Première heure de la matinée. Mathématiques. Je ne suis pas réveillée du tout. Quelle idée de se lever si tôt pour ça. Je regarde par la fenêtre. Je n'aime pas ce cours. Je ne comprends rien. Je ne cherche même plus à comprendre. Je suis une littéraire. C'est ainsi fait. Je me mets à écrire sur ma feuille. Aucun chiffre. Simplement des phrases. Des mots. Une histoire. Une idée qui me vient soudainement. Un petit truc pour passer le temps. « Ella, tu peux répondre à la question ? » Je lève brusquement la tête. Il ne m'aime pas celui-là. Il s'acharne sur moi. Pourtant, je ne suis pas la seule à détester sa matière. Je reste sans voix quelques secondes. On me souffle la réponse. Je répète sans réfléchir. Il hoche la tête et écrit une nouvelle équation. Ou un truc du genre. Je me retourne. Mattia, il n'y a que lui pour me sortir de ce genre de galère. Je lui souris timidement. Mon merci à moi. Mattia est un mec adorable. Un très bon ami. Je pourrais le connaître depuis le bac à sable mais, je l'ai rencontré cette année. Nous sommes des amis proches. Sans prise de tête. Il n'y a pas de fait semblant entre nous. Il est là pour moi. Je suis là pour lui. Et, il est sportif. Son truc à lui c'est le tennis. Moi, la natation synchronisée. Ce n'est pas du tout la même chose mais, c'est le même esprit de compétition. Disons qu'on se comprend. On sait les sacrifices que peut exiger le sport. J'aime aussi le fait que notre amitié surmonte les différences. Je suis une petite fille sage. Il est moins sage que moi. Je ne dirais pas non plus qu'il soit infréquentable. Certaine de mes amies pensent que nous sommes les deux extrêmes. Elles sont bêtes. Enfin, toujours est-il qu'avec lui je me sens libre. Je me sens capable de faire ce que je veux. Disons que c'est avec lui que je me lâche le plus.

La sonnerie retenti. Bruit perçant et irritant qui annonce enfin la fin de l'enfer. Pour un autre. Je ne traîne pas à faire mon sac. Je peux traîner en philosophie. En littérature. En Histoire. Et j'en passe. Mais, les sciences, je ne peux vraiment pas. Je sors de la salle. Je repère Matt' dans les couloirs. Il n'est pas du genre à rester à la fin du cours. Je presse le pas. « Matt' ! » Il se retourne vivement. Je colle un baiser sur sa joue. Comme je fais systématiquement. J'affiche un beau sourire sur le visage. « Merci pour tout à l'heure. » J'enroule une mèche blonde autour de mon doigt. Je le regarde droit dans yeux. « Alors, le dernier tournoi ? »Mon regard brille de curiosité. Comme ceux d'une enfant de cinq ans. Il avait l'habitude. De ma curiosité enfantine. Mais, j'aimais vraiment savoir ses performances. C'était bien souvent la première chose que je lui demandais. C'est toujours plus intéressant que le typique ça va. Celui où on répond tous oui. Sans réfléchir. Autour de nous, les élèves s'agitaient. Ils cherchaient tous leur salle de cours. Aux côtés de mon ami, je ne me souciais pas de grand-chose. Au pire, je serais en retard. J'invoquerais la terrible excuse, problème de fille. « Et tu as cours de quoi, maintenant ? » Encore de la curiosité. Ça me perdra. Ou pas.

Si Mattia n'était pas un amoureux de l'école, il y avait quand même quelques matières qui sortaient du lot, et dont il évitait de sécher. Le sport, évidemment. Mais les matières scientifiques lui plaisaient aussi beaucoup. Et justement, ce matin-là, la première heure était un cours de mathématiques. L'esprit léger, et avec le sourire aux lèvres, il s'y était rendu, sans ronchonner. Il adorait manier les chiffres. Il adorait découvrir l'identité de ce cher « x ». Il adorait calculer la limite de certaines associations de chiffres et de lettres. Les maths, il aimait ça tout simplement.

Le professeur ne l'interrogeait jamais. Il préférait interroger d'autres personnes, ceux qui étaient moins bons, ceux qui ne suivaient pas.. Mais jamais ceux qui s'en sortaient.. Cette façon de faire exaspérait Mattia. Pour une fois qu'il voulait bien participer, personne ne souhaitait entendre sa voix. Là encore, il interrogea Ella. Assis juste derrière elle, Matti' comprit rapidement que son amie ne pourrait répondre. C'était inscrit dans ces gênes; les maths et elle n'étaient pas amies. Elle, c'était une littéraire, une vraie de vrai! Pour ne pas la mettre mal à l'aise, et surtout pour l'aider dans cette galère, Mattia posa sa main devant sa bouche, et souffla un « 2x²+4 ». Il n'avait pas soufflé bas; Ella pouvait facilement l'entendre, le prof aussi. Mais sa vieillesse naissante commençait à jouer en la faveur de ses élèves; il entendait de moins en moins bien.. Le prof opina, et Ella se retourna vers lui pour le sourire. Il l'imita. Son petit 'de rien' à lui.

La sonnerie ne tarda pas à retentir, et aussitôt Mattia rangea ses affaires; il détestait trainer dans les salles de classe. Il étouffait dedans, il avait besoin d'oxygène, et parfois, il avait l'impression que seuls les terrains de tennis en procuraient.. Il marcha donc le long du couloir; il aurait du rejoindre quelques uns des autres élèves, et filer avec eux en philosophie. Mais l'envie n'était pas au rendez-vous. Il préférait aller flâner quelque part, et se reposer un tout petit peu.. Un « Matt' ! » sortit de nul part, et Mattia se retourna aussitôt. Ella était devant lui, et lui colla un baiser sur la joue. Pour le remercier sans doute. Les yeux rivés sur elle, il lui sourit. « Merci pour tout à l'heure. » « De rien, ce fut un plaisir! » répondit-il presqu'aussitôt. Et là, elle lui posa la question qu'elle adorait lui poser. « Alors, le dernier tournoi ? » Cette question plaisait à Matti'. A ses yeux, il avait l'impression d'être une petite star, même si elle aussi faisait de la compétition. Ensemble, ils se comprenaient et c'était sans doute pour cela qu'ils s'entendaient si bien. « J'ai perdu en demi-finale » répondit-il avec une petite grimace. « Il était plus fort que moi, et surtout, il ne faisait pas autant de fautes que moi.. » ajouta-t-il. Il avait joué comme un pied, véritablement. C'en était tellement lamentable qu'une fois arrivé au vestiaire, Matti' avait claqué sa porte de casier, l'enfonçant légèrement à un endroit.

Le regard brillant de son amie l'amusait. Avant même de demander à son tour comment ça s'était passé pour elle, elle lui demanda « Et tu as cours de quoi, maintenant ? » Cours de philosophie.. Mais il évita de le dire haut et fort, et mentit. « Je n'ai pas cours pendant une heure là, et toi? T'es pas censée avoir français? » Jetant un coup d'oeil autour de lui, il ajouta, prenant la voix autoritaire d'un surveillant « Vous êtes en retard Mlle Clarke!.. » avec un petit sourire. Les autres étudiants filaient à droite, à gauche, mais ils se déplaçaient. Et eux, ils restaient là à discuter..

Voyant qu'elle semblait plus intéressée à ce qu'ils parlent plutôt qu'à ce qu'ils se séparent, Mattia eut une soudaine idée. Son visage s'éclaira, et un autre sourire s'étala sur sa figure.
« He! Ca ne te dit pas d'aller faire un tour au parc ou à la plage? On pourrait parler de ta dernière course,.. Tu n'as qu'à dire que t'es malade! Ils te croiront, toi! » oui, il avait envie de sécher, et sécher avec Ella, c'était encore mieux.

« De rien, ce fut un plaisir! » Il avait répondu sans attendre une seconde. Mon sourire s'élargit. Mattia est vraiment quelqu'un de bien. J'adorais chaque moment avec lui. J'adorais me tenir au courant de ses résultats En tennis, évidemment. « J'ai perdu en demi-finale » Il fit une petite grimace. Tout comme moi. Je savais pertinemment qu'il n'aimait pas la défaite. En même temps personne n'aime. Mais, Mattia jouait vraiment pour gagner. « Il était plus fort que moi, et surtout, il ne faisait pas autant de fautes que moi.. » Je haussais les épaules avec un sourire qui se voulait réconfortant. Ça arrivait à tout le monde. Aux meilleurs y compris. Et puis ce n'était pas une mauvaise chose. Ça voulait dire qu'il pouvait encore progresser. Qu'il savait sur quoi il devait travailler. Avec cette défaite, il pouvait apprendre. Oui, j'étais de celle à chercher le bien partout. Je n'y arrivais pas toujours. Mais, en sport, j'ai toujours jugé qu'une défaite pouvait être bénéfique. « Au moins, tu sais sur quoi tu dois travailler pour prendre ta revanche. » Un doux sourire. C'était ma façon de l'encourager.

