« nalani and elisabeth »

Il était dix-huit heures et douze minutes lorsque je regardais ma montre. Ma dernière patient n'allait pas tarder à se montrer, et je pourrais enfin me préparer pour passer la soirée aux côtés de Nalani. Je venais de m'assoir sur ma chaise de bureau quand mon asistance m'indiqua que mon rendez-vous était arrivé. Je me levais péniblement, refaisant ma coiffure pour être un peu plus présentable. Une femme d'environ quarante ans entra dans le bureau, avec un air totalement perdue. Elle me regarda, puis regarda le bureau. Je souris dans le but de la mettre en confiance avant de lui tendre la main dans le but de me présenter à elle. ▬ Madame Winston, je suis Elisabeth Gates, votre nouvelle psychologue à partir d'aujourd'hui. Veuillez vous assoir. Dis-je en lui montrant du doigt un canapé en cuir noir. Elle me sourit et alla s'assoir déposant au passage sa veste et son sac à côté d'elle. Je m'assis dans le fauteuil en face, un bloc-note et un stylo bic à la main. J'étais qualifié de très bonne psychologue, et j'avais un certain succès depuis mon arrivée ici. Depuis toute petite, j'aimais aider les autre, il était donc impossible pour moi de choisir un métier dans un autre secteur que le santé et le social. ▬ Alors, pour commencer, j'aimerais que vous me parliez de vos cauchemars. Quand ont-ils commencés, et que signifient-ils pour vous ? Nous allons, ensemble, découvrir ce qui vous tracasse tant. La femme au teinte pâle et avec des cernes sous les yeux hesita un instant, mais se lança aussitôt dans un conte. Ce métier me permettait vraiment de me rapprocher des autres. Il m'apportait une grande satisfaction.

Je claquais la porte derrière moi, mon téléphone à l'oreille, mes clés dans la main. ▬ Nalani (...) Je viens de rentrer là. (...) J'ai déjà tout prévu ! (...) Le temps de me changer. (...) Je vais me dépêcher ! (...) Je ferais de mon mieux. (...) Rejoins moi au phare dans un quart d'heure ! (...) Oui au phare, à tout à l'heure. Je racrochais, ouvrant alors la porte de mon appartement. Je refermais derrière moi, déposant mon sac sur la petite table à côté de la porte. Je me dirigeais immediatement vers la penderie de ma chambre dans le but de choisir quoi me mettre. Après quelques minutes, j'optais en fin de compte pour une robe en dentelle beige qui était classe et confortable à la fois. J'avais envie d'être belle pour Nalani, cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas retrouvés tout les deux entre meilleurs amis. Je resortais de la salle de bain dix minutes après, habillée, coiffée d'un chignon laissant deux-trois mèches s'échouer sur mes épaules. Je pris mon trench, beige lui aussi, et mes escarpins de même couleur et je resortis de l'appartement un panier à la main. J'avais pris direction vers le phare, endroit qe je trouvais parfait pour partager un bon moment avec Nalani. Je sortis de la voiture, mon sac à une main, le panier de l'autre. Je remarquais que la voiture de mon meilleur ami était déjà là. Je le vis alors, à quelques mètres de moi, m'attendant patiemment. Je m'approchais doucement de lui, souriant dès que j'arrivais à sa hauteur. ▬ Tu attends depuis longtemps ? Je me suis pourtant dépechée ! Dis-je avec un sourire plein de malice avant de l'embrasser sur la joue.

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« elisabeth et nalani »

