Sujet: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Ven 29 Avr - 19:31
« C'est un bien joli derrière que je vois là. » Le vieil homme éclata d'un rire sinistre avant de me lancer l'un de ces clins d'œils pervers. J'avais toujours détesté ce genre de clients, comme presque tous les serveuses, seulement à chaque fois j'avais agis comme si de rien était, j'avais toujours montré mon plus beau sourire et j'avais pris distance pour le reste du service. Seulement cette fois s'en était de trop, j'en avais marre, j'étais à fleure de peau et j'avais cette envie d'étrangler quiconque se trouvait sur mon passage. Je me tournai donc vers lui, déposai le cabaret que je tenais dans mes mains et lui lançai un regard noir, comme je n'en avais jamais lancé. « Vous pouvez garder vos remarques pour vous et si jamais je vois vos yeux dériver sur le cul d'une fille de cet établissement ou pire, si votre main à l'audace de toucher tout ce qui se rapproche d'une femme, je vous promet d'aller chercher cet énorme couteau à la cuisine et vous la découper en morceaux, je me suis bien fait comprendre ? » Je lui adressai cette fois un sourire fier, ne pris même pas la peine de voir sa réaction et tout en attrapant le cabaret, je filai à la table du fond, cette fois plus calme. Ce n'est que quelque minutes plus tard que je réalisai, que je remarquai tous les regards sur moi et qu'une honte m'envahit. D'accord il avait mérité de se faire parler ainsi, seulement tous les clients m'avaient entendu et je passais désormais pour une débile sortie tout droit d'asile. Jetant un coup d'oeil à l'horloge, je ne pus m'empêcher de soupire, enfin la pause et enfin j'allais pouvoir me calmer, aller prendre de l'air. Je souris à l'un des clients, visiblement mal à l'aise et me dirigeai vers les cuisines, où se trouvait aussi la petite pièce pour les employés.
Assise contre la porte arrière de l'auberge, je regardai le ciel et ses quelque étoiles, perdue dans mes pensés. Je n'arrivais toujours pas à comprendre ce qui s'était produit quelque minutes plus tôt, j'avais fait une folle de moi et sans raisons j'avais certainement perturbé la soirée d'un vieil homme. Les choses n'allaient pourtant pas si mal, j'avais un job que j'aimais bien malgré tout, un cercle d'amis merveilleux et un chez-moi plus que magnifique, je n'avais aucune raisons d'être malheureuse, d'avoir autant de haine en moi et pourtant, je venais de toute la déverser sur le premier inconnu venu. Moi qui avais toujours été de nature calme et gentille, c'était tout simplement étrange. J'attrapai d'un geste las mon sac à mains et y sortis un paquet de clopes à moitié vide. Je n'avais pas habitude de fumer, à vrai dire les choses seules fois où je fumais, c'était lorsque je n'allais pas bien, lorsque j'avais besoin d'être calmé, de prendre une pause de tout. Je m'apprêtai à prendre le briquet et à allumer lorsque j'entendis des pas venant en ma direction, doucement je m'enlevai donc de devant la porte et je me laissai tomber contre le mur en béton, allumant ma cigarette. La porte finit par s'ouvrir et une jolie blonde en sortit. Abbey Jill Strugatsky, l'une des autres serveuses, je connaissais Abbey depuis un moment, depuis que je travaillais ici en fait et elle avait toujours été une bonne amie pour moi. Lorsque je merdais, elle m'aidait et vice versa, nous étions peu comme des complices de boulot si je puisse dire. « Je suppose que tu m'as vu faire une folle de moi toi aussi ? » Je lui adressai un sourire avant d'éclaté de rire, un peu amusé malgré tout.
Sujet: Re: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Dim 1 Mai - 18:18
C’était une journée habituelle au Muffy’s, là où je travaillais depuis un an. Je m’étais réveillé à huit heures, pour venir installer les tables et commencer à préparer le restaurant pour l’arrivée des clients. C’était un petit restaurant, certes, mais à Arrowsic, il n’y en avait pas beaucoup, c’est pour cette raison que le Muffy’s était tout de même affluant. C’était aussi une auberge, et je saluais d’un sourire ceux qui habitaient ici pour quelques temps, sans savoir si je les reverrais ou pas le lendemain. Il y avait déjà quelques serveurs sur place, qui se hâtait à la tâche. J’attachais mes cheveux en un chignon négligé, retroussait mes manches et commençait à installer les assiettes et les couverts. Il ne fallait rien à oublier. Ce métier m’aidait beaucoup à tuer le temps et à occuper mes journées si ennuyantes. C’était certes fatiguant, mais j’aimais bien travailler, cela m’épanouissait en quelque sorte. Je me sentais moins inutile que je ne l’étais d’habitude. Et puis je préférais travailler, car au moins, je n’avais pas à penser à toutes ces choses auxquelles je n’ai pas envie de penser, notamment à New York. Au moins, quand j’étais au Muffy’s, ma tête était vide, et je ne pensais qu’à bien faire. C’était pour cette raison que j’appréciais mon métier de serveuse, même si le salaire n’était pas mirobolant. Il était presque midi, et des clients commençaient à passer le perron de la porte d’entrée. Petit à petit, on entendait des bavardages, des commandes qui se prenaient, et des assiettes qui arrivaient de la cuisine. Face à ce spectacle chaleureux, je souris, avant de ne me faire interpeller par un client. « Mademoiselle ? Est-ce que je pourrais avoir du sel s’il vous plait ? » « Oui bien sûr. » Je souris, avant de chercher un pot de sel que je déposais délicatement sur la table avant de dire : « Bon appétit monsieur. » J’aimais bien être aimable, parce que cela faisait sourire les gens et cela me rendait satisfaite également. J’avais compris que garder un air triste et morne n’inspirait pas l’amitié, et que je n’allais jamais m’en sortir si je passais mon temps à désespérer. Sourire était devenu mon passe-temps, en tout cas au Muffy’s. En dehors, je ne m’en sentais pas capable.