Je changeais de sujet. Je voulais savoir ce qu'il avait maintenant. Je savais que je n'étais pas dans le même cours que lui. Dommage. J'avais plus envie de poursuivre notre conversation que d'aller en cours. « Je n'ai pas cours pendant une heure là, et toi? T'es pas censée avoir français? » J'affichais un large sourire. Il connaissait mon emploi du temps visiblement. Moi non. Il avait de la chance de rien avoir. J'avais bien envie de ne rien faire. Pourtant, c'était le français. « Vous êtes en retard Mlle Clarke!.. » Il avait pris la voix d'un surveillant. Autoritaire. Tout en affichant son petit sourire. Je fus incapable de retenir un petit rire « Je t'imagine vraiment dans le rôle de surveillant. » Une nouvelle fois je riais. C'était ironique. Mattia ne pouvait pas supporter le lycée. Il ne pourrait pas accepter de passer une journée à errer dans les couloirs, à surveiller. Il manquerait d'air. Toujours est-il qu'autour de nous, tout le monde s'agitait. C'est vrai que j'étais en retard. Et je restais là. Avec lui. Je n'avais pas envie de le laisser. Je voulais poursuivre notre conversation. Je voulais un tas de choses. Avec lui. Et certainement pas en cours. Non, ça ne me ressemblait pas. Un sourire illumina son visage. J'ignorais encore pourquoi. Je n'allais pas tarder à le savoir. « He! Ça ne te dit pas d'aller faire un tour au parc ou à la plage? On pourrait parler de ta dernière course,.. Tu n'as qu'à dire que t'es malade! Ils te croiront, toi! » Je mordais ma lèvre inférieure. Comme à chaque fois que je voulais. Sans oser. Il fallait admettre que c'était tentant. De sécher. D'envoyer tout promener. Pour une fois dans ma vie. Ne pas suivre le règlement. Ne pas me soucier de la réaction d'Ashton. Ne pas m'inquiéter qu'il le sache ou non. Le problème c'est que je ne sais pas mentir. Mais, je ne pense pas à ça. Pas maintenant. Les conséquences j'y penserais plus tard. Une fois que j'aurais suivi Mattia. Si je le faisais. Pourquoi je ne le ferais pas? C'était idiot de refuser une telle proposition. Surtout que la plage me tentait bien. « Si tu m'emmènes à la plage... je te suis. » Je mordais une nouvelle fois ma lèvre inférieure. Qu'est-ce que je venais de dire là ? Ella Clarke qui sèche. C'était aussi étonnant que... Je n'ai pas d'idée, là, mais, c'était bien la première fois. « On y va ? » Les couloirs étaient vides. J'étais impatiente. Excitée comme une puce. Une vraie gamine. Pour ne pas changer.

« Au moins, tu sais sur quoi tu dois travailler pour prendre ta revanche. » C'était la première réflexion que son coach, Ted lui avait dit quand il était venu le rejoindre dans les vestiaires. Oui, il savait. Mais ça l'ennuyait de s'être fait aussi facilement avoir. Il rêvait déjà de mettre ce trophée de plus sur sa table à trophées dans sa chambre. Depuis quelques années -depuis presque toute sa jeunesse en fait-, il accumulait coupes, et trophées. A chaque fois qu'il était vainqueur, c'était le même rituel; il portait sa coupe sur la table et observait celle-ci quelques instants. Un de plus, se disait-il. Le seul trophée qu'il n'avait encore jamais gagné: trophée du joueur le plus fair-play. Dans tout les tournois auxquels il avait déjà participé, personne ne lui avait offert celui-ci. Le jour où il le recevrait enfin devrait être un jour à marquer. Pourquoi pas un jour qu'il aimerait voir proclamer férié..

A son imitation de surveillant, la jeune fille se mit à rire, et Mattia aussi. Les surveillants n'étaient pas les meilleurs amis de Mattia, et il ne comprenait pas comment ceux-ci pouvaient passer leur vie à trainer dans les couloirs du lycée. La terre était remplie de choses à voir, pourquoi se contenter de trainer dans les couloirs clos d'une fourmilière? Ella lui dit qu'elle le voyait très bien dans ce rôle, et lui aussi rit. Lui, il préférait être éboueur que surveillant, ou prof. Au moins, il pouvait respirer..

Quand enfin, avec un grand sourire aux lèvres il lui proposa de l'accompagner, au parc, ou à la plage, il s'aperçut qu'elle allait hésiter, et que peut-être, il aurait ce qu'il voulait. Mordant sa lèvre, la jeune fille ne disait rien. Elle réfléchissait sans doute. Mattia, lui, se contenta de soutenir son regard. Il voulait bien l'entrainer avec lui dans l'école buissonnière, mais il ne voulait pas non plus qu'elle ait des ennuis après. Après tout, il en était certain : personne ne tirerait la sonnette d'alarme pour l'absence d'Ella. Les profs penseraient qu'elle était malade. C'est tout. Et puis, elle ouvrit la bouche « Si tu m'emmènes à la plage... je te suis. » Le sourire qu'avait Mattia sur ses lèvres s'élargit, pendant qu'elle se mordait, encore une fois, sa lèvre. « On y va ? » tellement surpris par sa réaction, Mattia n'avait même pas répondu. Pourtant, il aurait aimé lui dire « génial! ». Il jeta un coup d'oeil à Ella avec toujours son grand sourire. « Oui oui, on y va..bien sûr! »

Les deux élèves se mirent à marcher le long des couloirs, désormais vides. A un détour d'un couloir, Mattia freina brusquement, et recula presqu'aussitôt, posant sa main sur le bras d'Ella pour l'entrainer avec lui. Deux adultes étaient en pleine discussion, et venaient vers eux. Mattia posa son index sur sa bouche pour lui dire « chut », et entraina Ella dans la première salle qui s'offrait à eux. Heureusement, il n'y avait pas de cours ici. « On l'a échappé belle » lui dit-il avec un sourire, après avoir pris soin de bien refermé la porte de la salle derrière lui. L'un des adultes était le proviseur. L'autre un inconnu.. Qu'Ella traine dans les couloirs, ça aurait sans doute passé inaperçu. Pour Mattia, c'était autre chose. Ses yeux dévorant la jeune fille, il s'exclama alors. « Ton frère et le proviseur sont les deux hommes à éviter.. » avant de coller son oreille contre la porte, pour écouter si oui, ou non, les deux adultes étaient passés. Apparemment, oui, ils s'étaient déjà éloignés. Avec un grand sourire, Mattia arrêta de coller son oreille contre la porte, se remettant droit, il s'exclama. « Mission une réussie! Le proviseur est parti! » avant de rire.

Son sourire s'était élargit en entendant ma réponse. Et le mien devant le sien. Il me l'avait purement proposé sans y croire. Mattia n'était pas le genre de mec à vouloir m'attirer des ennuis. Il ne m'avait pas forcé. Il avait simplement soutenu son regard. Impatiente, je le poussais à ce qu'on se sauve d'ici. Il semblait surpris de ma réaction. Je le comprenais. J'étais moi-même surprise. Je n'étais pas du genre à faire ça. J'aurais pu être anxieuse mais, non. Le principal était que malgré sa surprise, il ne quittait pas son beau sourire. « Oui oui, on y va..bien sûr! » Super ! Je lui offrais un de mes plus beaux sourire tout en remettant une mèche blonde, derrière mon oreille.

Nous étions maintenant seuls. Dans ces grands couloirs. Ils sont vraiment tristes. Digne d'un hôpital. J'imagine que c'est comme ça partout. Je suivais mon ami sans trop me poser de questions. À part Ashton, je n'avais personne à craindre. Ils pouvaient tous croire à un mensonge. Même venant de moi. Mon frère jamais. Soudainement, le bras de Mattia se posa sur moi. Il m'embarqua avec lui. J'eus tout juste le temps d'apercevoir deux silhouettes. Des adultes. J'aurais juré que c'était le proviseur. Avec une femme. Je n'arrivais pas à la reconnaître. Peu importe. Mattia posa son doigt sur sa bouche. Je me contentais de sourire. Pas un mot. Pas un geste. Je l'écoutais, au doigt et à l'oeil. Il me fit pénétrer dans la première salle qu'il trouva. Il n'y avait pas de cours ici. Heureusement. Je n'osais pas imaginer notre gueule. Si on c'était retrouvé au milieu d'une classe. D'un cours d'histoire. Ou je ne sais quoi. « On l'a échappé belle » Il avait bien refermé la porte derrière lui. « Tu peux le dire, oui ! » Je laissais un petit rire m'échapper. Je me plongeais dans ses magnifiques yeux bleus. « Ton frère et le proviseur sont les deux hommes à éviter.. » Je confirmais d'un hochement de tête. Mon frère plus encore. Voyant qu'il écoutait à la porte, je préférais ne rien rajouter. J'espérais ne pas avoir à rester dans cette salle indéfiniment. Il se redressa avec un large sourire. Avant même qu'il ne parle, j'avais conclu qu'on allait sortir de là. Tant mieux. « Mission une réussie! Le proviseur est parti! » Il ria. Mon rire se mêla au sien. « Bravo mon Superman ! Tu nous as sauvé de cette situation délicate ! Je doute pouvoir en faire autant. » Je riais. N'empêche que ce n'était pas faux. Sans lui j'aurais certainement fait une crise de panique. Je ne sais pas. Avec Mattia, les choses sont tellement plus simples.

Nous avions fini par nous en sortir. Tout d'abord, de la salle de cours. Puis, par la sortie de secours. Le hall était plein de surveillants. Ils boivent leur café. Regardent les élèves passer. Un boulot tout ce qu'il y a de plus intéressant. Nous ne serions pas passé inaperçu. Même si Mattia n'avait rien, moi j'avais cours. Ils ne m'auraient pas loupé. Je voyais déjà leur sourire sadique. Prendre une élève dite sérieuse en train de sécher. Ça serait tellement plaisant. Enfin, nous étions dehors. C'était la seule chose qui comptait. « On s'en est pas si mal sorti : on n'a pas croisé mon frère. » Je souriais grandement. Maintenant, il n'y avait plus qu'à aller à la plage. « Pour la suite, je te suis. » Je souriais timidement. Ce n'était même pas une question. Une affirmation. Je n'ai aucun sens de l'orientation. Je risquais de nous perdre. Même en étant née ici. Il le savait peut-être. Peut-être pas.

