Rien ne m'avais préparé à ça. Rien ne m'avait été soufflé à l'avance. Aucun pressentiment aucune appréhension. En voyant la façon dont il m'a vu, lui non plus. Alors que la fille qui l'accompagnait continuait de lui parler sans remarquer son ami (?) cloué par la surprise. Nos regard se captent, nos sourcils froncés le restent et je me demande bien ce que je suis censé faire. A mon avis il se pose peut être la même question mais comme par magie la vie semble retrouver un cours normal et il réagit lorsqu'elle le prend par la main pour l'entrainer à l'une des tables de la brasserie. Je suppose que c'est sa petite amie, elle est plutôt jolie mais je suis étonné de la voir avec lui. Elle n'a pas du tout l'air d'être son style. Mais bon, que sais-je vraiment sur le genre de fille qu'il aime, il ne m'en a jamais parlé et n'est jamais sorti avec personne en ma présence.
Je finis de débarrasser les clients et amène toute la vaisselle dans les bacs en cuisine. Je suis de plonge ce soir, et je serai surement rentré vers 2heures du matin. Je reprend mes esprits en quelques secondes. Il semblerait que c'était une autre personne qui était ami avec Liam, un autre moi que j'ai laissé derrière moi depuis quelques temps. Je ne suis plus ce mec sympa et extraverti qu'il a connu quand nous étions amis. Amis et même plus encore. Ce serait peut être too much de dire que je pense tous les jours à lui et à notre amitié qui s'est terminée d'une façon absurde, mais ça serait la vérité. Tous les jours, la petite cicatrice lisse sur mon bras qui ne s'est pas effacées avec le temps me rappelle le pacte que nous avions fait. A l'époque, et même deux auparavant, si l'on m'avait demandé à qui je faisais le plus confiance, il aurait été le premier de la liste. Il fut d'ailleurs le premier à savoir pour moi. Et forcément, inévitablement, le premier à être déçu par mon coming out. Sans doute que je n'étais plus à ses yeux assez bien. Je ne sais pas, on n'en a jamais reparlé. Jamais pas un mot depuis ce fameux jour. Au début c'était bizarre, j'ai souffert de son silence et de ma solitude, mais comme tout dans la vie, on s'y fait.
Je croise Betty, ma collègue de ce soir qui m'annonce qu'elle part en pause. Forcément je me retrouve coincé, obligé d'aller prendre leur commande. Je m'imagine dans une mauvaise comédie, lui s'excusant de tous ses torts et moi lui pardonnant sans aucune rancœur. Je sais que ça n'arrivera pas, mais peut être est ce que c'est le films qui ont raison. Peut être devrait on arrêter de nous compliquer la vie avec tous nos ressentiments et simplement foncer. J'attrape mon calepin et direction la table maudite. Sans avoir préparé quoi que se soit je me jette à l'eau.
- Salut Julian, ça fait une paye. Qu'est ce que je peux vous servir ?
Inévitablement le jolie regard de biche se sa petite amie fait le va et vient entre lui et moi : « vous vous connaissez ? ». Je constate qu'elle n'a pas fait le lien et je devine qu'il ne lui a jamais parlé de moi et que les photos de nous qui trônaient chez lui ont du disparaître je ne sais où. Je laisse à mon ancien ami, l'honneur de répondre à cette question.
Sujet: Re: I remember. Ft. Liam Sam 30 Juil - 14:06
Verrouillant la voiture, je glisse les clefs dans ma poche de veste rejoignant Dylan de l'autre côté du trottoir. Elle glisse un bras autour de moi et j'en fais autant en lui souriant tandis qu'on se dirige vers le porte du restaurant, je la laisse entrer et la suis à l'intérieur. Il fait bien meilleur à l'intérieur, dehors le temps est beaucoup trop chaud pour avoir envie de quoi que ce soit, heureusement la climatisation de l'auberge rend la pièce intérieur fraiche et rien que cela me remonte un peu le moral. Dylan a insister pour qu'on sorte dîner,pour une fois que ce n'est pas moi qui ais cette idée là. Il y a quelques temps elle râlait qu'on sorte beaucoup trop souvent, ne jamais être seul tout les deux pour un repas ou autre. Depuis quelques jours justement on sort plus, je squatte son appartement plus que le mien, on commande des repas à livrer ou bien elle cuisine. Et justement elle râle de nouveau. Je pourrait dire qu'elle râle toujours, mais ça serait mentir. Elle n'aime juste pas les habitudes et le monotonie. Hormis ça je dois avoir la copine la plus agréable de toute la ville je dois dire. On se dirige vers une serveuse pour avoir une table. Je laisse Dylan parler, et regardant l'auberge du coin de l'oeil un détail m'attire.
Détail ? Mon regard se repose sur lui tandis que j'oublie instantanément qui est à côté de moi. Le reste s'éclipse et je me retrouve à fixer Ben sans comprendre ce qu'il fait ici, dans la ville, dans al brasserie. N'ayant pas été préparé ni même ayant pensé à être confronter à lui. Pourtant les rumeurs de son retour auraient du m'y faire songer. Il est là, face à moi, son regard reflétant sans doute l'expression du mien à la perfection. Que dois-je faire ? Bonne question. Le contact de la main de Dylan dans la mienne me fait retrouver la réalité, je reprend mes esprits, reprend un visage indifférent, et je pose mon regard sur elle, tandis qu'elle me fait signe de la tête vers une table. Je sourie légèrement crispé, elle se rend compte de rien occupé à s'y diriger. Tant mieux. J'ai donc quelques secondes de libre pour m'interroger sur son retour ici, sur la raison de son retour et les personnes qui étaient véritablement au courant. La voix de Dylan me fait relever la tête et j'essaye de reprendre la conversation avec elle, bien que tout ce que l'on dit les cinq minutes suivantes me parait drôlement pathétique et sans fondement. Elle fronce le nez en s'étonnant qu'il n'y ait pas de serveur venant prendre notre commande, je la laisse parler, les yeux dans les vagues. Mes pensées tourmenté sur un point totalement autre, et qui ne lui plairait sans doute pas du tout. Une présence me fait comprendre que la serveuse arrive. Salut Julian, ça fait une paye. Qu'est ce que je peux vous servir ? Pas la serveuse. J'avale difficilement ma salive, relevant doucement la tête, maudissant cette malchance. Non pas que je haisse Ben, seulement, lui il doit me haïr justement. Et à juste titre. Dylan relève la tête surprise, Julian. Il n'y a personne qui m'appelle comme ça je crois. Seulement lui, et Tristan aussi. Pour les autres c'est Liam. Vous vous connaissez ? Surprise elle me regarde et je garde le regard fixer sur elle, cela m'évitant d'affronter celui de Ben. Quoi, elle ne l'a jamais vu ? Elle se souvient pas de lui ? Bon certes elle venait ,du tout où il était encore en ville et ami avec moi, qu'aux vacances et nous ne la connaissions pas à cette époque. Mais vu le remue ménage qu'il a fait en ville... Dyl', c'est Ben , Ben Limes.... Je finis par me décider à lever la tête vers lui, ma tête tanguant entre être gentil et m'excuser comme je devrais le faire, ou être comme depuis longtemps indifférent. Je joue si bien il faut dire. Ouai ça fait longtemps en effet. Pour moi ça sera une simple salade de crudité et un whisky. Dylan ? Allez passons à autre chose, pitié qu'il s'en aille. Que j'arrête de me sentir encore plus coupable d'un seul coup. Lui à côté, apparut comme par magie, mes p*tains de pensées et de remords se trouvent multiplié d'un seul coup. Oui je devrais m'excuser, j'aimerais, je voudrais vraiment seulement ça voudrait dire que je devrais m'expliquer, lui dire pourquoi j'ai réagit comme ça. Lui dire que j'en avais rien à foutre, c'est juste qu'il était encore amoureux, et qu'il allait me lâcher et que c'était cet homme... Je refuse tout ça et le replonge au plus profond. Un steak bien cuit et des frites... Je me souviens de toi, de vous pardon. J'ai entendu parlé de vous, c'est vrai. Je suis arrivé m'installer pas longtemps après votre départ. Vous devriez venir vous joindre à nous après votre service ça serait bien. Dylan sourit poliment et ravit, alors que j'aimerais la vraiment la faire se taire. Autant que la remercier de permettre dans un certain sens de peut-être encore le revoir...J'ajoute rien.
