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 « love is not finding someone you can live with, it's finding someone you can't live without. » nathan&anne-sophie.

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cause I was born to tell you I love you,
and I am torn to do what I have to.


Anne-Sophie. Rien que son prénom me faisait vibrer. Mon cœur était dans tous ses états, si heureux à l’idée de la revoir. Cinq ans. Cinq ans, c’est long, dans toute une vie. J’ai fait tellement de choses en cinq ans. Je suis devenu professeur de philosophie, je me suis stabilisé avec quelqu’un, et j’ai essayé de vivre sans Anne-Sophie. Mais il fallait voir la réalité en face : je n’y arrivais pas. Et sans doute n’y arriverais jamais. C’était ma Anne-Sophie. Mon amour. Ma vie. Toute ma vie. Sans elle, je n’étais rien. C’est grâce à elle que j’en étais là où j’en étais aujourd’hui. Autrement, j’aurais continué à arpenter les rues de Paris, couvert de misère. Mais ce n’était plus ma vie à présent. Jamais je ne retournerais là-bas. Jamais je ne pourrais revivre l’enfer dans lequel j’ai vécu. Et l’ange qui m’avait sauvé, c’était Anne-Sophie. Je lui devais tout, absolument tout. Elle était arrivée à un moment de ma vie où je n’étais plus capable de me battre. Elle a su rallumer la flamme qui était en moi. Elle a su redonner un sens à ma vie. Inutile de préciser donc, que pendant cinq ans, j’ai vécu une vie misérable. J’ai vécu une vie morne et sans passions. J’ai vécu une routine plus que lassante. Mais elle allait revenir. Anne-Sophie. Je me demandais bien si elle avait changé, si elle avait rencontré quelqu’un d’autre, si elle était toujours aussi amoureuse que moi. Parce que moi, je l’étais. Je crois que j’étais encore plus fou amoureux d’elle qu’il y a cinq ans. J’avais tellement envie de la revoir. Moi et elle, à Arrowsic, notre ville à nous. Notre lieu d’amour et de liberté. Le seul endroit où on se sentait bien tous les deux. J’avais tellement hâte. Je n’en pouvais plus. Je ne pouvais pas rester cloitré dans cet appartement que je partageais avec une fille dont Anne-Sophie ignorait l’existence. Il fallait que je sorte. Alors je pris ma veste, et je partis dans un endroit qui était le nôtre.

La prairie. Cela faisait cinq ans que je n’y avais pas posé les pieds. Pourquoi ? Parce que je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas me recasser tous les souvenirs sans elle. Je ne pouvais pas y aller sans elle, car ça aurait été comme une trahison. Pendant cinq ans, je suis passé à côté de cette magnifique prairie où nous nous étions échangés nos doux baisers et où nous avions fait l’amour à multiples reprises. Je ne pouvais pas m’empêcher de regarder avec beaucoup de nostalgie cet endroit. Pendant cinq ans, je suis passé à côté. Et enfin, le jour était arrivé où j’y reviendrai. Et je savais qu’Anne-Sophie allait me rejoindre. Je savais que j’allais l’apercevoir à travers cette longue plaine couverte d’herbe. Cette idée eut le don de me chambouler le cœur. Tout cela était si irréel. Je n’arrivais toujours pas y croire. Moi elle, réunis, pour toujours. Enfin je l’espérais. J’étais convaincu qu’elle allait rester pour toujours sinon, pourquoi reviendrait-elle ? Pourtant, dans sa lettre d’adieu, elle me disait clairement que nous nous ne reverrions plus jamais. Il s’est sans doute passé quelque chose. A force, j’avais finir par y croire, à cet « adieu ». J’avais fini par accepter que jamais elle ne reviendrait. J’avais dû m’habituer à son absence, bien que mes pensées étaient ambulées par elle. Je pensais à elle-même quand je me brossais les dents. C’était dingue. Je n’aurais jamais cru m’attacher autant à quelqu’un aussi follement, moi, le petit enfant des rues sales de Paris. Et pourtant, j’avais un cœur, qui aimait très fort. J’avais un cœur qui appartenait entièrement à la jolie Anne-Sophie.