« ‘Lani, raccroche, tu vas être en retard. » Il était dix-sept heures trente et j’étais au téléphone avec l’une de mes plus proches amies, Robyn. Je lui avais dit que j’avais rendez-vous un peu plus tard avec Elisabeth, dite Ely, ma meilleure amie et la fille qui hante mes rêves. A vrai dire, je n’allais pas sortir de mon appartement avant au moins une heure, donc je ne comprenais pas pourquoi elle me disait que j’allais être en retard. « T’as pas envie de me parler ou quoi ? C’est bon, je ne mets pas trop longtemps à me préparer non plus ! » J’entendis ma blonde d’amie rigoler à travers le combiné et je compris immédiatement qu’elle se moquait de moi. « Tu rigoles ou quoi ? T’es pire qu’une fille ! Et là, tu dois te faire beau pour ta chérie alors tu vas mettre encore plus de temps ! » Je soupirais son prénom de manière exagérée pour lui montrer qu’elle m’exaspérait. « Robyn… Elisabeth n’est pas ma chérie, comme tu dis. Et elle s’en fou que je sois beau ou pas. Elle aime les mecs dans le genre de Zachary, pas les petits musiciens timides comme moi… » Elle s’était arrêtée de rire pendant ma tirade et son rire redoubla d’intensité lorsque j’avais arrêté de parler. Okay, là, elle se fout vraiment de moi ! « Nalani Kawena-Fields, tu es un comique. Ecoute-moi bien ! De un, crois-en mon expérience, elle ne s’en fou pas du tout que tu sois beau, au contraire. De deux, Zachary plaît à toutes les filles, mais de là à dire qu’elles ont des sentiments pour lui ! Et de trois, tu es un excellent musicien ! » Je n’eus même pas le temps de répondre, qu’elle me lâcha un « Bisous ‘Lani et bonne chance avec ta chérie ! » avant de me raccrocher au nez.

Je restais hébété en regardant le téléphone comme s’il allait me donner une réponse à la question que je me posais : qu’avais-je donc fait au bon Dieu pour avoir une telle amie ? Remarquant qu’il n’y a que très peu de chance que mon portable me réponde, je me décidais à le déposer afin de changer de vêtements. J’enfilais plus que rapidement des vêtements tout simples mais plus propres que ceux que je portais précédemment. Il me restait pas mal de temps –beaucoup de temps, en fait. J’en profitais donc pour aller me brosser les dents pendant un bon moment histoire d’avoir une dentition parfaite et une haleine bien fraîche. Quand j’eus terminé, je remarquais que le temps n’avait pas avancé assez vite à mon goût. Pourquoi est-ce qu’il n’avance pas plus vite, que je puisse voir Elisabeth ? Je me posais devant la télévision, sans vraiment la regarder. J’attendais juste que le temps passe.

Mon portable se mit à vibrer rageusement sur ma table basse. Je le pris avant que le bruit du vibreur ne m’énerve et décrochais. C’était Elisabeth. Elle m’annonçait qu’elle venait de rentrer chez elle et autres détails concernant notre rendez-vous. Heureusement qu’elle avait appelé, parce qu’en fait, je savais à quelle heure nous avions rendez-vous, je savais aussi que nous allions pique-niquer, mais je ne savais pas où. J’avais oublié, à vrai dire.
A peine avais-je raccroché que j’embarquais quelques affaires et je me rendais rapidement dans ma voiture. Je ne voulais pas arriver trop tard et faire attendre Elisabeth. Quelques sept minutes plus tard, j’arrivais au phare. Je l’avoue, j’avais foncé, je voulais arriver avant elle.

Quelques minutes plus tard, je la vis arriver. Elle est splendide, vêtue d’une jolie robe beige, de son trench beige que j’aimais voir sur elle ainsi que des chaussures assorties à sa tenue. Plus elle se rapprochait, plus je remarquais les quelques détails qui faisaient que je la trouvais tous les jours plus belle. Elle avait un chignon qui laissait s’échapper quelques mèches autour de son visage, ce qui, je trouve, faisait mieux ressortir ses magnifiques yeux bleus. J’étais appuyé sur ma voiture mais lorsqu’elle était en face de moi, je me relevais pour pouvoir la saluer. Avant qu’elle n’ouvre la bouche, je me permettais d’attraper le panier qu’elle tenait dans ses mains. Galanterie avant tout. « Tu attends depuis longtemps ? Je me suis pourtant dépêchée ! » Elle me fit un magnifique sourire à la Elisabeth Gates et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Je ne suis qu’un pauvre petit romantique complexé qui se cache derrière son frère. Je suis pathétique. Elle m’embrassa sur la joue et je ne me surprenais pas à rêver qu’elle m’embrassait sur la bouche. « Non, je viens tout juste d’arriver, ne t’inquiète pas. » Je l’avoue, j’ai menti et elle l’a sûrement remarqué, mais ce n’est pas grave, n’est-ce pas ? Je lui lançais un sourire avant de la suivre sur l’herbe à côté du phare. La vue que nous avions était magnifique, mais j’aurais préféré pouvoir la regarder, elle. « Tu vas bien ? Ce n’était pas trop dur le travail ? » Je lançais la discussion sur le travail, sachant que le sien la passionnait.