La commande se prend sur un ton mécanique. Et tel un robot je fait comme si de rien était. La proposition de madame me déstabilise. Je ne prend même pas la peine de cacher mon air gêné.
- Oui, tu ne serais pas la première à avoir eu vent des rumeurs qui ont couru sur moi. Enfin bref, je ne sais pas, pour ce soir c'est compliqué je suis de plonge, je finis tard, vers 1 heure du matin surement. Et puis je ne suis pas sur que ça soit...
Betty qui repasse pour aller chercher un briquet pour allumer ses cigarettes mèle son petit grain de sel et se permet d'intervenir ?
- Benji, si tu veux on échange, je fais ce soir, et tu me remplaces demain. En plus ça m'arrange, je dois aller chercher mon homme pas trop tard, demain soir.
Moi qui n'ai jamais vraiment apprécié cette femme d'une trentaine d'année plutôt vulgaire et qui se permet toujours un commentaire déplacé sur ma maigreur ou sur mes fringues, je crois que je la hais vraiment à présent. Non seulement elle vient d'utiliser cet horripilant surnom que je déteste mais en plus elle me met devant le fait accompli et je me vois mal refuser l'invitation maintenant que je suis officiellement libre. Julian fuit mon regard, et je me vois dans l'obligation d'accepter d'un haussement d'épaule.
Je repars direction les cuisine avec un poids sur les épaules, je sens que je viens de m'embarquer dans le pire plan foireux du siècle. Je finis la soirée dans une sorte d'appréhension géante. Vais je me retrouver seul avec lui ? A la limite si Dylan reste dans le coin ça peut être supportable, elle a l'air très gentille bien que j'ai un peu de mal à définir mon ressenti à l'égard de ce couple. Je leur permet de patienter dans le restaurant que je termine et je regarde la jeune femme passer de l'autre côté de la table pour s'asseoir sur les genou de son petit ami. Je finis de débarrasser la dernière table et Betty me libère. Heureusement ils n'ont pas trop patienté et je repasse un dernier coup par les cuisines et m'arrête quelques seconde devant un miroir. J'ai vraiment sale mine. Ce soir encore je n'ai pas eu le temps d'avaler un bout et si je continue à ce rythme d'enfer je vais finir par m'écrouler en route. Je change de t-shirt et remet mon débardeur gris et trop large avec lequel je suis arrivé. Je les rejoins après avoir mis un peu d'ordre dans mes cheveux et m'être rafraichis le visage.
On va se poser quelque part sympa ? Si on veut de la bonne musique, une ambiance sympa, je crois qu'on a pas vraiment le choix.
Je fais comme si Julian n'était pas Julian Liam Fulton, comme s'il n'était pas mon meilleur ami, et surtout, je fais comme si je n'étais pas en froid avec lui.
Je regarde Ben hésitant entre le supplier les regards de refuser les pulsions de gentillesse de ma petite amie, ou bien répondre qu'on à autre chose à faire. Et pourtant je ne fais rien, rien du tout. D'un parce que ce serait mal polit, de deux parce que quelque chose m'en empêche. l'envie de savoir ce qu'il est devenu, qui il est devenu. L'envie de le voir, et là je déraille. Néanmoins il doit bien lui aussi ne pas avoir envie de me voir, je crois en faite qu'il doit être celui de nous deux qui en a le moins envie. Il me prend tout de même pour un homophobe qui l'a rejeté alors qu'il voulait mon aide.. chose que je suis un peu. Enfin pas homophobe, mais oui sans le vouloir alors qu'il avait besoin de moi, je l'ai laissé "crever". Oui, tu ne serais pas la première à avoir eu vent des rumeurs qui ont couru sur moi. Enfin bref, je ne sais pas, pour ce soir c'est compliqué je suis de plonge, je finis tard, vers 1 heure du matin surement. Et puis je ne suis pas sur que ça soit... Le moment de gêne sur son visage me fait détourner les yeux, coupable ? Un peu trop oui. Au fur et à mesure de sa réponse, je me détend lentement, me appuyant contre mon dossier de chaise. Même si au fond, non au fond rien du tout en fait. Mais l'intervention d'une serveuse que je connais de vue seulement vient anéantir tout espoir. Je serre la mâchoire décrétant que cette fille je la hais. Il accepte donc poliment. Et Dylan lui sourit amicalement, sans doute ravit et pensant me faire plaisir. Il tourne les talons et je foudroie ma petite amie du regard. Peux-tu m'expliquer se qui t'a prit ?! Surprise, elle s'excuse, stupéfaite que je ne veuille pas le voir. Commençant à m'accuser de croire aux rumeurs, je serre les dents, elle , rajoutant qu'elle m'a entendu bon nombre de fois le défendre. Le dîner s'annonce mouvementé, je réplique à voix basse. Le dîner se poursuit et s'excusant encore, Dylan me rejoint sur mes genoux, disant qu'elle peut toujours prétexter se sentir mal, je soupire, en disant que c'est bon. Au fond finalement j'ai pas tant envie de le fuir. Le temps s'écoule et on finit par l'attendre à la fin de son service, moi ayant de mauvais souvenirs de nos jobs d'été où l'on s'attendait à la fin de nos services.
On va se poser quelque part sympa ? Si on veut de la bonne musique, une ambiance sympa, je crois qu'on a pas vraiment le choix. Je tourne le regard vers lui, ayant changé de tenu, et beaucoup plus maigre que dans mon souvenir. Je détourne le regard m'enfermant dans mon mutisme. Dylan propose mon appartement, je tourne la tête vers elle serrant la mâchoire. Il n'est pas rangé... on à qu'à aller chez toi comme prévu. Je me force à sourire tandis que j'interroge Ben du regard, osant pour la première fois de la soirée de le regarder dans les yeux. Une tension palpable commençant doucement à s'installer dans tout cela. Moi appréhendant trop, beaucoup trop tout cela. Et le fait de le revoir, sa présence, tout, revenant me bousculer avec trop d'entrain. Ne faisant en rien avancer les choses je me bute à ne rien ajouter.
Nous nous retrouvons chez elle. Je ne suis pas surpris qu'ils aient chacun leurs appartement mais je n'arrive pas à deviner si ça fait longtemps qu'ils sont ensemble ou si c'est tout récent. C'est la première fois que je le vois avec une fille et son comportement gêné en dis long sur sa pudeur. Il ne veut pas s'afficher avec elle et je peux le comprendre, je sortais moi même avec un mec qui me refusait toute démonstration d'affection en public.
Vous savez je ne compte pas rester longtemps, alors c'est comme vous voulez.
Et nous finissons chez Dylan. Elle est très sympa voir même trop, elle ne laisse pas un instant de silence et m'oblige à parler sans cesse m'assaillant de question et de petites histoire à propos d'elle et « Liam » puisque c'est ainsi qu'elle l'appelle. Je ne vois pas les deux heures passer buvant deux bières et me vautrant dans un sofa confortable au milieu d'un appartement so girly. Mon regard se pose régulièrement son mon ancien ami qui semble à chaque fois totalement focalisé sur un nouvel objet tel que la télécommande ou le cadre en fourrure violet. Je peux ressentir son malaise et si j'ai bien compris la situation, il a du passer un savon à sa copine lorsqu'elle m'a invité et elle essaye de se rattraper en ne laissant aucun moyen à son amoureux de s'exprimer.
Je finis par me redresser.
