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 you are my medicine, when you're close to me - r.

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MessageSujet: you are my medicine, when you're close to me - r.    you are my medicine, when you're close to me - r.  EmptyLun 29 Aoû - 23:58

Je ne pensais qu'à elle. Je ne pensais qu'aux derniers mots qu'elle m'avait dits avant de cruellement disparaître. Puis moi, j'étais resté assis sur le banc de parc, à la regarder s'éloigner, comme un pauvre con. Pourquoi avais-je fait ça ? Pourquoi ne m'étais-je pas levé, pourquoi ne lui avais-je pas dit qu'elle avait raison, qu'elle pouvait avoir confiance en moi ? Parce qu'elle ne le pouvait pas. Je ne pouvais me résoudre à la laisser se jeter dans la gueule du loup et ce loup, c'était moi. D'un autre côté, je tenais énormément à elle, sachant toutefois que nous ne pourrions plus jamais être amis, désormais. Nous avions une histoire trop grande, trop compliquée, qui s'était écrite en quelques jours à peine et qui me semblait tellement loin d'être achevée. Je ne pouvais pas la laisser me filer entre les doigts, pas comme je l'avais fait au parc il y avait maintenant trois jours de cela. J'avais discuté avec Abbey, nous avions parlé de Louanne, de moi, de ce que je voulais. Mes idées s'étaient un peu clarifiées, mais je nageais encore dans le brouillard malgré tout.

Mais je voulais la revoir. Il fallait que je la revoie pour savoir ce que je voulais. Quand je croiserais son regard, je saurais. C'était une question d'instinct. Mais comment la revoir sans que ça ne paraisse intentionnel ? Je ne voulais pas qu'elle pense que je la suivais partout où elle allait, mais elle faisait tellement d'heures à l'hôpital qu'elle ne vivait pratiquement plus dans la maison de ses parents. Je réfléchissais depuis trois jours à une stratégie. Finalement, désespéré, au fond du gouffre, à court d'idées, j'avais fait le truc le plus stupide jamais fait pour une fille.

« AOUCH ! AAOUCH ! PUTAIN DE MERDE. » Dis-je en me tordant de douleur après avoir foutu mon poignet sur un rond allumé au maximum. J'avais les larmes aux yeux. J'éteignis le rond, je pris mes clés de voiture, et je quittai l'appartement en direction des urgences. Je fus à l'admission en moins de trente secondes lorsque les préposées constatèrent l'état de mon poignet, brûlé au je-ne-sais-combientième-degré. Une infirmière arriva dans la salle où on m'avait placé, elle sortit des tas d'instruments afin de faire taire la douleur, voyant mon air malade et blanc. J'avais très mal. J'avais la tête qui tournait. Je parvins tout de même à garder mon idée en tête lorsque je m'adressai à la dame qui tentait de savoir qu'est-ce qui s'était passé : « Je voudrais mademoiselle Ginsberg comme infirmière, c'est possible ? » L'infirmière me signala que Louanne était déjà occupée sur d'autres cas, qu'elle n'avait pas le temps, et que je n'avais pas le temps de l'attendre non plus avec une blessure pareille. « Je refuse d'être traité par une autre infirmière que mademoiselle Ginsberg. » Dis-je d'un ton sérieux, menaçant. La dame se leva, exaspérée, frustrée, et se rendit à la réception où je l'entendis téléphoner. Elle s'adressait à Louanne, elle lui demandait de venir dans l'aile où j'étais, dans telle salle, parce qu'un patient la réclamait alors qu'il devait être traité immédiatement. Elle devait donc descendre le plus vite possible. J'eus un sourire malgré la douleur. J'allais la revoir. Et savoir.
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MessageSujet: Re: you are my medicine, when you're close to me - r.    you are my medicine, when you're close to me - r.  EmptyMar 30 Aoû - 18:28

