Sujet: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Jeu 3 Jan - 18:07
Jusqu’à aujourd’hui, jamais Lenny n’aurait pensé être capable de se mettre en couple un jour. Et pourtant, depuis plusieurs semaines déjà, la relation qu’il entretenait avec Quinn avait vraiment tout d’une amourette des plus sérieuses. Alors même s’il n’osait pas encore y mettre le nom de « couple », le duo qu’ils formaient tous les deux n’avait plus rien à voir avec leur si belle amitié que tout le monde à Arrowsic connaissait. Lenny avait longtemps craint de regretter d’avoir mis un terme à cette relation d’amitié. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait mis si longtemps à se décider. Mais désormais, il voyait bien qu’en laissant parler son cœur, il avait gagné quelque chose d’encore plus fort. Un lien qui lui paraissait encore plus inébranlable que le précédent, et surtout un lien qui le rendait heureux. Le jeune homme ne se posait en effet plus aucune question, et il avait décidé de vivre au jour le jour, comme il l’avait toujours fait en somme. Et pour le moment, autant dire que ça lui réussissait plutôt bien. Les deux jeunes gens avaient prit la sage décision de ne pas trop ébruiter la nouvelle de leur relation. De toute façon, il n’avait pas été bien difficile de faire oublier ce « détail » derrière le retour en ville de Lenny, après ses cinq semaines passées au fin fond de la forêt. Tout le monde s’était plutôt préoccupé de lui et des raisons qui l’avaient poussé à refaire surface, plutôt que du lien que ce retour avait avec Quinn. Et habilement, le jeune homme s’était débrouillé pour ne pas mettre ce sujet-là sur le tapis. Pour l’heure, ils vivaient donc à peu près paisiblement, sans trop être inquiétés par les réactions de leurs proches et du reste de la ville.
Egal à lui-même malgré tout ce qu’il lui était arrivé ces derniers temps, Lenny s’était rendu en cours et y avait rêvassé toute la journée, jusqu’à ce que le professeur ne daigne les libérer alors que la nuit commençait déjà à tomber. Cette période hivernale n’était décidément pas la meilleure pour un baroudeur comme Lenny. Il ne pouvait même pas aller faire un tour après les cours, et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il s’accordait plus de jours de congés que de travail. Néanmoins, ce soir, la tentation d’aller se promener ne lui effleura même pas l’esprit. En effet, il avait reçu un message de Quinn un peu plus tôt dans la journée, qui lui annonçait qu’elle voulait lui parler de quelque chose. C’est donc bien la curiosité du jeune homme qui l’emporta et le poussa à rentrer chez lui directement, pour y attendre l’arrivée de Quinn.
Il n’était arrivé que depuis une demi-heure lorsqu’il entendit la porte d’entrée de son appartement s’ouvrir et aussitôt, un sourire vint éclairer son visage. Elle était là, et cette seule pensée le remplissait d’un enthousiasme non-mesuré. Il la laissa entrer et avancer jusqu’au salon, avant de fondre sur elle pour l’embrasser tendrement. Il laissa alors ses bras l’envelopper, et enfouit son visage au creux de son cou en y déposant quelques baisers supplémentaires. « Hey… comment tu vas ? T’as passé une bonne journée ? » Lenny n’avait pas oublié qu’elle devait lui dire quelque chose mais comme à son habitude, il ne voulait pas s’inquiéter. Le fait de profiter de l’arrivée de Quinn était bien plus important à ses yeux.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Dim 6 Jan - 22:44
Lenny and Quinn.
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J’avais de gros problèmes. De très, très gros problèmes. Je ne savais même plus quoi en penser, quoi faire. Enfin, si, je savais quoi faire, mais j’avais bien trop peur de voir mes craintes se confirmer que j’avais fait comme si tout allait pour le mieux ces trois derniers jours. J’avais fait la rentrée scolaire comme d’habitude, m’occupant de mes morveux adorés surexcités en pleine phase d’euphorie post-Noël, j’avais rempli mes devoirs de fille modèle en mettant la table tous les soirs sans que l’on vienne me le demander (en râlant, bien entendu, mais je l’avais fait quand même), j’avais même arrêté d’emmerder Imran (ou presque). Par-dessus tout, j’avais réussi à garder ma relation avec Lenny pour moi, profitant de chaque instant sans que la nouvelle ne se mette à se répandre comme une trainée de poudre. J’avais fait comme si tout était normal, comme si rien n’avait changé, comme si rien ne venait troubler le quotidien de ma minable vie dans ce village perdu au milieu du Maine. J’avais joué à l’autruche. Je m’étais enfoncée la tête dans le sable comme si cela allait arranger les choses. J’avais fait tout cela tout simplement parce que j’avais bien trop peur d’apprendre la vérité pour l’affronter en face. Je n’étais qu’une trouillarde, après tout. J’étais très douée pour faire des gaffes et dire les choses en face des gens, cependant dès qu’il s’agissait de quelque chose d’un peu trop sérieux je ne répondais plus à l’appel. Là, en l’occurrence, la situation était beaucoup trop grave pour que je réussisse à me dire que ce n’était rien. Je tenais à la vie, après tout. Et pire encore, je tenais à Lenny. Beaucoup trop. Ce fût donc aujourd’hui, après trois jours à me torturer l’esprit, que je pris la décision de tout raconter à Lenny en priant intérieurement que je ne vienne pas gâcher ce que nous pouvions vivre actuellement. En priant, également, que mes craintes soient fausses. En priant pour tout un tas de raisons (alors qu’en soi je ne croyais en rien) en espérant que cela porte ses fruits. Avant que mon pseudo-courage ne m’abandonne une nouvelle fois, je lui avais envoyé un texto un peu plus tôt dans l’après-midi pour lui dire que j’avais un truc lui dire et que je passerai à la fin des cours à son appartement. Au moins, il savait qu’il fallait que l’on parle. C’était déjà un bon début pour parler de mes retards. Oui. Mes retards. Mes horribles et monstrueux retards que j’avais constatés il y a trois jours et qui continuaient à se faire remarquer par l’abominable absence de règles, me narguant d’un air de dire « Raté Quinn ! La marée rouge ce n’est pas pour maintenant. T’y as cru hein ? ». J’aurais dû avoir mes règles il y a beaucoup trop longtemps. Dire que j’avais été aussi sainte que la vierge au cours des derniers mois serait largement mentir. Dire, également, que je prenais régulièrement ma pilule l’était aussi. Là était le problème. Moi, pendant tout ce temps-là ? J’avais été trop occupée à me voiler la face pour prendre mon courage à deux mains et aller chercher un test de grossesse, faire une prise de sang ou je ne sais quoi d’autre. Lenny n’était pas au courant, bien entendu. Bien entendu. Je poussai un soupir avant de sortir de ma voiture. J’enfonçai mes mains dans les poches de mon manteau, puis m’avançai avec de grandes enjambées jusqu’à son immeuble. Je pénétrai à l’intérieur, montant les escaliers, puis une fois devant sa porte je l’ouvris sans l’ombre d’une hésitation, sachant pertinemment qu’il se trouvait à l’intérieur. Il ne vint pas à ma rencontre. Je me débarrassai de mes affaires, les laissant dans l’entrée, puis je m’avançai lentement jusqu’à me retrouver dans le salon. Il fondit littéralement sur moi, et je répondis à son baiser tandis que mon cœur démarrait une course folle – principalement due à l’anxiété, d’ailleurs. « Hey… comment tu vas ? T’as passé une bonne journée ? » me demanda-t-il simplement. Je me blottis encore plus à lui, essayant de me rassurer comme je pouvais, tandis que ses lèvres voyageaient dans mon cou. Je n’aurais jamais pu imaginer, un jour, que cette situation-là serait aussi facile. Qu’elle serait aussi bien, aussi agréable, qu’au final nous avions eu raison de recourir à cette solution-là. J’étais bien avec lui. Je me sentais entière. Mais j’avais des retards. J’avais bien plus peur de tout briser avec cette annonce que d’être réellement enceinte. Logique, quand tu nous tiens… « J’ai failli me faire tuer par des gamins de sept ans une bonne demi-douzaine de fois aujourd’hui. » répondis-je simplement, un sourire presque triomphant aux lèvres. Mon cœur battait si vite que j’étais persuadée qu’il était capable de l’entendre de là où il était. Je savais que j’allais être incapable de lui dire. Je le savais pertinemment. Je l’avais su au moment où j’avais envoyé le texto. Je l’avais toujours su, à vrai dire. Alors, innocemment, je remontais mes mains pour les passer derrière son cou, et je levai la tête pour l’observer dans les yeux. « Mais sinon, ça va, la routine quoi. Et toi ? » demandai-je. Je n’attendis pas de réponse – pas tout de suite – et me hissai sur la pointe de pieds pour déposer un baiser timide sur ses lèvres, caressant du bout des doigts sa peau. Je tentai de mesurer les battements de mon cœur, l’anxiété qui m’assaillait, la satisfaction de le voir. Dans quel pétrin je m’étais encore fourrée… J’avais réellement l’impression que le destin n’en avait pas fini avec moi. J’étais son jouet.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Dim 13 Jan - 20:35
« J’ai failli me faire tuer par des gamins de sept ans une bonne demi-douzaine de fois aujourd’hui. » déclara Quinn lorsque Lenny lui demanda comment s’était passé sa journée. Amusé, le jeune homme afficha immédiatement un sourire attendri tout en passant un de ses mains sur la joue de sa belle. Quinn ne tarissait pas d’histoires concernant les petits monstres dont elle s’occupait à l’école, et Lenny devait bien avouer en être friand. Chacun de ses récits lui laissait entrevoir un bout de son quotidien, et sans forcément être très curieux, Lenny aimait savoir ce qu’elle faisait de ses journées. Cela n’avait absolument rien à voir de la jalousie, bien au contraire. Il appréciait simplement le fait d’imaginer ce que Quinn faisait à tout moment de la journée. Et cette habitude n’était qu’un détail de plus le rapprochant de ces couples tellement niais desquels il se moquait auparavant. « Mais sinon, ça va, la routine quoi. Et toi ? » demanda-t-elle finalement tout en enroulant ses bras autour du cou d’un Lenny des plus ravis. Mais alors qu’il s’apprêtait à répondre, Quinn ne lui en laissa pas le temps et se hissa sur la pointe des pieds pour lier leurs lèvres dans un baiser que Lenny aurait voulu plus long et langoureux. Mais assez rapidement, la jeune femme se détacha de lui, le laissant quelque peu sur sa fin. Il l’observa pendant quelques secondes, un peu interdit, mais finit par lui sourire avant de répondre à sa question : « Ca va, je suis allé en cours aujourd’hui ! » annonça-t-il aussi fièrement que s’il s’agissait d’un véritable exploit pour lui. Mais bien vite, il laissa échapper un petit rire et reprit : « Je languissais que tu arrives… » Lenny se mordilla bêtement la lèvre inférieure, avant de briser une nouvelle fois la distance qui le séparait encore de Quinn pour lui offrir un baiser sans équivoque.