Je vais devoir vous laisser, je suis complètement achevé. Je voulais juste dire un mot à Li... enfin je peux te parler ? Demandais je finalement au principal intéressé. Je vois Dylan faire une grimace ne sachant comment réagir, j'ai besoin de sortir un peu de cet environnement trop chaleureux et qui dois lui être familier pour un lieu plus neutre, je trouve une excuse bidon alors qu'il acquiesce de la tête toujours sans trop me regarder en face. Ça te dérange si on sort, j'ai besoin de fumer une clope.
Nous nous retrouvons donc sur le trottoir face à face, enveloppé d'un malaise qui nous dépasse. Cette situation est tellement nouvelle pour nous qui étions si complice. Nous n'avions pas besoin de mot pour nous comprendre, un regard et tout était dit. Pas du genre à nous faire de grande déclaration nous avions pourtant procédé au mélange de nos sang d'un commun accord. Ne sortant aucune cigarette car je ne fume pas je dis la première chose qui me passe par la tête.
Il est loin le temps où on était frères. Je suis désolé pour ce soir, je n'aurais pas accepté de t'embarrasser si cette connasse de Betty n'avait pas mis son grain de sel.
Je le vois esquisser un sourire et l'espace d'une seconde je la ressent à nouveau. Cette complicité qui nous transcende, ces pensées que nous partageons. Je jurerais qu'il a lui même maudit cette satané Betty. Mais je déchante vite, ce n'est peut être qu'une illusion, j'ai peut être rêvé le mouvement de ses lèvres. Je reste sur mes gardes.
Ta copine est très sympa, ça fait longtemps que vous êtes ensemble, demandais je en tentant de rester calme et d'ignorer la petite voix qui me hurle tous les reproches que j'ai à lui faire.
On se décide à aller chez Dylan, et le pire est que Dylan insiste pour qu'on l'amène dans ma voiture, je dis rien. Je me tais, je me prend en main, je me retiens. Et je me contiens. Et pourtant lorsque je referme la porte de la voiture, lui à l'arrière, je me sens vraiment pas bien. Vous savez je ne compte pas rester longtemps, alors c'est comme vous voulez. Cette tension, et puis tellement d'autre chose que j'arrive pas à expliquer. Je démarre dans le silence, tandis que Dylan prend la conversation en main, monopolise le silence. Je me rend compte alors de ce qu'elle est entrain de faire, et je me détend légèrement ma colère contre elle diminuant un peu, quand je comprend qu'elle fait ça pour se faire pardonner. Après tout je ne dois pas vraiment lui en vouloir, elle n'est pas au courant de tout. Elle est pas au courant que je suis un lâche, qui a planter son meilleur ami quand il a fait son coming out. Enfin dans un sens elle a du le deviner, vu notre froideur, et cette gêne, et le fait que je ne parle très peu de lui depuis son départ... Mais je lui a jamais rien dit, raconté qu'il me l'avait dit en premier, que j'ai rien su répondre hormis le repousser, que j'ai été à cette instant dégouté. Dégouté par la jalousie qui me prenait de je ne sais quoi. Mes doigts se resserrent autour du volant et je me gare devant chez Dylan. On sort de la voiture, on monte chez elle, je laisse ma veste sur le fauteuil comme à l'habitude, gêné de la présence de Ben et de ne pas réussir à rester naturel. Dylan le ressent et n'insiste pas plus à se tenir trop près de moi. Il s'assoit, je vais chercher des bières, trouvant un instant de calme plus loin, de la cuisine je l'observe avant de me tourner vers le frigo, passant ma main sur mon visage essayant de me reprendre. Je prend les bières et retourne dans le salon, et durant les deux heures qui suivent j'écoute Dylan faire la conversation, le question pendant que je fixe n'importe quelle chose hormis Ben.
Je vais devoir vous laisser, je suis complètement achevé. Je voulais juste dire un mot à Li... enfin je peux te parler ? Lorsqu'il réagit en se levant, je le suis du regard et le détourne légèrement lorsqu'il termine par s'adresser à moi. Je me contracte et voyant du coin de l’œil la grimace de Dylan, je finis par hocher la tête doucement. J'ai beau ne pas vouloir avoir cette entrevue, la culpabilité et tout ça ne me donne aucun autre choix que d'accepter. Ça te dérange si on sort, j'ai besoin de fumer une clope. Très bonne idée, même si l'idée que Ben fume me surprend sans que je relève réellement. Je me redresse en rassurant Dylan d'un regard, celle-ci me disant qu'elle va prendre une douche. J'attrape mon paquet de tabac et mon papier à rouler et je suis Ben qui est déjà dehors. On se retrouve dehors, sur le trottoir, et le silence qui s'installe n'est pas fait pour me mettre très à l'aise. Je garde les yeux baissé sur mon papier et mon tabac, cela me fournissant une bonne excuse pour ne pas affronter son regard. Les secondes défilent, moi me maudissant de ne pas oser relever la tête et lui dire combien je suis désolé, combien je regrette et que je voulais pas tout ça. Il est loin le temps où on était frères. Je suis désolé pour ce soir, je n'aurais pas accepté de t'embarrasser si cette connasse de Betty n'avait pas mis son grain de sel. Lorsqu'il fait allusion à notre "fraternité", dans un tic habituel mon pouce glisse sur l'intérieur de ma paume de main, sur la cicatrice qui n'a jamais disparut. Puis il parle de cette femme, et je ne peux m'empêcher je ne sais comment d'esquisser un sourire. Amusé qu'on pense la même chose d'elle. Mais il disparait vite lorsque je songe qu'on pense la même chose d'elle , car on ne voulait pas se côtoyer. Aucune réponse ne me vient et je reste muet, sans savoir que faire. Trop de chose se sont passé, la dernière fois que je l'ai vu et que je lui ai parlé c'était il y a un an et le dernier sentiment que j'ai eut c'est cette impression d'abandon et de jalousie lorsqu'il m'a parlé de... de ce mec.
Ta copine est très sympa, ça fait longtemps que vous êtes ensemble ? Il reprend la parole abordant le sujet de Dylan. Je relève la tête le fixant quelques instants. Sympa ? Ouai bien plus je dirais, à me supporte,r à rester là alors que je suis la plus part du temps enfermé dans ma musique, que mes rapports avec n'importe qui sont devenu conflictuel... Depuis ton... depuis que... ça va faire un an. Le mot "départ" n'arrive définitivement pas à sortir. Un an, ouai j'ai du finir par me mettre avec elle un mois à peine après sa fuite, voulant me changer les idées de tous. Je le regarde de nouveau, me sentant obligé de continuer. Et toi ? Tu es toujorus avec... avec ton ... avec lui ? Décidément les mots n'arrivent pas du tout à sortir si facilement, n'arrivant même pas à dire " son mec", ne supportant pas cette idée, et je me rebute pour ça. Je détourne le regard allumant ma cigarette, étonné d'ailleurs qu'il ne fume pas, je lui tend mon paquet de tabac.
Je ne lui demande pas un compte rendu détaillé. Peut être qu'il la connaissait d'avant si ça fait un an. La coïncidence me surprend néanmoins un petit peu. Peut être qu'il a cherché à me remplacer, à se trouver un nouvel acolyte et qu'il a trouvé cette personne en Dylan. Je reconnais qu'elle ressemble un peu à ce que j'étais il y a un an en terme de personnalité, extravertie, joyeuse et souriante. Je me répète même un peu sans révéler le fond de ma pensée.
- Vous allez bien ensemble, vous êtes mignons tout les deux.
J'ai réussi à apprivoiser les voix de mon esprit qui me hurlent de le clasher, de le confronter à ses actes passés, il sera peut être tant d'en discuter mais pour l'instant le ton de la conversation est plus tranquille et hésitant qu'autre chose et je doute que l'agresser soit bénéfique pour qui que se soit. Lorsqu'il me parle de lui je tente de garder une contenance. La réalité c'est que rien que de l'évoquer j'ai envie de fondre en larmes et j'ai envie de sentir ses bras autour de moi. Je ne cesse de me dire qu'il n'était pas pour moi, que je suis mieux sans lui, mais la vérité c'est que je suis pathétique. Je l'étais quand nous étions ensemble mais depuis qu'il m'a quitté je suis encore plus affligeant.
