Life is like a maze...when I'm flippin' through the pages.

JENKINS, Ruth Eleanore

NOM Jenkins. ۱ PRÉNOM(S) Ruth Eleanore. ۱ ÂGE 24 ans. ۱ ORIGINE Anglaise. ۱ STATUT CIVIL célibataire. ۱ OCCUPATION Fleuriste/ Bénévole en maison de retraite et garderies. ۱ GROUPE Filthy Youth. ۱ AVATAR ?. ۱ CREDITS ?.

On dit que le destin frappe toujours trois fois.

« Mon père, comment expions-nous toutes nos fautes ? »

A cet instant, le visage du vieillard me parut disparaitre dans un nuage d’encens, à la manière de l’énorme chenille bleue qui ornait les pages de mes vieux livres d’enfant. Je m’attendais d’ailleurs à voir ses traits réapparaitre dans un sursaut, mi- homme mi- fantôme. Mais il n’en fit rien et c’est finalement d’une voix dure qu’il brisa le silence, chassant la fumée du bâtonnet qu’il venait d’allumer.

« Jenkins, qu’as-tu encore fait ? »

Je n’ai jamais été douée pour rédiger un journal ou quelque mémoire que ce soit. La simple idée de poser des mots sur ce qu’avait été ma vie, sur ce que je ressentais ou ce que j’étais, me terrifiait. Et me terrifie encore. C’était comme sceller la réalité par un constat daté qu’aujourd’hui quelque chose c’était produit. On a longtemps pensé que le petit carnet noir que l’on m’avait offert pour mes huit ans était resté vide faute de trouver des choses à y dire. La vérité est que depuis ce jour-là j’ai jeté la clé.

Je ne suis pas non plus une grande littéraire et même si les mots me touchent, je ne sais les formuler sans complexes. Les remarquables œuvres censées illuminer la conscience propre de l’être ne m’ont jamais parlé. Ce n’est pas par manque d’intelligence que je n’en saisis pas le sens mais plutôt car j’ai l’impression qu’elles manquent de sincérité, ils se cachent trop derrière de grandes phrases. Ma vie était/est aussi cruelle que les sous-entendus des contes pour enfants. Et ils ne vous mentent pas en vous faisant croire aux dragons ou au repentir de la méchante sorcière. Non, ils ne sont là que pour un déguisement plus plaisant de la triste réalité de ce bas-monde. Suis-je à blâmer de préférer un croquemitaine à un tueur d’enfants ? La vraie nature des monstres est de faire du mal. Ce n’est pas celle de l’être humain.

Mais c’est devenu la mienne.

Listen up kids.
Once upon a time, there was a teddy bear in a large magic forest.

Il était une fois dans une magique et immense forêt lointaine, un ours en peluche. Cet ours n’était pas seul car il avait une famille : maman ours qui restait à la maison, papa ours qui travaillait dur pour nourrir toute la famille et bébé ours, qui était haut comme trois pommes. Tous vivaient dans une grande cabane en bois et au milieu de tout ça Teddy bear se sentait heureux. La famille ours était même très pieuse et tous les dimanches ils prenaient le chemin de terre pour l’église et donner les aumônes. Il n’y avait tellement rien à dire que les pages de l’histoire seraient restées désespérément vides d’intérêt si par une belle journée le soleil n’avait pas arrêté de briller entre la cime des arbres du jardin.

« Tu peux surveiller ton frère cinq minutes ? Le four sonne. »

C’était un après-midi d’été comme on en connait beaucoup dans une vie. La lumière éclaboussait le carrelage et la baignoire dans laquelle bébé ours et Teddy bear barbotaient. Maman ours préparait un gros gâteau pour l’anniversaire de Teddy, alors elle se hâta dans les escaliers pour ne pas devoir manger du charbon. Les deux petits jouaient dans l’eau à celui qui explorerait les fonds marins mousseux le plus longtemps. Il s’avéra que bébé ours était le meilleur à ce jeu-là.

