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 Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ

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Carlie Moorgate-Owens
Carlie Moorgate-Owens
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ARRIVÉE : 08/04/2012


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MessageSujet: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyLun 16 Avr - 14:35

Tenue trop courte. Talon haut. Regard accusateur. Démarche assurée. Je faisais tâche dans le décor. Je faisais tâche partout dans cette ville. A moins que ce soit la ville qui fasse tâche ? Après tout, les petits paradis terrestres n’avaient pas leur place dans ce monde. Tôt au tard ce petit bout de terre deviendrait ce qu’elle devait être. Une ville où les gens ne prendraient pas la peine de se connaître. Une ville où les ados se sentiraient persécutés. Une ville où les gamins apprendraient à voler dès l’âge des sucettes. Une ville où les hommes se feront dépuceler par les putes, craignant de ne pas être à la hauteur. En attendant, c’était moi qui fais tâche. Peu importe où j’étais. J’avais l’allure de la parfaite New Yorkaise. J’avais un regard bien trop méprisant. J’avais un sourire bien trop moqueur. Je déliais les langues. J’écœurais la plupart des femmes. Je faisais baver la majorité des mecs. Et ça me plaisait. Je n’avais jamais eu l’intention de changer en venant me faire chier ici.

Le seul problème c’était qu’ici les clients n'étaient pas les plus honnêtes. Tous blindés de frics mais, trop orgueilleux pour payer. Notamment les psychiatres. D’où la raison de ma présence ici. Je n’étais pas du genre à passer mes journées à l’hôpital. J’avais simplement l’intention de jouer avec les nerfs d’Ethan. J’avais de quoi lui en faire baver. J’avais de quoi le rendre fou. Et c’était clairement mon intention. Je voulais foutre le bordel dans sa vie. Le pauvre petit chou. Il ne savait pas dans quoi il avait mis les pieds. Et j’avais hâte de voir sa sexy petite gueule d’ange déformé par la colère. J’avais hâte que ses prunelles d’acier soient remplies de colère. J’avais hâte d’y être. Vraiment.

Je passais la porte de la salle d’attente. Deux clients patientaient dans un silence de mort. Une adolescente qui avait l’air mal dans sa peau. Dos courbé. Yeux baissés. Ongles rongés. Frange trop longue. Pauvre petite chose. Elle avait qu’à se relever. Se battre contre ce qui lui semblait injuste. Elle avait qu’à devenir une pute. Aller à New York. Là, il n’y avait pas de place pour ceux qui se laissent écraser. Il fallait se battre sans cesse. L’autre client était un homme en costard. Il présentait bien. Mais, avec l’alcool il était probablement devenu violent. Sa femme l’avait sûrement poussé à suivre une thérapie. Je lui inventais sa vie. Mais, je n’étais peut-être pas loin de la vérité.

Enfin, je ne prenais pas la peine de m’asseoir. Je regardais les magazines. Je riais de façon à me faire entendre. Un rire moqueur. Irrespectueux. Je jetais la pile par terre. Pourquoi ? Pour le plaisir. Pour attirer l’attention sur moi. La gamine releva les yeux sur moi, choqué. « Tu veux peut-être une photo gamine ? Mon dieu, t’es tellement laide qu’on dirait que t’es passé sous un camion ! » Je riais. C’était délicieusement bon. De se foutre de la gueule des gens. De cette pathétique gamine. De ces connards qui ne connaissaient rien à la vie. Qui pensaient avoir besoin d’un psy alors que manifestement leur vie n’était faite que de barba papa et de praline enrobé de chocolat. Franchement ça faisait peur. L’homme en costard se leva. Un soudain élan de courage peut-être ? « Vous n’avez pas honte… » Blabla ! Je le coupais aussitôt. « Qu’est-ce que t’as l’alcoolique ? » Je lui riais au nez. « Vous êtes pitoyables tous les deux. Vous ne savez même à qui vous confiez vos petits secrets… » Je les regardais, moqueuse. Oui, je prenais un plaisir sadique à jouer avec leurs nerfs. Et en foutant le bordel dans sa salle d’attente j’allais finir par atteindre Ethan. J'allumais une cigarette me foutant bien de l'interdiction formelle. J'avais envie de fumer.

La porte s’ouvrit. Je regardais Ethan avec un petit sourire triomphant Le voilà, le beau brun qui ne voulais pas payer. Il allait m’offrir un plaisir bien plus jouissif que l’argent. Les secrets des uns font le bonheur des autres. Ce n’était pas vraiment ce que disait le dicton mais, ce que je pensais. « Ethan, c’est un plaisir de te voir. » Vraiment Ethan. Tu n’imagines pas combien j’en suis ravie.
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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyVen 20 Avr - 17:39

    Il l’avait entendue depuis l’intérieur de son bureau, le raffut qu’elle faisait étant suffisant pour ébranler des murs supposés être totalement insonorisés. Un rire vicieux, mauvais, sournois. Un rire à glacer le sang. En vérité, il l’avait trouvé absolument charmant au premier abord, mais une fois les effets de l’alcool dissipés il avait fini par changer sensiblement d’avis sur la question. Qu’elle le harcèle jusque chez lui il s’en fichait, il n’était plus à ça près. Mais à son travail… il y avait de quoi avoir envie de sortir pour lui mettre deux claques histoire de lui faire passer l’envie impérieuse de recommencer. Ce n’était qu’un infime brouhaha, dont il ne percevait rien si ce n’est de brefs éclats de voix. Assimilés sans qu’il en soit pour autant certain à la luxure en personne. Il aurait voulu se lever et aller vérifier, et surtout y mettre un terme, mais voilà il était là coincé dans son fauteuil, à la fois trop moelleux et trop rêche. Obligé de prêter attention aux pauvres malheurs de sa patiente comme si sa vie en dépendait, alors qu’il ne percevait plus rien. Il distinguait nettement la danse de ses lèvres, il voyait combien ces révélations formaient des rides de souffrance sur ses traits, mais c’était comme de parler à un sourd. Il était replié dans sa bulle de l’effroi, et aucune des confidences de la personne installée face à lui ne parvenait à l’en extirper. Ses doigts vinrent masser douloureusement son front puis ses temps, tentant vainement de faire disparaitre la migraine lui martelant le crâne. Ses prunelles d’acier jetaient de petits coups d’œil furtifs à l’horloge murale, dans l’espoir insensé d’accélérer la folle course du temps. Ses muscles se crispaient, horriblement. Il détestait ne pas avoir un contrôle parfait sur la situation, même si son existence entière lui échappait et qu’il courait lamentablement après. Imaginant les scénarios les plus délirants, les plus cauchemardesques. Que la délicieuse harpie à l’extérieur racontait tout et n’importe quoi sur son compte. Effrayant ses patients et ruinant allègrement son semblant de réputation. N’y tenant plus, il lâcha finalement abruptement : « Très bien, je crois que nous avons suffisamment avancé pour aujourd’hui. » Vu l’air effaré affiché par sa patiente, il l’avait certainement coupée en plein milieu d’une phrase et c’était bien le cadet de ses soucis en l’espèce. Il se leva subitement, laissant à peine le temps à la rouquine de terminer sa phrase qu’il était déjà posté près de la peine et en train de s’activer sur la poignée. « Je compte sur vous la semaine prochaine. » On se serait cru dans un club de lecture. Vague formule de politesse accompagnée d’un sourire forcé pour rester aimable et sympathique. Allant jusqu’à se permettre d’effleurer de ses doigts le haut de son dos, geste anodin visant à la pousser sans en avoir l’air vers la sortie.

    La première chose qu’il vit dans sa salle d’attente fut la silhouette séduisante de la brune incendiaire, puis la pile de magasines à terre. Et seulement ensuite la mine choquée des autres personnes présentes. Comme si ce genre d’épreuve, avouer ses faiblesses à un inconnu, n’était pas suffisamment pénible sans qu’une vipère vienne en rajouter. Il ne savait pas exactement quels termes elle avait osé employer exactement mais il en était sûr, elle s’était probablement montrée agressive, incisive et tranchante. Il lui lança une œillade meurtrière, regrettant de ne pas pouvoir l’abattre sur place avant de frémir lorsque sa voix si mielleuse et mélodieuse vrilla ses tympans. Le plaisir aurait pu être partagé, il aurait adoré retrouver ses courbes aguicheuses en d’autres circonstances mais en cet instant précis il brûlait de la réduire au silence sur le champ. Parce qu’elle n’avait pas le droit de débarquer comme ça à l’improviste, foutue habitude intolérable, et de semer une pagaille monstre dans son cabinet. Il tenait à ses petites habitudes fragiles, au simulacre de respect qu’on pouvait lui vouer en tant que psychiatre, et voir l’ensemble s’effondrer à cause d’une sale garce le mettait au supplice.

    « Veuillez l’excuser, elle est en état de stress post-traumatique. Je lui prescris ses calmants en urgence et je reviens à vous. »
    Pique aussi déguisée qu’assassine qu’il aurait du s’abstenir de lancer compte tenu du manque flagrant de professionnalisme de la chose. Tant pis. Il doutait que quiconque était dupe et pensait réellement qu’elle venait elle aussi révéler ses états d’âme sur son sofa. Maintenant en plus de passer pour un dépravé ayant un fort penchant pour l’alcool et la nicotine en dehors des heures de travail, il allait passer pour un pervers suffisamment en manque pour appeler des prostituées pendant ses consultations. Bien, très bien, c’était sa ‘femme’ qui allait s’en donner à cœur joie lorsqu’elle l’apprendrait inévitablement. Les nerfs à vif, car oui il lui en fallait peu, il agrippa sèchement le poignet de la créature vorace lorsqu’elle fut suffisamment proche. L’entrainant de force – si tant est qu’elle ait essayé de résister - à l’intérieur avant de claquer la porte et de la plaquer hargneusement contre. Excédé, il attrapa la cigarette encore fumante glissée entre ses phalanges, la laissant tomber par terre pour la piétiner du pied, décidé à nettoyer plus tard. « Qu’est ce qui te prends de débarquer ici ? T’as pas compris le message la dernière fois ? Fallait annoncer tes tarifs avant ma cocotte, et pas me prendre pour un con. Retourne donc sur le trottoir au lieu de venir emmerder ceux qui bossent, là au moins t’auras peut être une chance d’arnaquer un pigeon plus compatissant. » Siffla t’il le souffle court, une main posée près de son visage insolent. Prison de fortune qui se voulait menaçante, même s’il était conscient qu’il en faudrait davantage pour l’intimider. Méprisant, il ne se gêna pas pour détailler furtivement ses formes délicieuses au passage. Ces formes fielleuses qui allaient sceller sa déchéance lorsque leur propriétaire lui susurrerait perfidement les prémices de sa vengeance. Soyons honnête, si Dieu avait du se réincarner en femme il aurait surement choisi l’enveloppe parfaite de Luana. Malheureusement, Satan avait manifestement eu l’idée avant.
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Carlie Moorgate-Owens
Carlie Moorgate-Owens
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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyMer 25 Avr - 19:28

Bouleversé. Son cabinet. Ses petites habitudes. Le calme plat. Et le respect de ses patients. Le peu d’équilibre qu’il avait dans sa vie n’existait plus. Pas quand j’étais là. Est-ce que j’étais fière ? Pas qu’un peu. Pourquoi en aurais-je honte ? J’étais là pour ça. Je plantais mes prunelles dans les siennes. Son regard était noir. Il m’aurait descendu, s’il l’avait pu. J’affichais un sourire victorieux. Je voulais le réduire à ses regrets. Lui rappeler qu’il était condamné à se maudire toute sa vie. A cracher sur l'amour. A désirer une femme que la morale ne voulait pas qu’il touche. A en baiser d'autres pour oublier. Je voulais lui rappeler à quel point sa vie était amère. Dans un équilibre instable. Qu’il était au bord du fil, prêt à sombrer à tout moment. Je voulais voir la colère dans ses yeux face à son secret dévoilé. Me nourrir de ça. Apercevoir toute sa détresse voilée. Le toucher là où ça faisait mal. Et je savais que j’allais y parvenir. C’était comme si j’étais munie de l’arme atomique. Prêt à jouer Ethan ? Que les festivités commencent. « Veuillez l’excuser, elle est en état de stress post-traumatique. Je lui prescris ses calmants en urgence et je reviens à vous. » Je levais les yeux au ciel, amusée. C’était tellement bas. Il s’enfonçait tout seul devant ses patients. Je tirais sur ma cigarette. Laissant un nuage de fumée se dessiner. Tu n’as rien de mieux ? Voilà tout ce que signifiait mon attitude. Je n’avais même pas besoin de rétorquer. C’était si peu crédible. Et tout le monde allait croire qu’il prenait une pute entre deux consultations. Pauvre petit chou. Le respect qu’il n’avait plus pour lui-même, il ne pourrait même plus le trouver dans les yeux de ses patients. Quel drame !