- Je ne suis plus avec lui, non. C'était pas un type pour moi et j'ai mis un peu trop longtemps à m'en apercevoir.
En même temps, personne n'était là pour m'ouvrir les yeux. Quand j'y repense j'étais vraiment seul là bas et seule ma passion dévorante d'adolescent transis me faisait tenir le coup loin de mes proches. Ici je suis de retour mais plus personne ne veut entendre parler de moi c'est presque pire que tout. Je décide changer de sujet avant de me mettre à ouvrit mon cœur à cet être qui m'incite toujours à la confidence malgré le froid qui nous sépare désormais.
- Est ce que tu as eu l'occasion de croiser ma mère ou Flora ? Je n'ai aucune nouvelle et ce connard m'empêche de les voir.
Ce connard, il le sait c'est mon père. Il a été attentif à tous mes maux lorsqu'il s'agissait de mon père. Cet homme transformé par un alcoolisme intraitable avait au cours des années changé au point de se haïr et de haïr sa propre famille. Je le savais mon coming out n'avait été qu'un prétexte pour me virer de la maison, il voyait en moi je jeune homme en bonne santé qu'il n'était plus et qu'il se serait plus jamais. Je n'en voulais pas vraiment à mon père dans le sens où il était condamné et je le savais. Il serait la cause de sa propre perte et j'espérais sans vraiment l'avouer que ce serait le plus tôt possible afin d'abréger ses souffrances et la notre. Ce qui me gênait plus c'est la prison qu'il infligeait à ma mère et à ma petite sœur Flora. Or je le savais Flora avait toujours bien aimé Julian et si elle l'avait croisé elle lui aurait adressé la parole.
La vérité ? C'est que j'ai voulus me prouver je ne sais pas quoi. Quand Ben est partit je me suis retrouvé seul, c**, mal à l'aise et perdu. Et j'ai voulus me prouver que j'étais bien heureux sans lui, que je pouvais moi aussi être heureux, en couple et ne pas avoir besoin de lui. Pourtant jamais il m'est venu en tête de trouver un autre pote, un frère de sang, impossible j'ai jamais chercher à remplacer cette partie de Ben. Non j'ai trouvé Dylan, Dylan est ses rires, à ses coups de gueules pour trois fois rien, et pour le fait qu'elle soit pas chiante sinon pour un sous, Dylan et ses bras, et nos nuits ensemble. C'est ça cette putain de vérité abjecte à laquelle je pense chaque nuit que je me réveille en sursaut par un autre de ces rêves. Vous allez bien ensemble, vous êtes mignons tout les deux. Non pas vraiment. Ça sort comme ça, je sais pas d'où, je sais pas comment mais ça sort. Comme si à lui je lui devais la vérité. Sauf que je me rend compte que plus rien est pareil, et que c'était gentil ce qu'il disait et moi je l'ai limite cassé. Enfin... merci. Je me rattrape légèrement, ne voulant pas mettre à mal cette pseudo bonne conversation. Ne sachant comment mais ne voulant pas que cela se termine. Il est là, il est revenu, il est de retour. Et tout se chamboule pourtant.
Évidement la conversation dérape vers ce c**, cet homme qui me l'a volé, qui a tout fait dérapé qui a tout détruit entre nous. Faux, c'est moi ce c**, lui il a juste su avoir Ben, rien de plus. Je ne suis plus avec lui, non. C'était pas un type pour moi et j'ai mis un peu trop longtemps à m'en apercevoir. D'un seul coup je respire légèrement mieux, mes dents se décrispe presque et je relève les yeux vers Ben. Trop vite cependant pour voir que le sujet semble pas super, et à quel point il va mal. Il va mal ! Il a pas changé, il est toujours si facile à lire. Il va mal, parce qu'il est plus avec cet homme. Encore entiché de lui... mon éclairage est de courte durée, je reprend une taffe de ma cigarette, détournant le regard de frustration. Mais me giflant mentalement j'enlève ces drôles de questions de ma tête, il va mal c'est tout. Et ça aussi ça m'énerve. Navré. J'trouve rien d'autre à dire, "navré" que tu sois mal, que ce soit dur mais surement pas que tu ne sois plus avec lui. Mais ça je le dis pas, une seul fois déjà il est partit parce que j'ai pas su quoi faire à cause de l'autre, maintenant je veux pas refaire les mêmes erreurs. D'un seul coup une pensée me vient, et je m'assombris. C'est pour ça alors que t'es revenu ?! Il filait le parfait amour, il s'est cassé se fichant du reste, et là il se retrouve seul alors il rentre. Et non pour une raison autre comme j'aimerais le pens... Je me stoppe dans mes pensées, m'arrêtant là avant de dérailler.
Est ce que tu as eu l'occasion de croiser ma mère ou Flora ? Je n'ai aucune nouvelle et ce connard m'empêche de les voir. Flora ? Combien de fois elle m'a parlé, combien de fois l'ais-je envoyé boulé, tellement honteux de mes propres actes. Elle était persuadé que j'avais des nouvelles de Ben, et à chaque fois je m'enfonçais encore plus dans ma colère. Puis elle a comprit, qu'on se parlait plus, que je ne savais rien, et elle a pas comprit alors elle s'est mise à questionner. Beaucoup trop, et si ma réaction auprès de Ben a ravit son connard de père, elle, elle l'a très mal prit. Jusqu'à ce qu'elle comprenne à quel point je m'en veux. Depuis je l'évite encore plus. Je hausse les épaules évasif. Non pas vraiment... Flora va bien, elle a encore grandit. Ta... ta mère, je ne sais pas du tout, je ne l'ai plus beaucoup vu. ton père a été à l'hôpital il y a un mois, ça a fait le tour du village, un simple problème de fois... Enfin d'après ce qu'il m'a dit, j'essaye de pas trop avoir à faire à lui. Je lui explique tout ça, réticent à devoir autant parlé, et que ça soit moi qui doive lui apprendre tout cela. Je haïs son père, sa réaction, ses mots lorsqu'il crache sur son "ex" fils comme il le dit, son comportement, tout je haïs tout de ce qu'il est devenu, je haïs cet homme qui a remplacé celui que je connaissais avec Ben étant petit. De toute manière tous change ici, tout devient amer, noir et compliqué... Ben... je suis désolé. J'arrive enfin à souffler ça, sans que vraiment je m'en aperçoive ,pour autant, avoir voulut le dire. Désolé pour tout, pour être un connard, pour pas t'avoir aidé, pour ton père, pour ces maigres info sur ta famille...
J'esquive la réponse à sa question. Est ce parce qu'il m'a quitté que je suis revenu ? Bien sur là bas rien ne me retenait à part lui, pas d'amis, pas de travail pas de famille. Il était la seule branche à laquelle je me raccrochais désespérément et je crois que c'était à l'image de notre relation. Une relation déséquilibré et profondément étouffante pour lui et humiliante pour moi. Je voyais en mon petit village natal une bouée de sauvetage dans le naufrage de ma vie, un retour aux sources et aux terres connues. C'est sur que je n'étais pas rentré pour le comité d'accueil parce que à part Meena personne n'avait été curieux sur mon sort. Je rêvais secrètement de revoir ma sœur et ma mère et mon arrivée m'avait confirmé que je m'étais fais des illusions quand à l'état d'esprit de mon père. Son aigreur et sa rancœur n'avait pas disparu et je n'avais toujours pas le droit de leur adresser un mot. Toujours est il qu'il ne semble pas se réjouir de ma rupture et je le sens sincère dans son « navré ». Je n'en attendait pas plus de lui, un petit mot qui me prouve qu'il essaye au moins de ne pas paraitre indifférent à mon sort. C'est une évolution par rapport à notre dernière entrevue où le silence avait été le principal acteur de notre « rupture amicale ».
