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 I just need light.

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MessageSujet: I just need light.   I just need light. EmptyDim 21 Aoû - 22:20


i just need light
« light in the dark as i search for the resolution. »



Journée de merde, semaine de merde, mois de merde… vie de merde ! Tel était les mots qui tournaient en boucle dans son esprit depuis qu’il avait emménagé à Arrowsic. Alors qu’il pensait que les choses seraient plus simples une fois qu’il serait ici, alors qu’il imaginait que le pire était derrière eux et bien, il se rendait compte de l’erreur grotesque qu’il avait faite. Colton Aames s’était gentiment fait dupé par des rêves trop grands pour l’homme qu’il était, ou du moins, qu’il devait devenir. Il avait eu l’espoir un peu naïf de se faire une place ici, de trouver des gens qui lui montreraient le chemin à suivre et, si parfois il était comblé à ce niveau, il ne pouvait s’empêcher de penser que c’était peu suffisant. Il avait besoin de vrai pilier où se poser puisqu’Angus était tout bonnement incapable de lui bâtir ce dernier. Pire même, il était, encore et toujours, la cause de tous ses problèmes. Ce jour là encore Colton s’était vu agacé par la sonnerie agaçant du portable de son meilleur ami. Et toujours la même personne au bout du fil. Cette petite amie qu’il détestait. Cette barrière entre lui et son autre. Cette fille qui avait ce que lui n’avait pas. Il avait résisté jusqu’en fin d’après-midi, s’occupant l’esprit avec diverses lectures ou avec une mélodie ou l’autre chantonnée à la volée. Mais ça n’avait plus suffit. Exaspéré de se savoir de trop, il avait simplement pris ses affaires avant de mettre les voiles. Comme toujours, il avait son matériel de base. Ce qui le quittait rarement, même pour une petite balade. Son fusain, son cahier à croquis, ses clopes, ses clés et son téléphone portable qu’il n’utilisait pourtant qu’à de très rares occasions. Comment à son habitude, il avait erré sans but précis, cherchant l’inspiration là où l’on voudrait bien la lui donner. Mais rien, pas même un papillon ne lui donna l’envie d’émouvoir son crayon. Agacé et facilement irritable, Colton avait alors sortit le petit boitier qui somnolait au fond de sa poche. Il avait alors fureté dans le répertoire à la recherche d’un nom pour le sortir de sa léthargie. Il y passa de longues minutes, se faisant un avis sur chaque personne énumérée et ce ne fut qu’à la dernière lettre de l’alphabet qu’il avait finalement arrêté son choix. Zephyr. Il l’avait alors appelé et sans tergiverser pendant des heures, il lui avait simplement donné rendez-vous au phare. Pourquoi là ? Il n’en savait rien. Mais il le sentait bien cet endroit et puis, rien de mieux que d’observer l’horizon avec une amie. Ou quelque chose dans le genre. Dès qu’il eut raccroché, il s’était dirigé vers le lieu de rendez-vous. Ses pas l’avaient guidés sans qu’il n’ait besoin de regarder où il allait. De toute façon, ses pensées étaient bien trop occupées. Par lui, encore et toujours lui. La vie était vraiment mal faite ! Pourquoi fallait-il toujours que l’on tombe amoureux de ceux qu’il ne fallait pas ? Soupirant, Colton avait commencé à monter les marches qui menaient au sommet du phare, mais en plein milieu, il s’effondra. Ses jambes s’étaient dérobées sous lui et il n’avait plus la force de se remettre sur pied. Agacé par sa fragilité enfantine, il avait sortit son paquet de cigarettes et s’en était allumé une. Accueillant la fumée toxique avec intérêt. Et puis, finalement, elle était arrivée. Sa sauveuse du jour, son amie le temps d’un rien, son chemin semé d’embuche… A peine avait-il vu sa silhouette qu’il avait lâché, morose : « Journée de merde et déjà tu m’emmerdes… » La pauvre venait d’arriver et déjà il l’agressait. Aspirant une nouvelle bouffée de nicotine, Colton jaugea les prunelles de Zephyr avant d’ajouter, un sourire triste aux lèvres : « Désolé. » Simplement ça, rien de plus.


Dernière édition par Colton Aames le Lun 22 Aoû - 16:42, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: I just need light.   I just need light. EmptyLun 22 Aoû - 1:57


i'll come back, when you call me, no need to say goodbye.