Le service du midi fut assez agité et fatiguant aussi. On était mardi, et tout le monde ne s’était pas encore très bien remis de la journée atroce qu’on avait passée la veille. En effet, un des cuisiniers était parti, sans trop qu’on sache pourquoi, nous laissant tous dans le stress et la panique. Je crois que je n’avais jamais vécu un service aussi désastreux. Heureusement, le cuisiner était revenu ce jour-là, et le service du midi put se faire sans encombre, mais tout le monde était lassé par le service de la veille. Tous les serveurs lançaient des regards noirs au cuisinier : on lui en voulait tous. Il fallait tous se tenir les coudes, mais lui, était parti. D’ailleurs, il n’avait donné aucune explication. De mon côté, je ne disais rien. Ce n’était pas mon genre de mépriser les gens, et je lui avais déjà pardonné. Une serveuse m’interpella : « Abbey ? Tu peux aller prendre la commande de la quatre, je dois aller aux toilettes avec Maxime. » Elle n’était pas vraiment gênée celle-là. Elle m’adressa un clin d’œil, avant de s’enfermer dans les toilettes avec un brun grand et musclé. Je levais les yeux au ciel, il y avait des gens qui se croyaient tout permis. En tout cas, elle allait s’amuser, elle, et ce n’était pas vraiment mes oignons, mais je ne pouvais m’empêcher de la juger. Alors que moi, cela faisait tellement longtemps que je n’ai pas eu de rapports sexuels, et j’avoue que parfois, ça me manquait, et j’enviais les autres. Je pris la commande de la table quatre donc, avant d’aller dans la cuisine et donner la liste au cuisinier. Je servis d’autres tables, guettant la porte des toilettes pour savoir quand est ce que cette blonde sulfureuse allait sortir. J’avoue que j’étais assez curieuse. Je n’avais plus rien à faire, alors je me faufilais aux toilettes, avec la discrétion d’une sourie. Pourquoi étais-je venu ? Je n’allais tout de même pas les déranger alors qu’ils s’amusaient comme des bêtes ! Je me demandais bien ce qu’il me passait par la tête. Mais bon à présent c’était trop tard, et j’entendis des halètements réguliers et des cris de plaisir. Je pouvais distinguer des mains fines qui s’accrochaient aux portes des toilettes. Ils devaient vraiment s’amuser, vu les cris qu’ils poussaient. Je restais plantée là, sans rien dire, regardant ce spectacle qui s’offrait à moi. J’avoue que je les enviais, mais pourquoi les observer ? Et cela dura encore longtemps. Leurs cris étaient de plus en plus forts, je me demandais bien si les clients entendaient. Ils n’en avaient pas marre, à la fin ? Et ces cris de plaisir me dégoutaient, et me donnaient envie de partir. J’avais envie de pleurer. Pourquoi n’avais-je pas le droit au bonheur, moi aussi ? Pourquoi n’avais-je personne avec qui partager des bons moments ? La vie était injuste. Énervée, je sortis des toilettes, regrettant d’y être entrée. Je claquais la porte, quand j’entendis une voix qui m’était bien familière.
Cassiopea criait dans toute la pièce, et tout le monde la regardait. Cela devait être très gênant, la pauvre. Je la regardais avec affection. Elle devait sûrement être à bout de nerfs pour s’énerver ainsi, car jusqu’ici, je ne l’avais jamais vu dans un tel état. Elle finit par s’en aller dans les cuisines. Je savais qu’elle allait partir dehors. Les bavardages et les chuchotements reprirent. Alors, sans réfléchir, je la suivis. Je savais qu’elle avait besoin de moi, et cela me faisait plaisir de voir comment elle allait. Je passais la porte de la cuisine, et le vent frais me frappa en plein visage. Il faisait vraiment froid dehors. Je remis donc les manches de mon pull sur mes avant-bras, avant de les croiser. Je m’assis à côté de Cassiopea, qui avait un visage tout pensif. Elle m’adressa gentiment la parole, et sa réflexion me fit sourire. « Eh bien, on doit être deux folles parce que je viens de sortir des toilettes où Shelbie se tapait un beau brun, et je suis venue alors que je savais très bien ce qu’elle faisait. » Je me demandais vraiment ce qu’il m’avait pris, je n’étais sans doute pas dans un état normal. « T’inquiète pas, on est habituées au connard de toute façon, je me trompe ? » J’aimais bien Cassiopea. Elle était très gentille et sympathique, et puis on s’entendait plutôt bien. Je ne pus m’empêcher de voir qu’elle fumait, ce que j’ignorais. « Tu fumes, maintenant ? »
Dernière édition par Abbey Jill Strugatsky le Mer 24 Aoû - 23:00, édité 2 fois
Sujet: Re: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Lun 6 Juin - 7:23
« Eh bien, on doit être deux folles parce que je viens de sortir des toilettes où Shelbie se tapait un beau brun, et je suis venue alors que je savais très bien ce qu’elle faisait. » Je ne pu m'empêcher de pouffer de rire face à cette histoire. Shelbie avait toujours été ainsi, elle était un peu la traînée du bâtiment et il n'était pas rare qu'elle se retrouve dans une pièce avec un mec sur les heures de boulot, du moins à ce qu'on m'avait dit. « Faut dire que c'est pas brillant de sa part de monopoliser les toilettes pour ses petits plaisirs de la vie aussi. » Décidément, ce n'était pas notre meilleure journée. Alors que moi je faisais une folle de moi, elle surprenait les deux autres dans les toilettes, de quoi gâcher une soirée de boulot. Je tournai légèrement la tête vers elle et lui offrit un sourire en coin, tout de même inquiète de la réaction qu'allais avoir le patron s'il venait à l'apprendre. Sans doute allait-il comprendre ou c'est ce que j’espérais. « T’inquiète pas, on est habituées au connard de toute façon, je me trompe ? » Abbey marquait là un point, deux points voir même un million de points. Le Muffy était l'auberge où tous les - rares mais tout de même - touristes allaient passer les vacances et c'était aussi ici où tous les amateurs de steak et de bonnes bières fraîches se retrouvaient, avec le temps nous avions donc du prendre habitude à toute genre de personnes, y compris dans le style de cet homme. Arroswic contenait aussi sont lots d'enfoirés et encore là, il y en avait de toute sortes. « Tu sais quoi ? Il devrait y avoir une affiche à l'entrée de la ville, un genre de panneau sur lequel il serait écrit: interdit aux vieux cochons, aux filles qui se tape n'importe qui et n'importe où ainsi qu'à toute les autres cons de ce monde. » Je souris, fière de mon idée. Par toute les autres, j'entendais bien sur à parler des hommes qui s'amusaient à briser les cœurs, aux folles à chats qui ne nettoyaient jamais la litière de ses derniers et qui causait ainsi des odeurs jusqu'à chez moi, mais surtout, surtout j'entendais par là les hommes qui disparaissaient de votre vie, comme ça du jour au lendemain, sans même tenter d’arranger les choses. À cette pensée, mon cœur se serra. Il était partit depuis déjà quelques mois et pourtant, la douleur restait toujours présente, comme s'il était partit avec mon bonheur, ma joie et mon sourire. « D'accord, c'est peut-être stupide comme idée, mais remarque, je suis certaine qu'on passerait de supers journées au boulot. » Je haussai un sourcil et rit légèrement, amusée de moi-même, j'étais peut-être rendu bas. « Tu fumes, maintenant ? » La question de mon amie me sortit de mes pensés. Il était vrai qu'elle - et elle n'était pas la seule - ne m'avait jamais vu avec une cigarette aux lèvres, c'était plutôt rare après tout, super rare même. « C'est pour les jours tristes ou de colère. » Je marquai une pause puis réalisant que je n'étais peut-être si claire, je continuai. « Je veux dire par là, quand un truc va pas, que j'ai envie d'étrangler quelqu'un ou que j'ai l'impression d'en avoir trop sur les épaules, ça fait du bien. » C'était une habitude que j'avais pris de lola, une ancienne amie. J'aspirai à nouveau et lança le mégot par terre que j’écrasai d'un simple coup de talon.