Je n’avais aucune idée de quelle heure il était. Je n’avais pas réussi à dormir de toute la nuit, et personne n’était encore réveillé à Arrowsic. Et de toute façon, je m’en fichais de qui pouvait nous voir. Car ce qui importait le plus à ce moment-là, c’était Anne-Sophie. Je finis par m’assoir sur l’herbe. J’avais l’impression de sentir Anne-Sophie dans tout le paysage. C’était tellement revigorant. Les quelques rayons de soleil qui se levaient me caressaient doucement le visage. Je ne savais pas à quelle heure Anne-Sophie arrivait. De toute façon, je n’avais plus la notion du temps. J’étais complètement perdu dans ce paysage qui avait été pendant longtemps le nôtre, et qui le sera pour toujours. Je m’allongeai tranquillement, profitant de ce paysage si sublime et parfait à mes yeux. Je profitais de l’agréable brise qui s’offrait à moi. Mes pensées divaguaient. Je repensais à tout ce qui s’était passé ici. Je repensais à nos discussions, à nos baisers, à nos câlins. Je ne pouvais m’empêcher de sourire. Cela avait duré un an. Et cette année-là avait été sûrement la plus belle de toute ma vie. Alors, je m’endormis, les pensées pleines de souvenirs et de douceur.
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MessageSujet: Re: « love is not finding someone you can live with, it's finding someone you can't live without. » nathan&anne-sophie.   « love is not finding someone you can live with, it's finding someone you can't live without. » nathan&anne-sophie. EmptyMer 11 Mai - 19:12



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De la fenêtre de mon appartement, j'observais la rue, avec un sourire aux lèvres. Cela me faisait du bien d'être revenue à Arrowsic. Je n'y avais vécu qu'un an et pourtant, j'avais l'impression d'avoir passé toute ma vie ici. Que de bons souvenirs dans cette ville .. Je me rappelais du petit café où je m'installais avec mon ordinateur et où j'écrivais des nouvelles que je n'osais envoyer à aucune maison d'édition. Je me rappelais la boulangerie où j'achetai un croissant tous les dimanches matins. Je me rappelais aussi de .. personnes. Des amis. Des connaissances. Et surtout, lui. L'amour de ma vie. Je n'avais jamais ressenti quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un et je me demandais encore comment une chose de ce genre était possible. Il m'avait fait voir un monde totalement différent, m'avait fait m'échapper de mes livres et de mes peintures pour observer la vie, pour la vivre en son entier, pour aimer, pour être heureuse. J'avais été heureuse à ses côtés, plus qu'avec n'importe qui. Mais malheureusement, ce plaisir fut de courte durée puisque je fus arrachée aux bras de mon bien aimé par ma méchante mère qui m'obligea à rentrer à Paris, la ville d'où j'étais originaire. Il n'y avait pas une ville au monde que j'aimais plus qu'Arrowsic, malgré toutes les villes splendides que j'avais visité au cours de ma vie. Prague, Moscou, Londres .. J'avais fait toutes les grandes et capitales lors de mes nombreux voyages. J'étais une férue de l'avion et l'avais emprunté des centaines de fois, tellement que les hôtesses de l'air m'appelaient par mon prénom. Anne-Sophie. Mais la seule bouche d'où je voulais entendre mon doux nom était la sienne, celle que je n'avais pas vu depuis six ans. Six ans ! Cela faisait une éternité. Se souvenait-il de moi ? Avait-il trouvé quelqu'un d'autre ? Pour ma part, ma mère m'avait fait assister à de nombreux bals pour trouver l'heureux élu. Mais il n'est jamais apparu. Ils ressemblaient tous à des crapauds par rapport au bel oiseau que j'avais eu jadis. Alors j'avais trouvé le moyen de le retrouver, une seconde fois.

De manière basique, je m'étais enfuie une seconde fois. J'avais pris plus de précautions cette fois-ci, et j'avais totalement abandonné mes droits et mon héritage pour m'engouffrer dans la terrible aventure qu'était la vie active. A force d'être coucounée pendant toutes ces années, j'en avais perdu le goût de l'aventure et ma fantastique curiosité, choses qui me manquaient affreusement. J'avais décidé de prendre les devants et de reprendre les rênes de ma vie, en partant. J'avais tout expliqué à ma mère, et elle m'avait menacé de tellement de choses que je les avais toutes oubliées. Mais cela ne me dérangeait pas. J'aurais tout abandonné pour lui, parce que je savais que sans lui, je ne pourrais pas vivre sainement. Il était ma moitié, littéralement. J'aurais pu vous chercher des milliers de métaphores pour ce que je souhaitais dire mais ce ne serait pas assez, car j'étais vraiment accro. Accro à son odeur, à sa voix, à ses yeux, à sa peau, si douce .. Rien que d'y penser, mon sourire s'agrandissait, et mes mains agrippaient le long du rideau. Je ne savais pas quand j'allai le voir, à vrai dire, je n'avais rien préparé. Je ne savais pas quand, je ne savais pas où, je ne savais pas comment. Je n'avais aucune idée de ce qu'il faisait désormais tandis que moi, j'avais pris un simple travail dans une bijouterie de la ville. Mon rêve était d'être écrivain, et Nathan m'avait toujours supporté dans cette direction. Il avait lu mes écrits, d'ailleurs, il était le seul, et il m'avait fait tellement de compliments que je ne pouvais les compter. Seulement, je ne les croyais pas, même dans la bouche d'un dieu vivant. Il fallait toujours que je trouve un mais, et que je trouve une raison de ne pas les envoyer à une maison d'édition ou un éditeur pour voir ce que ça valait. Remarque, c'était moi qui perdait tout, qui perdait ma chance et peut-être l'opportunité de réaliser mon rêve.