Natacha venait de la bipper. Louanne se dirigea vers le téléphone commun dans le couloir, juste au dehors de la chambre du patient qu’elle était en train de surveiller. Apparemment un fou furieux à la main complètement brûlée ne voulait qu’elle ; l’infirmière soupira. Ce n’était pas si rare que ça, les infirmières avaient des rapports tellement plus fréquents avec les patients que les médecins que souvent, c’était d’elles dont on se souvenait le plus et c’est vrai qu’un hôpital peut souvent inspirer la peur ; la présence d’une personne connue aide parfois les angoissés. Les infirmières étaient donc plutôt habituées à ce genre de situations saugrenues (mais quand on traitait des gens qui avalaient une boîte complète d’allumettes, peu de choses pouvaient vraiment choquer) et Louanne vérifia que son patient avait bien pris l’ensemble de ses médicaments avant de prendre congé.

Elle sortit de l’ascenseur et d’un pas décidé qui ne rendait pas compte des heures qu’elle venait de passer de garde sans fermer l’œil mais de la quantité de café qu’elle avait consommé, elle se dirigea vers la salle de suture B24 dans laquelle devait se trouver le fameux brûlé. « Ray ?! » Elle se tint une seconde dans l’encadrement de la porte, interloquée, avant que son regard ne glisse vers sa brûlure qui alarma immédiatement ses gènes d’infirmière. Elle attrapa rapidement une paire de gants qu’elle enfila avec la dextérité de l’habitude et approcha un tabouret de la petite table où sa main reposait. Natacha avait déjà mis en place le chariot d’intervention et Louanne s’assit devant Garrett avant de regarder de plus près son poignet à l’aide de ses doigts délicats. « Mais comment tu t’es fait ça ? » Elle leva les yeux vers lui et le vit, pâle à cause de la douleur. Elle pinça ses lèvres et ouvrit un sachet de compresses. « Ca va te faire du bien, » elle appliqua une pommade censée calmer la douleur et couvrit l’ensemble des mêmes compresses. « On va les laisser quelques minutes. » Elle se tourna vers son chariot et déballa une série de petits outillages qu’elle comptait utiliser par la suite. Elle n’arrivait pas à croire qu’il soit à l’hôpital. Un accident pouvait arriver à tout le monde, mais quand même. « Tu aurais pu m’appeler si tu avais voulu me revoir tu sais, pas besoin de faire ça ! » Elle lui adressa un sourire rieur qui s’estompa après quelques secondes où il ne répondait pas. Elle pâlit à son tour. « Tu… » Elle plongea son regard dans les yeux de Garrett. « Tu ne t’es pas fait ça… exprès ? » Toujours rien. « Ray ! » (elle reprenait le défaut des parents de Garrett qui utilisaient toujours son prénom officiel pour leurs remontrances) Louanne secoua la tête, c’était trop fort. Il enchaînait les actions délirantes. Mais de là à s’infliger une brûlure au second degré ! « Tu aurais pu venir toquer chez moi, me suivre au supermarché, même clouer un pigeon mort sur ma porte aurait été moins con ! »

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MessageSujet: Re: you are my medicine, when you're close to me - r.    you are my medicine, when you're close to me - r.  EmptyMer 31 Aoû - 0:13

J'attendais depuis quelques minutes à peine – environ deux ou trois – quand j'entendis la voix de Louanne de l'autre côté du cadre de porte. Elle se tenait là, dans l'encadrement, visiblement surprise de me voir là. « Ray ?! » Avait-elle dit, ce qui m'avait fait relever la tête, moi qui fixais ma brûlure depuis que cette Natacha était partie. Retrouvant son instinct d'infirmière, mon amie d'enfance s'approcha rapidement de moi, enfila des gants, tira un tabouret pour s'y asseoir à mes côtés, tira le chariot vers elle, et me posa la grande question existentielle. « Mais comment tu t’es fait ça ? » Je soupirai légèrement. J'avais envie de rire et de pleurer à la fois : cette situation était douloureuse mais tellement ironique. « Un rond du poêle était encore allumé et je me suis appuyé dessus, j'étais distrait … » Faux, complètement faux. J'avais prémédité l'accident, j'avais tout prévu, tout calculé. Ça y est, j'étais fou, et à cause d'une femme en plus, chose que je m'étais interdite quand j'étais gosse.