« nalani and elisabeth »

Je venais d'arriver à la hauteur de Nalani, qui immediatement se redressa -car il était appuyé sur sa voiture- et me prit le panier des mains. Il était un eternel romantique, et même si je préférais habituellement m'imposer et tenir mes affaires moi-même, je laissais mon meilleur ami faire, en le remerciant avec un sourire. Je lui demandais alors si il était là depuis longtemps et si je l'avais fait attendre. J'avais voulu me faire belle, et comme toute femme qui se respecte, je voulais être parfaite et je restais longtemps dans la salle de bain. ▬ Non, je viens tout juste d’arriver, ne t’inquiète pas. Me répondit-il aussitôt. Je savais qu'il mentait, car de un je le connaissais par coeur, et de deux il n'arrivait jamais après moi lorsqu'on avait un rendez-vous. Il me sourit. Je remarquais alors que mon meilleur ami m'avait terriblement manqué, et que son sourire aussi. Je ne répondis pas, me contentant de marcher aux côtés de Nalani afin d'avoir la plus belle vue possible d'ici. J'aimais cet endroit, il y avait quelque chose de magique, surtout à cette heure ci, quand le soleil commence à se coucher. Rien de mieux qu'un pique-nique avec un homme pour ça. Je me rendis alors compte de la situation : cela faisait plus rendez-vous entre couple que je ne l'avais imaginé. Tout d'un coup, j'étais devenue assez genée, mais je ne fis rien paraître.

Je m'assis dans l'herbe. Heureusement pour moi, cette dernière n'était pas mouillée. Nalani fit de même, déposant par la même occasion le panier. J'aimais la simplicité, le repas n'était donc pas des plus sophistiqué, et j'éspère que Nalani ne serait pas dérangé par ça. Je regardai un instant la vue, qui était parfaite, avant de me retourner vers mon meilleur ami. ▬ Tu vas bien ? Ce n’était pas trop dur le travail ? Lança t-il pour débuter la conversation. Je l'avouais, j'avais trop tendance à parler de mon métier, mais ce dernier me passionnait tellement. Bien entendu sans jamais parler de mes patients, cela ne serait pas professionnel. Mais j'avais confiance en Nalani plus qu'en n'importe qui. ▬ Oui, parfait comme toujours. J'ai eu deux nouveaux patients, et la patiente que j'aide depuis cinq mois s'est enfin remise sur pieds ! Je ne peux être qu'heureuse. Et je suis là avec toi, c'est encore mieux. Répondis-je en lui souriant -encore une fois-, avant de sortir du panier deux coupes, et une bouteille de champagne. Je lui tendis la bouteille afin qu'il ouvre, car maladroite comme je suis, nous aurions été privé de boisson. ▬ Et toi dis moi, tu as composé quelque chose depuis la dernière fois qu'on s'est vu ? Demandais-je, curieuse. J'aimais que Nalani soit musicien, et j'aimais qu'il me présente ses oeuvres avant tout le monde. Je sortis alors du panier deux tupperwares où se trouvaient des salades, et des couverts. Je lui en tendis un, alors qu'il nous versait à boire. ▬ Salades maison, ça te convient ? Je n'étais pas une très bonne cuisinière, c'est pourquoi j'avais fait des salades. Je pris mon verre, regardant la vue. J'étais tellement heureuse d'être là.

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« elisabeth et nalani »

En demandant à Elisabeth si son travail n’était pas trop fatiguant, je savais qu’elle allait me répondre avec conviction, avec passion. Je pense que son travail est l’une des choses les plus importantes dans sa vie et j’aime la voir en parler. Quand elle fait ça, elle ne regarde pas la personne qui lui fait face dans les yeux et elle a des étoiles dans les yeux. Elle est belle, quoi. « Oui, parfait comme toujours. J’ai eu deux nouveaux patients, et la patiente que j’aide depuis cinq mois s’est enfin remise sur pieds ! Je ne peux qu’être heureuse. Et je suis là avec toi, c’est encore mieux. » Je lui rendis son sourire tout en prenant la bouteille de champagne qu’elle me tendait. Lorsqu’elle réussissait à aider un patient à guérir, c’était ce qui la rendait la plus heureuse. Je tentais d’ouvrir la bouteille, mais j’avoue que j’étais déconcentré par mes propres paroles. Je n’arrivais pas à faire plusieurs choses en même temps, apparemment. « Je suis content aussi d’être ici, avec toi. » Et c’était totalement vrai. Je n’avais pas envie d’être à un autre endroit avec quelqu’un d’autre. « Et toi dis-moi, tu as composé quelque chose depuis la dernière fois qu’on s’est vu ? »

