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 M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona

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Jona Coppola
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MessageSujet: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptySam 10 Nov - 2:52


C'est le vide, le chaos. L'inconscience, je connais par coeur. Cette impression de ne plus rien ressentir, de flotter. Je suis dans le noir, j'entends rien, je sens rien, je vois rien. Je suis loin de tout, de tout de le monde, ailleurs. Et je vis à moitié, sans avoir vraiment conscience de mon état, ni de pourquoi je suis là. Je suis juste là et puis c'est tout. Mais ça ne dure pas. La douleur me prend, je reviens à moi, pas doucement, violemment. Je vois Ella et Matys qui s'agite dans tous les sens. Les secours qui s'approchent. Y a Kai aussi, qui reste plantée là comme une plante d'appartement, sans bouger. Et moi... Et moi, je divague. Je vois flou et j'entends rien. Si, j'entends comme un bruit sourd, et un léger sifflement, presque imperceptible mais complètement insupportable. Tout est assourdi. Comme si j'avais un casque sur les oreilles. C'est comme si j'étais bourrée, ou stone, ça me fait cet effet là parfois. Je crie. Parce que j'ai mal. Et je m'entends même pas crier. Ca m'fait flipper, un peu. J'ai mal à l'épaule. J'ose pas bouger. Je commence seulement à me rappeler ce qu'il s'est passé. Liam, le coup de feu. Une balle, je me suis prise une balle. Je porte la main sur ma blessure. Je pisse le sang. Putain, je vais crever. Ca y est, mon heure est arrivé. « AIDEZ MOI ! » Je hurle de toute mes forces sans pour autant m'entendre vraiment parler. Je panique. Je panique. J'entends rien. J'essaye de bouger, de me débattre, mais ça accentue la douleur. Je suis prisonnière.

Ella arrive, accompagnée de secouristes. Elle me dit quelque chose, pas assez fort pour que j'entende. Des larmes se mettent à déferler sur mes joues, je suis désespérée. Mon front dégouline de sueur. J'ai peur, j'ai froid, je vais crever. J'ai mal aussi, trop mal. « ELLA, J'ENTENDS RIEN » À peine, je m'entends à peine. Ca bourdonne dans mes oreilles, y en a une qui bourdonne, l'autre qui a chaud, qui brûle. Ils me portent, me foutent sur un brancard, bon dieu ils me tuent. J'ai mal. Ella approche sa main de mon visage, de mon oreille gauche, et je vois ses doigts tâchés de mon sang. Elle crie quelque chose aux secouristes que je crois comprendre. Je me mets à pleurer encore plus fort. J'attrape sa main. « ELLA, ME LÂCHES PAS » Je suis parcourue de soubresaut. Je me sens partir doucement, mais non, c'est simplement l'ambulance qui démarre et Ella est bien là, avec moi, elle ne m'a pas lâché la main. Elle semble tout autant paniquée que moi et pas bien ravie de cette petite escapade à l'hôpital. Mais elle était restée, malgré tout et je lui en serai toujours reconnaissante. J'lui reserverait la meilleure table dans la cafeteria du paradis, ça c'est sûr. Cette fois, je le sens, mon heure est arrivé.

Ca craint quand même, la mort. Ca vous prend par surprise et ne vous laisse aucun choix. C'est ça, la vraie mort. Peut-être que je l'ai mérité après tout. Après l'avoir trop provoquée, la mort s'est dit que mon tour était venu, qu'il était temps qu'elle m'embrasse de ses bras et que ma vie abanonne notre humble terre. Peut-être bien. Mais moi, je ne veux pas. Moi, je veux vivre. Plus que jamais. Je comprends enfin, la valeur de la vie, la valeur de ma vie. J'ai encore des choses à faire, oui j'ai bien des choses à faire, à réaliser, à accomplir. J'en suis certaine. J'ai besoin de me relever. J'ai besoin de tout faire pour aller mieux, pour me construire une vie saine et normale. Je dois trouver ma voie. Je dois ajouter ma pierre à l'édifice. Mais pour vivre, il faut survivre. Et je ne dois pas mourir.

Je sanglote. « Je veux pas mourir, je veux pas mourire, je veux pas mourir. » Je sens la main d'Ella se serrer dans la mienne. Elle dit quelque chose. Je me concentre sur ses lèvres et j'essaye de comprendre ce qu'elle raconte avec le peu que j'arrive à attendre avec mon oreille qui bourdonne. « Pourquoi j'entends rien, Ella, pourquoi ? »
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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptyDim 11 Nov - 14:05

C’était le chaos. Les secours. Matys. Kai. L’une qui bougeait qui m’aidait. L’autre complètement traumatisé. Et Jona étendue sur le sol. En train de se vider de son sang. Sans qu’on ne puisse y faire grand-chose. J’en oublie le cadavre à ses pieds. Tout ce que je veux c’est qu’elle soit entre de bonnes mains. Qu’elle ait une chance de s’en sortir. Qu’elle ne crève pas. Même si je ne l’aime pas. Là, c’est pas le moment d’être rancunière. Là, il faut qu’elle vive. Parce que merde, rien n’excuserait que je ne l’aide pas. Je ne pourrais même pas me le pardonner. « AIDEZ MOI ! ». Elle hurlait. Et elle commençait à se débattre à gesticuler dans tous les sens. Elle avait l’air de tellement souffrir. Et je ne savais pas quoi faire. Je laissais faire les pros. Mais j’avais envie de leur hurler dessus. De leur dire de bouger leur cul. Qu’elle avait mal là. Et finalement je n’avais pas tenu. J’avais été en voir un. « Il faut que vous l’aidiez, elle souffre bien trop, vous ne pouvez pas la laisser mourir comme ça ! ». Le mec me regarda à peine quelques secondes. Et genre je devais faire pitié. Parce qu’il bougea son cul. Pour venir s’occuper de Jona. Et d’autres suivaient du coup.

Elle bougeait un peu trop. Je me penchais sur elle. « Calme-toi, Jona, ils vont s’occuper de toi. ». Ma voix était douce. Un peu inquiète mais douce. C’est bon, j’allais pas jouer à la faire flipper. Elle se mit à pleurer. Elle tremblait. Elle transpirait. Et moi je peinais à ne pas défaillir. A en pas hurler. Faire une crise de nerfs. Je ne supportais plus tout ce sang. Cette odeur insupportable. Et cet affolement dans les rues. Je détestais Liam. « ELLA, J'ENTENDS RIEN ». Et elle hurlait. Je regardais les secouristes en face de moi. Il me lança un regard grave. Avant de la mettre sur le brancard. A l’aide des autres. J’approchais alors ma main du visage de Jona. D’un geste qui se voulait rassurant. Parce que visiblement j’étais la seule à pouvoir essayer de faire ça. Ou du moins à le vouloir. Les secouristes, eux, ils voulaient la faire vivre. Et je ne pouvais pas les blâmer. Et puis, je regardais ma main. Celle que j’avais approchée de son visage. De son oreille. Elle était pleine de sang. « ELLE A LES OREILLES QUI SAIGNENT ! Ne me dites pas que c’est normal ? C’EST PAS NORMAL ! ». Je paniquais. Donc je criais. Je commençais à péter une pile. Psychologiquement ça ne passait pas. « Mademoiselle, éloignez-vous ! ». Même si j’avais voulu les écouter, je n’aurais pas pu. Parce que Jona attrapa ma main. Elle y mit toutes les forces qu’il lui restait pour la garder. « ELLA, ME LÂCHES PAS ». Je regardais le type qui m’avait dit de m’éloigner. D’un regard il me fit comprendre de monter. Et l’ambulance se mit à rouler. J’étais dedans. En train de tenir la main de Jona. Jona, cette fille que je détestais. Cette fille à qui j’en voulais tant. Et pourtant à l’heure actuelle tout ce que je voulais c’est qu’elle s’en sorte. Je voulais l’aider. Je laissais ma rancune et mon amertume de côté. Même si je n’étais pas ravie d’être dans cette merde. Même si j’étais paniquée. Même si j’avais eu ma dose d’hôpital. J’allais rester à ses côtés.