Lorsque les mots sortent de sa bouches ils me semblent tellement improbables que je serre les points pour me prouver que je ne rêve pas. Il s'excuse. Il s'excuse ? PUTAIN IL S'EXCUSE. Bizarrement je ne suis pas ému, je ne suis pas touché ces quelques mots me mettent dans une colère folle. La pire chose qu'il puisse faire en ce moment c'est s'excuser et je n'ai aucune idée de pourquoi mais ça me rend dingue. Le cynisme vrille mes propos et c'est d'une voix que je ne reconnais pas moi même que je prononce les mots suivants.
- Tu es désolé ? Moi aussi je suis désolé, on est tous désolé, le monde et toujours plein de putain d'excuses. Je crois que je devrais y aller parce que je crois que pour ce soir, je suis à bout.
Ma phrase est terminée mais je n'en pense pas moins, j'ai envie de lui hurler dessus et même de lui mettre mon poing dans la figure. J'ai envie de lui dire qu'il est le pire connard qu'il m'a brisé le cœur, qu'il a trahis ma confiance, et que depuis il me manque terriblement, qu'il a laissé un emplacement vide dans mon cœur qui n'a jamais cicatrisé et je crois que ce qui me rend le plus hystérique dans cette histoire c'est que je sais je vais lui pardonner. Je suis comme ça, je crois aux deuxièmes chances. Je vais lui pardonner mais pour le moment j'en suis encore à la rancœur et à la colère.
- Et puis tu sais, ce n'est pas parce que je suis revenu et que je ne suis plus avec ce mec que je ne suis pas Homo, le problème est toujours le même et t'excuser n'avancera à rien. Je ne peux pas t'empêcher d'avoir tes propres convictions même si ce sont celle d'un bauf macho !
Je sais pas comment j'ai réussit à le sortir, n'y par quel franchise étrange c'est sortit. C'est vrai quoi, depuis un an, depuis que je me suis renfermé dans la musique, j'arrive plus à dire quoi que ce soit. J'ai l'impression que personne ne me comprend, j'arrive plus à dire ce que je ressens, faire comme si tout allait bien est devenu ma première nature, enfin seconde, car en fait pour beaucoup je suis chiant à jamais rien dire. Alors pourquoi en une seule soirée, j'arrive à lui balancer ça chose impensable d'habitude ? Parce que c'est Ben ? Parce que malgré tout je le connais depuis tout petit ? Parce qu'il y a cette cicatrice qui nous relit ? Tu es désolé ? Moi aussi je suis désolé, on est tous désolé, le monde et toujours plein de putain d'excuses. Je crois que je devrais y aller parce que je crois que pour ce soir, je suis à bout. Je relève la tête beaucoup trop surprit par sa réaction. Surprit ? Pourtant j'aurais du m'y attendre, il a raison, j'ai été un parfait connard. Mais lorsqu'on se retrouve seul, on a tendance à idéaliser les conversation, et on invente les réponses de l'autre... Et si j'avais peut-être rêvé une fois ou deux qu'on enterrerait ça, sa réaction me remet clairement dans le droit chemin, une gifle retentissante me remet les idées en place, et sa voix énervé me fait comprendre que j'étais en plein délire. Je le fixe, il va s'en aller ? Incapable, comme il y a un an de trouver rapidement un truc pour qu'il reste. Toujours la même chose. Mais de toute manière il ouvre la bouche reprenant la parole, et donc je n'ai pas l'occasion de trouver quelque chose à dire. Pour un court moment seulement.
Et puis tu sais, ce n'est pas parce que je suis revenu et que je ne suis plus avec ce mec que je ne suis pas Homo, le problème est toujours le même et t'excuser n'avancera à rien. Je ne peux pas t'empêcher d'avoir tes propres convictions même si ce sont celle d'un bauf macho ! Sa voix toujours emplit de colère, devient même de plus en plus cassante. Et la tournure de la soirée commence vraiment à ressembler à ce que je voulais éviter à tout prit, et en voila la raison pour laquelle je voulais pas le revoir. La honte, mais aussi la peur de voir qu'entre nous c'est irréparable, loin d'ici je ne pouvais m'en prendre qu'à moi, je l'oubliais la journée, je m'y forçais et seul quelques cauchemars venait me rappeler à l'ordre. Alors que là sa colère me rappelle de suite la mienne à mon égard. Mais néanmoins je ne comprend pas pourquoi il me balance ça, il pense que je croyais que c'était qu'une simple passade ? J'ai jamais dit que c'était qu'une simple passade mais... attend quoi ? Comment ça " bauf macho" ?!! Je me rend compte de la dernière partit de sa phrase et je le fixe sans comprendre, mon ton étant partit légèrement plus haut. Qu'il me haïsse de l'avoir laisser face aux autres et à leurs critique d'accord mais qu'il me traite de la même manière qu'il devrait traiter la réaction de son père... D'un seul coup notre dernière discussion me revient en tête, son air blessé, moi n'arrivant rien à lui répliquer hormis rester dans un profond silence.
Je relève les yeux vers Ben estomaqué par ce qui vient de me traverser l'esprit. C'est impossible. tu crois que je suis homophobe ?!!!! Je le fixe abandonnant toute colère tellement la stupeur est présente. Tellement j'arrive pas à penser à autre chose, à imaginer quoi que ce soit. Trop choqué par le fait que Ben , qui me connait depuis tout jeune, puisse peut-être penser que j'ai rien répondu ce soir là parce qu'il était homosexuel.
Me mettre dans un tel état alors que lui reste calme, ça nous ressemble tellement. Le feu et la glace. Jusqu'alors ça avait très bien fonctionné lorsque nous étions côte à côte. Voyons ce que ça peut donner maintenant que nous nous faisons face. Je fais un pas vers lui dans ce geste je veux lui faire comprendre que même si j'ai pu dire le contraire je n'ai pas l'intention de partir. Nous avons la conversation que nous aurions du avoir bien avant. Celle que je me suis inventée 100 fois et où je m'étais imaginé qu'il persisterait à me reprocher de lui avoir menti toutes ces années et de ne pas avoir été honnête sur mes préférences sexuelles. Jamais je ne m'étais imaginé ressentir une aussi vive colère contre lui mais en plus de cela être en rage contre moi, contre cet être pathétique que je suis. Pourquoi ne suis je pas capable de me fondre dans un moule comme tous les autres, pourquoi dois je être différent et pourquoi cela doit il entrainer ma solitude. Heureusement je suis toujours capable d'avoir une conversation sensée.
- Homophobe c'est peut être un peu fort. Toujours est il que quand je t'ai appris que... Quand je t'ai dis que j'aimais un mec tu ne m'as plus adressé la parole. Ton comportement a changé, je suis passé du rang d'ami au rang d'inconnu, tu n'es peut être pas homophobe, mais en ce qui me concerne c'est pire parce que tu savais qui j'étais, ce que je valais et quelques mots ont suffit pour que tu oublies tout ça.
Au fur et à mesure les mots se coincent dans ma gorge et je sens que j'évolue mal. D'une colère hystérique je passe à une colère qui me donne envie de pleurer. Je sens les larmes qui me montent aux yeux et plutôt que d'en avoir honte je décide de le confronter directement à ça. J'accroche son regard, ses yeux noisettes fuyants n'ont plus le choix ils doivent se poser sur moi.
- Ce qui m'a fait le plus mal dans cette histoire c'est de voir que depuis des années j'accordais beaucoup plus d'importance à notre amitié que toi. Tu étais comme un putain de frère et j'aurais jamais imaginé que tu me fasse ça. Je te reproche énormément même si je suis conscient que revenir en arrière ne changera rien mais j'avais besoin de te le dire.