Sa question me gênait quelque peu. Je suis déjà timide en temps normal, mais quand on parle de mes chansons, ma timidité redouble d’intensité. Je préférais donc ne pas répondre pour l’instant, histoire de trouver quoi dire exactement. Je me contentais de nous servir à chacun un verre de champagne et tandis qu’elle me tendait un Tupperware, je lui donnais une coupe. « Salades maison, ça te convient ? » Je lui fis un sourire qui voulait dire que ça me convenait parfaitement. Je ne suis pas difficile du tout, concernant la nourriture, je mange tout et n’importe quoi. Et surtout, je ne trouve pas qu’Eli soit une mauvaise cuisinière, contrairement à elle.

Après une bouchée, je me décidais enfin à répondre à sa question de tout à l’heure. « A vrai dire, oui, j’ai composé une chanson. Mais je n’ai pas envie de la proposer au producteur, elle n’est pas aussi parfaite que je le voudrais, en fait. » Cela faisait un bon moment que cette fameuse était composée et même si je ne la trouvais pas parfaite, je n’avais pas envie de la modifier. Dans cette chanson, j’énumérais toutes les choses que j’aime chez Elisabeth et j’exprime à quel point je la trouve parfaite juste comme elle est. « C’est une chanson… d’amour… » J’avais dit le dernier mot à voix basse et je détournais la tête, me sentant d’un coup très gêné.

« nalani and elisabeth »

Les yeux pétillants, je racontais ma journée de travail à mon meilleur ami. Il semblait interessé même si il n'y connaissait rien, c'est une des choses que j'aimais chez lui : qu'il m'écoute parler. Je le vis essayer d'ouvrir la bouteille puis s'arrêter pour me répondre. Finallement, il réussit à ouvrir la bouteille champagne, et nous serva dans deux coupes faites pour. Il me tendit la mienne, je la pris immediatement. ▬ Je suis content aussi d’être ici, avec toi. Je souris à ses propos, levant alors mon verre dans le but qu'il touche celui de Nalani. Je lui souris, décidant de porter un toast. ▬ A nous deux, et à notre soirée ! Les deux verres s'entrechoquèrent. J'apportais le mien à ma bouche, goûtant alors à ce champagne. Je lui demandais alors si il avait composé depuis notre dernière fois. Mon meilleur ami était un compositeur et un musicien, et c'était vraiment magique de pouvoir vivre de sa passion. En plus de ça, il avait un talent fou. Le seul problème c'est qu'il était assez timide lorsque je commençais à m'interesser à son travail. Il ne répondit donc pas, mais je savais bien qu'il allait revenir à ce sujet plus tard. Il me sourit dans le but de répondre à ma question suivante : si des salades maison lui conviendraient pour diner ? Nalani n'était pas difficile, et même si mes repas était ecoeurant, il ne disait rien et continuait de manger.

Je sortis une fourchette en plastique dans le but de manger un peu de ma salade. Comme depuis mon enfance, je suis une dingue de pâtes, j'en fis une salade, rajoutant des oeufs, des tomates et des cornichons. Côté nourriture, je n'étais pas difficile, pour une fois. Comme je le pensais, Nalani se décida enfin à me parler de ses chansons. Je souris comme satisfaite. ▬ A vrai dire, oui, j’ai composé une chanson. Mais je n’ai pas envie de la proposer au producteur, elle n’est pas aussi parfaite que je le voudrais, en fait. Je ne le croyais pas un instant, toutes ses chansons étaient magnifiques, et tout très sentimentales. Je levais les yeux au ciel, finissant ce que j'avais en bouche pour lui répondre. ▬ Je suis certaine qu'une fois de plus, tu te sous estimes. J'avais tellement envie qu'il me montre à quoi ressemblait cette chanson qu'il disait non parfaite. J'avais envie qu'il me joue un morceau, comme si il le jouait pour moi. Mais je ne voulais surtout pas qu'il se referme, déjà qu'il avait hésité à en parler. Alors je me contentais de lui sourire, pour qu'il voit que j'étais sincère. ▬ C’est une chanson… d’amour… Il chuchota tellement sur la fin de la phrase que je faillis ne pas comprendre. Une chanson d'amour. Serait-il amoureux pour en parler avec gênes ? Habituellement, il me disait tout, et j'étais assez déçue qu'il ne me dise rien à propos de sa vie amoureuse. Je ne répondis pas, fixant mon regard sur ma salade.