Une nouvelle insomnie était venue condamner la nuit de Zephyr à une suite de longues et interminables heures d'ennui. Heures durant lesquelles ses pensées avaient longuement vagabondé sur son passé et la vie qu'elle menait à présent depuis quelques mois à Arrowsic. Un silence de mort régnait dehors, uniquement troublé par quelques craquements de feuilles et de branches bercées par le vent. A vrai dire ce n'était pas ce calme reposant qui perturbait la jeune fille : le bruit du vent elle commençait à le connaître et, aussi agréable soit-il, elle n'en avait pas grand chose à faire. Ce qui la dérangeait était ce silence dont elle commençait fortement à se lasser. Un silence qui l'accompagnait presque chaque jour dans cette ville sans vie comparée à ce qu'elle avait pu connaître. Arrowsic n'était décidément pas une ville très animée et Zephyr avait bien du mal à s'habituer à ce rythme qui, il fallait bien l'avouer, était très lent. Les heures passaient et se ressemblaient bien trop à son goût. Ses pensées finirent par se tourner vers Jay, ce qui n'était pas une grande surprise. Elle savait pertinemment qu'elle penserait à lui, ce n'était qu'une question de temps. Jay, son départ alors qu'elle n'avait que onze ans, une absence totale pendant six ans sans aucune lettre ni nouvelle. Et enfin son arrivée à Arrowsic, dans l'unique et désespéré but de le revoir. Allongée sur son lit, la jeune fille fixait désespérément le plafond, immobile. La lumière du jour lui picota doucement les yeux, rougis par le manque de repos. Ses paupières commencèrent à se fermer, lentement mais sûrement. Le sommeil se décida enfin à la prendre aux alentours de six heures du matin.

Une sonnerie aigüe et soudaine tira la jeune adolescente du repos qu'elle avait si longtemps cherché. Sa main chercha à tâtons l'objet de ce dérangement, dont elle s'empara au bout de quelques secondes. Zephyr répondit ainsi à son téléphone, d'une voix encore ensommeillée. C'était Colton qui lui donnait rendez-vous au phare. C'est seulement à ce moment là qu'elle se rendit compte de l'heure qu'il était et à laquelle elle ne s'attendait pas vraiment. La journée avait défilé sans qu'elle ne s'en aperçoive, plongée dans un sommeil agité mais profond. On était en fin d'après-midi à présent. Assurant au jeune homme qu'elle serait au rendez-vous, elle raccrocha et quitta difficilement ses draps. Après quelques minutes passées sous la douche, la jeune fille s'habilla rapidement et quitta sa chambre. Ses pas la guidèrent vers le phare, rare lieu qu'elle pouvait contempler des heures durant sans pour autant s'en lasser. C'est seulement à quelques mètres du phare que Zephyr se demanda ce que pouvait bien lui vouloir le jeune Colton. Ils étaient amis, bien entendu, ou du moins entretenaient une relation qui s'y rapprochait. Quelle que soit la raison de son appel, elle n'allait de toute façon pas tarder à le découvrir. Montant les marches avec une certaine lenteur, la jeune fille se surpris à maudire la cigarette qui meurtrissait ses poumons et rendait son souffle court. Quelque peu essoufflée mais bien décidée à ne pas s'arrêter, elle n'eut cependant pas d'autre choix quand elle remarqua qu'une silhouette visiblement découragée lui barrait la route, assise en plein milieu des marches. « Journée de merde et déjà tu m’emmerdes… » Avant même d'avoir eu le temps de dire un mot, cette voix morose et découragée qu'elle reconnut aussitôt s'éleva à ses oreilles. « J'avais oublié que la politesse et toi ça fait deux. » répliqua-t-elle avec un léger soupir d'exaspération. « Désolé. » ajouta-t-il alors simplement, accompagné d'un sourire loin d'être joyeux. « Y'a pas de mal. » Ce genre d'excuse vide d'émotion alarma légèrement la jeune fille, qui fronça les sourcils et s'assit à ses côtés. « Tu m'as pas l'air en forme, Colton. » Une simple constatation mais qui, pour Zephyr, signifiait qu'elle prêtait une oreille attentive à ce qu'il voudrait bien lui dire. Jetant un rapide coup d'oeil plein d'envie à la cigarette qu'il tenait dans sa bouche, elle finit par poser ses yeux dans ceux du jeune homme.