Je m’approchais de lui. Il m’attrapa le poignet. Un peu sèchement. Déjà énervé Ethan ? Il lui en fallait peu. Heureusement qu'il n'était pas si précoce quand il s'agissait du sexe. D'ailleurs, il était incroyablement sexy dans cet état. J’avais envie de lui arracher les vêtements avec les dents. Ma foi, la partie s’annonçait véritablement intéressante. Il n’y avait pas besoin de préliminaires pour faire monter la tension. Entre nous, il y avait comme de l’électricité dans l’air. Il m’entraina avec lui. Je me laissais faire. Quel intérêt avais-je à résister ? C’était ce que je voulais. Oh bien sûr, me révolter devant ses patients était tentant mais, je n’avais pas envie de jouer si bas. Je voulais passer aux choses sérieuses. Entre en tête à tête avec lui. Le mettre à nu. Dévoiler son secret le plus intime. Ethan, si tu savais ce qui t’attends.

La porte claque et il me plaqua contre cette dernière. Avec force. Je n’en perdais pas mon comportement hautain. En fait, ça m'excitait. Mon sourire mesquin était là pour l’entraîner dans les entrailles de la colère. Comme s’il était calme. J’avais envie de me pendre à ses lèvres. De lui griffer le dos. De me lancer dans des échanges à la hauteur de sa colère. Je ne quittais pas son regard. Je n’avais pas peur de lui. De sa violence. De sa personne. Ses prunelles d’acier ne m’effrayaient pas. J’étais totalement impassible. Il prit la cigarette. Je le laissais faire. Je le laissais l’écraser sur son sol. C’était à lui qui devrait nettoyer. Pas moi. « Qu’est ce qui te prends de débarquer ici ? T’as pas compris le message la dernière fois ? Fallait annoncer tes tarifs avant ma cocotte, et pas me prendre pour un con. Retourne donc sur le trottoir au lieu de venir emmerder ceux qui bossent, là au moins t’auras peut être une chance d’arnaquer un pigeon plus compatissant. » Il avait le souffle court. La main posée à proximité de mon visage. Il pensait pouvoir m’impressionner ? M’intimider ? C’était peine perdue. Il m’en faudrait plus. Mon sourire était un peu plus narquois. J’avais autre chose que mes tarifs à lui annoncer. Je ne prêtais pas attention à mon regard sur mon corps. Je posais ma main sur le sien. Sur son torse. « La cigarette te déplaît, c’est nouveau ? ». Je me foutais de sa gueule. Le ton de ma voix. Mon regard. Mon sourire. Tout le prouvait. Et surtout, je ne rentrais pas du tout dans le vif du sujet. Je voulais lui échauffer l’esprit. Le faire perdre patience. « Mais ne t’en fait pas, quelqu’un à généreusement payé pour toi. » Généreusement ? Ce n’était peut-être pas le mot. J’avais simplement fait payer le double à un pigeon. Certains hommes d’affaires tiennent tellement à ce que leur femme l’ignore qu’ils sont capable de payer des fortunes. Donc, non, ce n’était pas après l’argent que j’en avais. Juste après ce sexy psychiatre. Parce que ça ne changeait rien. Il était nécessaire que lui fasse ravaler son plaisir d’être parti sans payer. Ignorant sa main, je venais lui caresser le visage. Comme si je voulais l’apaiser. Mais, c’était tout l’inverse. « En fait, je venais prendre des nouvelles de ta sœur… » Et là mon regard en disait long. Il ne pouvait pas douter une seule seconde. Que je savais. Et même s’il prenait la tête de faire comme s’il ne comprenait pas, je lui rafraîchirais la mémoire. Alors, beau brun, qu’est-ce que tu penses de ça ?

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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyVen 27 Avr - 21:29

    T’en as pas marre, Ethan ? De te comporter comme un parfait crétin ? T’es pas fatigué de n’être rien d’autre qu’un minable, un vulgaire déchet, qui détruit tout ce qu’il a pièce par pièce et qui réduit le reste en poussière ? T’en as pas marre de te trainer comme un con le regard absent, toi et tes prunelles sirupeuses qui ne scintillent qu’au contact du vice ? T’en as pas marre de ne même plus pouvoir changer de trottoir quand tu croises ton ombre, parce que tu n’es plus que ton propre spectre ? Et là, à te trainer par terre, à suivre ce grand énergumène qui prend un malin plaisir à foutre ta vie en l’air. Ce salopard arrogant qui n’a vraiment rien compris à l’essentiel... Dis, tu crois pas que ça suffit les conneries ?
    Apparemment non. Puisqu’une fois encore, il avait réussi à se mettre dans une situation impossible. Elle transpirait la déchéance Luana, elle empestait le malheur à plein nez. Le sien. Et ça ne l’avait pourtant empêché de passer la nuit avec elle, de parcourir ses courbes suaves, de s’accrocher à ses lèvres perfides comme si sa survie en dépendait. Peut être qu’il espérait qu’en avalant une dose démesurée du poison qu’elle distribuait généreusement aux âmes en peine, il finirait par en crever. C’était comme ça pour chacun de ses péchés, il espérait constamment que sa débauche lui porterait le coup fatal avant que le désespoir ne s’y astreigne. Vainement, évidemment. Il aurait pu la laisser moisir dans sa salle d’attente, enchainer les patients en lui offrant une indifférence royale. Mais non, il avait fallu qu’il réponde à sa provocation. Il ne s’était pas laissé le temps de la réflexion, il n’avait pas trituré ses méninges pour trouver une solution alternative. Inconsciemment, il s’était déjà persuadé qu’il n’y en avait aucune. Elle aurait fait un esclandre, ruiné en un quart d’heure ses maigres chances de continuer à passer pour un psychiatre à peu près compétent. Condamné à la laisser rentrer, parce que comme un pauvre imbécile il s’était glissé dans ses draps avec une vipère. Parce qu’au lieu de payer cette peste et de s’en débarrasser rapidement, il avait fait le malin et le fier. Et malheureusement pour lui, l’étendue des compétences de la belle semblait ne pas se limiter aux étreintes charnelles.

    Il ne se faisait pas d’illusion, la haine dévorant l’acier de ses pupilles serait insuffisante pour l’effrayer. Elle n’avait pas peur de lui, elle en avait certainement vu d’autres. Son sourire mesquin en disait long, elle jubilait littéralement. Le pire, c’est qu’il le savourait. Appréciant l’insolence qu’elle se permettait d’afficher, même si elle effritait ainsi dangereusement ses nerfs. Préférant les caractères bien trempés aux femmes soumises et effacées. Mais ce n’était pas le moment de jouer, là il avait d’autres chats à fouetter. Il regretta presque d’avoir écrasé sa cigarette, sans l’avoir auparavant portée à ses lippes, car un peu de nicotine ne lui aurait pas fait de mal. « Vois-tu j’ai décidé d’arrêter... » C’était faux, et son ton ironique le prouvait. Il trouvait seulement insupportable qu’elle fume dans l’enceinte de l’hôpital alors que lui s’efforçait de se contrôler.
    Elle entretenait sadiquement le suspense, s’amusant à ses dépends de son tempérament impatient. Il n’était sûr qu’elle soit là pour une raison précise cela étant. A mille lieux de songer qu’elle avait été contrariée au point d’entreprendre des recherches sur son compte. « Je m’en fous, abrège. Je doute que tu sois venue pour remettre ça, le fantasme de la blouse blanche c’est surfait pour une trainée dans ton genre non ? » Susurra t’il avec une fausse douceur, son souffle chaud se répandant à l’intérieur de son organe auditif. Il avait pris l’habitude d’accabler sa cadette avec cette insulte pendant des mois et des mois, et l’affront lui échappait encore parfois. Mortifié par son propre comportement, par ce venin qui s’extirpait inlassablement de sa bouche traîtresse. Chaque injure lui faisait l’effet d’un boomerang, éraflant sa peau pour y laisser des stigmates identiques, marquant la chair au fer rouge. C’était différent en l’espèce. Il se moquait d’atteindre la brune sulfureuse, il aspirait à lui faire ravaler sa bile sans que ce soit pour autant une absolue nécessité. Aucune douleur, aucun regret avec la créature ô combien séduisante qui le défiait du regard ; il était tenté d’appeler ça la liberté. Comme il se trompait… « Quoi t’as chopé la syphilis et en passant pour te faire soigner tu t’es dit ‘tiens et si j’allais emmerder ce bon vieux Ethan’ ? Ou t’as élargi ton terrain de chasse, tu t’as cru que les papys séniles qui trainent dans le secteur pourraient te coucher sur leur testament ? » Narquois, il la toisait sans relâche. Attendant la redoutable sentence, qui finit par s’abattre sur sa jugulaire. Un frisson irrépressible lui déchira l’épaule, lacérant son bras dans un tremblement significatif. Elle aurait pu y planter une dague que la sensation de froid n’en aurait pas été moins soudaine et vivace. Comme si son sang se glaçait dans ses veines, gelant ses artères jusqu’à ce qu’elles se brisent comme du verre. Fébrile, il décolla sa main du mur, écartant les phalanges meurtrissant dans un semblant de caresse sa joue. Agrippant le poignet de la jeune femme avec force, comme s’il entendait le fracturer. Il tentait de se contrôler, de retrouver son calme et de paraitre imperturbable mais il avait la sensation qu’une bombe venait d’exploser ses tympans, le rendant sourd aux bruits alentours. « Quelle sœur ? » Ouais c'est ça, nie. Quelle sœur... comme si t'en avais plusieurs ! Son visage restait impassible, devenant néanmoins blême, alors qu’à l’intérieur il bouillonnait. Mourant de peur qu’elle ait découvert leur grossière mascarade. Les mots s’étaient faufilés naturellement hors de sa gorge, alors qu’il aurait juré qu’ils resteraient coincés. C’était abominable de devoir nier, surtout en sachant que c’était par avance voué à l’échec. Une part de lui était à l’image de ces criminels qui sont incapables de réprimer leurs pulsions mais qui voudraient au fond d’eux-mêmes qu’on les empêche de sévir par n’importe quel moyen. A moitié suicidaire, à moitié meurtrier. Paradoxe atroce l’empêchant de déterminer s’il allait être prêt à s’agenouiller devant son infâme maitresse pour protéger cette passion aussi répugnante qu’amère. Il en doutait. Affreusement. Et c’était clairement ce qui le terrorisait avec le plus de ferveur, d'ardeur.
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Carlie Moorgate-Owens
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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyDim 29 Avr - 0:05

Ethan était la représentation même d’une âme errante. Perdu dans un univers qui n’était pas la sien. Trop petit. Trop parfait. Trop joli. Bien loin de la réalité. Une âme qui pourrit dans une enveloppe charnelle. Qui fait semblant de vivre. Il semblait prêt à exploser. Aussi dangereux qu’une bombe dans une maternelle. Aussi impressionnant qu’un tsunami. Aussi fascinant que la guerre du Vietnam. Ethan était à la foi tous mes clients et un mec à part. Il était une âme en peine. Comme tous les autres. Mais, lui, c’était comme s’il n’avait jamais cru au bonheur. Il avait accepté son sort. Sans pour autant s’y résoudre. Il se battait en se laissant aller. Ethan était un puzzle à qui il manquait une pièce pour contempler toute la réalité de la chose. Ce petit détail donnait à Ethan un côté incroyablement sexy. Mais, cette fois, je n’étais pas là pour laisser les pulsions bestiales prendre le dessus. Pour me livrer à lui dans un échange dévorant. Cette fois, ce n’était pas une emprise charnelle que je voulais avoir sur lui.