Je fronçai légèrement les sourcils, ayant encore atrocement mal. J'avais hâte qu'elle fasse quelque chose, putain. Comme si elle avait lu dans mes pensées – ou plutôt sur mes expressions faciales -, Louanne me couvrit la blessure de compresses. « Ca va te faire du bien, » Je retins un gémissement de douleur, tout en reculant légèrement d'elle, par réflexe. Je pris une grande inspiration. « Pour le moment ça fait plus mal qu'autre chose ! » Et elle ne m'apporta pas de bonnes nouvelles. « On va les laisser quelques minutes. » En espérant que l'effet apaisant arriverait bientôt.

La jeune femme me sourit légèrement, un regard malicieux et espiègle, et me sortit une phrase similaire à celle que je lui avais lancée à propos des fusibles. « Tu aurais pu m’appeler si tu avais voulu me revoir tu sais, pas besoin de faire ça ! » J'eus un petit rire étouffé, qui ne dura qu'une fraction de secondes. Rire qui voulait cacher la vérité. Elle comprit bien rapidement. « Tu ne t’es pas fait ça… exprès ? » Je baissai les yeux, un faible sourire au visage. Je ne les relevai vers elle que lorsqu'elle cria mon nom. Elle semblait dépassée par les événements : et avec raison. J'allais avoir une énorme cicatrice ressemblant à une gigantesque tâche brune sur toute la largeur de mon poignet. Génial. « Tu aurais pu venir toquer chez moi, me suivre au supermarché, même clouer un pigeon mort sur ma porte aurait été moins con ! »

J'hochai la tête lentement, ne perdant pas ce faible sourire qui ne voulait rien dire sur mes lèvres. « Je sais, c'était complètement stupide, je sais pas à quoi je pensais … J'ai pas eu le courage de venir te voir de façon intentionnelle … Enfin, là ce l'était quand même, mais t'étais pas supposée le savoir … C'est raté. » Je pris une autre grande inspiration, destinée à me donner du courage. « Écoute, Louanne … je suis … je suis désolé. J'ai vraiment été un pauvre con, sur toute la ligne. » Je pris une pause, la douleur me faisant crisper le visage. Je respirais rapidement, essayant de contrôler mon corps qui luttait contre le mal. « Ce que tu m'as dit m'a beaucoup fait réfléchir … » Une autre pause. Ça devenait insupportable. « Si tu es prête à me faire aveuglement confiance … je ne vois pas pourquoi je reculerais … mais t'auras été prévenue … » Je la regardai, avec mes grands yeux tristes mais qui espéraient qu'elle me donnerait une réponse qui allait me satisfaire, et peut-être m'apaiser.
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MessageSujet: Re: you are my medicine, when you're close to me - r.    you are my medicine, when you're close to me - r.  EmptyMer 31 Aoû - 1:14

« Un rond du poêle était encore allumé et je me suis appuyé dessus, j'étais distrait … » Elle avait froncé les sourcils. Elle savait Garrett maladroit et lunaire mais pas à ce point-là. Il renversait son café, faisait tomber un pot de fleurs mais jamais il n’en venait à se couper un doigt en bricolant ou à s’électrocuter en réparant ses fusibles. Elle essaya d’être la plus douce possible pendant ses manipulations mais avec une brûlure pareille, c’était difficile de ne pas faire mal, voire très mal. Ce que Garrett confirma en se plaignant comme un enfant. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne il détestait les bobos et hurlait jusqu’à en pleurer quand on le désinfectait. Louanne était au contraire captivée par les picotements, sa mère lui avait dit que c’était ce qui tuait les microbes. Maintenant, elle avait appris qu’il faut parfois souffrir pour éradiquer ce qui fait mal, traiter le mal par le mal jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien que les tissus sains.