Dernière édition par Zephyr Ana Roseberry le Sam 24 Sep - 16:47, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: I just need light.   I just need light. EmptyLun 22 Aoû - 16:41

Alors qu’il avait vu Zephyr arrivé, Colton ne put s’empêcher de s’en vouloir. Il n’aurait pas du l’appeler. Pourquoi l’avait-il fait ? Honnêtement, il n’en n’avait plus aucune idée. Parce que l’amitié, c’est à cela que ça sert, sans doute… Mais il avait toujours été un ami pitoyable et bien davantage encore lorsqu’il été de mauvaise humeur. Il n’avait qu’à constater la façon désagréable qu’il avait eu de l’accueillir. C’était bien malgré lui qu’il se montrait parfois si froid. Il n’avait jamais été capable de refreiner ses émotions, il ne savait pas comment faire. Et ceux qui en pâtissaient le plus était ceux qui le méritaient le moins. Elle était drôle la vie, à toujours mettre des bâtons dans les roues là où il n’y en avait pas besoin. « J'avais oublié que la politesse et toi ça fait deux. » A l’entente de cette réplique et du soupir exaspérer de la jeune fille, Colton ne put que s’en vouloir davantage et s’excuser platement pour ce désagrément. Bien sûr, il ne l’avait pas appelé pour lui prendre la tête avec ses problèmes, mais étrangement, il avait la sensation de devoir expliquer son malaise. Peut-être que sinon, ils n’arriveraient pas à s’entendre. « Y'a pas de mal. » Si, pour lui, il était évident qu’il y avait du mal. Il se rendait compte que son attitude, peu importe les raisons, ne pouvaient pas se résumer à une simple agression alors qu’elle avait eu le gentillesse de se déplacer. Rien que pour lui. Alors qu’il n’avait donné aucune explication à sa requête et qu’on aurait pu croire qu’il l’avait même forcée malgré lui.

Alors qu’elle fronçait les sourcils et s’installait à côté de lui, Colton soupira lourdement. Comme si tout l’ennuyait et que rien ne pourrait apaiser le trouble qui malmené l’intérieur de sa poitrine, agitant son palpitant plus que nécessaire. Il déposa l’une de ses mains sur le genou de la jeune fille alors que de l’autre, il se contentait de tirer une nouvelle taffe de la cigarette qu’il tenait. « Tu m'as pas l'air en forme, Colton. » Un sourire en coin glissa sur les lèvres du jeune homme alors qu’il déposait son regard dans les prunelles azurées de son amie. « Tu m’as pas dit que tu étais devin ! » Sarcasme qu’il envoya à la volée, incapable de trouver une autre réponse. Il garda le silence durant quelques minutes, se contentant d’absorber la fumée nocive de la clope qui lui jaunissait les doigts. Et au bout d’un temps qui lui sembla une éternité, il tendit le bâtonnet à la jeune fille. « Tiens, tu veux ? Ca ne m’aide pas de toute façon. » Pas faux ! Si certaine personne prenait la cigarette pour exutoire, ce n’était pas le cas de Colton. La plupart du temps, il se surprenait à penser qu’il le faisait uniquement pour la beauté du geste. Ou peut-être simplement pour s’abîmer les poumons un peu plus. S’il tombait malade, peut-être qu’on lui apporterait un peu plus de considération et alors, peut-être qu’il n’aurait plus cette sensation d’être totalement seul. Sa tête bascula alors sur l’épaule de son amie alors qu’il cherchait encore les mots pour expliquer sa mauvaise humeur du jour. « Je suis tellement fatigué, Zeph. Tu peux me dire ce que je fais ici à vivre avec un con ? Tu peux me dire le sens de ma vie ? Parce que, franchement, moi, je me suis perdu… » Le son de sa voix était las alors qu’il examinait la situation avec un semblant de détachement. Mais se rendant compte de l’attitude égoïste qu’il pouvait laisser transparaitre, Colton releva la tête et demanda avec sérieux ; « Et toi, ça va ? T’as des poches sous les yeux… » Peut-être avait-elle a trouver le sommeil, elle aussi ?
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MessageSujet: Re: I just need light.   I just need light. EmptyLun 22 Aoû - 21:01


i'll come back, when you call me, no need to say goodbye.