Lentement, le jeune homme passa ses bras autour de la taille de Quinn, puis la souleva sans pour autant rompre le contact de leurs lèvres. D’un pas totalement assuré, il se dirigea vers le canapé tout en la portant, puis se laissa littéralement tomber sur ce dernier en souriant. Une fois Quinn allongée sur lui, il remonta ses mains jusqu’à ses cheveux, et intensifia de nouveau ses baisers. Tout à coup, le message qu’elle lui avait envoyé lui revint à l’esprit mais il décida de se concentrer sur ce qu’il était en train de faire, plutôt que de venir briser ce moment avec ça. Quinn lui avait bien dit qu’elle voulait lui parler de quelque chose, mais si elle ne l’avait pas encore fait, le jeune homme avait conclu que ça pouvait attendre encore un peu. « Tu m’as manqué… » avoua-t-il en murmurant au creux de l’oreille de Quinn. Ses intentions étaient claires, mais elles ne devaient causer aucune surprise chez la jeune femme. En effet, depuis qu’ils avaient décidé de vivre leur relation comme ils l’entendaient, tous leurs rendez-vous ou presque étaient sujet à des instants torrides dont Lenny ne pouvait décidément pas se passer. Aussi, il glissa ses mains sous le haut de la jeune femme avec un certain empressement, tout en repartant à l’assaut de ses lèvres.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Sam 19 Jan - 15:13
Lenny and Quinn.
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Je lui racontai ma journée – enfin, je lui donnai un vague aperçu de ce que j’avais pu subir avec mes élèves hyperactifs durant mes heures de cours sans entrer dans les détails – comme si tout allait bien, comme si tout était normal. Comme j’avais l’habitude de le faire, à vrai dire. L’école, mes élèves, mes divers problèmes liés à ma sale habitude de ne pas être véritable comme les autres (je vous assure, parfois c’est un fardeau). Mon courage m’avait abandonné au moment même où j’avais passé le seuil de sa porte, et toutes les bonnes résolutions qui m’avaient habité durant la journée avaient pris la fuite dès que mon regard s’était posé sur Lenny et son air satisfait de me voir. Je me sentais faible. Toute petite. J’avais l’impression que cela serait confessé un crime de lui avouer que j’avais des retards. Le problème était que 1) je n’étais même pas sûre d’être enceinte, mais j’étais bien trop morte de peur pour aller le vérifier avant de lui en parler parce qu’avec une certitude cela serait encore pire de lui annoncer la nouvelle, 2) je ne savais pas comment il pouvait réagir – à vrai dire je ne savais même pas comment je réagirais moi si j’étais bel et bien enceinte – et 3) j’avais l’impression que les mots que je pouvais potentiellement formuler pour lui annoncer la nouvelle étaient bloqués au fond de ma gorge. Alors, en toute innocence, je lui demandai comment s’était passé sa journée à lui pour me donner un temps de répit supplémentaire. Je me désespérais moi-même. Avant de lui laisser le temps de répondre, j’en profitai pour me mettre sur la pointe des pieds afin de déposer un baiser timide sur ses lèvres, avant de me détacher lentement de lui. Il m’afficha presque une mine boudeuse, et je levai les yeux au ciel tandis que son air résigné se transforma en un sourire. « Ça va, je suis allé en cours aujourd’hui ! » déclara-t-il fièrement en se mettant à rire. « Je languissais que tu arrives… » Je levai un sourcil, un sourire en coin au bout des lèvres. Si seulement il savait pourquoi j’étais venue directement en rentrant des cours. Si seulement il savait. Je m’éclaircis la gorge, levant la tête vers lui. « Je suis fière de toi. » ironisai-je gentiment par rapport à ses cours. « Et dis pas ça devant John, il va être jaloux. » J’observai Lenny se mordre la lèvre inférieure avant de se pencher vers moi pour m’embrasser. J’avais l’impression qu’il s’était retenu tout le temps de notre court échange, et, un petit sourire aux lèvres, je répondis à son baiser, mes mains posées sur son cou. Il vint déposer les siennes sur mes hanches pour m’attraper, et nous nous retrouvâmes sur le canapé sans que je puisse m’en rendre réellement compte. Installée au-dessus de lui, ses mains vinrent se balader dans mes mèches blondes sans pour autant interrompre notre baiser, et mon rythme cardiaque s’accéléra de manière désordonnée et incontrôlable. Je savais ce que cela voulait dire. Je savais ce qu’il voulait, là, maintenant. Je le voulais également, mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais tout simplement pas. Pas en sachant que j’étais peut-être enceinte, que je ne lui avais pas dit, que je culpabilisais pour tout cela et que si je lui disais après cela allait être encore pire. « Tu m’as manqué… » me chuchota-il au creux de l’oreille, tout doucement. Je ne répondis pas, tandis que ses mains se firent plus baladeuses. Il vint les passer en dessous de mon pull, laissant une trace incandescente là où ses doigts avaient touché ma peau. Non. Je ne pouvais pas. Je devais lui faire comprendre avant que cela aille plus loin ; avant que je ne puisse pas, moi-même, m’arrêter. Je savais que dans quelques secondes j’aurais beaucoup trop envie pour réussir à lui dire non. Réussir à me dire non. Alors, brusquement, je posai mes mains sur ses avant-bras en mettant fin à notre baiser, pour glisser mes lèvres jusqu’à son oreille. « S’il te plait, Lenny. Pas maintenant. » Mon cœur était reparti dans une nouvelle course folle, mais pas de désir cette fois. Non. Je me sentais si mal de lui dire non, si mal de refuser cet instant qu’on aurait pu avoir. J’en avais aussi envie que lui, cependant j’étais bien incapable de ne pas me sentir coupable. « Je suis désolée. » Je vins déposer un baiser dans son cou avant de me redresser, à califourchon sur lui. Je l’observai dans les yeux, prenant sur moi pour ne pas baisser le regard. Je me sentais horrible. Réellement horrible. Pour ne pas changer.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Dim 20 Jan - 20:12
Lenny était tellement enthousiaste de retrouver sa belle qu’il ne réalisa pas le malaise qui l’habitait. Trop occupé à l’embrasser, puis à l’emmener avec lui en direction du canapé, il laissa malgré lui son désir l’envahir. Tout ce qu’il entreprenait partait d’une bonne intention, mais le jeune homme en oubliait d’être à l’écoute de Quinn comme il aurait du l’être. Mais pour sa défense, l’institutrice cachait plutôt bien son jeu ! Comme à son habitude, elle maniait l’humour en toute circonstance, et comme souvent, Lenny était tombé dans le panneau. Certain qu’ils voulaient la même chose tous les deux et qu’ils allaient passer une nuit de rêve, une de plus, Lenny se contenta de lui administrer les caresses les plus douces possibles.
C’est au moment où il avoua qu’elle lui avait manqué que Lenny commença à distinguer que quelque chose n’allait pas. Mais, grisé par les mains de Quinn qui couraient dans ses cheveux, il prolongea ses caresses sous le haut de la jeune femme ans se douter une seule seconde de ce qui allait suivre. Brusquement, elle rompit le contact de leurs lèvres devant un Lenny stupéfait, se demandant ce qu’elle lui réservait. Mais lorsqu’elle emprisonna ses avant-bras, l’empêchant ainsi d’amorcer le moindre mouvement, l’expression de son visage se transforma en une sorte d’inquiétude. « S’il te plait, Lenny. Pas maintenant. » vint-elle chuchoter à son oreille, en confirmant sans le savoir les plus grandes craintes de l’étudiant. Immédiatement, Lenny se figea et fronça les sourcils sans comprendre pourquoi elle le repoussait de la sorte. Et comme pour sceller ce qu’elle venait de dire, Quinn se recula complètement tout en restant assise à califourchon sur lui. A aucun moment leurs regards ne se quittèrent, mais il avait beau essayer de la sonder, Lenny était incapable de repérer la source de son malaise. Et le fait qu’elle finisse pas s’excuser n’avait rien de bien rassurant.