J’aime entendre son rire. Quand je l’appelle Superman. Le reste du temps aussi d’ailleurs. Mattia est un mec génial. J’aime ce qu’il représente pour moi. J’aime qu’il m’entraîne dans cette connerie. J’aime être à ses côtés. J’aime son regard. Je me sens en sécurité. Près de lui. « Alors, allons-y Lois! » J’affiche un très large sourire. Loïs. La femme de Superman. Mais, surtout ça plus fidèle alliée. Ce surnom me plaisait bien.

Une fois dehors nous pouvions à nouveau respirer. Plus de pression. Libre comme l'air. Je me sentais légère. Je devrais enfreindre le règlement plus souvent. Avec Mattia. Sans lui ça ne serait pas pareil. Je ne voulais même pas essayer. « Heureusement! Je préfère aller en colle plutôt que d'entendre ton frère râler. Tu sais quoi? Si jamais le sport ne veut pas de nous plus tard, on pourra toujours penser à une carrière de cambrioleurs.. On est tellement discret! » Ah ça c'est sûr ! La colle était mille fois préférable. Croiser Ashton. On se prenait une tarte chacun. Bien que Mattia ne soit pas son frère. Il s'en prendrait une. Sans aucun doute possible. J'affiche un sourire. On aurait la classe. Vêtus de noir. Même si j'ai déjà un autre projet d'avenir. Je ne préfère même pas en parler. Je vais encore me prendre la tête. Littérature ou Sport. « Tu serais Robin des bois et moi Marianne, on volerait les riches. » Après Superman, Robin des bois. Une vraie gosse quoi.

Je lui ai dit que je le suivais. Je suis nulle en orientation. J'y peux rien. Je n'ai jamais su lire un plan. Ça n'aide pas. « J'ai un soucis, je ne me rappelle jamais du chemin pour aller à la plage. » Il fronce les sourcils. Je fais les yeux ronds. Je ne sais pas s'il est sérieux. Je ne sais pas s'il se moque de moi. J'ai un doute. Je n'ose pas dire un mot. Je me mords la lèvre. Simplement. « Je connais la route depuis chez moi, mais pas depuis le lycée.. » C'est sûr que nous n'allions pas repasser devant chez lui. Je me mords encore la lèvre. Je ne savais vraiment pas quoi dire. Je ne savais pas s'il se moquait de moi. Ou non. Sans rire, je ne sais pas aller à la plage. Depuis le lycée. « Les choses se compliquent » Une simple réflexion à voix haute. Je commençais à flipper. S'il était aussi nul que moi. Nous étions foutus. Il regarde autour de lui. Punaise, il cherche par où aller. Finalement, je le crois. Je souriais. Nerveusement. « Alors? » Je regarde autour de moi. J'irais bien à droite. À tous les coups ce n'est pas par là. Ou ça fait faire un détour. Je m'approche de lui. Je plonge mes prunelles dans les siennes. « Si tu me fais confiance, je vais nous perdre. On va se retrouver au fond d'un puits. On ne retrouvera même pas le chemin du lycée. Je ne sais pas m'orienter. » Je ris. À ma propre connerie. Parce que c'est pitoyable. Ça peut être drôle aussi. De se perdre. Mais, après, il allait devoir assumer. Je lie ma main à la sienne. « Tu tiens vraiment à me suivre ? » Je souriais grandement. Il y avait peu de chances qu'on finisse sur la plage. S'il me suivait.

Dire haut et fort qu'ils feraient de merveilleux cambrioleurs plaisait apparemment à la jeune fille. Un magnifique sourire s'afficha sur son visage, et Mattia était sûr d'avoir un sourire béat incontrôlable coincé sur ses lèvres. « Tu serais Robin des bois et moi Marianne, on volerait les riches. » Voler les riches. C'était pas mal ça! Il s'imaginait déjà aller voler son beau-père, lui piquer sa montre qu'il aimait tant, et surtout, lui voler cette balle de base-ball qu'il adorait, parce qu'elle était signée par un grand, un magnifique joueur de base-ball. Pour tout vous dire, cette balle était pourrie, et aux yeux de Mattia n'avait aucune valeur. Le joueur l'ayant signé était peut-être déjà mort à l'heure actuelle.. Il n'y avait que lui pour dire que cette balle « tu vois, cette balle-là, elle vaut de l'or, de l'or! ». Ouais, de l'or. Il avait déjà pensé lui piquer pour s'amuser à voir sa tête, mais ne l'avait jamais fait. Il crierait trop au drame!
Mais n'empêche, se trimballer aux bras de Marianne, et aller piquer chez les riches leurs objets de valeur, ça, ça serait la classe! Alors, Mattia se mit à rire en l'entendant. Oui, ça lui plaisait énormément.

Puis, quand Mattia lui annonça qu'il ne connaissait plus le chemin, du moins pas depuis le lycée, il du se forcer à paraître le plus sérieux possible. Ella affichait de gros yeux, bien ronds. Elle se mordait les lèvres. Elle paraissait inquiète. Et Mattia lui, devait faire un gros effort pour ne pas rire. La main dans la poche de son sweat-shirt, il du user d'une manière machiavélique pour ne pas rire; il se pinça le ventre. Juste un peu. Juste pour être sûr de ne pas rire devant sa mine. « Les choses se compliquent » Et puis, quand enfin, il demanda ce qu'ils devaient faire, la jeune fille se mit à regarder tout autour d'elle. Le voyant ainsi faire, Mattia eut presque pitié d'elle, et se retint de ne pas lui rire au nez. Non, Mattia, tiens le coup! Il la laissa faire, et plongea son regard dans le sien. Par la chevelure de Santoro ce qu'elle avait de beaux yeux! « Si tu me fais confiance, je vais nous perdre. On va se retrouver au fond d'un puits. On ne retrouvera même pas le chemin du lycée. Je ne sais pas m'orienter. » Puis, elle se mit à rire. Mattia avec. Il s'imaginait très bien au fond d'un puits, avec elle. Nul doute que d'en bas, la situation lui plairait. Elle lui attrapa alors sa main, et lui demanda. « Tu tiens vraiment à me suivre ? » Elle souriait. Lui aussi.

Serrant sa main un peu plus fort dans la sienne, il ouvrit enfin la bouche. « Je tiens vraiment à te suivre Marilois. » Un mélange de Marianne et de Lois.. Allez savoir pourquoi, mais c'était tout seul, sans qu'il s'en rendre compte. « Et je prends de gros risque apparemment! Mais je me dis que finir au fond d'un puits, ce serait vachement cool comme histoire à raconter plus tard, lors d'une interview, quand je serai devenu pro! » avec un grand sourire, il continua prenant une autre voix, celle d'un journaliste, et mimant de sa main libre, un micro à quelques centimètres de ses lèvres. « Mr Jarvis, il paraît que quand vous étiez plus jeune, vous êtes tombés dans un puits. Est-ce vrai? » Là, il reprit sa voix normale. « Oui, c'est vrai. Mais j'étais en charmante compagnie! » Il se mit alors à rire, et annonça haut et fort. « Et là, je citerai ton nom, et raconterai que tu es plus que nulle en orientation! » Si avec ça, elle n'avait pas compris qu'il se moquait d'elle.. Un sourire amusé aux coins des lèvres, il attendait, patiemment, qu'elle le guide. Parce que lui ne le ferait pas !

Il riait de ma bêtise. Comment ne pas en rire ? Tout le monde savait s’orienter. Tout le monde sauf moi. J’étais capable de bien des choses. Mais pas de m’orienter. Il y a quelques années, je me suis perdue dans un centre commercial. Je me suis retrouvée dans une rue bien glauque. Risible. En effet. C’est bien pour ça que je préfère en rire. Afficher ce beau sourire. Il serra un peu plus sa main. Je souriais de plus belle. Je ne voulais pas qu’il lâche ma main. J’aimais avoir un contact avec lui. « Je tiens vraiment à te suivre Marilois. » Un petit rire m’échappa. J’aimais ce surnom. Mélange de Marianne et de Loïs. Ça me convenait parfaitement. « Et je prends de gros risque apparemment! Mais je me dis que finir au fond d'un puits, ce serait vachement cool comme histoire à raconter plus tard, lors d'une interview, quand je serai devenu pro! » Ah ça ! Il prenait un risque inconsidéré. Mais, il l’avait voulu. Une nouvelle je riais. Il mima le journaliste. Avec son micro. Et la petite voix curieuse. « Mr Jarvis, il paraît que quand vous étiez plus jeune, vous êtes tombés dans un puits. Est-ce vrai? » Je ne savais pas me retenir. Je riais à chaque phrase. Pourtant, il se moquait de moi. Mais, ce n’était pas méchant. Et je ne sais pas. Je me sentais tout simplement légère. Capable de rire de tout. Surtout de moi. « Oui, c'est vrai. Mais j'étais en charmante compagnie! » Il avait reprit sa voix normale pour dire ça. J’avais senti mes joues virer au rouge. D’un coup. Pour quelques mots gentils. Stupide. J’affichais un sourire timide. Pour camoufler cette teinte. .« Et là, je citerai ton nom, et raconterai que tu es plus que nulle en orientation! » Il avait cet air amusé sur le visage. Je m’étais bien fait avoir quand même. Il se moquait de moi. Depuis le début. Mais, bon, si on n’était perdu au milieu de nul part pendant des jours, ça ne sera pas faute. « Pour raconter tout ça, il faudrait d’abord que tu sois toujours vivant à la fin de cette journée. Tu prends le plus grand risque de ta vie je crois. » Je souriais bêtement.

