était déstabilisant pour moi qui ne me connaissait que très peu. Voir pas du tout.
Mais une chose était certaine, j'avais du mal à suivre sa cadence et il revenait déjà vers moi que je n'avais pas encore commencé mon rituel de sommeil. Je fronçais les sourcils et tentait de lui faire un sourire à sa tentative d'humour, mais incertain de la qualité derrière la blague, cela ressemblait probablement à une grimace presque instable.
Je reprenais un peu prise à la conversation alors qu'il était déjà bien installé confortablement dans le lit, et que le tournis cessait un peu. Je le regardais encore un peu abasourdi par l'activité qu'il avait produit. Et je répondais distraitement - Euh ... si tu veux. Mes sourcils se fronçaient alors que je me levais à mon tour finalement pour prendre la direction de la salle de bain. - Je vais ... Je jetais un pouce au dessus de mon épaule, et lui lançait encore un regard un peu désemparé et filait dans la salle de bain. Compulsivement je rangeais tout ce qui avait été dérangé par le cyclone qui attendait bien sagement dans mon lit.
J'entrouvrais la fenêtre, fumant une cigarette et prenant une pause dans toute cette agitation avant d'écraser le mégot sur le mur extérieur et mettre le mégot dans la poubelle. Je jetais un regard dubitatif à la brosse à dent, incertain. J'avais développé certaines tares depuis ma sortie de l'hopital, ou des réflexes de toujours que je m'ignorais. Je survolais la brosse à dents, notant mentalement dans racheter une nouvelle le lendemain, et utilisait mon doigt pour y mettre un peu de dentifrice et nettoyait du mieux que je pouvais mes dents. Les relents du goût de cendres se trouvant dans ma bouche également. Je sortais un peu de fil dentaire, et enlever ce que mon doigt n'avait pas pu déloger des interstices. Je finissais par me passer un peu d'eau sur le visage.
Je revenais dans la chambre, et me déshabillait calmement, prenant soin de plier mes vêtements et les poser sur une chaise, en profitant de même pour faire pareil avec les siennes. Je finissais par me retourner vers lui, vêtu uniquement de mon boxer. Encore hésitant de la marche à suivre, je finissais néanmoins par éteindre la lumière et me glissait dans le lit à la lueur des bougies. Je me posais sur le côté, mon dos face à lui. C'était étrange d'avoir quelqu'un partageant son lit, et je devais admettre que mon manque d'habitude me rendait peut être un peu tendu. - Bonne nuit, Lorcan. Les mots glissaient de ma bouche, s'élevant dans les airs alors que je laissais mes paupières se clore, mais je savais déjà que le sommeil ne serait pas prêt de me gagner. Pas tant que je n'entendrais pas sa propre respiration se ralentir et me signaler qu'il avait sombré dans le sommeil lui même. Je savais qu'il serait probablement disparu au petit matin, et je profitais de ce court moment ou je n'étais pas seul au monde.