« T’as bien compris, hermanito ? » Nous arrivions devant le grand édifice qui accueillait aujourd’hui un casting. A vrai dire, je faisais partie des organisateurs mais je n’avais pas besoin d’être sur place, heureusement pour moi puisque j’aime organiser mais je n’aime pas rester sur place. Quoiqu’il en soi, je m’étais arrangé pour que ma sœur puisse passer ce casting, c’est son rêve. Je m’étais également proposé de la déposer, puisque je suis un grand frère exemplaire et que madame n’a pas le permis. « J’ai compris, je ne viens pas te chercher, Alex va s’en charger. Tu m’as pris pour ton abruti de copain, ou quoi ? » Je n’appréciais pas du tout Alex, son petit copain et je ne le cachais pas. « Arrête, il t’a rien fais et c’était pour vérifier. Va voir Jenna, mec. » Elle m’avait sorti cette phrase en sortant de la voiture, sachant très bien que je ne pourrais pas répondre puisqu’elle serait bien trop loin pour m’entendre. De loin, je la vis me faire coucou et j’imaginais son sourire fier.
Voilà un bon moment que tout était terminé entre Jenna et moi « pour cause de mensonge ». Je n’avais plus aucune confiance en elle et d’ailleurs, je prenais très mal le fait que Graziella soit de son côté plutôt que du mien. Elle me prend tout le temps la tête pour que j’aille la voir et que je m’excuse, comme si c’était moi le problème. Et putain, Dieu seul sait que Jenna me manque, mais ce n’est pas à moi de faire le premier pas et encore moins de m’excuser. Et puis il y a Tennessee maintenant. J’étais en train de penser à ces deux femmes qui font partie intégrante de ma vie et j’avoue que je ne faisais plus vraiment attention à la route. Soudain, une jeune fille sortie de je ne sais où se posta devant la voiture. Je freinais brusquement et de justesse, je l’avais évitée. « Putain, putain, putain ! Elle est où ? » Je me garais le plus rapidement possible et je sortais en trombe de la voiture. Je savais que je ne l’avais pas touché mais il fallait que je sache si elle allait bien. Elle s’était assise un peu plus loin sur le trottoir un peu plus loin et je n’arrivais pas à savoir si elle était choquée ou pas. Je ne voyais même as son visage à vrai dire.
Je m’asseyais à côté d’elle et je dois dire que j’étais paniqué, j’avais peur de lui avoir fait du mal. « Ça va ? Je t’ai touchée ? » Elle ne me répondit pas, mais je vis son corps trembler, comme si elle pleurait. Merde, qu’est-ce que j’ai fait ? Elle leva enfin la tête vers moi et je vis qu’elle ne pleurait pas. Oh non, la petite rigolait ! ELLE RIGOLAIT ! J’étais complètement paniqué et elle rigolait, j’y crois pas. A ses yeux dilatés, je vis qu’elle était droguée. Mais impossible de savoir si elle avait fumé juste un joint ou si au contraire, c’était une petite junkie. « Comment tu t’appelles ? »
C'était reparti pour un tour. Ma dealeuse était enfin revenu de ses vacances et elle m'avais revendu de la cocaine. Je m'étais sentie très minable de lui en rachetter, encore une fois, mais je ne trouvais pas la force d'arrêter tout ça.
J'avais été dans un café avec quelques amies du lycée pour passer le temps. Mais aussitôt arrivée, je m'étais précipitée vers les toilettes. Pour faire quoi? Je vous laisse deviner. Et ouais, j'étais rendue à un point j'allais même sniffer dans les toilettes d'un café parce que j'étais en manque. Et moi qui croyais que ma concomation avait diminuée ces derniers temps, j'avais tout faux. Je me sentais pitoyable de faire ça à dix sept ans. Aujourd'hui, j'avais assez de maturité pour comprendre que j'avais - disons le - un problème de consomation. Malgré ça, je continuais à laisser ça aller comme une cruche. Le pire, c'était que quelques minutes après m'avoir dopé, je m'en foutais complètement. Pourquoi? J'étais bien comme ça, et rien ne pouvais y changer. Je sortis des toilettes pour aller rejoindre mes amies qui m'attendait déjà depuis un bon moment. Le temps passa très vite, et il fût temps pour moi de partir. Les filles n'avaient surment pas remarquée que j'étais droguée, et c'était mieux ainsi. Je sortis, puis marcha sur le trottoir machinalement. J'avais l'impression que tout le monde me regardait et c'était très désagréable. Je tourna le coin, puis ne regarda même pas des deux côtés de la rue avant de traverser. Décidément, c'était stupide. Moi qui moi croyais invincible lorsque j'étais sur la coke c'était un peu raté. Une voiture avait presque foncé sur moi, mais ce n'était pas de la faute du conducteur, c'était de la mienne. C'était quoi l'idée de ne pas regarder avant de traverser une intersection? Bravo à moi-même sur se coup là. Je m'assoya sur le trottoir, puis sans savoir pourquoi, je commenca à rire. Je n'avais absolument aucune idée pôurquoi je rigolais comme ça, mais une chose était sûr, j'y croyais.