Je l’avais entraîné avec moi. En tenant sa main. Comme pour être certaine de ne pas le perdre. Et parce que je ne voulais pas. Lâcher sa main. Je le regardais tout en marchant. J’allais un peu n’importe où. J’étais plus obnubilée par ses magnifiques pupilles que par la direction à prendre. « Et c’est quand ton prochain match ? Je pourrais peut-être venir te voir ! Je n’ai pas de compétition avant deux très longues semaines ! Ça sera l’occasion. » Le voir jouer au tennis. Oui, cette idée me plaisait. Je lui en avais déjà parlé. De venir le voir. Mais, généralement, nos compétitions avaient lieu le même jour. Je l’entraînais toujours avec moi. Gauche ? Droite ? Tout droit ? Je ne savais déjà plus où nous étions. Je ne savais pas non plus revenir sur mes pas. Peu importe. Je continuais. On verra bien où on arrive. « Je te préviens, je sais déjà plus où nous sommes. » Je souris. Je remets une mèche derrière mon oreille. Avec ma main libre. Néanmoins, ça ne m’arrête pas. « N’empêche, tu nous imagines en cambrioleur ? On sèmerait la pagaille à Arrowsic. Les visages outrés de tous les petits riches. Ça pourrait être drôle. » Je ris. Oui ça serait drôle. Mais, non nous ne le ferons pas. C’est simplement que je repense à ses paroles. Il vaut mieux pour nous qu’on se concentre sur la sport. Je regarde un peu partout autour de moi. De l’herbe. Des arbres. Je ne sais pas où nous sommes. Je ne serais vraiment pas retrouver le lycée. Boulette. « Dis-moi Super Robin, tu préfères continuer et t’enfoncer encore un peu plus dans Arrowsic ou alors, tu préfères avoir une chance d’être toujours vivant à la fin de cette journée ? » Je lui souriais grandement. Je m’étais arrêtée. Pour me mettre en face de lui. Et planter mon regard dans le sien. Sans lâcher sa main. Je me noyais dans son regard. Je me sentais mes joues virer au rouge. Mais, je m’en foutais. Je me sentais bien avec lui.

Son air amusé sur le visage, Mattia faisait du mieux qu'il pouvait pour ne pas rire. S'il riait, c'était la fin de sa blague, la fin de son innocence, et Ella devinerait tout. Si ce n'était pas déjà fait. Tellement le jeune homme avait trop parlé..
« Pour raconter tout ça, il faudrait d’abord que tu sois toujours vivant à la fin de cette journée. Tu prends le plus grand risque de ta vie je crois. » Ella souriait, et Mattia aurait volontiers juré qu'elle avait tout deviné, qu'elle savait très bien que Mattia blaguait.

Et pourtant.. En quelques secondes, elle l'extirpa de l'endroit où petit à petit, Mattia commençait à prendre racine, à ses côtés. Il se mit alors à rire; un peu plus, il en serait tombé. Il n'avait pas été prêt pour s'en aller de la sorte.
Tenant sa main, Ella lui jetait des coups d'oeil, lui lançant des grands sourires. Lui aussi faisait pareil. Et pendant quelques secondes, il eut peur de se prendre un arbre, ou autre chose; ses yeux étant tellement obnubilés par la jeune fille. « Et c’est quand ton prochain match ? Je pourrais peut-être venir te voir ! Je n’ai pas de compétition avant deux très longues semaines ! Ça sera l’occasion. » Ella et le sport. C'était pratiquement la seule fille que Mattia connaissait et qui aimait autant le sport que lui. Et au moins, elle avait une grande qualité à ses yeux; elle comprenait pourquoi il devait faire parfois des sacrifices. Et à chaque fois, c'était pareil. Ils voulaient se voir en compétition, et personne ne pouvait. Ils étaient chacun bien trop pré-occupés par leur sport, et leur vie en dehors. Mais quand la jeune fille lui annonça qu'elle n'avait pas de compétition avant deux longues semaines, Mattia sourit. Elle allait pouvoir le voir jouer! « J'ai une compétition dans deux jours. Et c'est ici, à Arrowsic en plus, tu pourras venir! » Avec un petit sourire, il avoua. « Ca me ferait plaisir si tu me criais un « allez Mattia » entre deux jeux ». Il jouirait de plaisir presque! Et il pleurerait tellement il serait stressé. Le trac l'anéantirait peut-être..

« Je te préviens, je sais déjà plus où nous sommes. » Le sourire aux lèvres, Mattia cessa de regarder la jeune fille, et jeta un coup d'oeil autour de lui. La rue là, il la connaissait. Ils étaient à environ à cinq cent mètres du parc. Il ne put s'empêcher de rire en pensant qu'elle était si nulle en observation.. « N’empêche, tu nous imagines en cambrioleur ? On sèmerait la pagaille à Arrowsic. Les visages outrés de tous les petits riches. Ça pourrait être drôle. » Mattia rit. N'empêche, il avait beau dire tout ce qu'il voulait, mais s'imaginer en cambrioleur lui plaisait énormément. « Je tenterai bien cette carrière.. » Et puis voler les riches, c'était plus court que voler tout court. Voler, il l'avait déjà fait. Et ça lui avait plu. Son taux d'adrénaline était monté tellement haut que c'en avait été presque jouissif; seul hic, il s'était fait choppé, et là, l'excitation qu'il avait ressenti s'était envolé d'un coup. Ca lui avait valu quelques heures de travaux d'intérêt général.. #9F8CA9« Dis-moi Super Robin, tu préfères continuer et t’enfoncer encore un peu plus dans Arrowsic ou alors, tu préfères avoir une chance d’être toujours vivant à la fin de cette journée ? » Mattia se retourna vers elle, et lui fit à son tour un grand sourire. « Non, je préfère qu'on arrête là, et que tu me suives! Ca sera moins risqué. Avec ton plan, on risque de se retrouver à 100kms d'ici. » Il sourit, et serra sa main un peu plus fort. Cette fois, c'était lui qui déciderait où aller.

Il lui fit un petit sourire avant de prendre une route sur la droite. Ils n'étaient qu'à cinq cent mètres de la plage. Ils s'avancèrent tout les deux, main dans la main. Franchement, sécher avec elle, ça avait de la gueule!

Je souriais grandement. J’adorais parler de sport avec lui. Parce qu’il me comprenait Parce qu’on se comprenait. Natation synchronisée ou tennis, les deux demandaient beaucoup de sacrifices. Surtout quand on a de l’ambition. Comme lui et moi. « J'ai une compétition dans deux jours. Et c'est ici, à Arrowsic en plus, tu pourras venir! » J’affichais un immense sourire. Je pourrais enfin le contempler en plein jeu. L’idée me plaisait énormément. « Ça me ferait plaisir si tu me criais un « allez Mattia » entre deux jeux ». Mon sourire était sans limite. Bien sûr que l’encouragerait. Au point de déstabiliser ses adversaires. « J’y manquerais pas ! C’est promis ! » Je venais de lui promettre deux choses. La première, que je viendrais. La deuxième que je l’encouragerais. Et je le ferais avec plaisir. Vraiment.

J'avais bien dit à Mattia que j'étais perdue. Avant d'enchaîner sur notre futurE carrière. Cambrioleur, c'était tentant comme métier. Surtout si on volait ceux qui avaient trop d'argent. « Je tenterai bien cette carrière.. » Et visiblement mon super héros était du même avis. Je n'avais jamais volé mais, ça devait être...excitant. Mais, je ne tenterais pas le diable. Je me ferais prendre à coup sûr. J'affichais un doux sourire. Je laissais libre choix à Mattia. De me suivre ou non. On risquait de s'enfoncer je ne sais où. Mais, c'était à lui de voir. « Non, je préfère qu'on arrête là, et que tu me suives! Ça sera moins risqué. Avec ton plan, on risque de se retrouver à 100kms d'ici. » Il serra ma main, un peu plus fort. En affichant son magnifique sourire. Je laissais un soupir de soulagement m'échapper. « Je crois que c'est mieux comme ça, en effet. » Je lui renvois un magnifique sourire. Retiens un petit rire. Avant de me laisser embarquer.

Je ne savais pas où nous allions. Je lui faisais totalement confiance. Main dans la main. Je pouvais le suivre n'importe où. Je ne peux m'empêcher de penser que je devrais sécher plus souvent. Avec lui. Je n'arrête pas de le regarder. Il n'y a que lui. Je vais finir par tomber. À force de ne faire attention à rien. Ça serait con quand même. « Un jour, tu m'apprendras à m'orienter ? » Petit regard de chien battu. Comme si j'étais sérieuse ! J'étais une cause perdue. Je crois que personne ne pourra m'apprendre. D'ailleurs, je ne tiens que quelques secondes. Avant qu'un rire m'échappe.

Une grande étendue d'eau devant mes yeux. Je n'y crois pas. Il est trop fort. Bien plus fort que moi. En même temps ce n'est pas difficile. « Mattia Jarvis, vous êtes un Dieu ! » Je ne peux m'empêcher de sourire. Jamais je n'aurais trouvé cette foutue plage. Pourtant, nous n'étions pas loin. Je crois. Je colle un baiser sur sa joue. Comme s'il avait fait un miracle. Je plante mon regard dans le sien. Je ne cesse d'être émerveillé devant la beauté de ses yeux. Ça devrait être interdit. D'avoir autant d'intensité dans un simple regard. « On va se baigner ? » Sourire malicieux sur les lèvres. Je n'ai pas de maillot de bain. Lui non plus. Je doute que l'eau soit très chaude. Mais, on s'en fout pas vrai ? Quitte à sécher, autant se permettre tout et n'importe quoi.

C'était idiot comme à 17 ans, tout nous paraissait difficile, et en même temps facile. Rien n'était insurmontable, et tout l'était. C'était un sentiment contradictoire.
Quand Mattia pensait à Ella, quelques temps auparavant, il se disait que jamais, il ne pourrait passer un très bon moment avec elle. Et au final, quelques jours plus tard, les voilà tout les deux, main dans la main, à se faire des promesses. « J’y manquerais pas ! C’est promis ! » Elle viendrait. Elle viendrait et en plus elle l'encouragerait du mieux qu'elle pourrait. Tout heureux, Mattia eu un grand sourire collé sur ses lèvres; il ne pouvait pas être plus content.