Je décidais de me lever. Je prenais les clefs qui étaient posées sur la petite table de chevet de ma chambre, la fourrais dans mon sac et décidais de sortir, prendre l'air. Réfléchir à tout cela. A lui, encore et encore. Mes cheveux bouclés volaient alors qu'à petites enjambées, je descendais les escaliers de mon immeuble. J'avais revêtu une petite robe babydoll comme je les adorais, jaune pâle, pour aller avec le beau temps. Il était encore tôt, mais chaque nuit, je me réveillais avec une boule au ventre d'être seule dans mon lit. Je décidais de profiter de cette heure où personne n'était encore réveillé pour me balader un peu, le regard vide, et ne regardais pas du tout où j'allais. Je me retrouvais dans des étendues d'herbe et avec une petite mine étonnée, je me rendais compte que j'étais dans la prairie, un lieu emblématique de notre histoire qui m'emplit de doux souvenirs. Je sautillais dans l'herbe quand je remarquais une chose posée au sol, assez imposante. Cette chose se révélait être un homme, mais pas n'importe quel homme. Nathan. Il semblait être endormi, mais je n'osais pas bouger de peur qu'il me remarque. Ma tête tourna de droite à gauche et après m'être assuré qu'il était vraiment assoupi, je m'approchais doucement de lui. Mes yeux s'emplirent de larmes. C'était fou ce qu'il m'avait manqué. Tout doucement, je m'allongeais à ses côtés et posais ma tête sur son torse. Ses effluves arrivèrent à mon nez, et comme au souvenir du bon vieux temps, je m'endormais également.
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MessageSujet: Re: « love is not finding someone you can live with, it's finding someone you can't live without. » nathan&anne-sophie.   « love is not finding someone you can live with, it's finding someone you can't live without. » nathan&anne-sophie. EmptySam 14 Mai - 16:49



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Son odeur. Son doux parfum. Je la sentais. Elle était à côté de moi, tout près. Ma Anne-Sophie, ici, à Arrowsic. Jamais je n’aurais pensé que ça ré arriverait un jour. Et pourtant. J’étais un sacré chanceux. Je restais endormi, bien que je savais qu’elle était près de moi. Mon cœur avait retrouvé une seconde vie, il battait plus que jamais qu’il n’avait battu. Je me sentais tellement bien. A ce moment-là, je crois bien que j’étais le plus heureux des hommes. Je me sentais revivre. Cela faisait tellement longtemps que je ne m’étais pas senti vivant. Cela faisait tellement que je n’avais pas souri. Cela faisait tellement longtemps que je ne me sentais pas vivant. Elle m’apportait le souffle et le bonheur. Je lui devais beaucoup de choses. Je crois bien que je ne pouvais pas vivre sans elle. C’était impossible. Sans elle, je n’étais rien. Sans elle, je n’étais qu’un homme de plus sur la planète. Mais quand elle était à mes côtés, c’était comme si tout prenait un sens. C’était comme si j’étais quelqu’un d’exceptionnel. Elle me donnait l’impression que je n’étais pas inutile. Je me demandais bien comment j’avais pu vivre six ans sans elle. Cela m’avait paru si long. Et elle était là, aujourd’hui, dans cette prairie que nous aimons tant, dans cet endroit qui était le nôtre et où nous avions vécu nos plus beaux moments. Elle était à moi. Pour toujours. Le temps nous appartenait. Plus rien ne comptait. La Terre avait cessé de tourner. Notre amour régnait plus que tout dans l’atmosphère, nous donnant une force inexplicable.

Depuis combien de temps étions nous ainsi, allongés, respirant le doux parfum de l’autre ? Je n’en savais rien. Cela aurait pu durer des heures, des mois, des années, ça aurait été la même chose. Pourquoi ? Parce que plus rien ne comptait. Ma vie misérable, ma relation avec Kayleigh, les élèves énervants étaient insignifiants par rapport au bonheur que je vivais, grâce à Anne-Sophie. Nous étions en parfaite harmonie, nous étions complémentaires. L’herbe nous empêchait de rencontrer la roche dure de la terre. Le vent frais nous balayait les narines de douces odeurs. Les rayons de soleil nous chauffaient agréablement la tête. C’était notre moment à nous. Nous dormions souvent ici, sans vouloir parler ou faire quelque chose. Cette sensation d’être apaisé était juste irremplaçable. Je me sentais tellement bien, et cela faisait tellement longtemps que je ne m’étais senti ainsi. Je finis par ouvrir les yeux, et tourner ma tête vers Anne-Sophie. Elle était magnifique. Une déesse vivante. Le plus beau bijou offert par la nature. Elle avait grandi. Elle n’avait plus ce visage d’adolescente ingénue. Elle était devenue mature, et encore plus belle. Elle était rayonnante. Je souris en la regardant. Elle était tellement belle quand elle dormait. J’avais envie de l’embrasser avec fougue. J’en mourrais d’envie. Mais elle dormait encore. Je me contentais de la regarder tout en passant un doigt dans ses beaux cheveux bouclés rayonnant grâce à la lumière.