Envahi par l’inquiétude, Lenny se redressa légèrement sans cesser de froncer les sourcils. « Quoi… ? » demanda-t-il, sans être capable de trouver une phrase plus complète pour exprimer son incompréhension. Après les quelques semaines qu’ils avaient passées ensemble et pendant lesquelles ils ne s’étaient pas privés de « profiter » de leur relation, Lenny avait l’impression de tomber de haut. Alors qu’il les croyait sur la même longueur d’ondes, Quinn venait brusquement de tout remettre en question. « Qu’est-ce que… Pourquoi ? Ca va pas ? » Lenny remonta ses mains le long des cuisses de Quinn tout en réfléchissant à ce qu’il venait de se passer. Pourtant, il n’y avait rien de très grave quand on y pensait. Quinn n’avait peut-être simplement pas envie de finir la soirée comme ça. Mais au fond, Lenny sentait qu’il s’agissait d’autre chose. Et c’est en se souvenant que Quinn avait quelque chose à lui dire qu’il fit le rapprochement : « Qu’est-ce que tu voulais me dire Quinn ? » articula-t-il alors d’un air méfiant.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Mer 23 Jan - 12:48
Lenny and Quinn.
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Je me sentais si mal, dans cet instant précis, que j’avais envie de creuser un trou pour m’enterrer vivante et ne plus jamais en ressortir. Jamais, je dis bien jamais, je n’aurais imaginé devoir dire un jour à Lenny non. Principalement parce qu’au fond nous étions pareils. Nous nous sautions dessus dès que l’occasion se présentait. C’était ça, notre deal. Nous vivions notre relation comme nous le souhaitions. Nous n’étions pas vraiment un couple, pas vraiment des sexfriends, pas vraiment des amis, juste un immense mélange des trois qui nous convenait à tous les deux. Notre complicité faisait que cela marchait. Notre discrétion faisait que nous n’avions pas de doutes, pas de remises en question, ni de regards désapprobateurs pour nous gêner. Nous étions libres, en quelque sorte. Libres de faire ce que nous voulions. Libres d’agir comme des adolescents en pleine crise incapables de prendre une décision pour aller dans un sens ou dans l’autre. Mais j’avais l’impression que cette liberté m’avait été retirée. Je ne pouvais pas continuer, pas tant qu’il n’était pas aussi au courant que j’avais des retards. Les mots restaient coincés au fond de ma gorge, l’anxiété m’envahissaient jusqu’à chaque pulsation de mon cœur. Mal à l’aise, gêné et anxieuse, je me redressais, assise sur Lenny, mes jambes de part et d’autres de lui, tout en murmurant un je suis désolée horriblement sincère. Il fronça les sourcils, me montrant clairement qu’il ne comprenait pas ce qu’il se passait. Moi non plus d’ailleurs. J’étais déchirée entre l’envie et la raison – enfin la « raison », tout était relatif… –, incapable de parler et perdue dans mes pensées. « Quoi… ? » demanda-il alors. « Qu’est-ce que… Pourquoi ? Ça va pas ? » Non, ça n’allait va pas. Ça n’allait même pas du tout. Lentement, il remonta ses mains le long de mes cuisses, alors que son air était soucieux, que ses sourcils étaient froncés. Mon cœur battait dans ma poitrine de manière désordonnée, comme si j’étais sur le point de confesser un meurtre ou un crime quelconque. Je me sentais mal. Mal de devoir lui dire, mal que cela puisse nous arriver. Des retards. Cela pouvait impliquer une grossesse. Un bébé. Je ne savais même pas ce que je ferais si jamais cela s’avérait être le cas. Je ne savais même pas comment il allait réagir, lui. Certes, j’étais institutrice. Certes, j’avais l’habitude d’avoir des gamins à ma charge, mais un bébé… C’était différent. Mes élèves n’étaient pas mes enfants. A cette pensée, ma respiration se fit plus saccadée, comme si je me mettais à paniquer. Je me concentrai sur ma respiration, oubliant de répondre à sa question. « Qu’est-ce que tu voulais me dire Quinn ? » reprit-il. La méfiance s’entendait dans sa voix. Je déglutis, alors que ma respiration n’avait pas toujours retrouvé un rythme normal. Je poussai un soupir, relevant la tête pour observer son salon derrière lui, incapable de soutenir son regard plus longtemps. « Je… C’est compliqué. » répondis-je lentement. Non. Ce n’était pas compliqué. C’était même très simple. D’une simplicité enfantine. Pas de règles = retards = possibilité d’être enceinte = maternité dans neuf mois. Les différentes équations s’enchainaient un peu trop bien dans mon esprit. Cependant c’était compliqué à dire. Compliqué à admettre. Compliqué à formuler à voix haute. Je n’étais pas courageuse. Je ne l’avais jamais été. J’avais toujours vécu dans mon cocon, je n’avais jamais connu énormément de problèmes, et nous y étions : en face de Lenny, le peu de courage que je pouvais avoir se faisait la malle. Pathétique. Réellement pathétique. « Tu me connais, la pilule et moi ça fait dix milles, j’oublie tout le temps de la prendre, j’essaye de me donner bonne conscience en me disant qu’un jour sur deux ça marche aussi mais… » lançai-je d’une seule traite, mon anxiété me faisant parler beaucoup trop vite. « Mais non. C’est scientifiquement prouvé, d’ailleurs. Bref, je… Ca fait… J’ai des retards. » J’eus l’impression de me désintégrer sur place. De me liquéfier et ne former plus qu’une vague flaque de honte et de stress sur le sol. Je me sentais si mal. Si mal. En le disant à haut voix, j’avais donné une dimension à la chose en plus de le dire à Lenny. J’étais bonne pour me jeter sous les rails d’un train. Non. J’étais bonne pour faire un test de grossesse puis me jeter sous les rails d’un train.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Dim 27 Jan - 15:03
Plus il regardait Quinn, et plus l’inquiétude de Lenny grandissait. Désormais, il pouvait clairement voir dans ses yeux que quelque chose n’allait pas. Et il avait tellement l’habitude de la voir souriante et enthousiaste que ce brusque changement d’attitude lui laissait envisager le pire. D’ailleurs, l’expression sur son visage montrait clairement qu’il redoutait la prochaine révélation de Quinn. Très vite, Lenny fit le lien entre ce qu’elle avait à lui dire et cette espèce de malaise qui régnait dans la pièce depuis quelques instants. Tous ces éléments ne pouvaient qu’être liés, et ne rendaient que plus grande l’inquiétude qu’ils induisaient. « Je… C’est compliqué. » lâcha-t-elle sans même prendre la peine de le regarder dans les yeux. Les sourcils de Lenny se froncèrent davantage alors que les yeux de Quinn restaient indéniablement fixés sur le salon. Cette fois, c’était du sérieux. Jusque là, ils étaient parvenus à vivre leur relation comme ils l’entendaient, sans que personne ne soit vraiment au courant. Mais en y pensant, Lenny réalisa soudain que l’histoire était bien trop parfaite. A un moment ou à un autre, quelque chose finirait bien par venir les réveiller, les sortir de ce cocon qu’ils avaient formé autour d’eux et les obliger à se confronter à la réalité. Et comme une mauvaise intuition, l’étudiant sentait que ce moment tant redouté était plus ou moins arrivé.
« Tu me connais, la pilule et moi ça fait dix milles, j’oublie tout le temps de la prendre, j’essaye de me donner bonne conscience en me disant qu’un jour sur deux ça marche aussi mais… » Quinn n’eut pas besoin d’en dire plus que déjà, les pires scénarios s’échafaudaient dans l’esprit de Lenny. La stupeur qui vint alors le saisir lui fit entrouvrir la bouche, sans que le moindre son ne puisse s’en échapper… ce qui laissa le temps à Quinn d’ajouter à toute vitesse : « Mais non. C’est scientifiquement prouvé, d’ailleurs. Bref, je… Ca fait… J’ai des retards. » La sentence venait donc de tomber. Et même si le jeune homme s’y était attendu, le fait de l’entendre prononcer à haute voix eut pour effet de lui serrer le cœur. C’était impossible. Ca ne pouvait pas leur arriver ! Pas ça, pas à eux. Pendant quelques secondes qui parurent interminables, Lenny resta silencieux, la bouche toujours entrouverte, cherchant désespérément à capter le regard de Quinn qui n’avait de cesse de se dérober. « C’est… c’est une blague hein ? Dis-moi que tu plaisantes… » déclara-t-il rempli d’espoir même si au fond, il savait qu’elle était très sérieuse. Seulement, il ne pouvait pas croire ce qu’elle venait de lui dire. Il aurait préféré se trouver dans un mauvais rêve, et que quelqu’un vienne le réveiller en sursaut. Mais à son plus grand dam, tout cela ressemblait bel et bien à la réalité.