J'entendis un homme me parler, mais je ne répondis pas. Je leva la tête, et aussiôt, il me demanda mon prénom.
« Lola, je m'apelle Lola. »
Je poursuivis sans attendre.
« J'aurais pas du traversé la rue alors que je n'avais même pas regardé si quelqu'un était là, c'est pas de vôtre faute, c'est de la mienne...»
Je pris une légère pause. J'avais fais quoi là? Moi et mon dont d'embarquer tout le monde dans mes conneries. Il devait se sentir très mal, le pauvre. Tout ca a cause que j'étais défoncée à un point innimaginable.
« Cocaine de merde. », murmurais-je à moi-même.
Le jeune homme semblais très stressée, et surtout que je n'était pas en état de négocier ou quoi que ce sois, j'étais mal. Comment pouvais-je expliquer que j'étais complètement défoncée sur la cocaine et que je ne réalisais pas mes actes? Il semblait très gentil et d'ailleurs, il était plûtot beau gosse. Je souria à cette pensée puis retourna mon attention sur ce dernier.
« Je m'excuse j'aurais dû vérifier des deux côtés avant de traverser. »
Ça avais pris tout mon courage pour dire ca normalement sans rigoler. Si sa n'aurait été que de moi-même, j'aurais éclatée de rire, mais je devais être sérieuse. J'avais tout de même causé des ennuis à ce jeune homme.
« Lola, je m’appelle Lola. » Voilà ce que cette jeune femme me répondit lorsque je lui demandais son prénom. Elle n’attendit pas une seconde pour reprendre la parole. « J’aurais pas dû traverser la rue alors que je n’avais même pas regardé si quelqu’un était là, c’est pas de votre faute, c’est de la mienne… » Je suis d’accord avec elle sur un point. C’est exactement elle qui n’a pas regardé avant de traverser et c’est elle qui a déboulé devant ma voiture mais s’il lui arrive quelque chose, je serais déclaré fautif. Il est donc exclu que je la laisse s’échapper comme ça. J’allais lui dire ce que je pensais, mais elle murmura quelque chose que j’ai cru comprendre comme « Cocaïne de merde. » Putain, je savais qu’elle était droguée. Elle a quel âge ? Dix-huit ans, maximum, et encore ! Et elle est droguée, en pleine journée. La jeunesse d’aujourd’hui, je n’y comprends plus rien. Bon, j’avoue, j’ai vingt-trois ans et je ne suis sûrement pas beaucoup plus âgé qu’elle, mais quand j’avais son âge, je n’aurais jamais pensé à me droguer, seulement. Bref, je ne comprends pas.
