nom : Finighan. Ҩ prénom : Muse-Linnéa (communément appelée Muse). Ҩ âge : 26 ans. Ҩ origines Canadienne et Suédoise. Ҩ statut civil : Célibataire. Ҩ occupation : Chargée de relations publiques. Ҩ avatar : Mélanie Laurent. Ҩ crédits : michaelbaywashere | tumblr.

Arrowsic. Si vous vous déplacez du côté du parc – il est facile à trouver, la ville n'est pas très grande – vous pourrez voir une blonde en train de marcher tranquillement sur le chemin, cigarette en main. C'est moi, Muse-Linnéa Finighan. Oui, je sais, pas commun mon prénom, on peut dire que mes parents se sont surpassés ! Allez, vous pouvez m'appeler Muse, je vous y autorise. Je me suis souvent rendue dans ce parc à l'adolescence, avec mes amis. Pas pour fumer, non, je n'ai jamais touché à la drogue de ma vie. Mais il y avait ce garçon, quand j'avais quinze ou seize ans, je ne sais plus, qui me faisait tourner la tête. Andrew. Je vous jure, il me rendait folle. Je le suivais partout, espérant qu'il me remarque, entre deux joints et une bouteille de vodka. Mais il ne voyait que ma meilleure amie. Ah, je vous jure, être jeune n'est pas facile ! Et puis il a fini par voir que j'existais, et c'est dans ce même parc que nous nous sommes embrassés. Je vais vous raconter, mais promettez de ne pas rire, d'accord ? Ce n'est pas drôle. J'avais presque dix-sept ans, je crois bien. Je passais l'après-midi avec des copines, à parler, assise dans l'herbe sous le soleil qui brillait haut dans le ciel, ce jour-là, lorsqu'il est arrivé, et à demandé qu'on aille s'asseoir sur un banc tous les deux, un peu plus loin. Je voyais tous mes rêves se réaliser, et je l'ai suivi sans rien dire. Nous avons parlé quelques minutes, et puis il m'a embrassé. C'était idyllique. Jusqu'au moment où j'ai vu ses potes derrière l'arbre, et que j'ai entendu leur conversation – ils auraient dû être plus discrets. « Ah, tu payes ton joint la prochaine fois, il l'a fait ! Il l'a embrassée ! Il doit être fier de lui. » Matthew, l'idiot de première, qui avait un grand sourire sur la face. « Ouais mais c'était juste un bisou. Enfin je veux dire, c'est rien quoi. » Et Adam, l’acolyte de Matthew. Ils n'en rataient vraiment pas une tous les deux. « Tu veux qu'il fasse quoi de plus.. ? Oh non, je viens de comprendre. Matt, t'as vraiment les idées mal placées ! » Je n'avais pas tout compris, mais j'avais bien saisi qu'on s'était moqué de moi. Je m'étais levée, sans un mot, avait jeté un regard glacial à cette ordure d'Andrew, et était partie, souhaitent faire une sortie magistrale. Evidemment, c'est à ce moment là qu'il a fallu que je trébuche sur une racine et que je m'étale de tout mon long par terre. Sous les regards moqueurs des passants. Je n'ai jamais eu aussi honte de ma vie, je crois, même si j'en ris aujourd'hui. C'est Berlioz qui m'a consolée ce jour-là.

Berlioz, c'est mon frère. Mon jumeau. Ou la personne qui compte le plus pour moi. En réalité, il s'appelle Berlioz-Emrys – oui, nos parents aiment les prénoms spéciaux – mais c'est un peu long. Comme mon nom à moi. Du coup, la plupart des gens l'appellent Berlioz. Parenthèse fermée. Il est juste trop adorable. Je connais tout de lui, toutes ses petites manies. En même temps, ça fait vingt-six ans précisément que je le vois chaque jour, donc à force, je connais mon sujet. C'est la personne la plus maladroite du monde, sérieusement, je crois que je n'ai jamais rencontré – et que je ne rencontrerais jamais – de gens pire que lui. Il faut dire qu'en même temps, il n'a pas de chance. C'est ce qui le rend si mignon. Et puis, mis à part le fait qu'il n'est pas très habile, il est gentil, toujours à l'écoute et protecteur. Un peu trop parfois. Je ne vous explique pas la crise qu'il m'a fait lorsqu'il m'a vu fumé la première fois. J'ai cru qu'il allait faire un arrêt cardiaque, ou alors me tuer. Je vous jure. C'est vrai qu'en même temps personne ne s'y attendait, étant donné que je suis assez sage dans mon genre, mais que voulez-vous, c'est le stress ça ! Vous comprenez, j'avais vingt-trois ans, j'avais passé un mois difficile – je l'avoue, d'un point de vue nerveux, j'ai eu du mal à supporter de me faire larguer et de manquer de me faire virer presque en même temps – et mon meilleur ami m'a gentiment proposé un paquet de blondes. Bref, j'ai commencé à fumer. Et je me suis éloignée du sujet : Berlioz. Je disais donc qu'il est très protecteur, ça a toujours été comme ça. A chaque fois que je tombais, c'était lui qui soignait mes blessures, et lorsque je mes parents me grondaient suite à une bêtise, il prenait sans cesse ma défense. Je ne lui cache rien, enfin presque rien, mais de toutes façons, il sait quand il y a un truc qui cloche. Et je ne me lasse pas d'entendre ses petites mésaventures à lui, surtout quand il me parle de Luz, ma meilleure amie. Ca me fait toujours rire, et si je l'aide du mieux que je peux, je ne peux pas tout faire à sa place !

Je quittai le parc pour aller du côté de la boulangerie, en passant par les petites ruelles. Je connais mon village par cœur, je pourrais en faire le tour les yeux fermés – bien que je n'ai jamais essayé. Petite, je rêvais d'être boulangère. Pour avoir le plaisir d'être derrière une caisse, mais surtout pour pouvoir m'empiffrer de pains au chocolat toute la journée. J'ai toujours été de nature gourmande. Et pourtant, aujourd'hui je suis bien loin de cet univers là. Je suis chargée de relations publiques pour un magazine de mode, ce qui est radicalement différent de boulangère. Je vois d'ici votre regard étonné – quoi ? Ici, à Arrowsic ? En fait, je travaille à Lewiston, c'est une grande ville tout près de mon petit village. D'ailleurs, j'ai un communiqué de presse à écrire, il faut que je rentre chez moi et que je vous laisse. Ravie d'avoir fait votre connaissance.