Elle sanglotait. Elle était désespérée. Certainement en train de lutter pour ne pas sombrer. « Je veux pas mourir, je veux pas mourir, je veux pas mourir. ». Je serrais un peu plus sa main. Elle ne devait pas mourir. Elle ne le voulait pas. Et elle n’allait mourir. Elle ne pouvait pas mourir. « Tu ne vas pas mourir Jona, tu vas t’en sortir. ». Je ne faisais aucune promesse. Mais là, intérieurement, c’était tout comme. Je ne la laisserais pas partir. Je ne laisserais aucun médecin abandonner. « Pourquoi j'entends rien, Ella, pourquoi ? ». Excellente question. Mais je n’avais pas réponse. C’était peut-être l’état de choc ? C’était peut-être temporaire ? Je n’en savais rien. Je ne savais pas lui répondre. « J’en sais rien Jona, j’en sais rien mais, on va arriver à l’hôpital et eux, ils vont t’aider, te soigner, t’expliquer. ». Et j’espérais vraiment ne pas avoir à entendre le pire. J’espérais qu'elle s'en sortirais sans rien ou presque.

L’ambulance s’arrêta. Et aussitôt des médecins, des urgentistes, des secouristes accoururent vers nous. Jona tenait tellement fort ma main que je courrais à côté des d’eux. Ils étaient rapides. Efficace. Il avait leur brancard, ils étaient partis. Alors que moi j’étais totalement perdue. « Écoute on l’amène au bloc, tu vas devoir la laisser mais, on va te tenir au courant, et des policiers risquent de venir t’interroger, reste là d’accord ? ». Je regardais une dernière fois Jona. Je savais que c’était nécessaire. « ça va aller Jona, tu vas t’en sortir, t’as pas le choix de t’en sortir, ok ? ». Je lâchais sa main difficilement. Il fallait qu’elle s’en sorte.

Je me retrouvais seule dans cette salle d’attente. Je repassais chaque évènement. Je ne savais pas si elle avait voulu me sauver ou non. J’avais peur que ce soit de ma faute si elle était là-dedans. Elle n’aurait pas dû. Bordel, j’étais perdue. Jona et moi, ce n’était pas le grand amour. Et là quoi ? On vivait l’une des pires épreuves de nos vies ensemble ? Une larme roula sur ma joue. C’était le chaos le plus complet à l’hôpital. Chaque médecin était occupé. Il y avait tellement de blessés. Tellement de morts. De famille à prévenir. Et moi j’étais assise sur cette chaise. Sans savoir quoi faire pour me rendre utile. La jeune femme qui m’avait demandé de laisser Jona aller au bloc s’approcha de moi. « On a retiré la balle de son épaule, elle va s’en sortir, tu sais si on peut prévenir quelqu’un? ». Je la regardais droit dans les yeux. Essuyant mes larmes. « J’ai récupéré son portable, il doit y avoir le numéro de sa mère, je vais l’appeler. ». Elle hocha la tête avant de s’éclipser. J’essayais donc d’appeler la mère de Jona. Je tombais sur la messagerie. Constamment. Peut-être qu’elle aussi elle était blessée ? J’imaginais le pire.

Elle était dans ce lit blanc. Dans un état tout aussi pitoyable que celui dans lequel j’avais pu être après avoir donné naissance à Lleyton. Elle me brisait le cœur. Je ne me sentais pas à ma place. Et je ne me sentais pas de la laisser seule. Alors j’approchais du lit la gorge serrée. Sans oser prononcer un mot.
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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptyDim 18 Nov - 18:45

Cet état végétatif, allongée dans un lit d'hôpital avec ses murs blancs tout autour de moi, je le connais bien, trop bien. Je m'étais juré de ne plus y retourner, mais j'avais rien pu y faire. Rien. C'était lui, Liam, qui avait décidé de mon sort. Il m'avait traité comme une moins que rien, ce que je pensais être... Jusqu'à maintenant. Je ne suis pas une moins que rien, j'ai de la valeur, ma vie vaut la peine d'être vécue. Je l'ai compris. Et je le maudis pour avoir voulu me faire du mal. En fait, il m'en a fait, du mal.

Je me réveille, j'ai mal partout. Mon visage est tout engourdi, certainement un peu gonflé par les coups de pied que j'ai reçu. J'ai même pas envie de me voir dans un miroir, je dois ressembler à un monstre. Mon épaule me fait souffrir aussi, ça tire. Certainement à cause de ma cicatrice. Mais c'est pas ça le pire, c'est pas ça. Des larmes coulent sur mes joues. Le médecins s'approchent. Il sait que j'ai compris, il sait que je sais ce qu'il va me dire, mais il doit quand même le dire, il doit faire son travail. Il se tient à ma droite, ce n'est pas un hasard, non ce n'est pas un hasard du tout. « Jona... » Il prononce mon nom doucement, il est doux, il ne sourit pas. Il sait que je n'accepterai pas la vérité. Cette vérité qui semble évidente désormais. Mon prénom, ces quelques lettres qu'il vient de prononcer n'ont fait que confirmer ce que je redoutais. « Ton opération était compliquée. On a du se concentrer sur ta blessure par balle, on ne pouvait pas prendre le risque de perdre du temps, ou ton pronostic vital aurait été engagé. » Ils étaient obligés, ils ont du faire un choix. J'essaye de ne pas lui en vouloir pour ce qu'il s'apprête à me dire. « Jona, je suis désolé, on n'a rien pu faire... Tu as perdu l'usage de ton oreille gauche. » Je laisse les larmes couler machinalement sur mes joues. À vrai dire, à force, c'est devenu un réflexe. Comme une manière de laisser échapper quelque chose. Enfin, c'est plus un essai, parce que toute ma souffrance, tous mes problèmes n'ont jamais parvenu à s'échapper à travers mes larmes. Rien n'est efficace. Mais je pleure, quand même. Sans réfléchir, sans penser à ce que tout ça engendre. Perdre la moitié de mon ouïe, sachant que je sais pertinemment que ma seule oreille valide n'est pas de si bonne qualité non plus. C'était pas gênant, quand j'en avais deux. « Mais tu verras, rien ne changera dans ta vie, de nos jours il existe d'excellents appareils qui te permettront d'entendre parfaitement de ton oreille valide, tu ne sentiras presque pas de différence. »

Je reste silencieuse. Appareil, machine, handicap, surdité. Plus personne ne me regardera plus de la même façon dorénavant. Je ne suis plus la même. Je suis abîmée, hors d'usage, handicapée. Ma vie ne sera plus jamais pareil connard. Je le regard, sans ciller. Mes larmes cessent. Je suis en colère, desespérée, malheureuse. Un tourbillon d'émotion soufflent en moi sans pour autant être capable de sortir. Donc je reste stoïque, comme si rien de tout cela ne m'atteint. « J'en veux pas de votre appareil de merde. » Ma voix est faible, incertaine. C'est comme ça que ça sonne à mon oreille. Désespérant. Je ne me rends même pas compte si j'ai parlé fort ou pas. Je n'ai plus de repère. Je suis perdue. « CASSEZ-VOUS » Je crie, je la sens, ma voix brûler ma gorge pour offrir au médecin toute son ampleur. Mais moi, tout ce que j'entends c'est quelqu'un qui parle normalement. Il ne se fait pas prier, il s'éloigne, il ouvre la porte et il se barre. Et moi, je me sens défaillir, mon coeur bat la chamade, ça brûle. Encore une fois, tout l'ensemble de mon corps me fait souffrir. Je la connais cette souffrance, trop bien. T'as tellement mal, t'en peux tellement plus de ce que te fait la vie que t'as mal partout. Mais au fond, c'est ton cerveau, c'est lui qui te brûle, c'est lui qui te torture. Parce que la vie est injuste et tu sais pas gérer, t'arrives pas à accepter.