- je suis désolé, c'est vraiment merdique. je me reprend au prochain !
Sujet: Re: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Sam 11 Juin - 0:16
C’était une de ses journées où je ne comprenais pas vraiment ce qu’il se passait dans ma tête. Parfois, j’avais l’impression de ne pas me reconnaitre, de ne pas savoir ce que je faisais et pourquoi j’agissais d’une manière et pas d’une autre. En fait, je crois surtout que j’avais du mal à comprendre qui j’étais, depuis que j’avais complètement changé à New York. Et ce n’était pas facile tous les jours. Je baissais la tête. Je n’aimais pas penser à des choses auxquelles je n’avais pas de réponses. Pourtant, cela m’arrivait presque tous les jours. Je me remettais constamment en question, sans jamais agir. J’étais pitoyable, et je le savais. « Faut dire que c'est pas brillant de sa part de monopoliser les toilettes pour ses petits plaisirs de la vie aussi. » La jolie voie de Cassie vint résonner dans mes oreilles, et me réveilla de mes pensées. Je lui souris. Elle n’avait pas tout à fait tort. Enfin bon, je me demandais toujours pourquoi je les avais espionnés. Ma curiosité était sans doute trop grande. Oui, c’était sans doute, et pas autre chose. « Tu sais quoi ? Il devrait y avoir une affiche à l'entrée de la ville, un genre de panneau sur lequel il serait écrit: interdit aux vieux cochons, aux filles qui se tape n'importe qui et n'importe où ainsi qu'à toute les autres cons de ce monde. » Cassiopea était une fille vraiment sympathique, et puis j’aimais bien parler avec elle. Sans elle, les journées au travail auraient été beaucoup plus longues et plus ennuyantes. Non, vraiment, j’étais contente de l’avoir en tant que collègue. De nos jours, il est difficile d’avoir de bons rapports au travail –c’est ce que j’avais lu dans un magazine- et donc je m’estimais heureuse de l’avoir dans ces journées difficiles et exténuantes. A ses paroles, je ne pus m’empêcher d’émettre un petit rire. J’aimais bien quand elle racontait n’importe quoi et qu’elle s’inventait des histoires. Et puis, elle me faisait oublier tous mes problèmes, alors juste pour ça, je l’en remerciais. « C’est sûr, mais on aurait beaucoup moins de clients. » dis-je un peu comme si c’était trop beau pour être vrai. « D'accord, c'est peut-être stupide comme idée, mais remarque, je suis certaine qu'on passerait de supers journées au boulot. » Sur ce point, on était d’accord. Il est vrai que les clients ne nous traitaient pas toujours d’une manière courtoise, loin de là d’ailleurs. Ici, nous étions soit invisibles, soit des animaux de foire. Et entre les deux, je ne savais pas ce qui était le mieux. Quoi qu’il en soit, ce n’était pas tous les jours facile à gérer, mais il fallait bien l’accepter. Pour ma part, j’étais tout de même satisfaite d’avoir ce travail, car je crois qu’ailleurs j’aurais été refusée. Après tout, je n’avais pas eu de diplôme, alors je devais me contenter de ce qu’on me donnait. « C'est pour les jours tristes ou de colère. » Quand elle me dit ça, tout de suite je repensais à New York. Je me souvins que, moi aussi, je fumais beaucoup, à l’époque. Ça me déstressait complètement. Cela faisait bientôt un an que je n’avais pas touché à la cigarette, cela ne m’avait pas manqué, mais en voyant Cassiopea fumer, je me rappelai à quel point c’était relaxant. Alors je lui demandai : « Tu m’en passes une ? » De toute façon, je n’allais pas en mourir. Enfin, pas si je n’en prenais qu’une seule.
HJ: Mais non c'est bien.
Dernière édition par Abbey Jill Strugatsky le Mer 24 Aoû - 22:57, édité 2 fois
Sujet: Re: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Sam 18 Juin - 15:10
« C’est sûr, mais on aurait beaucoup moins de clients. » Et encore un point pour Abbey. J’esquivai un léger sourire tout en hochant la tête. Moins de clients signifiait moins d'heures, ce qui signifiait moins d'argent et ce qui signifiait moins de dépenses, l'horreur. « D'accord, c'est pas fou comme point de vue alors. » Je rigolai et balayai l'endroit du regard. Autant le muffy pouvait être beau vu de l'avant, autant le derrière, les ruelles, c'était horrible. Comme n'importe quelle ruelle. Des poubelles odorantes, de la saleté partout, bref c'était pas le truc le plus joli. Comme quoi même les petites villages adorables ont leurs cotés moins mignons. Je soupirai et bougeai légèrement mon nez de droite à gauche, comme chaque fois que je réfléchissais à un truc. J'avais pas envie de retourner à l'intérieur, j'avais pas envie de faire comme si de rien était. J'allais bien et de sourire aux clients qui en valaient le coup ne me dérangeait pas. Seulement d'affronter le patron, en plus d'avoir à peut-être aussi affronter cet imbécile de client, je ne voulais rien savoir. Tout en secouant la tête, je tournai à nouveau la tête vers Abbey, tout sourire. « Tu m’en passes une ? » Ce fût plus fort que moi et je haussai un sourcil en la toisant d'un regard intrigué. Certes je ne savais pas tout de la vie de mon amie, mais à ce qu'elle m'avait déjà dit, elle avait cessé de fumé. Depuis un moment, elle n'avait pas touché à une seule cigarette et voilà qu'elle m'en demandais une. Seulement ce n'était pas de mes affaires et j’acquiesçai d'un coup de tête, souriante comme toujours. « J'étais pourtant certaine que t'avais cessé. » Un truc que j'aurais bien aimé dire à mon sujet. Il y avait des centaines de façons de se détendre et voilà que je prenais la pire pour la santé, c'était tout moi ça. Toujours à choisir la manière la plus lâche, c'était la vie quoi. « J'aimerais bien juste arrêter parfois. D'accord c'est plutôt rare mais quand même, je me dis que y'a des meilleures façons pour calmer mes nerfs en furie. » Je ris légèrement et tournai la tête à nouveau vers elle. « Mais toi, comment va la vie ? Du nouveau ou je sais pas ? » J'avais envie de prendre de ses nouvelles, j'avais toujours l'impression de ne parler que de moi et ça devenait agacent. Puis de toute manière, je ne lui avais pas parlé depuis longtemps et peut-être avait-elle un truc à me dire, un truc spécial qui lui était arrivé, quelque chose dans ce genre. Dans mon cas c'était plutôt monotone. Le boulot, le boulot et encore le boulot. J'avais revu Harry, une fois, mais c'était tout et je ne trouvais même pas les mots pour décrire ce moment, alors à quoi bon se casser la tête à en parler ou à même y penser.