Zephyr avait rejoint Colton à ses risques et périls, et elle allait visiblement en payer le prix. L'humeur de ce dernier semblait exécrable, ce qui ne l'étonna pas plus que ça. En effet le jeune homme n'était pas connu pour sa joie de vivre à tout épreuve, et la jeune adolescente ne pouvait que le comprendre. Après tout, de quoi pouvaient-ils bien se réjouir dans cette petite vie de merde qu'ils menaient ici ? Les deux amis partageaient des pensées similaires sur de nombreuses choses, ce qui expliquait certainement qu'ils se fréquentent aujourd'hui. Il posa une main sur son genou alors qu'un sourire apparaissait discrètement sur ses lèvres. « Tu m’as pas dit que tu étais devin ! » Les yeux plongés dans les siens, la jeune fille réprima un rire. « Si je te l'avais dit, mes dons ne seraient plus impressionnants du tout. » Elle avait pris l'habitude de ses sarcasmes, sarcasmes qu'elle aimait utiliser presque aussi souvent qu'il le faisait. Un profond silence s'installa, lourd mais pas gênant pour autant. Enfin, Colton lui tendit sa cigarette. « Tiens, tu veux ? Ca ne m’aide pas de toute façon. » Elle acquiesça et tira une taffe sur l'objet de sa convoitise. La fumée à laquelle elle était pourtant habituée lui piqua la gorge dans une désagréable sensation d'oppression. La cigarette ne lui provoquait aucun plaisir, seulement une légère libération qui n'avait rien à voir avec la nicotine. Elle ne s'expliquait pas ce soulagement, et à vrai dire elle ne cherchait pas à le comprendre. Finissant pas expirer la fumée de la dernière taffe offerte, elle la jeta au sol et regarda les quelques derniers millimètres de tabac se consumer. Absorbée par ce spectacle, elle fut surprise de sentir la tête du jeune homme se poser sur son épaule. Elle passa sa main autour de ses épaules avec délicatesse, prête à l'écouter. « Je suis tellement fatigué, Zeph. Tu peux me dire ce que je fais ici à vivre avec un con ? Tu peux me dire le sens de ma vie ? Parce que, franchement, moi, je me suis perdu… » La mauvaise journée qu'il avait passé n'était finalement pas son principal soucis. Il était là, la tête sur son épaule, à lui poser des questions auxquelles elle était incapable de répondre. « C'est pas vraiment à moi que faut demander ça, je suis au moins aussi paumée que toi ici. Mais si jamais tu trouves quelqu'un pour répondre à tes questions, fais-le moi savoir, ça m'intéresse... » Elle lâcha un déchirant soupir de lassitude, à présent contaminée par l'humeur du jeune homme. « Mais si tu veux mon avis nous sommes bien naïfs de croire que nos vies ont un sens... » Une conclusion loin d'être réjouissante, mais qu'elle jugeait incroyablement réaliste. Elle était plongée dans de nouvelles pensées sur la signification que pouvait bien avoir son existence quand Colton releva la tête vers elle et lui demanda avec un sérieux qui la mis quelque peu mal à l'aise. « Et toi, ça va ? T’as des poches sous les yeux… » Elle haussa les épaules avec détachement. « Juste quelques bonnes vieilles insomnies, rien de réjouissant - ni d'intéressant d'ailleurs. Mais à part ça tout beigne. » Elle esquissa un sourire aussi peu convaincant que les mots qu'elle venait de prononcer. Après tout elle n'allait pas feindre d'être au meilleur de sa forme, surtout devant Colton. Elle n'y voyait pas l'intérêt.


Dernière édition par Zephyr Ana Roseberry le Sam 24 Sep - 16:46, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: I just need light.   I just need light. EmptySam 3 Sep - 15:49