Elle venait de s’énerver contre lui pour lui souligner la bêtise de son action mais voilà qu’il la regardait toujours avec un mince sourire sur les lèvres. Il semblait ne plus jamais s’en départir, de ce sourire qu’il ne faisait pas lorsqu’ils étaient plus jeunes. Comme un masque, une carapace, une cicatrice. « Je sais, c'était complètement stupide, je sais pas à quoi je pensais … J'ai pas eu le courage de venir te voir de façon intentionnelle … Enfin, là ce l'était quand même, mais t'étais pas supposée le savoir … C'est raté. » « En effet. » Elle continuait son déballage, alignant minutieusement une bassine en métal, une petite pince et un tas de nouvelles compresses. « Écoute, Louanne … je suis … je suis désolé. J'ai vraiment été un pauvre con, sur toute la ligne. » Elle ne sut plus très bien de quoi il parlait, alors elle se tourna vers lui pour voir que la crème mettait du temps à faire effet. Elle commença à s’inquiéter. « Ce que tu m'as dit m'a beaucoup fait réfléchir … » « Garrett… » Parlons en plus tard. « Si tu es prête à me faire aveuglement confiance … je ne vois pas pourquoi je reculerais … mais t'auras été prévenue … » Louanne se pinça les lèvres et expira lentement. Elle ne savait pas quoi dire. Clairement, ce qu’il avait fait pour venir lui dire ça, c’était complètement dérangé, c’était n’importe quoi. Elle regarda de nouveau son poignet, souleva légèrement une compresse comme pour se rappeler de la douleur qu’il endurait juste pour elle ; à cause d’elle.

« Je… » Elle releva les yeux vers Garrett, les baissa encore et finalement se leva. « Je vais chercher un médecin pour avoir un avis sur ta blessure. J’ai pas le pouvoir de te prescrire des analgésiques. Je… Je reviens. » De l’air. C’était trop, beaucoup trop, cela avait commencé par un simple flirt, elle se pensait confiante au début, mais c’était d’une vraie relation dont il parlait, il s’était mutilé pour elle, ce n’était plus une simple histoire de baise… si jamais ça en avait été une.

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MessageSujet: Re: you are my medicine, when you're close to me - r.    you are my medicine, when you're close to me - r.  EmptyMer 31 Aoû - 1:44

Elle trouvait que j'avais exagéré. Voilà, je venais de lui foutre la trouille. En même temps il fallait la comprendre. Je venais carrément de me mutiler pour la seule raison de pouvoir la voir sans avoir l'air de trop pousser. Merde, ce que je pouvais être con. Un jour je la quittais après une des meilleures baises de ma vie, l'autre jour je venais lui dire qu'elle ne pouvait pas me faire confiance, et là je me brûlais la main juste pour revoir ses beaux yeux ? Quel genre d'imbécile fait ça ? Quel genre de connard indécis s'embarque dans une telle montagne russe ? Ça ne faisait plus aucun sens, je ne faisais plus aucun sens. Si je ne voulais rien de trop sérieux pour le moment avec Louanne, pourquoi agissais-je comme un psychopathe obsédé par elle ? Et la voilà qui prenait peur et qui fuyait, à son tour. Décidemment, nous n'arriverions jamais à nous arrêter à la même place, elle et moi. Nous étions en constante course. Elle me courait après, je lui courais après, prochaine étape nous allions tous les deux courir dans la direction opposée.

« Je vais chercher un médecin pour avoir un avis sur ta blessure. J’ai pas le pouvoir de te prescrire des analgésiques. Je… Je reviens. » Dit-elle tout en se levant de son tabouret et en quittant la pièce. Je me sentais trop idiot pour la rattraper, mais je savais que je n'étais pas venu jusqu'ici, avec tout ce mal, pour une conversation qui se terminerait là. Louanne le savait aussi bien que moi ; elle avait vu ma blessure, elle ne m'abandonnerait pas ainsi. Et pourtant je commençais à en douter, quand cinq minutes plus tard elle n'était pas revenue. Je me levai et je commençai à rôder dans les couloirs, vérifiant tous les racoins. Aucune trace d'elle. J'entendis la voix d'un homme qui prononça le nom de Ginsberg, poursuivant sur le fait que la salle où elle l'avait référé était vide. Oups.