Après quelques temps, elle finit par ouvrir les yeux. J’avais l’impression que c’était un rêve, un miracle. J’avais encore du mal à réaliser que celle que j’aimais le plus au monde était là, avec moi. J’avais évidemment toujours rêvé de ce moment où nous nous retrouverions, mais je ne l’avais pas imaginé aussi beau et touchant. Je vivais en plein rêve. Pendant deux secondes, on ne dit rien, plongeant notre regard dans l’autre. J’aurais pu l’admirer pendant des heures sans m’en lasser. Alors je m’approchai d’elle doucement, avant de lui déposer un doux baiser sur ses lèvres. Depuis combien de temps n’avais-je pas ressenti cette sensation si plaisante ? Ça m’avait tellement manqué. Ses douces lèvres m’avaient manqué. Elle m’avait manqué, tout simplement. Et j’étais tellement heureux de la revoir. « Tu m’as tellement manqué. » J’avais du mal à parler, mon cœur était rempli d’émotions. J’avais peur de briser ce silence que j’aimais, mais il le fallait bien. Je ne savais pas par où commencer, et quoi dire. Oui, quoi dire ? Six ans, dans une vie, c’est beaucoup. On n’avait tellement de temps à rattraper. Je plongeai mon regard dans le sien, avant de dire : « Je t’aime. » Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas dit ces deux mots, je me sentais revigoré. Car cela faisait tellement de bien, à un point indescriptible. Je me sentais heureux, le plus heureux des hommes.
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MessageSujet: Re: « love is not finding someone you can live with, it's finding someone you can't live without. » nathan&anne-sophie.   « love is not finding someone you can live with, it's finding someone you can't live without. » nathan&anne-sophie. EmptySam 14 Mai - 21:14



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Je ne savais pas où j'étais. Je ne savais pas quelle heure il était. Je ne savais même plus qui j'étais. Je savais juste que j'étais avec la personne avec qui j'étais supposée être, à tout temps. Ma respiration était calme, constante, et rien ne pouvait troubler l'ambiance paisible qui régnait autour du couple que nous formions. Car c'était ce que nous étions, à ce moment même, un couple. Nous étions reliés par une puissance invisible qui faisait que rien ne pouvait nous séparer en cet instant, et je me laissais aller dans un état de mon subconscient ou j'avais l'impression d'être en totale harmonie avec l'esprit de mon amour. Cela vous paraît peut-être insensé, mais c'était ce que je ressentais. J'avais l'impression d'être hors de moi. Mais peut-être que je ressentais tout cela parce que j'étais endormie, tout simplement. Parce que je me laissais aller dans les songes et les rêves et que je ne réfléchissais plus à l'instant présent. Est-ce que je savais que j'étais endormie sur la poitrine de mon bien aimé ? Non. Mais je savais qu'il était là, quelque part. Je le sentais. Je ne voyais rien, je n'entendais rien, je ne sentais rien, je le savais, c'était tout. Une impression très étrange. Et puis, doucement, je revenais à la réalité. Un à un, mes sens se réveillaient et je revenais à moi, sentant vaguement quelque chose passer dans mes cheveux. Que ce fut une araignée ou autre chose, je n'étais pas encore maitre de mon corps et je n'aurais pu chasser ce qui se permettait de traverser mes fins bouclettes et finalement, mes paupières finirent par battre. Les choses reprenaient de leur forme, le flou laissait place à la clarté, et je tournais la tête. Pour le voir. J'avais oublié, tout simplement oublié où j'étais et qui était cet homme. Juste une seconde. Et puis, tout me revint en vague, et un doux sourire prit place sur mon visage. Je l'observais, et je relevais la tête, le buste, pour pouvoir mieux l'observer. Notre regard était fixé sur l'autre, comme s'il y avait plus à dire par nos yeux qu'en ouvrant la bouche. Et c'était vrai. SI seulement vous saviez tout ce que je voulais lui dire par mon regard.