Quel était le véritable fond du problème ? Honnêtement, plus il y songeait, moins le jeune homme parvenait à comprendre son humeur ombrageuse. Certes, il n’avait pas passé la meilleure des journées mais… elle n’avait rien de différentes en comparaison des autres, elle était même plutôt identique, alors comment expliquer cette lassitude inopinée ? Aucune réponse ne lui venait à l’esprit. Il devait tout simplement être désabusé de son train de vie morne et triste. Mais comment y changer quoi que ce soit ? Comment trouver le bon remède et comment faire pour vivre, enfin ? Lui, il n’en savait rien. Alors peut-être qu’elle, elle pourrait l’aider. Peut-être. Connaissant la demoiselle, il ne comptait pas vraiment là-dessus mais, qui sait ? « C'est pas vraiment à moi que faut demander ça, je suis au moins aussi paumée que toi ici. Mais si jamais tu trouves quelqu'un pour répondre à tes questions, fais-le moi savoir, ça m'intéresse... » C’était exactement le genre de réponse qu’il attendait de sa part. Rien de plus, rien de moins. Deux paumés, incapables de se remonter le moral, préférant sournoisement se chercher. Une amitié trop chaotique à ses yeux et pourtant si indispensable. Elle soupira lourdement et il l’imita délicieusement. « Mais si tu veux mon avis nous sommes bien naïfs de croire que nos vies ont un sens... » Silencieux, Colton examina cette phrase sous toutes ces coutures. Oui, l’être humain était naïf mais… si la vie n’avait pas de sens, alors pourquoi la donner ? Pour exister ? Pourquoi simplement errer sur une terre hostile ? Il devait bien il y avoir quelque chose qui en vaille vraiment la peine. Un tout petit rien, une légère lueur d’espoir. « Peut-être, mais je préfère continuer d’y croire. » lâcha-t-il alors, songeur. C’était, au fond, la seule chose qui lui restait. Ses rêves enfantins, ses croyances insignifiantes, un vague doute et un début de bien-être. « Je veux dire… T’as pas envie de te dire que t’as ta place, ici, quelque part ? Que même si, oui, c’est de la grosse merde en boîte ce qu’on vit, on finira par être récompensé par notre patience ? » Eternel enfant. Ces envies étaient presque aussi ridicules que de croire au mythe du Père Noël et pourtant, Colton avait toujours été de ces enfants à écrire une lettre et à mettre une carotte sous le sapin. Il ne recevait jamais ce qu’il voulait pour les fêtes, mais ça ne l’empêchait pas de penser au petit bonhomme à la longue barbe, parcourant les maisons… S’il l’oubliait ? Et bien, ce n’est pas grave, il passerait l’année prochaine. Ridicule. Père Noël n’avait jamais eu son adresse, visiblement. « Mais j’avoue, j’ai plus de patience. » Elle commençait doucement à l’abandonner cette vilaine garce. Il voulait avoir tout et tout de suite, se sentir enfin bien. Toutefois, son propre mal-être ne l’empêchait de constaté celui des autres, aussi, sérieux il avait posé son regard sur la silhouette fine de son amie. « Juste quelques bonnes vieilles insomnies, rien de réjouissant - ni d'intéressant d'ailleurs. Mais à part ça tout beigne. » Conscient que le sourire qu’elle afficha n’avait rien de convaincant, Colton soupira. Elle pouvait bien lui dire à lui, il était là pour ça, une sorte d’exutoire. Alors qu’elle en profite ! « Sérieux, qu’est-ce que t’as ? » S’il avait son propre avis sur la question, il préféra n’en rien dire. Mettre les pieds dans le plat n’était peut-être pas la meilleure des choses à faire.
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MessageSujet: Re: I just need light.   I just need light. EmptyMar 20 Sep - 20:57


i'll come back, when you call me, no need to say goodbye.