Je commençai à marcher vers le couloir où j'avais entendu la conversation. J'aperçus Louanne au bout de celui-ci. Je m'approchai d'elle. « Je te cherchais. » Elle allait me trouver encore plus stupide d'avoir quitté ma salle dans un tel état, sachant bien que le docteur s'en venait. Je le voyais dans son visage. Je soupirai. « J'ai carrément l'air psychopathe, en ce moment, je le sais. » Se brûler la main pour elle, la poursuivre dans l'hôpital, de quoi vous donner des frissons. « C'est juste que je veux mettre ça, enfin ... nous, au clair, une bonne fois pour toute. » Je la regardai un moment. « Je ne veux pas que tu prennes peur. Je te le répète, me brûler la main était carrément idiot, c'est ridicule. J'suis juste peureux et je ne voyais pas d'autre façon de te parler. Je me rends bien compte que j'ai exagéré, et c'est pas mon genre habituellement, je suis pas complètement cinglé, alors s'il-te-plaît, ne m'abandonne pas avec un médecin alors que j'ai fait tout ce chemin pour te voir, toi. »
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MessageSujet: Re: you are my medicine, when you're close to me - r.    you are my medicine, when you're close to me - r.  EmptyMer 31 Aoû - 2:21

Spoiler:

Elle n’eut pas le temps d’errer dans les couloirs ; dès qu’on sortait d’une salle dans cet hôpital on était de nouveau happé par la vie, la mort, la maladie, l’urgence, partout. Etre dans le corps médical, c’était le moyen idéal pour oublier tout de sa vie, problèmes compris. Elle trouva rapidement un médecin urgentiste et lui raconta sur un ton neutre et professionnel son cas, disant que ça ne lui prendrait que quelques secondes de constater les faits et de faire une prescription pour la pharmacie. Le médecin fut convaincu, Louanne était peut-être nouvelle mais un bon élément, et il se rendit en B24. « GINSBERG ! La salle est vide, il est où votre malade ? » L’infirmière bafouilla et s’avança pour constater qu’en effet il n’y était pas. Elle s’excusa platement mais obtint quand même quelques comprimés légers qu’elle glissa dans sa poche. Il ne pouvait pas s’être enfui à son tour, pas blessé comme ça. Vraiment inquiète elle commença à marcher dans le couloir vers la sortie pour vérifier qu’il n’était pas sur le parking quand elle le vit apparaître devant elle au détour d’un couloir. « Je te cherchais. » Elle soupira de soulagement et se passa la main sur le visage. « Moi aussi. » Elle ne lui demanda même pas où il était, c’était évident que la réponse allait être aussi folle que les précédentes. « J'ai carrément l'air psychopathe, en ce moment, je le sais. » Elle ne put qu’approuver avec un mince sourire ; la situation en devenait comique, à force. Comique et touchante.

« C'est juste que je veux mettre ça, enfin ... nous, au clair, une bonne fois pour toute. » Le « nous » arracha un petit battement de cœur supplémentaire à Louanne. « Je ne veux pas que tu prennes peur. Je te le répète, me brûler la main était carrément idiot, c'est ridicule. J'suis juste peureux et je ne voyais pas d'autre façon de te parler. Je me rends bien compte que j'ai exagéré, et c'est pas mon genre habituellement, je suis pas complètement cinglé, alors s'il-te-plaît, ne m'abandonne pas avec un médecin alors que j'ai fait tout ce chemin pour te voir, toi. » Et voilà, il lui remettait les larmes aux yeux, c’était sans fin avec lui, un grand huit émotionnel. Louanne lança un regard furtif autour d’elle et elle le ramena dans la salle de soins qui leur avait été attribuée avant de fermer la porte derrière eux. « Assieds-toi, » elle reprit place sur son tabouret et reprit le poignet de Garrett entre ses mains, « tu ferais mieux de ne pas regarder. » Avec lenteur elle ôta les compresses, prit la pince et entreprit d’enlever tous les tissus nécrosés. « J’ai bientôt fini, » fit-elle après cinq minutes de silence dans lequel elle reposa son esprit. Elle lui banda la main, retira ses gants et déposa enfin son regard sur lui. « C’est comme si rien ne s’était passé, » souffla-t-elle alors avec un voile d’émotion dans les yeux et une voix mal assurée. Elle repoussa le chariot au loin et passa du tabouret au lit juste à côté de Garrett.