Elle se mit à sourire et je ne comprenais pas pourquoi. Qu’y avait-il de drôle ? Ah oui, j’oubliais ! Elle n’est pas dans son état normal, elle va se mettre à rire pour rien. « Je m’excuse, j’aurais dû vérifier des deux côtés avant de traverser. » Je voyais bien qu’elle se retenait de rire et ça m’énervait légèrement. J’avais l’impression qu’elle me prenait pour un bouffon –même si je me rendais bien compte que ce n’était pas le cas. « C’est vrai, tu aurais dû. Tu as quel âge ? » Il fallait que je sache. Je ne la connais pas, mais je n’aimais pas la voir comme ça, dans cet état-là. A cet âge-là, on n’est pas censé se droguer. Je m’étais mis en tête de l’aider, de l’aider à s’en sortir. Qu’elle le veuille ou non, cette Lola avait le droit à un Leandro. « Tu sais… Je ne sais pas pourquoi tu fais ça, mais c’est pas bien, vraiment… A ton âgé, on ne devrait même pas penser à faire ça. »
HJ ; désolée, c’est nul:/ Je me rattraperais la prochaine fois, promis (a)
Je ne devais pas penser à faire ça? J'aurais du le savoir plûtot ça m'aurais surment aidée. J'étais prise là-dedans, et malheureusement, je ne savais comment m'en sortir. C'était un énorme cercle vicieux. En même temps, j'étais bien dans tout ca. Ma dope m'aidait malgré tout. Par contre, c'était très nocif pour ma santé. Disons que je n'avais pas compilé les fois ou j'avais frolé l'over dose à cause de mes excès. Même avec toute cette merde, je continuais à consommer. Félicitations à moi-même pour ce coup là. Je m'étais promis de redevenir quelqu'un d'autre et de changer ma façon de vivre et ma façon d'agir mais en un an, je n'avais pas tout a fait réussi. J'étais incapable de changer complètement. Mon attitude elle, avais malgré moi évoluée. Mais pour la dope, c'était cause perdue. Le jeune homme m'avais demandée : « Tu sais… Je ne sais pas pourquoi tu fais ça, mais c’est pas bien, vraiment… A ton âgé, on ne devrait même pas penser à faire ça. ». J'allais devoir être diplômatique et lui répondre en toute honnêteté.
« Et bien, à mon âge, comme tu le dis, j'ai dix sept ans. J'ai commencée à faire ça quand j'avais quinze ans alors je ne crois pas que dans ce temps-là j'avais le temps d'y penser. Rassures-toi, je sais très bien que ce n'est pas exemplaire comme attitude, mais j'ai vécu avec ça toute ma vie alors disons que c'est devenu une habitude. »
Bon, il fallait que je me lève et que je fasse quelque chose. La dose que j'avais consomée était un peux exagéré vu que j'avais été - disons le - en manque. J'étais déjà choyée que mes narines ne pas pisser le sang, ca serais déjà assez humilliant comme ça, je n'avais pas besoin de plus. Je me leva puis me rendis sur le trottoir qui était derrière moi. J'aimais par rester sur place, surtout quand j'étais défoncée ça me fesais faire des bad trips quelques fois. Le mec qui était derrière moi n'avais pas l'air de vouloir laisser tomber. Il désirait surment discuter encore un peu. Putain.
« J'vais bien, c'est O.K. ... »
Il n'avais pas l'air de me croire. Mais qu'est-ce qui fallais que je fasse? Je ne savais même pas quoi lui dire, il ne me connaissait pas. C'était un inconnu, et j'étais la même chose pour lui. Je ne comprenais pas parfaitement la situation. Mes pensées étaient quelques fois vide lorsque j'étais défoncée. Je marcha tranquillement, pas trop certaine de mes gestes, puis me dirigea vers un banc qui n'était pas trop loin. Tout compte fais, j'étais étourdis et l'idée de marcher n'était pas la meilleure que j'avais eu jusqu'à présent. Je m'assoya sur le banc, puis le jeune homme fit de même. Mais c'était quoi le problème? J'avais de la difficulté a comprendre pourquoi il cherchait à m'aider, mon problème n'était pas si grave...Pourquoi cherchait-il à comprendre les raisons pour lesquelles je me droguais? Jamais personne ne c'était souciée de cela, ou même de moi-même alors j'étais confuse.
« J'ai aucun problème...Pourquoi, pourquoi cherchez-vous à savoir tout ça? Ça n'a aucun importance..»
