La nuit avait été difficile… Pas simple de bosser quand tout le monde autour de vous dormait, et de rentrer chez soi au petit matin alors que tout le monde prenait le chemin du travail. J’avais eu du mal à m’endormir : bien que je sois fatigué, il semblait que je sois un tantinet trop sur les nerfs pour que mon amie Morphée vienne me trouver… Le marchant de sable ne passait donc pas à toute heure de la journée ? Je m’étais retourné maintes et maintes fois dans mon lit, avait essayé de compter les moutons, comme ma grand-mère me l’avait appris étant gamin, et ô miracle, était parvenu à m’endormir le temps de deux petites heures. Heureusement pour moi, je n’avais pas à y retourner ce soir : quelques jours de repos me feraient le plus grand bien et me permettrait de me recaler sur des horaires normaux.

Je trainais le reste de l’après-midi en boxer. Ca avait du bon de vivre seul : les chaines de télévision n’avaient plus de secret pour moi : les simpsons, malcolm et autre débilités étaient devenu mon dada. Au bout d’un moment, j’attrapais ma guitare qui traînait dans un coin de l’appartement. Cela faisait un moment que je n’avais pas joué quelques accords : le temps me manquait, entre le boulot et les quelques sorties que j’effectuais avec mes amis ne me laissait pas beaucoup de temps chez moi, et au fond, ce n’était pas plus mal, je n’aimais pas vraiment resté inactif. Je grattais quelques instant avant que quelques coups frappés à la porte retentissent. Oups. Je me précipitais dans la chambre et enfila un jean et un t-shirt blanc en quelques secondes et retourna jusqu’à l’entrée. J’ouvris la porte et aperçu la bouille de Romy. « Tiens, salut Romy ! Entre ! » Je me dégageais de la porte et la renferma derrière elle. « Comment vas-tu ma belle ? » demandais-je en lui faisant la bise.

Je ne connaissais pas Romy depuis très longtemps, mais je l’appréciais déjà. Elle était jeune, nous avions cinq ans de différence, mais c’était une demoiselle assez mature pour son âge et quand je passais du temps avec elle, je n’avais pas l’impression que ce soit une gamine écervelée comme on pouvait en voir dans les rues d’Arrowisc. Nous avions fait connaissance il y a quelques semaines lors d’un repas assez pénible : son beau-père, qui était également un de mes amis, un homme que je considérais comme mon père avait tenu à me présenter à sa nouvelle famille et je dois dire que le courant était assez bien passé entre l’adolescente et moi. Elle était différente des autres. Avec plaisir, je la laissais entrer dans mon appartement, ravi de sa visite fortuite : un rayon de soleil qui illuminait ma morne journée, cela ne pouvait pas mieux tomber à pic. En appercevant son sourire et en l’entendant parler, je ne pu m’empêcher de froncer les sourcils. « Tu es sûre que ça va ? T’as pas l’air dans ton assiette, Rom’. » Répondis-je en l’entraînant dans le salon. « Tu ne me dérange absolument pas en tout cas, ça me fait plaisir de te voir, ça faisait un petit moment. » Sur le canapé, traînait ma guitare. Je fis de la place. « Vas-y assieds toi. Tu veux boire quelque chose ? Manger un truc ? » lui demandais-je en posant mon regard sur elle. Je n’étais pourtant pas certain d’avoir grand-chose à lui proposer… n’ayant pas fait les courses depuis pas mal de temps… Ouais, je n’étais pas le genre de garçon qui mange super équilibré… Et me contentait parfois d’un paquet de chips pour couper la faim. Avant qu’elle n’eut le temps de répondre, je filais à la cuisine en m’écriant. « J’crois que j’ai que du coca en fait, j’espère que t’aime ça. » J’attrapais la bouteille dans le frigo ainsi que deux verres et revint vers elle. « Allez, dis moi ce qui se passe. » annonçais-je en nous servant le soda.