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« elisabeth et nalani »

Je venais d’avouer à Elisabeth que la chanson que j’avais récemment composée était une chanson d’amour. Je l’avais dit très doucement, parce que j’avais assez peur qu’elle pose des questions ou pire, qu’elle me demande de la chanter. Ce n’est pas que je n’aime pas ça, mais je me sentirais trop gêné pour pouvoir la regarder encore dans les yeux. Je la regardais et le sourire sincère qu’elle arborait il y a de ça deux minutes à peine avait à présent disparu. Elle baissa le regard et le fixa sur sa salade de pâtes –délicieuse, soit-dit en passant. Avais-je dis quelque chose de mal ? Un silence s’installa et je ne me décidais pas à le briser.

Eli est une femme qui trouve tout le temps quelque chose à dire, spécialement quand moi je ne dis rien –ce qui arrive plutôt souvent. Mais là, rien, nada. Elle ne parlait pas. Je me contentais de manger ce que j’avais à manger, mais ce silence assez gênant commençait légèrement à me peser, surtout que je ne comprenais pas. « Eli, ça… ça va ? » Et là, comme une météorite arrivant sur le sol de la planète Terre, je percutais. Son sourire avait disparu lorsque j’ai avoué avoir écrit une chanson d’amour. Il y a deux raisons possibles à cette réaction. Soit, elle a compris que je parlais d’elle et elle ne ressent pas du tout la même chose. Soit, elle n’a pas compris et elle pense que je lui cache des choses. A vrai dire, je pense que les deux sont probables et en même temps.

Elle ne m’avait pas encore répondu et ma gêne redoubla. Pourquoi est-ce que j’ai parlé de cette chanson ? J’aurais tout simplement pu lui dire que je n’avais pas composé. Elle ne m’aurait certainement pas cru, mais elle ne m’aurait pas posé de questions non plus. « Eli, est-ce que j’ai dit quelque chose de mal ? » Cette fois-ci, je la regardais de façon interrogative. Peut-être que si je lui posais la question, elle me répondrait et je pourrais arrêter de faire des supposition dans ma tête.

« nalani and elisabeth »

Nalani avait composé une chanson. Nouvelle qui aurait du me remplir de joie, étant donné que je le soutenais à cent pour cent dans son métier et dans les chansons qu'il écrivait. Il avait un don pour la musique, et ses paroles étaient toujours sincères et pleines d'émotions. Et bien que niveau musique je n'y connaissais rien, je savais que mon meilleur ami apprecié le fait que je m'y interresse. De moins c'est la conclusion que je m'étais faite depuis toujours. Mais là, etrangement, tout était different. Pas que je ne sois pas heureuse pour lui, au contraire, mais les quelques mots qu'il chuchotère, m'avaient fait réfléchir : Nalani était-il amoureux ? Certainement, on écrit pas de chanson d'amour si on ne l'est pas. Mais la question était plutôt de qui. Il ne me parlait pas vraiment de ses fréquentations féminines, j'avais toujours pensé qu'il n'avait pas de relation stable -tout comme moi- ou qu'il ne se préoccupait que de sa musique. La preuvre que je m'étais trompée. Un silence de mort s'installa.