Je venais de faire un petit sermon à cette jeune fille prénommée Lola. J’avais espéré déclencher un déclic chez elle, bien qu’au fond de moi, je n’y croyais pas vraiment. « Eh bien, à mon âge, comme tu le dis, j’ai dix-sept ans. J’ai commencé à faire ça quand j’avais quinze ans alors je ne crois pas que dans ce temps-là j’avais le temps d’y penser. Rassures-toi, je sais très bien que ce n’est pas exemplaire comme attitude, mais j’ai vécu avec ça toute ma vie alors disons que c’est devenu une habitude. » Selon moi, ce qu’elle dit est ridicule, mais totalement. Ce n’est pas parce qu’on fait quelque chose depuis deux ans que c’est irrémédiable. Je n’ai –encore une fois- pas le temps de répondre puisqu’elle s’échappe. Elle se lève et commence à marcher. Ni une, ni deux, je me lève et la suis. « J’vais bien, c’est OK… » Je la vois marcher difficilement, ce qui me fait rire. « Tu n’arrives même pas à marcher convenablement, Lola… »
Effectivement, je ne la croyais pas du tout. Je ne la connais pas, certes, mais j’arrive quand même à deviner quand quelqu’un ne va pas bien. Et je peux mettre ma main à couper qu’elle ne va pas bien. Elle marchait en zigzag et à chaque pas, je craignais qu’elle s’effondre sur le sol. Je la suivais de très près, pour la rattraper au cas où. Elle arriva finalement à s’asseoir sur un banc qui n’était pas si loin que ça. En soufflant, je me posais à côté d’elle tout en me demandant –encore- comment elle pouvait en être arrivée là, si jeune ? « J’ai aucun problème… Pourquoi, pourquoi cherchez-vous à savoir tout ça ? Ça n’a aucune importance… »
Je pris mon temps avant de répondre. Ce qu’elle venait de dire m’avait étonné : sa vie n’a pas d’importance ? Au fond, je sentais que même si elle refusait mon aide, elle en avait besoin. Ça ne sera certainement pas une tâche, mais tant pis. Je n’aime pas voir les gens malheureux, c’est dans ma nature. « Tu dois me prendre pour un fou, mais… J’ai envie de t’aider. Tu en as besoin, ça se voit ! Tu ne peux pas dire que ta vie n’a pas d’importance. Se droguer, ce n’est pas une vie pour une jeune adolescente comme toi. Tu ne devrais pas être confrontée à tout ça. » Je la regardais attentivement et en attendant une réaction, un signe, mais rien. Elle ne me regardait même pas. Ce n’est pas grave. « Et… Tu peux me tutoyer. Si tu veux tout savoir, je m’appelle Leandro Dos Santos et j’ai vingt-trois ans. » Je me disais que si je lui donnais les mêmes informations qu’elle me donnait, elle aurait confiance plus facilement.
Il avait raison dans ces propos. Malheureusement, je croyais tout de même que ma vie en général n'avait pas d'importance. Je n'avais pas l'habitude d'être confronté a ce genre de gens. Jamais au par-avant, quelqu'un m'avait proposer de m'aider. Mais à faire quoi? J'étais déjà rendu tellement loin que je n'envisageait même pas d’apercevoir la lumière au bout du tunnel. Pourquoi? Ça personne n'aurait eu l'occasion d'y répondre. J'étais dans cet état la depuis si longtemps que je m'y était habituée, et j'avais continuer a vivre ainsi. Il ce présenta, puis je me retourna pour le regarder et lui adresser un petit sourire. Certes, ça me touchait qu'il essaie de m'aider, mais n'avais t'il pas mieux à faire que de s'occuper du adolescente de dix sept ans?
« Vous savez, enfin, tu sais, c'est pas très joyeux tout ça. Je ne veux pas que tu te sentes obliger de m'aider, et je dis ça sérieusement. J'apprécie beaucoup, par contre, je crois tout de même que je suis assez mature pour me sortir de là... »
Je mentais bien évidement. Mais je ne voulais pas qu'il se sente coupable de ne pas m'aider. Selon moi, il avais surment des activités beaucoup plus interéssante que ça à faire. J'étais consiente qu'il voulais être gentil et tout, mais ça me rendait vraiment mal à l'aise tout ça.
« Je ne veux pas t'apporter des problèmes. »
Je pris une pause. Puis me leva du banc.
« Merci pour ton soutien Leandro, j'apprécie... »
Mais avant même que j'aille pu faire quelques pas, une main pris mon poignet droit. Putain, je n'avais aucune idée si il savait ce qu'il fesait, mais ça me fesait vraiment souffrir. Certes, il tenait mon poignet, mais ce n'étais pas à cause de lui que j'avais si mal, mais bel et bien les coupures que j'y avais. Pourquoi j'y pensais maintenant? Sa main était au même endroit, et ça commencais à être très désagréable. Surtout que j'avais rien camouflé le matin avant de partir de chez moi. Je m'étais contenté d'enfiler une veste. Je me sentais minable de faire ça, de m'infliger ce mal, mais ou j'en étais, il n'y avais rien d'autre à faire. Surtout que j'en avais jusqu'à la moitier de l'avant-bras. J'avais envie de pleurer.