J'étais arrogante. Je le provoquais. Je n’étais pas du genre à exécuter. A faire ce qu’on attendait de moi. J’aimais la provocation. Faire ce que je voulais. Quand je voulais. Et j’étais certaine que ça plaisait à Ethan. Parce que tous les mecs aiment ça. L’idée de pouvoir dominer ce qu’on ne peut pas dominer. D’être supérieur. Enfin, ce n’était le sujet. J’étais persuadée qu’Ethan rêvait d’un peu de nicotine. Pour passer le goût amer que je lui laissais dans la bouche. Cette idée dégueulasse qu’il n’allait pas aimer mon poison cette fois. « Vois-tu j’ai décidé d’arrêter... » L’ironie était perceptible. Et je souriais. De façon moqueuse. Il arrêtait, oui. A l’hôpital. Parce qu’il se posait des limites. Il ne se l’autorisait pas. Contrairement à moi. Je comprenais que ça puisse être rageant.

Tout comme le suspense pouvait être rageant. Je n’avais pas envie de tout lui livrer sur un plateau d’argent. Je voulais le voir trépigner d’impatience. Je voulais le sentir proche de l’excès. A la limite de la violence. Simplement pour m’entendre parler. Il était prêt à tout pour mettre fin à cette attente. Sans savoir que quand viendrait l’heure des révélations, ça serait la fin. De son calme. De ses espoirs. De ses illusions. Il aurait dû se méfier de moi. « Je m’en fous, abrège. Je doute que tu sois venue pour remettre ça, le fantasme de la blouse blanche c’est surfait pour une trainée dans ton genre non ? » Ah ouais non. La blouse blanche manquait de classe. Lui beaucoup moins. Sa fausse douceur au creux de mon oreille me donnait envie de lui mordre la langue. Ethan était un activateur de libido à lui tout seul. Pour un peu, je regrettais presque de ne pas être venu pour ça. Les clients les plus récents ne m'ayant pas vraiment comblé. Le sexe avec Ethan serait une vraie partie de plaisir. « Ça manque d’innovation en effet… » Ma voix était mielleuse. Je m’approchais de son oreille pour y susurrer de la même façon. « Mais, s’il n’y avait que ça, nous aurions aisément pu y remédier. » Là-dessus, je ne manquais pas d’imagination. Des idées j’en avais. Ce n’était pas un souci. Mais, comme Ethan l’avait deviné, je n’étais pas là pour ça. « Quoi t’as chopé la syphilis et en passant pour te faire soigner tu t’es dit ‘tiens et si j’allais emmerder ce bon vieux Ethan’ ? Ou t’as élargi ton terrain de chasse, tu t’as cru que les papys séniles qui trainent dans le secteur pourraient te coucher sur leur testament ? » J’étais moqueuse. J’avais bien pire que ça. Il était inutile que je réponde à ça. Lui cracher la vérité au visage.

La réaction ne se fit pas attendre. Son corps semblait trembler. Se crisper. Sous le choc de la révélation. De l’impact de balle. De la poitrine déchirer à la lame de rasoir. Il agrippa mon poignet avec force. Prêt à le casser. Je ne pouvais m’empêcher de sourire. Satisfaite de sa réaction. De ce que je voyais dans ses yeux. De sa tentative pour être impassible. Je trouvais dans cette colère soudaine toute la beauté de l’existence. Ce que j’avais toujours connu et qui n’avait pas sa place ici. J’aimais cette détresse parce que je ne l’avais pas ressenti depuis longtemps. Je la cherchais chez les autres. Et elle était tellement intense chez Ethan. « Quelle sœur ? ». C’est ça, nie Ethan. Je m’y attendais ça celle-là. Parce qu’Ethan n’avait pas encore atteint le fond. Il était se battait contre cette chute irrémédiable. « Oh tu sais, celle que tu fais passer pour ta femme, ta seule et unique sœur, Elizabeth. » Je prenais plaisir a détaché chaque syllabe de son prénom de façon mielleuse. Pour qu’il pense à Elle. Pour qu’il sache de qui je parlais. Pour que son prénom sonne comme une insulte dans ma bouche. Qu’il ressente en lui toutes les émotions immondes qu’il enfermait. Pour que la bombe explose enfin.

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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyMar 1 Mai - 0:17

    Un violent coup de poing logé entre les deux yeux n’aurait pas été moins douloureux ni brutal. Il se sentait comme entrainé sur une pente glissante, le précipice à perte de vue sous ses pieds battant dans le vide. Il avait l’effroyable sensation d’être revenu plus d’une année en arrière : toujours ce foutu mur, et ces insatiables remords lui dévorant les entrailles. Seule la protagoniste principale avait changé, passant de la victime fragile et ébahie à la prédatrice perverse et vicieuse. Celle qui n’a pas peur de mettre des mots sur l’impensable, et qui vous les jette à la figure pour bien vous faire comprendre que vous n’êtes qu’un minable. Qui ose apposer ‘sœur’ et ‘femme’ dans une seule phrase, pour que vous imprimiez à quel point votre comportement a été infâme. Mais étrangement il n’y avait pas de réelle répugnance dans la tonalité mielleuse de sa voix. Il ne distinguait pas ce sentiment d’horreur qu’on ressent au plus profond de ses tripes en songeant à l’inceste. Semblable à de l’acide qui détruit les organes et dont l’odeur pestilentielle remonte jusqu’à la gorge. Elle était simplement ravie d’avoir trouvé avec quoi le torturer, sangsue vorace prête à agripper tout ce qui daignait lui passer sous la dent. Luana c’était juste un concentré de provocation, une handicapée des sentiments se nourrissant de la détresse de ses proies. Peut être qu’elle espérait lui voler un peu de cette souffrance qui lui broyait les poumons, pour enfin ressentir cette étincelle de vie qui lui manquait affreusement. Et il en avait à revendre, l’agonie avait tenu ses promesses : lente et pénible, puissante et terrible.

    En parfait imbécile qui se respecte, il avait pris l’habitude de mentir comme un arracheur de dents. Vous savez ce dentiste qui vous jure que non non vous ne sentirez rien, alors que vous y êtes passés plusieurs jours avant et que vous avez dégusté pendant toute la semaine qui a suivi. Même au pied du mur, même une fois toutes les preuves établies et accumulées sous ses yeux fuyants, il agissait comme un gamin si effrayé par l’inévitable punition qui va lui tomber dessus qu’il ne peut s’empêcher de s’enliser davantage dans le fumier. De la crainte, et aussi certainement de l’orgueil mal placé. Il ne pouvait pas admettre qu’elle avait raison, capituler et avouer tremblant de honte ce qui ne s’était jamais déclaré à haute voix. L’annoncer clairement revenait à souiller dans l’air vicié les dernières bribes de pureté de cet amour immonde. Ils préféraient se murer dans un silence imperturbable, se faire des promesses d’appartenance en silence et se hurler dessus à s’en crever le cœur quand ils osaient les bafouer. Souffler à la bouche de l’autre la tentation, et s’insurger autant quand il se rapproche que quand il s’écarte. Deux spécimens détraqués qui feraient de magnifiques rats de laboratoire, à l’étroit dans leur cage. Séparés par cette clôture électrifiée contre laquelle ils se jetaient sans l’ombre d’une hésitation, masochistes et inconscients. Chaque contact avait le don de leur offrir une expérience sensorielle inédite, les enrageant et les revivifiant. Et puis ils tombaient de leur côté de la barrière, encore un peu en transe mais surtout très amochés et carbonisés. Complètement tétanisés, se repliant dans un coin sombre pour panser leurs brûlures. Jusqu’au prochain sursaut tyrannique. Luana ferait une parfaite laborantine, aussi impitoyable que sadique. Ne rechignant jamais à poser de nouveaux obstacles et à briser les pattes de ses misérables victimes histoire de tester ce que ces pauvres bestioles sont aptes à endurer. Qui s’effondrera le premier. Qui a le plus besoin de traverser la barrière pour rejoindre l’autre, ne serait-ce qu’un éphémère instant. Quitte à se faire ratiboiser son pelage crasseux. Il était coincé, il le sentait. Il n’y avait plus d’issue, plus aucune. Ignorant ce qui était le pire : qu’elle en fasse son esclave, s’amuse à ses dépends en lui faisant du chantage. Ou qu’elle aille directement livrer son cadavre et celui de sa partenaire de crime aux vautours, sans concession. Ne pas négocier et leur faire assumer directement les conséquences de leurs actes sordides, voilà ce qui serait le plus abominable finalement. Ce serait comme de leur retirer toute espérance, même futile, de se libérer de son emprise. Or chacun sait que l'espoir fait vivre. Les multiples hypothèses tournaient et retournaient dans son crâne endolori, rendant sa bouche pâteuse et ses pensées brumeuses.

    Sa main de fer se desserra de son poignet frêle, incapable de soutenir la pression alors qu’il sentait ses bras devenir ballants et ses guiboles chancelantes. Il devait pourtant se ressaisir car sinon ce serait la fin de tout : de sa carrière, de cette relation malsaine et fragile qui lui était vitale… du semblant de respect que leur accordaient les gens. Mais surtout ce serait la perdre Elle, quelque soit la manière dont elle pouvait lui appartenir. Car évidemment ils n’étaient plus de ces frères qui s’apportent un soutien mutuel quand ils en ont besoin, qui s’allient pour régler leurs problèmes et préfèrent lancer un réconfortant « je suis là pour toi » plutôt qu’un tonitruant « je te l’avais bien dit. » Non eux s’éloigneraient, se détruiraient à coups d’injures, se rejetteraient mutuellement la faute comme un boomerang qui va, vient et revient. Pas de grand sacrifice pour qu’au moins un soit sauvé, mais toujours entrainer son acolyte dans son inexorable chute.
    Déglutissant difficilement avant de lancer d’un ton se voulant ferme et convaincant : « C'est une blague ? C’est tout ce que tu as trouvé pour te venger ? C’est quoi l’idée ? Salir ma réputation ? T’as rien trouvé de plus absurde et dégueulasse à raconter ? » Soufflant, et rajoutant sur sa lancée : « Qui croira une vulgaire putain dans ton genre ? T’étais peut être respectée là où t’étais mais ici t’es rien, t’es un déchet. » C’était peut être vrai, tout le monde prendrait avec des pincettes ce qu’une garce sans scrupules pareilles affirmerait avec un naturel confondant. Mais il ne pourrait pas se permettre de prendre le risque, et ça la brune tentatrice en était probablement déjà persuadée. Il cherchait à gagner du temps, à soulager un peu ses nerfs au passage même s’il s’efforçait de ravaler les injures engluant son palais. Il était la faille de leur plan morbide à lui tout seul, avec sa débauche redevenant de plus en plus flagrante et envahissante passées les vaines résolutions de se tenir durablement à carreau. Sa cadette n’aidait pas non plus ceci dit, et le fait qu’ils se montrent souvent si distants et crispés en public suffisait à alimenter les ragots. En n’oubliant pas l’absence d’alliances et de cohabitation : c’était presque tendre le bâton pour se faire battre. Les muscles tendus, son regard d’acier poignardait avec hargne sa détractrice. Prêt à intercepter un mouvement brusque vers la sortie. Il regrettait de ne pas avoir des menottes, des liens, une corde, n’importe quoi susceptible de la retenir et de l’empêcher de répandre son venin partout dans l’hôpital, dans le village. Imagination débordante qui allait tourner à plein régime, et lui ronger les sangs dès qu’elle disparaitrait de son champ de vision.
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Carlie Moorgate-Owens
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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyMar 1 Mai - 19:59