Je me laisse le temps de respirer, je ne sais pas si j'ai dis tout ce que j'avais à lui dire, j'ai du en oublier, je ne sais pas, je ne sais plus. Je suis complètement vidé, je n'ai envie que d'une chose de rentrer et de m'assommer d'un somnifère. J'essuie les larmes qui ont coulé sous l'effet de la colère et fait volte face.
- Tu n'as pas besoin de me répondre quoi que se soit. Tu es désolé, j'ai entendu tes excuses. Si ta conscience peut se contenter de ça alors très bien, je te souhaite une bonne soirée Liam.
J'ai utilisé volontairement ce nom que je n'utilisais jamais. Peut être pour lui faire un électrochoc, je ne sais pas. Je sais qu'il n'est pas comme moi. Ouvrir son cœur et les grands déballages publics très peu pour lui mais je me dis que peut être dans ces conditions exceptionnelle, peut être que sa putain de langue va se délier.
Je le fixe attendant une réponse, j'y comprend rien. Enfin si dans un sens si il pense que je l'ai rejeté parce qu'il était homosexuel je comprend peut-être sa colère, bon en fait non. Il a raison de toutes les manières possibles de m'en vouloir. Je l'ai laissé de côté, j'ai pas réussit à passer au travers. Mais pourtant, sans m'en défendre et refuser ma culpabilité la dedans, j'ai seulement chercher à me protéger, de ça, de lui en quelques sorte. De ce que tout cela impliquait. je sais que c'est pitoyable mais qu'y puis-je réellement. Homophobe c'est peut être un peu fort. Toujours est il que quand je t'ai appris que... Quand je t'ai dis que j'aimais un mec tu ne m'as plus adressé la parole. Ton comportement a changé, je suis passé du rang d'ami au rang d'inconnu, tu n'es peut être pas homophobe, mais en ce qui me concerne c'est pire parce que tu savais qui j'étais, ce que je valais et quelques mots ont suffit pour que tu oublies tout ça. Je le fixe, lui faisant un pas en avant, et moi ayant une folle envie d'en faire dix en arrière, je ne bouge pas. essayant de comprendre tout ça, de comprendre ce qui nous ait arrivé. comment deux meilleurs amis, deux frères même ont pu réussir à finir par presque devenir ennemi. Une seule réponse me vient en tête. Lui. Ayant refusé longtemps cela, c'est pourtant vrai, c'est lui. Lui sans le vouloir, lui parce que je suis qu'un c**. Et que lorsqu'il m'a dit qu'il était homosexuel, et il enchainé avec ce foutu homme et son amour ô combien magnifique pour lui... Bien sur que non... J'ai jamais oublié qui il était, toujours celui qui s'énerve en premier, le mec le plus impulsif de nous deux pour s'exprimer, mais le plus réfléchit si on y pense bien, le mec que je connais depuis tout jeune, avec qui on a tout fait, même échangé son sang... J'arrive rien à répondre d'autre. Parce que son regard se pose sur moi.
Et que ce que je vois me terrifie encore plus, m'enfonce dans ma culpabilité, dans ma honte. J'ai envie de détourner les yeux, mais son regard en larme planté sur moi m'en empêche, comment a-t-il encore cette putain d'influence sur moi ?!!Ce qui m'a fait le plus mal dans cette histoire c'est de voir que depuis des années j'accordais beaucoup plus d'importance à notre amitié que toi. Tu étais comme un putain de frère et j'aurais jamais imaginé que tu me fasse ça. Je te reproche énormément même si je suis conscient que revenir en arrière ne changera rien mais j'avais besoin de te le dire. J'avale ma salive le souffle coupé qu'il dise ça. qu'il pense sincèrement que notre amitié ne comptait pas, que j'en avais rien à foutre. N'a-t-il jamais réalisé que celui qui en a le plus à faire, qui laisse tout de côté c'est pas que lui ?! Qui sombre pleinement que il s'en va ? Je ne me décrédite pas, loin de là même. Je le vois faire volte-face, et j'ai qu'une envie c'est de l'attraper par le bras, le forcer à rester ici. A pas fuir comme je le fais si bien, c'est moi celui qui fuit les aveux et les discussion normalement, non ? Tu n'as pas besoin de me répondre quoi que se soit. Tu es désolé, j'ai entendu tes excuses. Si ta conscience peut se contenter de ça alors très bien, je te souhaite une bonne soirée Liam.
Liam ?! Je reste interdit face à cela ? Liam ?!!! Il vient de m'appeler comment là ? La dernière personne à encore m'avoir appeler Julian, à encore avoir un lien avec cette ancien moi. Mon ventre se tort douloureusement, trop douloureusement. C'est faux ! Tu te plante carrément si tu penses être le seul à t'être soucié de nous ! Qui est-ce qui a délaissé l'autre pour Tonia ?! J'ai passé un an à juste attendre que tu daignes regarder à nouveau vers nous deux... Je... T'as pas idée... t'as aucune idée... Tu... Je me suis juste protégé, toi avec un autre mec... ça faisait quoi de moi , hein ?! Je balance ça d'un bloc, et je me rend compte après que je suis aller trop loin. Beaucoup trop loin, il avait pas à savoir ça. je m'étais juré de jamais le dire, de pas lui reproché ça, c'était égoïste, certes j'avais souffert à quinze ans, mais je l'avais fais car je voyais qu'il était heureux, et quelle chance j'avais de peser assez dans la balance hein ?! Serrant les dents devant cette débilité, je me rend compte que ce sont ces dernières paroles qui ont déclenché ça... Je me déteste.
Les bras m'en tombent, je dois surement avoir l'air d'un merlan frit, mais je referme le bouche et avale ma salive. Je n'ai pas compris tout de suite la référence à ma première petite amie. Je réalise avec stupeur que le problème vient de bien plus longtemps que mon simple coming out. Apparemment déjà Tonia avait été un problème à l'époque. C'est vrai qu'on s'était moins vu quelques temps, mais je pensais lui laisser un peu d'air par la même occasion. Il n'avait pas pris le temps de respirer et je ne m'en était pas rendu compte. Cette constatation m'abat plus qu'autre chose. Tous les reproches que je lui ai adressé se retournent contre moi. Okay il m'a ignoré mais avant ça qui l'avait négligé ? Je me sens très mal, je ne sais plus quoi dire. Je demande confirmation pour être sur que j'ai bien compris car je commence à en avoir marre des silences et des quiproquos entre nous.
- Tu avais peur que je te lâche à nouveau et tu as préféré prendre les devants ?
Je secoue la tête la gorge toujours nouée. J'ai à nouveau envie de pleurer devant le champ de ruine de notre relation.
- Je ne t'aurais jamais ignoré comme tu l'as fais. Il m'a fallut un sacré bout de temps avant de ne plus espérer un message de toi. Je pensais que c'était clair entre nous, tu étais mon frère, puta*ns de frères de sang tu te souviens pas, dis je en brandissant ma main vers lui. Si j'avais fais le con avec Tonia t'aurais du m'en parler.
Je baisse les yeux la vérité c'est qu'il a agit de la même manière que n'importe qui qui a un minimum de fierté.
- Mais je suppose que j'aurais du le remarquer, je passais beaucoup plus de temps avec elle, mais j'étais jeune, j'étais con mais au final si on m'avait demandé de choisir entre elle et toi, j'aurais pas hésité une seule seconde.
Depuis ses paroles je ne le sens pas bien, je ne l'ai jamais vu comme ça. On ressent presque le combat intérieur que son cœur mène avec sa raison. Je ne suis d'ailleurs pas sur d'en mesurer l'étendue. Je ne crois pas être le seul déclencheur de son état de nervosité, sinon je devrais peut être m'inquiéter. Je crois qu'avouer sa jalousie lui a été plus dur que tout. Je décide d'arreter avec les reproches, je n'en ai plus l'envie plus la force. Juste envie de comprendre, de mettre des mots sur tout ça.