Combien j'étais désolée, combien je me sentais idiote de l'avoir abandonné comme ça. Et de ne même pas lui avoir dit en face. D'avoir laissé une lettre, de m'être faite manipuler par ma mère, encore et encore. Mais ces viles pensées s'effacèrent bientôt pour laisser place à de doux sentiments, de la joie, seulement de la joie et du bonheur, tandis que je regardais le visage de Nathan, mon adoré. Je dessinais de mon regard toutes les courbes de son visage, tous les sillons encore peu creusés par le temps et les surfaces rebondies ou plates. Les larmes me vinrent aux yeux, mais je me battais en mon fort intérieur pour qu'elles ne coulent pas. Je ne voulais pas qu'il me voie pleurer. J'étais sensible, bien trop sensible, et chaque chose qui me mouvait me faisait verser des torrents de larmes. Bientôt, il s'approcha de moi et déposa un baiser sur mes lèvres, auquel je ne répondis point, puisque je n'étais pas encore sure d'être dans la réalité. Non, j'étais encore dans mon rêve, et je pensais que tout cela en faisait partie. Je ne pouvais pas l'avoir retrouvé après tant d'années et le voir se comporter avec moi comme si nous ne nous étions jamais quittés. Mais rien ne transparaissait dans mon regard, j'avais toujours cet air de joyeuse béatitude. Bientôt, il prononça des mots qui me paraissaient tellement lointains. Je lui avais manqué. J'étais toujours dans un état semi conscient et j'essayais d'imprimer les informations. A peine avais-je ouvert la bouche pour lui répondre qu'il me frappait avec un je t'aime. Cette fois, ce fut trop. Les larmes jaillirent de mes pauvres yeux comme une cascade et je me blottissais contre son torse pour faire évacuer toute cette .. cette joie ? Cette peine ?

Je pleurais. Encore et encore. Et non sans faire de bruit. Je pleurais comme si le monde s'était effondré sur mes épaules, m'accrochant à son t-shirt de mes petites mains pour me rassurer et me dire qu'il était toujours là. Je ne savais pas combien de temps cela dura. Longtemps, surement. Et puis, je commençais à me calmer. Mon cœur commençait à se calmer, après s'être emballé à folle allure, et mes yeux commençaient à recouvrer la vue après avoir été brouillé par les larmes. Rapidement, ma mâchoire se desserra et je reniflais, passant une main sur mon visage pour effacer les larmes qui restaient. En deux secondes, j'avais retrouvé la place que j'aimais tant, mes lèvres contre les siennes, et je m'efforçais de l'embrasser en essayant de faire transparaitre toute la passion qui m'habitait. Finalement, je me retirais avec un petit sourire pitoyable. Oui, je devais avoir l'air pitoyable. Comme un chien mouillé qui demande à rentrer à l'intérieur de la maison pour s'abriter. « Je suis désolée ... » Je baissais les yeux, n'osant le fixer du regard comme j'avais pu le faire auparavant.

edit 1 : HJ : j'ai mis une musique ♥
edit 2 : hj : eh oui bien sûr ça marche pas xD voici le lien https://www.youtube.com/watch?v=Hdlz6QzyAVA
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Ce moment me parût magique. Je vivais un conte de fée, un rêve. Le monde était beau, le soleil gouvernait dans le ciel, et l’amour régnait plus que tout. Oui, tout était parfait. Peut-être trop ? Oui, et si cette perfection quelque chose de plus profond ? Être heureux n’était qu’éphémère, je le savais. Sous cette dose de bonheur, se trouvait un secret, un regret : Kayleigh. J’y pensais. Elle ne le savait pas, pas encore. Elle n’avait aucune idée de ce qui s’était passée pendant ces six ans, et moi non plus. J’avais peur de lui dire. J’avais peur de la perdre, même si elle m’appartenait. J’avais peur de sa réaction, et une sorte de nostalgie me prit. Si elle n’était pas partie, on aurait vécu une vie merveilleuse. On aurait eu une vie parfaite. Sauf que ce n’était pas le cas, et il y avait des choses que je devais lui dire. Je ne savais pas si j’allais en avoir le courage, mais un jour, il faudrait que je lui dise. Toute la vérité. Parce que je ne pouvais pas lui mentir, c’était hors de mes capacités. Je soupirais. Ce n’était pas le moment. Ce n’était pas le moment de revenir à la réalité et affronter la vérité. Non, c’était notre moment à nous, notre moment de bonheur, notre passion qui remontait de nos entrailles, notre amour qui régnait plus que tout. C’était notre rêve. Notre histoire. Et il ne fallait pas la gâcher. Pas maintenant.

Je respirais tranquillement l’air de ce paysage aux odeurs printanières. Ce paysage me procurait tellement de bien. Cette praire qui était la nôtre, elle m’apaisait. Elle me faisait sentir vivant, elle me faisait sentir fort et invincible, comme une potion magique. Elle me revigorait à un point inimaginable. J’aurais pu rester des heures ici sans m’en lasser. Je connaissais cet endroit par cœur, et j’avoue qu’il m’avait manqué pendant six ans. J’avais envie de crier au monde entier ma joie. Quelqu’un aurait pu mourir ce jour-là, cela n’aurait pas heurté à mon bonheur immense, qui s’étendait au-delà de l’infini, au-delà de l’absolu. C’était une sensation indescriptible tellement elle était forte, et je n’aurais échangé ma place pour rien au monde. D’ailleurs, je souhaite à quiconque de ressentir ce que je ressentais à ce moment-là.