J’étais persuadé qu’en donnant des informations sur moi à cette Lola, elle accepterait d’essayer de me faire confiance, qu’elle serait un peu moins réticente au fait que je veuille l’aider. Je pensais qu’elle verrait que je ne pas pleins de mauvaises intentions et que je suis sincère, même si on ne se connait pas. Mais j’avais tort, totalement tort. Ça ne va être aussi facile que je le pensais. « Vous savez, enfin, tu sais, ce n’est pas très joyeux tout ça. Je ne veux pas que tu te sentes obligé de m’aider, et je dis sérieusement. J’apprécie beaucoup, par contre, je crois tout de même que je suis assez mature pour me sortir de là… » Assez mature ? Elle se fout de moi ou quoi ? On s’est rencontré alors que j’ai faillis la renverser pendant qu’elle était totalement stone ! C’est ça, sa définition de la maturité ? Je la regardais incrédule, elle est encore stone et ne se rend pas compte de ce qu’elle dit ou au contraire, elle sait très bien qu’elle me raconte n’importe quoi ? La jeunesse d’aujourd’hui, ce n’est plus ce que c’était. En pensant ça, je me faisais penser à la génération de mes parents, mais tant pis, c’était la vérité. « Je ne veux pas t’apporter des problèmes… » Cette réplique répondit à ma question : elle sait très bien qu’elle ment et elle le fait, soi-disant, pour que je n’ai pas de problèmes. Elle a dix-sept ans et elle croit que je vais la laisser dans la merde sans rien tenter ? Elle ne connait pas Leandro Dos Santos, alors. « Mais/ » Elle me coupa. « Merci pour ton soutien Leandro, j’apprécie… » C’est quoi ? Elle part encore ?
Elle se lève mais je n’en avais toujours pas fini avec elle. Je suis bien plus têtu et persévérant qu’une adolescente de dix-sept ans, j’en suis persuadé. Je la rattrapais rapidement et facilement et pour la retenir, je retins son poignet. Elle se retourna presque immédiatement et je cru voir une grimace sur son visage. Quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait encore ? « Tu pourrais me lâcher, s’il te plaît ? » Je ne comprenais pas pourquoi elle semblait souffrir alors que je ne tenais que son poignet. Mon regard s’abaissa au niveau de ma main et j’entre-aperçus des coupures, mais je n’eus pas le temps de voir quoique ce soit, qu’elle bougea de sorte que je ne puisse plus rien voir. Je la lâchais donc, ne voulant pas lui faire encore plus mal. « Mature, hein ? Lola, j’ai eu dix-sept ans avant toi, et je n’ai pas peut-être pas enduré tout ce que tu as enduré, je ne sais pas, mais je sais qu’à ton âge on se croit fort, puissant et mature, comme les adultes. Sauf que tu ne l’es pas. Tu as besoin d’aide mais tu ne t’en rends peut-être pas compte. Regarde tes bras et dis-moi si tu es fière de toi. Dis-moi si c’est la maturité qui t’as poussé à faire ça. » J’attrapais sa main plus délicatement qu’auparavant pour ne pas la brusquer et encore moins lui faire mal et je relevais la manche de sa veste pour découvrir toutes les coupures qu’elle s’était infligée. Je ne pus m’empêcher de penser à Graziella. Si elle faisait ça un jour, je crois que je ne m’en remettrais pas.
Il lâcha ma main, et sans attendre une seconde, il reprit la parole.
« Mature, hein ? Lola, j’ai eu dix-sept ans avant toi, et je n’ai pas peut-être pas enduré tout ce que tu as enduré, je ne sais pas, mais je sais qu’à ton âge on se croit fort, puissant et mature, comme les adultes. Sauf que tu ne l’es pas. Tu as besoin d’aide mais tu ne t’en rends peut-être pas compte. Regarde tes bras et dis-moi si tu es fière de toi. Dis-moi si c’est la maturité qui t’as poussé à faire ça. »
Je ferma les yeux au moment ou il remonta la manche de ma veste. Pour être honnête, ça me dégoutais. Je le fesais tout de même, certes, mais j'étais carrément incapable de regarder ces coupures comme si ce n'étais que quelques égratignures. J'étais sans voix. J'allais lui dire quoi? 'Je t'ai menti parce que je n'ai confiance en personne?' surment pas. Je ne voulais pas avoir l'air de quelqu'un qui voulais de l'aide ou quoi que ce sois. Je n'aimais pas ressembler aux personnes qui attirait l'attention juste pour parraitre triste ou dépressive. C'étais pas mon genre d'agir de la sorte. Certes, j'avais besoin d'aide, et j'avais plusieurs problèmes, mais je me sentais surtout coupable lorsque des gens généreux comme Leandro était prêt à m'aider.