D'un point de vue extérieur, Colton et Zephyr semblaient blasés, pensifs et affichaient une mine peu réjouissante. Deux paumés, dans une ville paumée, à se poser des questions existentielles sur la signification de leur vie paumée. Ils étaient sûrement pitoyables à tenter de se rassurer mutuellement, essayant tant bien que mal de s'entraider dans leur incompréhension. Au fond ils étaient un peu pathétiques. Mais ça ils s'en fichaient bien, et se complaisaient dans leur malheur. Des questions, ils s'en posaient toujours des tas, chacun leur tour, attendant une réponse qui ne résoudrait pas le problème, mais qui au moins saurait les rassurer. Cette amitié si particulière, Zephyr s'en servait pour ne pas couler, pour garder la tête hors de l'eau et respirer les quelques bouffées d'air si précieuses que Colton savait lui offrir. Pourtant il lui semblait parfois qu'elle ne prenait pas assez soin de ce lien, qu'elle avait finit par considérer comme essentiel et évident avec le temps. Mais ils n'étaient pas à l'abri d'un quelconque incident, d'un événement aléatoire de cette chienne de vie qui mettrait un terme, d'une manière ou d'une autre, à cette relation. « Peut-être, mais je préfère continuer d’y croire. » déclara soudainement le jeune homme, rendant nécessaires quelques secondes d'accommodation pour que Zephyr comprenne le sens de ces mots. Alors il avait de l'espoir. Lui, le Colton à qui la vie n'avait jamais vraiment souri, et qui pourtant semblait s'accrocher. « Je veux dire… T’as pas envie de te dire que t’as ta place, ici, quelque part ? Que même si, oui, c’est de la grosse merde en boîte ce qu’on vit, on finira par être récompensé par notre patience ? » Cette façon de pensée l'intriguait, mais elle l'enviait par dessus tout. Malheureusement ses propres réflexions n'amenaient pas aux même conclusions. « Et ce serait quoi notre récompense d'après toi ? Trois ridicules minutes de plaisir, de bonheur parfait ; et pour quoi ? Pour des années de douleur, sans parler de toutes ces conneries qui rendent nos vies si pathétiques ? J'ai pas envie de m'accrocher à un putain d'espoir qui se foutra bien de ma gueule quand il me tournera le dos. J'en ai pas le courage. » Un vague éclair de colère passa furtivement dans les yeux de la jeune fille. L'injustice de ce monde la rendait malade. Tous les efforts qu'elle avait faits, toutes les choses qu'elle avait un jour désirées avec un espoir et une naïveté écoeurantes lui étaient passées sous le nez avec une sorte de cruel plaisir. Le temps lui avait appris bien plus que toutes ses espérances illusoires. Ce n'est pas pour rien qu'on dit qu'un pessimisme n'est jamais déçu. Elle avait appris à ne plus rien désirer, à se contenter de se laisser vivre, jouissant de plaisirs simples qu'elle savait pouvoir obtenir par elle-même. « Mais j’avoue, j’ai plus de patience. » Ainsi son raisonnement avait également ses failles. Il commençait doucement à lâcher prise, comme elle l'avait fait depuis longtemps en abandonnant ses rêves. Une question brûla les lèvres de l'adolescente. « Dis-moi, cette patience que tu sembles tant aimer, t'as déjà été récompensé pour elle, rien qu'une fois ? » Loin de ses pensées l'envie de l'enfoncer, ou encore de lui faire réaliser qu'il n'obtiendrait jamais rien de cette "qualité" synonyme de sagesse. Elle était simplement curieuse de son expérience, de savoir si oui ou non cette patience avait un jour payé. Puis la conversation s'engagea une nouvelle fois sur les évidentes preuves de son insomnie et évidemment sur la raison de cette dernière. « Sérieux, qu’est-ce que t’as ? » Zephyr se mordilla la lèvre inférieure, soudainement nerveuse. Bien que présentes presque à chaque moment de la journée, elle ne parlait que rarement des douloureuses pensées qui concernaient Jay. Y penser était déjà assez dur pour qu'elle en parle, rendant la difficulté de sa situation encore plus réelle. « Tu sais bien... Encore... Toujours... Enfin lui, tu vois. Et puis cette ville de merde Colton, j'en peux plus... » Elle détourna le regard. Sa voix semblait brisée, dépourvue de toute son assurance et de sa détermination habituelles. La jeune fille serra le poing, dégoutée de sa faiblesse. Elle se sentait vulnérable, pathétique, immature. Comme une pauvre conne en mal d'amour.
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MessageSujet: Re: I just need light.   I just need light. EmptyDim 25 Sep - 15:28