Alors qu'habituellement je relançais la conversation quand Nalani avait épuisé tout les sujets qui lui venait en tête, cette fois ce fut à son tour de parler en premier. Chose qui m'impression. ▬ Eli, ça… ça va ? Dit-il avait hésitation alors que je mélangeais ma salade depuis tout à l'heure sans même en manger. Je ne répondis pas. Ce n'est pas l'envie qui m'en empêcher, ni le courage, mais les mots ne venaient pas. Jamais Nalani et moi avions eu un moment pareil, c'est comme si depuis quelque temps on ne se comprenait plus. Il devait avoir une petite amie de son côté, et m'oubliait désormais pour lui écrire des chansons. De la jalousie. Je n'avais jamais été jalouse de toute ma vie. Ou peut-être avait-il dit ça dans le but de me mettre en colère ? Pour quelles raisons, c'était absurde. Il est vrai que ces temps ci je parlais enormement avec Zachary, le demi-frère de Nalani, mais pourquoi en serait-il jaloux ? Je divaguais. ▬ Eli, est-ce que j’ai dit quelque chose de mal ? Demanda mon meilleur ami, alors que le silence pesait lourd. Je me decidais finallement à le regarder dans les yeux. Je voulais savoir si depuis le temps j'avais manqué quelque chose. ▬ Nalani, il y a quelque chose que tu ne me dis pas ? Je l'avais dit comme une question, alors que c'était plus une affirmation qu'autre chose. J'attendais sa réponse. Je veux voulais savoir pourquoi il y avait soudain un malaise entre nous.

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« elisabeth et nalani »

Ma question flottait dans l’air, attendant une réponse. Le silence pesait de plus en plus lourd et cela me mettait vraiment mal à l’aise. Quand se déciderait-elle à parler ? Je vois sa bouche s’entrouvrir et je comprends donc qu’elle va enfin prendre la parole. « Nalani, il y a quelque chose que tu ne me dis pas ? » Je m’attendais à tout sauf à ça. Pourquoi répondre à une question par une autre ? Enfin bref, je comprends maintenant pourquoi elle avait stoppé toute conversation, elle pensait que je lui cachais des choses. Pourtant, je n’ai jamais plus sincère qu’avec elle et Zachary. Enfin, si on oublie la partie où je m’avoue à moi-même que je suis amoureux d’elle. Ce n’est qu’un détail n’est-ce pas ?

Mon regard se détourna d’elle pour regarder le paysage en face. Sa question me met mal à l’aise car je sais d’avance que je vais lui mentir (jamais de la vie je n’oserais lui avouer qu’elle me plaît). Le problème est que quand je mens, elle le remarque tout de suite. « Je ne te cache rien. » Je ne la regardais toujours pas et je savais que ça jouerais en ma défaveur. Je sentais son regard appuyé sur moi et je savais alors que je ne tiendrais pas longtemps. Je tournais lentement mon visage vers celle qui rythme mes rêves et elle ne clignait même pas des yeux. Elle m’avait déjà démasqué. J’essayais de soutenir son regard, sachant très bien que je ne tiendrais pas longtemps. « Bon, d’accord… » Je soufflais tout en déposant la flûte de champagne que je tenais toujours dans mes mains. « Je n’ai pas envie d’en parler, Elisabeth… » Avant qu’elle ne puisse répondre quoique ce soit, j’enchaînais. « Concrètement, je ne te cache rien, je te promets. C’est juste que… Il y a bien quelques petites choses qui me contrarient, mais je fais avec. Ne le prends pas mal, s’il te plaît… »

« nalani and elisabeth »

J'avais eu raison. Nalani me cachait bel et bien quelque chose. Je ne sais pas ce que ça concernait, ou qui ça concernait, mais je voyais bien qu'il ne voulait pas en parler. Alors il me mentit, et comme à son habitude tellement mal qu'un aveugle et un souird aurait pu s'en rendre compte. ▬ Je ne te cache rien. Je soufflais doucement, exasperée d'être au point que mon meilleur ami me mente. Depuis mon arrivée ici, il y a un peu plus d'un an, on ne s'était jamais rien caché. Et voilà qu'on allait de mensonge en mensonge. Quelle était la prochaine étape ? Qu'on s'ignore jusqu'à ce qu'un de nous deux ose faire le premier pas. Notre amitier avait changé. On avait changé, nous, nos habitudes, nos attitudes. Pouvais-je vraiment lui en vouloir alors que je m'amusais à draguer son demi-frère devant les yeux de Nalani, et à être plus souvent avec Zackary qu'avec lui. J'avais tout un coup l'impression d'agir comme une belle salope. Et je ne savais même pas pourquoi. Je regardais Nalani, et voulant prendre la parole, il me devança. ▬ Bon, d’accord… Reprit-il en remuant sa flûte de champagne comme si c'était un moment des plus stressant. Je ne me rendais pas encore très bien compte de la situation.