L’inceste ne me donnait pas envie de vomir. Je n’avais envie de ressortir mes boyaux sur les chaussures du psy. Ni même de lui crier d’aller en enfer. De faire vœu de chasteté. De rentrer dans un monastère après confession. L’inceste ne me faisait ni chaud froid. Ce n’était rien d’écœurant à mes yeux. Rien d’impure. Je ne venais pas blâmer Ethan. Je venais jouer de lui. Lui offrir un coup perfide. Et me régaler de sa douleur. Me nourrir de cette agonie. Prendre cette souffrance à laquelle il avait le droit. Celle dont j’étais privée. Pour pouvoir vivre encore un peu. Tout ça n’était qu’un instrument. Pour satisfaire mes besoins sadiques. Dans d’autres circonstances, je l’aurais incité à baiser sa sœur. J’en aurais rien à foutre qu’il l’encule devant moi. Ça se faisait avant. Pourquoi pas maintenant ? La science à simplement fait régresser les mœurs. La consanguinité faisait des cons. Sommes-nous réellement plus intelligents ? Ils mourraient plus rapidement. La belle affaire ! On se suicide pour abréger la douleur que nous offre la vie. L’inceste, ce n'est qu’une affaire de principes dressés par la société. Personne n’a dit que le sang interdisait le cul. Vous pensez que les autres bestioles se privent ? Non. N’oublions jamais que nous sommes des bestioles. Bref. Tout ça pour dire que je prenais plaisir à voir Ethan comme ça. Incapable de soutenir la pression. Ressentir sa détresse. Je lui montrais. Je n’avais aucune honte.

Ethan ne pouvait pas abdiquer. Poser un genou au sol. Dire j’abandonne. T’as gagné. Avouer avec honte que j’avais raison. Parce que ça revenait à la perdre. Et ça, il ne pouvait pas le concevoir. Peu importe le prix du sacrifice pour qu’elle ne le quitte pas. Pour pouvoir souffrir de ne pas pouvoir effleurer sa peau sans se vomir dessus. Il ne pouvait pas renoncer à ce plaisir malsain. Parce que leur relation était faite comme ça. Et qu’elle était vitale. Sans ça Ethan, n’avait plus d’oxygène. Peu importe comment ils s’aimaient. Si c’était dégelasse ou non. On ne peut pas critiquer un frère et une sœur. Parce que ce sont deux êtres prêts à faire passer l’autre avant. Parce que le lien qui a entre les deux ne peut être détruit par personne. Et ce n’était pas mon intention. Ce n’était pas ma prétention. Ils se détruisaient bien assez tous les deux. Mentant constamment. Elizabeth jouant le rôle de la pauvre femme trompée. Ethan celui du salaud. Rien que ce masque tuait leur relation. Leur vraie nature. Alors, non, mon objectif ce n’était pas ça. Et quelle était-elle d’ailleurs ? Me nourrir des bienfaits d’une vengeance qui fait naître la douleur. Je voulais qu’Ethan sache qui j’étais. Parce que je n’étais pas le genre de pute qu’on abandonne sans payer sans subir les conséquences. Je voulais que mon prénom reste graver dans la mémoire d’Ethan. Qu’il éprouve de la haine en entendant ma voix. Mon prénom. Qu’il désire me faire taire sans savoir comment s’y prendre. Je voulais me venger. Ça résumait bien.

Il déglutit péniblement. Il n’avait même pas à se donner la peine de sembler impassible. Cette histoire lui torturer les neurones. Je le savais. Je le voyais. J’imaginais sans mal les courts-circuits dans son cerveau. Les questions ignobles qui le torturaient. Et les envies irrépressibles. « C'est une blague ? C’est tout ce que tu as trouvé pour te venger ? C’est quoi l’idée ? Salir ma réputation ? T’as rien trouvé de plus absurde et dégueulasse à raconter ? » Absurde ? C’était nier qu’il l’était. Mais, il le savait. Et je le savais aussi. Je le laissais continuer sur sa lancé. Curieuse de voir ce qu’il avait pu trouver pour se défendre. « Qui croira une vulgaire putain dans ton genre ? T’étais peut être respectée là où t’étais mais ici t’es rien, t’es un déchet. » Je lui souriais. De façon narquoise. Essaye encore Ethan. Je suis certaine que tu peux faire mieux que ça. Que tu as plus de haine et de venin en stock. Allez. Mes réponses sont trop prévisibles. Tu sais que ça ne rime à rien. Que tu perds ton temps. « Tu sais, ce qui compte, ce n’est pas d’être respecté mais, d’être craint. » Et franchement ici, c’était d’une simplicité effrayante. La grande majorité des habitants me craignaient. Je pouvais jouer d’eux facilement. La différence avec New York, c’est que tout était trop simple ici. Tout était fade. Sans action. Sans rebondissement. Les gens me fuyaient. Point. « Et pour ce qui est de ta réputation, tu t’en sors très bien tout seul je crois… même si je ne suis pas contre te donner un petit coup de main. » Je riais. Moqueuse. Je lui avais donné ce petit coup de main. Et ce n’était certainement pas fini. « Mais tu sais Ethan, je ne suis pas sûre que tu puisses te permettre de courir ce risque. Il y a déjà tellement de ragots sur toi et Elizabeth, la vérité ferait vite son chemin… et si quelques preuves arrivaient comme par miracle, je crois que tu aurais quelques soucis. » Je souriais. Triomphante. Les gens d’ici étaient tellement crédules. Ils finiraient par y croire. Surtout si ce n’était pas moi directement qui lançait la rumeur. Pauvre Ethan. Je savourais ma victoire. J’aimais à le voir si bas. Et cette domination me plaisait. Ça me donnait encore plus envie d’en profiter. Mais ce n’était pas le moment de négocier en cédant aux pulsions bestiales.


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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyDim 6 Mai - 18:49

    Il n’était même pas de ce genre-là. Le genre excité par un morceau de chair dénudé, prêt à payer cher pour assouvir ses pulsions primaires. Ni même le genre aguiché par des femmes réduites à l’état de vulgaires potiches qui se déhanchent lascivement sur un podium en échange de quelques billets verts. Il avait beau se comporter régulièrement comme un véritable salopard qui susurre de beaux compliments à l’oreille des plus naïves pour finalement les laisser esseulées au petit matin, il n’avait jamais eu envie d’endosser le rôle du client qui admire l’étalage de viande du boucher et y choisit son gibier. Car c’était ce qu’elles étaient devenues finalement ces filles, à force de demander rémunération contre des faveurs sexuelles. Contraintes de renoncer au respect, à leur dignité, pour que des mufles s’affalent sur leur corps frêle et en disposent comme s’il leur appartenait désormais. Il avait toujours trouvé effroyable qu’elles doivent en arriver là pour combler leurs fins de mois. Il avait lui-même trop d’orgueil pour se rabattre sur du ‘tout cuit’, sans un minimum de défi. Et pourtant. Grisé par les vapeurs enivrantes de l’alcool, par les courbes enchanteresses d’une créature aussi sombre que plantureuse, il avait piétiné sans s’en apercevoir ses jolis principes. Le réveil avait été amer, brutal. Il s’était senti simultanément piégé et révulsé, et sa première réaction avait été de la jeter dehors sans ne serait-ce qu’un dollar symbolique. Mais il aurait du se douter que Luana ne se laisserait pas faire, et s’échinerait à lui pourrir la vie, du moins ce qu’il en restait, en représailles. Décidée à lui montrer qu’elle n’était pas de celles qui courbent l’échine et se laissent trainer dans la boue, en dépit de sa profession. Non malheureusement pour lui, elle était de celles qui mènent la danse et qui prennent un plaisir malsain à vous précipiter au fond du gouffre au premier pas de travers. Ayant certainement compris que le véritable déchet était toujours l’homme se glissant entre ses reins, et non l’inverse, et prête à en découdre avec quiconque s’aventurant à le nier. Une part de lui l’admirait pour ça, cette force de caractère l’amenant à tout broyer sur son passage sans se soucier des conséquences. Mante religieuse piégeant le genre masculin dans ses filets afin de mieux le réduire en pièces.

    Les apparences étaient trompeuses. Il finissait par passer auprès de tous pour un odieux cavaleur n’aimant pas son épouse, l’ayant rejointe pour diable seul sait quoi. Elle passait pour une ancienne crédule ayant surement du se laisser berner par ses fabuleux discours, lui accordant sa pitié bon gré mal gré en attendant le moment propice pour s’en débarrasser. Ces rapaces étaient loin du compte, tant c’était justement la passion qui ne manquait pas. Cette dévotion dévorante, oppressante, écrasante. Insatiable. Sans remède. Incendiant ses veines sans pour autant que l’anesthésie agisse, cruor brûlant tiraillant la moindre fibre de son être en permanence. La douleur était partout, omniprésente, lancinante. Indomptable. Sa maladie se lisait jusque dans l’acier de son regard, et il en crevait. De honte, de rage. Il imaginait sans mal la punition qui allait lui être infligée. Ce qu’il allait devoir faire pour préserver un secret qui volerait de toute manière en éclats un jour ou l’autre car tout se sait. Tout se paie. D’un claquement de doigts, ils pouvaient devenir deux pestiférés. Au grand jour, et plus seulement devant leur miroir.
    Son rire féroce lui vrillait les tympans, sinuait dans son esprit comme un serpent qui siffle et il l’entendait résonner contre les murs. Sa dernière réplique assassina les restes de sa patience, et sa main attrapa brusquement le cou de la brune incendiaire. Pivotant légèrement sa tête pour qu’elle aille se fracasser contre le mur, ses hanches venant se percuter aux siennes pour prévenir toute tentative de s’échapper. Suffisamment près pour que son souffle perfide se déverse directement dans le creux de son oreille. « Parce que tu crois que je vais te laisser faire ça ? Tu crois que tu peux débarquer, foutre le bordel et que je vais me mettre à genoux bien sagement en suivant tes instructions ?! » Il serrait de plus en plus fort, rêvant de la voir bleuir sous le manque d’oxygène. Qu’elle ressente physiquement la torture psychique qu’elle lui infligeait sans vergogne. C’était le geste désespéré de celui qui se sait au pied du mur, prisonnier de ses démons. De celui qui estime qu’il n’a plus rien à perdre et qu’il s’est suffisamment laissé emmerder par des opportunistes en puissance au cours de son existence. Il voulait lui faire ravaler sa suffisance, qu’elle s’étouffe avec si possible. Qu’elle ressente ne serait-ce qu’un millième de la souffrance qui lui martelait les tempes et lui lacérait les poumons.