Lenny était tellement abasourdi qu’il ne savait même pas exactement comment réagir. Sa première réaction aurait pu être de blâmer Quinn pour son oubli de pilule mais dans l’histoire, il était aussi coupable qu’elle. « Est-ce que… t’es sûre ? Enfin je veux dire… c’est peut-être pas ça ? » articula-t-il avec quelques difficultés, tout en se redressant comme il pouvait. L’annonce de Quinn l’avait littéralement assommé et malgré tous ses efforts, Lenny avait bien du mal à redescendre sur terre pour enfin réaliser quelle catastrophe venait de ss‘abattre sur eux.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Jeu 31 Jan - 19:17
Lenny and Quinn.
SOMETHING JUST CHANGED IN YOUR SOUL, TELL ME BABY WHAT'S WRONG.
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Je l’avais dit. Je m’étais embrouillée dans mes propres paroles, j’avais essayé de me justifier, et j’avais prononcé tout un tas de mots complètement inutiles, certes, mais j’avais quand même réussi à avouer à Lenny que j’avais des retards. Dès que les mots s’échappèrent de ma bouche, j’eus l’impression d’être soulagée d’un poids pour finalement devoir en supporter un nouveau. Mon cœur battait beaucoup trop vite, de manière désordonnée et gênante. L’afflux de sang m’obscurcissait presque l’esprit, et j’avais l’impression, parfois, que ma vision était défaillante comme si j’étais sur le point de défaillir. Je lui avais dit. Je n’aurais pas dû. Je venais de lâcher une bombe entre nous et j’aurais très certainement mieux fait de me taire. Attendre le test, tout cela. Cependant, j’avais l’impression d’être beaucoup trop faible pour être toute seule dans cette épreuve. J’étais égoïste, quelque part… Mais, le pire dans tout cela était – également – que je ne savais pas comment Lenny allait réagir. Ce qu’il allait faire. S’il me soutiendrait ou s’il décréterait que cela n’en valait pas la peine. Notre relation était beaucoup trop confuse pour toutes ces choses-là. Ce n’était qu’un vaste bordel, après tout. Lenny ne dit rien. Aucun son ne sortit de sa bouche alors qu’il m’observait, et je fus bien incapable de le regarder dans les yeux. Mes yeux piquaient mais je ne voulais pas me montrer faible. C’était dur. Beaucoup trop dur. C’était la première fois que je parlais de mes craintes à voix haute, et en faisant cela, j’avais vraiment l’impression de leur donner une dimension réelle. Avant, cela avait été enfoui dans mon esprit. Je pouvais me traiter de parano, me dire que cela n’était pas vrai, faire comme si tout allait bien. Maintenant, nous étions deux. Et je ne pouvais définitivement plus agir comme s’il n’y avait rien. Il ne me regarderait plus comme avant, j’en étais certaine. « C’est… c’est une blague hein ? Dis-moi que tu plaisantes… » Je secouai la tête à la négative, le regard perdu au-dessus de lui, tandis que je contrôlais avec peine mes respirations pour ne pas devoirs sangloter. Il était sous le choc, une chose que je pouvais comprendre. Cela renforça mon idée : j’aurais mieux fait de me taire. M’enfoncer encore plus. Après tout, je n’étais plus à cela près, n’est-ce pas ? J’aurais très bien pu continuer, le laisser dans l’ignorance la plus totale et aviser par la suite. Oui, non, peut-être. Il ne fallait pas que je revienne là-dessus. Il ne fallait pas penser à des et si j’avais. « Est-ce que… t’es sûre ? Enfin je veux dire… c’est peut-être pas ça ? » poursuivit-il. Je poussai un soupir, tandis qu’il essayait de se redresser. Toujours assise sur lui, je passais mes mains derrière son cou. Je pris une profonde inspiration avant d’affronter son regard. « Généralement quand une fille a des retards, c’est rarement autre chose que… Ça. » Bébé, grossesse, maternité. C’était des mots qui ne faisaient pas partis de mon vocabulaire. Certes, j’étais institutrice, certes, j’avais l’habitude de m’occuper de gamins hystériques et j’étais plutôt bien rodée avec mon petit frère de cinq ans. Mais ce n’était pas mon tour. Psychologiquement je n’étais pas prête. Pas maintenant, pas tout de suite, pas lorsque j’étais dans une relation aussi instable que celle que j’avais avec Lenny. Peut-être un jour. Mais pas là. Pas à vingt-trois ans. « J’ai pas encore… Pas encore osé de test. J’ai tellement peur Lenny, je te jure. Si jamais je… Si jamais… Si jamais c’est le cas je sais pas ce que je ferais. » J’avais été incapable de prononcer la phrase si je suis enceinte également. J’avais l’impression que si je le faisais, cela serait aux prix d’énormes efforts et sacrifices. Je ne voulais pas prévisualiser le futur. Je ne voulais pas me faire une idée de ce qu’il pourrait bien se passer. Cela me faisait trop peur. Beaucoup trop peur.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Ven 1 Fév - 16:26
Si le ciel lui était tombé sur la tête, Lenny n’en aurait pas été plus sonné. L’annonce que venait de lui faire Quinn avait eu l’effet d’une bombe et même s’il aurait voulu ne rien laisser paraître, le jeune homme avait encore un peu de mal à s’en remettre. La première chose qui avait provoqué le choc était de savoir que Quinn était potentiellement enceinte et que, très clairement, elle n’était pas prête pour ça. Mais à sa deuxième réflexion, Lenny réalisa qu’il était lui aussi particulièrement concerné, puisque si bébé il y avait, il ne pouvait qu’en être le père. Dans un sens, tout cela n’avait pas grand-chose de surprenant puisqu’ils avaient passé les dernières semaines à se sauter dessus mutuellement presque à chaque fois qu’ils se croisaient, et Lenny voulait bien croire que parfois, le désir leur avait un peu fait perdre le sens des réalités. Ils n’avaient pas toujours prit le temps de se protéger, et avaient agi exactement comme deux gamins irresponsables qu’ils étaient. Seulement voilà, l’heure de l’amusement et des bêtises semblait être passée, et ils devaient désormais faire face aux conséquences… Même si ni l’un ni l’autre n’était réellement prêt pour ça. Lors de l’annonce de la jeune femme, Lenny avait eu l’impression de manquer d’air, de dégringoler dans une chute interminable, qui ne s’arrête qu’au moment où Quinn lui confirma qu’il ne pouvait s’agir que de ça, ou presque. L’étudiant ferma les yeux quelques instants, comme s’il essayait une nouvelle fois de se persuader qu’il était en plein cauchemar. Mais malheureusement pour lui, tout était bien réel et Quinn était bien là, sur lui, à éviter son regard autant qu’elle le pouvait.
« J’ai pas encore… Pas encore osé de test. J’ai tellement peur Lenny, je te jure. Si jamais je… Si jamais… Si jamais c’est le cas je sais pas ce que je ferais. » Lenny aurait voulu lui répondre sans attendre, mais tous les sentiments qui se bousculaient alors dans son esprit l’en empêchaient. Il y avait tout d’abord l’envie de la rassurer, de la serrer contre lui en lui disant qu’il était là, et qu’il le serait toujours, quoi qu’il arrive. Mais il y avait aussi cette peur, cette peur des vraies responsabilités qu’il avait toujours eue. Et en terme de responsabilités, quoi de pire que de devenir père ? Lenny n’était définitivement pas prêt à affronter ça, et la simple idée d’avoir un enfant le terrorisait. Bien sûr, il s’agissait de Quinn, mais au final ça ne changeait pas grand-chose à l’équation. Lenny refusait de devoir élever un enfant alors que lui-même n’était pas encore adulte et responsable, et qu’il ne le serait probablement jamais. Alors, il laissa un long silence particulièrement pesant s’installer dans la pièce. Son visage était renfrogné mais ses yeux trahissaient la peur qui l’habitait. Cette fois, ce fut à son tour de fuir le regard de Quinn pour ne pas lui montrer ses faiblesses, même si elle les connaissait au moins aussi bien que lui. Son esprit bouillonnait, et oscillait entre les phrases qu’elle voulait certainement entendre, et celles à proscrire, sans que Lenny ne soit capable de les départager.
Ce n’est qu’après des minutes interminables de silence qu’il se décida enfin à reprendre la parole, et opta pour l’honnêteté. « Quinn je… je voudrai pouvoir te rassurer mais en fait… Je sais pas quoi te dire. J’ai peur de te promettre que je serai là alors que… Je veux dire, si je fuis à la première occasion, parce que je suis trop lâche pour assumer ça… Enfin… tu sais aussi bien que moi que je… qu’on n’est pas prêts pour ça ! On peut pas ! On n’est même pas… » Lenny laissa sa phrase en suspens quelques instants, s’apercevant trop tard qu’il risquait de la blesser. Mais il ne pouvait plus reculer, et détourna les yeux avant de finir : « On n’est même pas vraiment en couple… »
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Lun 4 Fév - 22:21
Lenny and Quinn.