Je n’avais pas envie de parler. J’étais comme absorbé par sa beauté que je n’avais pas vue depuis trop longtemps. Je n’osais pas briser ce silence si paisible à mes yeux. Son regard était plongé dans le mien, me procurant des frissons partout dans le corps. Elle se mit alors à pleurer quand je lui dis que je l’aimais. Pourtant, c’était quelque chose de naturel de lui dire ça. Je le savais. Elle était la bonne. L’amour de ma vie. Ma future femme peut-être. Pour moi, c’était normal de lui dire. Cela venait tout droit de mon cœur. Je ne comprenais pas pourquoi elle pleurait. Elle était sans doute très émue, et cela me toucha profondément. Elle était si sensible, et j’adorais ce côté d’Anne-Sophie. Elle ne cessait de me surprendre de jour en jour. Elle était tellement parfaite à mes yeux, que je ne lui trouvais aucuns défauts. C’est peut-être ça, d’être amoureux : ne pas voir les défauts de l’autre et l’accepter comme il est. Pour ma part, c’était déjà fait. Il est vrai que nous n’étions pas pareils, surtout en ce qui concernait nos modes de vie, mais ça n’avait plus d’importance. Toute cette richesse et ces inégalités sociales ne comptaient plus à mes yeux. Ce n’était que des salades par rapport à l’amour que nous ressentions l’un pour l’autre. Il n’y avait rien de plus fort que l’amour. Il n’y avait rien de plus fort que nous. Ensemble, on pouvait vaincre le monde. Ensemble, on pouvait créer notre propre univers et y vivre. C’était une force commune, une force venue du plus profond de nos cœurs. Je ne pouvais pas la laisser pleurer sans rien dire, alors je la pris dans mes bras. Sa peau était si douce et son parfum si agréable à mes narines. J’aimais tellement la prendre dans les bras, elle était comme un trésor que je devais à tout prix conserver. Je l’adorais. Je l’aimais. Je l’aimais plus que tout au monde, et cet amour était inébranlable, je le savais parfaitement. Je ne lui en voulais pas. Comment pouvais-je de toute façon ? Je ne pouvais pas lui en vouloir. Alors je lui dis : « Ce n’est pas de te faute. » Après tout, c’était la vérité. C’était à cause de sa mère que je détestais tant. J’espérais que plus jamais elle ne nous séparerait. Parce qu’elle l’avait déjà une fois, et je pensais que j’allais m’écrouler. Je n’allais pas la permettre de me faire tomber une autre fois, non. Cette fois-ci, j’allais être fort, plus fort que tout, plus fort que les règles du mari parfait qui ne faisaient qu’empoisonner les gens. J’allais garder Anne-Sophie pour toujours. Je savais que notre amour n’allait jamais s’essouffler, car c’était inconcevable. Je caressais ses beaux cheveux bouclés, avant de lui demander doucement : « Tu restes ici pour toujours, n’est-ce pas ? »
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you are an angel making all my dreams come true tonight.


Durant six ans, je n'avais fréquenté aucun garçon. Pourtant, ce n'était pas l'opportunité qui avait manqué, en effet, malgré mon côté chaste apparent, les garçons aimaient bien venir me draguer. Pour le goût du danger ou tout simplement parce qu'ils me trouvaient jolie, je ne le savais pas. Mais je me retrouvais constamment avec quelqu'un qui me collait à la basket, comme un chewing gum. Comme j'étais bien élevée et gentille, je ne savais pas vraiment repousser les avances et la plupart du temps, on me reprochait de méconduire les garçons. A Paris, j'avais la réputation d'être une briseuse de cœurs puisque je repoussais chaque garçon qui venait à ma rencontre. On me disait aussi cœur de pierre ou encore sainte nitouche. Le fait était que je n'avais jamais voulu un autre que Nathan et que je n'avais jamais cherché à le remplacer. Je ne savais pas ce qui s'était passé pour son cas durant toutes ces années mais je savais personnellement que je n'aurais jamais pu rencontrer quelqu'un qui, à mes yeux, auraient pu l'égaler. Il était la perfection, tout ce que j'avais toujours rêvé de voir chez un homme. Bien sûr, je n'étais pas objective, il avait surement des défauts mais je ne le voyais pas. Je m'étais toujours demandé ce qu'il me trouvait. Personnellement, je pensais que j'étais trop idiote, trop maladroite et timide pour lui plaire, et pourtant, il m'avait toujours regardé avec cette petite étincelle dans les yeux qui me faisait savoir qu'il m'aimait plus que tout au monde. Il avait été mon monde et il l'était resté durant ces années où nous étions séparés, et maintenant que je l'avais retrouvé, j'étais certaine de ne plus pouvoir le laisser s'échapper. Non, je ne le pouvais pas, je le tenais bien fermement dans mes mains et jamais il ne pourrait se faufiler entre mes doigts.