    Sauf que même la tuer il n’en était pas capable, terriblement lâche. Affreusement faible. Alors en la voyant passer en apnée, ne plus retrouver sa respiration, il la laissa retomber au sol purement et simplement. Esquissant plusieurs pas en arrière jusqu’à buter contre son bureau, des frissons irrépressibles secouant sa carcasse de part en part. Horrifié par son propre comportement, par cette violence presque incontrôlable qui s’était emparée de ses tripes. Profitant d’un simulacre de silence avant de murmurer sans réfléchir : « Laisse la en dehors de ça. Elle n’y est pour rien, t’as pas besoin de t’en prendre à elle pour me faire morfler. C’est uniquement entre toi et moi. » Cela sonnait comme une pauvre supplique, qui tomberait certainement dans l’oreille d’une sourde. Vague tentative pour rattraper ce qui pouvait être sauvé de cette grotesque mascarade. Il n’avait jamais voulu ça, jamais voulu qu’elle subisse les ravages de ses inconstances de plein fouet. Elle l’avait mis en garde d’ailleurs, encore et encore. Crises de jalousie et d’hystérie qui étaient certes le fruit de sa possessivité, mais également l’œuvre du semblant de raison qui persistait en elle et qui lui hurlait que sa décadence causerait leur perte. Il faillit demander à Luana si elle avait une sœur ou un frère pour appuyer son besoin impérieux de protéger la sienne. Ce n’était pas une question d’attirance immonde, de désir entêtant. Il ne supporterait pas le rejet, la sensation d’être perçu comme un monstre, le vide qui se ferait autour de lui après l’odieuse révélation. Mais le supplice lui semblerait tolérable, si Elle était préservée. Elle pouvait inventer n’importe quoi, faire courir n’importe quelle autre rumeur sur son compte. Elle pouvait en faire son esclave personnel, le forcer à exécuter ses pires caprices si ça lui chantait… mais qu’elle ose profiter d’Elizabeth aurait de bonnes chances de la conduire six pieds sous terre. S’il avait su qu’une seule nuit lui ferait entrevoir des abimes si profonds, il en aurait d’ailleurs davantage profité : la satisfaction engrangée lui paraissait incroyablement insipide face à l’acidité de ses regrets.
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Carlie Moorgate-Owens
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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyLun 7 Mai - 20:44

Les habitants étaient crédules. Idiots. Ils voyaient tous la pauvre Elizabeth. Cette sainte. L’étudiante en médecine. Celle que les parents aimeraient avoir pour fille. Ils voyaient tous ce petit visage d’ange. Blâmant Ethan de ne pas l’aimer assez bien. Qu’elle valait mieux que ça. Qu’ils n’avaient rien à faire ensemble. Alors, peut-être qu’ils n’avaient rien à faire ensemble mais, sérieux c’était le couple qui débordait le plus de passion. Une passion n’est en aucun cas quelque chose de parfait. De sublime. C’est un truc dégueulasse. Qui vous rend fou. Capable du pire. Qui vous vomi dans la poitrine. Vous donne envie de l’arracher. Leur passion, ils en crèveraient. Parce que ça devenait une maladie. Mais, les gens d’ici étaient aveugles. Ils restaient bien droits dans leur botte. N’imaginant pas la réalité. Et ne voyant pas la folie amoureuse dans les prunelles d’acier. Douce candeur quand tu nous tiens. Je vous jure. Ici c’est le pays des papillons en chocolat et des maisons en sucre d’orge. Et moi là-dedans ? Je riais de la réalité que je lançais aussi aisément qu’un ballon.

La vérité me valut la main d’Ethan. Plaquée contre ma gorge. Geste et brusque et soudain. A l’image de son désespoir. Ses hanches me dissuadaient toutes tentatives de fuites. Comme si je l’aurais tenté. Même de profil, j’avais un regard mesquin. Parce que dans ce geste, je renaissais. Parce que ce n’était pas la violence qui me faisait peur. Mais bien le calme implacable. Ce qui me faisait peur, c’était ceux de mon gabarit. Capable d’encaisser sans sourcilier. Qui n’ont plus rien à attendre de la vie. Qui sont sans espoir et qui ne se battent plus. Parce qu’ils n’ont plus de raison de le faire. Et Ethan n’était pas de ceux-là. Parce qu’il avait encore sa sœur. Il semblait dépouillé de tout. Mais, ce n’était qu’une illusion. Parce qu’il donnerait les restes de sa carcasse décharnée pour elle. Bien sûr dans cette histoire, j’oubliais volontairement que nous étions les mêmes. Que je donnerais tout pour mon frère. Tout comme il le ferait pour sa sœur. Même si l’amour était différent.

Je sentais son souffle au creux de mon oreille. Celui d’une détermination. Aussi perfide que le mien. « Parce que tu crois que je vais te laisser faire ça ? Tu crois que tu peux débarquer, foutre le bordel et que je vais me mettre à genoux bien sagement en suivant tes instructions ?! » Oh non. Je ne voulais pas ça. Les choses seraient beaucoup moins intéressantes. J’avais besoin de le sentir résister. Et je savais qu’il n’abandonnerait jamais complètement. Parce qu’une nouvelle fois, malgré les apparences, il risquait de la perdre elle. Et c’était tout ce qui lui restait. Je sentais la pression sur ma gorge. De plus en plus importante. Qu’est-ce qu’il y a Ethan ? Tu veux que je me taise. Que je m’étouffe avec mon venin ? Tu veux me tuer ? Non, je ne l’en croyait pas capable. Parce que même si l’idée était tentante ? C’était trop flippant. Le geste en lui-même était simple. Le problème viendrait après. Et en y réfléchissant, j’étais moins dangereuse que les flics.

Mais, petit à petit, j’étais contrainte à faire de l’apnée. Chercher ma respiration. Sans la trouver. Est-ce que j’avais peur ? Toujours pas. Mais, mes envies de vengeances étaient décuplées. Je n’aimais pas me sentir faiblir. Ni l’idée même qu’on tente de me détrôner. Je n’étais pas du genre à m’avouer vaincu. A me laisser faire comme ça. Ethan me lâcha. Avant de reculer. D’heurter son bureau. Alors Ethan ? Surpris de voir de quelle violence tu peux faire preuve ? De constater au quel point elle te monte au cerveau. Et combien tu n’es régi que par elle ? Heureux de voir la violence dont tu peux faire preuve pour son sourire ? Même au sol. Même à chercher cette putain de respiration. Je ne lâchais rien. Mon regard était toujours joueur. Mon sourire en coin était toujours aussi mesquin. Et le venin était toujours agressif. Si ce n’était pas plus. A jouer avec le feu, on se brûle. Peut-être qu’Ethan aurait dû achever son travail. Bien que Milo n’aime pas trop qu’on touche à ses jouets. Le beau psychiatre patient de lui-même aurait certainement payé les conséquences. Au moment où il aurait enfin réussi à enterrer son premier meurtre.

Le brunet semblait à bout. Psychologiquement. C’était comme si la douleur le perdait. Et de la douleur, je pouvais lui en faire ressentir. Encore. Implanter le couteau au plus profond. Et danser sur le manche. « Laisse la en dehors de ça. Elle n’y est pour rien, t’as pas besoin de t’en prendre à elle pour me faire morfler. C’est uniquement entre toi et moi. » Je me relevais. Non sans un sourire accentué. Évidemment qu’il s’inquiétait pour elle. De lui, il n’en avait rien à foutre. Tout comme j’avais accepté de vendre mon corps pour mon frère. Il serait prêt à tout pour qu’elle ne succombe pas. Pour qu’elle soit épargnée. Mais, je ne voyais pas les choses comme ça. Elle aussi devait ressentir cette douleur. Cesser de blâmer Ethan. Et dévoiler enfin ça vraie nature. Cesser de passer pour la blanche colombe. Et payer ses impostures. Je m’approchais de lui avec une lenteur. Une fausse douceur. Je posais délicatement ma main sur son visage. Mes yeux de biche lui faisant entrevoir mes pensées malsaines. Et mal placées. « C’est adorable comme tu cherches à la protéger… » Un rire cynique m’échappa. L’adorable ne me faisait rien. Je ne ressentais rien. Je m’approchais de son oreille tout en posant délicatement ma main au niveau de son bas ventre. « Mais, je sais pertinemment que tu n’as pas l’intention de te laisser faire, chéri, et c’est là, que le jeu puise tout son intérêt. » Autrement, je n’avais plus qu’à gagner la partie toute seule. Et c’était tellement ennuyant. Je n’aurais aucune satisfaction à étaler les faits, purement et simplement.



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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyMar 8 Mai - 16:23

    Pas l’ombre d’un soulagement, même furtif. Il n’avait retiré aucune satisfaction de sa poigne de fer, tant ses entrailles étaient nouées devant l’adversité. Conscient qu’il n’avait rien pour couper les fils le reliant contre son gré à elle, et qu’il n’était déjà plus qu’une marionnette entre ses mains expertes. A terre, elle restait toujours aussi mesquine. Même sous la pression de ses doigts, elle savait qu’elle restait maitresse de la situation. Qu’il la relâcherait, et irait jusqu’à regretter amèrement son geste. Il aurait voulu lui faire ravaler son sourire de façade, lui triturer les traits au couteau aiguisé pour que son arrogance ne puisse plus se lire sur l’albâtre de son visage pervers. Luana c’était le corbeau maitre chanteur qui ne prenait pas la peine d’agir à couvert, de tâcher ses gants de colle en découpant de vieux journaux pour les envoyer à la pauvre victime de son choix. Elle se moquait royalement des conséquences, se riant du danger et des envies de meurtre que le désespoir pouvait engendrer. Elle plantait ses griffes dans son thorax, aspirait méticuleusement le moindre souffle de vie en lui, le grignotait jusqu’à la moelle. Jamais rassasiée. L’organe indigne de confiance tapi dans sa poitrine se brisait contre les récifs de sa démence, se heurtait aux parois de sa cage dorée en ne rencontrant que le froid de l’acier. Il sentait le sang pulser contre ses tempes, ce même cruor pourri par le vice. La tête lui tournait et le bureau n’était pas de trop pour soutenir sa colonne vertébrale.

