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 when i close my eyes, i'm with you.

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MessageSujet: when i close my eyes, i'm with you.   when i close my eyes, i'm with you. EmptyLun 28 Nov - 11:43

when i close my eyes, i'm with you. 351ekye
when i close my eyes, i'm with you. Tumblr_lvaavfDAS21r73jt7o1_500
it’s just a temporary high ’cause
when i close my eyes, i’m with you.



Allongé sur le dos ; le regard rivé sur le plafond de sa chambre alors que la froideur du sol s’immisçait dans son dos, Colton ruminait un nombre incalculable de choses. Voilà des mois qu’il était à Arrowsic. Dès mois qu’il avait tout quitté pour lui. Des mois qu’il avait fait de sa vie un chaos incompréhensible. New-York ne lui avait jamais autant manqué qu’à cet instant. Là-bas, au tréfonds de cette grande ville, il avait eu la sensation de n’être qu’un poisson dans une mer trop vaste pour lui. Il avait eu la sensation que même s’il l’abandonnait, il ne serait jamais seul. Que sa mère serait là, celle qui lui avait donné la vie et l’avait protégé au cours de son adolescence. Comment expliquer le vide intersidéral qui irradiait tout son être alors qu’il demeurait immobile, les mains croisées sur son ventre ? Il avait tout gâché, son autre, cette espèce d’âme sœur qui l’avait toujours repoussé. En s’installant avec lui, il avait imaginé une belle vie. Il avait imaginé le bonheur. Les baisers. Les caresses. Il avait imaginé la sensation d’avoir finalement trouvé un but à sa vie. Mais il s’était fourvoyé. Totalement. Du début à la fin. Depuis ce jour où il avait baissé sa garde, depuis ce jour où leurs lèvres s’étaient touchées la première fois… Sans doute la pire erreur de sa vie. Désormais, une distance dérangeante s’était installée entre eux. Chacun de leur côté, ils vivaient leur vie sans se soucier de ce que l’autre pouvait bien faire. Cohabitant en silence, ils étaient semblables à deux étrangers. Plus un sourire, plus un regard, plus rien. Un sentiment de regret, et parfois de remord, voilà tout ce qu’il restait. Puisque ce qu’ils avaient s’était brisé. Comme un miroir que l’on envoie sur le sol avec violence, regardant les morceaux s’éparpillés, refusant de les ramassé pour ne pas s’y couper les doigts. Et malgré de nombreux efforts, de nombreux essais, il n’avait pas pu les sauver de cette longue chute vers les Enfers. Il avait lutté, cru qu’il était possible de tout reconstruire, gardé un brin d’espoir, juste un peu. Mais rien. Le néant. Tout son être en était imprégné, il était aussi vide qu’une coquille. Et voilà des mois qu’il avait l’impression de n’être qu’un fantôme dans sa propre demeure. Il longeait les murs, le regard rivé au sol, évitant l’être qu’il aimait le plus au monde. Angus et Colton. Colton et Angus. Comment était-il possible de passer du tout au rien ? De n’être que deux cons, totalement égarés et incapables de faire les bons choix, le premier pas ? Il ferma les yeux un instant, profitant de l’image délicieuse qui se faufilait sous ses paupières closes. Un frisson le parcouru alors que l’image de leur dernière altercation lui revenait en mémoire. Ils s’étaient embrassés, avec passion, violence et fougue. Ils s’étaient détruits, seuls, comme des grands. Colton s’en voulait terriblement d’avoir été la cause du dérapage, il était désolé, encore et toujours terriblement désolé. Souvent ces mots lui brûlaient les lèvres alors qu’il faisait face à son bien aimé. Mais l’attitude de son adoré le déstabilisait à chaque fois, le forçant à partir sans demander son reste. Le forçant à s’en aller sans un mot, sans même un regard. Et ça lui faisait mal, le consumait littéralement de l’intérieur. Le dévorant chaque jour un peu plus, trainant comme l’ennuie qu’il ressentait perpétuellement. Mais l’envie de se jeter sur lui, de le couvrir de baiser et de l’aimer démesurément n’était qu’une tempête infernale qui le faisait trembler de toute part, toujours présente. Il avait pourtant essayé de l’oublier, de ne plus y penser. Il avait cherché du réconfort là où il avait pu, dépassant parfois les limites qu’il s’était fixé à lui-même, voulant lui prouvé qu’il pouvait très bien vivre sans lui. Mais c’était un mensonge. Colton n’était rien sans Angus. Il était son univers, sa raison d’exister. Sans lui, les jours étaient pâles et sans couleur, avec lui… Bien sûr, c’était la détresse, mais il était là et l’espoir de les voir un jour réunis ne le quittait que rarement. Ce jour-là, comme tous les autres, ne faisait guère exception à la règle. Toujours allongé sur le dos, il rouvrit les yeux, effaçant le mirage de leurs corps emmêlés de son esprit. Mais il resta immobile, cherchant au plafond les milliers de réponses à ses questions. Pourquoi ? Comment ? Avec qui ? Où ? Colton n’avait aucune idée d’où se trouvait Angus. S’il était dans la maison ou quelque part à draguer une petite pouffe sans intérêt. Son cœur s’en tortillait de désolation, alors qu’il cherchait la force de se lever. De se redresser. Il voulait avancer. Oublier. Continuer à vivre…
Mais la porte de sa chambre s’ouvrit et son souffle se coupa. Se redressant maladroitement, il se tourna vers l’être qui se trouvait désormais dans l’encadrement de sa porte. Par réflexe, il vint replier ses genoux contre sa poitrine, serrant ses bras autour de ses jambes et déposant son menton délicat sur le sommet de ses membres. Son regard fuyait le nouvel arrivé alors que son cœur battait à tout rompre. Voilà longtemps qu’une telle situation ne s’était pas produite. Colton n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait arriver et ce à quoi il devait s’attendre. Alors, il demeura silencieux, guettant son prince avec appréhension. Les yeux brillants d’une lueur de désespoir, ou peut-être, déjà envahis par quelques larmes horribles et inutiles. Il serra les poings et releva le menton, le dévisageant avec une presque froideur, cherchant à démontrer qu’il n’avait pas peur de l’affronter. Il trouverait le courage de lui faire face. Parce qu’il l’aimait, justement, peut-être…
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