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 Les joies de la colocation. [Phœnix]

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MessageSujet: Les joies de la colocation. [Phœnix]   Les joies de la colocation. [Phœnix] EmptyMer 17 Aoû - 2:38


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Pour bien faire et pour être raisonnable (ce qu'il n'était pas le moins du monde, précisons-le), Romeo aurait du arrêter de boire une bonne demi heure avant la fermeture du bar et accepter, comme tous les autres clients ce soir là, que 3H du matin était une heure suffisamment tardive pour, une fois rentré chez lui, aller se coucher et se remettre de ses excès de la nuit. Mais, n'en faisant qu'à sa tête et fidèle à lui-même, le brésilien avait préféré - et de loin - se saouler jusqu'à la toute dernière minute, rire bruyamment dans les rues d'Arrowsic sur le chemin du retour et continuer la fête seul au sein de l'appartement qu'il partageait avec Phœnix sans se formaliser que cette dernière ne soit même pas la pour légitimer le fait qu'il se serve sans permission dans le bar du salon, là où les bouteilles de sa colocataire attendaient bien sagement qu'on vienne leur titiller le goulot. De toute façon, l'alcool n'était pas fait pour rester en vitrine et la vie était trop courte pour s'en priver tout comme les chaînes hi-fi n'avaient pas été inventées pour rester silencieuses, ce qui expliquait pourquoi celle du salon brayait de la salsa malgré l'heure plus qu'improbable pour de tels effets sonores. Debout sur la table basse du salon, une bouteille à la main et entouré de cadavres de bières et d'autres récipients jadis remplis, notre marin se dandinait gentiment, l'air épanoui, l'esprit en fête. Ce soir là, il avait contre toute attente passé une bonne soirée, avait fait des rencontres sympas au bar du coin et s'était payé le luxe d'une cuite expresse après plusieurs mois de sobriété dus au fait que naviguer ivre n'était en soit ni très intelligent, ni très recommandé pour éviter le mal de mer (or, lorsque l'on était le seul matelot de sa propre embarcation, il s'avérait difficile d'à la fois gérer la barre et de vomir ses tripes par dessus bord). Ainsi avait-il profité que ce fut le week-end et qu'on ne l'attendait pas le lendemain au garage au sein duquel il s'était récemment fait embaucher pour faire la fête et retrouver un semblant de la vie frivole et déjantée qui était la sienne à Florianopolis.

Seulement, ce qu'il n'avait pas prévu (ou disons plutôt " ce qu'il avait oublié d'intégrer à ses plans "), c'est que Phœnix ne rentre de sa garde alors qu'il se trouvait là, en jean, torse nu et franchement éméché, au beau milieu du salon. Il n'avait pas prévu non plus que la musique soit si forte qu'on n'entendrait pas la clef tourner dans la serrure tout comme il ne s'était pas attendu à ce que l'autre locataire des lieux se présente à lui avec cette gueule de 6 pieds de long qui accompagnait bien souvent une humeur massacrante et / ou morose. Cela dit, optimiste (et rendu encore plus sans gêne que d'habitude par un taux d'alcoolémie somme toute respectable ...), il ne se démonta face au regard sombre de la râleuse et alla même jusqu'à la gratifier d'une exclamation de joyeuse lorsqu'elle eut totalement terminé d'ouvrir la porte d'entrée sur le spectacle assurément insolite qu'il lui offrait. « PHOENIX ! » S'écria-t-il en sautant de la table avec souplesse, mais en renversant un peu de sa vodka sur le sol. « Tu tomber bien ! Danser tout seul c'est l'ennui. » Avec l'alcool, son anglais approximatif n'allait évidemment pas en s'arrangeant, mais la confiance qu'il avait en lui-même l'aidait malgré tout à ne pas faire trop de fautes. Une chance pour la colocataire qui, si elle était rentrée une heure plus tard, aurait du faire face à un brésilien complètement ivre et probablement incapable de s'exprimer dans une autre langue que sa langue natale ...

Arrivée à la hauteur de la jeune femme, Romeo déposa sans ménagement sa bouteille à moitié vide sur la commode de l'entrée et attrapa Phœnix par la taille pour l’entraîner dans un début de salsa endiablée. « Déride, t'es pas assez souple, la salsa ça danse pas avec un balai dans le cul. C'est ça qu'on dit non ? " Un balai dans le cul " ? » Amusé par l'expression et à mille lieux d'imaginer que son attitude à la fois tactile et envahissante puisse déranger ou agacer, il se mit à rire avec une indifférence clairement affichée vis à vis du sommeil des voisins ou quoique ce soit d'autre qui ne le concernait pas et qui ne lui plaisait pas en cet instant précis.
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