Et j'ai peur, parce que je me souviens comment ça avait terminé la dernière fois que j'avais ressenti cette souffrance. J'avais pas trouvé de solution. J'avais pas pu trouver la force de continuer. Depuis, je me suis promis de remonter la pente, j'allais mieux. Mais Liam m'a remis à ma place, il m'a retiré plus bas que terre. Je suis handicapée. Jusqu'à la fin de ma vie. J'ai perdu l'usage de mon oreille, et je maudis ce putain de docteur qui me dit que ça ne va rien changer. Ca va tout changer.

La porte s'ouvre à nouveau. Je m'apprête à crier à nouveau lorsque je constate que c'est Ella. Ella, la seule personne que j'aurai envie de voir maintenant. Paradoxal ? Oui, un petit peu. Mais elle a été là, elle est restée, tout le long. Et je lui dois beaucoup. Elle s'approche, doucement. Son visage se décompose à mesure qu'elle est plus près de moi. Je dois vraiment être très amochée. Elle ne dit rien. Elle se dirige vers ma gauche. Non, mauvais côté. « Viens à ma droite... S'il te plait. » J'ai pas cherché à crier. Je ne me suis pas entendu parler. Une larme roule sur ma joue tandis que je tourne mon visage, incapable de la regarder dans les yeux. Je dévoile mon large pansement, qui recouvre mon oreille, celle qui ne fonctionne plus, celle qui est morte. « Rien ne sera plus jamais pareil... » Et je sanglote en silence, pas sûre qu'elle ait réellement compris de quoi il s'agit, me doutant néanmoins du doute qu'elle devait forcément avoir.
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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptyLun 19 Nov - 19:57

Je la regardais. J’avais le cœur qui se serrait. Je n’aimais pas la voir comme ça. J’avais presque envie de retrouver la peste qu’elle savait être. Elle m’inquiétait dans ce grand lit blanc. Je savais que j’avais été dans le même état. Quand je voulais mon Lleyton. Mais, là, la voir, c’était différent. Je me sentais impuissante. Incapable de l’aider. Incapable de partir. Ni à ma place. Mais ne devant être nulle part ailleurs. « Viens à ma droite... S'il te plait. ». Je me déplace sans un mot. Je vois une larme qui coule le long de sa joue. Et si elle continue je vais chialer au-dessus. Pourtant, quand j’avais appris pour Mattia et elle je ne lui voulais que du mal. Et là je me trouvais à être compatissante. Sans me forcer. Naturellement j’avais envie qu’elle s’en sorte. Je ne voulais pas la voir pleurer. Qu’est-ce ne tournais pas rond chez moi ? J’étais un nœud paradoxal c’est pas possible.

Sa tête se posa sur l’oreiller. Elle fuyait mon regard. Certainement parce qu’elle pleurait. Parce qu’elle n’avait pas envie d’être dans cet état. Et moi je découvrais son pansement. Sur son oreille gauche. Alors c’était pour ça qu’elle m’avait demandé de venir à droite ? Parce qu’elle avait été touché ? Blessée ? Parce que pour le moment, elle n’entendait plus rien ? Et c’était temporaire ? Les médecins ne m’avaient rien dit. Et je n’osais pas être indiscrète. La rendre encore plus triste. Elle avait vu les médecins il y a peu. Ça je le savais. Et s’il lui fallait du temps pour accepter ce qu’ils avaient dit ? Je ne devais pas la brusquer. Je ne voulais pas la brusquer. « Rien ne sera plus jamais pareil... ». Et elle pleurant en silence. Les larmes déferlaient sur ses joues. Aussi facilement que l’eau qui glisse sur la peau quand on prend une couche. Aussi facilement que le vent soulève les feuilles. Aussi facilement que le froid nous glace les os.

J’attrapais sa main. Pour la serrer. Et regardant nos mains liées, je constatais le sang sur la mienne. Je ne m’étais pas changé. Je ne m’étais pas lavé. J’avais encore du sang partout. Sur mon jean. Sur mon t-shirt. Dans mes cheveux. Sur mes mains. Et les images revenaient dans mon esprit. Mais je ne réalisais pas. C’était lorsqu’il faudrait retirer toute cette crasse que les choses seraient difficile. Quand je voudrais oublier sur ma douche. Quand j’aurais cette sensation de toujours avoir ce sang sur moi. Néanmoins, j’étais d’accord avec elle. J’avais conscience que rien ne serait jamais plus pareil. Même si je ne savais pas exactement de quoi elle voulait parler. « Non c’est sûr, rien ne sera plus pareil. »[/color]. Pour moi non plus. Même si j’aurais dû être dans ce lit d’hôpital. Ou du moins plutôt à la morgue. Même pour moi qui m’en étais sortie saine et sauve. Rien ne serait plus pareil. « Tu as perdu l’audition, à ton oreille gauche c’est ça ? ». Je serrais sa main un peu plus fort. Si elle ne voulait pas répondre elle ne le ferais pas. Elle risquait de me hurler de partir aussi. Je n’aurais pas dû poser la question. Mais, en fait, si. Je me devais de savoir. Parce que c’est clair que pour elle, si c’était le cas, rien ne serait plus pareil. Et je n’allais pas la laisser toute seule dans cette merde. Même si elle m’hurlait qu’elle me détestait. Que c’était de ma faute. Et qu’elle voulait que je dégage. Même là, je ne la laisserais pas. Parce que pour le moment j’étais la seule sur qui elle pouvait compter. Enfin bon, elle n’avait pas l’air d’être dans cet état d’esprit. Mais mettre des mots sur ce qui nous arrive, ça peut être compliqué. Douloureux. On peut ne pas supporter de les entendre.

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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptySam 24 Nov - 21:20

Je suis allongée dans ce lit d'hôpital, sans plus aucune force. J'ai même plus la force de pleurer, j'ai même plus la force de m'apitoyer sur mon sort. Je déteste la vie, je déteste cette putain de fatalité qui dicte notre avenir. Je suis condamnée à vie, condamnée à porter le poid de cet handicap. C'est le prix à payer pour avoir échapper à la mort. Est-ce que la vie en vaut vraiment la peine ? Est-ce vraiment utile de se battre en vain, se battre pendant des années, ne pas baisser les bras quand le résultat est le même au final ? On meurt tous à la fin. C'est juste le temps qui fait la différence. Le temps et comment on l'utilise. C'est la deuxième fois que j'échappe à la mort, comme quoi Dieu, le destin ou peu importe qui décide, ne veut pas que je quitte ce monde. Mais qu'ai-je exactement à accomplir ? J'aime jouer la comédie, depuis toute petite, c'est ce que je suis, c'est ce pour quoi je suis douée, mais pourquoi ça ne me suffit pas. J'avais l'argent, la célébrité, les soirées branchées, mais ça n'a jamais été assez, ça ne m'a jamais rendue heureuse. Je suis perdue. Perdue et sans mon oreille gauche. Oui, je dois l'accepter, je n'entendrai plus jamais les choses convenablement. J'aurai toujours de la peine à comprendre les autres. Je ne pourrais plus me laisser enivrer par mes morceaux préférés. Ils n'auront plus la même saveur, ni la même puissance. Plus aucun garçon ne pourra me chuchoter des mots doux à l'oreille, je ne pourrais plus échanger des secrets avec Teddy. Ma vie ne sera plus la même, non, plus jamais. « Non c’est sûr, rien ne sera plus pareil. » Ella est là, toujours bien là, tout près de moi. Elle ne m'a pas abandonné, même si je le sais elle ne me porte pas dans son coeur. Je la comprends, j'ai toujours été détestable, mais j'ai plus envie maintenant. J'ai plus envie de jouer pour être aimée, puisque ça n'a jamais marché.