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Nous n’étions qu’un duo de gamins. Nous l’étions depuis toujours ou presque. Nous avions grandi ensemble, après tout. J’étais très bien placée pour savoir que, dans certains cas, nous ne dépassions pas les cinq ans d’âge mental et que, la plupart du temps, nous agissions comme des gosses incapables de se poser des limites ou même de se contrôler. Je savais pertinemment que Lenny serait aussi paniqué que moi à l’idée que je puisse être enceinte, je savais également qu’il n’aurait rien à me répondre ou à me dire pour me rassurer et affirmer que tout irait pour le mieux. Il n’était pas un homme responsable et mature. Il ne l’avait jamais été, et j’avais du mal à l’imaginer comme cela un jour, tout simplement parce que cela signifierait qu’il ne serait plus lui. Pourtant, malgré tout cela, je lui avais dit. J’avais eu du mal mais je l’avais quand même fait. Après tout, n’était-ce pas comme cela qu’il fallait procéder ? Ne fallait-il pas tout dire à l’autre, ne fallait-il par tout partager ? C’était des concepts encore beaucoup trop flous pour moi. Je n’étais même pas sûre de ce que nous étions et de ce que nous n’étions pas. Tout me semblait si dur et compliqué. J’avais encore beaucoup de difficultés à me persuader que, si je ne lui avais pas dit que j’avais des retards, cela aurait été bien pire. J’avais encore beaucoup de difficultés, également, à me faire comprendre que je n’aurais jamais pu garder pour moi seule cela. Je l’observai sans rien ajouter, alors que le silence pesait dans la pièce. Il ne prononça aucun mot. Il n’articula aucune phrase. Cela fût certainement pire que s’il avait rejeté toute la faute sur moi. Je voulais une réaction. J’avais envie de le prendre par les épaules et le secouer afin d’obtenir quelque chose, afin d’avoir un indice sur ce qu’il pouvait bien penser. Je savais qu’il avait peur, mais cela ne m’avançait en rien. Il finit par fuir mon regard, et mon cœur se serra. Un goût âcre et désagréable prit possession de ma langue, et je me sentais nauséeuse. Je fermai les paupières quelques instants, et je me décidai à les rouvrir quand il reprit la parole. « Quinn je… je voudrai pouvoir te rassurer mais en fait… Je sais pas quoi te dire. J’ai peur de te promettre que je serai là alors que… Je veux dire, si je fuis à la première occasion, parce que je suis trop lâche pour assumer ça… Enfin… tu sais aussi bien que moi que je… qu’on n’est pas prêts pour ça ! On peut pas ! On n’est même pas… » Je fis un signe de la tête pour l’inciter à poursuivre. Il semblait à la fois flippé, mal à l’aise, embarrassé, désolé. Tout un tas d’émotion passait sur son visage sans que je ne puisse rien y faire. J’avais simplement envie de m’enfoncer sous terre. « On n’est même pas vraiment en couple… » Et il avait fini par le dire. Il avait fini par prononcer à voix haute ce que nous avions tu pendant de longues semaines. Nous ne sommes même pas vraiment en couple. Prise de vertige, je portai ma main droite sur mon front, incapable de regarder dans sa direction. Mon cœur battait beaucoup trop vite. Ma vision était floue, mon esprit était en ébullition. Ses mots criaient la vérité. Nous n’étions pas en couple. Nous étions indéfinissables, incapables de nous fixer sur quoi que ce soit, tous les deux fuyant les responsabilités et espérant que nous réussirions à courir plus vite que le temps. Mais le destin nous avait rattrapés. Trop vite, certainement. « Alors, qu’est-ce qu’on est, hein ? » demandai-je d’une vois faible, sans aucun reproche. J’avais l’impression d’être blessée dans mon ego alors que j’avais passé des mois à me répéter cela. J’étais d’un illogisme à faire peur… « Ce que je veux dire… Je ne veux pas que tu me promettes d’assumer et d’être prêt pour ça. Si jamais je suis enceinte, je ne veux pas que tu te sentes obligé d’être père si… Si tu ne peux tout simplement pas. Je ne sais même pas si je peux l’être moi-même, d’accord ? Je veux juste que tu me promettes que… Que tu seras là. Pour moi. Que tu ne me laisseras pas tomber. » Je déglutis avec difficulté. Après tout, dans le chaos de notre relation, c’était à peu près la première chose qui me faisait peur. Nous passions notre temps à fuir. Et je savais que si j’étais enceinte, je serais bien incapable d’y arriver sans lui. Pas forcément en tant que père, en tant que copain. J’avais juste besoin de lui.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Mer 6 Fév - 15:49
Depuis l’annonce de Quinn, Lenny n’avait de cesse de se torturer l’esprit. Trop d’éléments venaient l’embrouiller, trop de questions, trop d’idées. Incapable de faire la part des choses, il se sentait totalement dépassé et impuissant face à cette révélation qu’il n’était définitivement pas prêt à entendre. Pourtant, Quinn était bel et bien là, toujours assise sur lui et elle cherchait très certainement des réponses. Des réponses qu’il ne pouvait pas lui apporter, et ce même s’il l’avait voulu. Car au fond, et quoi qu’il en dise, Lenny était resté ce gamin insouciant et un peu je-m’en-foutiste qu’il avait toujours été, trouvant toujours le moyen de se dérober au moment où il devait prendre une décision. Mais cette fois, il n’y avait aucune astuce, aucune porte de sortie car l’enjeu était bien trop important. Il s’agissait non seulement de Quinn, mais aussi de lui, et surtout d’une potentielle petite vie qu’elle portait en elle sans en être sûre. Alors oui, pour la première fois de sa vie, l’aîné des Gavennham devait faire face, il devait se comporter en homme même s’il ne savait absolument pas comment s’y prendre pour cela. Il avait beau chercher des parades, se creuser la cervelle pour trouver quelques phrases toutes faites qui pourraient un tant soit peu rassurer Quinn, rien ne lui venait. Lenny n’était définitivement pas fait pour ça. Il n’était pas prêt, pas prêt à devenir adulte et encore moins à devoir gérer un enfant. Il était encore étudiant (et encore, uniquement les jours où il y pensait) et n’avait aucun revenu assuré, si ce n’est celui que lui octroyait ses parents. Cela ne faisait donc pas de lui un chef de famille potentiel, et il ne se projetait d’ailleurs pas du tout dans ce rôle là. Tout ce qu’il voulait pour le moment, c’était profiter de la vie. Aux côtés de Quinn, certes, mais profiter de la vie quand même.
« Alors, qu’est-ce qu’on est, hein ? » demanda Quinn lorsqu’il avoua du bout des lèvres qu’il ne les considérait pas comme un vrai couple. Un peu gêné face à cette question qu’il s’était posé tant de fois, Lenny haussa les épaules en posant un regard désespéré sur la jeune femme. « Je… j’en sais rien. Certainement pas de bons parents en tous cas… » C’était un peu brusque, et surtout douloureux à dire mais c’était bel et bien la vérité. Mais avant qu’il n’ait eu le temps de rattraper cette phrase un peu brutale, Quinn reprit la parole : « Ce que je veux dire… Je ne veux pas que tu me promettes d’assumer et d’être prêt pour ça. Si jamais je suis enceinte, je ne veux pas que tu te sentes obligé d’être père si… Si tu ne peux tout simplement pas. Je ne sais même pas si je peux l’être moi-même, d’accord ? Je veux juste que tu me promettes que… Que tu seras là. Pour moi. Que tu ne me laisseras pas tomber. » Une fois de plus, le jeune homme resta silencieux quelques instants, avant de déglutir douloureusement en s’obligeant à regarder Quinn dans les yeux, même si cela lui était étonnamment difficile. « Je… Je me suis promis de ne plus jamais t’abandonner alors… oui, je serai là pour toi. Mais… » Car malgré toute la tristesse que cela impliquait, il y avait bel et bien un « mais ». « Tu veux dire que, si tu es vraiment… si tu es vraiment enceinte, tu… tu vas le garder ? » La question était lâchée, et même s’il attendait sa réponse avec fébrilité, Lenny avait l’impression d’être libéré d’un maigre poids.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Sam 9 Fév - 17:42
Lenny and Quinn.