- Écoutes Julian, je crois qu'on s'est assez battu pour ce soir, mais si je ne mets pas au clair un minimum de chose je pense pas que j'arriverai à dormir, et crois moi vu mon état de fatigue j'en ai besoin. Je veux juste te donner ma version des faits puisqu'apparemment on a pas la même.
Je m'assieds sur le trottoir et j'aurais presque envie de fumer une cigarette. J'attends que l'ombre de son corps descende à ma hauteur et qu'il s'asseye à côté de moi. Je suis parcouru d'un frisson et c'est à mon tour d'éviter son regard, je m'apprête à évoquer une partie douloureuse de ma vie et je ne le fais pas de gaité de cœur mais nous nous devons cet éclaircissement.
- Quand je suis venu te voir ce jour là, tu étais le premier sur ma liste. A vrai dire presque le seul à qui j'avais envie de révéler que je m'étais enfin trouvé. Non seulement j'ai compris que j'étais frustré et qu'en fait j'étais beaucoup plus attiré par les mecs que par les filles, mais en plus je suis tombé amoureux. Je ne pensais plus qu'à une chose, le partager avec mon meilleur ami.
Je m'éclaircis la gorge, même pour moi qui parle plutôt facilement ce n'est pas évident de mettre des mots sur mes sentiments les plus forts et les plus naturels surtout.
- C'est pour ça que ton silence m'a tellement touché. Tu as été le premier rejet face à ce nouveau moi et il s'est enchainé de peu avec celui de mes parents. Pour moi c'était sans aucun doute le fait que je sois gay qui te gênait. Puis j'ai décidé de partir rejoindre... Enfin toujours est il que ça s'est mal passé, il m'a quitté et je suis revenu.
Là je peux plus, ma gorge et trop serrée et je commençais à monter dans les aigus. Je reste un instant à fixer le bitume entre mes jambes. La présence à mes côtés m'impose un sentiment mitigé. Je ne sais plus quoi penser de « nous », de cette entité amicale à la limite du fraternelle qui avance désormais en terrain glissant dans un direction qui nous est tout les deux inconnu. A quoi rime notre règlement de compte. Quel en sera l'aboutissement, je n'en ai pas la moindre idée et j'ai comme l'impression d'être face à une immense falaise et de m'apprêter à plonger dans le vide.
Sujet: Re: I remember. Ft. Liam Sam 10 Sep - 22:50
Je serre les poings frustré d'avoir tout déballé. Il est partit un an, m'a lâché pour l'autre, et quand il revient je lui avoue tout, sans le vouloir, parlant presque librement alors que ça va faire un an que je garde ça ? Mais qu'est-ce qui va pas bien chez moi ? Tout. Une petite voix me glisse cela dans un coin de ma tête, t je serre la mâchoire. Pourquoi pas non plus lui avouer aussi que je rêve de lui la nuit ? Non mais je suis à ce point paumé ou quoi ?! Tu avais peur que je te lâche à nouveau et tu as préféré prendre les devants ? Heu.. Ba disons que vu de cette manière c'est très bien résumé, sauf qu'on oublie peut-être un léger détails que je ne révélerais pas pour autant. Ouvrant la bouche sans savoir que répondre, il me reprend de cours sans me laisser de temps. Je ne t'aurais jamais ignoré comme tu l'as fais. Il m'a fallut un sacré bout de temps avant de ne plus espérer un message de toi. Je pensais que c'était clair entre nous, tu étais mon frère, puta*ns de frères de sang tu te souviens pas. Si j'avais fais le con avec Tonia t'aurais du m'en parler. Je serre les dents. Tu comprends pas, tu comprend rien, en fait c'est pas si simple, c'est pas que ça. C'est toi. C'est moi. C'est tout ce qui ne pas chez moi, c'est trop de chose compliqué. il semble vraiment plus rien comprendre, être dépassé et je voudrais vraiment lui expliquer mais nan j'y arrive pas. Je peux pas, c'est impossible. Tu comprends pas... C'est pas Tonia le problème. Waow de mieux en mieux, c'est sur qu'avec ça il va vachement plus comprendre, et que moi je vais vraiment plus réussir à m'en sortir. Je serre les dents, allumant une autre clope en tirant nerveusement dessus. Je savais que Dylan avait eut une mauvaise idée avec tout ça...
Mais je suppose que j'aurais du le remarquer, je passais beaucoup plus de temps avec elle, mais j'étais jeune, j'étais con mais au final si on m'avait demandé de choisir entre elle et toi, j'aurais pas hésité une seule seconde. Je serre les dents, énervé qu'il s'en veuille tellement. Comment peut-il s'en vouloir ? Je l'ai laissé tomber, et il n'a surement pas à s'en vouloir. Enfin pas pour ça, POUR RIEN. C'est pas la bonne raison. Arrêtes Ben, c'était pas Tonia le problème je te dis... j'ai jamais douté un seul moment que tu t'en fichais de moi bien sur... je... parle pas de ça... Je respire un bon coup, finissant par détourner le regard pour fixer la rue déserte. Plus haut les lumières de l'appartement de Dylan sont encore allumé du moins celle de l'entrée, le reste des fenêtres étant de l'autre côté, je ne peux voir si elle s'est couchée. Écoutes Julian, je crois qu'on s'est assez battu pour ce soir, mais si je ne mets pas au clair un minimum de chose je pense pas que j'arriverai à dormir, et crois moi vu mon état de fatigue j'en ai besoin. Je veux juste te donner ma version des faits puisqu'apparemment on a pas la même. Je serre les dents. Parler, encore parler. Il faut dire que je suis pas tellement doué pour cela, parler, dire ce que je ressens, ce que je pense et tout ça... Depuis bien longtemps je ne le fais plus, j'y arrive plus, je trouve ni les mots, ni le courage. Ben s'assoit et après quelques instants d'hésitations je l'imite, finissant par m'assoir à ses côtés sur le trottoir, comme deux clodos, ou deux mecs à la porte de leur appartement. Je ne peux pas m'empêcher de songer que l'endroit n'est pas le meilleur, mais l'inviter à mon appart' serait pire. C'est le seul lieux - hormis l'appart de Dylan - où je n'ai pas de souvenir de lui et moi faisant les c**s ou je ne sais quoi d'autre. Quand je suis venu te voir ce jour là, tu étais le premier sur ma liste. A vrai dire presque le seul à qui j'avais envie de révéler que je m'étais enfin trouvé. Non seulement j'ai compris que j'étais frustré et qu'en fait j'étais beaucoup plus attiré par les mecs que par les filles, mais en plus je suis tombé amoureux. Je ne pensais plus qu'à une chose, le partager avec mon meilleur ami. Ses mots se glissent doucement et mon ventre se tord trop douloureusement, je serre les dents. Est-il obligé de faire ça ? De me dire quel point il était amoureux, que ce mec lui a fait découvrir qui il était réellement ? Et moi dans tout ça ? Je compte en quoi ? C'est pas moi qui ai aidé Ben, c'est l'autre type. Je ferme les yeux un instant, ouvrant la bouche pour lui demander d'arrêter de suite cela, que je m'en fous, que je veux rien entendre. Mais sa voix continue et j'arrive pas à l'interrompre, à jouer au c**, à préférer qu'il me pense ignoble plutôt que moi ça m'évite de souffrir. C'est pour ça que ton silence m'a tellement touché. Tu as été le premier rejet face à ce nouveau moi et il s'est enchainé de peu avec celui de mes parents. Pour moi c'était sans aucun doute le fait que je sois gay qui te gênait. Puis j'ai décidé de partir rejoindre... Enfin toujours est il que ça s'est mal passé, il m'a quitté et je suis revenu.