Elle serre ma main, je me laisse faire. J'ai le regard vague, perdu quelque part dans la pièce, mes larmes ne coulent plus. J'en ai plus, j'ai usé le réservoir de larme. Je ne peux même plus pleurer. « Tu as perdu l’audition, à ton oreille gauche c’est ça ? » Elle a parlé suffisament fort pour que je la comprenne, mais pour moi, sa voix semble toujours douce, donc ça fait du bien. Je reporte mon regard sur elle. Je ne suis pas en colère, je me dois de l'accepter. « Oui. » Je ne cherche pas à argumenter pour le moment. Je repense à ce moment où j'ai voulu me mettre en travers de Liam et Ella. Je repense à ma dernière pensée avant de m'évanouir. J'avais sauvé une maman. « Je préfère vivre toute ma vie comme ça, plutôt que de voir ton fils sans parents.. » C'était ça, exactement ça. Je savais que Mattia ne comptait pas être présent. Je savais que le petit Lleyton n'avait que sa maman, et je ne pouvais pas supporter l'idée que comme moi, ce petit soit livré à lui même. Il avait besoin d'être aimé et j'en savais suffisament sur Ella pour savoir que de ce côté là il n'y avait pas à s'inquiéter. « Ta vie à plus de valeur que la mienne. » Je passerai à nouveau pour une suicidaire, mais peu importe. Je ne veux plus mourir, mais je ne veux pas vivre pour autant. Du moins, je n'ai pas encore compris ma valeur sur terre, mon utilité. Même si au fond, je crois que personne n'a réellement d'utilité. On est juste des pions dans un jeu. On se déplace. On avance. On recule. Rien n'a d'importance. Mais en même temps, comment considérer que l'épisode Liam n'a pas d'importance, ôter des vies, interrompre le jeu c'est comme tricher. C'est important. À vrai dire, je compare la vie à un jeu, mais je ne comprends pas tellement de quoi je parle. J'ai ce besoin de comprendre la vie pour mieux la vivre, et j'y arriverai.
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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptySam 24 Nov - 23:41

Jona reporta son regard sur moi. Elle ne semblait pas en colère. Mais tellement triste. Tellement vidé. Tellement mal. Et ça ne pouvait que se comprendre. Surtout qu’elle venait à confirmer mes dires. « Oui. ». Oui, elle avait perdu l’audition. De son oreille gauche. Elle n’entendrait plus jamais normalement. Alors oui, c’était certain. Pour elle, plus rien ne serait jamais comme avant. Pour elle, beaucoup de choses allaient se finir. De nouvelles allaient commencer. Mais toute sa vie allait changer radicalement. Et ce jusqu’à son dernier souffle. Parce qu’un handicap n’était pas temporaire. « Je préfère vivre toute ma vie comme ça, plutôt que de voir ton fils sans parents.. ». Une larme roula sur ma joue. Alors comme ça, elle avait vraiment tenté de me sauver la vie ? Et elle l'avait fait d'ailleurs. Pour Lleyton ? Elle avait tout fait pour laisser une mère à un petit garçon. Elle avait tout fait pour un bébé. « Ta vie à plus de valeur que la mienne. ». J’essuyais mes larmes de ma main libre. Ce n’était pas à moi de pleurer. Mais je n’y pouvais rien. Je culpabilisais. Je la remerciais. J’étais heureuse. Triste et compatissante. J’étais victime d’un mixte d’émotion. Quelque chose sur quoi je ne pouvais pas mettre de mots. C’était trop compliqué. Mais ce n’était pas à moi de pleurer. Et de même que je devais pas la laisser dire ça. Je ne la prenais pas pour une folle suicidaire. Parce que beaucoup penserait à ma place. Avec toutes les rumeurs à son sujet. Non, je ne croyais pas du tout ça. Mais, je pensais qu’elle croyait réellement en ce qu’elle disait. Qu’elle voulait vivre. Mais pas à n’importe quel prix. Pas sans agir. Pas sans prendre des risques. Pas en laissant des fous prendre un flingue. Et choisir de mettre fin à la vie comme ça.

Je le regardais droit dans les yeux. Inspirant un grand coup. « Non, ma vie n’a pas plus de valeur que la tienne Jona. ». Toutes les vies ne se valaient pas. Je ne pouvais reconnaître qu’un violeur ne méritait pas de mourir. Et qu’une fillette de cinq ans méritait la mort. Toutes les vies ne se valaient pas. Mais entre celle de Jona et moi, il n’y avait pas de différence. Sa mort laisserait derrière elle un vide. Des larmes. Une douleur. La mienne j’osais espérer que oui. Mais, si ce n’était pas le cas, il y aurait un orphelin. Comblé toutefois par un oncle débordant d’amour. « Mais je te remercie pour ce que tu as fait Jona… j’aimerais vraiment te présenter Lleyton mais, je ne peux pas le sortir de sa couveuse. ». Pour quel voit quel petit bonhomme elle avait sauvé. Du moins à qui elle avait offert autre chose qu’une vie sans parents. « Rien ne sera plus jamais pareil Jona mais, tu vas t’en sortir, je t’assure que cet handicap ne va pas détruire ta vie, tout va changer, ça sera dur mais, je sais que tu vas t’en sortir. ». Parce que même quand tout s’écroule, on s’accroche. A une racine pour ne pas tomber. On s’accroche jusqu’à retrouver une lueur d’espoir. On survit aux changements. Je l’ai appris en tombant enceinte. En renonçant à ce à quoi je tenais le plus au monde.


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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptyJeu 6 Déc - 4:06

Qu'est-ce que je suis sensée ressentir ? Je n'en sais rien. Qu'est-ce que je ressens ? Je ne le sais pas non plus. Je suis perdue. Je crois que c'est ça, oui. Je suis perdue. J'ai pas encore compris le sens de la vie, j'ai pas encore compris pourquoi on est là, pourquoi on subit autant et comment on est sensé se relever. En fait, tout ceci est irréel. J'ai trop vécu ces derniers mois. Ou au contraire trop peu vécu. Je n'en sais rien. Je ne sais pas grand chose. Tout ce que je connais, c'est les faits. Enfant mal aimée, j'ai pas pu grandir. Je fais des conneries parce que personne m'a appris à pas les faire. Même quand je vais trop loin, personne ne me dit d'arrêter. Je suis mon propre professeur, et de toute évidence je ne suis pas douée. J'y arrive pas. J'ai trop besoin qu'on m'aide. J'étais au bord de la falaise. Je me souviens, je m'avançais un peu du bord, puis un peu plus, puis toujours plus. Personne ne disait rien. Ils me regardaient. Ils parlaient entre eux. C'était pas bien, ils le savaient, mais ils ne disaient rien. Non, rien. Ca les amusait peut-être, ou alors ça les intriguait. Tout ce que je sais, c'est qu'ensuite je suis tombée. Durant ma chute, j'ai tout vu défiler. J'ai vu les rires, j'ai vu les pleurs. J'ai vu ma vie, ma vie vide de sens. Et ensuite, les gens ont réagi. J'étais la folle, j'étais celle qui avait sauté. Mais au fond, n'était-ce pas eux les fous ? Ceux qui ne m'avaient pas retenu ? Je leur en veux pas. C'est moi, c'est moi qui crée mes relations. C'est moi qui me fait des amis, mais qui ne les laisse pas vraiment m'atteindre. J'pourrais dire encore une fois que c'est moi le problème. Je pourrais dire que je l'ai bien mérité d'être à moitié sourde, de porter le poid de cet handicap jusqu'à la fin. Mais c'est faux. Je l'ai pas mérité. J'ai jamais mérité tout ce qui m'est arrivé. Et ça, tout ça, je veux dire, c'est la faute d'une seule et unique personne. Et cette personne, je peux plus vivre avec son ombre constament derrière moi. Je dois faire le deuil, faire le deuil de ce père que je n'ai jamais eu et que je n'aurais jamais.

