“You've got my head spinning, I don't know where to go from here„ Blythe. Deux syllabes. Deux Voyelles. 4 consonnes. Tout était multiple de deux chez elle. Alors pourquoi désormais était-elle seule, seule sans moi. Durant 5 mois, je n’imaginais pas Blythe sans Ezra. Et vice versa. Et pendant qu’elle était au loin, j’étais avec Olivia. Mariage rapide, divorce d’autant plus rapide. J’ai voulu tester une vie sans Blythe. Peine perdue. Elle ne vaut pas la peine d’être vécu. Et me voilà, seul, errant dans les rues, sans savoir quoi chercher. Je vivais dans un hôtel, depuis plus d’une semaine. Mes recherches n’étaient pas très fructueuses. Etait-ce parce que j’avais peur de la retrouver ? Peut-être… Parfois, j’ai peur qu’elle aille pu m’oublier. Le vent souffle et le froid est désagréable. Je regarde les vitrines des magasins sans vraiment y faire attention. Je me sens inutile, blasé, sans elle. Quand on y pense, Blythe, c’est quoi pour moi ? La sœur de mon meilleur ami ? Un amour indécent de 5 mois ? Oui. Pourtant, ce fut 5 mois parfait. Est-ce égoïste de vouloir revivre ça ? Je me pose trop de questions. Je suis là, donc je dois la trouver. Je suis venu pour ça, donc je vais la trouver. Prions simplement pour que je la retrouve vite, et qu’elle oublie ce qui s’est passé, qu’elle me pardonne… Mes pas se firent de plus en plus durs. Marcher ne intéressait plus. J’avais l’impression que cela ne menait à rien. Mais à ce moment là, je relevais la tête et vit Blythe, en train de poster une lettre. Moins de 20 mètres nous séparait. J’avançais plus vite, sans courir, mais arriva près de la boîte aux lettre, alors qu’elle partait, le dos tourné. Doucement, j'attrapai son poignet, et elle se retourna rapidement, un air agacé sur le visage. Très, vite, son expression changea pour un air étonné, terrifié peut être ? Que sais-je ? Je lui souriais tendrement avant de dire: « Blythe… » Que pouvais-je dire d'autre ? C'était stupide, oui c'était elle, oui c'était son regard chocolat qui me scrutais, cherchant si j'étais réel et bien là. Oui, je n'aurais rien pu dire d'autre. Parce que sinon, j'en aurais trop dit.

"You are the best thing that's ever been mine"

Ezra. Quatre lettres. Deux syllabes, deux voyelles, deux consonnes. Deux. Nous l’étions. Ezra&Blythe. Blythe&Ezra. Mais, j’avais tout gâché. Ma main tremblotait alors que le stylo glissait sur la feuille. Est-ce vraiment une bonne idée? Après tout, je ne lui avais plus donné de nouvelle depuis trop longtemps. Etait-ce trop tard, m'avait-il oublié? Toodle m'avait été d'une grande aide, un petit message et l'adresse d'Ezra était dans mes mains. Pourtant, mon frère m'avait dis cette chose : "Tu risque d'être déçue Blythe, c'est une mauvaise idée". Mais j'étais têtue et lui écrire était devenue une obsession, il le fallait. Je le voulais. Ezra me manquait trop.

Il m'ouvrait la porte et je montais dans sa voiture, il disait “"tu es jolie ce soir"” et je me sentais parfaitement bien. Et c'est pourquoi je l'aimais. Ezra était parfait. Je fermais l'enveloppe délicatement avant de me diriger vers la première boite postale que je trouverais.

Je m'arrêtais devant cette petite boite d'où tout partirait. Ezra, la lettre, une possible réponse. Je tenais le bout de papier dans mes mains regardant une dernière fois l'adresse d'Ezra.

Mr ST-JAMES, Ezra
16, St-Julian's Road
Hampstead NW1
LONDON
United Kingdom


C'est avec maladresse que je glissais enfin la lettre avant de revenir sur mes pas pour rentrer à la maison. Je savais que j'avais fais une erreur. Ezra ne m'avait certainement pas pardonné. Je senti soudainement une main encerclé mon poignet et je me retournais avec vivacité pour regarder mon prétendu agresseur. J'étais agacée mais lorsque mes yeux rencontrèrent rapidement ce bleu acier, je me noyais d'un seul coup. Ce n'était tout simplement pas possible. « Blythe… ». Sa voix résonnait dans ma tête.

Ezra. Mon Ezra. C'était insensé. Je devais lui envoyer une lettre et il devait me répondre. Pas apparaitre devant moi lorsque je glissais l'enveloppe dans la boîte postale. Je devais être malade, fiévreuse. J'étais trop fatiguée. Voilà l'explication à cette hallucination. Ce n'était pas Ezra, c'était une hallucination due à la fièvre. Je tentais tout de même une approche, histoire que ma psychose se confirme. « Ezra ? ».

Que pouvais-je dire d'autre. Après tout, ce n'était qu'une hallucination, trop d'effort, trop de pensées envers lui. Cette sensation qui me serrais le poignet. Je m'était surement accrochée à quelque chose et la folie m'avait frappé. Ca ne pouvait pas être lui. Il était à Londres. Il avait décidé de rester près de son père afin qu'il soit fière de lui. Un an et demi était passé depuis mon départ et je n'avais pas eu de nouvelle de lui. Il n'avait pas cherché à me recontacter, il n'avait pas donner de message à me faire parvenir par Toodle. Rien. Ca ne pouvait pas être lui. C'était juste mon imagination qui me jouait des tours.