Et puis, Mattia reprit la partie en mains. Au rythme où ils allaient, ils risquaient de finir à 100kms d'Arrowsic, et de se retrouver avec les flics à leur trousse. Et là, niveau discrétion, c'était vraiment nul. Quand il le lui dit, Ella soupira, et déclaira. « Je crois que c'est mieux comme ça, en effet. » Ils s'échangèrent encore un sourire et un rire avant de filer en direction -la direction que Mattia pensait être la bonne- de la plage.

Pendant qu'ils marchaient, Mattia sentait son regard posé tout le temps sur lui. Et bizarrement, il n'en était pas gêné. Par contre, il se sentait gêné à chaque fois que lui, il la regardait. Coupant leur moment de silence en tête à tête main dans la main, elle demanda. « Un jour, tu m'apprendras à m'orienter ? » Le regard qu'elle lui lançait le fit rire. Elle aussi d'ailleurs fini par rire. « Je te promets d'essayer, mais ne m'en veux pas si on n'arrive à rien de concluant. » répondit-il, entre deux rires.

Et puis, enfin, devant eux, il y eut l'étendue de la plage, et le bleu de l'océan. Un sourire collé sur ses lèvres, Mattia jeta un coup d'oeil à Ella, comme pour lui dire « hé! T'as vu où MOI je t'ai amené? » Elle même réagit rapidement, criant un « Mattia Jarvis, vous êtes un Dieu ! » Mattia se mit à rire, et répliqua presqu'aussitôt. « Arrête, je vais me sentir rougir. » Et là, aussitôt, elle lui colla un petit bisou sur la joue. Une chance que Mattia n'était pas du genre à rougir, parce que là, c'était sûr, il serait devenu rouge pivoine. « On va se baigner ? » demanda-t-elle un sourire encore sur elle.

Là, Mattia sortit de ses pensées -pensées où il n'y avait qu'elle-, et son comportement d'adolescent reprit le dessus. Pour toute réponse, il se mit alors à courir, l'entrainant avec lui, tenant toujours fermement sa main. A à peine quelques mètres de l'eau, Mattia lâcha sa main et s'exclama alors. « L'eau ne doit pas être si chaude que ça.. » Il s'approcha un peu de l'océan. Il sentait la présence de la jeune fille tout près de lui, et d'un geste brusque, il se retourna vers elle, encerclant son ventre de ses deux bras. « Tu vas pouvoir me dire comment elle est! » dit-il en riant.
De toutes ses forces, il entraina la jeune fille avec lui vers l'océan. Elle avait beau lutter, il était le plus fort. « Et si tu me dis que tu ne sais pas nager, je ne te croirais pas! » C'était ça de faire partie de l'équipe du lycée. Ca avait ses avantages, comme ses inconvénients..
Ses bras autour de sa taille, Mattia riait en essayant de la mettre à l'eau; ça ou une heure d'histoire, franchement, le choix n'était pas difficile.

J'avais coupé notre silence. Sans jamais cesser de le regarder. Pour lui demander l'impossible. M'aider à comprendre comment ne pas se perdre. Il riait. Moi aussi. Je venais de lui demander l'impossible. Il pourrait bien donner le meilleur de lui-même que ça ne changerait rien. Je me perdrais toujours. Pour aller n'importe où. « Je te promets d'essayer, mais ne m'en veux pas si on n'arrive à rien de concluant. » Et visiblement, il en avait conscience ! Je riais à nouveau. Non vraiment, je ne pourrais pas lui en vouloir. Je ne répondais pas. Mes rires et mes sourires suffisaient. Je crois.

Nous nous sommes enfin retrouvé face à l’océan. Grâce à lui. Avec moi, nous serions encore loin. Je venais de lui dire qu‘il était un dieu. C‘était peut-être un peu exagéré mais, j‘étais vraiment impressionnée. « Arrête, je vais me sentir rougir. » c’est-ce qu’il déclara avant que je ne dépose un baiser sur sa joue. Je l’imaginais rougir. Un sourire étrange s’installa sur mes lèvres. Il n’était certainement pas du genre à rougir aussi facilement. Pas comme moi. « J’aimerais bien voir ça. » Lui confiai-je avec un beau sourire avant de lui proposer d’aller se baigner. En guise de réponse, Mattia se mit à courir. Tenant fermement ma main. Je le suivais sans pouvoir m’empêcher de rire. Je me sentais légère. J’avais la sensation de retourner en enfance. Ça faisait un bien fou.

Il lâcha ma main, à quelques mètres de l’eau. Je m’étais habituée à tenir sa main. C’était étrange de la lâcher. « L'eau ne doit pas être si chaude que ça.. » Ah non ça c’était certain ! Mais, ce n’était pas un problème. Du moins je crois. « Je dirais même qu’elle est froide ! » Je souriais doucement. Tout en regardant la grande étendue bleue. Mattia s’approcha un peu de l’eau. J’en faisais autant. Je n’étais pas très loin de lui.

Suffisamment proche pour qu'il me prenne par surprise ! Ses bras encerclaient mon ventre. Je pouvais bien lutter ça ne servait pas à grand-chose. Enfin, ça ne m'empêchait pas d'essayer. « Tu vas pouvoir me dire comment elle est! » Il riait. Moi aussi, malgré ma lutte acharnée et totalement inutile. Il était plus fort que moi c'était une évidence. « Et si tu me dis que tu ne sais pas nager, je ne te croirais pas! » Non c'est sûr que là, ça ne marchait pas. Les bras autour de ma taille, il riait encore et toujours. Tout comme moi. Pourtant, j'étais certaine de finir les fesses dans la flotte.

Je voyais l'eau se rapprocher pas à pas. Ma résistance ne servait à rien. « Et si on y allait tous les deux ? Je suis certaine que toi aussi, tu sais nager.» Sourire angélique. J'essaye de sauver ma peau comme je peux. Ou du moins, je préfère y aller avec lui. Je tiens ses bras. Comme pour lui faire comprendre que si j'y vais, il y va. Une fois de plus, je pense qu'il est plus astucieux que moi. Mais, je me plais à essayer tout et n'importe. « Mattia, s'il te plaît ! Je ferais tout et n'importe quoi. » Qu'est-ce que je venais de dire ? Peut-être une erreur. Ou peut-être pas. J'étais vraiment prête à tout pour fuir cette flotte. Pas parce qu'elle est froide. Pas parce que je ne veux pas y aller. Mais, plutôt parce que c'est comme un jeu. J'essayais de le regarder dans les yeux alors que l'eau n'était qu'à quelques millimètres. On ne sait jamais, qu'avec un regard je sois plus convaincante.

Jusqu'à présent, sans réellement prendre conscience de la gravité de leurs actes, les deux jeunes gens ne cessaient de se lancer des sourires et des rires. Nul doute que plus tard, quand on découvrira qu'ils avaient séché, ils soient moins heureux. Mais en attendant, ils s'amusaient. Cette sortie imprévue n'en était que plus existante, et plus grandiose aux yeux de Mattia. Sécher seul, c'était nul. Avec Ella, c'était cool.

Quand Mattia lui disait qu'il allait rougir, la jeune fille se mit à sourire, et lui balança un « J’aimerais bien voir ça. ». Oui, il ne rougissait pas si facilement. Et tant mieux. Le nombre de fois où il avait gaffé était incalculable, et si à chaque fois qu'une jeune fille lui plaisait lui faisait un compliment, il se mettait à rougir, il aurait eu honte. Une fille qui rougissait, c'était super mignon. Un garçon qui rougit, il craint.

Puis, ils s'étaient mis à courir pour atteindre l'océan. Arrivés à côté, Mattia avait lâché sa main et lui avait dit qu'elle ne devait pas être bonne, l'eau. Ce à quoi, la jeune fille répondit, encore insouciante de ce qu'elle allait subir d'ici peu: « Je dirais même qu’elle est froide ! » Elle souriait, Mattia aussi. Une idée germait dans sa tête, et il était sûr de réussir son coup.
Il s'était précipité sur elle, et l'avait attrapé pour la jeter dans l'eau. Ses bras s'enroulant autour de son ventre, Mattia riait, et la jeune fille aussi. Elle tentait de s'échapper, mais Mattia avait -sans vouloir la vexer- beaucoup plus de muscles qu'elle. Enfin, ces muscles étaient plus forts.
Plus l'eau se rapprochait d'eux, et plus Mattia sentit qu'il allait gagner. Elle allait se retrouver les fesses dans l'eau, c'était sûr! « Et si on y allait tous les deux ? Je suis certaine que toi aussi, tu sais nager.» Un sourire d'ange se dessina sur son visage, et Mattia ne put s'empêcher de rire. « Tu ne m'auras pas comme ça! ». Il sentait les petits mains d'Ella sur ses avant-bras, et il sourit. Elle essayait de sauver sa peau, mais ça ne marcherait pas! « Mattia, s'il te plaît ! Je ferais tout et n'importe quoi. » Tout et n'importe quoi? La proposition était alléchante, et Mattia s'interrompit aussitôt. Il tenait toujours la jeune fille par son ventre, et fit mine de réfléchir un instant.

Que pouvait-il lui demander? Une idée lui vint alors. Une idée qui n'était pas si stupide, puisque lui-même en rêvait. Avec un grand sourire, il lui demanda alors. « Embrasse-moi, et je te laisse les fesses au sec. » Tr-s glamour.. Les yeux rivés sur la jeune fille, Mattia libéra peu à peu son étreinte. Un air de défi se lisait sur son visage. Il n'était pas sûr qu'elle le fasse. Il n'était pas sûr qu'elle le veuille. Mais lui, il en avait une grande envie.