Je ne dis rien, sachant qu'il allait continuer à parler. L'anxieté s'empara rapidement de moi. Il ne dirait rien, en tout cas pas tant que je n'aurais pas pousser un peu. Je le connaissais bien à force. ▬ Je n’ai pas envie d’en parler, Elisabeth… Elisabeth. Il ne m'appellait que par mon surnom, Eli. Qu'il me nomme ainsi était mauvais signe, et je le dévisageais. Il ne s'étais pas rendu compte de ce qu'il avait dit, ou alors il le cachait, mais je savais toujours décrypté mon meilleur ami. Alors, qu'une fois de plus j'ouvrais la bouche dans le but de m'adresser à lui, il répliqua de plus bel. ▬ Concrètement, je ne te cache rien, je te promets. C’est juste que… Il y a bien quelques petites choses qui me contrarient, mais je fais avec. Ne le prends pas mal, s’il te plaît… Quelque chose clochait, j'en étais maintenant totalement certaine. Je compris qu'il parlait de moi et de Zackary, enfin ce fut la première chose qui me vint à l'esprit. Je bus un peu d'alcool, comme pour avoir du courage et parler. ▬ Je fais partie de ces choses qui te contrarient ? Demandais-je pour être sure que je ne me plante pas totalement. Je repris ensuite. ▬ Est-ce que j'ai fait quelque chose ... dis moi le si il y a un problème avec moi Nalani, je t'en supplie, dis le moi ... Répondis-je voulant approcher ma main de la sienne, mais cette dernière ne bougeait pas d'un poil. J'étais terrifié, je ne savais pas ce qui m'attendait.

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« elisabeth et nalani »

« Je fais partie des choses qui te contrarient ? » Elisabeth a toujours été une fille très perspicace. Elle comprend tout rapidement, elle est très intelligente. Cela m’a directement plu chez elle, mais je dois avouer que dans le moment présent, cela me dérangeait. J’aurais aimé qu’elle se contente de ce que je disais, pour une fois, et qu’elle ne comprenne pas que je parlais d’elle. « Est-ce que j’ai fait quelque chose… dis-moi le si il y a un problème avec moi Nalani, je t’en supplie, dis-le moi… » Elle s’arrêta de parler, mais dans ses yeux je voyais toute la supplication qu’elle voulait faire passer. Je ne savais pas quoi dire. Que répondre à ça ? En tout cas, je ne lui dirais pas que la vérité est qu’elle me plaît et que je suis énormément jaloux de mon demi-frère. Je me souviens soudain de ma rencontre avec cette jeune femme qui m’a plu au premier regard.

FLASHBACK

« Excuse-moi, je suis nouvelle en ville et je suis perdue. Peux-tu me dire où se trouve le supermarché ? » Je me retournai lorsque j’entendis cette magnifique voix. Je sortais de la faculté où j’exerçais ma dernière année de musicologie et le destin a décidé que je tombe sur la jeune femme la plus jolie qu’il ne m’ait jamais été donné de voir. Pourquoi ça m’arrive quand Zachary n’est pas là ? Il ne me croira jamais. « C’est par là, tu prends la prochaine à gauche puis tu prends à droite après la maison aux volets bleus et c’est dans cette rue-là. Il y a pour à peu près dix minutes de marche d’ici. » Elle se gratta la tête et se mit à rougir. C’est moi qui l’a met mal à l’aise ? C’est moi qui suis gêné pourtant, d’habitude. « C’est que… Mon sens de l’orientation s’est fait la malle quand je suis née… Tu pourrais m’accompagner, peut-être ? » Je me fais draguer par la plus jolie sirène du pays, je n’en crois pas mes yeux. « Bien sûr. Comment tu t’appelles ? » Nous nous mettions en marche vers le supermarché et je dois avouer que je suis super gêné d’être en sa compagnie. Je dois l’avouer, je suis timide et là, c’est encore pire, même si je m’efforce de le cacher. « Elisabeth, mais tu peux m’appeler Ely. Et toi, c’est comment ? » Nous tournions alors à la première à gauche. Pourquoi marchions-nous aussi vite ? « Nalani. » J’étais tellement gêné que je ne savais plus quoi dire, mais heureusement pour moi, elle faisait la conversation. Arrivés au supermarché, je connaissais son âge, son lieu d’habitation et d’autres choses superflues. Et je savais aussi qu’elle me plaisait énormément.