Sujet: Re: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Dim 19 Juin - 19:00
Je souris à ma camarade. On ne pouvait pas tout changer, c’était la vie. Il fallait faire avec. J’avoue que moi aussi, j’aurais aimé changer des choses, mais je ne pouvais pas. Ça aurait été bien trop facile. Il fallait faire avec, et accepter. Son petit rire vint m’effleurer les oreilles doucement. C’était agréable d’entendre quelqu’un rire. Cela me faisait penser que le monde ne s’écroulait pas, que tout le monde avait le droit d’être heureux, même moi. Oui, même moi. Alors moi aussi parfois je m’autorisais à rire, à sourire, comme avant, même si ce n’était plus exactement la même chose. C’étaient des rires et des sourires fragilisés qui s’affichaient sur mon visage. Je me disais que c’était déjà mieux que rien. Au moins, j’avançais. Même si c’était lent, pas très convaincant, mais j’essayais. Du mieux que je pouvais. Parce que moi aussi je voulais profiter de la vie. Je soupirais doucement. Cela ne me faisait pas de mal de prendre une pause. Ce n’était pas que c’était fatiguant –enfin si ça l’était quand même- mais prendre l’air, souffler un coup, cela me faisait un bien fou. A l’intérieur, on se serait cru dans une fourmilière. Il y avait des clients affamés, des serveurs angoissés, des patrons agacés. Non, ce n’était pas toujours la joie au Muffy’s, mais c’était là où je me sentais bien, là où je me pouvais ressentir de la convivialité, de la joie, de la solidarité. Peut-être que ce n’était qu’un endroit banal pour certains, mais pas pour moi. Pour moi, le Muffy’s était mon échappatoire. Ça m’évitait de penser, et c’était sans doute mieux ainsi. J’aimais mieux avoir la tête vide que la tête remplie de mauvaises pensées. « J'étais pourtant certaine que t'avais cessé. » Je me tus pendant quelques secondes. Elle avait raison, c’est vrai. Mais là, je ne m’étais pas posée de questions. J’en avais juste besoin, et j’espérais qu’elle ne m’interroge sur ça, parce que moi-même je n’étais pas certaine d’avoir les réponses. « Une, ça ne va pas me tuer, si ? » Je la regardais, en essayant de sourire. Finalement, elle m’en donna une. Je regardais ce petit objet, l’enroulant dans mes doigts doucement. Et puis tout d’un coup je repensais à New York. Je me souvins comment ce maudit truc avait bousillé ma vie. Ce n’était pas la seule chose, certes, mais cette cigarette m’avait assez empoisonnée comme ça. Je baissais la tête. J’avais envie de pleurer. Mais non, pas maintenant. Il ne fallait pas. Alors je finis par arrêter de penser, et je redonnais la cigarette à Cassiopea. « Non, t’as raison. Il ne faut pas. » Après ça, j’évitais de croiser son regard, et regarder ailleurs. Parfois, surmonter mon passé était vachement plus difficile que je ne le pensais. « Mais toi, comment va la vie ? Du nouveau ou je sais pas ? » Heureusement, elle changea de sujet. Enfin, ce qu’elle me demandait n’était pas mieux. Je n’aimais pas vraiment parler de moi, c’est vrai. Alors je haussais les épaules, le regard vite. Un sourire embêté s’afficha sur mes lèvres. « Oh tu sais, pas grand-chose. J’essaye d’aller mieux. J’essaye de sourire, de faire comme les autres. Mais ce n’est pas toujours évident. » Parfois j’essayais de parler de moi. Et je n’aimais pas ça. Cependant, c’est vrai que ça me faisait du bien, parfois, de lâcher mon sac, juste un peu.
Dernière édition par Abbey Jill Strugatsky le Mer 24 Aoû - 22:55, édité 3 fois
Sujet: Re: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Sam 9 Juil - 10:55
« Une, ça ne va pas me tuer, si ? » Je haussai légèrement le sourcil avant de laisser apparaitre un minime sourire sur mon visage. Je n'allais certainement pas lui mentir, lui dire n'importe quoi alors que je savais pertinemment qu'une seule suffisait pour replonger dans l'envie, pareillement à l'amour, la musique, l'alcool, la drogue et même le sexe. Vous l'essayez une fois et voilà, vous ne pouvez plus vivre sans, c'est ainsi, c'est la vie. Abbey roula longuement la cigarette entre ses doigts avant de me la redonner, un sourire mélange de tristesse et de fausseté au visage. C'était le meilleur choix, la meilleure chose à faire en fait. « Non, t’as raison. Il ne faut pas. » Hochant la tête, cette fois un grand sourire aux lèvres, je remis le petit objet dans le paquet que je laissai tomber au fond de mon sac à mains. « T'as bien fais. Je suis certaine que tu t'en serais voulu d'avoir posé ce geste par après, t'aurais peut-être recommencé même et voilà, tous tes efforts envolés. » Je marquai une pause, puis jetant un regard à mon amie, je poussai un profond soupire avant de sortir le paquet à nouveau et de le lancer, comme ça, tout bonnement. « Je crois que c'est pas mieux pour moi. Des moyens pour se calmer ou pour tous simplement apaiser le stress, il y en à plusieurs et des moins dangereuses pour la santé, j'imagine. » D'accord, c'était un coup de tête, mais ça avait du sens. J’espérais que Abbey ne recommence pas alors que je n'avais même pas arrêté. Certes, c'était différent, je ne fumais que très peu mais assez pour ruiner ma santé. Je souris, fière de ce geste, quoi qu'un peu gênée de l'avoir balancé de l'autre coté de la rue alors que juste à coté, il y avait les poubelles, quoi qu'il en soit, c'était tout de même un pas vers l'avant. Poubelle ou non. « Je suppose que mes poumons vont me remercier. » Je fronçai les sourcils avant de rire, légèrement.
« Oh tu sais, pas grand-chose. J’essaye d’aller mieux. J’essaye de sourire, de faire comme les autres. Mais ce n’est pas toujours évident. » Je n'en savais que très que peu sur la vie d'Abbey, j'ignorais son passé et même un peu de son présent et pourtant, nous étions proches. Je lui avait parlé de moi, elle en savait beaucoup même, seulement lorsqu'on en venait à elle, c'était différent. Elle n'évitait pas le sujet, mais n'en parlait pas non plus ouvertement, comme j'avais moi tendance à faire. Ce qu'elle dit vint tout de même me chercher droit au cœur, je détestais la voir ainsi. J'avais toujours crus qu'elle était la fille que rien ne touchait et je veux dire par là, qu'elle était forte, le genre qui semblait se foutre des choses tristes de la vie et voilà qu'elle abordait un air triste, se cachant derrière des faux sourires. « Tu veux dire quoi par là ? » Je marquai une pause, attendant qu'elle ne dise un truc mais avant même qu'elle n'ouvre la bouche, j'enchainai, malgré moi. « Elle est merdique la vie parfois. Non en fait, elle l'est presque toujours et sourire face à tant d'horreurs, ce ne sera jamais facile, seulement j'imagine que c'est notre devoir, un peu comme à l'école tu sais. On souris, on garde la tête haute et au bout du compte on est récompensés, comme le diplôme. » Ma métaphore était quelque peu stupide, mais mon seul but était de peut-être remonter le moral de mon amie, alors peu importait les mots ou les choses stupides que je pouvais dire, tant qu'elle pouvait aller mieux. « Et puis pour l'instant, tu trouve dur de montrer aux autres que tu vas bien, tu dois te forcer pour montrer un faux sourire, mais un jour tu trouveras cette raison. Cette chose qui fera en sorte que ce sera le contraire. C'est ta joie que tu voudras cacher, c'est ton sourire que tu essayeras de dissimuler, tu comprends ? » Puis cette raison finira par te lâcher. Je préférai garder cette raison pour moi, après tout, peut-être n'était-ce pas le cas pour tout le monde, peut-être était-ce juste moi, je ne savais guère.