Et puis, alors qu'il ne cessait de la regarder dans les yeux, Mattia attrapa ses mains et recula pour éviter une vague d'eau. La suite fut horrible pour lui. Un idiot avait laissé trainer un seau de gamin sur le sable, et Mattia ne l'ayant pas vu, trébucha dessus, tombant en arrière, emportant avec lui la jeune fille. Ses fesses amortirent le coup, et il se retrouva avec Ella sur lui, couchée sur son torse, pendant qu'une vague d'eau déferlait sur son dos, derrière et torse. Elle avait de la chance, elle n'était pas mouillée, Mattia lui ayant servi de protection. Il lâcha alors, surprit, un « putain, elle est glacée! » tout en relevant la tête, avant de rire, son regard plongé dans celui d'Ella. Nom de dieu ce qu'il avait envie de l'embrasser, là, tout de suite!!

Je ne l'avais pas vu venir. Mattia et son idée de me mettre les fesses dans l'eau. Je ne pouvais m'empêcher de rire. Et lui aussi. M'échapper son emprise, c'était mission impossible. Il avait bien remarqué que je n'y parvenais pas. Enfin, faute d'utiliser les muscles je pouvais utiliser ma tête. Du moins, je pouvais essayer. Je lui proposais d'y aller à deux. Enfin je n'avais pas tout à fait formulé les choses ainsi mais, on s'en fout. J'essayais de l'attendrir avec mes mimiques. Lui, ça le faisait rire. Et je pouvais comprendre. Je me battais contre mes rires pour garder mon sourire angélique. « Tu ne m'auras pas comme ça! » Cette fois je riais. J'y avais pourtant cru. Mais, Mattia n'était pas du genre à céder comme ça. Je le savais.

C'est certainement ce qui me poussa à dire que je ferais tout et n'importe quoi. Je ne formulais jamais ce genre de phrases. Enfin pas dans ce contexte. J'avais toujours peur de ce qu'on pouvait me demander. Mais, là c'était différent. En quoi ? Je ne sais pas. C'était Mattia et avec lui j'étais capable de pas mal de choses. C'était sorti tout seul et je n'avais pas eu envie de revenir sur mes propos. Enfin toujours est-il qu'il s'arrêta aussitôt. Faisant mine de réfléchir. Je ne pouvais m'empêcher de sourire. Peut-être que j'avais trouvé une solution. Je me demandais ce qu'il pourrait bien trouver.

Il afficha un grand sourire et je savais qu'il avait trouvé. Je le regardais, intriguée. « Embrasse-moi, et je te laisse les fesses au sec. » Il ne me lâchait pas du regard. Et moi non plus. Je souriais. J'aurais giflé n'importe quel autre garçon. Mais, pas lui. J'en avais envie de ce baiser. Un air de défi se lisait sur son visage. Il me libérait. Doucement. J'aurais pu me sauver sans l'embrasser. Mais, je n'en avais pas envie. De toute façon il m'aurait rattrapé. L'idée m'avait simplement effleurée l'esprit. Je ne quittais plus son regard. Je pensais simplement à ce qu'il m'avait dit. Chaque seconde qui passait me donnait un peu plus envie de l'embrasser.

Et puis, sans que je ne sache pourquoi, il prit mes mains pour me faire reculer. J'ai à peine eu le temps de comprendre qu'il voulait éviter un rouleau que Mattia tomba à la reverse. Il m'entraîna avec lui. Je me retrouvais au-dessus de son torse. « Putain, elle est glacée! » Il rit. Mon rire suivi le sien. Une nouvelle fois. Finalement il avait goûté l'eau en premier. Me servant gentiment de bouclier. Il plongea son regard dans le mien. Il était incroyablement séduisant. Je me noyais dans ses yeux. Je ne voyais plus que ça. « Eh bien, c'est toi qui a eu les fesses dans l'eau le premier. » ce n'était qu'un murmure alors que je remettais une mèche derrière mon oreille. Je sentais l'envie de l'embrasser prendre possession de moi. Je déposais mes lèvres sur les siennes avec tendresse. Je me sentais vivante. J'avais envie de prolonger ce baiser. Je ne voulais pas me contenter de poser mes lèvres sur les siennes. Je voulais échanger ce baiser avec lui. Et c'est ce que je faisais. Ce n'était pas simplement un défi. C'était plus que ça. J'en avais envie. Vraiment envie.

Quand je rompus ce baiser je sentais la chaleur monter à mes joues. Nul doute que j’étais rouge comme une tomate. Je sentais mon cœur battre un peu trop vite. C’était une sensation que mon corps ne connaissait pas. Quelque chose de délicieux que j’avais envie de recommencer. Je le regardais droit dans les yeux avec un sourire timide. Un sourire émerveillé. Je mourrais d’envie de recommencer. Sans oser. L’eau venait mouiller nos vêtements mais, je n’avais que faire. J’aurais pu rester sur son torse pendant des heures.

Sa formulation aussitôt dite, Mattia l'avait relâché petit à petit, la regardant d'un air de défi. Il se demandait si elle était capable de l'embrasser. Peut-être. Peut-être pas. Mais là, elle ne le lâchait pas du regard. Et puis, l'impensable s'était produit. Mattia s'était écrasé au sol, et c'était lui qui se retrouvait maintenant, le dos, les fesses, les jambes dans l'eau glacée.
Mais Ella était sur lui, couchée sur son torse. Et après avoir hurler que l'eau était glacée, Mattie se mit à rire de la situation, Ella aussi. Son regard plongé dans le sien, Mattia avait encore plus envie de l'embrasser, là, tout de suite, quitte à se retrouver frigorifié, et à mourir de froid. « Eh bien, c'est toi qui a eu les fesses dans l'eau le premier. » lui murmurait-elle en replaçant une mèche rebelle derrière son oreille. Mattia lui sourit. Oui, c'était lui.. Et dire qu'il aurait préféré que ce soit elle.
Et finalement, l'impensable se produisit. Ella approcha sa tête petit à petit de Mattia, et quelques secondes plus tard, Mattia ferma les yeux, et leurs lèvres se retrouvèrent coller. Elle n'était pas seule à l'embrasser, lui aussi. Et leur échange dura un petit moment. Une fois qu'ils arrêtèrent leur baiser, Mattia rouvrit les yeux, et aperçut la jeune fille devenir un peu rouge. Il sourit. Finalement, elle avait relevé le défi avec brio.
Son visage était rouge écarlate, et son coeur -posé contre celui de Mattia- ne cessait de cogner fortement. Ou alors, c'était celui de Mattia. A dire vrai, il n'en savait rien. Les yeux plongés dans les siens, Mattia lui sourit.
Une autre vague arriva, et trempa de nouveau le jeune homme. Il se mit à frissonner. Frissonner parce qu'il avait froid. Frissonner parce qu'il avait chaud à l'intérieur. Le choc thermique allait sans doute le faire tomber malade, et n'importe quelle personne censée aurait eu la bonne idée de se relever, et de se remettre sur pieds. Pas Mattia. Il était bien là, Ella sur lui, à échanger un baiser. Et pour tout dire, il n'osait même pas parler tellement ce moment lui semblait magique. Ella, une jeune fille studieuse qui se retrouvait à l'embrasser. Et au vue de son rougissement, elle n'avait accepté le défi pour l'accepter. Elle en avait envie.

Une mèche de cheveux tomba de derrière l'oreille d'Ella, et aussitôt, la main de Mattia la remit derrière. Il baissa ensuite sa main, et la posa sur le dos de la jeune fille, s'amusant à faire des petits dessins dessus. Une autre vague arriva, et il frissonna encore. Ce à quoi, il ajouta alors. « Embrasse-moi encore, ça va me réchauffer! » avec un petit sourire. Demain, il tousserait, cracherait ses poumons. Mais ça en valait la peine non? Il passait un moment merveilleux avec Ella, et il n'avait pas envie de le gâcher en passant pour une chochotte, un type incapable de ne pas supporter le temps. Un frileux. Et un frileux, ce n'était pas un vrai mec! Un vrai mec, ça n'avait pas froid, ça ne demandait pas la chaleur, ça ne se plaignait pas..

Alors, il releva la tête un peu plus pour s'approcher d'elle. Il voulait juste l'embrasser, encore une fois. Pour vérifier qu'il ne rêvait pas. Il aurait très bien pu lui demander de le pincer, pour ça. Mais l'embrasser, c'était tellement mieux.. Sa bouche se rapprochant de celle d'Ella, il colla ses lèvres contre les siennes, humant l'odeur de l'océan et le parfum de la jeune fille au passage. Alors, c'était donc ça. C'était donc vrai. Il n'était pas couché dans son lit, à attendre que le réveil sonne, et à rêver de ce moment magique. Non, il le vivait. Et il le vivait bien. L'eau le faisait frisonner de fraicheur. Ella le faisait frisonner de bonheur.

Je pensais qu'il voudrait se lever. Je pensais que cette nouvelle vague lui donnerait envie de se lever. Mais, il ne bougeait pas. Il restait là, avec mon corps sur son torse. Il restait là, malgré les frissons. Malgré le froid. Il ne semblait pas avoir envie de se lever. Et moi non plus. Je ne disais rien. Je me contentais de rougir avec un grand sourire sur les lèvres. Je savourais cet instant magique. Je mourais d'envie de le revivre. De l'embrasser à nouveau. Il replaça une de mes mèches blondes avec délicatesse. Je me mordais la lèvre inférieure, tout en souriant. J'avais la sensation d'être dans un rêve. J'étais sur mon nuage alors qu'il descendait sa main sur mon dos pour y dessiner. J'affichais un sourire béat. Chaque contact avec lui était un vrai délice. Mon corps frissonnait à son contact. Il frissonnait de plaisir.