FLASHBACK

Tandis que je me rappelais cette rencontre que je n’oublierais certainement jamais, Elisabeth n’avait pas bougé ni parlé. Le silence se faisait toujours lourd et j’esquissais un sourire gêné –sourire qui était presque devenu mon sourire de prédilection, en passant. Il fallait que je lui répondre, et sans lui mentir cette fois-ci. « Zachary… C’est Zachary… Il… » Je laissais ma phrase en suspens, le temps de trouver les mots parfaits pour exprimer ce que je ressens, mais pas trop. Tout en réfléchissant, je me souvenais de la conversation que nous avions eue juste après qu’Elisabeth m’avoue qu’elle éprouvait une forte attirance envers lui.

FLASH BACK

« Comment tu peux me faire ça, sérieux ? T’es mon frère, merde ! » J’étais furieusement en colère. Zachary savait très bien qu’Ely me plaisait et que je ne voulais qu’une seule chose : elle. Je passe tout mon temps avec elle et je me rends bien compte que je parle d’elle à longueur de journée. Et lui, bien qu’il soit au courant de tout ça, en profite pour la draguer OUVERTEMENT. « Pourquoi tu le prends comme ça ? Je n’ai rien fait de mal, ’Lani. » Il se fout de moi ? IL SE FOUT DE MOI ? Il fait l’innocent et ça me tape sur le système. « Ne m’appelle pas ‘Lani, je parle sérieusement, Zachary. Tu sais très bien ce que je ressens pour elle, et toi tu essayes de la mettre dans ton lit, comme toutes les autres ! » Maintenant il me regardait, l’air embêté, mais je m’en fichais. « Et tu connais le pire ? Ely est venue me voir, puisque je suis son « meilleur ami » en me disant que TU lui plaisais beaucoup ! Comment tu peux me faire ça ? T’es censé être mon frère, mon meilleur ami et t’es celui qui me poignarde en plein cœur. » Il s’asseyait et soufflait. Je comprenais qu’il se sentait coupable, mais ce n’était pas une raison. Peut-être que s’il ne l’avait pas draguée, elle ne m’aurait jamais dit ça. Pourquoi le mec timide c’est toujours le meilleur ami de la belle ? « J’suis désolé p’tit frère, ce n’était pas intentionnel. Je ne pensais pas qu’elle me prendrait au sérieux et que tu l’avais autant dans la peau. Ce n’est même pas mon type de fille, en plus. » Comme je ne reste jamais fâché très longtemps avec lui, je décidais de passer l’éponge mais dans ce cas-là, je vais devoir montrer à Ely que j’aimerais un peu plus que de l’amitié entre nous deux. Ça ne va pas être facile.

FLASHBACK

Rien que me rappeler cette conversation m’énervait. Cela me donna du courage. « La vérité c’est que… Je me sens délaissé… Ces derniers temps, tu ne fais que me parler de lui, tout le temps. Ce n’est plus comme avant. Entre nous, il y avait tellement de choses ! Maintenant, il y a… Zachary. Dans tous les sens du terme. Il te plaît, je le sais, tu me l’as dit. Et lui, il passe son temps à te draguer, c’est flagrant. Et après ? Vous allez finir en couple et je serais « Nalani, le porteur de chandelle », je le sais. C’est comme ça que ça se passe partout, pourquoi je serais une exception ? Bah, Nalani le porteur de chandelle, il en a marre d’être mis de côté, d’être la roue de secours. Mais en même temps, je n’ai pas envie de jouer au Caliméro. Je ne suis pas le plus à plaindre, après tout, je me dis qu’il y aura toujours pire que moi mais… » Mais rien, j'hausse les épaules. Il n’y avait pas de suite, je n’avais plus rien à dire. Nalani le porteur de chandelle se rebelle.