    N’importe qui d’un peu sensé aurait au moins gardé ses distances. Elle non. Elle s’obstinait à rompre l’espace négligeable qui pouvait les séparer, accentuant sa démarche féline. Tout sonnait faux chez elle, comme chez lui d’ailleurs. Il sursauta quand elle frôla sa joue, fusillant ses rétines perfides. « Arrête. » L’ordre avait été sifflé entre ses dents serrées, juste pour l’avertir que sa main le démangeait furieusement devant une telle insolence. Même si c’était une femme. Même si ça bafouait les quelques principes qui se battaient encore en duel dans les décombres de sa conscience. L’idée même qu’elle puisse s’approcher de sa sœur lui était insupportable. Il imaginait parfaitement la scène. Il la voyait cracher son venin, le répandre dans la moindre faille qu’elle pourrait trouver dans son jeu d’actrice. Il l’imaginait la torturer avec leur obsession immonde, poser des mots abjects sur l’impensable. Il la savait forte, plus que lui à bien des égards. Mais qu’on la confronte à l’horreur de l’inceste la rendrait vulnérable, décharnée. La détruirait. Parce qu’au fond elle subissait davantage qu’elle ressentait, qu’il était le seul véritable coupable de ce carnage émotionnel. Alors non ce n’était pas adorable, c’était juste pitoyable. C’était cette nausée acide qui lui incendiait la trachée en songeant qu’il l’avait entrainée dans le tourbillon sombre de sa déchéance, et que comme si ça ne suffisait pas il avait lancé une catin revêche à ses trousses. Comme si les Enfers n’étaient pas suffisamment déchainés, et qu’elle avait besoin d’une chienne Cerbère pour lui mordre les chevilles et la faire trébucher. C’était le poids de cette foutue culpabilité, qui l’accablait à l’en faire suffoquer. La peur résonnait dans chaque particule de son corps. Ses entrailles vrombissaient la peine, l’effroi, le dégout. Il n’avait plus le courage de nier ses accusations, sans être cependant suffisamment abattu pour avouer clairement ses penchants infects. La menacer était inutile, il s’était discrédité tout seul, misérable lâche.
    Oiseau de malheur lui susurrant des vilénies dans le creux de l’oreille, posant ses sales pattes sur lui de manière suggestive. Aguicheuse au possible. Si le fait qu’elle se montre si entreprenante avait pu le séduire la première fois, là il brûlait surtout de lui tordre le cou. Encore. L’encastrer contre un mur le titillait en entendant son rire strident lui vriller les tympans. Et pourtant. Les marques écarlates maculant sa gorge restaient dérangeantes et il dut se faire violence pour ne pas les effleurer avec un semblant de douceur. Il s’en voulait affreusement d’avoir cédé à la rage, d’avoir bêtement aggravé son cas et éraflé sa peau diaphane, suave, satinée. Néanmoins agacé, il retira le serpent échoué sur son bas-ventre alors que ses mots s’insinuaient dans son esprit détraqué. C’était vraiment de mieux en mieux… ou de pire en pire selon le point de vue. Elle ne partait pas seulement en quête de vengeance finalement, non elle recherchait surtout l’adrénaline qui faisait défaut à sa triste existence. Prête à se nourrir de sa souffrance pour se prouver qu’elle n’était pas qu’un cadavre ambulant, et isolé. Il terminerait aussi vide qu’elle quand elle aurait fini de s’acharner, c’était tout ce qu’elle allait y gagner. C’était la roulette russe, cinq chances sur six de ne pas se faire sauter la cervelle. C’était le jeu du foulard, suspendre sa vie à un fil en attendant que la respiration nous manque. C’était croire que tout n’était pas déjà tracé, alors qu’elle les livrerait aux vautours au premier élan de lassitude. Aussi prévisible qu’énigmatique. La résignation le gagnait et il tentait en vain de l’exorciser en arborant un masque de dédain. Ses phalanges agrippèrent avec force sa taille de guêpe, l’obligeant à reculer pour qu’un espace respectable soit instauré entre eux. La toisant un bref instant avant de murmurer la voix blanche : « Qu’est ce que t’attends au juste ? Que je me ruine pour tes beaux yeux ? » Non, il doutait que ça puisse se résoudre avec de l’argent. Ce serait trop facile, n’est ce pas ? Poursuivant d’un ton plus moqueur et acerbe : « Que je te résiste mais pas trop ? Que je devienne un gentil toutou bien docile mais que je te morde férocement de temps à autres pour entretenir tes pulsions masochistes ? » Il était fatigué de ce manège malsain, de sa manie de répondre sans réellement le faire. Qu’elle pose ses cruelles exigences, qu’elle en finisse, qu’elle l’achève, mais bordel qu’elle arrête de tourner autour du pot !
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Carlie Moorgate-Owens
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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptySam 12 Mai - 2:16

Faire du mal à Ethan. C’était comme me faire du mal à moi-même. Et j’avais cette pulsion qui me poussait à vouloir le massacrer. Il était un peu trop comme moi. Cœur bousillé. Massacré. Piétiné. Couvert de vomi. Non dirigé. Un cœur que même le recyclage ne prendrait pas. Et pourtant un amour à vous en crever les tympans. Un putain de cœur qui bat. Un cœur qui n’a pas compris qu’il devait fermer sa gueule. Plutôt que de bondir dans la poitrine en chantant des mélodies d’amour quand on veut entendre les cloches de l’enterrement. La marche funèbre. Ethan n’était pas le stéréotype du mec amoureux. Il était sorti de cette société bien faite. Où l’on porte des marques pour s’identifier. Où toutes les gosses ont des Longchamp pour être à la mode. Et où les mecs mesurent leur queue en n’oubliant pas de rajouter cinq centimètres pour ne pas paraitre ridicule. Non. Ethan était sorti des clous. Ethan. J’avais envie de lui faire bouffer sa douleur. Parce que c’était aussi la mienne. Peu importe qu’il aime Elizabeth. Comme une amante et non comme une sœur. Le truc c’est qu’il était capable du pire pour elle. Et ainsi, il me rappelait que je l’étais aussi. Pour mon frère.

Mais, tout comme je voulais le détruire, je me nourrissais de ça. J’avalais sa vie. J’existais en a présence. En sa souffrance. Et mon air mesquin ne le trompait pas. Il savait que je prenais mon pied. Et s’il me demandait, je pourrais lui confirmer. J’aimais le sentir défaillir. Et jouer avec lui. Avec ses nerfs. Sentir la violence venir en lui. Et c’était pour ça que je n’avais pas peur de m’approcher. Ni même de ses regards noirs. « Arrête. » Prononcé entre les dents serrées. Ça sonnait comme un avertissement. Une prévention. Mais, je ne m’arrêtais pas. Bien au contraire. Je susurrais à son oreille. J’effleurais sa peau. Son corps. Je faisais de lui ma feuille de dessin. C’était comme lui rappeler ce qui l’avait mené là. Quel chemin il avait emprunté. Quelles courbes, il avait caressé. Il devait avoir un goût amer rien que d’y penser. Succomber pour mieux sombrer. Sans même le savoir, il s’était jeté dans la gueule du loup. Il avait sauté à l’élastique, sans élastique. Pris le volant à contre sens sur l’autoroute. En fait, il pouvait en vouloir à son égo. S’il avait simplement payé, les choses auraient été réglées. Je n’aurais jamais fait de lui mon jouet. Mais maintenant, je n’avais pas l’intention de le lâcher. Il avait retiré mon bras de son bas ventre.

Il était beau avec cet air de dédain. Il était beau en jouant la comédie. Il était beau parce que je savais ce qu’il y avait sous ce masque. Ce qu’il tentait de dissimuler. J’aimais le voir résister. Je ne voulais pas de victoire facile. Je voulais une lutte avec lui. Et je l’avais. Ses mains se posèrent sur ma taille. Pour la serrer fermement. Un peu trop peut-être ? J’affichais un sourire aguicheur. Comme si c’était le moment. Comme s’il ne m’éloignait pas de lui. Afin de pouvoir mieux respirer. De laisser son cœur marteler sa poitrine sans que je puisse prendre le couteau pour le percer. « Qu’est ce que t’attends au juste ? Que je me ruine pour tes beaux yeux ? » De l’argent ? Oh non. Je n’en avais pas besoin. J’avais mes clients pour ça. Non, vraiment. Je ne voulais pas de ça. Et mon petit non de la tête le prouvait. Avec ce sourire pervers qui ne me quittait pas. Ce sourire qui m’aurait certainement valu un poing dans les dents. Si Ethan n’était pas capable de se tenir en laisse. « Oh non, j’ai pas vraiment de problèmes financier. » Normal. En baisant toute la journée, toute la nuit. L’argent ça rentre. Et puis, les choses seraient trop simples. Si une nouvelle fois, tout se réglait comme ça. Avec des billets verts. Comme dans les films. Justement, la vie n’était pas un film. « Que je te résiste mais pas trop ? Que je devienne un gentil toutou bien docile mais que je te morde férocement de temps à autres pour entretenir tes pulsions masochistes ? » Je riais. Rire moqueur et mesquin. Pour ne pas changer. Je m’approchais à nouveau d’Ethan. J’agissais comme un aimant. Il pouvait bien tenter de m’éloigner. Je me rapprochais. J’approchais à nouveau ma bouche de son oreille. Laissant nos deux corps de frôler. Rentrer en contact. « L’idée est déjà beaucoup plus intéressante… » Oui. Ça serait une idée très tentante. Si ce n’était pas aussi cliché. Si le jeu n’était pas déjà lancé. « Dis-moi… petite question intermédiaire… tu as consommé ton mariage avec Elizabeth au moins ? » Provocation quand tu nous tiens. Je m’éloignais de son oreille. Pour voir la lueur dans ses yeux. La stupéfaction. La haine. La colère. Je me foutais bien de quel monstre je déchaînais. Il me fascinait.





hs- je corrige les fautes mieux demain, je suis mooooooorte Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ 3957092095
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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptySam 19 Mai - 16:31

    Elle était semblable à un félin vicieux, offrant de brefs instants de répit à sa proie avant de fondre impitoyablement sur elle. Avant de planter ses griffes de plus belle dans sa carcasse décrépite. Elle prenait son temps, désireuse de ne pas abimer prématurément son jouet, son bout de viande. A chaque coup de patte, il se sentait défaillir un peu plus. Proche de l’instant où il se ferait dévorer tout cru, car trop chétif pour faire quoi que ce soit d’autre que se rouler en boule dans un coin en attendant que le couperet final s’abatte. Il en avait oublié tout ce qui les entourait ; le cadre, le contexte. Ses patients qui devaient piaffer et piétiner d’impatience dans le couloir et trouver le temps affreusement long. Grogner qu’il ait fait passer une sale peste avant eux, plus légitimes à se poser dans le moelleux de son sofa. Elle commençait déjà à déranger ses misérables habitudes, cette routine réconfortante qui avait fini par s’installer. Et ce n’était que le début, n'est ce pas ?

    Pas de problèmes d’argent… ça il s’en doutait. La seule chose qui ne lui était pas passée dessus, c’était malheureusement le train. « Tu m’étonnes. » Léger persiflage suivi d'un ricanement échappé entre ses rangées de nacre serrées jusqu’à la rupture. Il n’était pas capable d’abandonner son foutu cynisme, il n’arrivait pas à s’écraser devant une teigne pareille. Il attendait en vain qu’elle en finisse, qu’elle mette un terme à ces grossiers enfantillages. Or elle semblait décidée à lui offrir une lente et douloureuse agonie, à appuyer sur les plaies ouvertes et à les arroser d’acide. Vile prédatrice se collant à lui, se plaquant à son corps comme un aimant. Il avait beau la repousser, elle revenait inlassablement à l’attaque. Grisant ses sens tout en insinuant son venin dans ses tympans écorchés. Un frisson meurtrier lacéra son échine lorsque son indécente question lui vrilla le crâne. Cacophonie indésirable embrumant ses pensées pour l’abandonner dans un état presque léthargique. Aussi aphrodisiaque qu’un seau d’eau glacée destiné à lui tremper les os. Cette catin ne perdait décidément pas une seule occasion de se taire. Il n’était pas surpris qu’elle ait osé. Songer à une étreinte lubrique avec sa propre sœur avait de quoi donner la nausée, et imprimer une grimace à l’albâtre rigide de ses traits. Il ne faisait pas exception au commun des mortels. Mais même s’il prenait l’air de celui qui n’y touche pas, elle avait percuté en plein dans le mille le point sensible. Cette attirance abominable qui n’avait aucune limite, qui lui brûlait littéralement les reins. Ce besoin viscéral de la sentir près de lui, cette envie irrépressible d’aller plus loin qu’un simple contact en surface. Ce dégout oppressant qui lui nouait néanmoins la trachée, les chevilles et les poignets, domptant son désir maladif. Cette trainée n’avait pas idée de la frustration qui le rongeait, quoi qu’elle puisse imaginer elle était loin de la réalité. Parce que ça se passait de mots, et que ça dépassait l’entendement. Il fallait la ressentir, cette ignominie entêtante, pour comprendre le calvaire qui était le sien. C’était gravé jusque dans sa chair, ce sentiment profond d’injustice qui lui martelait les côtes. S’échinant à lui broyer méticuleusement les entrailles pour ne laisser qu’un vieux et vulgaire ramassis de débris. Des ruines putrides au milieu desquelles survivait tant bien que mal l’appartenance à une famille, et les restrictions et les interdits que cela comportait désormais, plus que jamais.