Sujet: Re: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Dim 17 Juil - 11:24
Fumer n’était pas un de mes plus grands problèmes. Je veux dire, c’en était un bien sûr, mais je ne considérais pas ça comme quelque chose qui m’atteignait. Parce que ce n’était pas le cas. J’avais commencé à fumer parce que les autres le faisaient, et que je devais faire comme eux. Ce n’était pas comme si j’avais envie de fumer. Au contraire. Je le faisais, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs, sans rien dire, presque neutre, sans ne rien ressentir. Ça ne me faisait ni chaud ni froid, bizarrement. Mais je savais très bien qu’il ne fallait plus que je fume, surtout depuis que j’étais devenue très faible. « T'as bien fais. Je suis certaine que tu t'en serais voulu d'avoir posé ce geste par après, t'aurais peut-être recommencé même et voilà, tous tes efforts envolés. » Elle avait l’air de savoir de quoi elle parlait. Peut-être regrettait-elle d’avoir fumé ? Je n’en savais rien. « Tu as sans doute raison. » dis-je, la voix un peu éloignée. « Je crois que c'est pas mieux pour moi. Des moyens pour se calmer ou pour tous simplement apaiser le stress, il y en à plusieurs et des moins dangereuses pour la santé, j'imagine. » Elle avait balancé sa boite de cigarette par terre sans même que je ne m’en rende compte. A présent, une boite jonchait par terre, laissant quelques cigarettes s’échapper. Je regardais ce spectacle, impassible. « Je pense aussi. Tu pourrais essayer la boxe, je suis sûre que c’est super déstressant ce truc. » Je souris timidement à ma camarade. Je ne savais pas pourquoi j’avais dit ça. Enfin surtout : je ne savais pas pourquoi je donnais des conseils à Cassiopea, alors que je n’arrivais pas à m’occuper de moi-même. Je devais sans doute être pitoyable, oui peut-être bien. « Je suppose que mes poumons vont me remercier. » Son rire parvint à mes oreilles comme une douce odeur. Elle était vraiment très gentille, et puis j’aimais sa façon de rire, parce qu’elle me donnait envie de rire, à moi aussi. Je la regardais, le sourire aux lèvres. J’aimais bien sa façon de parler, et puis son rire m’était agréable. En fait, j’aimais bien Cassiopea tout court. Et j’aimais bien lui parler, aussi.« Tu veux dire quoi par là ? » C’est vrai qu’elle ne savait pas grand-chose de ma vie. Je ne savais pas si j’étais prête à tout lui expliquer, à tout lui confier, mais je voulais déjà répondre à sa question. C’était la moindre des choses, après tout. « Tu sais, je ne suis pas aussi heureuse que je peux le laisser croire. Il y a des choses qui sont arrivées, avant que je te connaisse, et qui ont affecté la personne que j’étais. Et j’ai du mal, j’ai du mal à surmonter tout ça. » Je n’arrivais plus à la regarder dans les yeux. Je préférais éviter son regard, je n’avais pas envie de voir ce qu’elle ressentait par rapport à ça. Je préférais parler, la tête un peu éloignée de la réalité. « Elle est merdique la vie parfois. Non en fait, elle l'est presque toujours et sourire face à tant d'horreurs, ce ne sera jamais facile, seulement j'imagine que c'est notre devoir, un peu comme à l'école tu sais. On souris, on garde la tête haute et au bout du compte on est récompensés, comme le diplôme. » Je l’écoutais, en haussant les épaules. Elle avait sans doute raison. Alors pourquoi je ne pouvais pas accomplir ce foutu devoir, moi ? Je n’y arrivais pas. C’était comme les cancres à l’école. C’était ce que j’étais. Une bonne à rien. « Et qu’est ce qu’on fait quand on ne peut pas accomplir son devoir ? Qu’on n’y arrive pas ? On travaille dur c’est ça, pour y arriver, comme à l’école ? » Je posais des questions idiotes parfois, voire très souvent, j’en avais conscience, mais d’un autre côté, je ne pouvais pas m’en empêcher. « Et puis pour l'instant, tu trouve dur de montrer aux autres que tu vas bien, tu dois te forcer pour montrer un faux sourire, mais un jour tu trouveras cette raison. Cette chose qui fera en sorte que ce sera le contraire. C'est ta joie que tu voudras cacher, c'est ton sourire que tu essayeras de dissimuler, tu comprends ? » Je souris. J’étais vraiment heureuse qu’elle soit là, à mes côtés, à me parler de la vie, de son point de vue qui me semblait franchement pertinent. Je n’étais pas toute seule. Pas à ce moment-là. Et ça faisait vachement de bien. Vraiment. J’avais du mal à montrer mon affection pour les gens, j’étais devenue très renfermée sur moi-même. Les gens pensaient sans doute que je ne tenais pas à eux, que leur présence m’était indésirable. Souvent, c’était le contraire. Mais je n’arrivais pas à le montrer. Or, à ce moment-là, j’étais vraiment heureuse qu’elle soit là, et je l’appréciais beaucoup. Je la regardai alors, essayant d’esquisser un sourire. « Merci Cassiopea. Merci d’être là, merci de me remonter le moral. C’est peut-être sans signification pour toi, mais pour moi, ça représente beaucoup. » Voilà, je l’avais dit. Tout d’un coup, je me sentais beaucoup mieux. Ça faisait du bien de dire ce qu’on avait sur le cœur, parfois. Et puis je repensais à ce qu’elle me disait. Une raison… Je ne savais pas trop ce qui était ma raison, pour l’instant. L’amour. Oui, je pense qu’elle voulait dire ça. C’était quelque chose qui m’échappait complètement, pour le moment. J’avais déjà beaucoup de mal à m’occuper de moi-même, comment pouvais-je être capable de gérer une relation à deux ? Un peu curieuse je lui demandai alors : « Tu l’as trouvé, toi, ta raison ? »
Dernière édition par Abbey Jill Strugatsky le Mer 24 Aoû - 22:53, édité 2 fois
Sujet: Re: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Sam 6 Aoû - 19:05