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Le fait que Lenny ait admis, à voix haute, que nous n’étions pas réellement un couple m’avait fait mal, d’une manière étrange, d’une manière que je n’avais jamais soupçonné. Pourtant, je le savais. J’avais toujours moi-même pensé que nous n’étions pas en couple, que notre relation n’était qu’un grand mélange confus, principalement parce que nous étions tous les deux trop immatures pour endosser des responsabilités et nous lancer dans une relation légèrement plus sérieuse. Cependant, je n’avais jamais osé le formuler tout haut. Une partie de mon esprit n’avait jamais voulu le faire. Et il l’avait fait à ma place, lui, me retirant les mots de l’esprit alors que je m’étais soigneusement chargée de les oublier peu à peu. Quelque part, cela me ramenait presque à la réalité. Cela me rappelait qu’effectivement nous n’avons aucun compte à nous rendre, que de toute façon cela ne menait nulle part et que cela avait été calculé pour que cela le soit. Mon esprit était un véritable champ de mines, chacune d’entre elles ayant explosé pour ne laisser qu’un terrain vague fumant et anarchique. Je ne savais pas si je devais être soulagée ou en pleurer. Je ne savais pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose que nous pensions la même chose. Quelque part, j’étais satisfaite de cet équilibre instable. Mais, au fond de moi, une voix me soufflait que cela n’était pas assez, une petite voix représentait une partie de mon être qui avait été blessé par cette constatation. Cependant, bien trop occupée par ce que j’étais en train de lui dire, je balayai ma douleur, me focalisant sur la situation. Je me sentais mal. Nauséeuse. Et je préférais largement cela à me poser trop de questions sur la nature de ce que nous vivions ensemble. Je ne pus m’empêcher de lui demander la définition ce que nous étions, cependant, de manière vive et spontanée. Je m’en voulus sur le champ. Lenny haussa simplement les épaules. « Je… j’en sais rien. Certainement pas de bons parents en tous cas… » répondit-il lentement. Je ne pus qu’acquiescer. Il avait raison. C’était bien là le problème. Nous n’étions pas prêts pour cela. Des couples se battaient pour avoir des enfants, et nous deux, aussi paumés l’un que l’autre, allions peut-être en avoir un. Je fermais lentement les paupières. Je ne voulais pas obliger Lenny à être père. Je ne voulais pas qu’il se sente contraint de l’être. Cela aurait été injuste de ma part. Non, je voulais simplement être sûr que, dans tous les cas, il soit là. J’avais eu l’impression de le voir disparaître bien trop de fois, beaucoup trop facilement. Je savais qu’il avait l’art e prendre la fuite. Et c’était justement cela qui me faisait peur… Aussi peur que d’être enceinte, à vrai dire. « Je… Je me suis promis de ne plus jamais t’abandonner alors… oui, je serai là pour toi. Mais… » commença-t-il. « Tu veux dire que, si tu es vraiment… si tu es vraiment enceinte, tu… tu vas le garder ? » Je n’eus pas le temps de me sentir soulagée. Je fermai les paupières, passant mes bras autour de son cou pour le serrer contre moi de toutes mes forces. « Je sais pas. » marmonnai-je, la voix beaucoup trop aigue, déformée par l’anxiété et la peur. « Je ne sais pas quoi faire. » Je ne voulais pas y penser. J’avais fait de mon mieux pour ne pas me poser de question, pour ne pas m’en faire, pour éviter de trop y réfléchir. Cependant, comme de nombreuses filles, je trouvais l’avortement étrangement barbare. Je n’avais jamais réussis à me dire que, peut-être, un embryon ne pouvait rien sentir lorsqu’on le retirait du ventre de sa mère, qu’en soit cela ne constituait pas un meurtre. Lenny, sûrement comme de nombreux garçons, trouvait certainement cette idéologie complètement stupide. Mais c’était comme cela. Psychologiquement, cela était très certainement une chose que je serais incapable de faire. « Je ne veux pas y penser, d’accord ? Le garder, je ne sais pas, il y a l’adoption aussi… Je ne veux pas y penser. Je ne veux pas. » Les paupières toujours closes, j’enfouis mon nez dans le cou de Lenny, cherchant du réconfort contre la chaleur de sa peau. Quelque part, je me sentais déchargée d’un poids. Cependant, cela pesait bien peu dans la balance, le tout s’étant perdu dans l’océan de culpabilité, d’anxiété et de peur qui régnait en moi.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Mer 13 Fév - 15:45
Sa relation avec Quinn, aussi ambigüe et inexplicable soit-elle, avait littéralement transformé Lenny. Il n’y avait qu’à voir la manière dont il réagissait à l’annonce de sa potentielle grossesse pour en être persuadé. Quelques mois, quelques semaines auparavant, le jeune homme aurait simplement prit ses jambes à son cou et n’aurait même pas voulu entendre la fin de l’histoire. Certes, Quinn restait sa meilleure amie mais l’optique de devenir père l’effrayait à un point qu’il était capable de tout lâcher pour éviter ça. Se dérober, comme il savait si bien le faire et comme il l’avait fait à chaque fois qu’il avait rencontré des obstacles sur son chemin. Pour lui, ces fuites à répétitions n’étaient qu’un moyen de prendre un grand bol d’air, de s’éloigner de ses problèmes pour mieux les régler, ou du moins attendre qu’ils se règlent tous seuls. Mais pour son entourage, cela ressemblait bien plus à un geste d’une extrême lâcheté, son dernier « exploit » en date étant sa disparition dans la forêt durant plusieurs semaines. Seulement voilà, depuis que Quinn était venue le retrouver, et qu’il avait du même coup réalisé qu’il ne pouvait clairement pas vivre sans elle, sa vision des choses avait quelque peu changée. Lenny apprenait jour après jour à faire face aux difficultés, et à agir en homme. A 24 ans, il était temps de commencer à y penser ! Le Lenny nouveau était donc arrivé, mais il avait encore un peu de mal à se faire à son statut d’adulte mature et responsable. Pourtant, il avait réussi à trouver la force d’assurer à Quinn qu’il serait là pour elle, quoi qu’il arrive. Et en guise de remerciement, la jeune femme le serra contre elle en enfouissant son visage au creux de son cou. Comme par réflexe, Lenny l’entoura également de ses bras, laissant courir une de ses mains contre son dos dans un geste rassurant et protecteur.
Néanmoins, il fallut quelques minutes à Quinn avant de pouvoir répondre à la dernière question du jeune homme, qui n’était en effet pas des moindres. Si elle était effectivement enceinte, Lenny voulait savoir si elle comptait garder le bébé, ce qui lui paraissait d’ailleurs totalement inconcevable. Et comme il aurait pu s’y attendre, Quinn ne put lui apporter aucune réponse formelle. Elle ne savait pas quoi faire et lui non plus, autant dire qu’ils étaient dans de beaux draps. Et le pire dans tout ça, c’était qu’ils étaient bien les seuls à pouvoir décider. Personne n’était en droit de prendre cette décision à leur place, et ce pouvoir qui leur était donné était d’autant plus effrayant. « Je ne veux pas y penser, d’accord ? Le garder, je ne sais pas, il y a l’adoption aussi… Je ne veux pas y penser. Je ne veux pas. » lâcha-t-elle finalement, non sans se rapprocher encore un peu de Lenny qui resserra son étreinte autour d’elle. Il laissa échapper un long soupir en fermant douloureusement les paupières. Bien sûr, elle ne voulait pas y penser et il comprenait tout ça, mais il avait besoin de savoir. Lenny ne pouvait tout simplement pas ignorer ce qu’elle venait de lui dire et faire comme si de rien n’était jusqu’à ce qu’elle daigne lui annoncer si oui ou non, il allait devenir père. « Ecoute… » commença-t-il doucement. « Je sais que ça te fait peur mais… il faut que tu fasses un test, absolument. Il faut qu’on sache Quinn… On peut pas rester comme ça. »
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Dim 17 Fév - 20:31
Lenny and Quinn.
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Je ne savais pas quoi faire. A vrai dire, je ne voulais même pas le savoir, je ne voulais absolument rien imaginer. Je restais coincée dans cet état d’inconscience, je restais figée et sans réponses face à toutes ces questions incessantes et qui me prenaient la tête peu à peu. Je me sentais comme démunie. Je me sentais fragile, faible, tiraillée de toutes parts. Je n’étais pas prête à être mère et la simple idée me rendait malade ; cependant, une part de moi espérait encore que cela ne soit pas possible. Je ne me projetais pas dans le futur principalement parce que je n’avais jamais réussi à le faire, mais aussi parce que cela me faisait peur. Je ne voulais pas me poser de questions qui n’étaient pas encore indispensables. Je ne savais pas si j’étais oui ou non enceinte, et cela me suffisait pour me dire que je n’avais pas forcément l’obligation de me projeter tout de suite dans neuf mois. Je faisais du surplace, mais je m’en fichais. Je m’en fichais éperdument. C’était ma manière de combattre le stress qui était pourtant toujours là. Je faisais de mon mieux pour oublier, j’avais recours à de nombreuses stratégies, mais à chaque fois cela se révélait être vain. Je faisais du mieux que je pouvais. Mais cela n’était pas assez. La situation me dépassait, à vrai dire. Je m’étais refugiée dans ses bras, j’avais enfoui mon nez dans son cou en espérant y trouver de l’apaisement. Il avait passé ses bras autour de moi dans un geste rassurant, tandis que je réfléchissais à la manière avec laquelle j’allais bien présenter ce que je pensais. Puis je finis par lui admettre que je ne savais pas quoi faire. Je finis pas lui dire que je ne voulais pas y penser. Le ton de ma vois reflétait bien la détresse dans laquelle je me trouvais. Il poussa un soupir. Mon cœur eut un soubresaut. J’avais l’impression de lui imposer la situation alors que nous étions tous les deux responsables. Après tout, si cela était arrivé avec une autre fille, peut-être cela se serait mieux passé. Elle aurait été moins lâche, moins faible que moi. Au lieu de ruminer dans son coin, elle aurait déjà eu le temps de faire dix test, d’avorter trois fois. Moi ? Je me lamentais. Je me retenais de pleurer. J’étais lamentable. Et je plaignais Lenny, également. « Ecoute… Je sais que ça te fait peur mais… il faut que tu fasses un test, absolument. Il faut qu’on sache Quinn… On peut pas rester comme ça. » dit-il alors tout doucement. Il avait raison. Je le savais. Il ne faisait que formuler à voix haute ce que je me répétais tout bas depuis quelques jours maintenant. Mais j’avais peur. Tellement peur. « Je… Je sais. » marmonnai-je. Mon cœur battait de manière démesurée, me faisant mal à chaque pulsation. Je fermai les paupières le temps de remettre de l’ordre dans mes pensées, puis je poussai à mon tour un petit soupir. Il fallait que je pense à Lenny. Je n’avais pas le droit d’agir égoïstement, je n’avais pas le droit de lui imposer mes choix de la sorte. Il devait savoir, je devais savoir. Me cacher la vérité ne ferait que l’inquiète d’avantage. Si j’étais enceinte, il n’assumerait très certainement pas sa paternité ; cependant, cela lui importait quand même. Il m’avait promis d’être toujours là après tout. Si j’attendais réellement un enfant, il me supporterait tous les jours durant les neuf mois de grossesse. Et ce n’était pas rien. Parce que quelque part, cela serait de lui quand même… « J’ai tellement peur Lenny, tu n’imagines même pas. Les parents… Nous… Ca veut aussi dire neuf mois où je serais intenable, neuf mois où je… Promis, je vais faire le test. Mais… » poursuivis-je. « J’ai tellement peur qu’il soit positif. » J’hésitais à aller creuser un trou pour me cacher à l’intérieur. Même si cela ne servirait à rien. Lenny fuyait énormément ses responsabilités, mais au fond j’étais un peu pareille. Nous nous étions quand même très bien trouvés, tous les deux. Certainement trop bien, à la réflexion. Un duo de lâches.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Dim 24 Fév - 21:13