Je vois une larme rouler sur les joues d'Ella. Je ne sais pas si c'est de la pitié, je ne sais pas si c'est un surplus d'émotion du aux évènements de ces dernières heures. Peut-être un peu de tout. En fait, je passe à côté du fait que c'est peut-être parce qu'elle est émue, émue que je lui ai sauvé la vie, pour son fils. « Pleures pas Ella... » J'espère que ma voix apparait douce, parce que c'est le but. Je me suis pas entendu, c'est plutôt bon signe, ça signifie que j'ai parlé doucement. Je souris légèrement. C'est presque invisible. Mon visage est fatigué. J'ai du mal à bouger, à afficher une autre expression que celle que j'affiche depuis le début. Mais j'essaye. Juste parce que j'ai pas envie qu'elle pleure. Si elle pleure vraiment, moi je vais m'y remettre. Elle plante son regard dans le mien et soupire. « Non, ma vie n’a pas plus de valeur que la tienne Jona » J'acquiesse légèrement. Je ne sais pas tellement ce que ça veut dire. Je n'ai pas envie de débattre là dessus. J'estime juste que sa perte ferait plus de dégât sur terre que la mienne. Si je mourrais, il y aurait certainement mon visage un peu partout dans les magazines pendant quelques semaines, et ensuite je serai oubliée définitivement. Ella... Inutile d'entrer dans les détails. Je sais à quel point Mattia est amoureux d'elle, même si il prétendra l'avoir oublier, je sais pertinemment qu'on oublie pas quelqu'un qu'on aime à ce point là. Y a Mila aussi. Y a Ashton. Y a Fernando. Y a tellement de gens. Mais y a surtout Lleyton. Il a besoin d'elle, autant que moi, j'avais besoin de mon père. Je me suis élevée toute seule, et je sais à quel point c'est difficile. Je ne souhaite ça à personne. Je ne lui souhaite surtout pas à lui. Parce que ça voudrait dire qu'il serait privé d'une mère plus que merveilleuse: Ella. « Mais je te remercie pour ce que tu as fait Jona… j’aimerais vraiment te présenter Lleyton mais, je ne peux pas le sortir de sa couveuse. » En fait, je l'avais déjà vu. En fait, Mattia m'avait montré une photo. Il prétendait ne rien ressentir, mais ça crevait tellement les yeux qu'il l'admirait ce petit bout. Mais ça, je peux pas le dire à Ella. Mattia m'arracherait les yeux. « Il doit être magnifique. » Il l'est en plus. Il l'est vraiment.

« Rien ne sera plus jamais pareil Jona mais, tu vas t’en sortir, je t’assure que cet handicap ne va pas détruire ta vie, tout va changer, ça sera dur mais, je sais que tu vas t’en sortir. » Oui, rien ne sera plus jamais pareil. Tout a changé. Tout est différent. Mais pas seulement physiquement, pas seulement parce que je n'ai plus toute mes facultés. Simplement parce que j'ai compris quelque chose. Quelque chose d'essentiel: Je veux vivre. Je veux vivre pleinement. J'attrape le pan de ma couverture et je le serre très fort. Je mordille ma lèvre inférieur et je retiens mes larmes. J'y suis passée si près, de la mort. « J'ai failli mourir. » Je le revois, son flingue pointé sur Ella, puis le coup qui part sur moi. Je la sens cette balle dans mon épaule. Je les sens ses coups. Je le sens encore me frapper et m'insulter, me traiter comme une moins que rien. Je me rappelle quand je me sentais partir, quand je faisais tout pour me raccrocher à la vie. Je me rappelle de la main d'Ella dans la mienne. « Tu m'as donné la force de rester éveillée. J'y serai pas arrivée si t'avais pas été là. » Et là, je fonds en larmes à nouveau. Mais cette fois c'est différent. Je suis pas malheureuse. Je suis pas desespérée. Non, c'est une autre sorte de larmes. C'est des larmes de gratitude. « M...Merci.. » Je parviens à prononcer entre deux sanglots.

J'ai trop été lente, mais comme tu le sais j'avais de bonnes raisons M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona 27094 bref, désolée, pour ma défense je me suis appliquée M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona 890765
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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptyJeu 6 Déc - 20:30

C’était stupide de pleurer. Ce n’était pas moi qui avait perdu l’audition. Du moins en partie. Ce n’était pas moi qui avait été blessé. Qui était allait une fois de plus dans un bloc. Mais, je pleurais. « Pleures pas Ella... ». Sa voix tentait d’être douce. J’essuie donc mes larmes. Lui offrant un sourire pour répondre au sien. Celui qu’elle essaye d’esquisser malgré ses traits fatigués. Je souris avec autant de cœur je peux. Dans l’espoir de la réconforter un peu. Sans la moindre hypocrisie. Alors que quelques heures auparavant, je l’aurais volontiers giflée. Et là, je pensais ce que je disais aussi. Ma vie n’avait pas plus de valeur que la sienne. Pour moi c’était évident. Pour elle non. Elle n’ajouta rien cependant. Moi, je la remerciais. Pour ce qu’elle avait fait pour Lleyton. Pour la chance qu’elle lui avait certainement offert. Non pas que j’étais indispensable à la vie de qui que ce soit. Loin de là. Même pas à Lleyton. Mais, tout de même. C’était un manque, un traumatisme de moins. Je crois. En tout cas, moi elle m’avait sans doute sauvé la vie. Et je ne savais même pas comment la remercier. Je ne pouvais même lui montrer le petit ange pour qui elle avait fait ça. Mon petit trésor. « Il doit être magnifique. ». Il l’est. Mais, je pense sans doute ça parce que je suis sa mère. Et parce que pour moi il n’y avait pas plus beau qu’un bébé qui se bat pour la vie. Mon fils, c’était simplement, un exemple. Une bouffée d’optimiste. Le choix que je ne regretterais jamais plus. Mon fils, il avait changé ma vie. Ma façon de voir les choses. Et ce n’était pas un mal. J’étais prête à tout pour ce petit bout. Ce magnifique petit bout. Mais, c’était sans doute parce qu’il était resté en moi pendant neuf mois. Parce qu’on s’était battu ensemble. Pour tout un tas de raisons qui étaient tout sauf objectives. Je ne sais pas quoi lui répondre. Mais je lui offre un très large sourire.