Et t'as jamais essayé de te dire que c'était pas ta sexualité le problème ?... Et... Et si ça avait pas été le cas ? Et si ça s'était bien passé avec l'autre ? tu serais resté là-bas, tu serais jamais revenu ?! Ton mec avant le reste ?! Ici y'a donc rien pour toi c'est ça !! Ça sort tout seul et je me maudis de l'avoir dit, je me relève d'un bond, faisant quelques pas lui tournant le dos. Je ferme les yeux serrant la mâchoire me giflant intérieurement. Non mais quoi ? Qu'est-ce que j'espérais ? Être assez important pour qu'il me choisisse plutôt que lui ? Est-ce que je fais vraiment le poids ? Un mec a toujours besoin d'un pote, pour s'évader des crises de sa copine ou autre, pour parler entre mecs... mais lui homo, fou amoureux de l'autre mec super mature, génial et parfait. Je deviens quoi, qu'un simple ami ? C'est bien ça le problème... Je me mord la lèvre, ne voulant pas le blesser, pourtant c'est ça le problème, où me vendre, où le blesser j'ai guère le choix. Où si sinon me taire et faire comme si de rien était... Écoutes... désolé... je... c'était ton choix. Mais je voulais que... laisses tomber. C'est ni le moment, ni même le sujet... je... J'inspire un coup essayant de me remettre les idées en place. On était repartit sur de presque bonnes bases, à s'expliquer calmement... Je voulais pas que ça se passe comme ça... que tu sois gay, hermaphrodite, ou je ne sais pas quoi... on a grandit ensemble, et je t'aurais jamais fais ça. J'aurais... pas du réagir comme ça, et t'aurais pas du en venir de suite à ce genre de conclusion. C'est du passé, t'as... mené ta vie... moi pareil de mon côté. Je suis désolé, j'aurais du te défendre face à ton père... mais... j'pouvais pas. Point, Ben j'veux pas remuer le passé. J'explique doucement, essayant de pas envenimer les choses, bien que pour ce genre de chose je suis le roi faut l'avouer. Je passe mes mains dans mes cheveux après avoir jeter ma clope au sol.
Sujet: Re: I remember. Ft. Liam Lun 12 Sep - 20:25
Je cherche son regard en vain. Nous avons plus échangé sur nos sentiments respectifs en quelques minutes qu'en 20 ans. Je sais que tout ce déballage est loin d'être naturel pour lui alors j'écoute et j'apprécie son effort à sa juste valeur. J'ai envie de m'approcher de lui prendre la main et de me mettre à courir dans la rue comme lorsque nous étions gosses. Invulnérables car unis. Peut être que nous avions alors tout compris et que notre séparation a mené à notre perte respective. Enfin non, ma déduction n'est valable que pour moi, seule ma vie est partie en live. Lui il est casé et apparemment ça se passe à merveille, je ressens même une pointe de jalousie qui me confirme qu'il a vécu beaucoup mieux mon absence que moi la sienne. Mais je me tais, je ne veux pas en rajouter une couche. D'ailleurs je n'ouvre plus la bouche depuis un moment, je ne sais plus quoi lui répondre. Je suis passé de la colère à la culpabilité à l'incompréhension générale et à présent je ressens une sorte de malaise car j'ai la désagréable impression qu'il vient de mettre des mots sur la fin de notre relation.
- J'aurais jamais du vous suivre ce soir, te forcer à te justifier c'était égoïste de ma part. Je suis tellement navré que ça se termine ainsi. Tout les deux on a gâché quelque chose d'inestimable et je crois que malgré tout ce qui s'est passé je vais oublier la rancœur pour me concentrer sur la plus belle partie. Tu seras toujours... les mots restent coincés, je suis complètement sous le choc de l'émotion. Je suis complètement submergé par le désarrois et je met quelques secondes pour reprendre mes esprits. Enfin, si tu as besoin de quelque chose un jour, sache que je serai toujours là, je l'ai promis, je ne trahirai pas notre pacte. Maintenant puisque ça doit se finir comme ça, autant que ça se finisse bien non ?
La situation me semble tellement irréelle, on croirait un mauvais film tragique dont nous nous serions moqué ensemble à l'époque. Tous les moments de complicité et même plus encore sont désormais derrière nous et il ne veut pas remuer le passé comme il l'a dit. Au moins je trouve la maigre consolation d'avoir pu avoir les explication que je voulais avant de lâcher complètement prise face à cette relation. De toute façon même si nous avions voulu redevenir ami je crois que ce fossé qui nous sépare aujourd'hui n'aurait jamais pu être comblé et nous aurions couru après un lien du passé qu'il n'aurait pas été possible de renouer à l'identique. Comme un peu trop souvent ce soir, je sens les larmes me monter aux yeux, je mets mon hypersensibilité sur le compte de la fatigue, mais je sais que c'est plutôt le fait de dire au revoir à mon ami, à mon frère qui m'affecte autant.
Sujet: Re: I remember. Ft. Liam Lun 12 Sep - 21:43
J'y comprend rien, enfin si c'est simple à comprendre mais en même temps il y a tellement de chose qui m'échappent. Comment en être arrivé ici ? Très simple, il a trouvé sa vraie nature, il a trouvé un mec parfait, il a osé s'affirmer et s'est tiré. Ben a avancer, moi j'me suis caché durant un an. J'ai joué au c**, j'ai perdu son amitié pour une jalousie débile et sans nom, pour des non-dits qui me tuent chaque soir un peu plus... Et je sens que ce n'est que le début, le début d'une longue succession, que son retour, que cette soirée, tout ça ne va rien arranger, que ça va empirer. Et que me mentir, jouer mon rôle à la perfection, être le parfait Liam Fulton ne va pas aider. J'aurais jamais du vous suivre ce soir, te forcer à te justifier c'était égoïste de ma part. Je suis tellement navré que ça se termine ainsi. Tout les deux on a gâché quelque chose d'inestimable et je crois que malgré tout ce qui s'est passé je vais oublier la rancœur pour me concentrer sur la plus belle partie. Tu seras toujours... Terminé ? La fin ? Pourquoi ? Intérieurement je panique, si depuis un an il était absent, au moins la vérité pouvait être "dissimulée", alors que les notre conversations, nos mots, mettent à voix haute la réalité.. Une réalité obligatoire ? Est-on obligé d'en finir là ? Que toutes ces conneries nous ont anéantit ? Pourtant j'arrive pas à ouvrir la bouche, je voudrais le fixer, lui dire que je veux pas que ça nous éloigne. Mais j'arrive pas à détacher mon regard de l'immeuble d'en face, les dents serrées, sans réussir à lui que je veux pas. C'est pas ta faute.. Dylan voulait bien faire ... et ça à foiré comme toujorus. Dur réalité, j'y peux rien si ma "petite amie" arrive pas à cerner mes envies, en même temps si seulement j'étais plus réel avec elle...
Enfin, si tu as besoin de quelque chose un jour, sache que je serai toujours là, je l'ai promis, je ne trahirai pas notre pacte. Maintenant puisque ça doit se finir comme ça, autant que ça se finisse bien non ? Je sens à sa voix que ça va pas, et je garde les yeux fixé sur le mur, ma tête m'obligeant à rester comme ça. Parce que si je tourne le regards, si je le regarde, je vais sans doute y voir des larmes et que je ne me le pardonnerais pas. Parce que ça peut vraiment se finir " bien" ? Ma voix part toute seule, tandis que je me mors la langue, Liam parfois tu devrais apprendre à la fermer. Désolé... De toute manière la ville est petite on sera jamais loin... pareil si t'as un problème ou autre tu peux... enfin tu vois... Bref je... bonne soirée. J'ai jamais été doué pour quoi que ce soit d'humain, mes sentiments, mes aveux, je les passe dans la musique, ou avant quand j'étais avec Ben, j'arrivais à m'exprimer, mais depuis c'est devenu pire, j'arrive plus à rien dire. Je jette ma clope à terre, avant de faire demi tour et rentrer dans l'immeuble de Dylan, évitant de croiser son regard. Arriver en haut de l’escalier, je sens mon air crispé se dissoudre, tandis que je sens presque les larmes me monter aux yeux. Pénétrant dans le salon, je me laisse tomber sur le canapé, enfouissant ma tête dans mes mains, me haïssant peut-être plus encore après ce soir...