Colton était comme un enfant qui attendait perpétuellement la venue d’un Père Noël inexistant. Il pensait sincèrement que s’il y croyait, les choses pourraient un jour s’arranger. Un brin d’espoir, l’illusion d’un mieux et l’attente d’un résultat heureux. Il avait essayé longtemps et souvent sans succès, pourtant, il n’arrivait pas à se résoudre et à baisser les bras. Pourquoi ? La question l’avait souvent hanté sans qu’il ne puisse répondre. Sans doute parce que c’était comme ça, sans doute parce qu’il n’avait jamais que l’espoir pour s’accrocher à la vie et puis, sans doute aussi parce qu’il était comme ça. Beaucoup de gens auraient pu briser ses maigres croyances, Angus le premier mais… Non, obstiné, Colton était persuadé qu’un jour ils y arriveraient. Même si ce jour n’était ni demain, ni après-demain, ni même dans un an ; un jour, ils y parviendraient. Du moins, voilà ce qu’il préférait s’imaginer. Mais il était le seul être sur cette foutue planète à s’accrocher aussi désespérément. Et la remarque de Zephyr ne serait qu’une gifle de plus pour le ramener à la réalité. « Et ce serait quoi notre récompense d'après toi ? Trois ridicules minutes de plaisir, de bonheur parfait ; et pour quoi ? Pour des années de douleur, sans parler de toutes ces conneries qui rendent nos vies si pathétiques ? J'ai pas envie de m'accrocher à un putain d'espoir qui se foutra bien de ma gueule quand il me tournera le dos. J'en ai pas le courage. » Elle avait tellement raison. Mais trois minutes de bonheur, n’était-ce pas déjà un beau cadeau ? Un délice que la vie leur offrait et qu’elle fallait donc prendre sans regrette et déjà dénigrer ? Oui, bien sûr, la douleur s’étalait bien plus longtemps sur la durée mais… si elle n’existait pas, éprouveraient-ils le même sentiment de bonheur lorsque celui-ci montrerait le joli bout de son nez ? Colton en doutait vraiment et même s’il pouvait comprendre qu’elle manque de courage, il jugea ça comme une faiblesse idiote et lâche. Si elle l’avait voulu, peut-être qu’elle l’aurait pu ! « Le bonheur est dans l’instant, il ne faut pas nécessairement qu’il dur pour qu’il soit vrai. Puis de toute façon, on n’a jamais dit que c’était grandiose. » C’est vrai. On ne lui avait jamais parlé du bonheur comme quelque chose d’absolument magnifique et inconcevable. On ne lui avait pas dit qu’être heureux c’était parfait au quotidien. Rien ne l’était. Et c’est bien pour cela qu’il continuait du croire. Oh, bien sûr, il perdait patience peu à peu. Ca devenait beaucoup pour sa pauvre petite personne. Mais attendre et être patient était bien les seules choses qui lui restait, alors autant s’accrocher. N’est-ce pas ? « Dis-moi, cette patience que tu sembles tant aimer, t'as déjà été récompensé pour elle, rien qu'une fois ? » Pourquoi faisait-elle cela, ne put-il s’empêche de penser. C’était une bien cruelle manière de le ramener à la réalité et de le confronter à quelque chose qu’il craignait plus que tout. Plus que la douleur, plus que l’espoir… Elle venait de lui démontrer en une seule question que le monde n’était qu’un néant dans lequel il était plongé. Que tous ses forts seraient sans doute vains à jamais et que, par conséquent, c’était littéralement une perte de temps. Peut-être, oui, elle avait raison. Mais… Et alors ? Il fallait bien se raccrocher à quelque chose. « Non. Et je crois que dans le fond, je m’en moque. Je veux dire ce n’est pas comme si j’attends vraiment. J’attends parce que c’est la seule chose qui me semble acceptable. Alors, oui, ça ne m’apporte rien mais je ne gagnerais pas plus en ne faisant rien. Et toi, tu as gagné quelque chose en lâchant prise ? Parce que même si tes déceptions sont moindres, elles existent toujours… » Colton essaye de faire comprendre à son amie que sa manière n’était pas nécessairement des meilleures et que, peu importe leur choix, ils étaient bloqué dans la même impasse. Désespérément accroché à un être qui ne les voyait pas vraiment. « Tu sais bien... Encore... Toujours... Enfin lui, tu vois. Et puis cette ville de merde Colton, j'en peux plus... » Le regard brumeux de Colton se posa dans celui de Zephyr et il sourit tristement. Il ne pouvait la comprendre que trop bien. Malheureusement pour elle, il ne pouvait pas l’aider, ni même la réconforter. Il était loin de correspondre à l’ami parfait dans ce genre de cas. Mais leur amitié valait bien mieux que cela et il en était plus que conscient. « Mais que peut-on faire pour changer ça ? On est que deux fourmis qui se baladent avec leur fardeau sur le dos. Ceci dit, tu me files l’arme et je vais lui exploser la cervelle si tu veux. Peut-être que ça détend ! » Lui souriant amicalement, il la repoussa doucement du bout de son épaule. Allez, Zephyr, relevons-nous avant qu’il ne soit trop tard.
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MessageSujet: Re: I just need light.   I just need light. EmptySam 15 Oct - 18:56


i'll come back, when you call me, no need to say goodbye.