Plus rien ne sera pareil pour elle. Physiquement. Mentalement. Parce que le regard des gens va changer. Sa façon de ressentir les choses. Et même sa façon d’être. Elle le sait. Et j’ai l’impression que quelque part, ça lui fait peur. Ce que je peux comprendre. Elle serre la couverture qu’elle a attrapé. Elle se mord les lèvres. Je la regardais, attristée. Parce que je sens qu’elle retient ses lèvres. Et j’en veux à Lima d’avoir bouleversé sa vie ainsi. Même si avant ça je ne l’estimais pas. Je ne la portais pas dans mon cœur. Elle n’avait pas besoin de ça. Personne n’avait besoin de ça. Et si elle voulait pleurer, elle pleurait. Personne ne pouvait lui reprocher. Certainement pas moi. « J'ai failli mourir. ». Ma gorge se serre. Oui, elle n’était pas passée loin. A deux doigt de la mort. Habituellement j’aurais été optimiste. J’aurais dit, au moins ce n’est pas arrivé. Mais, on parle de la mort. Et là, on ne peut pas ignorer les conséquences. Parce que ça change une vie. Ça change notre rapport à la vie. Et là, elle s’en souviendra toute sa vie. Avec son oreille. Elle ne pourra même pas penser à oublier. Je ne peux pas relativiser. Être positive. Parce que parfois il faut admettre que les côtés positifs sont vagues. Et insuffisants pour surmonter l’impact d’un évènement. Elle était vivante oui. Mais, ce qu’elle avait vécu ce n’était pas rien. Rien de tout ça n’était à mettre sous silence. Dans une fausse coupe d’optimisme. « Tu m'as donné la force de rester éveillée. J'y serai pas arrivée si t'avais pas été là. ». Elle se remet à pleurer. Et moi, je retiens mes larmes. Je n’y étais pour rien dans tout ça. C’était elle. C’était sa force. Elle c’était battue seule. Je n’avais rien avoir là-dedans. « M...Merci.. ». Je la regarde dans les yeux. Bougeant la tête négativement. Doucement. Avec un maigre sourire. « Tu n’as pas à me remercier, c’est toi qui t’es battue. Et quand bien même, je te devais bien ça et si je peux faire plus, je le ferais. ». Oui, quand bien même elle considérait que je l’avais aidé. Elle n’avait pas à remercier. J’avais fait le moins.


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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptyVen 21 Déc - 22:46

Ella & Jona. Jona & Ella. Deux prénoms qu’on aurait jamais imaginé associé ensemble. Que je m’aurais jamais imaginé. Et pourtant… Et pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, cela était réel, très réel, trop réel. Tout aussi réel que mon nouvel handicap. Handicap, que je ne suis pas encore forcément prête à accepter. Et pourtant, je le dois. Et Ella est là, et les choses sont plus faciles. Un peu plus facile. Des larmes coulent sur ses joues. Des larmes coulent sur les miennes. Nous essayons d’accepter, de nous remettre, d’oublier cet évènement traumatisant. Je crois qu’on en est consciente toutes les deux, que cette journée restera marqué à jamais dans nos esprits, et dans nos cœurs. Parce qu’on a vu nos amis, nos voisins, des connaissances, l’epicier, la maîtresse d’école, et tous les autres se faire tuer de sang froid. Parce qu’on a failli y passer nous aussi. Parce que maintenant on doit vivre dans cette ville, cette ville qui doit se relever. Et nous, on doit réapprendre à vivre. Et c’est pas facile. Je le sais. Ella le sait.

Pour l’instant, j’ai trop de mal à penser à mon oreille, à penser à ma vie de tous les jours qui va être complètement chamboulée . Je suis en vie. J’y suis passée prêt de la mort, encore une fois. Et au fond, c’est ça qui me fait battre le cœur à mille à l’heure, qui fait couler toutes ces larmes. Parce que j’ai eu si peur, si peur de m’en aller pour de bon. Je serre la main d’Ella dans la mienne, un peu plus fort, toujours plus fort, sans pour autant lui faire mal. Les deux meilleures ennemis. Qui l’aurait cru ? Probablement personne, mais peu importe. Après un évènement pareil, les choses de seront plus jamais les mêmes et ça, ni elle, ni moi, n’y pouvont quelque chose. Je ne peux qu’oublier tous les évènements passés, cette espèce de rancœur invisible qu’on se vouait elle et moi. Et je suis persuadé que c’est pareil pour elle.

Donc je la remercie, pour tout. Il le faut, je sens que je dois. C’est comme une évidence. « Tu n’as pas à me remercier, c’est toi qui t’es battue. Et quand bien même, je te devais bien ça et si je peux faire plus, je le ferais. » Comment se battre quand on a plus personne ? J’en aurai pas été capable sans une béquille, sans un tramplin. Je l’ai fait, mais seulement parce que je la sentais près de moi, pas loin, à attendre de mes nouvelles, à attendre le retour du bloc des médecins. Je n’avais aucun moyen de le savoir, mais je le sentais, qu’elle était là quelque part et qu’elle ne m’avait pas abandonné. Et ça aurait été trop con, de la sauver et de mourir comme une conne. J’aurai peut-être été l’héroïne, mais à quoi bon si je ne pouvais pas m’assurer qu’elle et tout le monde allait bien. Oui, tout le monde… Les autres ? « Et Liam ? Qu’est-ce qui s’est passé après ? Mattia et Teddy vont bien ? » Soudainement, je réalise que je ne suis surement pas la seule patiente de cet hôpital. Je me calme un peu lorsque je réalise que Mattia va surement bien puisqu’Ella est prêt de moi. Je ne doute pas qu’elle aurait choisi son chevet plutôt que le mien s’il lui était arrivé quelque chose. Mais Liam, Liam j’en savais rien à vrai dire. Avait-il fait plus de victimes ? Jusqu’où le carnage était-il allé ? Était-ce toujours en court ? Trop de questions auxquelles je n’ai pas de réponse. Et je compte sur Ella pour me les donner.
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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptySam 29 Déc - 22:26

Tout ceci me paraissait impensable. La tuerie. Les morts. Les blessés. L’hôpital me paraissait irréel. Comme ma présence ici. Je savais que j’étais là. Face à Jona. A tenter d’accepter avec elle son handicap. Mais, quelque chose en moi refusait tout ça. C’était comme si mon esprit refusait de tenir ma mémoire. Parce que tout ceci ni elle ni moi ne pourront l’oublier. Notre haine interposée me semblait bien stupide. Mais qu’est-ce je donnerais pour la détester de nouveau. Pas dans le sens où j’y prenais du plaisir. Mais dans le sens où cela signifierait que tout ceci n’avait pas eu lieu. Qu’elle ne m’avait pas sauvé la vie. Et qu’elle n’avait pas perdu l’audition.

Elle sert ma main un peu plus fort. C’est fini maintenant. Oublié les combats l’une contre l’autre. Il faut qu’on se batte ensemble. « Et Liam ? Qu’est-ce qui s’est passé après ? Mattia et Teddy vont bien ? ». Elle semblait soudainement paniquée. Et je ne pouvais que la comprendre. Parce que mon cœur avait manqué un battement. Avant de fracasser contre ma poitrine. Entendre Liam… ça me…faisait trembler de peur. Et… oui. Quand j’entendais son prénom, je ne pouvais pas fuir la réalité. Je revoyais ce bordel dans les couloirs de l’hôpital. Ces médecins qui courent. Ces familles qui hurlent. Qui pleurent. J’avais était trop sonnée pour réaliser tout ça. Mais je l’avais vu. Et le suicide de ce connard n’avait soulagé personne. Parce qu’il n’avait pas payé pour ce qu’il avait fait. Une vie de malheur n’aurait pas suffi à éponger le nombre de vies brisées. Rien n’aurait suffi de toute façon.

J’inspire un grand coup. Avant de me plonger dans mes yeux. Comment lui dire ? Comment lui expliquer que c'est le chaos ? Que ce lâche ne payerait jamais ? « Il… s’est tiré une balle… mais il a fait tellement de morts et de blessés, il y a des nouvelles victimes toutes les minutes qui arrivent aux urgences. J’ai entendu parler d’une trentaine de morts déjà… ». Et rien n’était certain ce n’était que provisoire. J’avais envie de pleurer rien que d’y penser. Parce que j’étais certaine d’en connaître la moitié. J’étais certaine d’avoir grandi avec certaines de ces personnes. Mais, je me reprenais parce que ça n’allait pas la rassurer. « Mattia n’a pas été blessé apparemment mais… il devait être avec Teddy, il ne l’a pas vu et l’hôpital est incapable de fournir une liste des personnes présentes alors... j’en sais strictement rien. ». Je caressais sa main. C’était sa meilleure amie. Elle allait forcément s’inquiéter. Péter un câble. C’est ce que j’aurais fait si ça avait été le cas pour Mila. Mais, elle était très loin de tout ça. Et tant mieux. « Tu veux que je retourne voir s’ils ont des nouvelles ? ». J’espérais qu’elle n’avait rien. Mais même moi, je n’étais pas optimiste. Vu l’inquiétude que j’avais ressenti dans la voix de Mattia, je ne pouvais pas l’être. C’était comme s’il savait d’avance qu’elle n’allait pas bien. Qu’elle ne s’en était pas sorti indemne. C’était comme si, il le ressentait. Sa meilleure amie quoi.