Je me noyais dans son regard alors qu'une nouvelle vague le fit frissonner. J'allais lui dire qu'il faudrait peut-être qu'on se relève. Pour éviter de mourir de froid. J'allais lui dire sans en avoir envie. J'allais le faire mais, c'est lui qui prit la parole. « Embrasse-moi encore, ça va me réchauffer! » Je souriais grandement. Je ne voulais que ça. L'embrasser encore et encore. Il se redressa un peu. Nos lèvres s'approchèrent avant de se toucher. Avant de laisser libre cours à un tendre baiser. À un baiser magique, un baiser qui me rendait vivante. Hier encore, je ne pensais pas que je sécherais avec Mattia. Hier encore, j'ignorais que nous allions nous embrasser. Je n'avais jamais osé imaginer que cela pourrait se produire. J'étais aux anges. Une chose était certaine, peu importe les conséquences de mes actes aujourd'hui, jamais je ne pourrais le regretter.

Nos lèvres se séparèrent alors que je caressais doucement ses cheveux. J'avais chaud à l'intérieur. J'étais en ébullition. Je crois que je n'avais même plus conscience de la température extérieure. Je n'avais même plus conscience de l'eau qui nous inondait, lui plus que moi.Une nouvelle fois je rougissais. Mais, ça n'avait pas d'importance. J'alignais une rangée de dent blanche alors que je me perdais une nouvelle fois dans le bleu de ses yeux. J'étais tellement bien avec lui. La situation me semblait tellement différente avec lui. En fait, je crois que je ne réalisais pas. Je ne savais même pas quand je réaliserais. Mais, cet état d'euphorie me convenait bien. J'avais déjà conscience que tout ceci serait sans regret. J'avais déjà conscience que Mattia comptait énormément à mes yeux. Une nouvelle fois, une vague nous submergea. Je prenais la parole cette fois. « Tu vas mourir de froid si on reste comme ça... » J'affichais un petit sourire timide. Je n'avais pas envie de bouger mais, je pensais à lui. Et puis, c'est vrai que grâce à lui j'étais relativement épargnée. Je ne voulais pas qu'il tombe malade. Par conséquent, il fallait qu'on se relève. Il fallait et pourtant je me penchais sur son visage. Encore un baiser. Un dernier. Comme pour y croire plus fort. Un dernier ? Je n'en étais pas certaine. Je n'avais pas envie que ce soit le dernier. Je voulais qu'il y en ait plein d'autres. Je voulais recevoir ses baisers chaque jour. Mais, comment lui dire ? Je n'en savais rien. Je me concentrais sur notre échange, laissant ma main glisser dans sa crinière, laissant mes pulsions rendre ce baiser un peu plus passionné.

Quand leurs lèvres se séparèrent enfin, Ella lui caressait les cheveux, et lui, il continuait de faire courir sa main sur son dos. Les yeux de Mattia ne cessèrent pas de l'admirer, suivant les courbes de son visage. Il sourit lorsqu'il vit le haut de ses joues rougir encore un peu. Il faisait froid, il était congelé, sans doute qu'Ella aussi, et pourtant, elle rougissait, comme si elle mourrait de chaud.
Il arrêta de l'admirer, quand encore une fois, une vague vint s'abattre sur eux, glaçant Mattia. Il frissonna un grand coup, et tourna la tête vers l'océan qui s'en allait. Il n'allait pas tarder à revenir à la charge. Mattia se retourna de nouveau vers Ella, qui, un petit sourire timide sur les lèvres déclara. « Tu vas mourir de froid si on reste comme ça... » Mattia secoua la tête, comme pour dire « non, non, je n'ai pas froid ». Il n'avait pas envie de bouger, il avait envie de rester comme ça, que cet instant ne s'arrête jamais. C'est tout.
La bouche d'Ella se rapprocha encore de lui. Mattia était complètement aux anges. Il sentait sa main dans ses cheveux, et il sentait la douceur de la jeune fille en passant ses deux mains contre son dos. Il était prisonnier d'elle. Sa chevelure coulant à côté des joues du jeune homme, il ne vit pas arriver la vague. Il frissonna encore. C'était étrange comme sensation; chaud à l'intérieur, il se sentait bouillir, et froid à l'extérieur, l'eau le glaçait.

Décollant ses lèvres des siennes, Mattia posa ses deux mains autour de sa hanche. Il poussa la jeune fille -avec douceur- sur le sable à côté de lui. Aussitôt, il roula sur elle. Couché sur elle, il joua des abdos pour ne pas l'écraser sous son poids, et lui vola, encore une fois un baiser. Ce baiser volé ne dura pas longtemps. Pour ne pas qu'elle meure, étouffée par Mattia, il roula de nouveau sur le côté, s'éloignant de l'eau. Une fois à ses côtés, il posa sa main sur sa hanche, et de nouveau, l'invita à le rejoindre, à se coucher comme avant, sur lui. Mais cette fois, loin des vagues..

«  Je ne chopperai pas la crève comme ça. » dit-il, avec un petit sourire. Il attendit qu'elle se remette sur lui comme il faut. Il passa un doigt sur son visage, la dévorant littéralement des yeux. Le front, la tempe, la joue, la bouche. Là, il posa de nouveau ses lèvres sur elle. Sa main dériva encore sur son dos, et il sentit du bout des doigts le sable collé sur ses vêtements. Merde. Ils n'allaient pas pouvoir retourner en cours, habillés comme ça. Ils allaient devoir rentrer chez eux pour se changer, avant de retourner en cours.
Il passa de nouveau sa main dans ses cheveux, et une fois, le baiser finit, il lui avoua. « Je n'ai pas envie de retourner au lycée. » Mais il fallait bien. Elle avait séché une heure. Pour être avec lui. Il ne voulait pas qu'elle sèche encore une heure. Pour ne pas qu'elle s'attire des ennuis. « Tu ne veux pas qu'on quitte tout? On arrête l'école, on vit de nos talents de voleurs, et on longe toute la côté américaine pour passer encore des moments comme celui-là! » dit-il avec un sourire.

Non, il n'avait pas du tout envie de s'en aller d'ici. Il devrait forcément repasser par chez lui pour se changer, et il risquait d'y croiser son monstre. Alors, autant rêver de tout quitter, et de passer le reste du temps à côté d'une princesse.

Il secouait la tête pour me faire croire que non il n'avait pas froid. Mais, son corps ne faisait que le trahir. Il frissonnait. Je m'en voulais d'être aussi égoïste. Mais, je ne pouvais pas résister à ses lèvres. Je l'embrassais à nouveau. Ses deux mains se rejoignirent sur mon dos. Ce simple contact me rendait folle de joie. C'était certainement idiot. D'être heureuse pour ça. Cependant, je ne pouvais pas m'en empêcher. Une nouvelle vague arriva sans qu'aucun de nous ne puisse la voir. Il frissonna à nouveau. Et malgré moi, je frissonnais aussi.

Nos lèvres finirent par se détacher, rompant ainsi le baiser. Il posa ses mains sur les hanches. Je souriais timidement alors qu'il me poussa gentiment à côté de lui. Sans attendre, il se coucha sur moi, prenant soin de ne pas m'écraser. Même si j'étais certaine que je pouvais supporter son poids sans problème. Il me vola un baiser. Un baiser rapide et furtif. Le genre de baiser qui fait rêver. Celui qui fait que vous en voulez toujours plus. Que j'en veux toujours plus. Ce baiser faisait naître le désir de poursuivre encore et encore. Sa main sur ma hanche me conviait à le rejoindre. « Je ne chopperai pas la crève comme ça. » Je répondais à son magnifique sourire tout en me remettant à ma place initiale. Cette fois, il n'y aurait pas de problème avec les vagues. Son doigt caressa mon visage, tendrement. Son regard ne me lâchait pas. Le mien non plus. Je me perdais totalement dans ma contemplation. S'il savait à quel point j'étais heureuse à ce moment-là. J'étais heureuse de vivre ce moment avec lui. Je ne voulais personne d'autre. Ses lèvres touchèrent les miennes une nouvelle fois. J'étais comblée, aux anges. Ses mains retrouvèrent mon dos avant de caresser mes cheveux blonds. Les miennes étaient passées de son beau visage à ses magnifiques cheveux.

Une fois ce baiser terminé, il reprit la parole. « Je n'ai pas envie de retourner au lycée. » Mais Cet aveu me ramena un peu sur Terre. C'est vrai qu'il y avait le lycée. J'avais complètement oublié ce détail. Je baissais les yeux. J'étais presque honteuse d'avoir oublié. Ça ne me ressemblait pas. Mais, pourtant, je me sentais tellement bien quand je ne me souciais de rien. C'était si rare. « J'avais complètement oublié ce détail. » Tout en lui confiant ceci, je faisais des dessins sur son torse, du bout des doigts. « Tu ne veux pas qu'on quitte tout? On arrête l'école, on vit de nos talents de voleurs, et on longe toute la côte américaine pour passer encore des moments comme celui-là! » Je riais. L'idée me plaisait vraiment. Je le regardais avec un sourire amusé, attendri et heureux. J'étais totalement pour. Je ne voulais pas renouer avec la réalité. J'étais bien dans ce rêve avec lui. J'étais plus vivante que jamais. J'étais dans un monde fabuleux avec lui et je refusais de le quitter. Quoi de plus normal ? Je nichais ma tête au creux de son cou, y déposant un tendre baiser. « Pour vivre des moments comme celui-ci, je suis prête à tout. Et après l'Amérique, on ira faire un tour en Europe ? Nous serons les voleurs les plus recherchés de la planète. Plus célèbre encore que Bonnie & Clyde. Ça serait une merveilleuse aventure, tu ne crois pas ? » Je riais à nouveau avant de lui voler un baiser. Un baiser furtif mais, rempli de tendresse. Un baiser qui me fit rougir sans explication rationnelle. Il y avait un vrai feu d'artifice en moi. Quelque chose que je ne contrôlais pas.