Je ne savais pas pourquoi j'avais pleuré. Surement un trop plein d'émotions qui avaient toute jailli en même temps et qui m'avaient laissé pantoise, ou tout simplement que je n'avais pas assez dormi et qu'il me fallait relâcher cette pression et cette fatigue d'un moyen ou d'un autre. Je savais qu'il ne me haïrait pas pour avoir fait une telle chose et dans ses bras, je m'étais peu à peu calmée. Je me sentais tellement bien ! C'était un bonheur. Je ne savais pas depuis combien de temps je ne m'étais pas sentie aussi heureuse qu'à cet instant là, et pourtant, nous n'avions pratiquement pas parlé. Rien que le fait d'être l'un avec l'autre, de communiquer à travers nos regards et nos brèves paroles, de le sentir, de le toucher .. C'était incroyable.

Il me dit que ce n'était pas de ma faute. Bien sûr que si, ça l'était. A cette époque là, je n'aurais pas dû écouter ma mère, j'aurais dû lui tenir face parce qu'il comptait bien plus à mes yeux que ma génitrice. J'aurais dû avoir le courage de mes opinions et j'aurais dû les exprimer dès le moment où on m'en avait donné l'occasion. Non ! J'aurais dû les exprimer même si on ne m'en avait pas donné l'occasion. C'était bien moi, me défiler. J'étais peureuse, j'étais lâche, je ne l'avais jamais caché et cela m'avait fait défaut au moment où j'avais le plus besoin de leurs opposés. Ma mère. Ce personnage terne qui pourrissait ma vie. Aussi longtemps que je m'en souvenais, je l'avais toujours admirée .. Mais aimée, je ne le savais point. Vous allez me dire, chaque petite fille aime ses parents c'est absolument normal, mais je n'étais pas une petite fille comme les autres. Je n'avais jamais eu de relation fusionnelle avec mes parents parce qu'ils n'avaient jamais été là pour moi. Bien sûr, j'étais avec eux, mais seulement lors des soirées où ils devaient me montrer aux autres pour faire bonne intention. Sinon, c'était ma chère nounou Annie qui s'était occupée de moi et qui m'avait élevée. Elle, je la considérais comme ma véritable mère et je l'appelais régulièrement pour donner de mes nouvelles et en prendre d'elle. Elle était mon petit secret, je ne parlais jamais d'elle à personne, non, je m'en gardais bien. On me prendrait pour une folle, à plus aimer ma nounou que ma propre mère, et pourtant, c'était la vérité. Alors que je m'étais perdue dans mes pensées, sa voix douce et rauque me fit sortir de ma propre tête. Je mis un moment à comprendre sa question et compris alors qu'il me demandait si je repartirais. Pas exactement de cette façon, mais c'était comme ça que je le comprenais. Je me blottissais encore plus contre lui et relevais la tête pour le regarder de bas avant d'esquisser un petit sourire. « Bien sûr, oui. Jamais je ne pourrais te quitter à nouveau, cela me transpercerait le cœur. » C'était la vérité. Comme j'avais souffert de son absence ! Je ne savais pas comment il avait réussi à me pardonner aussi facilement. Peut-être qu'il ne l'avait pas fait, mais il se comportait comme si je n'avais fait aucun tort et que tout ce que j'avais pu faire n'était pas de ma faute. J'avais l'impression qu'il était aveuglé par le fait de me voir à nouveau et d'être heureux et qu'il n'arrivait pas à réfléchir à la situation qui se trouvait devant ses yeux. A ces pensées, je sortais de ses bras et couvrais mes yeux de mes mains, comme si je m'apprêtais à pleurer encore une fois. « Tu ne devrais pas te comporter de cette façon avec moi .. Ce que je t'ai fait, c'était .. horrible ... »
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cause I was born to tell you I love you,
and I am torn to do what I have to.