    Un soupir s’échappa finalement de sa gorge meurtrie, et ses doigts s’enroulèrent autour des mèches brunes comme s’il cherchait à renforcer davantage leur contigüité malsaine. Insufflant à sa chevelure sombre une fausse douceur avant de souffler avec colère : « Va te faire foutre. » Il n’avait pas l’intention de s’abaisser à répondre à une telle question, d’alimenter sa curiosité morbide. Accentuant sa prise hargneuse comme pour arracher ses boucles suaves avant de l’obliger à faire brusquement volte-face. Se retenant de l’envoyer se fracasser contre le carrelage alors qu’il la libérait sans la moindre once de délicatesse. Il était de toute manière prêt à parier qu’elle ne prenait son pied qu’avec la violence et l'affliction, et que le résultat serait le même qu’il y aille ou non de main morte. « Et puis cesse de te frotter à moi comme une chienne en chaleur, ça devient pitoyable. Je sais pas si t’es au courant mais la nymphomanie ça se soigne. Finis-en bon sang, qu'est ce que tu veux ? » Il allait les regretter ces mots acerbes, inutile d’avoir des facultés extrasensorielles pour le deviner. Fébrile, il contenait difficilement d’irrépressibles frissons. Fusillant de son regard d’acier cette vipère enjôleuse qui allait prendre un malin plaisir à précipiter sa chute, et à aspirer ce qui lui restait d'espoir, de vie. Il avait la sensation étrange d’être confronté à une nouvelle sorte de conscience. Pas celle qui vous réprimande, qui vous jette son mépris sans prendre de gants. Mais celle qui vous susurre des perfidies dans le creux de l’oreille, qui fait rejaillir votre culpabilité jusqu’à ce que vous recrachiez vos viscères sur le tapis. Se régalant de votre détresse, et encourageant vos excès car elle a compris que ces passions exacerbées vous détruiront. Pas besoin d’armes plus perfectionnées. Il lui suffisait de réveiller la bête féroce endormie sur son cœur, les crocs plantés dans cet organe affable et servile, faible et stupide. Luana ou cette tortionnaire qui vous poignarde, arrache la peau avec lenteur jusqu’à ce que vous vous retrouviez écarlate, boursouflé, à vif. Tout en tentant de vous faire croire qu’il y a une infime lueur au bout du tunnel, et que si vous parvenez à l’atteindre en rampant, la torture s’achèvera. Interminable supplice…
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Carlie Moorgate-Owens
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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyLun 21 Mai - 20:38

L’argent. La population du monde ne jurait que par ça. Avoir de l’argent. Toujours plus d’argent. Ne jamais manquer d’argent. Le monde était rythmé par l’argent. L’idée de même de l’argent faisait perdre la tête. Et je n’échappais pas à la règle. Je me vendais. Je baisais. Avec n’importe qui. N’importe où pour de l’argent. J’étais devenue ce que j’étais pour éponger des dettes. Alors, c’est vrai, pourquoi les choses en seraient-elles autrement ? Pourquoi je jouerais avec ce psychiatre pour autre chose que de l’argent ? Question stupide. Et pourtant essentielle. Pourquoi ? Parce que je n’avais pas de problèmes d’argent. Parce que tout ce que je voulais c’était jouer. Parce que j’avais perdu bien plus que de l’argent. Que j’avais fini par enregistrer. Et très tôt qui plus est. Qu’il y avait bien plus important. Qu’il y avait des émotions supérieures à tout ce pouvoir associé à l’argent. Et c’était ce que je recherchais. En jouant avec Ethan. Voir que ces émotions existaient encore. Enfin, évidemment que non. Ethan ne pouvait pas être étonné. Que dans mon cas, ça ne soit pas ça. Parce que des clients j’en avais. Parce qu’ils payaient suffisamment cher. Et que je l’aurais volé directement. Plutôt que de le faire chanter. « Tu m’étonnes. ». Il gardait son cynisme. Refusant le rôle de victime. Et ça m’excitait. Ethan ne se pliait pas à mes désirs. Il ne s’écroulait pas face à moi. Et moi je ne pouvais m’empêcher d’être satisfaite. Parce que j’allais pouvoir jouer. Encore et encore. Appuyer là où ça fait mal. Le faire agoniser avec une lenteur interdite. Il n’allait mourir dans mes mains. Je n’allais pas encore jeter son corps sans vie dans les toilettes.

J’aimais l’idée que je lui implantais dans le cerveau. La pensée lubrique d’un acte sexuelle avec sa sœur. Bien évidemment que ça l’écœurait. Mais, je savais que ça l’assassinait. De réaliser qu’il en crevait d’envie. Qu’il tuerait père et mère pour poser honnêtement ses mains sur cette frêle petite poitrine. Ethan était un être frustré. Contraint de contenir tous ces désirs. Il finissait par déverser cette impureté dans le corps de la première salope venue. Moi ou une autre. Ça n’avait pas d’importance. Aucune femme n’aurait jamais son cœur. Parce que sa sœur avait planté ses ongles dedans. Les retirer provoquerait une hémorragie trop importante. Reportée sous forme de suicide. Pour maquiller le crime d’amour. Renoncer à la brunette pour la laisser aimer. Voilà ce qui pouvait vraiment détruire Ethan. Que sa sœur finisse par aimer quelqu’un d’autre. Qu’elle ne désir plus son corps. Qu’elle se refuse à une proximité. Je n’avais pas le pouvoir de réduire en cendre. Parce que tant qu’elle serait dans sa vie, il y aurait toujours un chrysanthème pour pousser.

Ethan souffla. Il enroula une de mes mèches autour de son doigt. Je ne cachais pas mon sourire. Je connaissais cette fausse douceur. Comme le baiser qui se pose sur la peau. Pour finir en morsure. Comme la lèvre que l’on mordille gentiment. Avant de croquer pour gouter au sang. C’était tout à fait ça. Faire monter la tension. Le désir. Faire baisser la garde. Et savourer la preuve de faiblesse. La marque de douleur. Laisser croire à autre chose. Ethan n’était pas bien différent de moi. Il avait le même sadisme que moi. Capable de cracher les pires horreurs dans un calme olympien. Capable d’être un dieu martyr. « Va te faire foutre. » J’affichais un sourire mesquin. Ne pas répondre. Il rentrait parfaitement dans mon jeu. Sa prise se fit plus violente sur mes cheveux. Je me refusais à toute grimace de douleur. Je soutenais son regard. Jusqu’à qu’il m’oblige à faire volte-face. Je ne pouvais m’empêcher de glousser. Ce n’était pas tant qu’il m’arrache les cheveux qui me plaisaient. Je tenais à mes cheveux quand même. Mais, c’était de le voir blesser. Ne pas savoir répondre par autre chose que la violence. Il me relâcha, sans la moindre délicatesse. « Et puis cesse de te frotter à moi comme une chienne en chaleur, ça devient pitoyable. Je sais pas si t’es au courant mais la nymphomanie ça se soigne. Finis-en bon sang, qu'est ce que tu veux ? »Il me fusillait du regard. Je riais. Me donner un ordre ? Il savait que j’allais faire l’inverse. Ethan m provoquait. Au fond, peut-être que ce petit jeu lui plaisait. Qu’il cherchait à pousser mes idées perverses. A ce que je le dirige. Pour qu’il soit ne paix avec sa conscience. Tout en bravant l’interdit.

Je le regardais dans les yeux. Amusée. « Aurais-je touché un point sensible ? Oh je suis désolée Ethan, je comprends ta frustration… » Évidemment, je me foutais de lui. De lui et sa sœur. De cette foutue morale. Il n’avait qu’à la baiser. Il n’y avait que moi pour le savoir. Personne pour les blâmer. Pour les mettre au bucher. Je pouvais même les marier s’ils voulaient. J’allais à nouveau me frotter contre lui. Comme une chienne en chaleur comme s’il avait si bien dit. Parce que j’aimais faire l’inverse de ce qu’il voulait. Parce que je le provoquais. Et que j’adorais ça. « C’est gentil de t’inquiéter pour moi mais, permets-moi d’en faire autant… est-ce que, toi, tu peux te soigner. » J’étais mesquine. Je jouais de la situation. Parlons de mes problèmes. Et les siens alors. Il ne pouvait pas aller sur ce terrain. Pas sans se prendre quelques bombes. Le psychiatre n’était pas si respectable que ça.

J’approchais mon visage du sien. Avec une main menaçante. Posée sur la partie si sensible des garçons. « Et puis tu sais... j’apprécie moyennement que tu me donnes des ordres. » Dis-je en attrapant sa lèvre avec mes dents. Pour la mordre. Parce que ça allait le rendre fou. Qui voudrait embrasser le diable quand le masque tombe ?



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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyDim 27 Mai - 0:06

    Au stade où il en était arrivé, ce n’était même plus la provocation qui parlait. Ce n’était pas le désir inavouable de jouer à ses foutus jeux pervers. Non, c’était bien plus terre-à-terre que ça. C’était la colère qui se languissait sous sa carcasse fébrile, qui grattait insidieusement sous la surface. Il ne supportait pas qu’elle puisse avoir une telle emprise sur lui. Que celle qui n’était il y a peu qu’une parfaite inconnue ait déjà les moyens de le rendre fou. Comme du poil à gratter, elle se collait à son épiderme et le démangeait furieusement. Il ne pouvait pas s’en débarrasser, sous peine d’aggraver ses brûlures. Alors non il ne s’effondrait pas, il ne s’écroulait pas à ses pieds. Parce qu’il avait bien trop envie de lui faire avaler sa dentition. Ce sourire parfait qu’elle affichait avec une mesquinerie innommable. Il rêvait de la brutaliser jusqu’à ce qu’elle le supplie d’arrêter, de lui faire passer l’envie de jouer impunément avec ses nerfs. Toutefois pas encore suffisamment à bout pour lui clouer le bec en la cognant, d’autant que ça n’arrangerait rien. Même au sol, à n’être plus bonne qu’à ramper, elle trouverait le moyen de lui attraper les chevilles et de le faire trébucher. Il sentait son sang rugir contre ses tempes, annihiler toute tentative de réflexion susceptible de le tirer de ce fatal guet-apens. Il perdait pied, suffisamment pour se sentir partiellement déconnecté du venin susurré d’un ton si mielleux. C’était toute son existence de misérable dépravé qui défilait sous ses yeux rien qu’en la regardant, rien qu’en l’écoutant. Il se maudissait d’avoir le don de se retrouver dans des situations aussi improbables, d’être devenu si écœurant qu’il se retenait de se vomir dessus. Elle aurait pu avoir été payée par Elizabeth la Luana, qu’il l’aurait presque cru. Tellement ça semblait être un de ces pièges élaborés pour de faux, juste pour vous mettre en garde de manière radicale. Ces pièges qui transpirent le fameux « je te l’avais bien dit » à plein nez et qui donnent une sacrée leçon de vie tant ils parviennent à effrayer. Sauf que c’était bien réel. Il n’y aurait pas de seconde chance. Pas d’ardoise effacée. Et parce qu’il avait eu l’idée sacrément égoïste d’enchainer sa cadette à sa chair, elle allait mordre la poussière avec lui. C’était ce qui lui creusait le ventre et la cage thoracique avec le plus de hargne, le dévorant littéralement de l’intérieur.