Il n’y a pas d’adjectif superlatif pour exprimer le hurlement de ma mère à cet instant. Dans les jours qui suivirent la forêt n’eut plus rien de magique. Puis du haut de mes huit ans, espérant naïvement effacer et sceller ce que j’avais fait, j’ai jeté la clé dans la tombe. Littéralement.

Oui, la forêt n’avait plus rien de magique et la vie avait définitivement changé pour la famille. Plus personne ne parlait. Maman ours et papa ours inconsolables ne purent agir autrement qu’en humains meurtris et malgré qu’ils chérissaient ce qu’il leur restait, ils punirent à petit feu Teddy bear de leur indifférence. Lorsque l’enfant ramenait des mauvaises notes, il allait au coin. Tous les mercredis il fréquentait maintenant l’église pour apprendre auprès du gentil prêtre ours la vérité sur le monde. Même la maitresse semblait perdre de l’intérêt dans l’éducation de Teddy qui écoutait de moins en moins en cours et se coupait de ses petits camarades.

Je n’en ai jamais voulu à mes parents. A dire vrai depuis ce jour ma vie prit le chemin du purgatoire que je méritais. Et cela aurait pu s’arrêter à un navrant concours de circonstances, une tragédie qu’une enfant de huit ans ne saurait s’assigner comme fardeau. Et pourtant j’ai bel et bien des choses à dire qui auraient pu remplir ce carnet si je l’avais pu et souhaité.

J'ai traversé plusieurs fois le miroir de la faute.

Ma mère quitta mon père cinq ans plus tard. Ils n’avaient plus rien à se dire. Moi qui restai seule avec lui n’avais pas beaucoup plus à discuter. J’étais une adolescente de 13 ans renfermée. « Comme le sont la plupart des ados à cet âge-là. » disait ma grand-mère conciliante. Mais le malaise avec lequel j’avais grandis s’estompa quand j’entrai au lycée. J’avais renié l’église, je m’étais même reniée moi-même dans l’extraversion. C’est à peu près à ce moment-là que j’ai commencé à prendre de la drogue. Au final le destin n’avait rien prévu d’original pour moi, j’allais finir comme tous ces jeunes paumés à cause d’un malheureux malentendu. Vous savez, ceux qui sont plus bruyants que les autres, que l’on croise souvent dans les coins craignos la clope au bec un peu débraillés et que l'on regarde l’œil critique, en se disant que finalement notre sort est pour le coup plus attrayant. J’ai souvent cru plus jeune que s’ils se détruisaient ainsi, c’est qu’ils devaient être bien cons. Mais au final j’ai compris que lorsque-vous avez la certitude que vous ne deviendrez jamais quelqu’un de bien, vous abandonnez tout espoir et toute faculté neuronale.

Teddy bear avait bien grandit et commença à explorer la forêt maudite beaucoup plus loin jusqu’à en toucher les limites. Avec d’autres amis ours ils faisaient des fêtes secrètes dans lesquelles ils partageaient champignons, poudres et calumets magiques. L’ours avait oublié comment était vraiment la réalité, l’ours s’amusait jusqu’à oublier ses malheurs et sa propre existence. Pourtant parfois elle le rappelait à l’ordre en un seul mot : scolaire. L’école ce n’était pas vraiment ce qu’il y avait de plus drôle et l’ours détestait la biologie, préférant lancer la grenouille à disséquer sur ses camarades de classe. Il y avait d’ailleurs une camarade en particulier que l’ours affectionnait –dans le mauvais sens- beaucoup. Cette ourse-là Teddy ne ratait aucune occasion de lui causer des malheurs. Renverser son sac, son goûter, l’insulter, lui voler son petit-ami... Teddy bear avait tout fait sans trop savoir pourquoi d’ailleurs, il y avait quelque-chose dans cette ourse-là qui ne lui revenait pas.
Pendant tout le lycée Teddy bear s’évertua à renouveler l’opération plusieurs fois et déranger si bien la vie de l’ourse qu’un jour la providence -ou plutôt le fait accompli- frappa une seconde fois.