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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptySam 12 Jan - 11:55

Cette journée, il n’y a pas un habitant d’Arrowsic ou de ses alentours qui l’oubliera. Elle restera à jamais marqué dans les coeurs et les esprits. Je ne crois pas qu’il y ait une seule personne épargnée, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Ella n’a rien, mais je sais qu’elle n’oubliera jamais. Elle ne pourra jamais arrêter de voir le flingue de Liam pointé sur elle dans ses cauchemars. Elle ne pourra jamais oublier tous ces corps qu’elle a vu tombé, ces blessés qui se pressent à l’hôpital, les médecins qui donnent toute leur énergie pour ne pas allonger la liste des victimes. Et moi, et moi chaque seconde de ma vie sera désormais dictée par mon nouvel handicap. Cet handicap qui sera là, tous les jours, pour me rappeler cette horrible journée. Même si je voulais oublier, même si je devenais amnésique, je ne pourrais pas. J’étais marquée à vie par cet évènement, et on ne peut rien y faire. Je dois juste apprendre à me relever. Et se relever, après tellement de chute, se relever une fois encore après tant de tentative, alors qu’on est épuisée, crevée par la douleur des chutes précédentes, c’est dur. Une fois encore, je ne sais pas si j’en serai capable. Et je suis épuisée par les difficultés à venir. Mais Ella tient ma main, et ça c’est déjà un réconfort. Savoir que ma pire ennemie est là pour moi montre bien que rien n’est impossible.

Et là, j’ai une montée de stress. Le visage haineux de Liam me revient en tête, je revois le coup partir et j’ai peur, peur qu’il revienne pour finir le travail. Donc il faut que je demande, où en sont les choses, ce qu’il s’est passé ensuite. « Il… s’est tiré une balle… mais il a fait tellement de morts et de blessés, il y a des nouvelles victimes toutes les minutes qui arrivent aux urgences. J’ai entendu parler d’une trentaine de morts déjà… » Les larmes me montent aux yeux. Pas parce que la situation est horrible, oui, elle l’est. Non, c’est des larmes de soulagement. Il est mort, il ne me fera plus de mal, il ne fera plus de mal à personne. Le cauchemar est terminé. « Oh mon dieu... » C’est tout ce que j’arrive à murmurrer entre deux larmes qui dégringolent sur mon visage.

Et je m’inquiète pour mes amis, pour nos amis. Pour Teddy, pour Mattia, pour ma mère, pour tous les autres. « Mattia n’a pas été blessé apparemment mais… il devait être avec Teddy, il ne l’a pas vu et l’hôpital est incapable de fournir une liste des personnes présentes alors... j’en sais strictement rien. » Teddy, on ne sait pas où est Teddy. Mattia est en sûreté, tant mieux. Mais Teddy, oh Teddy. Soit en vie s’il te plait, j’y arriverai pas sans toi, ma belle. Je sanglote un peu plus. Je suis morte d’inquiétude. Ma Teddy, non tous sauf ma Teddy. « Tu veux que je retourne voir s’ils ont des nouvelles ? » Je fais oui de la tête. J’ai besoin de savoir qu’elle va bien. J’ai besoin de ma meilleure amie. J’ai besoin de pleurer dans ses bras, de la sentir près de moi et de savoir qu’on ira bien toutes les deux, qu’on pourra continuer à rire et à pleurer ensemble et que nos délires ne sont pas terminés. « Oh oui, s’il te plait. » Je parviens à marmoner doucement. Je ferme les yeux et j’inspire doucement. Je sens la main d’Ella serrer la mienne, puis la lâcher, doucement. Je n’ouvre pas les yeux, je n’entends pas, je suis dans le noir, mais je sais qu’elle s’éloigne. Et moi, je me laisse tomber dans l’obscurité.
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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptyMer 16 Jan - 22:07

Je venais de lui annoncer la mort de Liam. Ce salaud était mort. Et c’était un soulagement. Pour elle. Pour moi. Pour tout le monde. Même si l’idée qu’il n’ait pas souffert du jugement de ses actes me peinait. C’était ignoble d’espérer de la souffrance. Mais, ce n’était pas vraiment ça. C’était rendre compte de ses actes. « Oh mon dieu... ». C’est tout ce que Jona avait pu murmurer. Entre ses larmes. Et moi, je caressais doucement sa main. Tentant de l’apaiser. Même si le savoir mort devait aider.

Mais, je devais lui annoncer le pire. Quelque chose de beaucoup plus dur. Parce qu’elle s’inquiétait pour ceux qu’elle aimait. Phénomène tout à fait normal. Je n’avais fait que penser à mes proches durant tout ce temps dans cette boulangerie. J’avais espéré Mattia en sécurité. Tout comme Ash. Et j’avais eu le « bonheur » de savoir Lleyton à l’hôpital. Je pouvais la rassurer au sujet de Mattia, il allait bien. Il était en sécurité. Mais que pouvais-je dire de Teddy ? Je n’avais pas de nouvelles. L’hôpital ne pouvait pas fournir une liste. Il y avait trop de monde. D’arrivées en masse.

Cependant, ceci c’était la situation avant que je ne sois dans cette chambre. Les choses avaient peut-être changées. Et je lui proposais d’aller vérifier. Parce que je ne voulais pas qu’elle panique. Je voulais la rassurer. Même si je n’étais pas assurée de pouvoir le faire. Elle ne tarda pas à faire un oui de la tête. Elle voulait que j’aille vérifier. « Oh oui, s’il te plait. ». J’avais réussi à entendre ses mots murmurés. Je la voyais fermer les yeux. Ma main quitta la sienne doucement. Avant que je ne lui tourne le dos. Jetant tout de même un dernier regard vers elle. Je quittais la chambre.

Je me mettais alors à tenter de circuler dans les couloirs. A passer au milieu de cette foule de gens. Des familles. Des blessés. Des médecins. Rien ne s’était apaisé. Rien ne s’était calmé. C’était comme si tout s’était amplifié. Je longeais les murs. Tâchant de me faire discrète. Observant l’horreur. Les larmes. La souffrance. Ma tête se remplissait d’images que je désirais déjà oublier. Mes pas me guidaient machinalement vers l’accueil du service. Alors que ma tête me criait de me tirer d’ici. De partir le plus loin possible.

J’arrivais dans le hall. Des bruits de sonnerie de téléphones. Des médecins en alerte. Des familles pleurant sur les uniformes des infirmières. Mon regard fit le tour de la salle. Comme si je découvrais un lieu. En réalité, je le redécouvrais. Et j’étais complètement perdue. J’avais envie de tomber à genoux sur le sol. Et de pleurer. A ne plus avoir d’eau dans mon corps. Je secouais la tête. Comme un moment de lucidité. Je n’étais pas là pour ça. Et si je voulais des informations, j’avais plutôt intérêt à m’armer de patience.

De longues minutes plus tard, je retournais dans la chambre de Jona. La retrouvant les yeux fermés toujours. « Tu dors ? ». Je n’osais pas parler trop fort, de peur de la réveiller. Je m’approchais de Jona sur la pointe des pieds. « J’ai pas pu avoir des nouvelles de Teddy… je suis désolée… ». Je baissais les yeux. Parce que je savais cette situation flippante.