    Et cette chienne revenait se coller contre lui, comme si de rien n’était. Elle parlait, parlait… pas tant que ça en fait, mais le peu qui s’extirpait de ses crocs représentait une marche de plus vers l’échafaud. Plaquant ses courbes sulfureuses avec une sensualité perfide, déplacée. Elle s’amusait à ses dépends, justement en raison de cette fougue qui le caractérisait. Cette impulsivité brûlante qui le faisait hésiter sur la manière de la réduire au silence. Lui briser la nuque ? L’embrasser à lui en décrocher la mâchoire ? L’étouffer à mains nues ? Lui taillader la gueule au scalpel ? Au lieu d’opter pour l’une de ces fausses solutions toutes plus séduisantes les unes que les autres, il reprit une longue inspiration. Tentant vainement de se calmer alors qu’elle retournait ses insinuations contre lui. Typique. Pathétique. Mais après tout, c’était de bonne guerre. Les serpents qui s’égarèrent sur son entrejambe coupèrent court aux grossièretés qu’il avait pu mastiquer avec l’espoir insensé de les lui recracher vulgairement. Qu’est ce qu’elle espérait là ?! Le menacer ? L’intimider ? L’exciter peut être ? « Bordel t’es intenable. » Et franchement dérangée. Sifflement rejeté dans l’air putride plus pour lui-même que pour la harpie.

    Il ne put s’empêcher de ricaner en entendant sa réplique. Elle semblait aspirer à tout et son contraire. Frissonnant malgré lui lorsque ses dents partirent à l’assaut de ses lèvres. Tremblement meurtrier qui n’arrangea rien à l’entaille incisant sévèrement la peau fragile. Visiblement décidée à ne pas s’éloigner de sa victime avant de l’avoir achevée. La haine le rongeait, acide traître grignotant les chaines entravant ses mouvements à une rapidité démentielle. Rien que le contact le répugnait, rien que le fait qu’elle s’aventure à le frôler lui filait de l’urticaire. Et pourtant. Il se surprit à égratigner à son tour ses lippes fielleuses, à les meurtrir avec sauvagerie. Violence débridée s’échouant contre sa langue sans la moindre retenue, forçant les barrières de nacre jusqu’à s’abimer contre elles. Ses phalanges se glissèrent sur les siennes, emprisonnant ses poignets pour les retirer de son propre corps. Les retournant brutalement dans le dos de la brune incendiaire. Accentuant leur dangereuse contigüité alors que ses poumons hurlaient devant le manque d’air et qu’il la contraignait à reculer. Ne délaissant sa bouche assassine qu’une fois à proximité du mur. L’effleurant une dernière fois avant de souffler d’une voix moqueuse : « Appelle ça des suppliques si ya que ça pour flatter ton ego. »
    Il fit un pas en arrière, ne relâchant pour autant pas sa prise sur ses articulations blanchies sous la pression. Histoire d’éviter que ses doigts sournois ne redeviennent baladeurs. Se retenant de les briser, d’effriter les os de la poupée de verre jusqu’à ce qu’elle se brise entièrement et se répande sur le carrelage immaculé de la pièce. Faisant mourir de la sorte leur proximité dérangeante, tout en gardant son souvenir entre eux. « Mais faudrait savoir. Tu veux pas que je cède, tu veux pas que je désobéisse non plus. Je sais pas… décide toi, merde. » Il avait la sensation de ne plus savoir sur quel pied s'appuyer, ni à quelle sauce il allait être mangé. Elle prenait un malin plaisir à faire s’étendre la torture en longueur, à le faire passer par tous les états possibles. Le courroux, la peine, le dégout, la lassitude, la ferveur, la terreur, l’horreur. Et tout se mélangeait dans ses entrailles dans un joyeux vacarme, aussi malsain qu’insupportable. « Laisse moi te signaler aussi que pour une pute c’est dingue ce que t’as une attitude de mal baisée. T’as du mal à prendre ton pied ces temps-ci pour vouloir me pourrir à ce point ? » En grattant sous le masque d’ironie, on arrivait à atteindre l’urgence de la question. Cette nécessité vitale d’être enfin fixé. Son estomac se retournait dans tous les sens, ayant de toute évidence déjà cerné quelque chose qui lui échappait. Il emmerdait le battement de ses tripes qui ne savaient plus danser, et surtout cette ignoble garce affichant avec insolence son petit air satisfait.
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Carlie Moorgate-Owens
Carlie Moorgate-Owens
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Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ Empty
MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyMer 30 Mai - 15:56

La main sur ses parties intimes. Il suffisait d’un rien pour faire crier un homme. Le soumettre. Ou le menacer. Pour le coup, je n’étais pas certaine qu’Ethan craigne vraiment. Que j’en m’en prenne à cette partie-là. Mais, c’était toujours plus amusant. C’était toujours plus rageant pour lui. J’étais la pute qui le faisait sombrer. Et je m’appropriais son corps. « Bordel t’es intenable. ». Sifflement entre ses dents. Réflexion à voix haute. Petit sourire pervers. Si tu savais Ethan. Je peux être bien plus déchaînée que ça. Crois-moi. Ce n’est qu’un avant-goût de ce dont je suis capable. Son rire glissa à mes oreilles. Ravie de te faire oublier ta peine Ethan. Vraiment. Et j’étais prête à lui faire oublier. En m’attaquant à cette bouche si bien dessinée. A ces lèvres si délicieuses. Je le sentais trembler à son contact. Délicieuse petite vibration. Qui vous donne envie de lui retirer sa chemise avec les dents. Ou les ongles. D’explorer son corps de manière sensuelle et brutale à la fois.

Et il n’arrangeait rien à mes désirs. A son tour il attrapa mes lèvres. Se perdant dans ces désirs sauvages. Se perdant à aller plus loin que je ne l’avais été. A m’offrir ce contact sur ma langue. Violence et douceur en même temps. Gestes tendres devenus haineux. Juste parfaits. Délicats. Subtiles. Brutales. Violents. Qu’il faut savoir apprécier. Ses mains glissèrent sur les miennes. Pour remonter à mes poignets. Saisit. Emprisonnés. Retirer de cette partie si délicate. Si agréable. Si précieuse à Ethan comme aux autres. Mes prises dans mon dos. Me rapprochant un peu plus d’Ethan ; Nos lèvres toujours liées. Le souffle manquant. Je reculer. Contrainte et forcée. Et effleura une dernière fois mes lèvres. « Appelle ça des suppliques si y a que ça pour flatter ton ego. ». Je souriais. De ce sourire qu’Ethan avait vu tant de fois aujourd’hui. Il recula d’un pas, brisant notre proximité. Gardant tout de même mes mains liées. « Mais faudrait savoir. Tu veux pas que je cède, tu veux pas que je désobéisse non plus. Je sais pas… décide toi, merde. ». Je riais. D’un rire franc cette fois. Pas mesquin. Juste un rire. Un truc qui sonne faux chez moi. Parce que ça arrive tous les trente-six du mois. Ou la veille de déluge. Ça me plaisait. De le perdre totalement. De ne pas pouvoir être prévisible. Là, il venait de flatter mon égo comme jamais. Je ne prenais pas la peine de lui répondre. C’était tellement mieux de le faire attendre. De le faire languir. « Laisse-moi te signaler aussi que pour une pute c’est dingue ce que t’as une attitude de mal baisée. T’as du mal à prendre ton pied ces temps-ci pour vouloir me pourrir à ce point ? » Je faisais mine de réfléchir. Ethan me faisait rêver sérieusement. Cette envie de savoir. Ce besoin de savoir. Sans le dire directement. D’usé d’ironie. De se mettre à mon niveau. De tenter de jouer dans ma cours. Sur certain point, il me faisait penser à Milo. Vivement qu’il sorte de taule d’ailleurs celui-là. Enfin bref. « Personne n’a dit que les putes étaient bien baisées… je prends souvent plus mon pied seul qu’avec quelqu’un. » Détail intéressant. N’est-ce pas Ethan ? J’étais sûre que ça lui plaisait. Je ne pouvais m’empêcher ce sourire ironique. « J’ai pas encore vraiment décidé de ce que j’allais te faire...j’imagine que t’es pas pressé hein ? » Je le regardais dans les yeux. Amusée. Je n’avais pas encore décidée quelle torture j’allais lui imposer. Trop de possibilités. Et rend ‘assez original. Tout était trop fade. Il fallait que j’y songe. « Je vais te laisser… je crois que ça commence à râler dans ta salle d’attente... et comme je doute que tu veilles que je reste… » Je lui affichais un dernier sourire avant de poser ma main sur la poignée de la porte.


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MessageSujet: Re: Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ   Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Ҩ EmptyVen 1 Juin - 19:41

C’était bien ce qu’il pensait. C'était bien ce qu'il redoutait. Elle ne cherchait vraiment qu’à lui faire mordre la poussière, il n’y avait pas d’autre intention cachée. Comme une enfant pourrie gâtée qui ne sait à force même plus quoi commander à Noël, elle ignorait quel ‘service’ elle allait pouvoir lui demander. Quelle torture elle allait pouvoir lui infliger. Elle aurait pu attendre d’avoir trouvé mais non, il avait fallu qu’elle le poursuive immédiatement jusqu’à son cabinet pour lui faire comprendre qu’elle avait l’ascendant. Pour le faire mijoter, le mettre en supplice en lui laissant imaginer à peu près tout et n’importe quoi. Le pire était certainement qu’il était suffisamment masochiste pour s’infliger le goût de cette vipère sur la langue. Comme s’il ne s’était pas suffisamment perdu dans des étreintes lubriques avec cette trainée. C’était le karma, tôt ou tard tout se paye. C’était le juste retour de boomerang dans la gueule, après que sa sœur lui ait tant répété que son insupportable débauche allait achever de bousiller leur grotesque comédie. C’était d’ailleurs ça qui l’effrayait le plus : qu’elle ose s’en prendre à sa cadette. Qu’elle utilise le seul véritable moyen de l’atteindre et de l’assassiner. Qu’elle use et abuse de sa faiblesse comme un couteau qu’on tourne et retourne dans la plaie. Ignorant que c’était déjà le cas, qu’elle s’était attaquée à l’étudiante et avait la ferme intention de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Sans ressentir le moindre scrupule à mettre au supplice une proie si facile, à laquelle elle n’aurait jamais accordé la moindre attention sans sa stupide bavure. Elle s’en prenait à la source, pour mieux l’atteindre et lui faire ravaler son refus de payer. C’était classique. Prévisible. Tous les plus grands sadiques que la terre pouvait porter procédaient ainsi. Rien qu’y penser lui collait des sueurs froides. Rien que le visualiser lui donnait des envies de meurtre. Sa question rhétorique lui avait fait lever les yeux au plafond, tandis qu’il soufflait entre ses dents serrées : « Non tu penses, j’aime tellement être à ta disposition. » Il transpirait évidemment l’ironie. Il détestait ça. Devoir être soumis à cette garce. Patienter sagement dans son coin que Madame daigne trouver une vengeance à la mesure de son ultime affront. Comme un misérable cabot. Un chien qui attendait sa raclée, après avoir démoli entièrement l’appartement de son maitre.

L’espace d’un instant, il hésita à la retenir. Apeuré d’avoir été trop loin dans l’arrogance et la provocation, et qu’elle déballe l’inceste en plein milieu de sa salle d’attente. Elle en était capable. Mais elle ne le fit pas, et il ne chercha pas non plus à la dissuader de partir. L’idée avait beau être tentante – même si elle finirait par le tuer à l’usure en tant que prisonnière, si ce n’était pas l’inverse – il ne pouvait pas la garder captive. Il la regarda partir de sa démarche victorieuse, tentant vainement de rester stoïque alors que tout s'effondrait en lui. S'efforçant de ne pas trembler, et de faire mine auprès de ses autres patients que rien d'abominable ne venait de lui arriver. Il allait falloir apprendre à survivre ainsi, avec une harpie mal attentionnée quelque part dans le village qui était au courant de son atroce secret. Il allait falloir continuer à osciller en équilibriste sur une corde frêle, avec Luana à l’autre bout en train de la remuer pour le faire vaciller dans l’abîme.


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