« Tu as sans doute raison. » Je haussai légèrement les épaules. Peut-être avais-je raison, certes, mais peut-être étais-je aussi complètement dans le champ. Je ne saurais dire, les choses étaient différentes d'une personne à l'autre, d'un problème à l'autre. « J'espère. De toute manière que j'aille raison ou non, il est certain qu'un jour ou l'autre tu retrouveras le sourire, ça c'est certain. » J'étais au moins convaincu d'avoir raison sur ce point. Le regard d'Abbey se porta sur le paquet de cigarette, jonchant le sol un peu plus loin. Quelques cigarettes s'en échappait désormais et malgré tout, j'étais fière de ce que j'avais fais. Je n'étais pas une fumeuse compulsive, n'empêche que ça ruinait tout de même ma santé. « Je pense aussi. Tu pourrais essayer la boxe, je suis sûre que c’est super déstressant ce truc. » Je relevai la tête vers mon amie, un mince sourire aux lèvres. Je ne m'imaginais pas vraiment faire de la boxe. J'étais le genre de fille plutôt contre la violence, je détestais voir des gens se battre, pour des raisons futiles. C'était tout moi ça. « Je ne sais pas trop, je me vois plutôt mal frapper avec d'énormes gants rouges dans les mains. Quoi que ça pourrait me calmer et sans doute que ça m’enlèverait l'envie de prendre une cigarette. » J'esquivai un sourire tout en passant une main dans mes cheveux. « Tu sais, je ne suis pas aussi heureuse que je peux le laisser croire. Il y a des choses qui sont arrivées, avant que je te connaisse, et qui ont affecté la personne que j’étais. Et j’ai du mal, j’ai du mal à surmonter tout ça. » La jolie avait blonde avait lâché ses mots, comme s'il lui pesait fort et qu'elle n'en pouvait plus de les garder pour elle. Évitant mon regard, elle regardait face à elle, le regard vide. Je ne savais que dire, non pas que j'étais nulle pour remonter le moral des gens, seulement, j'avais peur de dire les mauvaises choses, de me caler ou je ne sais quoi encore. « Personne n'est aussi heureux qu'il le laisse croire. Les gens sourient, cris qu'ils sont heureux et dès qu'ils sont seuls, ils réalisent qu'ils ne le sont pas. Comme si gâcher sa tristesse, c'est vital. » Je ne savais pas par où je m'en allais en disant ça, mais le dire me faisait du bien en un sens. « Et qu’est ce qu’on fait quand on ne peut pas accomplir son devoir ? Qu’on n’y arrive pas ? On travaille dur c’est ça, pour y arriver, comme à l’école ? » Je soupirai tristement. Si seulement je savais. « J'imagine. Je suppose qu'on doit travailler fort, serrer les vis doublement et ne pas laisser tomber, ça doit être un truc comme ça, ouais. » Je n'étais peut-être pas des plus convaincantes, mais c'était ainsi, c'était la seule réponse qui m'était venu.
« Merci Cassiopea. Merci d’être là, merci de me remonter le moral. C’est peut-être sans signification pour toi, mais pour moi, ça représente beaucoup. » Je lui souris, cette fois d'un grand et vrai sourire. J'étais là pour ça et il me faisait un grand plaisir de l'aider ou de lui remonter le moral tout simplement. « Je suis là pour ça Abbey. » Je lui souris. J'avais toujours eu misère à gérer mes propres problèmes, à trouver des solutions pour retrouver mon sourire et pourtant, quand il s'agissait des autres, ça venait comme ça, j'arrivais à sortir parfois les bons mots et à donner des sourires. Puis, quand venait mon tour, quand j'essayais de me dire ses mots à moi-même, rien me fonctionnait et je n'arrivais pas à y comprendre quelque chose. Ma vie n'était pas qu'un ramassis de bêtises, loin de là. J'avais un père que j'adorais plus que tout, des amis merveilleux et un emploi non pas des plus géniaux mais qui me faisait sortir de chez-moi et qui m'avait donné la chance de connaitre des gens formidables, seulement, il y avait une part de moi qui n'arrivait pas à sourire. Une minuscule part de moi où aurait du s'y trouver l'amour, j'imagine. « Tu l’as trouvé, toi, ta raison ? » Elle aurait très bien pu m'assener un coup de pied dans le ventre que ça serait revenu au même. Bien entendu que j'avais trouvé ma raison, évidemment qu'un bon matin, je m'étais réveillé avec raison à mes cotés. Seulement, un autre matin, elle s'était barré. Je relevai la tête vers Abbey, hochant tristement la tête, un croquis de sourire aux lèvres. « Ouais et j'ai finis par la perdre. » À savoir pourquoi, nous étions heureux, amoureux et puis un beau jour, tout ce bonheur avait disparu. Il avait laissé place aux larmes, au cris et à des adieux. « J'avais trouvé enfin ce bonheur, ce truc qui te donnes envie de te lever le matin, de sourire à n'importe qui et de clamer haut et fort tout ce que tu ressens, quitte à faire des jaloux. C'est le sentiment le plus merveilleux au monde. Puis il finit par disparaitre, non pas parce que tu ne le mérites pas, mais parce que ce n'est pas le bon, que tu dois en apprendre quelque chose ou parce que le mérite tout simplement. » Et voilà, cette fois je ne faisais que trouver les mots pour faire déprimer quiconque aurait pu se trouver ici. « C'était quelque peu dépriment ça. » J'éclatai d'un rire léger. « Je crois qu'on finis tous par le rattraper ce bonheur, il faut seulement du temps et de la patience. »
Sujet: Re: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Mer 24 Aoû - 22:50