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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptyJeu 24 Jan - 23:40

Fermer les yeux, quelques secondes, puis quelques minutes, simplement pour s’échapper de la réalité. Comment faire la différence entre le sommeil et la réalité désormais. Avant, je savais que j’étais éveillé avec les bruits des alentours. Mais aujourd’hui, tout n’est que silence et bourdonnement. Tout est plus calme. Je ne l’aurai jamais imaginé mais je suis paisible, dans le noir, dans le silence. La tête vidée. Certainement parce que je suis trop fatiguée pour réfléchir. Trop fatiguée pour me repasser cette terrible journée. Trop fatiguée pour imaginer la suite, pour me lamenter sur mon sort. Je me suis tellement lamentée. J’ai tellement pleuré. J’ai tellement souffert. Tout ça, maintenant, n’a plus vraiment de sens pour moi. J’voudrai sourire moi. J’voudrai m’épanouir moi. J’voudrai trouver la force d’être heureuse et de m’amuser à nouveau. Pas m’amuser en prenant des drogues et en couchant avec n’importe qui comme je l’ai fait ces derniers mois. Non, j’aimerais juste avoir un bon fou rire, discuter potins autour d’un café avec une amie. Faire du shopping et rire en essayant des trucs moches. J’aimerais aller en soirée et me faire refouler parce que j’ai pas l’âge. J’aimerais qu’on me mette des limites. J’aimerais tomber amoureuse et me faire briser le coeur. Ensuite, j’aimerais vivre une vraie histoire d’amour. Pas une qui dure toute la vie, mais juste une qui dure un peu. J’aimerais qu’on m’aime vraiment pour ce que je suis. J’aimerais plus que la célébrité m’offre des avantages. J’aimerais être normale en fait. J’aimerais être comme tout le monde et pouvoir goûter aux plaisirs simples de la vie. J’aimerais être moi. J’aimerais trouver qui est ce moi.

« Tu dors ? » J’entends un bruit. Mais mes yeux sont comme collés, et je ne suis pas sûre d’avoir bien entendu quelqu’un parler. Donc je reste dans mon état paralèlle. Je respire calmement et je profite. « J’ai pas pu avoir des nouvelles de Teddy… je suis désolée… » Je sens sa main se poser sur la mienne, à nouveau. Ella. Oui, c’est elle, elle est de retour. J’ai pas entendu ce qu’elle a dit. Peut-être des nouvelles de Teddy ? « Tu as dit que tu avais des nouvelles de Teddy ? » Je ne le remarque pas, mais ma voix est enrouée et plutôt faible. Ella fait non de la tête et me regarde d’un air compatissant. Je lève les yeux vers le plafon. Teddy va bien, c’est obligé. Teddy est quelque part en sécurité. « Je suis sûre que ça va, je le saurai sinon, je le sentirai. » C’est ce que je voulais me persuader. Ca me rassurait de penser ça. Mais au fond, je savais bien que c’était étrange. Etrange qu’on ait pas de nouvelles, étrange qu’elle n’ait pas encore couru à mon chevet. Elle l’aurait fait si elle savait. Donc elle ne sait pas. Pourquoi ? Je ne préfère pas y penser, même pas une seconde.

Dans le fond de la chambre, la porte s’ouvre. Une femme, la trentaine, une infirmière. « Mademoiselle, Miss Coppola a besoin de soins. Les visites sont terminées. » Je pige rien, mais je capte que l’infirmière veut faire dégager Ella. Pourquoi? Je ne sais pas, et je m’en tape. Pas question. « Elle reste ! » Je ne réfléchis même pas au fait qu’Ella veuille peut-être partir, que peut-être elle soit épuisée et veuille rentrer chez elle dormir un peu. Je ne pense qu’au fait que sa présence me rassure et m’aide à accepter les choses un peu plus facilement. [i]« Bon, 5 minutes ! »[/color] Ca, j’ai compris, vu comme elle l’a gueulé. Je regarde Ella, alors que la bonne femme quitte la pièce. « Qu’est-ce que je vais devenir Ella ? J’pourrais plus jamais être actrice... »
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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptyMer 30 Jan - 21:51

Je n’avais pas de nouvelles de Teddy. Et le dire à Jona était déjà difficile. Mais en plus, elle n’avait pas entendu. « Tu as dit que tu avais des nouvelles de Teddy ? ». Ma tête bougea alors négativement. Je n’avais pas le courage de le dire à nouveau. Surtout en entendant sa voix fatiguée. Enrouée. Elle leva les yeux au plafond. Je la regardais compatissante. Elle ne pouvait pas croire que Teddy allait mal. Je n’aurais pas pu croire que Mila allait mal. A la place de Jona je veux dire. « Je suis sûre que ça va, je le saurai sinon, je le sentirai. ». Oh ça, je comprenais cet argument. Même s’il n’était pas objectif. On ne pouvait pas croire qu’on ne ressentirait pas une telle chose. On n’aimait trop la personne pour ça. Malheureusement, ce n’était pas véridique. Malheureusement, on pouvait ne pas ressentir l’horreur. Même en aimant de toutes ses forces. Mais, je ne voulais pas le dire. Je voulais croire avec elle. Je serrais sa main plus forte.

Une infirmière ouvrit alors la porte. Sans doute que je devais partir. « Mademoiselle, Miss Coppola a besoin de soins. Les visites sont terminées. ». Les visites sont terminées. Oui, et si elle a besoin que je reste ? Certes, j’aimerais me reposer. Mais, je ne veux pas l’abandonner. « Elle reste ! ». La voix de Jona était autoritaire. Et ferme. L’infirmière n’avait pas trop le choix. Enfin si, elle pouvait me virer à coup de pioche. Mais ça ne serait pas vraiment éthique on va dire. Et puis, vu les circonstances, elle pouvait être humaine non ? Bon visiblement, elle avait pas trop envie vue le ton qu’elle avait pris. « Bon, 5 minutes ! ». Ouais, elle avait hurlé… C’est bon Jona n’avait pas besoin de ça non plus ! Fallait arrêter d’être pathétique.

L’infirmière quitta la pièce. Moi, je me concentrais uniquement sur Jona. « Qu’est-ce que je vais devenir Ella ? J’pourrais plus jamais être actrice... ». Je caressais doucement sa main. « Peut-être parce que tu vaux mieux que ça Jona. Tu es une formidable actrice mais, tu fais ça pour un homme qui n’a pas assez de forcer pour porter le contenu de ses couilles. Pardon pour l’image… mais, en étant actrice, tu t’es bouffée la vie, tu ne faisais pas ça pour les bonnes raisons. Maintenant, d’autres portes s’ouvrent à toi, une nouvelle vie… et au fond, le cinéma ne se ferme pas totalement pour toi. ». Non, il fallait toujours des acteurs avec des spécificités. Il y avait bien des écrivains géniaux autistes. Des acteurs muets. Des comiques Trisomiques. Pourquoi une actrice malentendante ? « Mais, en attendant, n’y pense pas, ferme tes yeux. ». Je serrais un peu sa main. Caressant avec les ongles. « Ne dis rien, je vais rester jusqu’à que tu retrouves le sommeil… ». Et c’est ce que j’allais faire. Rester jusqu’à qu’elle forme. L’épuisement se lisait sur son visage. Elle n’allait pas tarder à dormir. J’allais faire pareil en rentrant. Mais là c’était elle d’abord.


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MessageSujet: Re: M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona   M'en veut pas si je tiens ta main si fort qu'elle pourrait s'arracher. - Ella & Jona EmptyMer 30 Jan - 21:51

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