Si, dans d’autres circonstances, on avait dit à Lenny qu’il allait peut-être devenir père, il aurait très certainement éclaté de rire. Après tout, que pouvait-il bien faire d’autre ? Comme si « papa » et « Lenny » étaient deux mots opposés, leur association sonnait terriblement faux dans l’esprit du jeune homme. Et pourtant, tout ce que venait de lui dire Quinn était bel et bien vrai. Et même s’il prenait ça comme une épée de Damoclès qui menaçait de s’abattre sur eux, Lenny devait faire face et montrer à Quinn qu’il était là, capable de gérer la situation même si ce n’était pas du tout le cas. Et d’ailleurs, il restait persuadé qu’en dépit de tous les efforts qu’il pourrait mettre en œuvre, la jeune femme le connaissait trop pour pouvoir tomber dans le panneau aussi facilement. Depuis toujours, elle lisait en lui comme dans un livre ouvert et verrait sans aucun doute son petit manège. Il se donnait l’air rassurant plus pour elle que pour lui mais au fond, il était mort de trouille. « Je… Je sais. » murmura-t-elle lorsqu’il lui affirma qu’elle devait absolument faire ce test de grossesse. Evidemment, c’était une épreuve supplémentaire à surmonter, mais c’était aussi le seul moyen d’être sûrs. De savoir si oui ou non, ils auraient à gérer quelque chose qui les terrorisait tous les deux. « J’ai tellement peur Lenny, tu n’imagines même pas. Les parents… Nous… Ca veut aussi dire neuf mois où je serais intenable, neuf mois où je… Promis, je vais faire le test. Mais… J’ai tellement peur qu’il soit positif. » Plus elle parlait, plus le cœur de Lenny se serrait douloureusement. Même si ce n’était certainement pas le cas, il avait l’impression de comprendre tout ce qu’elle ressentait, de partager ses moindres émotions mais aussi et surtout : sa peur. Pour toute réponse, le jeune homme la serra un peu plus contre lui. Il aurait voulu trouver les mots justes, mais après s’être accordé quelques instants de réflexion, Lenny abdiqua. « Je… je ne sais pas quoi te dire Quinn. J’aimerai pouvoir le faire, vraiment, mais… Je suis désolé. »
Lenny resta encore accroché à Quinn un long moment, puis lâcha un énième soupir et se détacha d’elle. Délicatement, il l’incita à descendre de ses genoux pour le laisser se lever et se diriger dans la pièce voisine. Après une révélation pareille, il n’avait besoin que d’une seule et même chose. En passant devant son frigo, il marqua un arrêt mais contre toute attente, continua son chemin. Ayant eu la présence d’esprit d’éviter l’alcool en présence d’une Quinn potentiellement enceinte, Lenny ne pouvait néanmoins pas renoncer à un petit pétard. C’est donc d’une main habile qu’il prépara son joint avant de l’allumer, et de regagner le salon. Là, il se laissa littéralement choir dans le canapé et bascula sa tête vers l’arrière en fermant les yeux. Il tira une longue bouffée de fumée réparatrice puis la recracha tout en douceur en se détendant du mieux qu’il le pouvait étant données les circonstances. En constatant que le silence s’installait dans la pièce, Lenny ouvrit un œil qu’il fixa sur sa voisine. Il grimaça légèrement en étirant ses lèvres, puis présenta son joint sous le nez de Quinn en murmurant : « On partage ? »
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Dim 3 Mar - 22:21
Lenny and Quinn.
SOMETHING JUST CHANGED IN YOUR SOUL, TELL ME BABY WHAT'S WRONG.
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J’étais perdue. Il l’était aussi. Nous n’étions que des gamins enfoncés dans leurs conneries, incapables de grandir et d’affronter la réalité en la regardant dans le blanc des yeux. Je me sentais perdue, presque seule. Je savais qu’il serait là sans l’être. Je savais que Lenny resterait Lenny, que malgré toutes ses promesses, il ne pourrait pas s’empêcher de fuir à un moment ou un autre. Mais qui pouvait réellement lui en vouloir ? Il était comme cela, c’était dans sa nature. En acceptant notre relation, je l’avais accepté tel qu’il était. En le choisissant pour meilleur ami plus d’une vingtaine d’années auparavant, je l’avais pris tout en entier, tolérant ses défauts autant que ses qualités. Je le connaissais que trop bien, je le connaissais certainement mieux que je pouvais me connaître. Cependant, au fond, cela me faisait du mal d’affronter la vérité en face : il était ce qu’il était, et je ne pouvais pas m’assurer qu’il soit là quoi qu’il arrive. Il souhaitait changer, il m’avait fait des promesses, certes. Mais je ne l’avais cru qu’à demi-mot à chaque fois. C’était comme cela, mais je ne lui en voulais pas. Je ne lui en voulais plus, surtout. Mais je me sentais seule, quelque part, seule dans ce bordel que nous avions monté de toute pièce sans nous soucier des conséquences. Faire un test de grossesse m’effrayait. J’aurais très certainement préféré creuser un trou quelque part, m’y terrer le temps que tout se passe tout seul. Pour une fois, je comprenais le besoin de Lenny de prendre ses distances avec certaines situations. Cependant, je ne pouvais pas m’éloigner du problème. Me cacher dans mon coin ne changerait rien ; si j’étais enceinte, le bébé se développerait dans mon ventre quand même, où que je sois et quoi que je fasse. Affronter la vérité en face me semblait bien difficile, par contre. Je ne réussissais pas à m’y résoudre. Je ne réussissais pas à sauter le pas. Je n’étais qu’une trouillarde de toute manière, une personne incapable de s’assumer et d’assumer ses actes. Alors, oui, j’étais perdue et seule, incapable de faire un mouvement que cela soit dans un sens ou dans l’autre. J’étais réduite à confier à Lenny mes craintes, toujours contre lui, dans un vain espoir que cela puisse réellement changer quelque chose. « Je… je ne sais pas quoi te dire Quinn. J’aimerai pouvoir le faire, vraiment, mais… Je suis désolé. » me répondit-il simplement. J’hochai lentement la tête, sachant pertinemment que si j’étais à sa place je n’en saurais pas plus que lui. Nous restâmes là sans bouger quelques minutes, tous deux plongés dans leurs réflexions, figés dans leur vie à cause d’une menace pesant sur nos épaules. Lentement, il m’incita à le libérer de mon emprise, et je me retrouvai seule sur le canapé. Seule avec mes doutes et mes angoisses, le visage fermé, le regard vide. Mon cerveau semblait tourner au ralenti, piégé dans cette situation. Lenny finit par revenir dans le salon, un joint entre les doigts, avant de s’affaler à côté de moi en fermant les paupières. Je l’observai le porter à ses lèvres avant de sentir la fumée se propager dans l’air. Je demeurai silencieuse, l’observant simplement. Il finit par me lancer un regard en retour, avant de me présenter le joint sous mon nez. « On partage ? » J’eus un sourire désabusé avant d’hausser les épaules. « Au point où j’en suis… » répondis-je avant de l’attraper entre mes doigts. En le portant à mes lèvres, j’eus une seconde d’hésitation avant de tirer une bouffée envahissant mes poumons. J’expirai lentement la fumée avant de retendre le joint à Lenny, essayant de focaliser mon esprit sur l’effet de détente que cela pouvait me procurer. Je me mis alors à sourire plus franchement, tentant de me rapprocher un peu de lui sans pour autant l’oppresser. « Je viens de me rendre compte que ça faisait vraiment longtemps qu’on n’avait pas partagé un joint. Je suis vraiment devenue sage. » lâchai-je. « Enfin, presque. A quelques détails près, quoi… » Ma tentative afin de détendre l’atmosphère tomba bien vite à l’eau. Je m’enfonçai dans le canapé, espérant que de cette manière je pourrais disparaître, avec un peu de chance…
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Mer 13 Mar - 21:59
Lenny voulait simplement tout oublier. Faire comme s’il n’avait rien entendu, comme si rien n’était arrivé. C’était lâche, puéril et tellement typique de son propre caractère… Pourtant, il avait promis à Quinn et s’était promis à lui-même de cesser d’agir de la sorte, d’arrêter de se faire passer pour un adolescent qu’il n’était plus vraiment censé être à son âge. Alors, le seul moyen qu’il avait trouvé pour rester près d’elle tout en retrouvant un peu de sérénité, c’était son plus fidèle compagnon après John : un joint. Depuis plusieurs années, Lenny avait prit cette délicieuse habitude de fumer lorsqu’il était seul chez lui. Il lui arrivait aussi de le faire à l’extérieur mais évidemment, il tait beaucoup plus méfiant dans ces cas-là. Son balcon étant garni de belles plantations plus ou moins légales, il ne tenait pas spécialement à attirer l’attention de n’importe qui sur ce petit privilège qu’il s’était octroyé. A l’occasion, il fournissait quelques amis mais le plus gros de sa production maison n’était destiné qu’à un usage personnel. Et par « usage personnel », Lenny englobait bien entendu l’utilisation que pouvaient faire Rudy ou encore Quinn. Alors même si cela n’était pas particulièrement recommandé pour elle, le jeune homme n’avait pas résisté bien longtemps à l’envie de leur préparer un petit joint qu’ils partageraient pour détendre un peu l’atmosphère.