« Je te fais confiance. Il faut que tu aies confiance en moi aussi. » Sa voix était aussi douce qu’un murmure. Elle glissa sa main dans la main valide de Garrett et esquissa un sourire à son encontre. « Je ne t’abandonne pas. Je suis là. » Elle était infirmière de l’hôpital d’Arrowsic. Son nom était désormais inscrit sur le bail de la maison de ses parents. Elle payait son électricité, elle devrait bientôt tondre son gazon. Elle vivait ici. Elle se pencha pour embrasser sa joue, puis elle sortit les comprimés de sa poche. « Tiens. Tu en prends un maintenant, et un autre dans deux heures si tu as toujours mal mais tu dépasses pas trois comprimés pour quatre heures. Fais pas de bêtises. »
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MessageSujet: Re: you are my medicine, when you're close to me - r.    you are my medicine, when you're close to me - r.  EmptyMer 31 Aoû - 3:01

« Moi aussi. » Au moins, elle avait décidé de changer sa couse de sens et elle allait vers moi alors que je courais à toute vitesse pour la retrouver. Nous venions peut-être de nous rentrer l'un dans l'autre à vive allure. C'était encore incertain, mais j'osais espérer. Je lui sortis donc mon long monologue qui se voulait touchant, convaincant, tout ce que vous voudrez, tant qu'elle ne me tournait pas le dos encore une fois. Nous nous étions assez montré le dos dans les derniers jours, il était temps de nous montrer nos cœurs. Quand je me fermai enfin la gueule pour reprendre mon souffle, Louanne avait les larmes aux yeux, ce qui me rassura, aussi étrange cela puisse-t-il sembler.

La jeune femme attrapa ma main valide et me tira jusque dans la salle que nous avions quitté l'un après l'autre. Elle referma la porte derrière elle, ce qui laissait présager une discussion, ou des démonstrations affectives peu appropriées pour une infirmière et son patient. Laissez-moi rêver au moins. « Assieds-toi, » Je m'exécutai. Je repris place sur le petit lit couvert d'un papier qui fit énormément de bruit lorsque j'y pris place. Louanne reprit ma main blessée entre ses délicats doigts et elle continua son travail. « tu ferais mieux de ne pas regarder. » Et débutèrent les plus douloureuses - physiquement - cinq minutes de ma vie. Je ne voulais même pas savoir ce qu'elle faisait, bien que je sentais qu'elle arrachait des morceaux de moi-même à chaque fois qu'elle me touchait. Je crispais le visage, je fronçai les sourcils, je respirais difficilement, je tressaillais à chaque fois que la pince entrait en contact avec ma peau, je sursautais de douleur. Seuls mes gémissements torturés venaient briser le silence. Mais j'avais trop mal pour constater cet absence de mots. « J’ai bientôt fini, » J'attendis impatiemment. « C’est comme si rien ne s’était passé, » Dit-elle après avoir retiré ses gants. J'avais remarqué sa voix tremblante, et sans savoir pourquoi, cette dernière phrase me sembla être un pardon. Un nouveau départ pour nous deux. Je relevai donc des yeux reconnaissants et soulagés vers Louanne. « Merci ... infiniment. »