Je caressais son torse du bout des doigts. J'avais envie de croire en cet impossible. J'avais envie d'oublier le monde. J'avais envie de revivre des moments comme celui-ci. Je ne pouvais pas retourner au lycée. « Rien ne nous oblige à retourner au lycée... quitte à sécher, pourquoi ne pas s'accorder toute la journée ? » Je me mordais la lèvre inférieure avec un regard de chien battu. C'était bel et bien moi qui avais demandé ça. Nul doute qu'en y repensant par la suite, je me demanderais ce qui m'avait pris. Mais, je crois que la réponse était assez simple à trouver. J'étais prise par la magie de l'instant. J'étais prisonnière de Mattia. Rien que l'idée de m'éloigner de lui me déplaisait. Je voulais rester avec lui. Je l'embrassais à nouveau, comme si je le suppliais de rester mais, surtout parce que j'en avais envie.

Une fois que Mattia lui eut révéler son désir de ne pas retourner au lycée, la jeune fille s'arrêta net. Elle baissa alors les yeux, et déclara « J'avais complètement oublié ce détail. » sérieux? Il était si bon que ça qu'Ella, celle qui ne séchait jamais un cours de toute sa vie, avait oublié qu'ils devaient aller au lycée? Elle s'amusa à lui faire des dessins sur son torse, du bout des doigts, et Mattia lui demanda si elle ne voulait pas tout quitter, suivre la côté américaine, et voler pour vivre. Ca, c'était son rêve. Ce n'était peut-être qu'une boutade pour la jeune fille, mais pour lui, ça voulait dire beaucoup.

Si il n'y avait pas eu le tennis, et sa mère, ici, à Arrowsic, Mattia serait sans doute déjà loin. Il aurait tout donné pour quitter cette ville pourrie, son beau-père violent, et ces professeurs qui l'emmerdaient constamment. Sa vie était loin d'être une vie de rêve. Et s'il y avait bien une chose dont il rêvait par dessus tout, c'était vivre de sa passion. Il n'avait donc pas le choix. Il devait rester ici, à Arrowsic.

Mais il ne pouvait s'empêcher de penser que quitter cette ville, embarquer Ella avec lui -puisque maintenant, elle était là-, et se débrouiller était un rêve. Un fantasme presque. En tout cas, la jeune fille se mit à rire en l'entendant. Peut-être que pour elle aussi cette idée lui plaisait. Sa tête vint se blottir dans le creux de son cou, où elle y déposa un baiser. Mattia frissonna encore. « Pour vivre des moments comme celui-ci, je suis prête à tout. Et après l'Amérique, on ira faire un tour en Europe ? Nous serons les voleurs les plus recherchés de la planète. Plus célèbre encore que Bonnie & Clyde. Ça serait une merveilleuse aventure, tu ne crois pas ? » Elle se mit à rire, lui aussi, en hochant la tête pour confirmer, avant qu'elle ne lui vole un baiser. En posant ses yeux attendris sur la jeune fille, Mattia s'aperçut qu'elle rougissait. D'habitude, il aurait fait un commentaire. Il se serait moqué d'elle, mais là, il n'en avait pas envie. Son corps entier était rempli d'une sensation toute étrange; il mourrait de froid, ses vêtements étant glacés, et en même temps, il mourrait de chaud à l'intérieur. Il ne savait pas, si, justement, ses joues n'étaient pas constellées de petites tâches rouge.

Elle caressa encore une fois son torse du bout de ses doigts, et Mattia passa ses doigts dans sa chevelure. Il s'amusait à entre tourner ses doigts dans ses cheveux. « Rien ne nous oblige à retourner au lycée... quitte à sécher, pourquoi ne pas s'accorder toute la journée ? » Les yeux de Mattia, d'abord poser sur ses cheveux, se posèrent sur la jeune fille. Sa bouche légèrement entre-ouverte, ses yeux grands ouverts. Avait-il bien entendu? Probablement. Ella se mordait une lèvre. Chez les filles, c'était un signe qui ne trompait pas. Et là, elle s'approcha de nouveau de lui et lui colla un baiser sur ses lèvres. Encore un.

Mattia se sentait heureux. Heureux et libre. Pour une fois, il faisait ce que bon lui semblait. Et l'embrasser semblait être la meilleure chose qu'il n'ait jamais faite. La douceur de ses lèvres, et de sa peau ne rendaient ce baiser que plus attrayant. Il avait envie de continuer. Il n'avait pas envie de s'arrêter. Il n'avait pas envie de s'en aller. Il n'avait pas envie de retourner au lycée. Il voulait juste rester avec elle.
Quand leur baiser fut achevé, les yeux de Mattia ne lâchèrent pas une seule seconde le regard de la jeune fille. Bon sang ce qu'elle était belle ! « Je ne veux pas te forcer Ella. » lui dit-il, avant de replacer une de ses mèches derrière son oreille. « Si tu veux aller en cours, on rentre. Sinon.. si tu veux vraiment ne pas y aller, tu feras de moi le lycéen sécheur le plus heureux de l'univers. » termina-t-il avec un grand sourire.

Sécher ne lui posait aucun problème. Pour lui. Mais elle.. Il n'avait pas envie de lui causer des ennuis. Il comprenait très bien qu'elle veuille s'en aller.

Toujours est-il que sur ses belles paroles, Mattia releva un peu le torse, et ouvrant la bouche, il s'approcha rapidement d'elle. Comme s'il voulait la mordre. Avant de poser ses lèvres sur sa bouche, et de l'embrasser encore. Il devait y avoir une substance qui l'attirait sur les lèvres de la jeune nageuse. Une substance qui l'attirait tellement, qu'à chaque fois, il en voulait plus. Encore et encore. Et il se sentait heureux; heureux de partager ce moment avec Ella.

Je ne voulais pas retourner au lycée. Je préférais l'idée de Mattia. Celle de quitter cette ville. Pourtant, je n'y avais jamais vraiment pensé. Je ne l'avais jamais vraiment envisagé. En même temps, j'avais tout ici. Une famille formidable. Une vie bien construite. Des repères. Une passion. Surtout cette passion. Si je voulais la vivre jusqu'au bout, j'avais plutôt intérêt à rester à Arrowsic. Heureusement ce n'était pas une corvée. Mais, à cet instant, j'avais des envies de liberté. Avec Mattia. Je voulais découvrir le monde avec lui. Se débrouiller et se contenter de rien. Voler une voiture pour rouler sans compter. En prendre une autre faute d'avoir les moyens de faire le plein. Finir par écrire un roman, publié anonymes Ne jamais me séparer de lui. Mon esprit partait loin, loin d'ici. Il était plus haut encore que les nuages. Je me mettais à rêver de cette aventure complètement folle. Si seulement nous pouvions la vivre.

Le lycée me faisait si peu envie. Je venais de suggérer à Mattia de sécher toute la journée. Parce que c'est ce que je voulais. Même si je ne me reconnaissais pas vraiment en disant ça. Lui non plus, visiblement. Il semblait surpris, avec sa bouche -légèrement- ouverte et ses yeux ronds. Je comprenais sa surprise puisque j'étais moi-même surprise. Prendre goût à la liberté, c'était si simple. Surtout avec lui. Alors oui, sécher, c'était ce que j'avais envie de faire. Pas ce que je devais faire. Pour une fois que je faisais ce que je voulais et non pas ce que je devais. Ça avait quelque chose d'excitant. Et puis, je refusais de le quitter. Je refusais de quitter ses lèvres que j'embrassais à nouveau. Il fallait croire que j'étais inévitablement attirée par lui, par ses lèvres si agréables. C'était comme si je ne pouvais plus m'en passer. Une drogue à dépendance rapide. C'était le bordel à l'intérieur de moi. Une fête où je n'étais pas inviter. Mais, c'était tellement plaisant.

Le baiser eu une fin. Comme toutes les bonnes choses. Mon regard se noya dans le sien. Il était incroyablement séduisant. La beauté de ses prunelles me faisait perdre pied. ! « Je ne veux pas te forcer Ella. » Il replaça une de mes mèches, derrière mon oreille. Je souriais tendrement. Il ne me forçait pas une seule seconde. « Si tu veux aller en cours, on rentre. Sinon.. Si tu veux vraiment ne pas y aller, tu feras de moi le lycéen sécheur le plus heureux de l'univers. » Son sourire amplifia le mien. Il devait certainement atteindre mes oreilles. Je ne voulais pas aller en cours. Je voulais voir ce magnifique sourire encore et encore.

Il se redressa légèrement. Sans que je ne le vois venir, il s’approcha de moi. Comme s’il cherchait à me mordre. Je laissais un petit rire m’échapper avant de me laisser envoûter par son baiser. Et encore le terme était faible. Je caressais son torse tout en continuant à l’embrasser. Mes lèvres ne pouvaient pas se passer des siennes. Il devait y avoir une force magnétique qui les attirait. Ou un truc dans le genre. En tout cas, il m’envoyait sur Neptune.

Une fois que nos lèvres ne furent plus en contact, je plongeais mon regard dans le sien. « Je ne veux pas retourner au lycée. » J’affichais un beau sourire avant de poursuivre. « Je veux rester avec toi… et tu verras, ça sera moi la sécheuse la plus heureuse de l’univers. » Je souriais encore plus. J’étais bien avec lui. Je n’avais besoin que de lui à cet instant précis. Je savais ce que je faisais. J’écoutais mon cœur sans penser aux conséquences. Une fois n’est pas coutume.