C’est fou. C’est fou à quel point une personne peut changer votre vie, votre manière de penser, votre manière de voir les choses. Une seule personne, ça n’est rien pourtant. Ce n’est qu’une personne parmi des milliers d’autres. Et pourtant, il en suffit d’une, pour tout changer… La bonne personne, pour moi, c’était Anne-Sophie. Elle venait de me rendre heureux. C’était le plus beau cadeau qu’elle puisse m’offrir, vraiment. Elle ne s’en rendait peut-être pas compte, mais elle avait un impact impressionnant sur moi. J’avais envie de sourire, j’avais envie d’affection, de douces paroles et de tendresse. J’avais envie d’amour. Et tout ça, je ne pouvais pas le vouloir sans elle. Car avec elle, j’étais capable de grandes choses. J’avais l’impression que le monde s’était arrêté et que les horloges avaient cessées de marcher. Le monde était à nous. Il n’y avait que nous. J’aurais aimé que cela dure une éternité, mais il fallait voir la réalité en face : ce n’était pas possible. Alors, peu à peu, j’essayais, dans ce bonheur puissant et éternel, de voir la réalité. J’essayais tant bien que mal de revenir à la réalité. Et la réalité, c’était Kayleigh. Parmi ce magnifique paysage, cette herbe douce et ce vent rassurant, je l’avais oublié. Oui, j’avais oublié la femme qui était entrée dans ma vie, sans qu’Anne-Sophie ne le sache. Et je m’en voulais de penser à elle alors que j’étais avec l’amour de ma vie, mais c’était ainsi. Je ne la considérais pas comme une erreur, après tout, Kayleigh m’avait permis de m’épanouir autrement que par l’amour dans ma vie. Sans elle, j’aurais sûrement été désespéré. Mais à l’époque, je ne savais pas qu’Anne-Sophie rentrerait. Je pensais l’avoir perdue pour toujours. Et à présent qu’elle était là, tout changeait. Je me sentais honteux et coupable. Je ne savais pas comment elle allait réagir face à cette nouvelle, mais je me doutais très bien qu’elle n’allait pas sauter de joie. J’aurais voulu le lui dire, mais j’en étais incapable. Les mots ne sortaient pas de bouche, comme s’ils ne voulaient pas sortir. Je ne voulais pas gâcher ce moment si merveilleux à mes yeux.

« Bien sûr, oui. Jamais je ne pourrais te quitter à nouveau, cela me transpercerait le cœur. » A ces paroles, je ne dis rien. Il y avait encore beaucoup de choses qui restaient instables entre nous, bien que nous nous aimions très fort. Si elle m’aimait vraiment, pourquoi était-elle partie, alors ? Pourquoi avait-elle obéi à sa mère, alors qu’elle était libre de ses choix ? C’est vrai que je n’avais toujours pas compris la raison de son départ. Elle aurait pu rester. Bien sûr, sa mère aurait été mécontente, mais Anne-Sophie était assez grande pour vivre sa vie à présent. Je ne pouvais pas lui en vouloir, mais j’avoue que je n’avais pas compris, à ce moment-là. D’ailleurs, je ne comprenais toujours pas. Je me levais alors pour me mettre assis. Oui, nous étions définitivement revenus à la réalité. Je la regardai. Elle était tellement belle, et d’une luminosité éclatante. Elle apparaissait comme un ange tombé du ciel. Je baissai la tête. Je ne pouvais pas m’empêcher à son départ. Quand j’y repensais, cela me restait en travers de la gorge. J’avais conscience de gâcher notre moment tous les deux, mais il fallait que je sois sûr qu’elle resterait, je ne voulais pas me faire briser le cœur une nouvelle fois. « Et qu’est-ce que tu fais de ta mère ? » Je voyais bien que cette question la gênait, mais il fallait vraiment que je la pose.

Finalement, elle aussi pensait à son départ. Je voulais bien la croire, quand elle disait qu’elle s’en voulait. Elle avait toujours été sincère avec moi, et sur ça, je pouvais entièrement lui faire confiance, je le savais. Mais ce que je ne comprenais pas, c’était pourquoi ? Oui, pourquoi ? Pourquoi être partie ? Nous étions heureux pourtant. Jamais je n’avais été aussi heureux de toute ma vie. Elle était tout. Sans elle, je ne pouvais pas vivre. Et je pensais vraiment que c’était réciproque. Cette question me tournait dans la tête, depuis six ans : pourquoi ? Et je doutais qu’elle avait la réponse, c’est pourquoi je ne préférais pas y penser, bien que j’avais du mal à ne pas y penser, justement. Je soufflais un coup. Elle avait toujours raison, c’est fou. Je n’arrivais pas à la regarder dans les yeux, car j’avais du mal à croire qu’une femme aussi gentille qu’Anne-Sophie m’avait fait du mal. « Oui, j’ai énormément souffert. Tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes, toutes les secondes étaient obnubilées par ta présence. Tu ne peux pas savoir à quel point tu m’as manqué, Anne-Sophie. » Finalement, je me tus. Elle savait ce que je pensais d’elle, elle savait que je l’aimais de tout mon corps et de toute mon âme, mais je tenais à le lui dire. J’en avais besoin. « Mais je ne t’en veux pas. » Je me retournais vers elle. Elle avait l’air d’être très attentive. « Parce que je t’aime. »
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