« J'espère. De toute manière que j'aille raison ou non, il est certain qu'un jour ou l'autre tu retrouveras le sourire, ça c'est certain. » J’aurais aimé la croire. Vraiment. Je pinçais mes lèvres. Y croyais-je ? Croyais-je au bonheur, à présent ? Avant j’y croyais. Follement. Je m’y accrochais, constamment. Le bonheur, c’était un peu comme la clé de la réussite, comme une récompense pour nos efforts. C’était ce qui ne me faisait pas sombrer. D’y croire, à ce bonheur. Même juste un peu. Et ça faisait du bien de croire en quelque chose. Alors oui, Cassiopea avait raison. J’allais retrouver le sourire, j’allais trouver mon bonheur, à Arrowsic. C’était pour ça que j’étais revenue, après tout. Je voulais être heureuse, et je le pouvais. Alors pourquoi ne l’étais-je pas ? Je dégageai alors une mèche de mes cheveux, silencieusement. Il y avait des questions qui me troublaient plus que d’autres, et auxquelles je n’avais malheureusement pas les réponses. Cela me faisait du bien, de parler à quelqu’un. J’avais tendance à tout garder pour moi, ce qui, j’en étais convaincue, était une mauvaise habitude. Mais je n’arrivais pas à m’en défaire. C’était tellement difficile pour moi. C’était beaucoup plus facile de tout garder pour moi, de me renfermer, de ne rien dire, de ne rien laisser paraitre. Comme une âme invisible. Oui, c’était sans doute ce que j’étais. Mais ce n’était pas ce que je voulais être. Que voulais-je être en fait ? Moi-même, je suppose. Cassiopea était de bonne compagnie. J’arrivais un peu à me dévoiler à elle, et même si ce n’était que très évasif, cela me libérait énormément. Et je la remerciais d’être là, à mes côtés, cachée des regards et des paroles des autres, cachée du reste du monde, cachée de tout. Je pouvais entendre derrière moi l’agitation des cuisines, les discussions mouvementées des clients, les couverts qui étaient en train d’être nettoyés, les serveuses qui criaient des commandes à tout vont. C’était mon monde, à présent. Le Muffy’s. Mon quotidien. Ce n’était pas si mal que ça, finalement. Ici, je me sentais rassurée. J’avais l’impression d’appartenir à quelque chose. J’avais l’impression de faire quelque chose de ma vie. Mais c’était dur de passer des escarpins aux tabliers, c’était certain. Enfin, je suppose qu’il fallait que j’avance, au lieu de me lamenter sur mon sort. Que pouvais-je faire d’autre, de toute façon ? Je regardais alors Cassiopea. Elle était jolie, même si on lisait sur son visage qu’elle était exténuée et lassée, ce que je pouvais comprendre. Ce n’était pas forcément facile tous les jours. « Je ne sais pas trop, je me vois plutôt mal frapper avec d'énormes gants rouges dans les mains. Quoi que ça pourrait me calmer et sans doute que ça m’enlèverait l'envie de prendre une cigarette. » Je souris. Je ne savais pas pourquoi je lui avais dit de faire de la boxe, d’ailleurs. Encore une idée débile qui m’avait traversé l’esprit. « Au moins tu pourras te défendre si quelqu’un tente de te frapper. Quoi que je vois mal un papi d’Arrowsic venir te ruer de coups ! » Je ris discrètement. Arrowsic était une ville tellement petite, tellement calme, tellement paisible. D’une austérité palpable. C’était cet environnement qui insufflait un nouveau souffle à mes poumons.
« Personne n'est aussi heureux qu'il le laisse croire. Les gens sourient, cris qu'ils sont heureux et dès qu'ils sont seuls, ils réalisent qu'ils ne le sont pas. Comme si gâcher sa tristesse, c'est vital. » C’était fou à quel point elle avait raison. Elle venait de me décrire exactement, en à peine quelques phrases. Je ne pus m’empêcher d’être surprise. Je m’interrogeais alors sur ce qu’elle venait de dire. Dans un murmure, je dis alors : « Mais peut-être ont-ils besoin de laisser croire qu’ils sont heureux pour se convaincre qu’ils le sont, finalement. » J’haussais les épaules. Je ne savais pas trop ce que je disais, en fait. Au fond, étais-je réellement heureuse ? Non, évidemment. Mais c’était plus facile de le laisser croire. Enfin, c’était facile de construire une image, comme pour se protéger de ce qu’il y a réellement derrière. Le plus difficile, c’était d’être heureuse, vraiment. Et en fait, je me rendais compte que je n’étais qu’un tissu de mensonges. Une hypocrisie du bonheur. Une fille qui cherchait la facilité. Faire croire au bonheur, ce n’était pas la solution, je le savais. Et pourtant, je continuais. Je ne pouvais pas m’en empêcher. C’était tellement plus simple. Tellement moins compliqué. Mais pourtant destructeur. Je n’allais pas pouvoir continuer longtemps ainsi. Il fallait que ça s’arrête. Il fallait que j’arrête de faire des erreurs. Et puis la douce voix vint résonner dans mes oreilles, comme une agréable mélodie. « Ouais et j'ai finis par la perdre. » Elle disait ça simplement, comme si c’était une chose banale, comme si elle venait de m’annoncer que le boulanger n’avait plus de croissants en stock. Ça en était déconcertant. Je l’admirais. Je l’admirais pour être aussi sereine sur ce qu’elle venait de me dire, je l’admirais, parce que je voyais qu’elle avait vécu des choses difficiles, mais qu’elle restait neutre. Elle était sans doute lassée, énervée, habituée. Je ne savais pas. Je ne savais pas grand-chose en fait. Je l’écoutais donc attentivement, sans rien dire. « J'avais trouvé enfin ce bonheur, ce truc qui te donnes envie de te lever le matin, de sourire à n'importe qui et de clamer haut et fort tout ce que tu ressens, quitte à faire des jaloux. C'est le sentiment le plus merveilleux au monde. Puis il finit par disparaitre, non pas parce que tu ne le mérites pas, mais parce que ce n'est pas le bon, que tu dois en apprendre quelque chose ou parce que le mérite tout simplement. » Je voyais bien qu’elle était désillusionnée. Ça me faisait mal au cœur. La vie était injuste. « Je suis désolé. » Cassiopea était quelqu’un de bien, elle méritait d’être heureuse. Tout le monde a le droit d'être heureux, je suppose. « Personne ne mérite d’être malheureux. » Je le pensais sincèrement. J’étais persuadée qu’une once de bonheur planait dans chaque destinée de chaque être humain de ce monde. Tout le monde pouvait être heureux, s’il s’en donnait les moyens. Même moi. « C'était quelque peu dépriment ça. » Je lui souris. Ce que je venais de dire sur moi n’était pas tellement joyeux non plus. « Je pense que lâcher son sac, ça fait du bien parfois. » En tout cas moi, ça m’avait soulagée d’un poids. Et je me sentais en confiance avec elle. Vraiment. « Je crois qu'on finis tous par le rattraper ce bonheur, il faut seulement du temps et de la patience. » Elle avait parfaitement raison. J'approuvais alors ce qu'elle venait de dire, d'un signe de tête.