Après une courte hésitation, Quinn accepta son offre en souriant et ce n’est d’ailleurs qu’à ce moment-là que Lenny s’autorisa à s’enfoncer un peu plus dans le canapé. Peu à peu, il se détendait et en voyant Quinn s’installer plus confortablement, il conclut qu’il en était de même de son côté. « Je viens de me rendre compte que ça faisait vraiment longtemps qu’on n’avait pas partagé un joint. Je suis vraiment devenue sage. » déclara-t-elle finalement en se rapprochant légèrement de lui. Lenny ne tourna pas immédiatement la tête vers elle mais lorsqu’elle ajouta une touche d’humour à son discours, il releva les yeux dans sa direction, attrapant au passage le joint qu’elle lui tendait de nouveau. Un sourire se dessina sur son visage, et en aspirant lentement une bouffée de fumée, le jeune homme passa son bras autour des épaules de Quinn. Quoi qu’il arrive, il la voulait, là, près de lui. Même si ce qu’elle venait de lui apprendre le terrorisait, il semblait avoir besoin de sentir sa présence comme pour se rassurer, même si c’était finalement très paradoxal. « Tu crois franchement qu’on deviendra sage un jour ? » lâcha-t-il en laissant échapper un petit rire à demi-amer. D’ordinaire, Lenny n’en aurait pas eu grand-chose à faire, mais après la discussion qu’ils venaient d’avoir, sa réflexion prenait malheureusement tout son sens. Néanmoins, les effets de son joint l’aidant à relativiser, le jeune homme ne put s’empêcher d’ajouter d’un air moqueur : « Moi peut-être ! Mais toi… »
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Sam 16 Mar - 20:27
Lenny and Quinn.
SOMETHING JUST CHANGED IN YOUR SOUL, TELL ME BABY WHAT'S WRONG.
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J’avais conscience que je venais de lui en dire beaucoup, qu’il avait du mal à accuser la nouvelle que je venais de lui annoncer. Qui n’aurait pas été sous le choc, après tout ? Je l’étais moi-même. J’avais bien du mal à accepter la situation et à prendre en maturité pour l’affronter. C’est principalement pour cela que je ne fus pas étonnée de le voir débarquer avec un joint entre les doigts, comme s’il s’agissait d’une solution comme une autre à ce qu’il nous arrivait. J’avais déjà énormément de chance qu’il n’ait pas songé à me mettre à la porte dans une tentative de me tenir, moi et mes problèmes, loin de lui… Bon, peut-être y avait-il songé après tout, mais j’avais tout de même la satisfaction de savoir qu’il n’était pas passé à l’acte et qu’il n’était pas non plus parti en courant. Ses efforts vis-à-vis de sa promesse n’étaient pas vains. Et cela me faisait plaisir. Cela me rassurait presque. Il finit par se rassoir à côté de moi, fumant son joint en ayant la tête basculée vers l’arrière et les paupières closes, comme s’il tentait de lâcher prise. Je demeurai silencieuse, incapable de faire un geste vers lui. Je voulais lui laisser du temps pour réfléchir – ou justement, faire en sorte de ne pas réfléchir – sans l’oppresser ou le troubler dans son calme apparent. Je voulais lui laisser un espace vital, je voulais lui faire comprendre que je lui laissais du temps comme il m’en fallait à moi aussi. Au bout d’un moment, il finit par me proposer de partager le joint en question, et je finis par accepter avant de l’attraper et de le porter à mes lèvres. Lorsque je lui rendis, je finis par m’autoriser d’adopter une position plus confortable, avant de sourire. Je ne savais pas si c’était les effets du joint – déjà ? – ou bien le fait de me sentir déchargée d’un (mince) poids, mais la situation me sembla presque drôle. Je finis par déclarer que cela faisait longtemps que nous n’avions pas partagé de joint, ce qui faisait par conséquent de moi une jeune femme sage. Il se mit à sourire à son tour, avant de passer un bras autour de mes épaules. « Tu crois franchement qu’on deviendra sage un jour ? » demanda-t-il dans un rire. Il avait raison, quelque part, de poser cette question rhétorique. Nous n’étions pas prêts à devenir sage. Derrière nos gueules d’ange en étant gamins, nous avions toujours été les pires emmerdeurs de cette Terre. Nous étions très loin, encore aujourd’hui, de réussir à devenir matures. Oh, si, je savais très bien me cacher sous mes grands airs et mon – ce qu’on appelle de nos jours – « emploi stable » à m’occuper de petits monstres pires que moi-même quand j’avais leur âge, mais au fond, je n’étais pas mieux que Lenny. J’étais une gamine coincée dans un corps de vingt-trois ans. « Moi peut-être ! Mais toi… » ajouta-t-il. Je me retournai vers lui. « Toi ? Sérieusement, toi ? » demandai-je avec un immense sourire. « Laisse-moi rire. S’il y a bien une personne qui ne sera jamais sage de nous deux, c’est bien toi, Leonard Gavennham. » Taquine, je lui donnai un petit coup dans l’épaule avant d’appuyer sur son ventre avec ma main. J’avais envie de rire, de me lâcher, d’oublier pendant quelques instants. L’insouciance d’une enfance abandonnée à regret me manquait. Je savais que c’était peut-être la même chose pour lui aussi de son côté. « Je te rappelle que je suis la plus mature de nous deux ! » affirmai-je. Faux. Complètement faux. Cependant, j’aimais y croire et me dire qu’après tout je n’avais peut-être pas tout raté.
Sujet: Re: Something just changed in your soul, Tell me baby what’s wrong ~ Quinn Dim 31 Mar - 22:32
Peu à peu, l’air de la pièce s’emplissait d’une fumée odorante à laquelle Lenny était tellement habitué qu’il ne la sentait quasiment plus. Même John ne semblait plus vraiment prêter attention à ce parfum d’ambiance un peu singulier, qu’il respirait lui aussi à chaque fois que son maitre allumait un joint. Et autant dire que ce genre d’évènements se produisait assez souvent ! Ce soir, et comme à chaque fois que Lenny fumait, il oubliait tous ses soucis. C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle il appréciait tant ces moments-là. Même si Quinn venait de lui annoncer une nouvelle qui avait au premier abord eu l’effet d’une bombe, toute l’inquiétude du jeune semblait s’être évaporée au rythme des bouffées de fumée qu’il ingurgitait. Le cannabis, c’était son remède à lui. Sa petite spécialité qui lui servait à tout arranger, et à trouver une solution à tous les problèmes qui se posaient devant lui. Et ce soir, le jeune homme constatait avec une certaine satisfaction que se remède n’était pas efficace que sur lui. En effet, après quelques bouffées, Quinn se détendit à son tour et s’autorisa même à entrer dans le jeu de Lenny qui faisait preuve de plus en plus d’humour. « Toi ? Sérieusement, toi ? Laisse-moi rire. S’il y a bien une personne qui ne sera jamais sage de nous deux, c’est bien toi, Leonard Gavennham. » lâcha alors la jeune femme en souriant, avant de lui asséner un petit coup dans l’épaule. En entendant Quinn prononcer son vrai prénom, Lenny ne put s’empêcher d’esquisser une grimace, et il ne tarda pas à lui rendre le coup qu’il venait de recevoir. Elle savait pertinemment qu’il détestait son prénom, et c’était précisément pour cela qu’elle s’amusait à l’utiliser dès qu’elle en avait l’occasion. Et même si au fond, Lenny ne lui en tenait pas rigueur, il ne pouvait décemment pas la laisser dire sans broncher. En réalité, sa réaction était plus « pour la forme » qu’autre chose, mais c’est aussi cet aspect là que le jeune homme aimait tant dans sa relation avec Quinn.
« Je te rappelle que je suis la plus mature de nous deux ! » ajouta-t-elle alors que Lenny tirait une énième bouffée de fumée sur son joint. Il manqua d’ailleurs de s’étouffer en riant à ce qu’elle venait d’affirmer. « C’est vraiment ce que tu crois ? Je ne voudrais pas te décevoir mais… en vrai, je crois qu’on ne vaut pas mieux l’un que l’autre ! » Il s’accorda un bref délai de réflexion, puis haussa les épaules en souriant, et ajouta : « Et c’est très bien comme ça ! » conclut-il en déposant un baiser sur la tempe de Quinn, avant de lui retendre le joint dont il ne restait au final plus grand-chose. « Tu sais quoi ? On va se commander une pizza, et tu vas nous choisir un de tes films bien nases, comme au bon vieux temps ! » s’exclama alors Lenny en se relevant du canapé pour attraper son téléphone, bien décidé à faire prendre une toute autre tournure à cette soirée qui avait pourtant bien mal commencé…