Avant, plusieurs personnes m'avait promis de ne pas me laisser tomber lorsqu'ils me promêttaient de m'aider. Ils avaient tous la même motivation, selon eux, il fallait que je me débrouille toute seule puisque j'avais assez de jujotte pour m'en sortir. En effet, selon leurs dires, je m'étais embarqué toute seule dans cette merde, alors je devais m'en sortir seule. Et on appelais ça des amis? Enfin bref, je n'avais pas très apprécier.
« C'est pas vraiment de la maturité, ça n'a aucun lien. C'est juste que je ne sais pas comment l'expliquer. Tu vois, quand on est rendu à faire 'ça', enfin ça la été pour moi, c'est qu'on... comment dire. Enfin, j'étais tellement dépassée par tout... Les évènements ou sentiments peut importe était si intense que je n'avais rien d'autre à faire, je sais ça a l'air bidon comme excuse, mais on peut pas savoir, tant qu'on ne l'as pas vécu. C'est dûr à expliquer, et je considère que la fièrté n'est pas là non plus, mais à cet époque là et encore aujourd'hui, je suis rendu là. »
Je ne voulais pas trop élaborer sur le sujet. C'était déjà assez gênant comme ça, je voulais pas me câler encore plus. Là j'en avais marre d'être dehors. Il allais peut-être tomber une averse, alors j'avais pas du tout envie de me faire mouiller.
« Eh, si tu veux on peut aller dans un café ou je sais pas quoi, parce que j'ai pas envie que le ciel me tombe sur la tête. Enfin, si tu veux.. je t'oublige pas. »
« C’est pas vraiment de la maturité, ça n’a aucun lien. C’est juste que je ne sais pas comment l’expliquer. Tu vois, quand on est rendu à faire ‘ça’, enfin ça l’a été pour moi, c’est qu’on… comment dire. Enfin, j’étais tellement dépassée par tout… Les évènements ou sentiments peu importe, était si intense que je n’avais rien d’autre à faire, je sais, ça a l’air bidon comme excuse, mais on ne peut pas savoir tant qu’on ne l’a pas vécu. C’est dur à expliquer, et je considère que la fierté n’est pas là non plus, mais à cette époque-là, et encore aujourd’hui, je suis rendu là. »
Tandis que Lola me parlait, je remarquais que le ciel s’assombrissait. La jeune femme de dix-sept a dû le remarquer aussi puisqu’elle me proposa d’aller dans un café. J’acquiesçai et nous nous rendîmes dans le café le plus proche. On alla s’installer dans un coin discret et pas trop rapproché de tout le monde. Bon, d’accord, j’ai choisi la place et Lola m’a suivi. Une serveuse vint directement prendre notre commande. Dès qu’elle fut partie, je pris la parole. « Ecoute, je me rends bien compte que tu ne me fais pas confiance et c’est normal… Après tout, on ne se connait pas. Mais je peux t’assurer que je ne veux que t’aider, je n’ai pas envie de te faire du mal. De toute manière, tu n’as pas besoin de pour ça et je n’en aurais aucun intérêt. »
Elle baissa la tête et j’eus l’impression qu’elle ne m’écoutait pas. Sérieusement, je me demandais pourquoi j’insistais autant auprès d’elle. J’avais l’impression que ce n’est pas dans mes habitudes de faire ça, mais en y réfléchissant bien, je suis carrément comme ça. Je suis du genre têtu et quand j’ai une idée en tête, impossible de me la retirer. Et mon idée du jour –du moment, en fait-, c’est d’aider Lola, qui en a vraiment besoin selon moi. « Je n’ai pas envie de m’immiscer dans ta vie et connaître tous les détails de tes galères. J’ai juste envie que tu arrêtes toutes ces conneries qui te pourrissent la vie, donc, tu sais ce qu’on va faire ? Dès que tu en ressens le besoin, dès que tu ne vas pas bien, dès que tu as besoin, dès que tu veux parler ou n’importe quand, en fait, tu m’appelles. N’hésite pas, d’accord ? » Je la fixais du regard pour qu’elle remarque que j’étais sérieux. J’en profitais aussi pour noter mon numéro de téléphone sur l’une des serviettes en papier et la glisser dans la poche de sa veste. J’espère qu’elle en fera bon usage.
Accueil
Everything's gonna be alright.