Sujet: Re: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Mer 31 Aoû - 20:11
« Au moins tu pourras te défendre si quelqu’un tente de te frapper. Quoi que je vois mal un papi d’Arrowsic venir te ruer de coups ! » J'éclatai de rire. Elle ne pouvais pas mieux dire. Arrowsic était une toute petite ville, des plus paisibles et malgré les quelques habitants fous qu'il pouvait y avoir, c'était le genre d'endroit où l'on pouvait se sentir en sécurité, sans avoir à trainer un arme ou je ne sais quoi dans le fond de notre sac à main. Tous les été que j'avais pu passé ici, tous les moments merveilleux qui m'avaient été donné de vivre, jamais je ne m'étais sentit en danger ici, jamais ô grand jamais à vrai dire. Pour une fille venant de la Californie, c'était pour moi tout un changement de venir ici et c'était rien de bien bien négatif. « Mais peut-être ont-ils besoin de laisser croire qu’ils sont heureux pour se convaincre qu’ils le sont, finalement. » Je fis de grands yeux, elle avant tant raison. C'était comme si les gens craignaient la tristesse, comme si c'était un crime que de montrer un peu de faiblesse. Alors ils continuent de sourire, de faire croire que tout va bien et lorsqu'ils n'en peuvent plus, qu'ils sont au bord de la crise, ils explosent, tout simplement. J'étais la première à agir ainsi même. Je n'étais pas au point de la dépression, j'avais des amis, une famille et les choses allaient plutôt bien, mais Harry me manquait et je le cachais du mieux que je pouvais. Je souriais, feignais de l'avoir oublier et quand je me retrouvais seule, il revenait hanter mes pensés. C'était plus fort que moi, tout simplement. J'avais passé les plus moments qui soit avec lui, j'avais été heureuse comme jamais, pour une fois je prenais conscience de ce qu'était réellement l'amour, puis au final, il avait prit la fuite, il m'avait laissé seule, seule pour essayer de m'en sortir. Les jours avaient passés, laissant place aux semaines et tranquillement, les mois avaient prit place par la suite et pourtant, rien n'a faire, il restait là, dans ma tête, dans mon cœur. Je fis un doux sourire à Abbey. J'ignorais ce qu'elle avait pu vivre, je ne connaissais pas sa vie en entier, mais elle me semblait si forte. Je savais que rien n'avait été facile pour elle, comme rien n'est facile pour personne, mais elle semblait tellement bien tenir le coup. Elle avait souvent un grand sourire au visage, ne se plaignait pas sans cesse et elle vivait, elle se battait si on veut. « Je sais pas, c'est juste étrange comme les gens se cachent en fait. Ils se cache derrière un sourire, un mensonge, un tout va bien alors que tout va mal, tu vois le genre ? Puis un jour, ils explosent. Ils font des bêtises, des bêtises qui peuvent couter cher. »
« Je suis désolé. » Je soupirai, un croquis de sourire prenant place au creux de mes lèvres. Elle n'avait pas à être désolé, c'était la vie. Une journée elle pouvait être généreuse et le lendemain, elle pouvait s'avérer être la pire garce qui soit, apportant tout sur son chemin, y compris les rêves des gens, tout ce qui les rattachait à ce monde. Je tentais de rester forte, de faire comme si je n'avais pas mal, que j'avais oublié, mais c'était tout autre chose. Comme le disais si bien ma grand-mère, il est impossible d'oublier une personne, on en fait que s'habituer à son départ et je crois que rien ne pouvait mieux décrire ce qui se produisait que cette phrase. « Personne ne mérite d’être malheureux. » Je hochai la tête, encore une fois, elle marquait un point. Tout le monde, jusqu'aux pire débiles qui soient, méritait son lot de bonheur. « Je pense que lâcher son sac, ça fait du bien parfois. » Vrai, encore. Parfois, parler, évacuer la peine, ça faisait un bien fou, ça calmait le cœur, les larmes. « Tu as sans doute raison. Puis on se sent mieux après, on se sent calme, prêts à affronter le reste de la journée ainsi que tous ces petites péripéties » Je ris doucement, faisant une subtile allusion à ce client con comme la merde. « Merci Abbey. Merci d'être là je veux dire, j'en avais un peu besoin je crois. »
Sujet: Re: girls just wanna have fun → abbey and cassiopea. Sam 3 Sep - 0:59
« Je sais pas, c'est juste étrange comme les gens se cachent en fait. Ils se cache derrière un sourire, un mensonge, un tout va bien alors que tout va mal, tu vois le genre ? Puis un jour, ils explosent. Ils font des bêtises, des bêtises qui peuvent couter cher. » Je baissais la tête. Cassiopea savait employer les mots pour venir me toucher, au plus profond. Je me sentais incroyablement concernée par ce qu’elle me disait. Et je le regardais, avec une attention folle. Chaque mot me perçait l’esprit, chaque mot provoquait un tourbillon de pensées en moi, chaque mot venait me frapper en plein cœur. Les mots. C’étaient fou à quel point ils avaient un impact important sur la conscience humaine. Et je continuais à fixer Cassiopea, touchée par sa douceur et sa philosophie. Et je n’arrivais pas à me défaire de son visage, et de ses paroles. « Oui, je vois. » murmurais-je alors. Je n’avais rien à rajouter. Elle avait provoqué un mutisme dans mes pensées. Elle avait parfaitement raison. Et je ne savais pas quoi dire. J’étais juste, effrayée. Allais-je finir, par exploser, moi aussi ? Allais-je laisser jaillir toutes les larmes qui se cachaient dans mon corps, un jour ? Allais-je finir par admettre que je n’allais pas bien ? Je ne voulais pas l’admettre, en fait. Je ne voulais rien laisser transparaitre. Je voulais être invisible, au reste du monde. C’était naturel pour moi, de me cacher. J’avais toujours vécu dans l’ombre. Et j’y étais habituée. « Tu as sans doute raison. Puis on se sent mieux après, on se sent calme, prêts à affronter le reste de la journée ainsi que tous ces petites péripéties » J’hochais la tête. Un petit sourire s’esquissa sur mes lèvres. C’est vrai que ça m’avait fait du bien, cette pause. J’aimais parler à Cassiopea. Elle faisait partie de mon quotidien, à présent. Et je l’appréciais, beaucoup même. Ça faisait du bien, de parler à quelqu’un. De se vider, même un peu. J’éprouvais beaucoup de sympathie pour elle, et je lui faisais confiance. Au moins, je n’étais pas seule. Et ça faisait du bien, beaucoup plus que je ne le pensais. « Merci Abbey. Merci d'être là je veux dire, j'en avais un peu besoin je crois. » Je secouais la tête. C’était plutôt elle, que je devais remercier. Elle m’avait éclaircie sur tant de choses. [color=darkolivegreen]« Merci à toi. » En fait, on était complémentaires. On avait toutes les deux besoin de l’autre. Et j’étais heureuse qu’elle fasse partie de ma vie. Le temps avait passé. Le reste du monde avait continué à tourner, alors que nous nous étions isolés. Mais il était l’heure de retourner dans la réalité. Et l’affronter, du mieux que l’on pouvait. Je me levais alors, et lui dit : « Bon, je crois qu’il est temps d’y retourner. » Un sourire timide s’afficha sur ses lèvres. Apparemment, cela n’avait pas l’air de l’enchanter. Finalement, elle se leva et son tour, et nous retournions alors dans le Muffy’s. Et rien n’avait changé. Les serveuses s’affairaient, les clients commandaient, s’asseyaient, et partaient. Les cuisines chauffaient encore, et on pouvait encore entendre l’eau se frotter aux assiettes sales. « Ah bah vous êtes là, vous deux ! On a besoin de vous en salle. » s’écria alors une des serveuses. J’adressais un sourire à Cassiopea. C’était comme si le temps s’était arrêté, le temps de quelques minutes. Comme s’il nous avait attendues, toutes les deux. Et la vie continuait.
Spoiler:
Je me suis permise de clore le sujet. A moins que tu ne veuilles rajouter quelque chose, je peux archiver ? Btw, je suis devenue amoureuse de la chanson d'E. Browning.