Je ne sais pas ce que j’avais dans la tête ces années-là, à vrai dire pas grand-chose je suppose, ou peut-être au contraire que trop de pensées se bousculaient en moi pour être cohérentes. Quand j’ai appris le lendemain que Tina s’était suicidée d’une balle dans la tempe avec le revolver de service de son père, je n’ai pas pu ignorer que c’était moi qui avais appuyé la détente. Mon karma commençait à devenir sérieusement incurable. Cet événement de plus me conforta dans la défonce et le mal-être tant et si bien que je ratai mes examens pour la seconde fois et vis les portes d’un monde peut-être meilleur se fermer définitivement devant moi. La seule chose positive que j’avais réussie jusque-là était de passer mon permis et ma voiture que dans un élan surhumain de générosité mon père et ma grand-mère avaient cofinancé.

Il y avait bien longtemps maintenant que Teddy bear n’était plus un enfant. L’ours survivait tant bien que mal de petits boulots et n’avait de comptes à ne rendre à personne. Personne ne prêtait gère à l’ours de toute manière. Son petit monde avait bien changé et se durcissait de jours en jours. Joindre les bouts n’était pas si facile et Teddy pensait à ce lointain passé ou son papa et sa maman devaient faire de même pour le bonheur de tous. Il avait au moins le réconfort de se dire qu’il n’avait que lui-même à subvenir. L’ours avait l’âge des responsabilités qu’il n’aurait jamais et avait gardé l’immaturité parfois touchante de ses premiers pas. La pire erreur de Teddy bear fut sans doute de garder contact avec ses anciennes mauvaises connaissances. Sans attaches et libre par la juridiction, l’ours alla trainer ses pattes du côté de l’écosse et suivit ses vieux amis. Là-bas ils recommencèrent leurs soirées sans lever de soleil comme au bon temps. Des fêtes avec des inconnus, des boissons aux effets tout aussi néfastes que les champignons qu’ils partageaient dans leurs jeunes années. Au moment où la nuit était plus qu’avancée, notre ours se dit qu’il était temps de partir. S’il ratait le travail cela serait problématique pour la fin de mois. Insérant les clés dans sa camionnette, il démarrait en trombe et se dépêchai dans les ténèbres. En bordure de la ville, il y avait une grande route sombre qui serpentait dans un bois. Teddy bear connaissait encore mal le chemin et pesta dans le noir en appuyant l’accélérateur. Lorsqu’il se rendit compte qu’il avait fait une boucle et qu’il était revenu à son point de départ, il était déjà trop tard pour espérer gagner la course. La plupart des ours alentours étaient déjà partis plus dans la forêt ou étaient trop occupés à se défoncer pour remarquer que l’un des leurs qui manquait à l’appel dormait pour toujours sur le bord de la route.

Avant même de réaliser ce qu’il venait de se passer, j’avais déjà accompli ce qui en fait hurler beaucoup de dégout lorsque ce genre de fait divers est annoncé aux informations : à savoir, la fuite devant l’homicide involontaire d’un innocent. Je ne sais pas quelle lucidité, quel instinct de survie surnaturel à agit cette nuit-là, mais je suis allée au plus loin des lochs d’Ecosse isolés. J’ai vidé mon bidon d’essence de rechange sur la voiture et j’ai lancé de loin mon zippo sur le tout. La voiture puait la mort et l'odeur de sang carbonisé me fit rendre tout ce que je pouvais sur le sol. Je n'éprouvais que honte, solitude et horreur. J’ai regardé la carcasse brûler pendant de longues heures. La déflagration m’avait secouée et la colonne de fumée noire qui s’élevait dans le petit matin finit par me faire prendre peur et je me suis enfuie à nouveau. J’ai marché la journée entière loin des routes, me persuadant que de toute manière personne ne m’avait vu, personne n’aurait assez de neurones encore intacte d’héroïne pour songer une seule seconde à dénoncer ma culpabilité. A l’approche de la nuit j’ai finis par rejoindre la route déserte. Je n’ai croisé aucune âme. Plus tôt dans la journée, j’avais entendu au loin les sirènes de police et ce son strident m’avait indiqué que quelque part, une autre mère pleurait son fils. Vers deux heures du matin les lumières de la ville scintillèrent au loin. J’étais exténuée et la première porte d’auberge venue fut bien accueillie. Dès le lendemain, je prenais le premier bus pour Londres.

