I don't wanna miss anything I will share the air I breathe.

Il devait sans doute être midi, mais je n’avais pas faim. J’étais comme vide, vide de sensations. Je n’avais besoin de rien, je ne voulais rien, et cela me rendait perplexe. Ces derniers temps, j’avais perdu l’envie de manger. Que m’arrivait-il ? Je ne comprenais pas. Et cette étrange sensation en moi me rappelait les mêmes sensations que j’avais eues à New York. Mais je ne voulais pas revivre cette vie frénétique et destructrice, je ne voulais plus. Alors pourquoi mon corps me disait le contraire ? Pourquoi voulait-il arrêter de se nourrir ? Je n’avais pourtant aucun objectif, et je ne voulais pas être maigre. Il fallait que je me force à manger, je ne voulais pas mourir de faim. Alors j’achetai un sandwich dans un petit magasin du coin, avant de me balader à la plage. Il faisait plutôt froid ce jour-là, et le vent frappait tellement fort que mon corps frêle faillit défaillir à plusieurs reprises. J’avançais avec peine dans le sable froid. Il n’y avait pas beaucoup de monde à la plage. Il faut dire que ce n’était pas un temps à sortir. Moi, j’aimais bien me promener toute seule, sans que personne ne me voie. C’était comme si je régnais sur ce paysage si magnifique à mes yeux. Des nuages commencèrent à se faire voir au loin : je n’allais sans doute pas pouvoir rester longtemps ici. Mon visage fut un peu attristé par ce temps, il fallait donc que je profite rapidement de la plage avant qu’une averse s’abatte sur moi.

Je ne savais jamais quoi faire de mes journées. On était mercredi, et je ne travaillais pas au muffy’s ce jour-là. Je me baladais constamment dans les rues d’Arrowsic, sans objectif, sans nulle part où aller, comme un vagabond errant. J’étais pathétique. J’aurais aimé donner à un sens à ma vie, mais j’avais l’impression qu’il n’y en avait pas. Je me contentais de respirer. J’étais inutile dans ce monde, et cette sensation m’attristait de jour en jour. Pourtant, je voulais vraiment faire quelque chose de ma vie, mais je ne savais pas quoi. Je soufflais un coup. J’en avais vraiment marre de m’apitoyer sur mon sort. Il fallait que je trouve quelque chose à faire, et vite ! Les vagues glacées me réveillèrent de mes pensées. J’en avais oublié que m’étais approchée de la mer. Celle-ci était si froide et personne n’avait envie d’y aller. Personne n’avait envie d’y tremper les pieds. Elle était comme inutile. Soudainement, je me reconnus dans cette mer, et je souris à cette pensée. Je m’assis donc sur le sable, laissant mes pieds aux vas-et-viens des vagues. J’entendis des pas venir en ma direction, et je ne bougeais pas d’un cheveux, préférant profiter de l’air froid du paysage.