La jeune femme vint s'asseoir à côté de moi. Je sentais que la roue allait tourner. « Je te fais confiance. Il faut que tu aies confiance en moi aussi. » Je lui souris tendrement. « Bien sûr que j'ai confiance en toi ... Ça n'a jamais été une question. » Certes elle m'avait déjà abandonné, mais ce n'était pas pareil, à l'époque. Nous ne partagions pas ce que nous partagions aujourd'hui. « Je ne t’abandonne pas. Je suis là. » Je fermai les yeux, un sourire heureux au visage, quand elle déposa un baiser sur ma joue. Je sentis sa main chaude dans la mienne. Elle ouvrit ma paume pour y glisser les comprimés. « Tiens. Tu en prends un maintenant, et un autre dans deux heures si tu as toujours mal mais tu dépasses pas trois comprimés pour quatre heures. Fais pas de bêtises. » Je rigolai. « J'essaierai de ne pas en faire. » Je la regardai dans les yeux, puis je penchai légèrement mon visage vers elle, tuant la distance qui séparait cruellement nos lèvres. Je l'embrassai cette fois avec assurance et amour. Je savais ce que je voulais, c'était elle. Je me détachai juste un peu d'elle, ne gardant qu'un centimètre entre nous. Je la regardai dans les yeux. « J’ai toujours eu comme fantasme de faire l'amour à mon infirmière sur mon lit d'hôpital ... »
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MessageSujet: Re: you are my medicine, when you're close to me - r.    you are my medicine, when you're close to me - r.  EmptyMer 31 Aoû - 15:09

« Bien sûr que j'ai confiance en toi ... Ça n'a jamais été une question. » Bien. Alors s’il croyait en elle qui croyait en lui, tout allait bien. Tout allait bien. Même s’il s’était volontairement brûlé au second degré pour qu’elle accepte de lui parler alors qu’elle l’aurait simplement accueilli avec un sourire s’il était venu la voir chez elle. Elle avait espéré qu’il vienne la voir chez elle, l’avis changé, qu’il lui prenne la main. Elle l’avait embrassé chastement mais non sans tendresse sur la joue avant de lui donner les médicaments qui lui permettraient de passer une meilleure journée que jusqu’à maintenant et surtout en lui recommandant de ne pas agir aussi stupidement à l’avenir. « J'essaierai de ne pas en faire. » Elle sourit. « Bien. » Puis le regard de Garrett accrocha le sien et elle sentit une bouffée de chaleur empourprer ses joues alors que les deux secondes durant lesquelles il se pencha pour embrasser ses lèvres se décomposèrent en un millier de souvenirs à garder précieusement, en un millier de papillons dans son ventre, en un millier de frissons d’anticipation condensés en deux secondes. Ses paupières battirent avant de se fermer et elle répondit à son baiser. « J’ai toujours eu comme fantasme de faire l'amour à mon infirmière sur mon lit d'hôpital ... » Louanne eut un éclat de rire. « Il y a de la chair carbonisée à toi dans la vasque là-bas. Si je ne reprends pas mon travail maintenant ça va commencer à sentir et… » Naturellement elle réussit à lui couper toute envie de bêtises et elle s’éloigna de lui avec un haussement d’épaules espiègle. « Mais je quitte ce soir à vingt-et-une heures. »

Louanne se leva et entraîna Garrett vers la porte. Elle l’embrassa une dernière fois, ses mains posées sur son torse. « On se voit plus tard. Ne fais rien d’idiot. » Elle lui lança un regard attendri sous ses longs cils encore un peu humides puis ouvrit la porte. « Natacha ! Tu t’occupes de M. Dowdeswell ? Il faut que je remonte en gériatrie. Tu lui fais son dossier et tu le laisses sortir ? J’ai eu l’aval de Fuller. » Elle se dirigea vers l’ascenseur, monta dans la cabine et alors que les portes se fermaient, elle lui adressa un dernier sourire. Elle se sentait légère comme une adolescente. Il la faisait se sentir comme l’adolescente qu’elle n’avait jamais été ; timide, insouciante, confiante.

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