And the Teddy bear knew no happy end and no everlasting love.
The end kids.

« On n’expie pas des péchés comme les tiens mon enfant, ils sont impardonnables. »

Devant mon absence de réponse, il finit par me répéter sa phrase préférée d’un ton las. Bien qu’ignorant les pêchés qui m’incombent, je ne doutais pas que cet homme saint savait pressentir combien j’avais un mauvais karma.

Lorsque je suis rentrée à Londres je suis allée chez moi faire mes valises. J’avais peu de choses aussi je ne pris que le nécessaire ainsi que toutes mes économies, c’est-à-dire peu là aussi. Ma vie au creux d’une vieille malle, j’ai fait un arrêt par l’église. Cela me paraissait des siècles mais pourtant en pousser la porte me fut comme familier. Le vieux prêtre de mon enfance officiait toujours, plus vieux que jamais. Je n’avais aucune intention de dénoncer mes fautes et de me confesser. Je n’en avais pas la force. Faible âme terrifiée en la maison divine. Ma question lui avait peut-être parue stupide, et elle l’était. N’importe qui aurait un minimum une idée sur la réponse. Mais j’avais envie de l’entendre de sa bouche, comme si quelque part, il me pardonnait mon ignorance et m’offrait une seconde chance pour ne pas finir par me jeter de l’autre côté de l’arma-gauche.

« Cependant, si tu fais le bien autour de toi, je pense que tes péchés te seront plus supportables. »

Sans-doute avais-je pour la première fois un début de réponse sur ce que je pouvais faire de ma misérable vie. Faire le bien pour atténuer un tant soit peu les horreurs que j’avais commises. Aussi, pour la première fois eussé-je aussi envie de vivre un peu pour moi, vivre une vie normale, voir ce qu’il y avait au-delà de ce que je connaissais. Partir loin d’ici. La solution se résuma en un aller simple pour les Etats-Unis. Coup du destin, j’avais juste assez. Aucune marche arrière possible, tant mieux.

Je ne sais plus vraiment comment il y a deux ans j’ai atterrit ici, à Arrowsick. Mais tout ce que je peux dire c’est que tout a commencé à changer petit à petit en bien pour moi. J’ai un travail, des responsabilités et des gens à qui je peux me rendre utile. Et si je ne me suis pas encore sociabilisée et que je n’ai pas encore vraiment décroché des mauvaises substances, pour la première fois, je sais ce qu’est l’espoir.

Il m’est étrange de me dire que j’ai tenu si longtemps moi qui me pense si faible. Que je ne me suis pas jetée sous un train à la première occasion venue. Sans doute ma vraie victoire est-elle celle-ci.

Le destin frappe toujours trois fois.

1

2

3

Voilà, le compte y est.
Dieu ne m’aime pas.
Moi non plus je ne l’aime pas.
Alors j’ai levé mes mains tachées de sang vers le ciel

Et je lui ai fait un fuck.

Credits image : http://ud0n.deviantart.com/

PSEUDO OU PRÉNOM Heresy. ۱ ÂGE 20. ۱ COMMENT AS-TU OUVERT LA PORTE DE THUB ? De partenaires en partenaires via une recherche désespérée. ۱ TU LA TROUVES COMMENT LA DÉCORATION CHEZ NOUS ? Pas mal, mes yeux on dit merci après avoir saignés sur le look d'autres forums. ۱ PARLE MAINTENANT OU TAIS-TOI À JAMAIS Hum comme je suis en troisième année de licence et que j'ai des études hardos, m'en veuillez pas si parfois je manque à l'appel ou si je répond à deux à l'heure, je ferais du mieux que je peux pour tout concilier ! Sur ce, je ne mords pas alors bons baisers de russie ! ۱