L'espoir. Une vertu qui avait toujours fasciné la jeune fille, bien qu'elle ai eu beaucoup de mal à la comprendre depuis plusieurs années. Que ça devait être bon, d'être poussé par un espoir, aussi insignifiant soit-il, mais tellement fort et puissant. Telle était la différence, mince mais fondamentale, entre un optimiste, toujours à l'affut du moindre événement qui lui redonnerait un courage tant attendu, et un pessimiste qui n'attend plus rien de la vie. « Le bonheur est dans l’instant, il ne faut pas nécessairement qu’il dur pour qu’il soit vrai. Puis de toute façon, on n’a jamais dit que c’était grandiose. » Bien qu'elle eut du mal à l'admettre, il disait vrai. Mais ce n'était pas plus acceptable pour autant, bien au contraire. Légèrement dégoutée, elle répondit avec une pointe de mépris envers ce monde de merde. « Justement, c'est d'autant plus injuste. » Et elle le pensait. Pourquoi se casser la tête et se battre pour un "bonheur" qui n'était finalement pas si jouissif que ça ? Ce n'était pas équitable. Plus ils parlaient, puis elle se rendait compte qu'aucun des deux n'obtiendraient raison. Le lendemain rien n'aurait changé, malgré les arguments échangés. Colton continuerait à s'accrocher, Zephyr non. Passant une main dans ses cheveux, plus désespérée que jamais, elle attendait la réponse du jeune homme sans vraiment espérer qu'un sentiment de soulagement l'envahirait. « Non. Et je crois que dans le fond, je m’en moque. Je veux dire ce n’est pas comme si j’attendais vraiment. J’attends parce que c’est la seule chose qui me semble acceptable. Alors, oui, ça ne m’apporte rien mais je ne gagnerais pas plus en ne faisant rien. Et toi, tu as gagné quelque chose en lâchant prise ? Parce que même si tes déceptions sont moindres, elles existent toujours… » Le soulagement ne vient pas, comme elle l'avait prévu. Mais il fut remplacé par une toute autre sensation : la prise de conscience. Ses paroles n'étaient que trop vraies, et elle venait seulement de s'en rendre compte. Elle ne se mettrait certainement pas à espérer pour rien, mais elle voyait désormais qu'elle ne gagnait rien à se morfondre et à attendre qu'on lui donne un coup fatal dont elle ne se relèverait pas. Une lueur nouvelle au fond des yeux, elle tourna la tête vers lui, le fixant d'une intense manière. « Tu as raison. » Des mots qu'elle n'avait pas l'habitude de prononcer, trop fière pour les dire ou trop certaine d'avoir raison. Elle n'ajouta rien, ce n'était pas nécessaire. Ouvrir les yeux ne lui avait jamais semblé aussi facile, aussi évident. Ce n'en était pas plaisant pour autant, mais ça c'était avéré moins douloureux que prévu. « Mais que peut-on faire pour changer ça ? On est que deux fourmis qui se baladent avec leur fardeau sur le dos. Ceci dit, tu me files l’arme et je vais lui exploser la cervelle si tu veux. Peut-être que ça détend ! » La jeune fille émit un rire faible mais sincère. C'était une proposition alléchante qu'elle aurait accepté sans hésitation si elle nageait en plein rêve. La réalité était malheureusement plus compliquée, et un crime sanglant n'était pas envisageable. Elle le gratifia d'un sourire en coin. « C'est bien gentil de ta part, mais je ne voudrais pas t'attirer d'ennuis. Si tu termines en prison je m'en voudrais beaucoup trop. » Et elle ne s'en remettrait pas, surtout. Il était absolument hors de question qu'elle soit privée des moments précieux qu'elle passait en sa compagnie. Elle imaginait déjà ce qu'elle aurait fait de sa journée s'il ne l'avait pas appelé. Se morfondre avec ses déceptions, comme il lui avait si bien fait comprendre. Il fit alors un geste qui la décida à agir, un geste tellement simple mais qui lui redonna un courage qu'elle croyait perdu. Il repoussa légèrement sa tête avec son épaule dans un geste extrêmement motivant. Zephyr se leva d'un bon, plus décidée que jamais. Elle déposa un baiser sur la joue du jeune homme à qui elle sourit avec une reconnaissance infinie. « Merci, Colton. » soupira-t-elle. Elle lui jeta un dernier regard et se retourna, dévalant les marches du phare. C'était un comportement égoïste. Il l'avait appelée alors qu'il avait besoin d'elle, et c'était finalement elle qui partait, remontée à bloc. Ce n'était pas de sa faute si Colton savait lui redonner autant d'énergie. Elle lui revaudrait ça. Elle s'en fit la promesse.

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